La Villa della Regina et la vigne de la reine (Turin, Italie)

Je poursuis mon " grand tour " dans la ville et région de Turin, avec cette fois-ci la visite d'une autre résidence de la maison ducale et royale de Savoie, dénommée : La villa della Regina (villa de la reine).

Erigée à deux pas du centre ville de Turin, la " villa " surplombe la ville depuis une petite colline située sur le bassin-versant du Pô.


Image et localisation : Google Maps


Image : By building / Dronestagr.am

Elle fait partie de la " Couronne des délices ", nom donné aux résidences " secondaires " et châteaux dynastiques de la maison de Savoie and Co , érigés sur de vastes terres aux alentours de Turin entre les XVI et XVIIIe siècles, et destinés aux plaisirs et aux loisirs : les châteaux de Rivoli, Mirafiori (aujourd'hui détruit), de Valentino, de Moncalieri, de Aglié ; le vaste palais de la Venaria Reale ; les pavillons de Stupinigi ou de Regio Parco (aujourd'hui disparu) etc, etc !!

Gouverneur Morris a écrit:Merci LNLN ! Je suis à deux doigts de sauter dans un avion pour Turin !

Attention ! Un week-end ne suffira pas...
Pour la période qui nous intéresse, je ne crois pas me tromper en disant que, de toute l'Italie, Turin et ses environs sont la destination qui regroupe le plus de sites à visiter.  




Voir notamment ces quelques sujets :

Le Palais royal de Turin (Palazzo Reale di Torino)

Le Palais Madame (Palazzo Madama) à Turin

La Palais Carignan (Palazzo Carignano) à Turin

Visite de la Fondation Accorsi-Ometto, musée des arts décoratifs - Le Cognacq-Jay turinois

Le pavillon de chasse de Stupinigi, Piémont - Italie

La basilique de Superga et la crypte royale, nécropole de la famille de Savoie. Turin, Italie

Je n'ai pas retrouvé sur internet un texte écrit, en français, au sujet de l'histoire de la Villa della Regina.  
Je copie / colle ici un texte écrit en italien, et traduit avec Google Traduction.
C'est donc très approximatif, mais vous comprendrez dans les grandes lignes.  


VILLA DELLA REGINA, ANCIENNEMENT LA " VIGNE " DU CARDINAL MAURICE DE SAVOIE
Villa della Regina, già Vigna del Cardinal Maurizio di Savoia


Vittorio Amedeo III e corteo di carrozze alla Villa della Regina.
Découpure in carta, 1791.
Collezione Simeom
Image : Comune di Torino

Parmi les demeures de la " Couronne des délices ", le " vignoble " (demeure vallonnée caractérisée par un vignoble) est, dès la première moitié du XVIIIe siècle, une demeure de prédilection de nombreux épouses de souverains de Savoie.
La première est Anne d'Orléans, épouse de Vittorio Amedeo II, d'où le nom de " Villa della Regina ".
Le complexe, résultat de la conception conjointe de la villa et du jardin, se distingue par le spectaculaire théâtre de l’eau (système de fontaines et de grottes).


Villa della Regina

Vinea Transpadana Ser.me Principissae Ludovicae a Sabaudia
Villa della Regina, Torino
Giovanni Tommaso Borgonio (attribuita cfr. L. Firpo, (a cura di), Theatrum Sabaudiae, Torino 1984
Image : Academia.edu

Le complexe de collines, composé de bâtiments auliques, de bâtiments rustiques, de jardins et d'équipements agricoles, a été commandé en 1615 par le cardinal Maurizio di Savoia (1593-1657), deuxième fils du duc Carlo Emanuele I (1562-1630) et ambassadeur du Saint-Siège.

