Marie-Antoinette, muse de la mode
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Marie-Antoinette dans la culture moderne :: Marie-Antoinette, objet marketing et détournement de son image
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Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
On avait pu voir les photographies de Deborah Turbeville à la Remise du Parc, la galerie de Samia Saouma (et, pendant un temps, de William Burke)- Samia Saouma, désormais établie à Berlin avec son partenaire Max Hetzler et dont on annonce le retour à Paris pour 2014.
De Deborah Turbeville, l'Unseen Versailles était exposé au début de cette année 2013 chez Serge Aboukrat à Paris. Il s'agissait d'un ensemble de photographies de Versailles réalisées durant l'hiver 1979: un Versailles comme ruine très romantique et donc très différent de celui qu'on peut voir aujourd'hui (si, toutefois, on y allait, ce qui n'est pas le cas). Le projet était une commande de Jackie Onassis, qui travaillait alors chez Doubleday et l'ami Patrick Bracco, à l'instigation de William Howard Adams, avait servi de (contre-)guide ; il reçut en guise de rétribution un panier de pique-nique offert par Jackie O, qui resta légendaire pendant le restant de la vie de Patrick. Versailles l'endormi commençait à entrer dans une période de restaurations qui s'est étendue jusqu'à en faire le parc d'attractions patrimonial que le château et ses jardins sont devenus aujourd'hui, et qui fait oublier qu'Atget avait montré un parc de Versailles vide et mineral et que Turbeville avait poursuivi l'horizon chimérique d'un Versailles dépeuplé par ses statues, mêmes; un lieu en désintégration plutôt qu'en relooking extrême.
Bien à vous.
De Deborah Turbeville, l'Unseen Versailles était exposé au début de cette année 2013 chez Serge Aboukrat à Paris. Il s'agissait d'un ensemble de photographies de Versailles réalisées durant l'hiver 1979: un Versailles comme ruine très romantique et donc très différent de celui qu'on peut voir aujourd'hui (si, toutefois, on y allait, ce qui n'est pas le cas). Le projet était une commande de Jackie Onassis, qui travaillait alors chez Doubleday et l'ami Patrick Bracco, à l'instigation de William Howard Adams, avait servi de (contre-)guide ; il reçut en guise de rétribution un panier de pique-nique offert par Jackie O, qui resta légendaire pendant le restant de la vie de Patrick. Versailles l'endormi commençait à entrer dans une période de restaurations qui s'est étendue jusqu'à en faire le parc d'attractions patrimonial que le château et ses jardins sont devenus aujourd'hui, et qui fait oublier qu'Atget avait montré un parc de Versailles vide et mineral et que Turbeville avait poursuivi l'horizon chimérique d'un Versailles dépeuplé par ses statues, mêmes; un lieu en désintégration plutôt qu'en relooking extrême.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Tout a fait étonnant. Je viens de parcourir ses photos par Google et je ne les connaissais pas. Quelle chance a-t-elle eue d'avoir Versailles pour elle : à chaque photo il semble qu'un fantôme est présent. C'est une collection de photos fascinantes. Elle avait reçu un prix pour ce travail.
Je lis aussi que Deborah Turbeville est décédé en 2013 à 81 ans.
Merci Majesté
Olivier, scoubidou
Je lis aussi que Deborah Turbeville est décédé en 2013 à 81 ans.
Merci Majesté
Olivier, scoubidou
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Ce fil est un enchantement pour les yeux !
Bon, mais mauvaise joueuse, je m'indigne et m'attriste.......Jusqu'à quel point a-t-on moralement le droit de ?? plagier ? déformer ? pervertir ? l'image d'une femme qui eut malgré tout de la dignité, tout le temps, même aux temps heureux !
Je trouve réducteur, et assez "dingue" cette appropriation de la Reine......
Juridiquement, n'y a -t-il aucun moyen de lutter contre ces délires ?
( On peut d'ailleurs évoquer d'autres "mythologies" féminines, la regrettée ( regrettable ) Sissi, Marie Stuart, etc....) quelle "personne morale et juridique" pourrait-on invoquer pour au moins limiter ces extravagances ?
De la même façon, cette "appropriation" de Versailles qui tombe ( c'est le mot ! ) dans la propriété internationale du fait des restaurations dues à tel ou tel mécène me fait grincer des dents; le gouvernement laisse faire.....Pas d'argent ? c'est notre patrimoine culturel et artistique, quand même ?
Bon, mais mauvaise joueuse, je m'indigne et m'attriste.......Jusqu'à quel point a-t-on moralement le droit de ?? plagier ? déformer ? pervertir ? l'image d'une femme qui eut malgré tout de la dignité, tout le temps, même aux temps heureux !
Je trouve réducteur, et assez "dingue" cette appropriation de la Reine......
Juridiquement, n'y a -t-il aucun moyen de lutter contre ces délires ?
( On peut d'ailleurs évoquer d'autres "mythologies" féminines, la regrettée ( regrettable ) Sissi, Marie Stuart, etc....) quelle "personne morale et juridique" pourrait-on invoquer pour au moins limiter ces extravagances ?
De la même façon, cette "appropriation" de Versailles qui tombe ( c'est le mot ! ) dans la propriété internationale du fait des restaurations dues à tel ou tel mécène me fait grincer des dents; le gouvernement laisse faire.....Pas d'argent ? c'est notre patrimoine culturel et artistique, quand même ?
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Elles furent de leur vivant des personnages publics internationaux, elles moururent de façon tragique qui leur permirent d'entrer dans la légende, elles appartiennent aux foules pour l'éternité...
C'est vrai que j'enrage souvent de voir Marie-Antoinette à toutes les sauces. Mais elle ne m'appartient pas plus qu'à la petite Japonaise qui ne rêve que de roses et d'une France romantique ou qu''à un artiste américain qui a décidé d'utiliser son image sulfureuse pour une oeuvre provocatrice...
