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L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".

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L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Empty L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".

Message par La nuit, la neige Dim 16 Sep 2018, 12:00

Une exposition, dans une galerie parisienne, nous permet d'évoquer ce sublime artisanat et présenter ici quelques oeuvres exemplaires... Smile

Complètement Piqué
Le fol art de l'écaille à la cour de Naples

Galerie J. Kugel
25 quai Anatole France, Paris
Du 12 septembre au 8 décembre 2018

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Event_10


Présentation :

La Galerie J. Kugel présente la première exposition dédiée à l’art du ‘piqué’, développé à Naples dans la première moitié du XVIIIe siècle, une technique qui conjugue une extravagante inventivité, une virtuose habileté et un luxe inouï.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Comple10
Photo : J. Kugel
Source : https://legemmologue.com/2018/09/04/lart-du-pique-italien-sexpose-chez-j-kugel-a-paris/


Ces objets extraordinaires rassemblent trois matériaux précieux : l’écaille, l’or et la nacre.
Selon Nicolas Kugel : « Cette fascinante combinaison est sublimée par la lumière qui fait étinceler l’or, révèle l’iridescence de la nacre et pénètre la sombre diaphanéité de l’écaille. »

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Comple11
Aiguière de forme contournée à décor de lambrequins.
Écaille piquée d’or et de nacre.
Signée en haut de l’anse : Giuseppe Sarao, Naples vers 1735-1745.

Photo : Galerie J. Kugel
Source : https://www.germanopratines.fr/expositions/a-venir-completement-pique-le-fol-art-de-lecaille-a-la-cour-de-naples/


L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Comple12
Photo : Galerie J. Kugel
Source : https://www.germanopratines.fr/expositions/a-venir-completement-pique-le-fol-art-de-lecaille-a-la-cour-de-naples/


L’exposition présente plus de 50 objets, réunis autour du chef-d’œuvre de cette technique, la table de Sarao, prêtée pour la première fois par le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Ces œuvres furent réalisées entre 1720 et 1760 pour les amateurs et la Cour, en particulier pour Charles de Bourbon, roi de Naples en 1734, qui transforma son royaume en l’une des Cours d’Europe les plus resplendissantes et cosmopolites.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Ecaill10
Photo : Galerie J. Kugel
Source : http://lexception-magazine.fr/la-galerie-kugel-nous-presente-lart-du-pique


Les auteurs de ces merveilles étaient appelés ‘Tartarugari’.
Le plus fameux d’entre eux fut Giuseppe Sarao, dont l’atelier s’adossait aux murs du palais royal et qui a signé certaines pièces présentées dans l’exposition.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Grand-11
Grand coffret à décor de chinoiseries sur quatre pieds en forme de tortue.
Écaille piquée d’or et de nacre. L’intérieur du couvercle est orné des armoiries de Charles de Bourbon, roi de Naples.
Signé sur le bord en or « Sarao fecit Napoli ».
Par Giuseppe Sarao, Naples, vers 1735-1740.
Photo : J. Kugel
Source : https://legemmologue.com/2018/09/04/lart-du-pique-italien-sexpose-chez-j-kugel-a-paris/


L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Comple13
Photo : Galerie J. Kugel
Source : https://www.germanopratines.fr/expositions/a-venir-completement-pique-le-fol-art-de-lecaille-a-la-cour-de-naples/


Ces artistes de génie parvinrent non seulement à souder et mouler l’écaille à l’aide d’eau bouillante et d’huile d’olive, mais encore à y incruster l’or et la nacre dans l’écaille encore attendrie.
Ils créèrent les formes les plus extravagantes sur lesquelles ils déployèrent, grâce à l’art du “piqué“, les décors à la mode : singeries, chinoiseries ou grotesques.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Comple14
Photo : Galerie J. Kugel
Source : https://www.germanopratines.fr/expositions/a-venir-completement-pique-le-fol-art-de-lecaille-a-la-cour-de-naples/


Alexis Kugel explique avec humour : « L’exposition justifie son titre Complètement Piqué à la fois par l’inventivité démente des artistes et le fol engouement que cet art suscita chez les collectionneurs du XIXème siècle en particulier chez les membres de la famille Rothschild. De nombreuses pièces pouvant s’enorgueillir de cette provenance prestigieuse seront présentées. »

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Ecaill11
Photo : Galerie J. Kugel
Source : http://lexception-magazine.fr/la-galerie-kugel-nous-presente-lart-du-pique


L’exposition est accompagnée d’un catalogue illustré présentant, pour la première fois, une étude complète sur le sujet. La version française sera publiée par Monelle Hayot et la version anglaise par Rizzoli.


