Tromelin, l'île des esclaves oubliés
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Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Tromelin, l'île des esclaves oubliés est le titre de la prochaine exposition organisée par le Musée de L'Homme, à Paris, et l'occasion pour nous de rappeler cette histoire terrible et cette ignominie...
Dans le cadre de la saison "En droits !", l'exposition Tromelin questionne le visiteur sur notre passé colonial, sur les limites de notre humanité, et fait écho à l'article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme :
"Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l'esclavage et la traite d'esclaves sont interdits sous toutes leurs formes."
Histoire de l'île de Tromelin
Partie de Bayonne le 17 novembre 1760, l’Utile, un navire de la Compagnie française des Indes orientales, s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (aujourd’hui île de Tromelin), un îlot désert de 1 km² au large de Madagascar, à 500 km de la première terre.
Il transporte 160 esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus à l’île de France (l’île Maurice actuelle).
L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l’île, avec la promesse de venir bientôt les rechercher.
Ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776[/color], que l'enseigne de vaisseau, futur chevalier, Tromelin, commandant la corvette la corvette La Dauphine, sauve les [color=#FF0000]huit survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
"Tromelin, l’île des esclaves oubliés" termine son itinérance au Musée de l’Homme.
L'exposition est coproduite par le Château des ducs de Bretagne - Musée d’Histoire de Nantes et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), avec le GRAN en tant que co-producteur scientifique.
Cette version adaptée permet de voir un plus grand nombre d’objets originaux et met en valeur des recherches inédites réalisées par des chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle sur Tromelin.
Le parcours de l'exposition vous propose de naviguer entre l'histoire et l'archéologie :
- une partie historique présente la traite négrière et la navigation dans l'océan Indien au XVIIIe siècle, les histoires croisées des Malgaches et des Français jusqu'au naufrage du navire l'Utile à Tromelin,
- une partie archéologique, conçue à partir des fouilles opérées par l’Inrap et le Muséum, sur la survie, la vie et la mort des naufragés sur l'îlot, les témoins de leur alimentation, de leur artisanat, de leur organisation sociale, jusqu'à leur sauvetage,
- une partie mémorielle évoque la résonance de l'événement sur les mentalités au sujet de l'esclavage.
Objets retrouvé sur l'île de Tromelin
Photos : J. Kuyten / INRAP
* Source et infos complémentaires : http://www.museedelhomme.fr/fr/visitez/agenda/exposition/tromelin-ile-esclaves-oublies
Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Dans le cadre de la saison "En droits !", l'exposition Tromelin questionne le visiteur sur notre passé colonial, sur les limites de notre humanité, et fait écho à l'article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme :
"Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l'esclavage et la traite d'esclaves sont interdits sous toutes leurs formes."
Histoire de l'île de Tromelin
Partie de Bayonne le 17 novembre 1760, l’Utile, un navire de la Compagnie française des Indes orientales, s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (aujourd’hui île de Tromelin), un îlot désert de 1 km² au large de Madagascar, à 500 km de la première terre.
Il transporte 160 esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus à l’île de France (l’île Maurice actuelle).
L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l’île, avec la promesse de venir bientôt les rechercher.
Ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776[/color], que l'enseigne de vaisseau, futur chevalier, Tromelin, commandant la corvette la corvette La Dauphine, sauve les [color=#FF0000]huit survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
"Tromelin, l’île des esclaves oubliés" termine son itinérance au Musée de l’Homme.
L'exposition est coproduite par le Château des ducs de Bretagne - Musée d’Histoire de Nantes et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), avec le GRAN en tant que co-producteur scientifique.
Cette version adaptée permet de voir un plus grand nombre d’objets originaux et met en valeur des recherches inédites réalisées par des chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle sur Tromelin.