Ritratto del Cardinal principe Maurizo di Savoia
Anonym-. XVII sec.
Villa della Regina
Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali

Le projet, attribué à l'architecte et ingénieur militaire Ascanio Vitozzi (1539-1615), est inspiré du modèle des villas romaines. Il comprend le bâtiment principal et les jardins sous une forme unitaire : la villa, située au centre des limites de la propriété, constitue l'extension idéale de ce qui au second dix-septième siècle sera l'épine dorsale de l'extension orientale de Turin (maintenant la Via Po)
L'axe traverse idéalement le hall d'honneur jusqu'à atteindre le "belvédère" au sommet de l'exèdre en terrasse du jardin derrière la villa.

Le bâtiment est agrandi jusqu'à la mort du cardinal Maurizio par son épouse (sa nièce, qu'il épouse alors qu'elle est âgée de 12 ans et lui 49 !   ), la princesse Ludovica, avec la construction de quatre pavillons d'angle.

Ritratto di Luisa Cristina (o Ludovica) di Savoia, moglie del principe Maurizio
Pittore ignoto, XVIII sec
Image : Palazzo Madama Torino

À la fin du XVIIe siècle, il devint la résidence favorite d'Anne-Marie d'Orléans (1669-1728), épouse de Vittorio Amedeo II (1666-1732), d'où le nom de "Villa della Regina".

Anne-Marie d'Orléans (1669 - 1728)
Anonym-, c. 1715 -1725
Image : Wikipedia

Fille de Philippe de France (frère de Louis XIV) et de Henriette d'Angleterre.
Par son mariage en 1684 avec Victor-Amédée II de Savoie, elle devient duchesse de Savoie, puis, successivement, reine de Sicile et reine de Sardaigne.

Villa della Regina nel Theatrum Sabaudiae (1665-66)
Image : Atlante di Torino

Suite à l'acquisition du titre royal par les Savoie (1713), villa et jardin sont impliqués dans un processus de redéfinition confié à l'architecte SM Filippo Juvarra, dont les projets sont mis en œuvre et achevés, après son départ pour Madrid, par son élève et collaborateur Giovanni Pietro Baroni de Tavigliano (1705-1769).

Les principales architectures décoratives du jardin peuvent être embellies ou remodelées (le "belvédère", le pavillon "Solinghi" et la "Rotonda", restée inachevée) et le deuxième étage de l’immeuble est enrichi par la création de terrasses reliant le jardin supérieur.

Vue de la vigne de sa majesté la reine avec l'illumination
Villa della Regina
Incisione anonima in Raccolta di vedute ottiche di città italiane, Bassano, Remondini, [1750-1770 circa].
Collezione Simeom D 731
Image : Comune di Torino

Entre 1760 et 1780, de nouvelles zones de service ont été développées et construites (les écuries, le corps de garde et le palais du Chiablese, qui ont ensuite été démolis après la Seconde Guerre mondiale).
L'unité des bâtiments, des jardins et des pièces de production du « vignoble », conçue au début du XVIIe siècle, est néanmoins respectée par toutes les interventions mises en œuvre par la suite.

Veduta di Villa della Regina
Litografia di disegno di Nicolisino, 1820
Image : Archivio Storico della Città di Torino


La Villa della Regina nel 1864
Image : Comune di Torino

En 1865, Vittorio Emanuele II (1820-1878) céda la villa à l'Institut National des Filles de l'Armée et l'utilisa comme une université féminine.

Istituto Nazionale per le Figlie dei Militari Italiani
Villa della Regina
Fotografia di J. David, 1895-1896
Image : Museo di Torino / Archivio di Stato di Torino

Istituto Nazionale per le Figlie dei Militari Italiani
Villa della Regina / Appartamento della Regina 'Anticamera verso Ponente' adattata ad aula scolastica
Fotografia di J. David, 1895-1896
Image : Museo di Torino / Archivio di Stato di Torino


Durant la seconde guerre mondiale, une partie des bâtiments et le domaine sont gravement endommagés par des bombardements.










Villa della Regina
Effetti prodotti dal bombardamento dell’incursione aerea del 20.21 novembre 1942
Archivio Storico della Città di Torino
Images : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Après l'abolition de l'institution en 1975, le bâtiment et le parc sont tombés dans un état d'abandon total.  


