Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
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Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Etude sur le veuvage par Scarlett Beauvalet-Boutouyrie:
_ L'habit de deuil
L'usage veut que la femme porte le deuil dans son coeur et dans son corps.
Sénèque : "On donne à une femme un an pour pleurer son mari, de peur qu'elle ne le pleure trop longtemps; on n'en donne point au mari parcequ'il ne doit jamais pleurer."
La veuve est censée pleurer son époux, mais la coutume veut aussi qu'elle en revête des marques extérieures visibles.
Tout conspire à lui enlever son pouvoir de séduction. cette tradition remonte aux romains qui astreignaient la femme survivante à porter le deuil de son mari pendant un an, sous peine d'infamie.
La femme est donc tenue de porter le deuil de son mari et ce, relativement à son rang. Les domestiques doivent porter le deuil, les appartements être tendus de sombre, (les antichambres de noir, les chambres et les cabinets de gris) les glaces cachées pendant six mois au moins et les voitures et équipages marqués du deuil.
A la fin du 18é s, le port du deuil ne semble plus aussi bien respecté par les différentes couches de la société.
Si d'aprés Guyot, l'usage se maintient dans les catégories élevées, il tend à disparaître pour les femmes du bas peuple, en conséquence de quoi on les dispense d'en porter les marques extérieures.
Daniel Roche dans : La culture des apparences nous enseigne une forme de hiérarchie dans "le noir"
_ "Les teinturiers du grand et du bon teint" et "les teinturiers du petit teint", ces derniers ne peuvent travailler que les étoffes communes ou reteindre les tissus élaborés par les teinturiers du grand teint. un autre corps est à remarquer : "les teinturiers en soie, laine et fil"
Les maîtres du grand teint pouvaient seuls utiliser les 17 couleurs secondaires, c'est dans l'apprentissage, une tâche majeure que l'acquisition fondamentale d'une palette (de couleurs) dont le respect est partie intégrante de l'ordre corporatif.
Le maniement de ce langage empêche la confusion avec les hommes "du petit teint" qui ont droit à d'autres couleurs.
Le noir est réservé aux maître du grand teint et le gris-noir est le privilège des patrons du petit teint.
On peut passer à l'animation costumière et teinturière entretenue dans une ville où meurent annuellement plusieurs milliers de bons bourgeois et de nobles, et où la proximité de la cour impose par souci de distinction le respect des pratiques.
On s'accomode par souci d'économie, de la permanence du deuil :
"Ces morts là arrangent tout le monde, car l'habit noir s'accorde merveilleusement avec les boues, l'imtempérie des saisons, l'économie et la répugnance à faire une longue toilette."
_ L'habit de deuil
L'usage veut que la femme porte le deuil dans son coeur et dans son corps.
Sénèque : "On donne à une femme un an pour pleurer son mari, de peur qu'elle ne le pleure trop longtemps; on n'en donne point au mari parcequ'il ne doit jamais pleurer."
La veuve est censée pleurer son époux, mais la coutume veut aussi qu'elle en revête des marques extérieures visibles.
Tout conspire à lui enlever son pouvoir de séduction. cette tradition remonte aux romains qui astreignaient la femme survivante à porter le deuil de son mari pendant un an, sous peine d'infamie.
La femme est donc tenue de porter le deuil de son mari et ce, relativement à son rang. Les domestiques doivent porter le deuil, les appartements être tendus de sombre, (les antichambres de noir, les chambres et les cabinets de gris) les glaces cachées pendant six mois au moins et les voitures et équipages marqués du deuil.
A la fin du 18é s, le port du deuil ne semble plus aussi bien respecté par les différentes couches de la société.
Si d'aprés Guyot, l'usage se maintient dans les catégories élevées, il tend à disparaître pour les femmes du bas peuple, en conséquence de quoi on les dispense d'en porter les marques extérieures.
Daniel Roche dans : La culture des apparences nous enseigne une forme de hiérarchie dans "le noir"
_ "Les teinturiers du grand et du bon teint" et "les teinturiers du petit teint", ces derniers ne peuvent travailler que les étoffes communes ou reteindre les tissus élaborés par les teinturiers du grand teint. un autre corps est à remarquer : "les teinturiers en soie, laine et fil"
Les maîtres du grand teint pouvaient seuls utiliser les 17 couleurs secondaires, c'est dans l'apprentissage, une tâche majeure que l'acquisition fondamentale d'une palette (de couleurs) dont le respect est partie intégrante de l'ordre corporatif.
Le maniement de ce langage empêche la confusion avec les hommes "du petit teint" qui ont droit à d'autres couleurs.
