Delphine de Girardin (née Gay)
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Delphine de Girardin (née Gay)
La nuit, la neige a écrit:
Si nous parlons du premier tableau, ce ne serait pas un portrait de la duchesse d'Abrantès, mais plutôt celui de Delphine de Girardin...
Louis Hersent, Portrait de Delphine de Girardin (1824), château de Versailles.
* Source : http://collections.chateauversailles.fr/#57242d76-7e56-4016-a9e2-c8fff2abe1d9
Il s'agit effectivement du portrait de Delphine Gay, après son mariage avec Emile de Girardin en juin 1831 mieux connue comme Mme de Girardin.
Delphine est née à Aix-en-Chapelle en 1804, fille de Jean Sigismond Gay (1768 - 1822) et de Sophie Nichault de la Vallette.
Jusqu'à son adolescence, Delphine vit à Aix avec ses parents mais elle fait de fréquents séjours à Paris où sa mère tient un brillant salon littéraire, rassemblant autour d'elle la fine fleur des auteurs et artistes romantiques. C'est d'ailleurs sa mère qui voulait qu'elle s'appelle Delphine, d'après le roman de Mme de Staël.
Son mariage avec Emile de Girardin (1802 - 1881, fondateur des journaux en vogue tels Le Voleur en 1828 et La Mode en 1829) en juin 1831 lui ouvre la voie d'une belle carrière littéraire. Elle avait déjà publié des poèmes dans La Muse Française en 1824 et avait reçu une pension de 1.500 francs de Charles X suite au succès de ses Essais Poétiques.
En juillet 1836 son mari lance un journal indépendant intitulé La Presse dans lequel Delphine tient une brillante chronique de son temps sous le pseudonyme Vicomte de Launay ; textes rassemblés plus tard et édités de son vivant jusqu'à nos jours sous le titre Lettres Parisiennes, toujours disponibles aux éditions du Mercure de France : https://www.mercuredefrance.fr/Catalogue/le-temps-retrouve-format-poche/lettres-parisiennes-du-vicomte-de-launay-1
Avec Delphine de Girardin et Mme Récamier, nous trouvons le dernier éclat des salons littéraires dont la tradition remonte au 17ème siècle. Chez Delphine se réunissaient par exemple Théophile Gauthier, Georges Sand, Honoré de Balzac, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Marceline Desbordes-Valmore, Eugène Sue, Victor Hugo, la duchesse d'Abrantès et tant d'autres.
Un salon romantique. Lithographie de Déveria, publiée dans l'Album de la Mode, 1833
"Chez Delphine de Girardin, grand laisser-aller entre intimes. Dans le salon de la rue Marboeuf, Delphine rêve en caressant ses cheveux blonds, Théophile Gautier - qu'elle a surnommé l'Eléphant - est accroupi entre deux coussins comme un thériaki halluciné, Balzac est perché sur les oreilles d'un fauteuil capitonné" écrit Marcel Bouteron dans son livre Muses Romantiques, publié en 1933.
Une caricature de Granville, représentant Delphine qui reçoit Balzac, Jules Janin et Victor Hugo dans son salon
A part son travail de journaliste, Delphine remporte du succès avec son roman La canne de Monsieur de Balzac en 1836, et quatre ans plus tôt par Le Lorgnon (1832).
Véritable égérie de l'époque romantique, Delphine a inspiré bon nombre d'auteurs de son temps, et avec elle disparaît la grâce des salons littéraires parisiens, ce qui permettait Théophile Gautier d'écrire dans sa préface des Lettres parisiennes de Delphine, éditées en 1857 : "Que de fois nous sommes revenus à deux ou trois heures du matin, avec Victor Hugo, Cabarrus, et ce pauvre Théodore Chasseriau, au clair de lune ou à la pluie, de ce temple grec où habitait une Apolline non moins belle que l'Apollon antique ! Libres soirées, intimités délicieuses, conversations étincelantes, dialogues du génie et de la beauté, banquet de Platon, dont les propos eussent dû être recueillis par une plume d'or, hélas ! vous ne vous renouvellerez plus : mais ceux qui ont été admis à ces charmantes fêtes de l'esprit ne les oublieront jamais (...)."
Un des derniers portraits de Delphine, en 1852-53 à Guernsey, en visite chez Victor Hugo en exil.
