Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
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Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
La parisienne que je suis connais le couvent mais ne savait pas qu'il était possible de le visiter. Je suis extrêmement touchée par les coulées de sang : à qui appartiennent-elles ? Qui mania ces épées ? Est-il possible pour une personne seule de visiter les lieux ? Ou alors nous n'aurons plus qu'à organiser une sortie commune
Rosine- Messages : 14
Date d'inscription : 13/06/2017
Age : 34
Localisation : Versailles
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Notre amie Nikko a fait la visite, mais peut-être dans le cadre spécial des " Amis de Versailles " ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La prison des Carmes
J'étais avec les Amis de Malmaison.
Peut-être pourrez-vous vous renseigner à l'accueil de l'institut catholique
Peut-être pourrez-vous vous renseigner à l'accueil de l'institut catholique
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Bientôt reviendra pirouetter dans la volière de Versailles notre petite chouette toute revigorée ! (Merci Lucius)
Nikko de Chissay- Messages : 388
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 72
Localisation : Ruel en Seine et Oise
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:Nikko de Chissay a écrit:
Derrière cette porte se trouvait la cellule occupée par Joséphine et Theresa (désolée, la sœur n'avait pas la clef)
Comme c'est émouvant, les signatures de ces malheureuses ...
Les signatures sont très probablement apocryphes. Par contre le texte semble plus ancien.
MARIE ANTOINETTE a écrit:J'ignorais que les lieux étaient occupés par des sœurs -.
Les lieux sont occupés par le séminaire des Carmes, avec une partie des bâtiments communs avec l'Université Catholique.
Rosine a écrit:Est-il possible pour une personne seule de visiter les lieux ?
Oui, le samedi à 15h, sauf en août.
http://www.artculturefoi-paris.fr/
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Rosine- Messages : 14
Date d'inscription : 13/06/2017
Age : 34
Localisation : Versailles
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Lucius a écrit:
Les signatures sont très probablement apocryphes.
Qu'est-ce qui te fait supposer cela ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Ce n'est pas moi, mais les historiens qui se sont penchés dessus. Je crois qu'il y a un problème de graphie, d'une part, d'autre part, les trois dames ne furent pas emprisonnées au même moment, je crois me souvenir qu'il y avait quelques jours de différences entre les séjours dans les lieux ou quelque chose dans ce genre.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Mme d'Aiguillon, je ne sais pas, mais Joséphine et Teresa ont bien partagé la même angoissante captivité aux Carmes .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Comment ça se fait que l'on ne s'est jamais croisé ???
Nikko de Chissay a écrit:J'étais avec les Amis de Malmaison.
Invité- Invité
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Ah, mais c'est vrai, vous êtes un fan de Joséphine, Sire !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Thérésa bien sûr, et dans la dernière bio que j'ai lue, Joséphine partageait également sa captivité avec la duchesse d'Aiguillon.Mme de Sabran a écrit:Mme d'Aiguillon, je ne sais pas, mais Joséphine et Teresa ont bien partagé la même angoissante captivité aux Carmes .
Pour la petite histoire, j'avais appris notamment que c'était le peintre David qui avait signé le mandat d'arrêt du premier époux de Joséphine, le vicomte de Beauharnais (emprisonné tout d'abord au Luxembourg, puis aux Carmes, où elle le retrouvera) !
Quand on pense que le même la représentera, quelques années plus tard, en train d'être couronnée impératrice.
Les années passent, et ne se ressemblent décidément pas...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Tu ne m'étonnes pas . David était de tous les coups foireux, vraiment un très sale type ! Il baigne aussi ( ainsi que le peintre Châtelet ) dans les arrestations et condamnations de Richard Mique et Hubert Robert ( ce dernier échappa à la guillotine grâce au 9 thermidor ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Ce n'est pas tant la noirceur de David qui m'étonne, mais les hasards de la vie : il condamne, en quelque sorte, le premier époux, et se retrouve, quelques années le plus tard, le premier peintre officiel du second.
Et elle, survivante, toujours là, peut-être à lui sourire, lorsqu'elle le croisait ?
Et elle, survivante, toujours là, peut-être à lui sourire, lorsqu'elle le croisait ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
La nuit, la neige a écrit:Ce n'est pas tant la noirceur de David qui m'étonne,
Moi, elle me révulse .