Le parcours de l'exposition vous propose de naviguer entre l'histoire et l'archéologie :
- une partie historique présente la traite négrière et la navigation dans l'océan Indien au XVIIIe siècle, les histoires croisées des Malgaches et des Français jusqu'au naufrage du navire l'Utile à Tromelin,
- une partie archéologique, conçue à partir des fouilles opérées par l’Inrap et le Muséum, sur la survie, la vie et la mort des naufragés sur l'îlot, les témoins de leur alimentation, de leur artisanat, de leur organisation sociale, jusqu'à leur sauvetage,
- une partie mémorielle évoque la résonance de l'événement sur les mentalités au sujet de l'esclavage.
Objets retrouvé sur l'île de Tromelin
Photos : J. Kuyten / INRAP
* Source et infos complémentaires : http://www.museedelhomme.fr/fr/visitez/agenda/exposition/tromelin-ile-esclaves-oublies
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Je vous recommande la lecture de cet article qui évoque donc l'histoire de cette tragédie et le sort réservé alors à ces esclaves, et notamment à ceux qui ont survécu à ce naufrage pour être abandonnés sur ce caillou, perdu dans l'océan Indien, quinze années durant...
Photo : CG972 : L'île de Tromelin, un petit bout de France en plein Océan Indien
Tromelin, naufrage d'une conscience
Article de Nathalie Couilloud / Chasse-Marée
Le 31 juillet 1761, la flûte l’Utile se fracasse sur l’île de Sable, dans l’océan Indien. Les rescapés blancs s’enfuient sur une embarcation de fortune en laissant derrière eux les esclaves malgaches.
Cette larme de terre prendra le nom de Tromelin en souvenir de celui qui y sauva les derniers survivants… quinze ans après le naufrage.
La suite à lire ici : Tromelin, naufrage d'une conscience
Cinquante-sept jours après le naufrage de l’Utile, les rescapés de l’équipage quittent l’île de Sable sur une embarcation de fortune, abandonnant quatre-vingts esclaves.
Illustration extraite de la bande dessinée Les Esclaves oubliés de Tromelin de Sylvain Savoia
Publiée chez Dupuis dans la collection Aire libre.
Photo : Les esclaves oubliés de Tromelin / Sylvain Savoia
L'auteur de cette bande dessinée historique présente son travail documentaire, à l'occasion de l'une des précédentes expositions (2016) ici :
Photo : CG972 : L'île de Tromelin, un petit bout de France en plein Océan Indien
Tromelin, naufrage d'une conscience
Article de Nathalie Couilloud / Chasse-Marée
Le 31 juillet 1761, la flûte l’Utile se fracasse sur l’île de Sable, dans l’océan Indien. Les rescapés blancs s’enfuient sur une embarcation de fortune en laissant derrière eux les esclaves malgaches.
Cette larme de terre prendra le nom de Tromelin en souvenir de celui qui y sauva les derniers survivants… quinze ans après le naufrage.
La suite à lire ici : Tromelin, naufrage d'une conscience
Cinquante-sept jours après le naufrage de l’Utile, les rescapés de l’équipage quittent l’île de Sable sur une embarcation de fortune, abandonnant quatre-vingts esclaves.
Illustration extraite de la bande dessinée Les Esclaves oubliés de Tromelin de Sylvain Savoia
Publiée chez Dupuis dans la collection Aire libre.
Photo : Les esclaves oubliés de Tromelin / Sylvain Savoia
L'auteur de cette bande dessinée historique présente son travail documentaire, à l'occasion de l'une des précédentes expositions (2016) ici :
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
... effroyable !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Oui...
Nous lisons notamment un extrait du manuscrit d'Hilarion Dubuisson de Keraudic, l’écrivain du bord originaire de Lorient, relatant en détail les circonstances du naufrage.
Ce passage témoigne avec quel cynisme et quelle inhumanité l'on pouvait alors considérer ces hommes et ces femmes.
Manuscrit d’Hilarion Dubuisson de Keraudic relatant en détail les circonstances du naufrage.
Photo : SHD Lorient
Source : Tromelin, naufrage d'une conscience
Alors que le navire, disloqué, est prêt à sombrer, et sachant la proximité de cet îlot de sable, Keraudic décide de se jeter à l’eau.
