Bons baisers du Portugal !

Que diriez-vous, les amis, d'un petit coup d'oeil sur Porto ?!    C'est une ville au très riche patrimoine historique et artistique, contrastée, multicolore, bruyante, trépidante, idéalement située sur l"embouchure du Douro.
 Les gens sont vraiment adorables !
Voici quelques premières vues, en vrac ...






















 





















































Le croirez-vous ?!
Rua Santa Caterina, j'ai rencontré Yolande et Marie-Antoinette !

Surprise-surprise, aujourd'hui, au Musée de la Vie Romantique !!!    



Nous apprenons que Charles-Albert de Sardaigne,  de Savoie,  duc de Gênes, prince  ( puis roi )  de Piémont, septième prince de Carignan, comte de Barge ( excusez du peu ) est mort à Porto,  en exil après son abdication,  dans cette maison charmante.
... un petit neveu de notre infortunée princesse de Lamballe, je suppose .

Il nous accueille dans l'escalier .  

Merveilleuses vacances à vous chère Eléonore !  
Charles-Albert 1er de Savoie-Carignan a succédé aux aînés de la branche des Savoie lors de leur extinction en effet ; c'est l'avant dernier roi de Sardaigne en titre et c'est son fils Victor-Emmanuel II qui deviendra le premier roi d'Italie, la péninsule unifiée par un unique souverain.

Merci chère Eléonore pour belles photos !!!
Quelle belle ville et ses églises à la façade bleue.
J'aime ces carreaux qui comme en mosaïque composent l'image d'ensemble.
Leos

Merci, cher Dominique et cher Leos.  
Vous me faites plaisir !  

Leos a écrit:
Quelle belle ville et ses églises à la façade bleue.

J'aime beaucoup aussi les azulejos !  
...   jos comme Josette,  et non jos comme José  (    ), car la jota espagnole n'existe pas en portugais .

 C'est à partir du XVIIème qu'ils sont devenus bleus sous l'influence hollandaise.  ( Mais nous en verrons de multicolores à la gare de Bento . )
Pour l'instant, venez, allons en admirer à la cathédrale Sé ...  

Mme de Sabran a écrit:
  Le croirez-vous ?!  
Rua Santa Caterina, j'ai rencontré Yolande et Marie-Antoinette !

Elles ont l'air d'avoir la forme.

Les plaques de faïence bleu sont du plus bel effet. Je vois que tu as du beau temps, la vie est belle.

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
  Le croirez-vous ?!  
Rua Santa Caterina, j'ai rencontré Yolande et Marie-Antoinette !

Elles ont l'air d'avoir la forme.

N'est-ce pas !  Si je m'attendais !
Elles ont peut-être un tantinet abusé de la poudre d'iris dans leurs coiffure ...

Dominique Poulin a écrit:
Charles-Albert 1er de Savoie-Carignan a succédé aux aînés de la branche des Savoie lors de leur extinction en effet ; c'est l'avant dernier roi de Sardaigne en titre et c'est son fils Victor-Emmanuel II qui deviendra le premier roi d'Italie, la péninsule unifiée par un unique souverain.

A son arrivée à Porto, Charles-Albert avait brièvement vécu dans le Palacete dos Viscondes de Balsemão .  
Cet  édifice n'a pas changé depuis !
La preuve par l'image :  



Nous nous souvenons que les parrain et marraine de Marie-Antoinette étaient les roi et reine du Portugal, c'est à dire Joseph Ier et son épouse née Marie-Anne-Victoire d'Espagne.

Les voici tous les deux :

Traversons le vieux quartier populaire de la Ribeira vers le Ponte Dom Luis 1er.    
Grimpons et descendons ses ruelles et escaliers exigus où se déclinent tous les tons de rose et de jaune . Le linge pend aux fenêtres comme en Espagne ou en Italie .   Il flotte par moment une odeur de sardines grillées ...











































 


Bien sûr, nous traversons le pont.  
Souvent attribué à tort à Gustave Eiffel, le Ponte Dom Luis fut en réalité conçu par son ex-associé, Théophile Seyring, puis inauguré en 1886 par le roi Luis Ier.  