La nuit, la neige a écrit:Ce n'est pas tant la noirceur de David qui m'étonne, mais les hasards de la vie : il condamne, en quelque sorte, le premier époux, et se retrouve, quelques années le plus tard, le premier peintre officiel du second.
Et elle, survivante, toujours là, peut-être à lui sourire, lorsqu'elle le croisait ?
N'est-ce pas ! C'est fou !!!
Et Marie-Louise, donc, qui épouse celui qu'elle appelait quelques années plus tôt " le cancrelat " .
C'est bien pareil .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:Ah, mais c'est vrai, vous êtes un fan de Joséphine, Sire !
Et de la chère Antoinette
Invité- Invité
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Mr de Talaru a écrit:
Hôtel de la Force
Prison dés 1782. elle est divisé en deux
-Petite Force pour les femmes , entrée rue Pavée
-Grande Force pour les hommes, entrée rue du Roi de Sicile
Une des prisons les plus célèbres pour ses massacres de septembre
L’ancienne FORCE, rue du Roi de Sicile N° 2.
Mme de Lamballe y fut décapitée sur la deuxième borne à gauche
en septembre 1792— démolie en 1854.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:Mme de Lamballe y fut décapitée sur la deuxième borne à gauche
C'est vrai, nous nous y sommes recueillis à la sortie d'un concert (comme l'aurait souligné Philippe Égalité )
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Appel des dernières victimes de la terreur dans la prison Saint-Lazare, Charles-Louis Müller
Il s'agit de l'une des représentations parmi celles les plus connues et utilisées lorsqu'il s'agit d'illustrer les prisons durant la Révolution française et la période dite de la Terreur.
Annoncé en vente aux enchères ces jours prochains...
Attribué à Charles-Louis MULLER (1815 – 1892)
L’appel des victimes pendant la Terreur
Toile, 44,5 x 79 cm
Photo : Millon
Photo : Millon
* Source et infos complémentaires : Millon - Vente du 10 avril 2019
On ne penserait pas forcément à un cadre "enrubanné" pour ce type de peinture, mais bon, pourquoi pas...
Le peintre est Charles Müller (1815-1892), peintre d'histoire, de genre, portraitiste et décorateur.
Élève de deux maîtres réputés de la peinture néoclassique et préromantique, Antoine-Jean Gros et Léon Cogniet, il est présenté au Salon dès 1834, et y exposera jusqu'à sa mort.
Peintre académique de qualité, il a travaillé avec l'architecte Hector Lefuel lors de la création du Nouveau-Louvre (1854-1857) pour Napoléon III.
Il a notamment décoré le plafond du salon Denon, ainsi que la salle des États, dont le décor a été détruit par un incendie, nous dit sa Biographie Wikipedia - Charles Müller (peintre)
Nous le connaissons aussi pour un tableau d'un tout autre genre...
Louis XVI et Marie-Antoinette dans les jardins du Petit Trianon
Charles Louis Lucien Muller
Photo : Biography.com
Mais revenons au tableau de la vente aux enchères, connu avec plusieurs versions, et notamment :
- Celle conservée au musée de la Révolution française, à Vizille :
Appel des dernières victimes de la terreur dans la prison Saint Lazare, 7-9 Thermidor 1794
Charles Louis Muller (1815-1892)
H. 5.05 m x L. 8.90 m
Image :Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Image : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Personne représentées:
André Chenier, Jean-Louis-Marie Aucanne, Charlotte-Jacqueline-Françoise de Manneville, comtesse de Colbert de Maulevrier, Gatien, marquis de Montalembert, Claude-François Rougeot de Montcrif, Madeleine-Charlotte Le Peletier de Saint-Fargeau, princesse de Chimay, Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville, princesse de Monaco, Jean-Antoine Roucher, J.-F. Antie, dit Léonard, Charles-François-Siméon de Rouvroy de Saint-Simon de Sandricourt, Adélaïde-Marie-Thérèse Le Comte de Nonant de Pierrecourt, comtesse de Narbonne-Pelet, François-Rose-Barthélémi de Bessuéjouls, marquis de Roquelaure, Louis-Augustin Leguay, Sabine Olivier de Senozan de Viriville, duchesse de Talleyrand-Périgord, T. Meynier, F.-A. Seguin, Friedrich von der Trenck, Durand-Pierre Puy de Rosny, Marie-Marguerite Barkhaus, épouse de Pierre-Durand Puy de Rosny, Marie-Anne Leroy, Claude-François Rougeot de Montcrif, Charles-François-Siméon de Rouvroy de Saint-Simon de Sandricourt...