Accepter que 95% des gens de son temps à aujourd'hui, de France à l'autre bout du monde, n'en connaissent que des clichés... àè-è\':
Et juridiquement, qui pourrait s'en occuper ? Elle n'a pas de descendant, sa famille autrichienne aurait beau jeu de vouloir aujourd'hui la défendre alors que son neveu l'empereur l'avait laissée tomber, quant à la France, comment pourrait-elle se permettre de vouloir protéger une femme condamnée à mort en son nom ?
Moi je veux bien, j'en connais d'autres : , mais on nous demanderait de quoi nous nous mêlons...
C'est en quelque sorte l'objet de notre Forum : faire connaître Marie-Antoinette du mieux possible, avec une vérité qui nous échappera évidemment toujours, mais qui tente de s'éloigner des stéréotypes...
C'est vrai que j'enrage souvent de voir Marie-Antoinette à toutes les sauces. Mais elle ne m'appartient pas plus qu'à la petite Japonaise qui ne rêve que de roses et d'une France romantique ou qu''à un artiste américain qui a décidé d'utiliser son image sulfureuse pour une oeuvre provocatrice...
Accepter que 95% des gens de son temps à aujourd'hui, de France à l'autre bout du monde, n'en connaissent que des clichés... àè-è\':
Et juridiquement, qui pourrait s'en occuper ? Elle n'a pas de descendant, sa famille autrichienne aurait beau jeu de vouloir aujourd'hui la défendre alors que son neveu l'empereur l'avait laissée tomber, quant à la France, comment pourrait-elle se permettre de vouloir protéger une femme condamnée à mort en son nom ?
Moi je veux bien, j'en connais d'autres : , mais on nous demanderait de quoi nous nous mêlons...
C'est en quelque sorte l'objet de notre Forum : faire connaître Marie-Antoinette du mieux possible, avec une vérité qui nous échappera évidemment toujours, mais qui tente de s'éloigner des stéréotypes...
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Je souhaitais vous répondre à la deuxième partie de votre indignation :
Mais hélas une mauvaise manipulation du couper/coller m'a tout fait dispraître. C'est dommage car je crois vous auriez bondi en découvrant des abus terribles de l'Etablissement public de Versailles...
Y a-t-il une façon de récupérer un "couper" précédant ?
Louise-Adélaïde a écrit:
De la même façon, cette "appropriation" de Versailles qui tombe ( c'est le mot ! ) dans la propriété internationale du fait des restaurations dues à tel ou tel mécène me fait grincer des dents; le gouvernement laisse faire.....Pas d'argent ? c'est notre patrimoine culturel et artistique, quand même ?
Mais hélas une mauvaise manipulation du couper/coller m'a tout fait dispraître. C'est dommage car je crois vous auriez bondi en découvrant des abus terribles de l'Etablissement public de Versailles...
Y a-t-il une façon de récupérer un "couper" précédant ?
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Reinette a écrit:des abus terribles de l'Etablissement public de Versailles...
Reinette, j'en ai le coeur qui palpite d'indignation !
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Quels airs malsains ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Marie-Antoinette, révélation (et révolution) de la haute couture
Cherrycordia inaugure cette semaine une série d’articles autour de l’histoire de la mode : on commence avec le rôle primordial de Marie-Antoinette dans la naissance de la Haute Couture !
La question de savoir si la mode part de la rue, ou si ce sont les créateurs qui la portent vers la rue, est l’un de ces débats existentiels tels que « De l’œuf ou la poule, qui était le premier ? » ou encore « Cette robe est-elle bleu et noir ou blanc et or ? ». En vérité, les inspirations de la mode peuvent venir de n’importe où, de la rue comme de l’Histoire, de l’art comme de la dernière pub Tampax… l’inspiration est partout ! Les tendances, par contre, partent du haut.
Qu’est-ce qu’une tendance ?
Reprenons une citation de cette chère Miranda Presley, le fashion gourou virtuel dans Le Diable s’habille en Prada :
« Vous, vous regardez dans votre placard, et vous choisissez, tiens, tenez ce pauvre vieux pull-over par exemple parce que vous voulez signifier aux autres que vous vous prenez trop au sérieux pour vous intéresser aux vêtements que vous devez mettre, mais ce que vous ignorez c’est que ce pull n’est pas simplement bleu, il n’est pas turquoise, il n’est pas lapis. En fait il est bleu céruléen, et vous êtes aussi parfaitement inconsciente du fait que, en 2002, Oscar de la Renta a créé une collection de robes bleu céruléen et je crois que c’est Yves Saint-Laurent n’est-ce pas qui a créé les vestes militaires bleu céruléen… Je crois qu’il nous faudrait une veste… Ensuite le bleu céruléen est vite apparu dans les collections de huit différents stylistes, et puis la tendance a influencé la plupart des grands magasins et puis s’est répandue dans les boutiques bon marché dans des sinistres endroits où vous avez sans doute repêché le vôtre dans un grand bac de pulls soldés. Bref, ce bleu céruléen représente des millions de dollars et un nombre incalculable d’emplois, et je trouve assez amusant que vous pensiez avoir fait un choix qui n’a pas été dicté par l’industrie de la mode alors qu’en fait vous portez un vêtement qui a été choisi pour vous par les personnes qui se trouvent dans ce bureau au beau milieu d’un tas de fringues. »
Une tendance est exactement ceci : un produit de mode conçu en amont par les créateurs pour une cible d’élite, qui se répand ensuite vers un public plus large pour atteindre la population de masse en version simplifiée et plus accessible. Ce sont ces mêmes tendances qui nourrissent le phénomène d’homologation dans le fait de se vêtir : on s’uniformise car les tendances infiltrent, envahissent très vite nos magasins et déterminent pour une courte période ce qui est « fashion ».
Parce qu’elles lassent tout aussi vite et parce qu’il faut bien pousser les gens à acheter, elles doivent être renouvelées régulièrement et toujours proposer des éléments nouveaux.
Les tendances démarrent donc en amont, et au dix-septième siècle, partir du haut veut dire partir de la Cour. Depuis l’Antiquité, la mode était un emblème de pouvoir réservé à une poignée de privilégiés, car la naissance dicte les apparences. On s’uniformise aux codes d’une certaine classe pour afficher et revendiquer son statut.