Le noir est réservé aux maître du grand teint et le gris-noir est le privilège des patrons du petit teint.
On peut passer à l'animation costumière et teinturière entretenue dans une ville où meurent annuellement plusieurs milliers de bons bourgeois et de nobles, et où la proximité de la cour impose par souci de distinction le respect des pratiques.
On s'accomode par souci d'économie, de la permanence du deuil :
"Ces morts là arrangent tout le monde, car l'habit noir s'accorde merveilleusement avec les boues, l'imtempérie des saisons, l'économie et la répugnance à faire une longue toilette."
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Je le savais ! je savais qu'en utilisant ce genre de titre, j'aurais eu droit à la petite blague, en revanche je ne me doutais pas qui le posterai. La prochaine fois, j'ouvre les paris !
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
C'est une excellente idée d'ouvrir un tel sujet. Pas gai, c'est certain mais faisant partie du quotidien de nos ancêtres.
Je me souviens que nous avions eu un gros débat à ce sujet il y a quelques temps.
Je me souviens que nous avions eu un gros débat à ce sujet il y a quelques temps.
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
l'amour menaçant a écrit: je ne me doutais pas qui le posterai.
... un dinosaure, tiens pardi ! :
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Etraits de S.Beauvalet : Etre veuve sous l'ancien régime
La veuve indépendante est une veuve à contrôler.
Les veuves, tout comme les cadets et les bâtards,deviennent en effet à partir du 17é siécle, les personnages clés de quelques oeuvres de fiction, interessent parcequ'ils dérangent l'ordre établi, qu'ils sont hors normes.
Les veuves disposent d'un espace de liberté suffisant pour pouvoir agir, entreprendre ce qui leur était interdit en tant que jeune fille ou femme, tout le piment de leur situation vient du fait qu'elles peuvent transgresser les normes.
Il s'agit toujours d'épisodes temporaires et le dénouement est sans surprise : par respect des conventions sociales, les auteurs font rentrer ces marginales dans le rang en les remariant.
Deux images : celle de la veuve dévote et la veuve libérée qui concernent les femmes de la frange supérieure de la société. Soit on lui propose une régle de conduite et une vie au service de sa famille et de Dieu, soit et de manière plus radicale, on la met complètement au service de Dieu.
Quant à la veuve qui se sent libre et maîtresse d'elle même, par crainte qu'elle remette en cause l'ordre social, on l'encadre, la canalise, et finalement la réduit à l'inaction.
" Une femme venait de perdre son mari. Son confesseur, ad honores, vint la voir le lendemain et la trouva jouant avec un jeune homme trés bien mis :
" Monsieur, lui dit-elle, le voyant confondu, si vous étiez venu une demi-heure plus tôt, vous m'auriez trouvée les yeux baignés de larmes; mais j'ai joué ma douleur contre Monsieur, et je l'ai perdue."
N. Chamfort, Les maximes, pensées, caractères et anecdotes (1795)
Le port du deuil est un acte social. Porter le deuil, c'est accomplir un acte important aux yeux de la société, que les femmes s'évertuent à perpétuer au nom des traditions et des bonnes moeurs :
" Quelquefois par convenance, le deuil n'est pas l'expression des regrets mais, celle d'un devoir à remplir envers les morts. La famille étant la base de la société, on ne peut rompre de cette chaîne sans affaiblir le réseau formé. "
Mémoires de la Baronne d'Oberkirch.
D'aprés L.Sébastien Mercier dans : Les femmes de Paris à l'époque des Lumières
"Autrefois les femmes qui avaient perdu leurs maris, n'auraient osé paraître, même en grand deuil aux promenades publiques. I l y avait aux Champs-Elysées, l'allée des Veuves, allée sombre et solitaire, où il ne leur était permis de se promener qu'aprés dîner, pour prendre l'air et puis rentrer chez elles."
La veuve indépendante est une veuve à contrôler.
Les veuves, tout comme les cadets et les bâtards,deviennent en effet à partir du 17é siécle, les personnages clés de quelques oeuvres de fiction, interessent parcequ'ils dérangent l'ordre établi, qu'ils sont hors normes.
Les veuves disposent d'un espace de liberté suffisant pour pouvoir agir, entreprendre ce qui leur était interdit en tant que jeune fille ou femme, tout le piment de leur situation vient du fait qu'elles peuvent transgresser les normes.
Il s'agit toujours d'épisodes temporaires et le dénouement est sans surprise : par respect des conventions sociales, les auteurs font rentrer ces marginales dans le rang en les remariant.