- Celle conservée au Art Institute of Chicago :
The Roll Call of the Last Victims of the Terror
Charles-Louis-Lucien Muller
Oil on Canvas, c. 1845 / 1855
Image : George F. Harding Collection / Art Institute of Chicago
Images : George F. Harding Collection / Art Institute of Chicago
- Enfin, celle anciennement conservée au Château de Versailles, puis déposée au Musée du Louvre (1969) :
L'appel des dernières victimes de la Terreur à la prison de Saint-Lazare
Charles-Louis Müller
Huile sur toile, 1850
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
le site internet "L'Histoire par l'image" présente cette oeuvre, je cite quelques extraits intéressants :
Analyse de l'image :
Les listes des dernières victimes de la Terreur avaient été publiées dans les numéros du Moniteur des 7 et 9 thermidor an II. Tel fut le point de départ du tableau de Müller, ancien élève de Gros.
L’artiste ne chercha pas à reproduire tous les guillotinés, bien qu’il ait publié ces listes dans les livrets des expositions où son tableau fut présenté au public.
A ces listes, Müller ajouta le récit de l’appel nominal des victimes que Thiers rapporta dans son Histoire de la Révolution française (1823-1827).
Il convient d’évoquer en outre l’influence certaine de Louise Desnos, artiste qui avait exposé un tableau sur ce sujet au Salon de 1846, dont Müller parvint à magnifier l’intimité.
Enfin, le récit de Vigny sur la mort d’André Chénier, paru dans Stello (1832), fut déterminant pour l’artiste.
L’huissier, « le grand pâle », ainsi que les commissaires de la République et les geôliers décrits par l’écrivain sont parfaitement visibles dans la toile de Müller. Comme Vigny, c’est à Chénier que le peintre donne le premier rôle en le plaçant au centre du tableau.
Tout cela se conjugua dans l’esprit de Müller pour créer une vaste fresque historique. Esprit encore romantique, l’artiste s’enthousiasma pour le poète incompris qu’était Chénier, génie solitaire isolé au premier plan au sein des autres prisonniers, à l’inverse du poète Jean-Antoine Roucher, également représenté sur la toile, beaucoup plus célèbre alors que Chénier, mais dénué de puissance créatrice.
On reconnaît à droite « la jeune captive » célébrée par Chénier, Aimée de Coigny, implorant à genoux l’abbé de Saint-Simon.
Les prisonniers que Müller a retenus sont d’ailleurs en grande majorité des aristocrates (le marquis de Montalembert, la comtesse de Narbonne-Pelet, la princesse de Monaco, etc.), alors que les listes du Moniteur donnent surtout des noms d’artisans et de sans-culottes.
Plusieurs erreurs sont à relever sur le plan historique, en particulier la présence mêlée d’hommes et de femmes, alors qu’ils étaient séparés dans les prisons révolutionnaires.
Mais Müller voulait l’efficacité, le drame, le tragique. Sa composition est rigoureusement symétrique, ouvrant sur une seule porte centrale par laquelle s’engouffre la lumière et par où sort la princesse de Chimay, traînée à la guillotine.
(...)
Ainsi, à droite, un garde désigne la princesse de Monaco qu’une lumière blanche vient arracher aux ombres moribondes qui l’environnent. Chénier, quant à lui, attend. Il réfléchit sur le sens de toute cette horreur.
Son attitude reprend celle du Brutus de David (musée du Louvre), mais, à l’inverse de son prédécesseur, Müller place le héros au centre de l’action. Chénier s’oppose aux sentiments communs des autres personnages qui l’entourent : peur, réaction de survie.
Lui qui devait dire : « J’avais pourtant quelque chose là », en se frappant le front, philosophe sur l’absurdité de cette terrible répression aveugle.
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture complète de cet article, signé Jérémie Benoît, et consacré à cette oeuvre et son histoire, ici :
Histoire par l'image - L'Appel des dernières victimes de la Terreur à la prison Saint-Lazare
Annoncé en vente aux enchères ces jours prochains...