La table de l'Ermitage :

L’extraordinaire table de l’Ermitage constitue le chef-d’œuvre de cette technique. C’est aussi la seule table à avoir gardé son piétement d’origine (79 cm x 58 cm ; H. 77 cm).
La forme des pieds à section triangulaire se retrouve sur le piétement du cabinet des collections royales anglaises.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Table_10

Le plateau d’une invention et d’une richesse inouïe est décoré de plus d’une centaine de personnages en chinoiserie, sans compter les animaux, singes, insectes, oiseaux et dragons qui peuplent l’espace.
Les six médaillons principaux présentent des couples chinois en nacre et or dont deux se retrouvent sur le coffre aux tortues.
Les compartiments sont eux décorés de petites figures chinoises en or découpé et gravé. Encadrant le centre sont quatre vases en or symbolisant les saisons et les personnages suivent cette symbolique. Le centre est orné d’un petit cartouche dans lequel sont deux chinois faisant de la balançoire.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Captur56

La fête chinoise se poursuit le long des pieds et sur l’entretoise. Sous le médaillon du couple chinois avec un collier se trouve le monogramme ‘SfN’ pour Sarao fecit Napoli.

Elle fut achetée en 1886 par le baron Stieglitz à l’antiquaire Goldschmidt de Francfort, l’un des principaux fournisseurs de Mayer Carl de Rothschild, lui-même grand amateur d’écailles piqué.
C’est sans doute le décès de Mayer Carl cette même année 1886 qui permit à Stieglitz d’acquérir la table. Elle orna le Musée Stieglitz d’art décoratifs avant d’être transférée à l’Ermitage après 1924.

Arrow  Source et infos complémentaires : http://www.galeriekugel.com/


Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 17 Sep 2018, 21:35, édité 2 fois
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L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Empty Re: L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".

Message par Mme de Sabran Dim 16 Sep 2018, 21:06

la nuit, la neige a écrit:Ces artistes de génie parvinrent non seulement à souder et mouler l’écaille à l’aide d’eau bouillante et d’huile d’olive, mais encore à y incruster l’or et la nacre dans l’écaille encore attendrie.
Ils créèrent les formes les plus extravagantes sur lesquelles ils déployèrent, grâce à l’art du “piqué“, les décors à la mode : singeries, chinoiseries ou grotesques.

C'est fou ! L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  3231074342
Merci pour ce splendide exposé ... Very Happy



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...    demain est un autre jour .
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L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Empty Re: L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".

Message par La nuit, la neige Dim 16 Sep 2018, 23:02

Idea D'autres objets précieux avaient été présentés à l'occasion d'une vente aux enchères, organisée par Christie's, en 2016.
Voici quelques extraits intéressants des notes au catalogue, en les illustrant de quelques unes de ces pièces.  Smile

Je cite :

Matériau noble, l’écaille de tortue fascine depuis toujours l’homme qui l’utilise pour la confection de meubles et objets dès l’Antiquité.
On en trouve des mentions dans les textes d’Ovide, Virgile ou encore de Lucien de Samosate, puis en Chine dès le VIIIe siècle et au Japon dès le XVIe.
Elle est à cette époque réintroduite en Europe via les navigateurs portugais revenant des Caraïbes - la mémoire collective rapporte que le berceau d’Henri IV était construit à partir d’une carapace entière.  Shocked

Puis arrive le XVIIIe siècle et sa technique si maîtrisée de la marqueterie Boulle et de ces objets dits « en piqué posé » comme les présents objets.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  2016_p10

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Captur57
Coffre en "piqué"
Début du XVIIIe siècle, Naples
En écaille de tortue caret piquée et posée d’or et incrustation de nacre burgau gravée, de forme chantournée, à décor pastoral dans des encadrements de treillage délimité par des coquilles, feuillages et autres volutes, le couvercle centré d’un berger au repos dans un paysage architecturé (...)
Photo : Christie's