Le pont de Gustave Eiffel, ou Ponte Maria Pia, est visible en amont, ainsi que les ponts da Arrabida et de São João. Cela fait un effet de vrai-faux enchevêtrement un peu singulier ...    





Horreur !     un jeune peintre est en plein travail, suspendu au-dessus du vide .
J'en ai la chair de poule ...

Jolies photos, ça nous change de la grisaille parisienne. Quel beau pays, bien sympathique.

Mme de Sabran a écrit:
Grimpons et descendons ses ruelles et escaliers exigus où se déclinent tous les tons de rose et de jaune . Le linge pend aux fenêtres comme en Espagne ou en Italie .       Il flotte par moment une odeur de sardines grillées ...  

Tu sais planter un décor mieux que toute autre. Tu devrais écrire !

Oui, merci pour ce beau reportage !

As-tu prévu d'aller à Quellouche ?

Merci chère Eléonore pour ces si belles photos.
Vous me donnez l’envie d’aller voir ce beau pays que je ne connais pas encore...

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Tu sais planter un décor mieux que toute autre.  

Les quartiers de Porto nous offrent différentes très séduisantes atmosphères.  
Nous en changerons totalement demain matin, tu verras !

Gouverneur Morris a écrit:
As-tu prévu d'aller à Quellouche ?

...   plaît-il ?!  

Vicq d Azir a écrit:
Vous me donnez l’envie d’aller voir ce beau pays que je ne connais pas encore...

Je vous y encourage très vivement, cher Févicq .   C'est un enchantement, les gens sont extraordinairement gentils !     Et puis, c'est une destination toute proche  que l'on peut même atteindre d'un petit coup de volant .  
Fouette cocher !  

Au beau milieu de la Place de l'Infant Dom Henrique   ( 1394 - 1460 ),  
se dresse le monument représentant Henrique le Navigateur,   juché sur une colonne, le monde à ses pieds, indiquant du doigt le chemin des découvertes, des grandes explorations maritimes, de la conquête de terres inconnues...




...   derrière lui, le beau mercado Ferreira Borges, construit en 1885 pour accueillir un marché couvert .
Il abrite aujourd'hui des concerts, un restaurant .    





Le palacio da Bolsa borde la place, et c'est là que nous entrons à présent .  



Il faut savoir qu'il a été construit, au XIXème siècle, dans le but  d'époustoufler le visiteur étranger, de l'épater, lui en mettre plein la vue, qu'il se sente impressionné, écrasé par la richesse et la puissance de Porto .

C'est totalement réussi !!!      



Marianne figure la France .  



...   nous jetons un oeil dans une autre très petite que l'on nous annonce avoir été le bureau de Gustave Eiffel quand il vivait et travaillait à Porto , pour finalement pénétrer dans le Saint du Saint, le joyau du Palacio da Bolsa :  le Salao Arabe !!!  

Et là, extase absolue !  

Il a fallu pas moins de 20 kilos d'or pour l'ornementation de ce décor digne des Mille et Une Nuits !      


Hélas il faut s'arracher, n'est-ce pas, et revenir à la réalité et dans le XXIème siècle .  

Je sors du Palacio da Bolsa comme sur un petit nuage ...

Le décor du Salon Arabe du Palacio da Bolsa est quelque peu troublant : une forme de style "troubadour arabisant".

Tout cet or est du plus bel effet.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Le décor du Salon Arabe du Palacio da Bolsa est quelque peu troublant : une forme de style "troubadour arabisant".

Tout cet or est du plus bel effet.

Ah, tais-toi !    Il ne manquait que Rimsky Korsakov pour que je me prenne pour Shéhérazade !  




Contigüe au Palacio da Bolsa, l'ingressa Sao Francisco symbolise l'enrichissement considérable du Portugal aux XVIIème et XVIIIème siècle .  Typique du baroque portugais le plus exubérant, sa structure de pierre initiale disparaît entièrement sous une ornementation terriblement chargée de bois sculpté recouvert de feuilles d'or  (  talha dourada ).