Versailles n’échappe pas à la règle : mieux qu’un post-it sur le front, ton habit annonce tout de suite ta condition. Si tu es paysan, de lin usagé tu seras vêtu car faire preuve d’originalité, c’est risquer de passer pour un fou bon pour l’asile. Mais si tu es noble, la folie c’est la vie, alors à toi les froufrous!
Malgré l’exubérance de cette époque, Louis XIV soumet hommes et femmes à un protocole strict. Les habits différencient les individus de la Cour selon leur rang et toute fantaisie découle des désirs du Roi. Si la coiffure ébouriffée d’une jeune femme après une folle chevauchée charme le Roi Soleil, toutes les femmes de la Cour s’empressent de relever leurs cheveux de la même manière. On copie les favorites, mais ce sont les hommes qui dépensent le plus dans ce jeu du paraître…
Bref, la mode à Versailles, c’est suivre l’étiquette sans prendre de risques. On retrouve le comportement collectif d’imitation mais il n’y a aucune spontanéité, aucun sens du style personnel car la mode appartient au Roi — et plaire au Roi, c’est garantir sa place et ses privilèges à la Cour. Comme notre impitoyable Anna Wintour, c’est donc Louis qui décide de ce qui est in ou out.
Ce fonctionnement aurait pu durer encore longtemps ! Si nous ne sommes pas condamné(e)s à devoir copier le look de nos dirigeant(e)s (doux Jésus), c’est en partie grâce à deux femmes : Marie-Antoinette et Rose Bertin. Nous connaissons tou(te)s l’histoire de notre reine Autrichienne accro du shopping et décapitée en 1793… après avoir ruiné les caisses de l’État par ses folles commandes. S’il est certain qu’elle n’était pas une reine exemplaire et que sa frénésie pour les habits ferait rougir Anna Dello Russo, on sous-estime souvent son rôle dans la création de la Haute Couture !
Marie-Antoinette est passionnée de mode jusqu’au fond de ses tripes (autant que je vénère le chocolat), et ne jure que par le girly et les falbalas, from tits to toes — des racines à la pointe des pieds, dirons-nous. Parfumée de rose, de lis et de violette, elle voue un amour sans borne aux ornements mais surtout aux accessoires : souliers incrustés de pierres précieuses, parures, perles, plumes, rubans, sans compter ses monumentales et architecturales coiffures à la Philadelphie, à la Cléopâtre, à l’insurgent par son fidèle Léonard… Elle pourrait être la sœur de Barbie, en somme.
Alors qu’est-ce qui la différencie d’une simple accro au shopping ? Ce qui différencie Walt Disney d’un simple dessinateur, Coco Chanel d’une simple styliste : une vision et une sacrée dose d’audace. La reine perçoit sa passion comme un art, elle aime et veut créer… mais pour créer, il faut de la liberté. Cette liberté, elle va se l’octroyer en dépit de l’étiquette, mais elle ne va pas le faire toute seule. C’est en tandem avec sa ministre des modes, Rose Bertin, qu’elle va bousculer les codes et les convenances.
Rose, c’est la couturière en vogue de l’époque, mais elle part de loin. Roturière née à Abbeville, elle apprend très vite les préceptes de la couture chez sa tante, mais aussi à écrire, lire et compter, point essentiel pour cette business-woman. Engagée à 19 ans au Trait Galant, maison de mode parisienne renommée, elle ouvre rapidement son propre magasin, Le Grand Mogol, dans le quartier de luxe de Paris. Elle dirige alors trente employé(e)s et habille toutes les femmes importantes de l’époque, notamment parce qu’elle est spécialisée en habits de présentation à la Cour qu’elle modernise à sa façon.
La concurrence est très rude et la jalousie monnaie courante : beaucoup tentent de piquer ses clientes. Mais son talent, puissant et indéniable, finit par payer. La Duchesse de Chartres l’introduit à Marie-Antoinette et Rose bénéficie donc de ce qu’on appelle « l’ascenseur social ».
C’est une rencontre clé entre deux passionnées ambitieuses, et elles vont tout de suite s’atteler à développer leurs idées, quitte à chambouler un peu la tradition. Elles passent des heures ensemble ; la mode devient une préoccupation à plein temps. Rose traite d’égale à égale avec la Reine et les princesses, chose rare à la limite de l’insolence, tolérée grâce à son immense talent. Pour la première fois, une couturière prend les rênes et ne se contente pas de suivre les désirs royaux. Rose propose, Marie-Antoinette dispose.
Ensemble, elles lancent de nombreuses tendances telles que la robe à la polonaise, le pierrot, la cuisse de nymphe… et surtout la fameuse robe en chemise, une longue tunique de mousseline blanche ceinturée par-dessus un corset, créée pour rêvasser au Trianon.
À la manière de Chanel, les deux compères veulent conférer plus de confort aux tenues et les simplifier. Aux lourdes robes ornées d’or, Marie-Antoinette préfère les habits de ville, plus légers et modernes, un concept que toutes les femmes s’empresseront de copier. Elle refuse souvent de porter le corset à baleines et limite l’usage officiel des encombrants paniers à coudes sous les robes. C’est ainsi que, progressivement, les tenues laissent plus de liberté au corps et s’allègent.
Marie-Antoinette veut devenir une icône et surprendre à chacune de ses apparitions. Rose lui fait donc découvrir de nombreuses étoffes légères et faciles à manier pour diversifier les tenues au maximum; la reine dessinera même quelques robes ! Après la rigueur du classicisme, un vent de légèreté et de fantaisie baroque plane sur le monde de la mode et se répercute sur les activités du palais : bals chaque semaine, représentations théâtrales, dîners, amusements et spectacles… Marie-Antoinette veut se divertir et saisir chaque occasion d’arborer ses nouvelles créations, si bien que les commandes de tissus et d’accessoires doublent pratiquement chaque année, entrainant des dépenses considérables.
Une tenue complète peut atteindre pratiquement 5000 livres ! Le Roi n’approuve pas, mais il préfère voir Marie-Antoinette concentrée sur ses hobbys que sur la politique. Et puis quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ?