Les tabletiers ou écaillistes préfèrent la tortue caret – ou tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) à la tortue franche ou encore à la kawan, pour l’extraordinaire profondeur de son écaille.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Plat_e10

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Captur59
Plat « en piqué »
Première moitié du XVIIIe siècle, Naples
En écaille de tortue caret piquée et posée d’or et incrustation de nacre burgau gravée, de forme ovale chantournée, à décor pastoral, le centre appliqué de sept îlots présentant des architectures, des bergers et des brebis, le tout dans un large encadrement de volutes et agrafes feuillagées (…)
Photo : Christie’s


Ramollie à l’eau bouillante puis réhydratée à l’huile, l’écaille est alors incrustée de nacre burgaut, puis de petits clous d’or ou d’argent – technique du piqué – ou encore de motifs en or ou argent – technique du posé.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  2016_p11

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Captur58
Plat "en piqué"
Naples, début du XVIIIe siècle
En écaille de tortue caret piquée d'or et incrustation de nacre burgau gravée, de forme mouvementée, centré d’un obélisque sommé d’un buste et encadré de part et d’autre de personnages sur un entablement arboré accompagné de chiens avec en arrière-plan des architectures sur des îlots
Photo : Christie's


C’est à Naples que l’on attribue habituellement l’origine de ce coûteux procédé, à la fin du XVIIe siècle avant que celui-ci ne se développe en Europe et n’atteigne l’apogée de son succès au XVIIIe siècle.
La documentation est malheureusement encore aujourd’hui peu fournie. Une production française, anglaise et même allemande est supposée sans que les noms d’atelier nous soient parvenus.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Ecaill12
Aiguière « en piqué »
Fin XVIIe, début XVIIIe siècles, Naples
En écaille de tortue caret piquée et posée d’or et incrustation de nacre burgau gravée, de forme dite « à la romaine », le bec verseur appliqué d’un mascaron masculin, l’anse formée d’une femme en terme, le corps à pans appliqués de réserves sur deux registres, l’un présentant des enfants, l’autre des animaux tels que singe et volatiles, le piédouche reposant sur une base à contours, le tout orné de frises et d’encadrement de volutes
Photo : Christie's


Plusieurs ateliers napolitains sont identifiés. Citons celui d’Antonio de Laurentis, dont la signature LAURENTII.F.NEAP se trouve sur une très belle paire de bougeoirs, vente Pierre Bergé et associés, 21 décembre 2006, lot 330.
Nicolas de Turris a également apposé sur un encrier conservé à Waddesdon Manor sa signature TURRIS F. NEAP (...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Emuseu13

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  2682_a11Inkstands, belles (idiophones) and candle sockets
Italy, circa 1700-1735
Artist Maker : Unknown
Photo : Waddeston Manor, Rothschild Collections


De l’atelier des Sarao, on connaît Gennaro mais aussi Giuseppe qui a signé Sarao Fecit Neapoli une écritoire conservée à la Wallace Collection (...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Emuseu15

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Captur60
Inkstand and Accesories
Naples (Italy), mid 18th Century

This inkstand, with accompanying pots, bell and sand sifter, was made in Naples in a technique known as piqué work. Involving inlaying tortoiseshell with gold or silver, it was first developed in Naples at the end of the sixteenth century, but was also later adopted in Paris and London, although Naples long remained the centre of its production.
This inkstand is signed (‘Sarao Fecit Neapoli’) by Sarao, one of the leading craftsmen in the technique who worked for Carlo III of Naples and his wife Maria Amalia.
Photo : The Wallace Collection


Par ailleurs, citons certaines pièces étonnantes dont on ne détient aucune information, comme ce petit cabinet conservé au musée du Louvre provenant des anciennes collections de la baronne Salomon de Rothschild.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  94-06010
Cabinet
Italie, XVIIIe siècle
Ecaille, dorure et nacre
Legs baronne Salomon de Rothschild, 1922
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-57210

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-57212

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-57211
Plateau, décor à la Bérain
Italie, XVIIIe siècle
Ecaille, dorure et nacre
Legs baronne Salomon de Rothschild, 1922
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle


L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-56110

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-56111

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-56112

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  16-56113
Plateau, décor à la Bérain
Italie, XVIIIe siècle
Ecaille, dorure et nacre
Legs baronne Salomon de Rothschild, 1922
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle



Arrow Source et infos complémentaires : Vente Christie's - Le goût français (2016)
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Message par La nuit, la neige Lun 17 Sep 2018, 13:31

D'autres exemples de ces "piqués" sur écaille avec, cette fois-ci, des pièces plus "communes" : des boites et tabatières.

