Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
3 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
Page 1 sur 1
Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
Cet essai, récemment publié, intéressera sans doute notre ami Calonne et peut-être d'autres que lui ?
1721. Un visiteur inattendu, l’ambassadeur du sultan
Mathieu Grenet
Editions Midi Pyrénéennes (Nov 2019)
48 pages
Présentation :
En février 1721, Toulouse accueille un hôte aussi inattendu qu'exotique : Yirmisekiz Çelebi Mehmed efendi, ambassadeur du sultan, fait étape dans la ville, en chemin pour Versailles où il doit être reçu par le roi Louis XV. Alors que sa visite met dans l'embarras les édiles, Mehmed efendi se révèle un observateur curieux et amusé des lieux qu'il visite. Que voit-il de Toulouse ? Comment réagit-il aux sollicitations dont font l'objet les dignitaires étrangers ? Quelle image les Toulousains se font-ils de ce «Turc» ?
Par-delà le récit de ce bref séjour, il s'agit de comprendre comment celui-ci a pu «faire mémoire», bien que sur un mode non dénué d'ambiguïtés.
Mathieu Grenet est maître de conférences en histoire moderne à l'INU Champollion d'Albi, membre de l'Institut universitaire de France et directeur de la rédaction de la revue Diasporas. Circulations,migrations, histoire. Ses travaux portent sur les mobilités internationales, les contacts interculturels et les constructions identitaires en Méditerranée à l'époque moderne.
En complément, je cite un article (extraits) mis en ligne sur le site du journal La Dépêche :
Toulouse. 1721, la visite inattendue de l’ambassadeur du sultan
L’envoyé de la Sublime Porte et sa suite de 100 personnes font un passage remarqué dans la Ville rose sur la route de Versailles où il doit être reçu par le roi Louis XV.
Portrait de l'ambassadeur ottoman Yirmisekiz Tchélébi Mehmed efendi
Pierre Gobert
Huile sur toile, 1724
Image : Wikipedia
Imaginez la surprise des Toulousains voyant débarquer, le 1er février 1721, sur le port Saint-Etienne, un personnage enturbanné à longue barbe et vêtements chamarrés, entouré d’un aréopage exotique, oriental et bariolé aux splendides costumes bigarrés, riches harnais et belles montures. Parmi eux, une quinzaine d’officiers aux impressionnants yatagans, une soixantaine de domestiques, un muezzin et un imam. Et même un boucher, pourvoyeur du chef de cuisine, chargé de l’abattage rituel des animaux.
1680 - Plan de Tolose divisé en huict capitoulats dédié à Mrs les Capitouls juges et directeurs de la ville et gardiage de Tolose par Mr. Jouvin de Rochefort, Trésorier de France.
Gravé d'après le plan manuscrit d'Albert Jouvin de Rochefort
Image : Ville de Toulouse, archives municipales
Ce sont sans doute les premiers Turcs, officiels et guerriers, que découvrent les locaux. L’envoyé spécial du sultan Ahmet III fait halte à Toulouse sur le chemin de Versailles, où il doit être reçu par le jeune roi de France, âgé de 10 ans, Louis XV.
L’ambassadeur de la Sublime Porte s’appelle Yrmisekiz çelebi Mehmed Efendi. Il est porteur de messages d’amitié en pleine " ère des Tulipes ", période d’ouverture et de réforme de l’empire ottoman.
Détourné, pour cause de peste, hors de Marseille, le cortège vient de Sète par le canal du Midi, alors appelé canal royal du Languedoc, ouvert 40 ans plus tôt. L’ambassadeur, est impressionné par cette " rivière formée de plusieurs autres pour la commodité des marchands et des voyageurs ".
La carte des eaux de la Montagne noire, du Lers, du Fresquel, de l'Aude, et autres rivières destinées pour le nouveau canal de Languedoc... l'an 1666
Duval, Pierre (1619-1683), cartographe.
Image : Bibliothèque nationale de France
Il est moins séduit par la Ville rose, qu’il juge "grande mais un peu ruinée […] point ville de commerce (ni) fort peuplée quoique très renommée parmi les Français". Avec 45 000 âmes, Toulouse n’est alors que la 7ème ville plus peuplée du royaume.
Capitouls, parlementaires, gens de qualité et gentilshommes se succèdent en l’Hôtel de pierre, mis à disposition de cet hôte lointain et prestigieux, et de sa suite.
Hôtel de Bagis, puis hôtel de Clary, dit Hôtel de Pierre avant embellissement par l'ajout de décors au XIXe siècle.
Extrait d'un album de 74 planches des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Languedoc. Volume 1; par Messieurs Nodier, Taylor et de Cailleux.
