La haine cordiale de Choiseul pour Louis XV
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La haine cordiale de Choiseul pour Louis XV
Portrait au vitriol du roi, par son ministre :
C'est un homme sans âme et sans esprit, aimant le mal comme les enfants aiment à faire souffrir les animaux, ayant tous les défauts de l'âme la plus vile et la moins éclairée, mais manquant de force, à l'âge où il était, pour faire éclater ses vices aussi souvent que la nature l'aurait porté à les montrer; par exemple il aurait comme Néron été enchanté de voir brûler Paris de Bellevue; mais il n'aurait pas eu le courage d'en donner l'ordre; le spectacle qui lui ferait le plus grand plaisir serait celui de voir les exécutions de la Grève, mais il n'a pas le courage d'y aller. Si l'on voulait lui faire le plaisir de rouer quelqu'un dans la petite cour de marbre de Versailles, je suis bien sûr qu'il quitterait le lit de sa maîtresse dans les moments où il paraît lui être le plus attaché, pour aller dans un coin de fenêtre être témoin avec détail de l'exécution .
Une partie du mauvais naturel que je viens de décrire vient du peu d'idées de ce prince, de la nullité de son âme qui ne peut être remuée que par des spectacles ou des faits qui font horreur nécessairement à la nature; mais son goût pour le mal vient aussi de sa méchanceté naturelle, qui le porte à faire souffrir quand il en trouve l'occasion, et qui ne le porte jamais à faire du bien quelque occasion qu'il en trouve; je ne crois pas que personne depuis sa naissance lui ait vu un mouvement de sentiment pour le bien.
Avec ce naturel, il est bien étonnant qu'il n'ait pas aimé la guerre, mais la frayeur pusillanime de la mort, qu'il marque de façon dégoûtante au plus petit accident qui lui arrive, est encore plus forte en lui que son goût pour la souffrance et la mort des autres.
Il ne pouvait pas souffrir son fils, qui le lui rendait bien et marquait trop ouvertement le mépris qu'il avait de son père ... etc ...
Alors là, les amis, asseyez-vous :
J'avais le projet, si le roi s'affaiblissait encore, de profiter de mon ascendant sur son esprit pour arranger les affaires intérieures de son royaume, le rendre florissant, et les peuples heureux et tranquilles, en proportion du crédit que je devais acquérir, et qu'il était en moi de ne l'employer qu'aux vues bienfaisantes du bonheur et de la tranquillité de l'Etat. En réussissant dans ce projet très possible, j'assurais le repos de la vieillesse du roi; je lui donnais une réputation de bonté, qui est celle qui me paraît la plus flatteuse pour un prince et qui était sûrement la seule que celui-ci pût acquérir; enfin, en mon particulier, je satisfaisait mon amour et mon ambition pour le bien et je partageais mon amour et mon ambition pour le bien et je partageais la reconnaissance de la bonté qu'aurait méritée le roi.
Monique Cottret,
Choiseul, l'obsession du pouvoir
C'est un homme sans âme et sans esprit, aimant le mal comme les enfants aiment à faire souffrir les animaux, ayant tous les défauts de l'âme la plus vile et la moins éclairée, mais manquant de force, à l'âge où il était, pour faire éclater ses vices aussi souvent que la nature l'aurait porté à les montrer; par exemple il aurait comme Néron été enchanté de voir brûler Paris de Bellevue; mais il n'aurait pas eu le courage d'en donner l'ordre; le spectacle qui lui ferait le plus grand plaisir serait celui de voir les exécutions de la Grève, mais il n'a pas le courage d'y aller. Si l'on voulait lui faire le plaisir de rouer quelqu'un dans la petite cour de marbre de Versailles, je suis bien sûr qu'il quitterait le lit de sa maîtresse dans les moments où il paraît lui être le plus attaché, pour aller dans un coin de fenêtre être témoin avec détail de l'exécution .
Une partie du mauvais naturel que je viens de décrire vient du peu d'idées de ce prince, de la nullité de son âme qui ne peut être remuée que par des spectacles ou des faits qui font horreur nécessairement à la nature; mais son goût pour le mal vient aussi de sa méchanceté naturelle, qui le porte à faire souffrir quand il en trouve l'occasion, et qui ne le porte jamais à faire du bien quelque occasion qu'il en trouve; je ne crois pas que personne depuis sa naissance lui ait vu un mouvement de sentiment pour le bien.
Avec ce naturel, il est bien étonnant qu'il n'ait pas aimé la guerre, mais la frayeur pusillanime de la mort, qu'il marque de façon dégoûtante au plus petit accident qui lui arrive, est encore plus forte en lui que son goût pour la souffrance et la mort des autres.
Il ne pouvait pas souffrir son fils, qui le lui rendait bien et marquait trop ouvertement le mépris qu'il avait de son père ... etc ...
Alors là, les amis, asseyez-vous :
J'avais le projet, si le roi s'affaiblissait encore, de profiter de mon ascendant sur son esprit pour arranger les affaires intérieures de son royaume, le rendre florissant, et les peuples heureux et tranquilles, en proportion du crédit que je devais acquérir, et qu'il était en moi de ne l'employer qu'aux vues bienfaisantes du bonheur et de la tranquillité de l'Etat. En réussissant dans ce projet très possible, j'assurais le repos de la vieillesse du roi; je lui donnais une réputation de bonté, qui est celle qui me paraît la plus flatteuse pour un prince et qui était sûrement la seule que celui-ci pût acquérir; enfin, en mon particulier, je satisfaisait mon amour et mon ambition pour le bien et je partageais mon amour et mon ambition pour le bien et je partageais la reconnaissance de la bonté qu'aurait méritée le roi.
Monique Cottret,
Choiseul, l'obsession du pouvoir
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 54672
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La haine cordiale de Choiseul pour Louis XV
Voici Loulou rhabillé pour l'hiver !
Lucius- Messages : 11658
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: La haine cordiale de Choiseul pour Louis XV
C'est un réquisitoire, un pamphlet ma parole !
Je veux bien croire que Louis XV n'était pas sans défauts criants, mais tout de même c'était un père excellent ( certes ses rapports avec son fils furent difficiles, leurs tempéraments étaient opposés et les goûts, guère mieux...), et contrairement à la mauvaise réputation du roi, il travaillait beaucoup, c'était un homme de cabinet, un roi paperassier, ses historiens Michel Antoine et Bernard Hours l'ont démontré avec brio. C'était aussi un passionné de sciences et d'architecture.
A son passif, en effet, un manque de volonté dans le maintien de ses décisions, une sensualité exacerbée que l'âge ne canalisa pas, sans doute aussi un manque d'imagination, de créativité, d'innovation dans un siècle qui en réclamait tant, mais non je ne puis croire que ce fut un homme sans sensibilité.
Je veux bien croire que Louis XV n'était pas sans défauts criants, mais tout de même c'était un père excellent ( certes ses rapports avec son fils furent difficiles, leurs tempéraments étaient opposés et les goûts, guère mieux...), et contrairement à la mauvaise réputation du roi, il travaillait beaucoup, c'était un homme de cabinet, un roi paperassier, ses historiens Michel Antoine et Bernard Hours l'ont démontré avec brio. C'était aussi un passionné de sciences et d'architecture.
A son passif, en effet, un manque de volonté dans le maintien de ses décisions, une sensualité exacerbée que l'âge ne canalisa pas, sans doute aussi un manque d'imagination, de créativité, d'innovation dans un siècle qui en réclamait tant, mais non je ne puis croire que ce fut un homme sans sensibilité.
Dominique Poulin- Messages : 6732
Date d'inscription : 02/01/2014
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