La reine Mary of Teck (celle qui n'avait pas peur de s'étrangler avec ses minerves de perles ou diamants Shocked) était une grande collectionneuse de boites et tabatières, et en particulier celles en écaille (plusieurs centaines).

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Queen_10
Photo : http://www.theroyalforums.com/forums/f165/queen-mary-consort-of-george-v-1867-1953-a-5985.html

Si beaucoup datent du XIXe siècle, voici cependant quelques exemplaires du XVIIIe siècle, de réalisation italienne donc.
Où l'on remarque combien il fallait de patience et de minutie pour "piquer" ou "poser" sur l'écaille tous ces petits clous et autres décors... L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  3177668066

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  32616910
Box
Italy, circa 1720-80
Tortoiseshell, gilt metal, mother of pearl (...)
Photo : Royal Collection Trust



L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  211
Box
Naples, Mid XVIII century
Circular hinged ball-shaped thick tortoiseshell box piqué posé, gold (...)
Photo : Royal Collection Trust



L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  3a10

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  3b10
Box
Circa 1650 1720
Shaped rectangular tortoiseshell piqué hinged casket, decorated with mythological scene on the cover and on four sides (…) with engraved mother of pearl, piqué posé and foules point d'or.
Photo : Royal Collection Trust
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Message par La nuit, la neige Lun 17 Sep 2018, 22:15

Idea D'autres exemples, qui complètent ce sujet, avec ces sublimes objets présentés par Sotheby's en 2016.
Je recopie quelques extraits des notes au catalogue :


Aiguière et son bassin en piqué d’écaille incrustée d’or et de nacre
Naples, première moitié du XVIIIe siècle

Aiguière : haut. 22 cm ; bassin : haut. 27 cm, larg. 36,5 cm

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  660pf110
Photo : Sotheby's

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  661pf110
Photo : Sotheby's

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  665pf110
Photo : Sotheby's

La précieuse technique du piqué, qui remonte sans doute aux débuts de l’époque baroque, atteignit son apogée durant la première moitié du XVIIIe siècle à la cour du royaume de Naples et des Deux-Siciles, mais fit également école en Allemagne et en France.

Dès son accession au trône de Naples en 1734, l’infant Charles de Bourbon (futur roi d’Espagne sous le nom de Charles III) accorda un régime privilégié aux tartarugari – les tabletiers ou écaillistes – son épouse la reine Amélie (1724-1760) devenant même leur mécène attitrée.

Le piqué, qui convenait particulièrement pour décorer de petites surfaces se développa rapidement.
Toutes sortes d’objets raffinés et délicats furent alors réalisés, la plupart dans un but exclusivement décoratif et, en raison de leur fragilité et de leur coût, destines uniquement à un nombre restreint de privilégiés comprenant souverains et grands aristocrates.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  662pf110
Photo : Sotheby's

Parmi les pièces exécutées à Naples témoignant d’un degré ultime de maîtrise et de raffinement à l’instar de celles que nous présentons, rares sont celles qui nous sont parvenues.
Comme le remarque A. González-Palacios (op. cit., p. 323), quelques orfèvres étaient également spécialisés dans la réalisation d’objets en piqué, d’autant plus que leur execution nécessitait souvent un savoir-faire approfondi, tant dans l’usage des métaux précieux que dans le travail de l’écaille.

Les formes des pièces d’orfèvrerie ou de porcelaine eurent une influence considérable sur leurs travaux : s’inspirant, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle et au-delà, du passé baroque glorieux de la cité, tout en assimilant la vogue des chinoiseries venue d’Allemagne ou de France, leurs oeuvres se distinguèrent par un style incomparable, fruit de ces références riches et variées, parfois difficiles à discerner mais d’une coherence remarquable et harmonieuse.