Image : Wikipedia
L'hôtel de Bagis, de Clary ou Daguin dans le centre historique de Toulouse que les Toulousains appellent l’« hôtel de Pierre », car sa façade est toute en pierre, ce qui était unique à Toulouse au XVIIe siècle. Il constitue un ensemble exceptionnel de la Renaissance toulousaine.
La construction d'un premier hôtel débute en 1537 sous la direction du célèbre architecte toulousain Nicolas Bachelier : la façade sur cour aux Atlantes en est le plus beau témoin. L'hôtel est modifié en 1611 par l'architecte Pierre Souffron, qui fait construire la nouvelle façade sur rue, entièrement en pierre.
Cadeaux, fruits, dont des " poires de bons chrétiens ", confitures, dragées, gâteaux et même alcools sont fournis à l’envoyé spécial musulman qui consomme modérément du vin, en secret, mais l’interdit à sa suite. Il apprécie aussi la compagnie de ces Toulousaines qui lui rendent visite, " si libres ".
L’étape toulousaine de l’envoyé du sultan ne restera pas dans l’Histoire mais elle illustre à merveille une certaine diplomatie gastronomique et galante.
* Texte de : Philippe Emery
* Source : La visite inattendue de l'ambassadeur du Sultan (La Dépêche)
Et la biographie de l'ambassadeur, publiée sur le site Wikipedia :
Yirmisekiz Mehmed Efendi
Yirmisekiz-Mehmed Çelebi Efendi
Desrochers, Etienne-Jehandier (Graveur)
Estampe, 1726 - 1741
Image : Château de Versailles
Mehmet Effendi fut ambassadeur ottoman à Paris entre 1720 et 1721. Son ouvrage, Le Paradis des infidèles, a contribué à modifier l'image que l'Empire ottoman avait des Européens en matière de culture, de mode de vie et de littérature.
C’est un janissaire, administrateur militaire qu'Ahmed III envoie à Paris de 1720 à 1721 afin de renouer les liens entre les deux pays après l’alliance de 1699 et aussi afin d’obtenir le plus d’informations possibles sur la France pour que l’Empire Ottoman puisse l'imiter. Mehmet Effendi va rester 11 mois en France.
Louis XV, roi de France et de Navarre, reçoit l'ambassadeur ottoman Mehemet Effendi le 21 mars 1721 aux Tuileries
Estampe
Image : Wikipedia
Le roi à l’époque est Louis XV, encore enfant et qui est sous la régence de Philippe d’Orléans. Mehmet va visiter la bibliothèque du roi, l’observatoire de Paris ainsi que l’Académie des sciences. On voit donc dans quelle optique a lieu le voyage. Il revient en Constantinople à la fin de l’année 1721 et est très bien reçu par le sultan Ahmet III.
Son récit passionne le sultan et son vizir, Dâmâd Ibrahim. Grâce à son influence et à ses connaissances, la première imprimerie en caractères arabes en milieu musulman est ouverte par İbrahim Müteferrika en 1727.
Il est le père du diplomate et grand vizir Yirmisekizzade Mehmed Saïd Pacha (mort en 1761), ambassadeur en Suède, Pologne et France.
* Source et infos complémentaires : Wikipedia (France)
1721. Un visiteur inattendu, l’ambassadeur du sultan
Mathieu Grenet
Editions Midi Pyrénéennes (Nov 2019)
48 pages
Présentation :
En février 1721, Toulouse accueille un hôte aussi inattendu qu'exotique : Yirmisekiz Çelebi Mehmed efendi, ambassadeur du sultan, fait étape dans la ville, en chemin pour Versailles où il doit être reçu par le roi Louis XV. Alors que sa visite met dans l'embarras les édiles, Mehmed efendi se révèle un observateur curieux et amusé des lieux qu'il visite. Que voit-il de Toulouse ? Comment réagit-il aux sollicitations dont font l'objet les dignitaires étrangers ? Quelle image les Toulousains se font-ils de ce «Turc» ?
Par-delà le récit de ce bref séjour, il s'agit de comprendre comment celui-ci a pu «faire mémoire», bien que sur un mode non dénué d'ambiguïtés.
Mathieu Grenet est maître de conférences en histoire moderne à l'INU Champollion d'Albi, membre de l'Institut universitaire de France et directeur de la rédaction de la revue Diasporas. Circulations,migrations, histoire. Ses travaux portent sur les mobilités internationales, les contacts interculturels et les constructions identitaires en Méditerranée à l'époque moderne.