Deux images : celle de la veuve dévote et la veuve libérée qui concernent les femmes de la frange supérieure de la société. Soit on lui propose une régle de conduite et une vie au service de sa famille et de Dieu, soit et de manière plus radicale, on la met complètement au service de Dieu.
Quant à la veuve qui se sent libre et maîtresse d'elle même, par crainte qu'elle remette en cause l'ordre social, on l'encadre, la canalise, et finalement la réduit à l'inaction.
" Une femme venait de perdre son mari. Son confesseur, ad honores, vint la voir le lendemain et la trouva jouant avec un jeune homme trés bien mis :
" Monsieur, lui dit-elle, le voyant confondu, si vous étiez venu une demi-heure plus tôt, vous m'auriez trouvée les yeux baignés de larmes; mais j'ai joué ma douleur contre Monsieur, et je l'ai perdue."
N. Chamfort, Les maximes, pensées, caractères et anecdotes (1795)
Le port du deuil est un acte social. Porter le deuil, c'est accomplir un acte important aux yeux de la société, que les femmes s'évertuent à perpétuer au nom des traditions et des bonnes moeurs :
" Quelquefois par convenance, le deuil n'est pas l'expression des regrets mais, celle d'un devoir à remplir envers les morts. La famille étant la base de la société, on ne peut rompre de cette chaîne sans affaiblir le réseau formé. "
Mémoires de la Baronne d'Oberkirch.
D'aprés L.Sébastien Mercier dans : Les femmes de Paris à l'époque des Lumières
"Autrefois les femmes qui avaient perdu leurs maris, n'auraient osé paraître, même en grand deuil aux promenades publiques. I l y avait aux Champs-Elysées, l'allée des Veuves, allée sombre et solitaire, où il ne leur était permis de se promener qu'aprés dîner, pour prendre l'air et puis rentrer chez elles."
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Drame du veuvage :
Un homme allait, depuis trente ans, passer toutes les soirées chez madame de..... Il perdit sa femme; on crut qu'il épouserait l'autre, et on l'y encourageait. Il refusa: «Je ne saurais plus, dit-il, où aller passer mes soirées.»
( Chamfort )
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Veuvage ostentatoire :
Un homme était en deuil de la tête aux pieds: grandes pleureuses, perruque noire, figure allongée. Un de ses amis l'aborde tristement: «Eh! bon Dieu! qui est-ce donc que vous avez perdu?—Moi, dit-il, je n'ai rien perdu; c'est que je suis veuf.»
( Chamfort )
Roh ! :
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
l'amour menaçant a écrit:
"Autrefois les femmes qui avaient perdu leurs maris, n'auraient osé paraître, même en grand deuil aux promenades publiques. I l y avait aux Champs-Elysées, l'allée des Veuves, allée sombre et solitaire, où il ne leur était permis de se promener qu'aprés dîner, pour prendre l'air et puis rentrer chez elles."
C'est terrible. Elles devaient bien se faire suer les pauvres femmes.
Tiens, je m'en vais de ce pas créer un sujet sur le deuil à la cour de France.
Invité- Invité
Le deuil à la cour de France et au XVIIIè siècle
Voici les règles de l'étiquette pour le deuil du roi (source : "Les courtisans, une société de spectacle sous l'Ancien Régime", par F. Leferme-Falguières) :
- père, mère, femme : 1 an en violet ;
- frère, oncle, dauphine : 6 mois en violet ;
- grand-mère, grand-oncle, grand-tante : 4,5 mois en violet ;
- cousin, cousine germains : 3 mois en violet ;
- souverain et souveraine étrangers : 3 semaines en violet ;
- neveu et nièce : 6 semaines en noir ;
- prince et princesse du sang et prince légitimé : 11 à 15 jours en noir ;
- fils et fille : deuil en noir, dont la durée varie en fonction de l'âge (aucun deuil pour un enfant à 6 mois ) .
- père, mère, femme : 1 an en violet ;
- frère, oncle, dauphine : 6 mois en violet ;
- grand-mère, grand-oncle, grand-tante : 4,5 mois en violet ;
- cousin, cousine germains : 3 mois en violet ;
- souverain et souveraine étrangers : 3 semaines en violet ;
- neveu et nièce : 6 semaines en noir ;
- prince et princesse du sang et prince légitimé : 11 à 15 jours en noir ;
- fils et fille : deuil en noir, dont la durée varie en fonction de l'âge (aucun deuil pour un enfant à 6 mois ) .
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Apparemment pendant la Révolution, la Cour est en deuil très fréquemment :108 jours par an en moyenne. Source : "Louis XVI and the French Revolution" de Ambroglio Caiani (cf. ci-dessous).