LA TECHNIQUE DU PIQUÉ

Mis au point par le joailler et orfèvre napolitain Laurenzini au milieu du XVIIe siècle, le procédé technique consistait à assouplir l’écaille en la chauffant à très haute température ; puis en la réhydratant avec de l’huile, on y incrustait alors des motifs en nacre, des filets d’or ou d’argent, sans avoir recours à aucune sorte de colle.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Pf165110
Photo : Sotheby's

Les quatre techniques distinctes, décrites pour la première fois en 1751 dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1751) sont les suivantes :

- point d’or, qui consistait à remplir de minuscules trous avec de l’or ou de l’argent fondu ;

- coulé, où le même procédé était utilisé mais cette fois pour remplir des filets ;

- incrusté, qui employait de la nacre ou des plaquettes d’or ;

- posé, qui associait les trois précédentes et qui fut uniquement utilisée pour réaliser les pièces les plus luxueuses, telles que celles que nous présentons.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Pf165111
Photo : Sotheby's

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Pf165112
Photo : Sotheby's

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  Pf165113
Photo : Sotheby's

STYLES ET SOURCES D’INSPIRATION

Le décor de ce splendide bassin s’inspire harmonieusement des chinoiseries dessinées par deux ornemanistes, le Français Jean Bérain (1640-1711) et l’Allemand Paul Decker (1677-1713), réinterprétées ici avec esprit par les artistes napolitains.
Largement diffusés par le biais de gravures, ces motifs influencèrent non seulement les tartarugari mais aussi les porcelains produites à Meissen ou les meubles en laque réalisés en Europe, durant toute la première moitié du XVIIIe siècle.

Le recueil d’ornements de Decker, Camin, Tabacks, Büchsen and Tischblatt Modelle, était lui-même largement inspiré des gravures de Jan Neuhof (1618-1672) publiées dans son compte-rendu illustré de la première visite de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en Chine (Het Gezantschap der Neêrlandtsche Oost-Indische Compagnie, Amsterdam, 1755).
(...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  258pf110
Gravure d’après Paul Decker
Photo : Sotheby's

Quant au superbe dessin de notre aiguière, il relève davantage de modèles maginés par des orfèvres parisiens, tel Nicolas Ambroise Cousinet, actif entre 1696 and 1715: l’un de ses projets, destiné au 3e duc d’Aumont, figurant une aiguière en argent comportant un masque sous le bec et une anse issue d’un masque féminin, connut un grand succès à travers l’Europe et fut peut-être une source d’inspiration pour notre aiguière (...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  257pf110
Dessin pour une aiguière en argent par Cousinet, vers 1710
Photo : Sotheby's


Coupe couverte en piqué d'écaille incrustrée d'or et de nacre........ drunken  
Naples, première moitié du XVIIIe siècle

Le couvercle sommé d’une statuette représentant Neptune, les anses en forme de sirènes, l’ensemble incrusté de nacre et piqué d’or offrant un riche décor de chinoiseries, de pagodes et d’animaux exotiques (...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  700pf110
Photo : Sotheby's

Cette exceptionnelle coupe couverte sur pied est ornée de statuettes en écaille superbement modelées en ronde-bosse et présente un dessin d’une grand originalité qui en fait un des plus beaux exemples d’oeuvres en piqué d’écaille au XVIIIe siècle.
(...)
A cette époque, les anses en forme de sirènes se retrouvent également sur les porcelaines de Capodimonte, alors que la canopée et les oiseaux appartiennent plutôt au répertoire décoratif à la Bérain.
Vers 1720, le sculpteur et architecte florentin Giovan Battista Foggini (1652-1725) présente déjà ce type d’anses sur une esquisse pour une cafetière aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art, New York.
(...)

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  700pf112
Photo : Sotheby's

Une place de choix était souvent réservée dans les collections du XVIIIe siècle aux objets extraordinaires liés au monde marin auquel les récentes explorations sous-marines faisaient jouer un rôle important dans l’imaginaire collectif.
Ceci explique la présence abondante dans les cabinets de curiosité de ces rares coquilles et coraux exposés aux côtés des porcelaines, des marbres antiques montés et des pièces en cristal de roche.
De cette façon, les oeuvres en piqué d’écaille comme notre coupe couverte évoquent par leur décor mais également par leur matériau le monde aquatique.

L'écaille à la cour de Naples au XVIIIe siècle : l'art du "piqué".  700pf111
Photo : Sotheby's

Arrow Source et infos complémentaires :
Sotheby's - Trésors de la prestigieuse collection Qizilbash
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