Esthétisme et icônes : la naissance de la Haute Couture
C’est un renversement complet : ce n’est plus le roi mais la reine qui dicte la mode et les tendances. Mais plus que tout, ce n’est plus le protocole qui dicte les convenances mais l’esthétisme, et c’est bien là la vraie révolution. Si la ségrégation sociale et le statut sont toujours bien présents dans les tenues, on ne les conçoit cependant plus par obligation ou conformisme ; on les conçoit par plaisir ! Et ce, en diffusant la créativité.
Avant Marie-Antoinette, un grand couturier était privatisé. Mais l’Autrichienne veut valoriser les créateurs, stimuler les métiers de la mode et en mettre les meilleurs éléments sur le devant de la scène.
Chacun de ses modèles est unique, elle en a l’exclusivité, mais ils sont par la suite adaptés puis diffusés chez les marchands de mode (toute l’aristocratie se les arrache), puis le monde du spectacle et enfin les reines étrangères. Le véritable concept des tendances apparaît enfin. Nous avons celle qui conçoit, Rose, et l’influencer, l’égérie, la référence qui propage. La Haute Couture est née et le système pyramidal prend place : le créateur au sommet, les influencers juste en dessous, puis une clientèle de plus en plus large vers la base. Jusqu’à la tendance suivante, dans un constant renouvellement.
Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre Closer et Public pour bitcher sur les derniers habits des people, car les gazettes se développent et commentent les dernières tendances autant que les manies de la Cour. Bourgeois et nobles s’en donnent à cœur joie dans cette vague de liberté, tous se lâchent et surtout, tous s’observent.
Finalement, Marie-Antoinette c’est un peu la Lady Gaga ( boudoi29 ) de Versailles, encore plus maquillée : tout le monde la critique mais ne peut s’empêcher de l’observer. Elle exaspère autant qu’elle fascine et on se demande en permanence ce qu’elle va bien pouvoir inventer comme nouvelle excentricité.
Depuis, nous avons connu grand nombre d’égéries : Kiki de Montparnasse, Veronica Lake, Audrey Hepburn, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, Farrah Fawcett, Kate Moss… Pourquoi sommes-nous toujours tentées de puiser dans le look des influencers ? Parce qu’elles diffusent les nouveautés mais aussi parce qu’elles sont une inspiration. Ces femmes influentes et médiatisées étaient toutes reconnues pour leur style particulier, et s’en inspirer, c’est se donner le sentiment de se rapprocher de tout ce qu’elles incarnent.
J’ai passé l’âge d’avoir des idoles mais je rêve encore secrètement de porter une robe Dolce & Gabbana (le jour où je serai riche) pour me sentir un peu Monica Bellucci le temps d’une journée, les seins en moins… et que celle qui n’a jamais puisé dans le look d’une autre me jette le premier froufrou ! Heureusement, la mode véhicule l’homologation mais aussi, paradoxalement, la différenciation. Quelles que soient nos inspirations à nous, il nous revient l’art de les personnaliser et nous les réapproprier pour créer notre propre style.
En conclusion
On retient de Marie-Antoinette sa frivolité, ce qui est indéniable. Mais cette reine était avant tout une esthète, qui au-delà de son plaisir personnel avait pour ambition de développer toute l’industrie de la mode et le goût de la fantaisie, de la liberté et du confort en dépit des règles et du qu’en dira-t-on.
Deux siècles se sont écoulés depuis sa mort, mais elle inspire encore les plus grands créateurs actuels — Chanel, Dior, Maxime Simoens et tant d’autres, qui savent bien que si la mode est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à elle. Marie-Antoinette est une reine d’ombre et de lumière controversée, irréaliste, idéaliste, insouciante… et la toute première hit girl française !
Bien à vous. :
Cherrycordia inaugure cette semaine une série d’articles autour de l’histoire de la mode : on commence avec le rôle primordial de Marie-Antoinette dans la naissance de la Haute Couture !
La question de savoir si la mode part de la rue, ou si ce sont les créateurs qui la portent vers la rue, est l’un de ces débats existentiels tels que « De l’œuf ou la poule, qui était le premier ? » ou encore « Cette robe est-elle bleu et noir ou blanc et or ? ». En vérité, les inspirations de la mode peuvent venir de n’importe où, de la rue comme de l’Histoire, de l’art comme de la dernière pub Tampax… l’inspiration est partout ! Les tendances, par contre, partent du haut.
Qu’est-ce qu’une tendance ?
Reprenons une citation de cette chère Miranda Presley, le fashion gourou virtuel dans Le Diable s’habille en Prada :
« Vous, vous regardez dans votre placard, et vous choisissez, tiens, tenez ce pauvre vieux pull-over par exemple parce que vous voulez signifier aux autres que vous vous prenez trop au sérieux pour vous intéresser aux vêtements que vous devez mettre, mais ce que vous ignorez c’est que ce pull n’est pas simplement bleu, il n’est pas turquoise, il n’est pas lapis. En fait il est bleu céruléen, et vous êtes aussi parfaitement inconsciente du fait que, en 2002, Oscar de la Renta a créé une collection de robes bleu céruléen et je crois que c’est Yves Saint-Laurent n’est-ce pas qui a créé les vestes militaires bleu céruléen… Je crois qu’il nous faudrait une veste… Ensuite le bleu céruléen est vite apparu dans les collections de huit différents stylistes, et puis la tendance a influencé la plupart des grands magasins et puis s’est répandue dans les boutiques bon marché dans des sinistres endroits où vous avez sans doute repêché le vôtre dans un grand bac de pulls soldés. Bref, ce bleu céruléen représente des millions de dollars et un nombre incalculable d’emplois, et je trouve assez amusant que vous pensiez avoir fait un choix qui n’a pas été dicté par l’industrie de la mode alors qu’en fait vous portez un vêtement qui a été choisi pour vous par les personnes qui se trouvent dans ce bureau au beau milieu d’un tas de fringues. »
Une tendance est exactement ceci : un produit de mode conçu en amont par les créateurs pour une cible d’élite, qui se répand ensuite vers un public plus large pour atteindre la population de masse en version simplifiée et plus accessible. Ce sont ces mêmes tendances qui nourrissent le phénomène d’homologation dans le fait de se vêtir : on s’uniformise car les tendances infiltrent, envahissent très vite nos magasins et déterminent pour une courte période ce qui est « fashion ».