Attribué à Charles-Louis MULLER (1815 – 1892)
L’appel des victimes pendant la Terreur
Toile, 44,5 x 79 cm
Photo : Millon
Photo : Millon
* Source et infos complémentaires : Millon - Vente du 10 avril 2019
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On ne penserait pas forcément à un cadre "enrubanné" pour ce type de peinture, mais bon, pourquoi pas...
Le peintre est Charles Müller (1815-1892), peintre d'histoire, de genre, portraitiste et décorateur.
Élève de deux maîtres réputés de la peinture néoclassique et préromantique, Antoine-Jean Gros et Léon Cogniet, il est présenté au Salon dès 1834, et y exposera jusqu'à sa mort.
Peintre académique de qualité, il a travaillé avec l'architecte Hector Lefuel lors de la création du Nouveau-Louvre (1854-1857) pour Napoléon III.
Il a notamment décoré le plafond du salon Denon, ainsi que la salle des États, dont le décor a été détruit par un incendie, nous dit sa Biographie Wikipedia - Charles Müller (peintre)
Nous le connaissons aussi pour un tableau d'un tout autre genre...
Louis XVI et Marie-Antoinette dans les jardins du Petit Trianon
Charles Louis Lucien Muller
Photo : Biography.com
Mais revenons au tableau de la vente aux enchères, connu avec plusieurs versions, et notamment :
- Celle conservée au musée de la Révolution française, à Vizille :
Appel des dernières victimes de la terreur dans la prison Saint Lazare, 7-9 Thermidor 1794
Charles Louis Muller (1815-1892)
H. 5.05 m x L. 8.90 m
Image :Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Image : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Personne représentées:
André Chenier, Jean-Louis-Marie Aucanne, Charlotte-Jacqueline-Françoise de Manneville, comtesse de Colbert de Maulevrier, Gatien, marquis de Montalembert, Claude-François Rougeot de Montcrif, Madeleine-Charlotte Le Peletier de Saint-Fargeau, princesse de Chimay, Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville, princesse de Monaco, Jean-Antoine Roucher, J.-F. Antie, dit Léonard, Charles-François-Siméon de Rouvroy de Saint-Simon de Sandricourt, Adélaïde-Marie-Thérèse Le Comte de Nonant de Pierrecourt, comtesse de Narbonne-Pelet, François-Rose-Barthélémi de Bessuéjouls, marquis de Roquelaure, Louis-Augustin Leguay, Sabine Olivier de Senozan de Viriville, duchesse de Talleyrand-Périgord, T. Meynier, F.-A. Seguin, Friedrich von der Trenck, Durand-Pierre Puy de Rosny, Marie-Marguerite Barkhaus, épouse de Pierre-Durand Puy de Rosny, Marie-Anne Leroy, Claude-François Rougeot de Montcrif, Charles-François-Siméon de Rouvroy de Saint-Simon de Sandricourt...
- Celle conservée au Art Institute of Chicago :
The Roll Call of the Last Victims of the Terror
Charles-Louis-Lucien Muller
Oil on Canvas, c. 1845 / 1855
Image : George F. Harding Collection / Art Institute of Chicago
Images : George F. Harding Collection / Art Institute of Chicago
- Enfin, celle anciennement conservée au Château de Versailles, puis déposée au Musée du Louvre (1969) :
L'appel des dernières victimes de la Terreur à la prison de Saint-Lazare
Charles-Louis Müller
Huile sur toile, 1850
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
le site internet "L'Histoire par l'image" présente cette oeuvre, je cite quelques extraits intéressants :
Analyse de l'image :
Les listes des dernières victimes de la Terreur avaient été publiées dans les numéros du Moniteur des 7 et 9 thermidor an II. Tel fut le point de départ du tableau de Müller, ancien élève de Gros.
L’artiste ne chercha pas à reproduire tous les guillotinés, bien qu’il ait publié ces listes dans les livrets des expositions où son tableau fut présenté au public.
A ces listes, Müller ajouta le récit de l’appel nominal des victimes que Thiers rapporta dans son Histoire de la Révolution française (1823-1827).
Il convient d’évoquer en outre l’influence certaine de Louise Desnos, artiste qui avait exposé un tableau sur ce sujet au Salon de 1846, dont Müller parvint à magnifier l’intimité.
