Bibliographie sur la Comtesse de Provence

Quelques éléments de bibliographie sur Marie-Joséphine de Savoie, Comtesse de Provence. Liste non exhaustive.

- Joséphine de Savoie, comtesse de Provence/du vicomte de Reiset/1913

- La reine velue : Marie-Joséphine-Louise de Savoie, comtesse de Provence, dernière reine de France en exil (1753-1810)/de Charles Dupechez/Grasset/1993

- Les serre-bijoux de Marie-Joséphine-Louise de Savoie/de Cyrille Duclos/ Versalia : revue de la Société des Amis de Versailles/2012

- Le Pavillon de Madame à Montreuil/de André Lesort/ Revue de l'Histoire de Versailles et de Seine-et-Oise/1913

- Le Pavillon de Musique de Madame, l'infortunée comtesse de Provence/d'Evelyne Schlumberger/Connaissance des Arts/1964

La Reine Velue  

  Charles Dupêchez se penche sur le cas difficile de Marie-Josephéphine-Louise de Savoie, comtesse de Provence, dernière reine de France en exil .



Je viens de terminer la lecture de cette biographie, très courte mais bien écrite et nous ouvrant la très glauque intimité d'une princesse qui ne gagne guère à être connue .  
Cependant son auteur, Charles Dupêchez, nous présente une  " Madame " plus malheureuse en définitive que méchante . Quand on songe à cette triste vie  ...    l'on serait aigrie à moins ...

Quelques surprises pour moi :   son adhésion enthousiaste aux idées nouvelles et réunion des Etats généraux pour le seul prétexte que Marguerite de Gourbillon lui est enlevée sur lettre de cachet !       et puis son très réel et sincère chagrin de la mort de Guichette à laquelle elle s'était très attachée .

Je retrouverai les extraits .

A la vue de la couverture je pense qu'il s'agit d'une nouvelle édition d'un ouvrage qui a déjà quelques années et qui est excellent - en regardant la vidéo j'ai trouvé la couverture originale.

ce livre est en vente en occasion sur AMAZON.

MARIE ANTOINETTE

Merci pour cette présentation et ce commentaire de lecture...

Mme de Sabran a écrit:
Quelques surprises pour moi :   son adhésion enthousiaste aux idées nouvelles et réunion des Etats généraux pour le seul prétexte que Marguerite de Gourbillon lui est enlevée sur lettre de cachet !  

Oui, il me semble que nous avions cité quelques extraits de ses lettres...
Je tâcherai de les retrouver.

Mme de Sabran a écrit:et puis son très réel et sincère chagrin de la mort de Guichette à laquelle elle s'était très attachée .

Merci, mon cher Momo, pour ce petit intermède très agréablement chaloupé !

J'ignorais son attachement envers la fille de madame de Polignac. Comment cela se fait-il ?

C'est la seule biographie publiée qui existe à l'exception de celle de Mr de Reiset parue en 1913.
Le vicomte de Reiset avait opéré des impasses dans la correspondance de la princesse avec Mme de Gourbillon à propos des détails qui révélaient la liaison amoureuse des deux femmes. Charles Dupechez en 1993 a restitué ces extraits ou la comtesse de Provence clame son amour. 

Il est intéressant de savoir que les lettres de Marie-Joséphine de Savoie ont été saisies au domicile de la dame Gourbillon lorsqu'elle mourut à Paris sous la Restauration sur ordre de son époux Louis XVIII. 
En revanche, les lettres de Mme de Gourbillon ont été vraisemblablement brulées par la comtesse de Provence. 

Pour répondre à Reinette, ce n'est pas si étonnant que cela. La comtesse de Provence était bien placée pour avoir été familiarisée avec les familles de la Cour.
Et sous réserve, je crois que la fille de Mme de Polignac avait compté parmi les dames du Palais de celle qui était devenue reine de France en exil.

Dominique Poulin a écrit:Pour répondre à Reinette, ce n'est pas si étonnant que cela. La comtesse de Provence était bien placée pour avoir été familiarisée avec les familles de la Cour.
Et sous réserve, je crois que la fille de Mme de Polignac avait compté parmi les dames du Palais de celle qui était devenue reine de France en exil.

Merci !
C'est bien l'info que j'attendais, à savoir si Guichette était de la Maison de la princesse. Ceci explique cela. Car sinon, oui évidemment la comtesse de Provence connaissait les grandes figures de la cour, notamment la magnifique fille de sa aussi magnifique mère au plus haut à la cour.
Mais pour qu'elle témoigne d'un certain chagrin à l'annonce du décès de Guichette, il fallait qu'elles soient relativement proches. Dame pour accompagner l'explique bien.
(car je crois bien qu il s'agit du nom de ces dames auprès des princesses,
du Palais étant uniquement portées pour celles de la Reine)

Dame du Palais lorsque la comtesse de Provence est devenue reine en exil à partir de 1795.

Ah oui bien sûr !
Franchement, à cette date, était-ce le bon moment de constituer des maisons ?

Franchement non ! Louis XVIII même dans les périodes les plus noires de son exil, à Vérone ou en Pologne a entretenu un embryon de Cour. En Russie où en Angleterre, ou sa situation financière était plus favorable, il avait une centaine de courtisans auprès de lui. Même en exil, les monarques déchus, pour marquer ce qu'il leur restaient de grandeur et de dignité, ne pouvaient se résoudre à se passer d'une Cour.
La comtesse de Provence, avec ou sans Louis XVIII, disposait d'un petit aeropage de courtisans.