_________________
En complément, je cite un article (extraits) mis en ligne sur le site du journal La Dépêche :
Toulouse. 1721, la visite inattendue de l’ambassadeur du sultan
L’envoyé de la Sublime Porte et sa suite de 100 personnes font un passage remarqué dans la Ville rose sur la route de Versailles où il doit être reçu par le roi Louis XV.
Portrait de l'ambassadeur ottoman Yirmisekiz Tchélébi Mehmed efendi
Pierre Gobert
Huile sur toile, 1724
Image : Wikipedia
Imaginez la surprise des Toulousains voyant débarquer, le 1er février 1721, sur le port Saint-Etienne, un personnage enturbanné à longue barbe et vêtements chamarrés, entouré d’un aréopage exotique, oriental et bariolé aux splendides costumes bigarrés, riches harnais et belles montures. Parmi eux, une quinzaine d’officiers aux impressionnants yatagans, une soixantaine de domestiques, un muezzin et un imam. Et même un boucher, pourvoyeur du chef de cuisine, chargé de l’abattage rituel des animaux.
1680 - Plan de Tolose divisé en huict capitoulats dédié à Mrs les Capitouls juges et directeurs de la ville et gardiage de Tolose par Mr. Jouvin de Rochefort, Trésorier de France.
Gravé d'après le plan manuscrit d'Albert Jouvin de Rochefort
Image : Ville de Toulouse, archives municipales
Ce sont sans doute les premiers Turcs, officiels et guerriers, que découvrent les locaux. L’envoyé spécial du sultan Ahmet III fait halte à Toulouse sur le chemin de Versailles, où il doit être reçu par le jeune roi de France, âgé de 10 ans, Louis XV.
L’ambassadeur de la Sublime Porte s’appelle Yrmisekiz çelebi Mehmed Efendi. Il est porteur de messages d’amitié en pleine " ère des Tulipes ", période d’ouverture et de réforme de l’empire ottoman.
Détourné, pour cause de peste, hors de Marseille, le cortège vient de Sète par le canal du Midi, alors appelé canal royal du Languedoc, ouvert 40 ans plus tôt. L’ambassadeur, est impressionné par cette " rivière formée de plusieurs autres pour la commodité des marchands et des voyageurs ".
La carte des eaux de la Montagne noire, du Lers, du Fresquel, de l'Aude, et autres rivières destinées pour le nouveau canal de Languedoc... l'an 1666
Duval, Pierre (1619-1683), cartographe.
Image : Bibliothèque nationale de France
Il est moins séduit par la Ville rose, qu’il juge "grande mais un peu ruinée […] point ville de commerce (ni) fort peuplée quoique très renommée parmi les Français". Avec 45 000 âmes, Toulouse n’est alors que la 7ème ville plus peuplée du royaume.
Capitouls, parlementaires, gens de qualité et gentilshommes se succèdent en l’Hôtel de pierre, mis à disposition de cet hôte lointain et prestigieux, et de sa suite.
Hôtel de Bagis, puis hôtel de Clary, dit Hôtel de Pierre avant embellissement par l'ajout de décors au XIXe siècle.
Extrait d'un album de 74 planches des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Languedoc. Volume 1; par Messieurs Nodier, Taylor et de Cailleux.
Image : Wikipedia
L'hôtel de Bagis, de Clary ou Daguin dans le centre historique de Toulouse que les Toulousains appellent l’« hôtel de Pierre », car sa façade est toute en pierre, ce qui était unique à Toulouse au XVIIe siècle. Il constitue un ensemble exceptionnel de la Renaissance toulousaine.
La construction d'un premier hôtel débute en 1537 sous la direction du célèbre architecte toulousain Nicolas Bachelier : la façade sur cour aux Atlantes en est le plus beau témoin. L'hôtel est modifié en 1611 par l'architecte Pierre Souffron, qui fait construire la nouvelle façade sur rue, entièrement en pierre.
Cadeaux, fruits, dont des " poires de bons chrétiens ", confitures, dragées, gâteaux et même alcools sont fournis à l’envoyé spécial musulman qui consomme modérément du vin, en secret, mais l’interdit à sa suite. Il apprécie aussi la compagnie de ces Toulousaines qui lui rendent visite, " si libres ".
L’étape toulousaine de l’envoyé du sultan ne restera pas dans l’Histoire mais elle illustre à merveille une certaine diplomatie gastronomique et galante.