Enfin, le récit de Vigny sur la mort d’André Chénier, paru dans Stello (1832), fut déterminant pour l’artiste.
L’huissier, « le grand pâle », ainsi que les commissaires de la République et les geôliers décrits par l’écrivain sont parfaitement visibles dans la toile de Müller. Comme Vigny, c’est à Chénier que le peintre donne le premier rôle en le plaçant au centre du tableau.
Tout cela se conjugua dans l’esprit de Müller pour créer une vaste fresque historique. Esprit encore romantique, l’artiste s’enthousiasma pour le poète incompris qu’était Chénier, génie solitaire isolé au premier plan au sein des autres prisonniers, à l’inverse du poète Jean-Antoine Roucher, également représenté sur la toile, beaucoup plus célèbre alors que Chénier, mais dénué de puissance créatrice.
On reconnaît à droite « la jeune captive » célébrée par Chénier, Aimée de Coigny, implorant à genoux l’abbé de Saint-Simon.
Les prisonniers que Müller a retenus sont d’ailleurs en grande majorité des aristocrates (le marquis de Montalembert, la comtesse de Narbonne-Pelet, la princesse de Monaco, etc.), alors que les listes du Moniteur donnent surtout des noms d’artisans et de sans-culottes.
Plusieurs erreurs sont à relever sur le plan historique, en particulier la présence mêlée d’hommes et de femmes, alors qu’ils étaient séparés dans les prisons révolutionnaires.
Mais Müller voulait l’efficacité, le drame, le tragique. Sa composition est rigoureusement symétrique, ouvrant sur une seule porte centrale par laquelle s’engouffre la lumière et par où sort la princesse de Chimay, traînée à la guillotine.
(...)
Ainsi, à droite, un garde désigne la princesse de Monaco qu’une lumière blanche vient arracher aux ombres moribondes qui l’environnent. Chénier, quant à lui, attend. Il réfléchit sur le sens de toute cette horreur.
Son attitude reprend celle du Brutus de David (musée du Louvre), mais, à l’inverse de son prédécesseur, Müller place le héros au centre de l’action. Chénier s’oppose aux sentiments communs des autres personnages qui l’entourent : peur, réaction de survie.
Lui qui devait dire : « J’avais pourtant quelque chose là », en se frappant le front, philosophe sur l’absurdité de cette terrible répression aveugle.
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture complète de cet article, signé Jérémie Benoît, et consacré à cette oeuvre et son histoire, ici :
Histoire par l'image - L'Appel des dernières victimes de la Terreur à la prison Saint-Lazare
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Sait on qui a remporté l'enchère ?
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Je l'ignore cher Attachboy.
Dans le genre, c'est un beau tableau et très symbolique de la période.
Il s'est vendu à son estimation basse en tous les cas, c'est à dire : 8000 euros.
Dans le genre, c'est un beau tableau et très symbolique de la période.
Il s'est vendu à son estimation basse en tous les cas, c'est à dire : 8000 euros.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
C'est déjà plus que je ne peux me le permettre avec ma bourse...
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Une prison n'est jamais un séjour agréable, mais Sainte-Pélagie était, de l'avis unanime, la plus détestable prison de Paris : humide, malsaine, sans jour et sans air. Les cellules de six pieds carrés étaient à peine éclairées par une fenêtre étroite, garnie d'énormes barreaux de fer. La nourriture était abominable. A l'arrivée de chaque prisonnier un porte-clefs lui demandait : « As-tu des sonnettes (de l'argent)? » Si la réponse était affirmative, on lui apportait une cuvette, un pot à eau et quelques assiettes, qu'on lui faisait payer fort cher; s'il n'avait pas de « sonnettes », il était obligé de se passer de tout. Quant à l'ameublement, il se composait d'une mauvaise paillasse et d'un matelas dur comme de la pierre.
Avant la Révolution, Sainte-Pélagie était divisée en deux parties : l'une, du côté de la rue du Puits-de-L'Hermite, servait de refuge aux femmes et filles renfermées par ordre du Roi; l'autre partie, qui était occupée par les femmes honnêtes, avait son entrée par la rue Copeau. (Sorel, le Couvent des Carmes.)