Il attrape au passage une grande planche de sapin pour s’y appuyer, et raconte, se vantant d'être "bon nageur, et mû par le désir de sauver les autres"
"Un Noir esclave se noyant voulut aussi s’en saisir, ajoute le scribe, mais deux coups de pied que je lui donnai finirent de lui ôter ses forces.
J’entendis en ce même instant une voix qui me demandait du secours, je me renversai et vis un matelot tout sanglant qui nageait avec des forces bien abattues droit à moi.
Je le devançai, il prit place sur un bout de ma planche et nous fîmes nos efforts pour gagner terre".
C'est monstrueux d'écrire pareil souvenir !! Et il ne s'en rend pas même compte...
Rien d'étonnant alors à ce que le capitaine du vaisseau ne déplore la perte que de vingt hommes durant cette affreuse nuit.
Mais il ne parle que des blancs, évidemment.
Trois siècles plus tard, on établira la mort par noyade de soixante-dix esclaves malgaches, la plupart ayant été piégés par les panneaux dans les cales du navire.
Et à suivre donc le sort des quatre-vingt autres esclaves rescapés du naufrage, mais abandonnés sur l'île, alors que des jours durant ils ont travaillé à la construction de l'embarcation (surnommée La Providence ) qui permettra de sauver les marins et membres de l'équipage.
Et ce même Keraudic de commenter, le jour de leur départ :
"Lancé le bateau avec beaucoup de travail et étant tous embarqués à 5 heures du soir au nombre de cent vingt-deux. Rangés comme des sardines, nous avons appareillé".
Nous lisons notamment un extrait du manuscrit d'Hilarion Dubuisson de Keraudic, l’écrivain du bord originaire de Lorient, relatant en détail les circonstances du naufrage.
Ce passage témoigne avec quel cynisme et quelle inhumanité l'on pouvait alors considérer ces hommes et ces femmes.
Manuscrit d’Hilarion Dubuisson de Keraudic relatant en détail les circonstances du naufrage.
Photo : SHD Lorient
Source : Tromelin, naufrage d'une conscience
Alors que le navire, disloqué, est prêt à sombrer, et sachant la proximité de cet îlot de sable, Keraudic décide de se jeter à l’eau.
Il attrape au passage une grande planche de sapin pour s’y appuyer, et raconte, se vantant d'être "bon nageur, et mû par le désir de sauver les autres"
"Un Noir esclave se noyant voulut aussi s’en saisir, ajoute le scribe, mais deux coups de pied que je lui donnai finirent de lui ôter ses forces.
J’entendis en ce même instant une voix qui me demandait du secours, je me renversai et vis un matelot tout sanglant qui nageait avec des forces bien abattues droit à moi.
Je le devançai, il prit place sur un bout de ma planche et nous fîmes nos efforts pour gagner terre".
C'est monstrueux d'écrire pareil souvenir !! Et il ne s'en rend pas même compte...
Rien d'étonnant alors à ce que le capitaine du vaisseau ne déplore la perte que de vingt hommes durant cette affreuse nuit.
Mais il ne parle que des blancs, évidemment.
Trois siècles plus tard, on établira la mort par noyade de soixante-dix esclaves malgaches, la plupart ayant été piégés par les panneaux dans les cales du navire.
Et à suivre donc le sort des quatre-vingt autres esclaves rescapés du naufrage, mais abandonnés sur l'île, alors que des jours durant ils ont travaillé à la construction de l'embarcation (surnommée La Providence ) qui permettra de sauver les marins et membres de l'équipage.
Et ce même Keraudic de commenter, le jour de leur départ :
"Lancé le bateau avec beaucoup de travail et étant tous embarqués à 5 heures du soir au nombre de cent vingt-deux. Rangés comme des sardines, nous avons appareillé".
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Pour extrapoler, on peut aussi parler de l'île de Gorée.
Située dans la baie de Dakar (Sénégal), découverte en 1444 par les portugais, Gorée appartient à la France de 1677 à 1802. Pendant cette période, elle est une plaque tournante importante de la traite des noirs. Mais aussi du commerce de la gomme, de l'arachide, des peaux, de l'or et des épices.
A l'époque qui nous intéresse, son gouverneur est le chevalier de Boufflers qui, en 1785, transfère sa résidence de Saint-Louis (du Sénégal) sur l'île. Il venait d'être nommé Gouverneur du Sénégal et de Gorée par le marquis de Castries ministre de la marine. Il mena semble-t-il la grande vie sur place, multipliant les coucheries avec de belles esclaves (ce qui ne l'empêcha pas d'épouser Madame de Sabran, à son retour définitif en 1797).
Passant pour administrateur avisé et humain, il fût regretté lors de son départ bien qu'il ait pense-t-on organisé la contrebande de gomme arabique avec l'aide des Signares, jeunes femmes noires et métisses de l'île, dont la célèbre Anne Pépin, redoutable commerçante de l'île, organisatrice supposée de cette contrebande juteuse et célèbre pour les fêtes fastueuses qu'elle donnait chez elle.
Située dans la baie de Dakar (Sénégal), découverte en 1444 par les portugais, Gorée appartient à la France de 1677 à 1802. Pendant cette période, elle est une plaque tournante importante de la traite des noirs. Mais aussi du commerce de la gomme, de l'arachide, des peaux, de l'or et des épices.
A l'époque qui nous intéresse, son gouverneur est le chevalier de Boufflers qui, en 1785, transfère sa résidence de Saint-Louis (du Sénégal) sur l'île. Il venait d'être nommé Gouverneur du Sénégal et de Gorée par le marquis de Castries ministre de la marine. Il mena semble-t-il la grande vie sur place, multipliant les coucheries avec de belles esclaves (ce qui ne l'empêcha pas d'épouser Madame de Sabran, à son retour définitif en 1797).
Passant pour administrateur avisé et humain, il fût regretté lors de son départ bien qu'il ait pense-t-on organisé la contrebande de gomme arabique avec l'aide des Signares, jeunes femmes noires et métisses de l'île, dont la célèbre Anne Pépin, redoutable commerçante de l'île, organisatrice supposée de cette contrebande juteuse et célèbre pour les fêtes fastueuses qu'elle donnait chez elle.
Calonne- Messages : 1144
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Calonne a écrit:
Passant pour administrateur avisé et humain (...)
On se demande quel genre d'humanité le laissait pourtant indifférent, et complice, au sort réservé aux esclaves et à leur commerce ?
Voir nos sujets :
Le chevalier de Boufflers
La correspondance de Mme de Sabran et du chevalier de Boufflers
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 4 Jan - 12:36, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Un roman d'Iréne Frain en 2009, "les naufragés de l'Ile de Tourmelain" avait eu le prix relay, c'est un prix littéraire pour les romans des voyageurs.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Autant pour moi, c'est pourtant un commentaire que j'ai trouvé dans plusieurs articles sur lui… A moi de mieux vérifier mes sources la prochaine fois, donc.
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1144
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Calonne a écrit:Autant pour moi, c'est pourtant un commentaire que j'ai trouvé dans plusieurs articles sur lui… A moi de mieux vérifier mes sources la prochaine fois, donc.
C'est aussi l'écho que j'en ai de diverses sources . Le souvenir de Boufflers est même perpétué et respecté là-bas, parait-il.
Son humanité est ce qui ressort des nombreuses lettres qu'il m'envoie.
Aurais-je pu aimer cet homme sinon ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55557
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Quant on connait ton coeur, même le diable aurait ses chances, tu arriverais à lui trouver de l'humanité.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Calonne a écrit:Autant pour moi, c'est pourtant un commentaire que j'ai trouvé dans plusieurs articles sur lui… A moi de mieux vérifier mes sources la prochaine fois, donc.
Ce n'est pas un souci, cher Calonne.
C'et un sujet intéressant.
Comme le témoin du naufrage que j'ai cité tantôt, et qui se vante d'avoir sauvé la vie (d'un homme blanc), mais peu après avoir envoyé des coups de pieds à un esclave afin qu'il lâche la planche de bois qui les maintenait tous deux hors de l'eau, beaucoup d'hommes et de femmes dits "des Lumières", "Philosophes", "humanistes", sont pourtant restés insensibles aux sorts des esclaves.
Très rares sont celles et ceux qui ont alors manifesté de l'intérêt à leur cause, ou leur aversion de l'esclavage et de la traite.
Mais enfin, aussi peu nombreux fussent-ils et, peut-être un peu plus tard dans ce siècle, ils ont existé !
Médaillon
Am I not a man and a brother ?
Josiah Wedgwood and Sons, 1787
White Jasper with a black relief and mounted in gilt-metal
Photo : Victoria and Albert Museum
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Beaucoup apprécié.Mr de Talaru a écrit: Un roman d'Iréne Frain en 2009, "les naufragés de l'Ile de Tourmelain" avait eu le prix relay, c'est un prix littéraire pour les romans des voyageurs.
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
L'exposition vient de débuter au Musée de l'Homme de Paris :
Photo : Twitter / Musée de l'Homme
Vous pouvez écouter Thomas Romon, archéologue, commissaire scientifique de l’exposition "Tromelin, l’île des esclaves oubliés", présenter cette exposition aux micros de la matinale de France Inter.
Extraits de l'entretien avec Thomas Romon :
"Lorsque le bateau fait naufrage, l'équipage français (à peu près 120 hommes) regagne la terre, les esclaves qui étaient dans les cales pour une grande partie décèdent mais à peu près 80 d'entre eux gagnent l'île. Il n'y a rien sur cette île.
Une des premières actions est de creuser un puits, donc d'obtenir de l'eau pour assurer la survie, puis construire un bateau pour repartir. Mais ce bateau est trop petit et seuls les marins français repartent, abandonnant les naufragés malgaches sur l'îlot.
Cette île est soumise au régime des cyclones donc régulièrement, à peu près tous les ans, de grosses tempêtes tropicales voire de cyclones balaient cette île.
Ils ont dû se construire des abris véritablement solides pour se protéger, en empilant des pierres et des blocs de corail.
Une partie des naufragés ont construit un radeau pour tenter de s'échapper. Probablement qu'ils ont péri en mer.
Ils sont restés quinze sur cette île. Notre surprise, c'est que la plupart des objets construits sur cette île sont utilitaires : des haches, des assiettes… mais aussi des bijoux".
Coupelles et cuillères trouvées sur l’île de Tromelin, exposées dans l’exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés ».
Photo : Siegfried Forster / RFI
Et si vous souhaitez connaître davantage cette histoire tragique, vous pouvez aussi écouter l'excellente émission Le temps d'un bivouac (France Inter), consacrée à ce même sujet :
C'est ici (durée 58 mn) : Sur les traces des esclaves oubliés de Tromelin
Présentation :
En 1761, un navire français transportant une cargaison clandestine d'esclaves s'échoue sur une île perdue de l'océan Indien. Blancs et Noirs devront cohabiter pour survivre jusqu'au départ, sur un bateau de fortune, de l'équipage blanc, jurant de revenir.
Quinze ans plus tard, il ne reste que huit survivants.
Que s'est-il passé sur l'île ? Pourquoi la France les a-t-elle abandonnés ? Comment cet épisode a-t-il ébranlé les consciences au point de déclencher le combat des Lumières pour l'abolition de l'esclavage ?
Photo : Twitter / Musée de l'Homme
Vous pouvez écouter Thomas Romon, archéologue, commissaire scientifique de l’exposition "Tromelin, l’île des esclaves oubliés", présenter cette exposition aux micros de la matinale de France Inter.
Extraits de l'entretien avec Thomas Romon :
"Lorsque le bateau fait naufrage, l'équipage français (à peu près 120 hommes) regagne la terre, les esclaves qui étaient dans les cales pour une grande partie décèdent mais à peu près 80 d'entre eux gagnent l'île. Il n'y a rien sur cette île.
Une des premières actions est de creuser un puits, donc d'obtenir de l'eau pour assurer la survie, puis construire un bateau pour repartir. Mais ce bateau est trop petit et seuls les marins français repartent, abandonnant les naufragés malgaches sur l'îlot.
Cette île est soumise au régime des cyclones donc régulièrement, à peu près tous les ans, de grosses tempêtes tropicales voire de cyclones balaient cette île.
Ils ont dû se construire des abris véritablement solides pour se protéger, en empilant des pierres et des blocs de corail.
Une partie des naufragés ont construit un radeau pour tenter de s'échapper. Probablement qu'ils ont péri en mer.
Ils sont restés quinze sur cette île. Notre surprise, c'est que la plupart des objets construits sur cette île sont utilitaires : des haches, des assiettes… mais aussi des bijoux".
Coupelles et cuillères trouvées sur l’île de Tromelin, exposées dans l’exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés ».
Photo : Siegfried Forster / RFI
Et si vous souhaitez connaître davantage cette histoire tragique, vous pouvez aussi écouter l'excellente émission Le temps d'un bivouac (France Inter), consacrée à ce même sujet :
C'est ici (durée 58 mn) : Sur les traces des esclaves oubliés de Tromelin
Présentation :
En 1761, un navire français transportant une cargaison clandestine d'esclaves s'échoue sur une île perdue de l'océan Indien. Blancs et Noirs devront cohabiter pour survivre jusqu'au départ, sur un bateau de fortune, de l'équipage blanc, jurant de revenir.
Quinze ans plus tard, il ne reste que huit survivants.
Que s'est-il passé sur l'île ? Pourquoi la France les a-t-elle abandonnés ? Comment cet épisode a-t-il ébranlé les consciences au point de déclencher le combat des Lumières pour l'abolition de l'esclavage ?
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Merci beaucoup La nuit Je vais y aller le plus vite possible mais je sais que ce sera difficile à supporter ....
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Rediffusion, hier, de l'excellente émission de radio Le temps d'un bivouac (France Inter) consacré à l'effroyable tragédie.
Les esclaves oubliés de l'île Tromelin
En 1761, un navire qui transportait des esclaves s'échoue sur une île déserte de l’océan Indien. Les blancs réussissent à reprendre la mer mais abandonnent sur l'île les esclaves. Les rares survivants seront secourus quinze ans plus tard. Des archéologues tentent de retracer cette histoire tragique.
L’histoire pourrait-être celle d’un roman : suite au naufrage du navire qui les transportait, une soixantaine d’esclaves malgaches se retrouvent seuls sur une petite île déserte, perdue dans l’océan Indien. Pas un arbre sur ce petit morceau de terre balayé par les cyclones. Ces hommes et ces femmes abandonnés à leur sort vont devoir se débrouiller seuls. Il leur faudra attendre 15 ans avant qu’un navire viennent rechercher les survivants.
Cette histoire pourrait-être celle d’un roman mais elle est bien réelle. Elle s’est déroulée à la fin du XVIIIe siècle sur l’île de Tromelin.
Image / Dossier : INRAP / Dossier archéologique de l'île de Tromelin
Que s’est-il passé pendant ces 15 années pour ces naufragés malgaches ? Comment la vie s’est-elle organisée sur cette île de sable perdue dans l’océan Indien ?
C’est ce que nous allons voir avec nos deux invités l’archéologue Max Guérout et l’auteur de bande dessinée Sylvain Savoia. Ancien directeur du GRAN, Max Guérout a dirigé 4 expéditions archéologiques sur l’île de Tromelin. Il est l’auteur du livre "Tromelin, l’îles aux esclaves oubliés" co-édité par le CNRS et l’INRAP.
Sylvain Savoia s’est aussi rendu sur l’île dans le but de raconter cette histoire dans une bande dessinée intitulée "Les esclaves oubliés de Tromelin" aux éditions Dupuis.
Tous deux étaient venus à l’été 2016 nous dire ce que l’on sait aujourd’hui de cette histoire tragique et incroyable. Leur récit nous avait beaucoup marqués et nous vous proposons cet après-midi de repartir avec eux sur les traces des naufragés oubliés de l’île Tromelin.
Emission à écouter ici (durée 53 mn) : Le temps d'un bivouac (France Inter) - Les esclaves oubliés de l'île de Tromelin
Les esclaves oubliés de l'île Tromelin
En 1761, un navire qui transportait des esclaves s'échoue sur une île déserte de l’océan Indien. Les blancs réussissent à reprendre la mer mais abandonnent sur l'île les esclaves. Les rares survivants seront secourus quinze ans plus tard. Des archéologues tentent de retracer cette histoire tragique.
L’histoire pourrait-être celle d’un roman : suite au naufrage du navire qui les transportait, une soixantaine d’esclaves malgaches se retrouvent seuls sur une petite île déserte, perdue dans l’océan Indien. Pas un arbre sur ce petit morceau de terre balayé par les cyclones. Ces hommes et ces femmes abandonnés à leur sort vont devoir se débrouiller seuls. Il leur faudra attendre 15 ans avant qu’un navire viennent rechercher les survivants.
Cette histoire pourrait-être celle d’un roman mais elle est bien réelle. Elle s’est déroulée à la fin du XVIIIe siècle sur l’île de Tromelin.
Image / Dossier : INRAP / Dossier archéologique de l'île de Tromelin
Que s’est-il passé pendant ces 15 années pour ces naufragés malgaches ? Comment la vie s’est-elle organisée sur cette île de sable perdue dans l’océan Indien ?
C’est ce que nous allons voir avec nos deux invités l’archéologue Max Guérout et l’auteur de bande dessinée Sylvain Savoia. Ancien directeur du GRAN, Max Guérout a dirigé 4 expéditions archéologiques sur l’île de Tromelin. Il est l’auteur du livre "Tromelin, l’îles aux esclaves oubliés" co-édité par le CNRS et l’INRAP.
Sylvain Savoia s’est aussi rendu sur l’île dans le but de raconter cette histoire dans une bande dessinée intitulée "Les esclaves oubliés de Tromelin" aux éditions Dupuis.
Tous deux étaient venus à l’été 2016 nous dire ce que l’on sait aujourd’hui de cette histoire tragique et incroyable. Leur récit nous avait beaucoup marqués et nous vous proposons cet après-midi de repartir avec eux sur les traces des naufragés oubliés de l’île Tromelin.
Emission à écouter ici (durée 53 mn) : Le temps d'un bivouac (France Inter) - Les esclaves oubliés de l'île de Tromelin
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Je vous recommande la série radio Naufragés - Une histoire vraie diffusée sur France Inter, et dont nous avions déjà signalé l'un des épisodes :
Alexander Selkirk (1676-1721), le vrai Robinson Crusoé
Mardi dernier il était question du terrible destin des esclaves abandonnés de l'Île Tromelin
L'île Tomelin
Image : AFP - Patrick Hertzog / France Inter
Présentation :
Sur un minuscule morceau de terre perdu dans l’océan Indien, s’est déroulée au milieu du XVIIIeme siècle une histoire tragique. 80 esclaves malgaches ont été abandonnés par des marins français suite au naufrage du navire qui les transportait.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, sept d’entre eux ont réussi à survivre pendant 15 ans avant d’être secourus. Que s’est-il passé sur cette île pendant toutes ces années ?
L’étude des archives de l’époque et les fouilles archéologiques dirigées par Max Guérout entre 2006 et 2013 ont fait sortir de l’oubli cette extraordinaire histoire de survie.
Un récit à écouter ici (durée 41 mn) : Naufrages, une histoire vraie (France Inter) - Les esclaves oubliés de l'Île Tromelin
La nuit, la neige- Messages : 18152
Date d'inscription : 21/12/2013
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