* Texte de : Philippe Emery
* Source : La visite inattendue de l'ambassadeur du Sultan (La Dépêche)
___________________
Et la biographie de l'ambassadeur, publiée sur le site Wikipedia :
Yirmisekiz Mehmed Efendi
Yirmisekiz-Mehmed Çelebi Efendi
Desrochers, Etienne-Jehandier (Graveur)
Estampe, 1726 - 1741
Image : Château de Versailles
Mehmet Effendi fut ambassadeur ottoman à Paris entre 1720 et 1721. Son ouvrage, Le Paradis des infidèles, a contribué à modifier l'image que l'Empire ottoman avait des Européens en matière de culture, de mode de vie et de littérature.
C’est un janissaire, administrateur militaire qu'Ahmed III envoie à Paris de 1720 à 1721 afin de renouer les liens entre les deux pays après l’alliance de 1699 et aussi afin d’obtenir le plus d’informations possibles sur la France pour que l’Empire Ottoman puisse l'imiter. Mehmet Effendi va rester 11 mois en France.
Louis XV, roi de France et de Navarre, reçoit l'ambassadeur ottoman Mehemet Effendi le 21 mars 1721 aux Tuileries
Estampe
Image : Wikipedia
Le roi à l’époque est Louis XV, encore enfant et qui est sous la régence de Philippe d’Orléans. Mehmet va visiter la bibliothèque du roi, l’observatoire de Paris ainsi que l’Académie des sciences. On voit donc dans quelle optique a lieu le voyage. Il revient en Constantinople à la fin de l’année 1721 et est très bien reçu par le sultan Ahmet III.
Son récit passionne le sultan et son vizir, Dâmâd Ibrahim. Grâce à son influence et à ses connaissances, la première imprimerie en caractères arabes en milieu musulman est ouverte par İbrahim Müteferrika en 1727.
Il est le père du diplomate et grand vizir Yirmisekizzade Mehmed Saïd Pacha (mort en 1761), ambassadeur en Suède, Pologne et France.
* Source et infos complémentaires : Wikipedia (France)
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 28 Avr 2022, 15:26, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
Nous avions déjà évoqué ce personnage dans notre sujet La prison forteresse de la Bastille, suite à l'annonce de la vente aux enchères d'une huile sur toile.
- Ecole française du XVIIIe siècle
Entrée d'une ambassade turque porte Saint-Antoine à Paris
Gouache. 16,6 x 40,2 cm
Provenance: ancienne collection Paul Cambon.
Exposition: 1900, Paris, Exposition rétrospective de la ville de Paris, n° 199.
Image : Beaussant-Lefevre
De quelle ambassade "turque" s'agit-il ?
Peut-être celle de Mehmed Efendi, envoyé du sultan Amhet III en France en 1720-21 ?
Ou bien, vingt ans après, celle de l'ambassade de Mehmed Efendi Saïd (Mehmed Pacha Saïd), le fils du précédent (qui l'avait déjà accompagné en France en 1720), et qui reviendra à Paris en 1742 ?
Enfin, je recopie ici des extraits d'un texte intéressant publié sur le site L'histoire par l'image, qui revient sur un épisode de cette ambassade illustré par cette peinture qui est analysée en détail :
La sortie de l’ambassadeur de la Sublime Porte (21 mars 1721)
Sortie de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Mehemet-Effendi, de l'audience accordée par le roi, le 21 mars 1721
MARTIN Pierre-Denis, dit MARTIN le Jeune (1663 - 1742)
Huile sur toile, 1721
Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Image : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Les honneurs d’une grande puissance
Le 21 mars 1721, la capitale du royaume est en pleine effervescence.
La foule se regroupe aux abords des palais du Louvre et des Tuileries, attirée par l’exotisme de la suite accueillie en grande pompe par le jeune Louis XV. Diplomate expérimenté, Yirmisekiz Mehmed Effendi (1670-1732) est l’envoyé officiel du sultan ottoman Ahmed III auprès du roi de France.
Parti de Constantinople le 7 octobre 1720, il débarque à Toulon le 22 novembre. Cinq mois plus tard, il est reçu à Paris avec tous les honneurs, dans le but d’impressionner la délégation et d’entretenir une image de grandeur qu’elle véhiculera en retour.
Le moment représenté intervient après une séance publique en présence du roi, du régent et des grands du royaume, installés à Paris depuis la mort de Louis XIV. L’événement est si important qu’il engendre une multitude de représentations : tableaux, gravures, médailles et tapisseries.
Ainsi, Charles Parrocel (1688-1752), peintre de l’Académie royale figure l’arrivée et le départ de l’Ambassadeur du côté des Tuileries. Une gravure anonyme décrit la cérémonie publique au cours de laquelle l’ambassadeur complimente le souverain âgé de 11 ans et lui offre les présents du sultan. En 1724, Pierre Gobert reçoit également une commande des Bâtiments du roi pour un portrait à mi-corps de l’ambassadeur.