Par exemple, Marie-Antoinette et Louis XVI ont porté le deuil de Léopold II (mort le 1er mars 1792) et de sa femme (morte le 15 mai 1792). Selon A. Caiani, la décision de porter ce deuil aurait été "très controversée, dans la mesure où dès le mois d'avril 1792, la France était en guerre avec leur fils, François Ier de Hongrie et de Bohême".
Selon A. Caiani, Camille Desmoulins était furieux que la Cour porte le deuil de "despotes étrangers" et aurait écrit en ce sens dans "Les Révolutions de France et de Brabant".
Extrait de "Louis XVI and the French Revolution" de A. Caiani :
Par exemple, Marie-Antoinette et Louis XVI ont porté le deuil de Léopold II (mort le 1er mars 1792) et de sa femme (morte le 15 mai 1792). Selon A. Caiani, la décision de porter ce deuil aurait été "très controversée, dans la mesure où dès le mois d'avril 1792, la France était en guerre avec leur fils, François Ier de Hongrie et de Bohême".
Selon A. Caiani, Camille Desmoulins était furieux que la Cour porte le deuil de "despotes étrangers" et aurait écrit en ce sens dans "Les Révolutions de France et de Brabant".
Extrait de "Louis XVI and the French Revolution" de A. Caiani :
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Avec plaisir ! ... si je puis dire !
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Cosmo a écrit:
- fils et fille : deuil en noir, dont la durée varie en fonction de l'âge (aucun deuil pour un enfant à 6 mois ) .
La durée varie en fonction de l'âge ?!!
Un petit enfant est censé être moins précieux ou regretté que son aîné ... enfin bref ! Il ne faut pas chercher une once de raison dans cette réglementation d'étiquette .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Cosmo a écrit:l'amour menaçant a écrit:
"Autrefois les femmes qui avaient perdu leurs maris, n'auraient osé paraître, même en grand deuil aux promenades publiques. I l y avait aux Champs-Elysées, l'allée des Veuves, allée sombre et solitaire, où il ne leur était permis de se promener qu'aprés dîner, pour prendre l'air et puis rentrer chez elles."
C'est terrible. Elles devaient bien se faire suer les pauvres femmes.
Tu en as de bien bonnes, toi !
C'est que, Missia Palmieri mise à part ( : ), la veuve n'est pas censée être joyeuse !
.
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
A savoir : les reines de France portent le deuil en blanc jusqu'au XVIe siècle : Marie Stuart, Élisabeth d'Autriche et Louise de Lorraine sont les dernières reines blanches.
Anne de Bretagne aurait été la première reine à porter le deuil en noir, imitée par Catherine de Médicis puis par Marie de Médicis et Anne d'Autriche. La dernière souveraine à avoir porté le deuil blanc est la reine Élisabeth d'Angleterre, épouse de George VI : lors de sa visite officielle en France en 1938, après la mort de sa mère, elle porte des vêtements blancs. En outre, le blanc subsiste longtemps pour le deuil des jeunes filles et des enfants, parallèlement à la diffusion du noir. Quant aux rois de France et d'Angleterre, ils portent le deuil en violet ou en pourpre, couleurs royales, encore que Henri VIII ait choisi le blanc à la mort d'Anne Boleyn, qu'il avait fait exécuter.
Source : encyclopédie universalis http://www.universalis.fr/encyclopedie/deuil-histoire-du-costume/
Comme chacun sait, Marie-Antoinette porte également le deuil en noir, dans la lignée de Catherine de Médicis, Marie de Médicis et Anne d'Autriche.
Anne de Bretagne aurait été la première reine à porter le deuil en noir, imitée par Catherine de Médicis puis par Marie de Médicis et Anne d'Autriche. La dernière souveraine à avoir porté le deuil blanc est la reine Élisabeth d'Angleterre, épouse de George VI : lors de sa visite officielle en France en 1938, après la mort de sa mère, elle porte des vêtements blancs. En outre, le blanc subsiste longtemps pour le deuil des jeunes filles et des enfants, parallèlement à la diffusion du noir. Quant aux rois de France et d'Angleterre, ils portent le deuil en violet ou en pourpre, couleurs royales, encore que Henri VIII ait choisi le blanc à la mort d'Anne Boleyn, qu'il avait fait exécuter.
Source : encyclopédie universalis http://www.universalis.fr/encyclopedie/deuil-histoire-du-costume/
Comme chacun sait, Marie-Antoinette porte également le deuil en noir, dans la lignée de Catherine de Médicis, Marie de Médicis et Anne d'Autriche.