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Seules des restaurations récentes (1994-2005) ont permis sa restauration, et sa réouverture au public.  

Image : Twitter Italia

* Source texte (traduit de l'italien) : Museo Torino - Villa della Regina




Le jardin à l'italienne en terrasses et le parc ont, eux aussi, connu les affres du temps et l'abandon ; de même que la vigne intimement liée à l'histoire et l'identité de ce domaine.

Image : Balbiano

LA VIGNE DE LA REINE

L'HISTOIRE

La « grande parcelle de vignoble peuplée de plantes fructueuses », qui s’étend sur la colline au nord de la Villa della Regina, a été créée en tant que partie agricole intégrante de la Vigne, désirée et conçue par le prince Maurice de Savoie au début du XVIIe siècle. « Vigne, pré et jardin » sont décrits en 1657 dans son inventaire post mortem.
Dans l’inventaire suivant, en 1677, des « améliorations importantes avec des montants considérables », comprenant également la « plantation d’arbres et de vignes », ont été encouragées par la nouvelle propriétaire, Louise de Savoie (sa femme).

Au cours du XVIIIe siècle, l’intérêt pour cette façon de « vivre dans une villa » est resté inchangé, tout comme au XIXe siècle, lorsque le vignoble, en location, rejoignait les limites des « jardins fruitiers » qui, à leur tour, atteignaient le « potager de légumes » du gardien de la Villa.


Veduta dalla vigna della Regina
Litografia a colori di Auguste Deroy su disegno di Nicolas Marie Joseph Chapuy
circa 1845
Image : Mole24

Après la fermeture de l’institut National des Filles de Militaires, propriétaire de la Villa depuis 1867, le versant destiné au vignoble et le jardin entier ont été envahis par des mauvaises herbes qui en causeront sa disparition.


LE VIGNOBLE ACTUEL

Une intervention complexe de restauration environnementale et de replantation a été mise en place de 2003 à 2006, par la Direction des Biens Historiques, Artistiques et Ethno-Anthropologiques du Piémont, en collaboration avec la Direction des Biens architecturaux et paysagers des régions de Turin, Asti, Cuneo, Biella et Vercelli.
Cette opération a réhabilité la propriété entière et a mené à la replantation de presque la moitié du vignoble historique, ainsi qu’à la restauration complète du compendium du domaine et, en particulier, à la restauration des appartements Royaux et des jardins à l’italienne entrepris depuis 1994.

Un total de 2700 pieds de vigne (du Freisa pour la plupart) est disposé sur une superficie totale de 0,73 hectares.

La première récolte a eu lieu en 2008 : les 10 quintaux de raisins vendangés ont été entièrement confiés au Professeur Gerbi afin qu’à travers une série de micro-vinifications expérimentales il puisse donner son avis sur le potentiel de vinification : les informations obtenues ont révélé un résultat extraordinaire, encourageant l’exploitation Balbiano à entreprendre une vinification axée sur un affinage long.

Le millésime 2009 a marqué la première vendange officielle du « Vigna della Regina » : 40 quintaux de raisins sains et mûrs ont donné naissance aux premières bouteilles historiques du « Vigna della Regina » 2009.


Image : Vignadellaregina / France 3 Régions

En mai 2011, lors d’une vente aux enchères caritative organisée précisément à la Villa della Regina, les premières bouteilles grand format du vin de Turin ont été vendues, permettant ainsi de récolter des fonds destinés à la restauration des jardins de la Villa.

2011 est une année historique pour le Vignoble Royal et pour l’exploitation Balbiano. Un travail long et délicat a mené à la réintroduction du vignoble de la Villa della Regina au sein de la zone DOC (Appellation d’Origine Contrôlée) du Freisa di Chieri, rendant alors possible la production du premier Freisa di Chieri DOC « Vigna Villa della Regina ».