Mehemet Effendi, ambassadeur turc, arrive aux Tuileries le 21 mars 1721
Charles Parrocel
Huile sur toile, 1723. Salon de 1727
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Yirmisekiz-Mehmed Çelebi Efendi et Philippe, duc d'Orléans, régent de France
Pierre-Denis Martin (1663-1742), élève de Joseph Parrocel (1646-1704) est « peintre ordinaire et pensionnaire du roy et de sa majesté ». Particulièrement actif dans la représentation des faits du début du règne de Louis XV, il répond sûrement à une commande officielle exécutée dans les semaines qui suivent la réception.
Le parcours de l’œuvre n’est pas connu dans le détail, mais elle est vraisemblablement destinée au décor de l’une des demeures royales, avant son acquisition en 1912 par le Musée Carnavalet où elle est toujours exposée.
L’hôte de Sa Majesté
La mise en scène de l’artiste insiste sur la solennité de l’événement. Le cortège officiel traverse la Seine à partir du quai des galeries du Louvre qui longe le palais dont on aperçoit le pavillon de Flore à l’arrière-plan. Le Pont royal permet de gagner la rive gauche du fleuve, avec le quai Malaquais ou des Théatins, d’où la vue est prise vers le nord. La délégation est saisie sur le vif au débouché du pont sur lequel s’étend le défilé. Comme à son habitude, Martin représente une foule nombreuse qui s’assemble au passage du convoi, à la manière d’un instantané dans la vie mouvementée des Parisiens, curieux de découvrir l’émissaire du sultan et sa suite de 85 personnes.
La sortie de l'ambassadeur turc du Jardin des Tuileries
Atelier Lefebvre et Mommerque, Manufacture des Gobelins, 1734-1737
Photo : "Les Gobelins" Jean Coural / Wikipedia
Afin de satisfaire à la démonstration de puissance voulue par le pouvoir, toutes les compagnies de la Maison militaire du roi sont mobilisées : Gardes françaises, Chevau-légers de la Garde, gardes suisses et mousquetaires.
Habillé d’un caftan traditionnel de couleur verte et couvert d’un turban blanc, le sultan attire les regards des spectateurs au premier plan de la toile. Encadré par les gardes et les représentants du roi, il se dirige vers la rue de Tournon, non loin du palais du Luxembourg. Il est attendu à l’hôtel des Ambassadeurs extraordinaires, installé dans l’hôtel d’Ancre acquis en 1621 par Louis XIII. Depuis plusieurs décennies, ce site est le théâtre de fêtes somptueuses pour l’accueil des ambassadeurs étrangers, comme ceux de l’ordre de Malte, du tsar de Moscovie ou du roi de Siam.
Sortie de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Mehemet-Effendi, de l'audience accordée par le roi, le 21 mars 1721
Pierre-Denis Martin
Huile sur toile, 1721
Image : Wikipedia / Photothèque des musées de Paris
La propagande diplomatique
Cette représentation n’est pas seulement un outil de mémoire, car elle participe à une propagande. Après les déboires des dernières guerres du règne de Louis XIV, cette toile illustre les multiples relations que la France souhaite entretenir en Europe et au-delà. L’enjeu est de maintenir le royaume dans le cercle fermé des grandes puissances qui orientent la politique extérieure, tout en resserrant ses liens avec l’empire ottoman depuis l’alliance entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536.
Contrairement au roi France qui possède un ambassadeur permanent à Constantinople, la Sublime porte envoie des émissaires temporaires qu’il faut choyer. Onze mois durant, l’ambassadeur est donc au cœur des attentions. Son voyage intervient pendant la période dite des Tulipes (1718-1730), lorsque la diplomatie turque écarte la guerre et manifeste son attirance pour la culture européenne. Cette démarche est décrite dans la lettre de mission de l’ambassadeur : « faire une étude approfondie des moyens de civilisation et d’éducation et de faire un rapport sur ceux capables d’être appliqués ».
Effendi enchaîne les visites qui mettent en scène l’art de vivre et le savoir français, comme la bibliothèque du roi, l’observatoire de Paris, l’Académie royale des sciences, Versailles, les manufactures royales ou le Canal du Midi.
Estampe publiée dans "Relation de l'ambassade de Mehemet-Effendi, a la cour de France écrite par lui-même, et traduite du turc."
Publiée en 1757
Image : Bibliothèque nationale de France
L’ambassadeur quitte Paris le 7 septembre 1721 et rejoint Constantinople un mois plus tard. Il est reçu par l’empereur afin de faire le récit de ses observations, publiées parallèlement dans des relations intitulées Le paradis des infidèles.