C'est un choc en entrant.  Quelle richesse !!! ...  de l'or partout !  

Je crois pénétrer dans un temple hindou tellement murs, colonnes, plafond sont surchargés de sculptures ! Mais au lieu de joyeux couples qui se chatouillent dans tous les sens, ce sont des anges, des démons, des saints,  des vierges, des Jésus, des martyrs  ...










Et puis, juste en face de l'église,  la maison du tiers-ordre de Saint François, son musée, sa crypte, ses catacombes et ossuaire,  visite intéressante certes,  mais nous sommes heureux de fuir retrouver le monde des vivants.  

Pourtant la petite friandise appelée "  nata " qui nous remonte le moral ensuite est en quelque sorte ecclésiastique, elle aussi. (    )   En effet, sa recette a été imaginée il y a des siècles dans les nombreux couvents du pays.  
Je m'explique :  

Les robes des moines et des religieuses étaient amidonnées avec du blanc d'oeuf .  
Eh !  Il fallait bien imaginer un moyen de ne pas gâcher tous les jaunes d'oeuf restant !  
C'était une fabuleuse idée : les natas sont exquises !!!





Je vous emmène à présent à la gare do Bento, remarquable elle aussi .  
Vous allez voir, cher Leos, que les azulejos sont parfois multicolores !

















Cette gare fut édifiée en 1896, lorsque le train arriva à Porto .  
Les azulejos qui recouvrent d'immenses panneaux sont l'oeuvre de Jorge Colaço.
 Ils illustrent des faits marquants de l'histoire du Portugal .
































J'ai bombardé, bombardé de photos ...  
Mais j'arrête là, pour la gare do Bento, sinon je pourrais en poster des pages et des pages !

Mme de Sabran a écrit:
Je crois pénétrer dans un temple hindou tellement murs, colonnes, plafond sont surchargés de sculptures

Tu m'étonnes.

Les azulejos sont jolis.

Quelle belle visite guidée, merci !
Voilà qui donne envie de repartir en vacances...

.......

Je vous propose maintenant  de nous rendre à la librairie Lello.     C'est découvrir l'un des must de la ville de Porto .  Cette librairie, l'une des trois plus belles du monde  ( ...   question à mille euros  : quelles sont les deux autres ?!! )  est située non loin de la Igreja e  Torre dos Clérigos, emblématiques de Porto, que voici :  



Attention !!!   Il y a deux queues ( interminables ) pour entrer dans la librairie Lello . La première, un peu en amont, pour prendre son ticket d'entrée, la deuxième pour entrer .




Ne pas se décourager ...  l'attente en vaut vraiment la peine .  
















Ce somptueux édifice, Art Nouveau en diable,  possède un décor inoubliable fait de rayons en bois, bas-reliefs de bronze, vitraux ornés avec, au beau milieu, cet époustouflant escalier à la Poudlard ...    











Les auteurs nous accueillent !    ... ou du moins leurs petite effigies en plâtre ( ? ), sur tous les rayons .



La foule nous presse et nous compresse, et pourtant nous sommes en octobre à l'heure de l'ouverture . J'imagine qu'en haute saison ce doit être, sinon impossible, du moins le parcours du combattant .  




Art nouveau aussi, et merveilleux : le café Majestic, où se rend tout bon touriste qui a bien lu son guide, pour déguster son célébrissime  pain perdu ( en fait de la brioche    ) , une fête du palais !    
















Petite marche jusqu'à la Casa de Musica, d'après le New-York Times  " l'une des plus importantes salles de concerts construites ces cent dernières années " .  
...    et, glups !  très radical changement de style :


Photo : portoalities.com





























La salle des V.I.P. est tapissée d'azulejos  (    )  qui symbolisent le lien entre le Portugal et les Pays-Bas, pays d'origine de Rem Koolhaas, l'architecte qui offrit à Porto sa Casa de Musica .

Juste à côté de la Casa de Musica que nous venons de visiter, se dresse une colonne de 45 m de hauteur.  
 A son sommet,  l'aigle impérial de Napoléon est terrassé par le lion royal anglais .