Parce qu’elles lassent tout aussi vite et parce qu’il faut bien pousser les gens à acheter, elles doivent être renouvelées régulièrement et toujours proposer des éléments nouveaux.
Les tendances démarrent donc en amont, et au dix-septième siècle, partir du haut veut dire partir de la Cour. Depuis l’Antiquité, la mode était un emblème de pouvoir réservé à une poignée de privilégiés, car la naissance dicte les apparences. On s’uniformise aux codes d’une certaine classe pour afficher et revendiquer son statut.
Versailles n’échappe pas à la règle : mieux qu’un post-it sur le front, ton habit annonce tout de suite ta condition. Si tu es paysan, de lin usagé tu seras vêtu car faire preuve d’originalité, c’est risquer de passer pour un fou bon pour l’asile. Mais si tu es noble, la folie c’est la vie, alors à toi les froufrous!
Malgré l’exubérance de cette époque, Louis XIV soumet hommes et femmes à un protocole strict. Les habits différencient les individus de la Cour selon leur rang et toute fantaisie découle des désirs du Roi. Si la coiffure ébouriffée d’une jeune femme après une folle chevauchée charme le Roi Soleil, toutes les femmes de la Cour s’empressent de relever leurs cheveux de la même manière. On copie les favorites, mais ce sont les hommes qui dépensent le plus dans ce jeu du paraître…
Bref, la mode à Versailles, c’est suivre l’étiquette sans prendre de risques. On retrouve le comportement collectif d’imitation mais il n’y a aucune spontanéité, aucun sens du style personnel car la mode appartient au Roi — et plaire au Roi, c’est garantir sa place et ses privilèges à la Cour. Comme notre impitoyable Anna Wintour, c’est donc Louis qui décide de ce qui est in ou out.
Ce fonctionnement aurait pu durer encore longtemps ! Si nous ne sommes pas condamné(e)s à devoir copier le look de nos dirigeant(e)s (doux Jésus), c’est en partie grâce à deux femmes : Marie-Antoinette et Rose Bertin. Nous connaissons tou(te)s l’histoire de notre reine Autrichienne accro du shopping et décapitée en 1793… après avoir ruiné les caisses de l’État par ses folles commandes. S’il est certain qu’elle n’était pas une reine exemplaire et que sa frénésie pour les habits ferait rougir Anna Dello Russo, on sous-estime souvent son rôle dans la création de la Haute Couture !
Marie-Antoinette est passionnée de mode jusqu’au fond de ses tripes (autant que je vénère le chocolat), et ne jure que par le girly et les falbalas, from tits to toes — des racines à la pointe des pieds, dirons-nous. Parfumée de rose, de lis et de violette, elle voue un amour sans borne aux ornements mais surtout aux accessoires : souliers incrustés de pierres précieuses, parures, perles, plumes, rubans, sans compter ses monumentales et architecturales coiffures à la Philadelphie, à la Cléopâtre, à l’insurgent par son fidèle Léonard… Elle pourrait être la sœur de Barbie, en somme.
Alors qu’est-ce qui la différencie d’une simple accro au shopping ? Ce qui différencie Walt Disney d’un simple dessinateur, Coco Chanel d’une simple styliste : une vision et une sacrée dose d’audace. La reine perçoit sa passion comme un art, elle aime et veut créer… mais pour créer, il faut de la liberté. Cette liberté, elle va se l’octroyer en dépit de l’étiquette, mais elle ne va pas le faire toute seule. C’est en tandem avec sa ministre des modes, Rose Bertin, qu’elle va bousculer les codes et les convenances.
Rose, c’est la couturière en vogue de l’époque, mais elle part de loin. Roturière née à Abbeville, elle apprend très vite les préceptes de la couture chez sa tante, mais aussi à écrire, lire et compter, point essentiel pour cette business-woman. Engagée à 19 ans au Trait Galant, maison de mode parisienne renommée, elle ouvre rapidement son propre magasin, Le Grand Mogol, dans le quartier de luxe de Paris. Elle dirige alors trente employé(e)s et habille toutes les femmes importantes de l’époque, notamment parce qu’elle est spécialisée en habits de présentation à la Cour qu’elle modernise à sa façon.
La concurrence est très rude et la jalousie monnaie courante : beaucoup tentent de piquer ses clientes. Mais son talent, puissant et indéniable, finit par payer. La Duchesse de Chartres l’introduit à Marie-Antoinette et Rose bénéficie donc de ce qu’on appelle « l’ascenseur social ».
C’est une rencontre clé entre deux passionnées ambitieuses, et elles vont tout de suite s’atteler à développer leurs idées, quitte à chambouler un peu la tradition. Elles passent des heures ensemble ; la mode devient une préoccupation à plein temps. Rose traite d’égale à égale avec la Reine et les princesses, chose rare à la limite de l’insolence, tolérée grâce à son immense talent. Pour la première fois, une couturière prend les rênes et ne se contente pas de suivre les désirs royaux. Rose propose, Marie-Antoinette dispose.
Ensemble, elles lancent de nombreuses tendances telles que la robe à la polonaise, le pierrot, la cuisse de nymphe… et surtout la fameuse robe en chemise, une longue tunique de mousseline blanche ceinturée par-dessus un corset, créée pour rêvasser au Trianon.
À la manière de Chanel, les deux compères veulent conférer plus de confort aux tenues et les simplifier. Aux lourdes robes ornées d’or, Marie-Antoinette préfère les habits de ville, plus légers et modernes, un concept que toutes les femmes s’empresseront de copier. Elle refuse souvent de porter le corset à baleines et limite l’usage officiel des encombrants paniers à coudes sous les robes. C’est ainsi que, progressivement, les tenues laissent plus de liberté au corps et s’allègent.