Il nourrit la soif de découverte de l’Occident pour les Ottomans, comme la passion des Français pour l’Orient illustrée par le succès de l’édition française des Mille et une nuits depuis 1704, comme la publication des Lettres persanes de Montesquieu (1689-1755) la même année que la visite de l’ambassadeur.
La France renouvelle son soutien au sultan, y compris en 1736 lorsque les Russes engagent une guerre contre les Turcs.
En 1742, une seconde ambassade ottomane conduite par Saïd Effendi, fils de Mehmed Effendi, déjà présent en 1720-1721, est reçue par Louis XV.
Saïd Pacha, ambassadeur de la Porte ottomane
Par Joseph Aved
Huile sur toile, 1742
Ambassadeur extraordinaire du Sultan ottoman Mahmoud Ier à Versailles 11 janvier 1742. Ancienne collection de Louis XV
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
* Source du texte :
Stéphane BLOND, « Sortie de l’ambassadeur de la Sublime Porte (21 mars 1721) », Histoire par l'image [en ligne]
http://www.histoire-image.org/fr/etudes/sortie-ambassadeur-sublime-porte-21-mars-1721
- Ecole française du XVIIIe siècle
Entrée d'une ambassade turque porte Saint-Antoine à Paris
Gouache. 16,6 x 40,2 cm
Provenance: ancienne collection Paul Cambon.
Exposition: 1900, Paris, Exposition rétrospective de la ville de Paris, n° 199.
Image : Beaussant-Lefevre
De quelle ambassade "turque" s'agit-il ?
Peut-être celle de Mehmed Efendi, envoyé du sultan Amhet III en France en 1720-21 ?
Ou bien, vingt ans après, celle de l'ambassade de Mehmed Efendi Saïd (Mehmed Pacha Saïd), le fils du précédent (qui l'avait déjà accompagné en France en 1720), et qui reviendra à Paris en 1742 ?
___________________
Enfin, je recopie ici des extraits d'un texte intéressant publié sur le site L'histoire par l'image, qui revient sur un épisode de cette ambassade illustré par cette peinture qui est analysée en détail :
La sortie de l’ambassadeur de la Sublime Porte (21 mars 1721)
Sortie de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Mehemet-Effendi, de l'audience accordée par le roi, le 21 mars 1721
MARTIN Pierre-Denis, dit MARTIN le Jeune (1663 - 1742)
Huile sur toile, 1721
Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Image : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Les honneurs d’une grande puissance
Le 21 mars 1721, la capitale du royaume est en pleine effervescence.
La foule se regroupe aux abords des palais du Louvre et des Tuileries, attirée par l’exotisme de la suite accueillie en grande pompe par le jeune Louis XV. Diplomate expérimenté, Yirmisekiz Mehmed Effendi (1670-1732) est l’envoyé officiel du sultan ottoman Ahmed III auprès du roi de France.
Parti de Constantinople le 7 octobre 1720, il débarque à Toulon le 22 novembre. Cinq mois plus tard, il est reçu à Paris avec tous les honneurs, dans le but d’impressionner la délégation et d’entretenir une image de grandeur qu’elle véhiculera en retour.
Le moment représenté intervient après une séance publique en présence du roi, du régent et des grands du royaume, installés à Paris depuis la mort de Louis XIV. L’événement est si important qu’il engendre une multitude de représentations : tableaux, gravures, médailles et tapisseries.
Ainsi, Charles Parrocel (1688-1752), peintre de l’Académie royale figure l’arrivée et le départ de l’Ambassadeur du côté des Tuileries. Une gravure anonyme décrit la cérémonie publique au cours de laquelle l’ambassadeur complimente le souverain âgé de 11 ans et lui offre les présents du sultan. En 1724, Pierre Gobert reçoit également une commande des Bâtiments du roi pour un portrait à mi-corps de l’ambassadeur.
Mehemet Effendi, ambassadeur turc, arrive aux Tuileries le 21 mars 1721
Charles Parrocel
Huile sur toile, 1723. Salon de 1727
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Yirmisekiz-Mehmed Çelebi Efendi et Philippe, duc d'Orléans, régent de France
Pierre-Denis Martin (1663-1742), élève de Joseph Parrocel (1646-1704) est « peintre ordinaire et pensionnaire du roy et de sa majesté ». Particulièrement actif dans la représentation des faits du début du règne de Louis XV, il répond sûrement à une commande officielle exécutée dans les semaines qui suivent la réception.