L’année 2014 marque une nouvelle étape fondamentale : le jumelage avec le « Clos Montmartre », vignoble urbain de Paris.
Les deux vignobles urbains d’Europe les plus importants et historiques coopèrent aujourd’hui pour la promotion de la viticulture urbaine, avec des projets de bienfaisance.

* Source texte et informations complémentaires : Balbiano - Le vignoble royal


Visite du domaine et de la villa, à suivre !!

Merci LNLN de nous faire profiter de toutes ces merveilles d'une dynastie installée au pied des Alpes et que l'on avait qualifié de Portier des portes de l'Italie.

LNLN for ever



Rien à voir avec la choucroute mais voyez-vous ce grand et curieux dôme sur la photo, qui domine l'horizon ?

C'est celui de l'ancienne synagogue de Turin. Inattendu dans la ville du Saint-Suaire !

Dominique Poulin a écrit:Merci LNLN de nous faire profiter de toutes ces merveilles d'une dynastie installée au pied des Alpes et que l'on avait qualifié de Portier des portes de l'Italie.

Je tâcherai, à l'occasion, d'ouvrir un petit sujet récapitulatif au sujet de ces 14 sites piémontais (dont notre Villa della Regina  ) qui composent cet ensemble des Résidences de la maison royale de Savoie, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Voir ici : WHC UNESCO - Residences of the Royal House of Savoy

Je rappelle, en passant, que l'Italie totalise 55 sites classés (50 culturels, 5 naturels), contre 45 pour la France (39 culturels, 5 naturels)...

Gouverneur Morris a écrit:
Rien à voir avec la choucroute mais voyez-vous ce grand et curieux dôme sur la photo, qui domine l'horizon ?
C'est celui de l'ancienne synagogue de Turin.

Plutôt le projet d'une ancienne synagogue, mais qui n'a finalement pas été achevé comme telle.
Incroyable édifice, dont la construction a débuté à la fin du XIXe siècle, et culminant à plus de 167 mètres de haut au dessus des toits de la ville.

Je ne développe pas ici, mais si cette découverte vous intéresse, la Tour Eiffel des turinois, aujourd'hui Musée du Cinéma, c'est ici :

Wikipedia - Mole Antonelliana

Gouverneur Morris a écrit:Inattendu dans la ville du Saint-Suaire !

Jésus n'est-il pas juif et / puis chrétien ?

L'Italie est le plus beau pays du monde !!!

La nuit, la neige a écrit:
Jésus n'est-il pas juif et / puis chrétien ?

... juif, oui. Les chrétiens, ce sont ses adeptes ou suiveurs, enfin tu vois ce que je veux dire ... ceux qui croient en lui.

Gouverneur Morris a écrit:
LNLN for ever

... and ever !

Je débute donc la visite par quelques photos des extérieurs.  

Vous l'aurez compris à la lecture de mon premier message évoquant son histoire, cette propriété à beaucoup souffert au XXe siècle, et c'est un miracle qu'elle soit encore debout.

Sa renaissance tardive (fin des années 1990) est lente de surcroit.
Faute de moyens financiers probablement.

Vous le verrez sur ces quelques images, les façades, les jardins, fabriques, la statuaire, les fontaines et jeux d'eau etc. sont encore très, très loin d'être au niveau de ce qu'ils devaient être aux XVIIe et XVIIIe siècles.  

Il faut imaginer...


Veduta della Vigna del Cardinal Maurizio di Savoia (Villa della Regina)
Maestro delle Residenze sabaude (Giovanni Battista Abret?)
Olio su tela, circa 1670
Image : Lavenaria.it


La villa, côté ville de Turin


Image : Visite Piemonte










La villa du côté des jardins à l'italienne (ou du moins, ce qu'il en reste)
















Si l'on peut se désoler de l'état " décrépi " des terrasses et des plantes-bandes, le charme de ces vieilles pierres fissurées et des herbes folles donnent toutefois à l'ensemble un aspect assez... " romantique ".