Marie-Antoinette veut devenir une icône et surprendre à chacune de ses apparitions. Rose lui fait donc découvrir de nombreuses étoffes légères et faciles à manier pour diversifier les tenues au maximum; la reine dessinera même quelques robes ! Après la rigueur du classicisme, un vent de légèreté et de fantaisie baroque plane sur le monde de la mode et se répercute sur les activités du palais : bals chaque semaine, représentations théâtrales, dîners, amusements et spectacles… Marie-Antoinette veut se divertir et saisir chaque occasion d’arborer ses nouvelles créations, si bien que les commandes de tissus et d’accessoires doublent pratiquement chaque année, entrainant des dépenses considérables.
Une tenue complète peut atteindre pratiquement 5000 livres ! Le Roi n’approuve pas, mais il préfère voir Marie-Antoinette concentrée sur ses hobbys que sur la politique. Et puis quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ?
Esthétisme et icônes : la naissance de la Haute Couture
C’est un renversement complet : ce n’est plus le roi mais la reine qui dicte la mode et les tendances. Mais plus que tout, ce n’est plus le protocole qui dicte les convenances mais l’esthétisme, et c’est bien là la vraie révolution. Si la ségrégation sociale et le statut sont toujours bien présents dans les tenues, on ne les conçoit cependant plus par obligation ou conformisme ; on les conçoit par plaisir ! Et ce, en diffusant la créativité.
Avant Marie-Antoinette, un grand couturier était privatisé. Mais l’Autrichienne veut valoriser les créateurs, stimuler les métiers de la mode et en mettre les meilleurs éléments sur le devant de la scène.
Chacun de ses modèles est unique, elle en a l’exclusivité, mais ils sont par la suite adaptés puis diffusés chez les marchands de mode (toute l’aristocratie se les arrache), puis le monde du spectacle et enfin les reines étrangères. Le véritable concept des tendances apparaît enfin. Nous avons celle qui conçoit, Rose, et l’influencer, l’égérie, la référence qui propage. La Haute Couture est née et le système pyramidal prend place : le créateur au sommet, les influencers juste en dessous, puis une clientèle de plus en plus large vers la base. Jusqu’à la tendance suivante, dans un constant renouvellement.
Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre Closer et Public pour bitcher sur les derniers habits des people, car les gazettes se développent et commentent les dernières tendances autant que les manies de la Cour. Bourgeois et nobles s’en donnent à cœur joie dans cette vague de liberté, tous se lâchent et surtout, tous s’observent.
Finalement, Marie-Antoinette c’est un peu la Lady Gaga ( boudoi29 ) de Versailles, encore plus maquillée : tout le monde la critique mais ne peut s’empêcher de l’observer. Elle exaspère autant qu’elle fascine et on se demande en permanence ce qu’elle va bien pouvoir inventer comme nouvelle excentricité.
Depuis, nous avons connu grand nombre d’égéries : Kiki de Montparnasse, Veronica Lake, Audrey Hepburn, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, Farrah Fawcett, Kate Moss… Pourquoi sommes-nous toujours tentées de puiser dans le look des influencers ? Parce qu’elles diffusent les nouveautés mais aussi parce qu’elles sont une inspiration. Ces femmes influentes et médiatisées étaient toutes reconnues pour leur style particulier, et s’en inspirer, c’est se donner le sentiment de se rapprocher de tout ce qu’elles incarnent.
J’ai passé l’âge d’avoir des idoles mais je rêve encore secrètement de porter une robe Dolce & Gabbana (le jour où je serai riche) pour me sentir un peu Monica Bellucci le temps d’une journée, les seins en moins… et que celle qui n’a jamais puisé dans le look d’une autre me jette le premier froufrou ! Heureusement, la mode véhicule l’homologation mais aussi, paradoxalement, la différenciation. Quelles que soient nos inspirations à nous, il nous revient l’art de les personnaliser et nous les réapproprier pour créer notre propre style.
En conclusion
On retient de Marie-Antoinette sa frivolité, ce qui est indéniable. Mais cette reine était avant tout une esthète, qui au-delà de son plaisir personnel avait pour ambition de développer toute l’industrie de la mode et le goût de la fantaisie, de la liberté et du confort en dépit des règles et du qu’en dira-t-on.
Deux siècles se sont écoulés depuis sa mort, mais elle inspire encore les plus grands créateurs actuels — Chanel, Dior, Maxime Simoens et tant d’autres, qui savent bien que si la mode est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à elle. Marie-Antoinette est une reine d’ombre et de lumière controversée, irréaliste, idéaliste, insouciante… et la toute première hit girl française !
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
"Mariah Carey en Marie-Antoinette"
photo de Jean-Paul Goude
parue dans les Harper's Bazaar anglais, espagnol, américain et d'autres de septembre 2015
cliquez
Notez qu'il est bien écrit "Marie-Antoinette" dans la légende parce qu'en voyant la photo, je n'aurai pas pensé à la Reine de France.
Mes pensées sont allées à Fragonard et "Les Hasards heureux de l'escarpolette"
cliquez
Je profite pour dire que le tableau date de 1769 et qu'il est visible au musée The Wallace Collection à Londres.
Olivier, secoué
photo de Jean-Paul Goude
parue dans les Harper's Bazaar anglais, espagnol, américain et d'autres de septembre 2015
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Notez qu'il est bien écrit "Marie-Antoinette" dans la légende parce qu'en voyant la photo, je n'aurai pas pensé à la Reine de France.
Mes pensées sont allées à Fragonard et "Les Hasards heureux de l'escarpolette"
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Je profite pour dire que le tableau date de 1769 et qu'il est visible au musée The Wallace Collection à Londres.
Olivier, secoué
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Je suis secouée également ! : Vous avez décidément toujours le mot juste ! :
C'est encore pour mettre l'accent sur la frivolité ? boudoi29 ... la sempiternelle frivolité de Marie-Antoinette ? boudoi32
Fragonard était classé comme peintre de la frivolité par ailleurs, je crois.
Bon, à part ça, Mariah CAREY ... c'est qui ? boudoi32 ... j'ai pas ça à ma cour ? !