Le parcours de l’œuvre n’est pas connu dans le détail, mais elle est vraisemblablement destinée au décor de l’une des demeures royales, avant son acquisition en 1912 par le Musée Carnavalet où elle est toujours exposée.
L’hôte de Sa Majesté
La mise en scène de l’artiste insiste sur la solennité de l’événement. Le cortège officiel traverse la Seine à partir du quai des galeries du Louvre qui longe le palais dont on aperçoit le pavillon de Flore à l’arrière-plan. Le Pont royal permet de gagner la rive gauche du fleuve, avec le quai Malaquais ou des Théatins, d’où la vue est prise vers le nord. La délégation est saisie sur le vif au débouché du pont sur lequel s’étend le défilé. Comme à son habitude, Martin représente une foule nombreuse qui s’assemble au passage du convoi, à la manière d’un instantané dans la vie mouvementée des Parisiens, curieux de découvrir l’émissaire du sultan et sa suite de 85 personnes.
La sortie de l'ambassadeur turc du Jardin des Tuileries
Atelier Lefebvre et Mommerque, Manufacture des Gobelins, 1734-1737
Photo : "Les Gobelins" Jean Coural / Wikipedia
Afin de satisfaire à la démonstration de puissance voulue par le pouvoir, toutes les compagnies de la Maison militaire du roi sont mobilisées : Gardes françaises, Chevau-légers de la Garde, gardes suisses et mousquetaires.
Habillé d’un caftan traditionnel de couleur verte et couvert d’un turban blanc, le sultan attire les regards des spectateurs au premier plan de la toile. Encadré par les gardes et les représentants du roi, il se dirige vers la rue de Tournon, non loin du palais du Luxembourg. Il est attendu à l’hôtel des Ambassadeurs extraordinaires, installé dans l’hôtel d’Ancre acquis en 1621 par Louis XIII. Depuis plusieurs décennies, ce site est le théâtre de fêtes somptueuses pour l’accueil des ambassadeurs étrangers, comme ceux de l’ordre de Malte, du tsar de Moscovie ou du roi de Siam.
Sortie de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Mehemet-Effendi, de l'audience accordée par le roi, le 21 mars 1721
Pierre-Denis Martin
Huile sur toile, 1721
Image : Wikipedia / Photothèque des musées de Paris
La propagande diplomatique
Cette représentation n’est pas seulement un outil de mémoire, car elle participe à une propagande. Après les déboires des dernières guerres du règne de Louis XIV, cette toile illustre les multiples relations que la France souhaite entretenir en Europe et au-delà. L’enjeu est de maintenir le royaume dans le cercle fermé des grandes puissances qui orientent la politique extérieure, tout en resserrant ses liens avec l’empire ottoman depuis l’alliance entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536.
Contrairement au roi France qui possède un ambassadeur permanent à Constantinople, la Sublime porte envoie des émissaires temporaires qu’il faut choyer. Onze mois durant, l’ambassadeur est donc au cœur des attentions. Son voyage intervient pendant la période dite des Tulipes (1718-1730), lorsque la diplomatie turque écarte la guerre et manifeste son attirance pour la culture européenne. Cette démarche est décrite dans la lettre de mission de l’ambassadeur : « faire une étude approfondie des moyens de civilisation et d’éducation et de faire un rapport sur ceux capables d’être appliqués ».
Effendi enchaîne les visites qui mettent en scène l’art de vivre et le savoir français, comme la bibliothèque du roi, l’observatoire de Paris, l’Académie royale des sciences, Versailles, les manufactures royales ou le Canal du Midi.
Estampe publiée dans "Relation de l'ambassade de Mehemet-Effendi, a la cour de France écrite par lui-même, et traduite du turc."
Publiée en 1757
Image : Bibliothèque nationale de France
L’ambassadeur quitte Paris le 7 septembre 1721 et rejoint Constantinople un mois plus tard. Il est reçu par l’empereur afin de faire le récit de ses observations, publiées parallèlement dans des relations intitulées Le paradis des infidèles.
Il nourrit la soif de découverte de l’Occident pour les Ottomans, comme la passion des Français pour l’Orient illustrée par le succès de l’édition française des Mille et une nuits depuis 1704, comme la publication des Lettres persanes de Montesquieu (1689-1755) la même année que la visite de l’ambassadeur.
La France renouvelle son soutien au sultan, y compris en 1736 lorsque les Russes engagent une guerre contre les Turcs.
En 1742, une seconde ambassade ottomane conduite par Saïd Effendi, fils de Mehmed Effendi, déjà présent en 1720-1721, est reçue par Louis XV.