La saloperie de pyrale du buis est très moyennement romantique...



Faisons le tour...






















A suivre, l'intérieur de la villa...

La nuit, la neige a écrit:
Si l'on peut se désoler de l'état " décrépi " des terrasses et des plantes-bandes, le charme de ces vieilles pierres fissurées et des herbes folles donnent toutefois à l'ensemble un aspect assez... " romantique ".

... très très romantique !
Il ne manque que quelques fantômes glissant par-ci par-là .

La nuit, la neige a écrit:
A suivre, l'intérieur de la villa...

Le rez-de-chaussée étant réservé à l'administration et à l'accueil des visiteurs, ma visite de la villa s'est limitée à un seul étage : l'étage noble.
J'ignore si les autres étages sont en état d'être visités. J'en doute...



Ce premier étage est divisé en deux appartements, distribués de part et d'autre d'un grand salon / vestibule, et dits : l'Appartement du roi et l'Appartement de la reine.

J'insiste à nouveau sur l'état déplorable dans lequel cette demeure fut retrouvée à la fin du XXe siècle (voir son histoire, messages précédents) et :



De même, les aménagements actuels souffrent encore d'un manque de moyens permettant de poursuivre les restaurations, de compléter l'ameublement ou tout simplement de mettre davantage en valeur ce lieu. Mais cela pourrait être bien pire !!

Raison pour laquelle, de temps à autre, j'insérerai donc quelques images qui illustreront les états avant restauration des années 1990 / 2000 et en cours.
Le choc !    


Comme pour les extérieurs et jardins, il vous faut donc imaginer ce à quoi pouvait ressembler cette demeure, pour la période qui nous intéresse, du temps de Marie-Antoinette d'Espagne.
Princesse qui, dit-on, appréciait beaucoup cette villégiature non loin du palais royal de Turin.
Ses filles, futures comtesses d'Artois et de Provence ont probablement bien connu cette villa, longtemps occupée et aménagée par des femmes...


Marie-Antoinette-Ferdinande d'Espagne
Infante d'Espagne, duchesse de Savoie, princesse du Piémont et reine de Sardaigne.
Anton Rafaël Mengs (atelier de)
Huile sur toile, XVIIIe siècle

Epouse de Victor-Amédée III, portant le manteau royal de Piémont-Sardaigne et présentant les portraits en miniature de ses deux filles, les comtesses d'Artois et de Provence.



Sur ce...




Image : Catalogo Genrale dei Beni Culturali

LE GRAND SALON










Image : hortibus.blogspot


L'APPARTEMENT DU ROI






Le décor en médaillon fut-il salopé de blanc du temps de l'Institut nationale pour les filles de l'armée italienne pour ne pas effrayer les jeunes pensionnaires ?

Image : Catalogo Genrale dei Beni Culturali

Dommage, tout de même...

David con la testa di Golia
Daniel Seyter
Tela/ pittura a olio, c. 1690-1710
Image : Catalogo Genrale dei Beni Culturali

Le voici à nouveau !





Quel étonnement de retrouver ici cette veduta del castello di Saint Cloud !


Peut-être ce tableau fut-il amené ici du temps de Anne-Marie d'Orléans (reine de Sicile, reine de Sardaigne, duchesse de Savoie), née justement à Saint-Cloud en 1669 ?
Pour rappel, fille de Monsieur, frère de Louis XIV et de Henriette d'Angleterre ; épouse de Victor-Amédée II de Savoie, et donc arrière grand-mère des comtesses d'Artois et de Provence.

Cette " villa de la reine " est nommée ainsi depuis le temps de son règne (voir mon message d'introduction). Me suivez-vous ?  