Jean-Paul Goude serait-il en perte de vitesse ? boudoi32
C'est encore pour mettre l'accent sur la frivolité ? boudoi29 ... la sempiternelle frivolité de Marie-Antoinette ? boudoi32
Fragonard était classé comme peintre de la frivolité par ailleurs, je crois.
Bon, à part ça, Mariah CAREY ... c'est qui ? boudoi32 ... j'ai pas ça à ma cour ? !
Jean-Paul Goude serait-il en perte de vitesse ? boudoi32
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Moi, je ne suis pas du tout secouée (mais vaccinée depuis plusieurs années).
La frivolité de Marie-Antoinette ? Mais, il me semble qu'en 1769 elle n'avait que 14 ans. Donc, chère Comtesse ne vous inquiétez pas, tout était dans la normalité.
Et puis, moi, j'aime la frivolité. On en a tellement besoin dans ce monde si "NOIR". Laissons-nous aller à penser à notre dauphine durant ces périodes où elle était encore heureuse.
Sinon : , je suis obligée de rire Comtesse. Vous ne connaissez même pas Mariah Carey. Non, ne me dites pas ça. Elle était un peu plus en vogue dans les années 1990/2000. Je la connais, un peu. C'est une chanteuse pulpeuse avec un timbre vocal très puissant.
Mais, je dois vous avouer que je ne suis plus du tout dans le coup aujourd'hui, pourtant je devrai faire un effort. Il y a des choses pas trop mal.
Et oui, j'ai poussé mon dévoulu sur la musique classique, le jazz, le blues, la country. Et parfois ce qui s'est passé dans les années 50/60.
En tout cas, notre chère Marie-Antoinette continue d'inspirer tant et tant de monde. Et c'est tant mieux. Merci Olivier.
La frivolité de Marie-Antoinette ? Mais, il me semble qu'en 1769 elle n'avait que 14 ans. Donc, chère Comtesse ne vous inquiétez pas, tout était dans la normalité.
Et puis, moi, j'aime la frivolité. On en a tellement besoin dans ce monde si "NOIR". Laissons-nous aller à penser à notre dauphine durant ces périodes où elle était encore heureuse.
Sinon : , je suis obligée de rire Comtesse. Vous ne connaissez même pas Mariah Carey. Non, ne me dites pas ça. Elle était un peu plus en vogue dans les années 1990/2000. Je la connais, un peu. C'est une chanteuse pulpeuse avec un timbre vocal très puissant.
Mais, je dois vous avouer que je ne suis plus du tout dans le coup aujourd'hui, pourtant je devrai faire un effort. Il y a des choses pas trop mal.
Et oui, j'ai poussé mon dévoulu sur la musique classique, le jazz, le blues, la country. Et parfois ce qui s'est passé dans les années 50/60.
En tout cas, notre chère Marie-Antoinette continue d'inspirer tant et tant de monde. Et c'est tant mieux. Merci Olivier.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Merci Trianon ! Vous êtes géniale !
En fait, je me demandais pourquoi ce GOUDE qui était un créateur qui faisait de belles choses
et qui était un novateur - il n'y a pas si longtemps - était allé se fourvoyer dans le populo ! ?
Quelle mouche l'a piqué ?
Maria ... Machin, oui ! J'ai été obligée de l'entendre ... mais quoi ? Où est l'exception ? Sa voix comme vous dites ?
C'est une américaine bien managée dont le talent est dirigé.
Ca transpire pas tout ça même si ça nous procure une émotion.
Quelle heure est-il chez vous ?
En fait, je me demandais pourquoi ce GOUDE qui était un créateur qui faisait de belles choses
et qui était un novateur - il n'y a pas si longtemps - était allé se fourvoyer dans le populo ! ?
Quelle mouche l'a piqué ?
Maria ... Machin, oui ! J'ai été obligée de l'entendre ... mais quoi ? Où est l'exception ? Sa voix comme vous dites ?
C'est une américaine bien managée dont le talent est dirigé.
Ca transpire pas tout ça même si ça nous procure une émotion.
Quelle heure est-il chez vous ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Comtesse Diane a écrit:
Quelle mouche l'a piqué ?
Près de l'œil, elle se nomme assassine ou passionnée.
Au coin de la bouche, c'est la baiseuse.
Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
Sur le front, la majestueuse
Sur la joue, c'est la galante.
Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est l'enjouée.
Sur la poitrine, c'est la généreuse.
Sur un bouton, la receleuse.
Ou bien sur le menton, la discrète .......
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
:... Je vais l'apprendre par coeur et la resservir pour épater la galerie ! ! :n,,;::::!!!:
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Comtesse Diane a écrit:J'ai été obligée de l'entendre ... mais quoi ? Où est l'exception ? Sa voix comme vous dites ?
C'est une américaine bien managée dont le talent est dirigé.
Ca transpire pas tout ça même si ça nous procure une émotion.
Ah ! Moi, comtesse, une petite émotion oui.
Le souvenir d'un ancien flirt de jeunesse.
A l'époque, cette chanson passait en boucle...:
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Comtesse Diane a écrit:Quelle heure est-il chez vous ?
Sachez qu 'en ce moment, il y a 6 heures de moins à la Guadeloupe par rapport à la France (l'été (-) 6h et l'hiver (-) 5h).
Donc, pendant que je vous écris là, il est 18h03 et donc minuit 03 en France. Je dis ça par rapport aux insomniaques qui sont toujours dans le Forum. Ils se reconnaîtront, surtout un particulièrement. : :
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Majesté a écrit:Comtesse Diane a écrit:
Quelle mouche l'a piqué ?
Près de l'œil, elle se nomme assassine ou passionnée.
Au coin de la bouche, c'est la baiseuse.
Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
Sur le front, la majestueuse
Sur la joue, c'est la galante.
Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est l'enjouée.
Sur la poitrine, c'est la généreuse.
Sur un bouton, la receleuse.
Ou bien sur le menton, la discrète .......
Bien à vous. :
Notre Reine n'en portait aucune. A moins que..... Peut-être sur la poitrine ou sur le menton ? Que nenni.