La base de la colonne souligne le rôle important joué par les femmes, porte-drapeaux de la lutte pour la Liberté.





Cette oeuvre est de l'architecte Marques da Silva.  

Nous savons que les Portugais refusèrent de s'allier à Napoléon contre les Anglais.  Ils essuyèrent en représailles trois invasions successives, mais seule la troisième arriva jusqu'à Porto.

L'épisode dramatique du Pont de Barques, comme on le désigne au Portugal,  eut lieu le 29 mars 1809. Ce pont qui traversait le Douro au centre de Porto au début du XIXème siècle était constitué de vingt barques reliées par des câbles en acier et pouvait s'ouvrir en deux parties pour céder le passage au trafic fluvial.



C'est sur ce pont que des milliers d'habitants de Porto cherchant à fuir la charge des baïonnettes françaises trouvèrent la mort le 29 mars 1809. On comptera plus de 4 000 victimes.
Un mémorial en bronze de Teixera Lopes père rappelle la tragédie.
 Des bougies brûlent toujours à son pied .


Le maréchal Soult de Napoléon    
réussit donc à s'emparer de la ville, mais pendant quelques jours seulement jusqu'à l'arrivée libératrice des Anglais conduits par Wellington.
 L'on raconte que Soult dut fuir si précipitamment son quartier général du Palacio dos Carrancas  ( actuel museo de Soares dos Reis ) que Wellington put s'installer à la table dressée et profiter de son dîner encore fumant.

Le Palacio dos Carrancas :

Merci Eléonore c’est passionnant ! Tu donnes vraiment envie de s’y rendre !

Les panneaux signalant les lieux historiques importants sont donc les mêmes qu’a Paris ?

Gouverneur Morris a écrit:

Les panneaux signalant les lieux historiques importants sont donc les mêmes qu’a Paris ?

Mais oui !  Je me suis fait la même réflexion .  C'est pratique : ils sont bien explicatifs, bien visibles .  

Mme de Sabran a écrit:

Juste à côté de la Casa de Musica que nous venons de visiter, se dresse une colonne de 45 m de hauteur.  
 A son sommet,  l'aigle impérial de Napoléon est terrassé par le lion royal anglais .

Quelle belle oeuvre. J'adore !

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Quelle belle oeuvre. J'adore !

N'est-ce pas ! Elle dégage une puissance et une férocité ... brrrrr !    

Or donc, le Ponte das Barcas ayant sombré dans le fleuve  dans cet affrontement sanglant, un nouveau pont, le Pênsil, fut reconstruit qui  assura la traversée du Douro entre Porto et Gaïa de  1843 à 1887.



Aujourd'hui, du Ponte Pênsil ne subsistent plus que ces deux piliers, datant de 1843, que l'on découvre juste à côté de l'entrée du Ponte Luis Ier.  





C'est le but favori des promeneurs qui, traversant la Ribeira, viennent tous aboutir ici.  
Il faut dire que l'on y est si bien ...  

Le peintre expressionniste Julio Resende  
fêtera demain ses 90 ans.   Natif de Porto et amoureux de sa ville, il a réalisé à la sortie du tunnel qui relie la Ribeira et le Ponte Dom Luis son oeuvre la plus monumentale et la plus célèbre : un panneau d'azulejos de 40 mètres de long  intitulé  Ribeira Negra .

Et hop !  nous voilà partis à la découverte de la Ribeira Negra .
Ah ! que j'aime, que j'aime toutes ces petites rues multicolores tortueuses ...          
J'adore m'y perdre ...




Euh ... je dois avouer que, de loin, je n'ai pas vraiment le coup de coeur pour cette Ribeira Negra ...    
Elle me semble démesurée, assez hétéroclite, sans queue ni tête, disparate.



Mais il faut s'approcher et bien regarder les détails.   Si, si .   C'est plutôt joli.  
 Resende a représenté sa chère Ribeira  : scènes de marché, conversations entre voisins, jeux d'enfants.
Laissons-nous porter...