Nous avions déjà présenté ici une autre version de ce tableau, signée du même peintre.
Voir notre sujet fleuve : Le château de Saint-Cloud

Vue cavalière du château, jardins bas et de la ville de Saint-Cloud
Etienne Allegrain (1644-1736)
Huile sur toile, 1675
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Désolé pour le jeu des 7 erreur, mais la version en ligne du site des collections des musées italiens n'est guère mieux que mon horrible photo.
La partie intéressante (en l'occurence celle, en bas à droite, où nous distinguons un carrosse attelé), qui se distingue de la version versaillaise, présente des signes de détérioration.

Veduta del castello di Saint Cloud
Etienne Allegrain
Tela/ pittura a olio, c. 1675-77
Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali






Image : Catalogo Genrale dei Beni Culturali






A suivre...

Vous nous ouvrez les portes de lieux féeriques dont, pour ma part, je ne connaissais pas l’existence. Ce n’est pourtant « pas Versailles ici » (...) , ni des palais oubliés, au delà de l’ancien « rideau de fer », mais des joyaux à deux pas de chez nous...
Mille mercis pour cela !

Je poursuis donc la visite de l'appartement avec deux petits cabinets dont il ne reste plus grand chose de leur splendeur d'antan...  

Ce petit " cabinet chinois " a la particularité d'être aujourd'hui partiellement décoré de tentures factices, qui reproduisent l'ancienne décoration murale.
Il s'agit de pans de "voilage imprimé " en trompe l'oeil, suspendus aux murs.
C'est particulièrement visible sur cette photo :





Cette reconstitution fut réalisée grâce aux inventaires du XVIIIe siècle décrivant les tissus et rideaux de taffetas du "Cabinet de Chine". Les tissus originaux n'existent plus.

Quant aux éléments des boiseries, ils furent démontés et transférés, dès le XIXe siècle.
Dans un premier temps (en 1868) au château de Moncalieri, puis envoyés à Rome (en 1888) pour décorer la chambre à coucher des appartements impériaux du Palais du Quirinale.

Le décor du plafond, réalisé entre 1732 et 1735 par Pietro Massa, est donc le seul élément du décor original subsistant.
Du temps de l'Institut national des filles de l'Armée, ce cabinet était une petite salle de classe.  


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Voici ce plafond aujourd'hui :







Le second cabinet adjacent était La bibliothèque, réalisée dans les années 1730, d'après les plans de Filippo Juvara (1678 - 1736).



A nouveau donc, seuls le plafond et le parquet ont survécu...






Les magnifiques boiseries de bois précieux qui décoraient les murs de cette bibliothèque, réalisés par l'ébéniste piémontais Pietro Piffetti (1701 - 1777), furent démontés en 1876, pour être transférés à Rome, au Palais du Quirinal.
Ils y sont encore en place aujourd'hui...

Biblioteca del Piffetti
Pietro Piffetti
Sec. XVIII; 1735 - 1740
Palazzo del Quirinale, Roma
Image : Culturaitalia.it


Image : Rocaille.it




L'antichambre de l'appartement du roi


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali









La chambre à coucher



Elle aussi sauvée des outrages du temps grâce aux efforts des restaurateurs !    


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Fragment de soie imprimée, France
Milieu du XVIIIe siècle
Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali












A nouveau un délicieux petit....Gabinetto alla China



Les peintures à fresque du plafond ont malheureusement été dégradées au fil des siècles, mais les boiseries ne s'en sont pas trop mal sorties en comparaison de celles d'autres pièces de la villa...

Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali
















La visite de l'aile dédiée à l'appartement du roi s'achève par une petite garde-robe, impossible à photographier car plongée dans une semi obscurité, mais sans guère d'intérêt...







Retour au grand salon central avec, à suivre, la visite de L'appartement de la reine...


Image : hortibus.blogspot


Dessin plan : rocaille.it

Quelle exubérance ! Quelle inouïe finesse !!!

Après celui du roi, voici donc...

L'APPARTEMENT DE LA REINE

Et toujours quelques images du XXe siècle qui illustrent l'état déplorable de quelques-unes de ces pièces (peu avant ou en cours de rénovation dans les années 1990).