La Reine avait comme arme de séduction quelque chose de bien plus piquant à cette époque : son magnifique teint fait de lys et de rose que tout le monde enviait. boudoi30
Majesté, vous êtes toujours bien informé, pour la curiosité de tous.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Je répondais à l'interrogation de la Comtesse Diane, je ne traitais pas du cas de Marie-Antoinette
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Majesté a écrit:Je répondais à l'interrogation de la Comtesse Diane, je ne traitais pas du cas de Marie-Antoinette
Bien sûr, j'avais compris.
Moi, je faisais allusion à votre connaissance sur la signification des différentes mouches. J'ai appris quelque chose.
Bien à vous itou.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
L'inspiration XVIIIème de Clara Maeda
;
Costumière de formation et ancienne corsetière, Clara Maeda propose des créations sur-mesure uniques et originales entre France et Japon à voir ICI.
http://www.magic-ip.com/guests/clara-maeda-jury/
Robes de Mariées, costumes féminins et masculins, corsets, mode alternative et prêt à porter d’inspiration historique, Clara Maeda décline son talent.
Costumière de formation et ancienne corsetière, Clara Maeda propose des créations sur-mesure uniques et originales entre France et Japon à voir ICI.
http://www.magic-ip.com/guests/clara-maeda-jury/
Robes de Mariées, costumes féminins et masculins, corsets, mode alternative et prêt à porter d’inspiration historique, Clara Maeda décline son talent.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
BEAUTÉ TENDANCE DES PODIUMS
Via des perruques frisées et haut perchées, façon Marie-Antoinette, Sam Mc Knight a élevé fièrement la coiffure des tops sous la nef du Grand Palais pour le défilé haute couture de Chanel. Des chignons à l’allure impériale, maintenus à l’aide d’un bandeau de gros grain noir et d’un nœud précieux, touche délicate venue discipliner les boucles folles virevoltantes.
Une extravagance bien maîtrisée, qui a donné le ton côté make-up, puisque Tom Pecheux a eu l’ingénieuse idée d’orner les regards de faux-cils taillés en pointe en bas, courbés en haut, avant d’apposer un fard blanc, à la précision géométrique sur la paupière. Un coup de projecteur sur le regard, formant un triangle millimétré, détail minutieux d’une collection qui l’est tout autant, puisqu’elle mettait en lumière le travail des petites mains des ateliers de la rue Cambon…
Bien à vous. :
Via des perruques frisées et haut perchées, façon Marie-Antoinette, Sam Mc Knight a élevé fièrement la coiffure des tops sous la nef du Grand Palais pour le défilé haute couture de Chanel. Des chignons à l’allure impériale, maintenus à l’aide d’un bandeau de gros grain noir et d’un nœud précieux, touche délicate venue discipliner les boucles folles virevoltantes.
Une extravagance bien maîtrisée, qui a donné le ton côté make-up, puisque Tom Pecheux a eu l’ingénieuse idée d’orner les regards de faux-cils taillés en pointe en bas, courbés en haut, avant d’apposer un fard blanc, à la précision géométrique sur la paupière. Un coup de projecteur sur le regard, formant un triangle millimétré, détail minutieux d’une collection qui l’est tout autant, puisqu’elle mettait en lumière le travail des petites mains des ateliers de la rue Cambon…
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette, muse de la mode
Présentation du dernier numéro du magazine CR (volume 9, sortie le 15 septembre 2016) :
The legendary Queen Marie Antoinette inspired this issue. According to Roitfeld, Rihanna and the young queen share an apologetic attitude and both have inspired society in many ways.
"The magazine is crafted around key elements of her [Marie Antoinette’s] life—her exuberant sense of fashion, her elaborate hairdos, her intense sexuality—almost like a modern biography through fashion imagery. And on the cover is Rihanna, who shares with Marie Antoinette an air of royalty that I, and the world it seems, find intoxicating."
c'est à dire :
Carine Roitfeld qui dirige le magazine (après avoir dirigé le Vogue Paris) s'inspire de Marie-Antoinette pour ce numéro de CR avec Rihanna en couverture pour qui elle trouve des ressemblances avec la reine parce qu'elles ne s'excusent pas et qu'elles inspirent leurs époques. Et Carine Roitfeld de lister les thèmes propres à la vie de Marie-Antoinette qu'elle reprend pour le magazine : son sens exubérant de la mode, ses coiffures compliquées, sa sexualité intense (sic) !
et chacun de lever les yeux au ciel devant son ordinateur ! n'est-ce pas ! ah ah.
Souvenez-vous que la chanteuse Rihanna fut l'égérie de la collection Secret Garden IV de Dior il y a 1 an :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1127p100-christian-dior-et-versailles#60319
Olivier, gorille dans la brume
The legendary Queen Marie Antoinette inspired this issue. According to Roitfeld, Rihanna and the young queen share an apologetic attitude and both have inspired society in many ways.
"The magazine is crafted around key elements of her [Marie Antoinette’s] life—her exuberant sense of fashion, her elaborate hairdos, her intense sexuality—almost like a modern biography through fashion imagery. And on the cover is Rihanna, who shares with Marie Antoinette an air of royalty that I, and the world it seems, find intoxicating."
c'est à dire :
Carine Roitfeld qui dirige le magazine (après avoir dirigé le Vogue Paris) s'inspire de Marie-Antoinette pour ce numéro de CR avec Rihanna en couverture pour qui elle trouve des ressemblances avec la reine parce qu'elles ne s'excusent pas et qu'elles inspirent leurs époques. Et Carine Roitfeld de lister les thèmes propres à la vie de Marie-Antoinette qu'elle reprend pour le magazine : son sens exubérant de la mode, ses coiffures compliquées, sa sexualité intense (sic) !
et chacun de lever les yeux au ciel devant son ordinateur ! n'est-ce pas ! ah ah.
Souvenez-vous que la chanteuse Rihanna fut l'égérie de la collection Secret Garden IV de Dior il y a 1 an :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1127p100-christian-dior-et-versailles#60319
Olivier, gorille dans la brume
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
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