Saïd Pacha, ambassadeur de la Porte ottomane
Par Joseph Aved
Huile sur toile, 1742
Ambassadeur extraordinaire du Sultan ottoman Mahmoud Ier à Versailles 11 janvier 1742. Ancienne collection de Louis XV
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
* Source du texte :
Stéphane BLOND, « Sortie de l’ambassadeur de la Sublime Porte (21 mars 1721) », Histoire par l'image [en ligne]
http://www.histoire-image.org/fr/etudes/sortie-ambassadeur-sublime-porte-21-mars-1721
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
La nuit, la neige a écrit:
Yirmisekiz Çelebi Mehmed Efendi
Dis-nous ça sans le lire !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
Bah, il y a pire ! Je ne sais toujours pas écrire le nom de l'épouse de Louis XV sans vérifier sur internet...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
... moi non plus !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
Que d'exotisme sur le forum en cette fin d'année. Entre les harems de la Sublime porte et ceux de la Cité interdite, je ne sais que choisir
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les ambassadeurs de la Sublime Porte en visite en France au 18e siècle
La nuit, la neige a écrit:
En 1742, une seconde ambassade ottomane conduite par Saïd Effendi, fils de Mehmed Effendi, déjà présent en 1720-1721, est reçue par Louis XV.
Saïd Pacha, ambassadeur de la Porte ottomane
Par Joseph Aved
Huile sur toile, 1742
Ambassadeur extraordinaire du Sultan ottoman Mahmoud Ier à Versailles 11 janvier 1742. Ancienne collection de Louis XV
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Prochainement présenté en vente aux enchères...
JACQUES-ANDRÉ-JOSEPH AVED (DOUAI 1702-1766 PARIS)
Portrait en buste de Mehemet Saïd Pacha, bey de Roumélie (?-1761), Ambassadeur extraordinaire du Sultan ottoman Mahmoud Ier (1696-1754)
huile sur toile, sur sa toile d'origine, sans cadre
64,5 x 53 cm (25 1⁄4 x 21 in.)
Provenance : Collection du peintre Jacques-André-Joseph Aved (1702-1766) ; puis par descendance à Abel Cournault (1856-1939), arrière-petit-fils du peintre, Malzéville, France, 1922 ; puis par descendance aux actuels propriétaires.
Présentation au catalogue :
Le jeune Aved (1702-1766) est élevé à Amsterdam. Il y est formé au métier de peintre par les Français François Boitard (1670-1715) et Bernard Picart (1673-1733). De retour à Paris, vers l’âge de vingt ans, il est accepté à l’Académie royale de peinture et de sculpture et se spécialise dans l’art du portrait. Nous comptons parmi ses modèles le compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et le poète et dramaturge Jean-Baptiste Rousseau (1671-1731).
La peinture, Aved ne se limite pas à la produire. Peintre des grands de son époque, il s’illustre également comme marchand d’art et collectionneur. Parmi sa collection figuraient des œuvres de ses contemporains – pas moins de neuf Chardin (1699-1779) – ainsi que de maitres flamands et italiens.
C’est néanmoins principalement comme portraitiste qu’Aved est connu lorsque, en janvier 1642 (1742 ), Mehemet Saïd Pacha (?-1761), Ambassadeur extraordinaire du Sultan ottoman Mahmoud Ier (1696-1754), est reçu par Louis XV (1710-1774) à Versailles.
La visite de l’ambassade de la Sublime Porte est alors un enjeu de taille car la guerre de succession d’Autriche a commencé et la France compte sur le soutien de l’Empire ottoman, ainsi que sur l’aide complémentaire de la Russie et de la Prusse, pour en venir à bout.
C’est à cette occasion qu’est commandé à Aved un impressionnant portrait en pied de l’ambassadeur Saïd Pacha, bey de Roumélie, est aujourd’hui conservé au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (voir mon précédent message, ci-dessus ).
Le caractère abouti de notre tableau indique que celui-ci a probablement servi d’étude à un stade finale de la réalisation de l’œuvre par l’artiste.
* Source et infos complémentaires : Christie's, Paris - Vente du 18 mai 2022
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Sujets similaires
» Visite virtuelle des collections XVIIIe siècle de Jacques Doucet (1853-1929) rue Spontini
» Restitution de l'enfilade escalier des ambassadeurs - salons de Vénus et de Diane
» Marie-Antoinette à la Conciergerie : sa cellule et la chapelle expiatoire
» Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
» Porte Mars à Reims
» Restitution de l'enfilade escalier des ambassadeurs - salons de Vénus et de Diane
» Marie-Antoinette à la Conciergerie : sa cellule et la chapelle expiatoire
» Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand
» Porte Mars à Reims
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum