Le bosquet de l'Ile Royale

Entourée d'allées en faisceaux, cette partie des jardins se focalisait sur deux grandes pièces d'eau dont l'une, la plus grande, l'Ile Royale (ou Ile d'Amour), a disparu, abandonnée, après la Révolution. Creusé par Le Nôtre entre 1671 et 1674, elle fut complétée à l'est par un bassin plus petit en hémicycle: le Miroir d'Eau. Ce dernier, qui subsiste toujours est bordé de six niches de treillages abritant désormais deux vases de marbre (1687) à décor de guirlande de lierre, et quatre statues antiques.

" />
Photo: Gallica Bnf

" />
Photo: andrelenotre.com

Dessiné en 1817 par l'architecte Dufour, l'Ile Royale ,devenue le Jardin du Roi, est la seule empreinte laissée par Louis XVIII sur les jardins de Versailles. l arbore toujours les copies commandées en 1684, des célèbres antiques d'Hercule et Flore Farnèse, et deux vases en marbre de Rousselet (1683) à décor funèbre ou scène de culte bachique.
" />
Photo: flickr

Merci, cher Monsieur de Coco .  

Je trouve dans les Galeries historiques de Versailles éditées par Charles Gavard, cette représentation de l'Ile Royale ou Ile d'Amour :



Le bosquet de l’Île Royale, dit aussi de l’Île d’amour, fut aménagé à partir de 1671 dans la partie sud-ouest des jardins du château.

Son décor sculpté fut envisagé à partir de 1675 : une somme de 35 000 livres fut inscrite au nombre des prévisions pour 1676 « pour les ornemens de plomb et estain de l’Isle royale. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 882. ».

Pour autant, 1 500 livres seulement furent dépensées, au profit de François Girardon. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 901, paiement du 26 février 1676, et t. II, col. 175, parfait paiement « pour ouvrages faits à l’Isle royale ».. L’intervention de ce dernier n’est pas connue : peut-être fut-il l’auteur des ornements de l’îlot central – visible sur une gravure assez fantaisiste de Pérelle (fig. 1), datée de 1681 – et prématurément disparu.



Le décor sculpté de l’allée séparant le grand bassin du bassin du Miroir fut exécuté à partir de 1680 par Jacques Houzeau et Pierre Mazeline, rétribués cette année-là pour « ouvrages de sculpture en pierre de la cascade de l’Isle Royalle » et, en 1682, pour « ouvrages de sculpture faits en 1681 pour la cascade de la chaussée de l’Isle Royalle3Fermer3. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1283, et t. II, col. 20 et 183. ».

En 1683, il est prévu d’achever les « fontaines de l’Isle Royalle », pour lesquelles les sculpteurs Antoine André et Jean Lambert sont rétribués – André étant explicitement désigné comme l’auteur de coquilles4Fermer4. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 277-278.. En 1684, André et Lambert reçoivent un parfait paiement pour « deux grands bassins à coquille faits à l’Isle Royalle5Fermer5. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 473. ».

Ces décors sculptés sont visibles notamment sur le dessin anonyme (fig. 2) de l’album Pérelle du Louvre et sur le tableau d’Étienne Allegrain conservé au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. France-XVIIe siècle, vers 1685, fol. 14 (inv. 34226 recto) ; Allegrain, vers 1688-3..



L'article en entier d'Alexandre Maral est à découvrir ici :
https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/essais/jardins_2_13_03.php

Ce bassin avait aussi l'intérêt de drainer le ru de Gally, qui alimentait les marais autrefois situés à l'emplacement du parc.

Le manque d'entretien sous la Révolution fit que la nature reprit ses droits et l'Ile Royale redevint un marécage putride que l'on préféra combler sous la Restauration.

Des sondages récents ont montré que le mur de soutènement côté bassin du Miroir existait encore sous la terre, avec son décor sculpté de congélations.

On n'attend plus qu'un oukaze administratif pour recreuser le bassin

Tous ces lieux à l'abandon, qui eurent pourtant leur heure de gloire ... quel dommage !