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:Cosmo a écrit:
- fils et fille : deuil en noir, dont la durée varie en fonction de l'âge (aucun deuil pour un enfant à 6 mois ) .
La durée varie en fonction de l'âge ?!!
Un petit enfant est censé être moins précieux ou regretté que son aîné ... enfin bref ! Il ne faut pas chercher une once de raison dans cette réglementation d'étiquette .
Oui ! En principe, la graduation de la durée du deuil s'établit en fonction du degré de parenté avec le roi... mais l'étiquette a ses raisons que la raison ignore.
Sache que le cas des enfants du roi pose un problème. Car il existe une autre règle : le roi ne prend jamais le deuil pour ses enfants morts en bas âge et pour son fils aîné. Dans la pratique, cette disposition a néanmoins évolué au XVIIIème siècle, et Louis XV et Louis XVI ont pris le deuil pour les dauphins.
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Selon Mercier :
"on sait à point nommé le temps précis qu'il faut s'affliger pour la perte de père et mère grand-père et grand-mère, mari et femme, frère et soeur. Non seulement le terme est calculé, mais encore l'expression graduée de la douleur; toutes les nuances sont prévues et gravées, c'est à dire, imprimées.
Le deuil a trois temps à peu prés égaux. On sait quand les femmes peuvent ou ne peuvent pas porter les diamants; quand les hommes peuvent porter l'épée et les boucles d'argent, ou avoir les souliers et les boucles bronzés.
La douleur décroît avec la couleur de l'habit; manchettes de batistes, bas de l'habit, habits de soie, manchettes brodées, garnies d'effilé, larmes plus ou moins abondantes ! Jusqu'aux carrosses ont des harnais noirs pendant les premiers mois, et se blanchissent pendant les dernières semaines.
Le deuil tant des hommes que des chevaux s'éclaircit dans une marche progressive, et qui a ses lois.
"on sait à point nommé le temps précis qu'il faut s'affliger pour la perte de père et mère grand-père et grand-mère, mari et femme, frère et soeur. Non seulement le terme est calculé, mais encore l'expression graduée de la douleur; toutes les nuances sont prévues et gravées, c'est à dire, imprimées.
Le deuil a trois temps à peu prés égaux. On sait quand les femmes peuvent ou ne peuvent pas porter les diamants; quand les hommes peuvent porter l'épée et les boucles d'argent, ou avoir les souliers et les boucles bronzés.
La douleur décroît avec la couleur de l'habit; manchettes de batistes, bas de l'habit, habits de soie, manchettes brodées, garnies d'effilé, larmes plus ou moins abondantes ! Jusqu'aux carrosses ont des harnais noirs pendant les premiers mois, et se blanchissent pendant les dernières semaines.
Le deuil tant des hommes que des chevaux s'éclaircit dans une marche progressive, et qui a ses lois.
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Si ce n'est que si on peut faire des économies pour la perte d'un enfant qui n'était pas amené à vivre longtemps de par sa faible composition, restreindre son temps de deuil est un bon moyen pour cela ...Mme de Sabran a écrit: Il ne faut pas chercher une once de raison dans cette réglementation d'étiquette .
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
:n,,;::::!!!: La Veuve Joyeuse !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Cosmo a écrit:La dernière souveraine à avoir porté le deuil blanc est la reine Élisabeth d'Angleterre, épouse de George VI : lors de sa visite officielle en France en 1938, après la mort de sa mère, elle porte des vêtements blancs.
La reine Fabiola n'avait-elle pas non plus porté le deuil de Baudouin en blanc ?
Gouverneur Morris- Messages : 11592
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Version un peu plan plan ... Je préfère plus enlevée !
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Majesté a écrit:Si ce n'est que si on peut faire des économies pour la perte d'un enfant qui n'était pas amené à vivre longtemps de par sa faible composition, restreindre son temps de deuil est un bon moyen pour cela ...Mme de Sabran a écrit: Il ne faut pas chercher une once de raison dans cette réglementation d'étiquette .
.
boudoi16
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le deuil à la cour de France et au XVIIIe siècle
Tu as tout à fait raison de dire qu'il s'agissait de mesure économique, mais pas que, les enfants morts en bas âge ne sont guère considérés à la cour sauf s'il s'agissait d'un dauphin. Un enfant commence à être interessant dés lors qu'il franchit le cap des 7 ans et qu'il passe aux hommes : signe qu'il peut enfin s'élever et devenir "un objet doué de réflexion" avant il n'est que médiocre !
Invité- Invité
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