L'antichambre




Istituto Nazionale per le Figlie dei Militari Italiani
Villa della Regina / Appartamento della Regina 'Anticamera verso Ponente' adattata ad aula scolastica
Fotografia di J. David, 1895-1896
Image : Museo di Torino / Archivio di Stato di Torino


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali












La chambre à coucher



Une pièce donc massacrée durant les bombardements de la seconde guerre mondiale, réaménagée du temps de l'Institut des filles de l'armée, et laissée à l'abandon jusqu'à ce que les équipes de rénovation parviennent - miraculeusement - a reconstituer à peu près quelque chose...


Villa della Regina
Effetti prodotti dal bombardamento dell’incursione aerea del 20.21 novembre 1942
Archivio Storico della Città di Torino
Images : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Villa della Regina
Effetti prodotti dal bombardamento dell’incursione aerea del 20.21 novembre 1942
Archivio Storico della Città di Torino
Images : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Villa della Regina
Effetti prodotti dal bombardamento dell’incursione aerea del 20.21 novembre 1942
Archivio Storico della Città di Torino
Images : Catalogo Generale dei Beni Culturali












Et c'est parti pour une succession de petits cabinets...










Polissena d'Assia Rheinfels Rotenburg, principessa e regina di Sardegna come seconda moglie del re Carlo Emanuele III di Savoia.
Giovanna Maria Battista Clementi
Olio su tela, XVIII sec.
Palazzo Reale, Torino
Image : Museireali.it

Polyxène de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg
Née le 21 septembre 1706 à Langenschwalbach et morte le 13 janvier 1735 à Turin fut reine de Sardaigne, par son mariage avec le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne.
Mère de Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et donc grand-mère des comtesses de Provence et d'Artois.
















La garde-robe (impossible à photographier    )








Le cabinet " delle Ventaglyne "



En lieu et place de la collection d'éventails encadrés et des portraits miniatures qui ornaient les boiseries de ce cabinet au XVIIIe siècle, était exposées, lors de ma visite, ces quelques dessins modernes rappelant l'agencement des décors. Bon...

A nouveau, il faut imaginer ce à quoi ressemblait ce cabinet lorsqu'il était orné d'éventails, de portraits, de meubles et autres objets précieux.








Parce qu'on les aime...on ne les compte plus !  

Le dernier des cabinets " à la chinoise " de cette villa est celui qui a peut-être été le mieux conservé d'après son état original des années 1730-1735. Il est signé de l'atelier de Pietra Massa : boiseries et décoration du plafond.
Manquent à l'appel les tentures de taffetas " à la Chine ", la collection de porcelaines et pagodes chinoises, ainsi que le mobilier décrits dans les inventaires du temps.


Image : Catalo Generale dei Beni Culturali



















Seconde antichambre




Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali


Image : Catalogo Generale dei Beni Culturali

Qui nous mène gentiment vers...la sortie donnant sur les jardins, et la fin de cette visite.  









A voir les quelques images de l'état de cette demeure avant le lancement (à la fin des années 1990) de la campagne de restauration toujours en cours, on ne peut que féliciter les équipes qui ont oeuvré et oeuvrent encore ici !!

La nuit, la neige a écrit:

A voir les quelques images de l'état de cette demeure avant le lancement (à la fin des années 1990) de la campagne de restauration toujours en cours, on ne peut que féliciter les équipes qui ont oeuvré et oeuvrent encore ici !!

Oui vraiment ! Quel travail prodigieux !!!
J'aime particulièrement tes plans rapprochés sur de petits détails, animaux et fleurs exotiques, les vues sur le jardin à travers les croisées, et le rouge du petit boudoir chinois, si lumineux qu'on le croirait éclairé en transparence ... les parquets en fine marqueterie, les plafonds, les boiseries, tout n'est qu'absolument merveilleux !!!

Encore, encore !!!

Mme de Sabran a écrit:Encore, encore !!!  

La visite illustrée de cette villa est terminée...