A la maison d'arrêt des Carmes, rue de Vaugirard, était détenue l'élite de l'ancien et du nouveau régime.
C'était une prison fort désagréable que la maison des Carmes et elle ne valait guère mieux que Sainte-Pélagie ; l'humidité y était si grande dans les cachots que le matin les prisonniers étaient obligés de tordre leurs habits, tant ils étaient imprégnés d'eau; les corridors sans air étaient empoisonnés par une odeur méphitique; les fenêtres, grillées avec de solides barreaux, étaient encore fermées aux trois quarts par des planches, et le jour ne venait que d'en haut.
Les rapports entre les détenus n'étaient pas ceux des autres maisons d'arrêt de Paris : ici, point de politesse; les hommes négligeaient leur toilette; leurs habits étaient mal tenus; ils étaient sans cravates, en chemise, en pantalon, les jambes nues, mal peignés, ils portaient la barbe longue et avaient un méchant foulard autour de la tête. Les femmes étaient vêtues avec une grande simplicité; une petite robe de toile ou le vêtement qu'on appelait alors un pierrot composait tout leur habillement. Le régime alimentaire était cependant moins mauvais dans cette prison que dans beaucoup d'autres; le pain y était à discrétion, et chaque détenu avait pour la journée une demi-bouteille de vin.
— Le couvent des Carmes avait été loué le 5 mars 1793 par les administrateurs des biens nationaux à un citoyen lequel en sous-louait la plus grande partie et les jardins à un sieur Langlois; ce dernier y installa un bal champêtre; au-dessus de la porte du couvent s'étalait un transparent sur lequel on lisait ces mots : Bal des Tilleuls.
En novembre 1793, les prisons étant devenues insuffisantes, le Comité de salut public décréta que le couvent des Carmes serait repris au locataire et transformé en maison de détention.
(Sorel. le Couvent des Carmes.)
Les hommes étaient séparés des femmes. Ils ne se réunissaient qu'à certaines heures dans un assez grand jardin.
« Là, tout le monde se promenait ensemble et le plus souvent les hommes jouaient aux barres. C'était ordinairement pendant ces moments de récréation que le Tribunal révolutionnaire envoyait chercher les victimes.
Si celle qu'on appelait était un homme, et si cet homme était du jeu, il disait un simple adieu à ses amis, puis la partie continuait. Si c'était une femme, elle faisait également ses adieux et son départ ne troublait pas davantage les divertissements de ceux ou de celles qui lui survivaient. Le même glaive était suspendu sur toutes les têtes et l'homme épargné une fois ne pensait pas survivre plus d'un jour à celui qu'il voyait partir devant lui.
Le temps était divisé par dizaines; le dixième, jour s'appelait le décadi et répondait à notre dimanche, parce qu'on ne travaillait ni ne guillotinait ce jour-là. Donc, quand les prisonniers étaient arrivés au samedi soir, ils étaient assurés de vingt-quatre heures d'existence; c'était un siècle! Alors on faisait une fête dans la prison. »
Près de huit cents personnes furent emprisonnées dans le couvent des Carmes depuis le 26 frimaire an II (16 décembre
1793) jusqu'à la fin de vendémiaire an III (octobre 1794 )
( Gaston Maugras, Delphine de Sabran marquise de Custine )
Quelle époque sinistre !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Dans le roman dont nous parlions il y a quelques temps sur les derniers jours de Robespierre, il y est fait référence au cachot dans lequel avait été enfermée madame Talien. un endroit ou il y avait tellement de rats que la malheureuse eut les pieds attaquées pa ces sales bestioles, et qu'elle dissimula plus tard les cicatrices par des bijoux..
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Le temps était divisé par dizaines; le dixième, jour s'appelait le décadi et répondait à notre dimanche, parce qu'on ne travaillait ni ne guillotinait ce jour-là. Donc, quand les prisonniers étaient arrivés au samedi soir, ils étaient assurés de vingt-quatre heures d'existence; c'était un siècle! Alors on faisait une fête dans la prison.
Saturday night fever. C'était une préfiguration des futurs bals des victimes, mais en conditions réelles.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Les prisons parisiennes pendant la Révolution française
Brrrrr ...
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2854-le-bal-des-victimes?highlight=victimes
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2854-le-bal-des-victimes?highlight=victimes
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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