Avoir des fidèles, quelques charges prestigieuses des plus essentielles, je peux comprendre. Plus qu'une question de prestige, c'est surtout un de seuls moyens de conserver un minimum de dignité.
Mais aller jusqu'aux dames du palais et j'imagine, bien d'autres charges à l'utilité contestable, je trouve cela ridicule.

J'imagine que les chamailleries habituelles de préséance n'avaient cessé, d'autant que tous ces courtisans se sentaient l'obligation de rappeler plus que jamais leur rang, compte tenu du contexte.

En exil, ces disputes atteignent sans doute leur paroxysme. Ces courtisans qui acceptent de suivre leurs souverains au gré de leurs aléas  matériels, s'aigrissaient mutuellement si leurs prérogatives et avantages divers n'étaient pas respectés dans la plénitude de leurs droits. Ces contestations furent parfois particulièrement vives en Russie et en Angleterre, les deux pays d'exil ou la Cour de Louis XVIII fut la plus nombreuse. Soit plus de 100 personnes si on compte les Maisons du roi, de la reine, du duc et de la duchesse d'Angoulême.

Je précise que ni le comte et la comtesse d'Artois, ni le duc de Berry, ni les Orléans, Condé et Conti ne vivaient avec Louis XVIII, même si certains d'entre eux ont partagé le même pays d'accueil, l'Angleterre en l'occurrence.
Tous avec ou sans Louis XVIII, disposaient mais pas continuellement, si leurs situations financières étaient très mauvaises, d'une petite Maison et d'une domesticité.
A rappeler aussi, contrairement aux affirmations d'historiens du XIXe et du XXe siècle, que la comtesse d'Artois, décédée à Graz, en territoire autrichien en 1805, n'est pas morte dans la misère puisqu'elle avait au moment de sa mort, une quinzaine de personnes auprès d'elle.

Vous avez raison de rappeler que la famille royale en exil vivait séparée. C'est ainsi que le duc de Berry a pu se marier discrètement avec une Anglaise...

Intéressant !

Dominique Poulin a écrit:Je précise que ni le comte et la comtesse d'Artois, ni le duc de Berry, ni les Orléans, Condé et Conti ne vivaient avec Louis XVIII, même si certains d'entre eux ont partagé le même pays d'accueil, l'Angleterre en l'occurrence.

... et à commencer par Madame, qui le fuyait .
Les deux époux ne pouvaient se supporter, mutuellement, réciproquement . Lui faisait semblant, pour la galerie . Elle nullement, et se fichait bien du tiers comme du quart. Du reste le gratifiait-elle de petits noms calins comme par exemple le monstre . C'est dire !

Eléonore, oui et non.
Elle a partagé, mal c'est certain, avec son époux le château de Schoenburnsbust à Coblence en 1791-1792, puis à partir de 1799 le château de Mitau en Courlande. Elle est repartie seule en 1801 pour rejoindre finalement Louis XVIII à Mitau, puis elle le suit  en Angleterre en 1808 pour y mourir deux ans plus tard.

La comtesse de Provence aura donc respiré sans la présence de Louis XVIII,  un peu plus d'une dizaine d'années entre 1791 et 1810, en passant par Turin, la Suisse et la Bavière principalement.

Bien-sûr ils vivaient sous le même toit parfois, mais cela ne les rapprochait pas pour autant. Ils étaient parfaitement étrangers l'un à l'autre. Ils ne partageaient rien.

Oui, certainement Eléonore, je parlais de leur proximité géographique. Nous savons bien qu'ils ne pouvaient se souffrir l'un l'autre. 

J'ai lu La reine velue: Marie-Joséphine-Louise de Savoie: Comtesse de provence, dernière reine de France en exil: 1753-1810 de Charles Dupêchez.
Courte biographie sur cette reine éphémère mais à l'esprit bien trempé!
Le titre du livre n'est pas exagéré car les contemporains de l'époque décrivent la comtesse avec "des sourcils noirs comme deux traits de charbon trop gras" et de fines moustaches voire des poils à la poitrine!!!

"La reine velue" est un très bon livre, bien écrit, plaisant, et très documenté.

J'ai appris dans ce livre, notamment, que la comtesse de Provence considérait Fersen comme l'amant de Marie-Antoinette (elle l'écrit à sa maîtresse Mme de Gourbillon dans une lettre)... information que le vicomte de Reiset, qui a également analysé cette correspondance, s'était bien gardé de divulguer dans sa biographie sur la comtesse parue au début du siècle.

Duc d'Ostrogothie a écrit:"La reine velue" est un très bon livre, bien écrit, plaisant, et très documenté.

J'ai appris dans ce livre, notamment, que la comtesse de Provence considérait Fersen comme l'amant de Marie-Antoinette (elle l'écrit à sa maîtresse Mme de Gourbillon dans une lettre)... information que le vicomte de Reiset, qui a également analysé cette correspondance, s'était bien gardé de divulguer dans sa biographie sur la comtesse parue au début du siècle.

Oui, je m'en souviens pour l'avoir lu moi aussi, dans cette biographie, et également parce que tu nous as fait la citation quelque part.