Delphine meurt à Paris à 51 ans, en 1855.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Cabarrus ?!! Quel Cabarrus ?!! ... un frère de notre Teresa ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Pas un frère
Il s'agit du fils de Thérésa de Cabarrus et de Gabriel-Julien Ouvrard : Edouard de Cabarrus (1801 - 1870), de son vivant médecin, adepte de l'homéopathie, appelé aussi le docteur Miracle
Il a une fille appelée Marie-Thérèse de Cabarrus (donc petite-fille de notre Thérésa), née en 1825. Voici son portrait par Théodore Chassériau (l'on constate aisément que la beauté lui est transmise par sa grand-mère ) :
Il s'agit du fils de Thérésa de Cabarrus et de Gabriel-Julien Ouvrard : Edouard de Cabarrus (1801 - 1870), de son vivant médecin, adepte de l'homéopathie, appelé aussi le docteur Miracle
Il a une fille appelée Marie-Thérèse de Cabarrus (donc petite-fille de notre Thérésa), née en 1825. Voici son portrait par Théodore Chassériau (l'on constate aisément que la beauté lui est transmise par sa grand-mère ) :
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Dieu que ces looks 19ème son vilains !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Moi j'aime bien, surtout la période romantique
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
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Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Quelle régression pour ces femmes comprimées dans des corsets torturants dont les épaules tombantes sont en goulot de bouteille
Songez à Marie-Antoinette, à ses cheveux à l'enfant, à ses élégantes redingotes masculines, à ses charmants pierrots et ses jupons légers, à ses robes de mousseline blanche si libératrice des contraintes du passé...
Songez à Marie-Antoinette, à ses cheveux à l'enfant, à ses élégantes redingotes masculines, à ses charmants pierrots et ses jupons légers, à ses robes de mousseline blanche si libératrice des contraintes du passé...
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Marie-Jeanne a écrit:
Songez à Marie-Antoinette, à ses cheveux à l'enfant, à ses élégantes redingotes masculines, à ses charmants pierrots et ses jupons légers, à ses robes de mousseline blanche si libératrice des contraintes du passé...
Oui à partir de 1836 c'est fichu, on ne respire plus et ça devient de pire en pire les années d'après, je suis d'accord
J'aime beaucoup la mode légère des années 1780.
En revanche, les coiffures de 1775-1780 sont aussi ridicules que celles des années 1827-1835
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
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Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Pour les coiffures vous avez raison quoique bien que ridicules, celles des années 1775 étaient tellement folles qu'elles sont plus intéressantes car leur extravagance sans limite cassait les codes.
Celles des années 1830 puis du second empire était beaucoup plus "policées" et de "bon ton".
Vous l'aurez compris, je ne suis pas fan de l'esthétique du 19ème siècle !
Celles des années 1830 puis du second empire était beaucoup plus "policées" et de "bon ton".
Vous l'aurez compris, je ne suis pas fan de l'esthétique du 19ème siècle !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Delphine de Girardin (née Gay)
Voici une gouache de la main de Jean-Baptiste Isabey, représentant la mère de Delphine dans les années 1790 : Sophie Gay.
Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette est née en 1776. Elle est la fille de la Florentine Francesca Perettin et d'Auguste Antoine Nichault de La Vallette, homme de finances attaché à la maison du comte de Provence.
Elle a été très tôt au contact avec la littérature puisqu’elle a été élevée chez Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, l’auteure, entre autres, de La Belle et la Bête, où se trouvait également Claire de Duras, future auteure d’Ourika. À deux ans, son père, amateur des lettres, l’avait présentée à Voltaire, qui l’avait embrassée au front. La position de celui-ci lui a permis d’être au contact de personnalités comme le vicomte de Ségur, Vergennes, le chevalier de Boufflers et Alexandre de Lameth.
Après un premier mariage en 1793, Sophie se remarie en 1799 avec Jean-Sigismond Gay, dont est issu notre Delphine Gay
Sous l'Empire, à Aix-la-Chapelle et aux eaux de Spa, Sophie Gay sait attirer autour d'elle écrivains, musiciens, acteurs et peintres distingués de son temps, attirés par sa beauté, sa vivacité et ses nombreuses qualités.
En 1802, elle entre en littérature avec un premier roman Laure d’Estell, publié sans nom d’auteur, par Mme***, sur l’avis du chevalier de Boufflers et du vicomte de Ségur.
Portrait de Sophie Gay par Louis Hersent, 1824.
Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette est née en 1776. Elle est la fille de la Florentine Francesca Perettin et d'Auguste Antoine Nichault de La Vallette, homme de finances attaché à la maison du comte de Provence.
Elle a été très tôt au contact avec la littérature puisqu’elle a été élevée chez Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, l’auteure, entre autres, de La Belle et la Bête, où se trouvait également Claire de Duras, future auteure d’Ourika. À deux ans, son père, amateur des lettres, l’avait présentée à Voltaire, qui l’avait embrassée au front. La position de celui-ci lui a permis d’être au contact de personnalités comme le vicomte de Ségur, Vergennes, le chevalier de Boufflers et Alexandre de Lameth.
Après un premier mariage en 1793, Sophie se remarie en 1799 avec Jean-Sigismond Gay, dont est issu notre Delphine Gay
Sous l'Empire, à Aix-la-Chapelle et aux eaux de Spa, Sophie Gay sait attirer autour d'elle écrivains, musiciens, acteurs et peintres distingués de son temps, attirés par sa beauté, sa vivacité et ses nombreuses qualités.
En 1802, elle entre en littérature avec un premier roman Laure d’Estell, publié sans nom d’auteur, par Mme***, sur l’avis du chevalier de Boufflers et du vicomte de Ségur.
Portrait de Sophie Gay par Louis Hersent, 1824.
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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