Le château de Grignan
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Comte Valentin Esterhazy
Gouverneur Morris
La nuit, la neige
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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Le château de Grignan
............ CHATEAU DE GRIGNAN
Au cœur de la Drôme provençale, dominant plaines et montagnes, le château de Grignan est bâti sur un promontoire rocheux surplombant le village. Témoin de l’architecture Renaissance et du classicisme français, l’édifice a connu une histoire fort mouvementée. Mais tout est bien qui finit bien, vous allez voir ! Château fort mentionné dès le XIème siècle, il est transformé à la Renaissance en une prestigieuse demeure de plaisance par la famille des Adhémar. Je me suis renseignée : rien à voir avec ce comte d'Adhémar qui appartient à la société de Mme de Polignac et joue les barbons dans le petit théâtre de Marie-Antoinette.
Le roi François Ier, revenant de Marseille, où il avait rencontré le pape Clément VII et marié le futur Henri II avec Catherine de Médicis, accompagné de ses fils, de la reine et du duc de Vendôme, est venu visiter le château en novembre 1533.
Entre 1540 et 1545, Louis Adhémar entreprend la construction du corps de logis sud, pour terminer l'édification de la collégiale Saint-Sauveur entre 1539 et 1543 en contrebas du flanc sud-ouest du château. L'ensemble formé par la grande galerie, les espaces résidentiels Est et le nouveau logis Sud entoure la cour du puits.
Le 29 janvier 1669, François Adhémar de Monteil de Grignan, seigneur du lieu épouse Françoise-Marguerite de Sévigné (née à Paris le 10 octobre 1646). Ce mariage était le troisième du comte de Grignan. Françoise de Sévigné était qualifiée de « plus jolie fille de France ». Elle avait fait ses débuts à la cour à 17 ans. La Fontaine célèbre sa beauté :
La chute de Fouquet dont elle est l'amie va progressivement éloigner Madame de Sévigné de la Cour. Cet éloignement du monde avait rendu un peu difficile le mariage de Françoise de Sévigné malgré une dot importante de 300 000 livres. Madame de Sévigné écrit à son cousin Bussy-Rabutin : « la plus jolie fille de France épouse, non pas le plus joli garçon, mais un des plus honnêtes hommes du royaume ».
Le 4 février 1671, Françoise de Sévigné quitte Paris pour rejoindre son mari à Grignan après la naissance de leur première fille, Marie-Blanche.
Mme de Sévigné entame alors sa fameuse correspondance, et se rend à Grignan trois fois pour de longs séjours. Son premier voyage dure quatorze mois entre le 30 juillet 1672 et le 5 octobre 1673. Le deuxième dure treize mois d'octobre 1690 à novembre 1691. Le dernier va, de mai 1694 à sa mort le 17 avril 1696, au chevet de sa fille, gravement malade. Elle est inhumée le lendemain dans la collégiale Saint-Sauveur.
Les Grignan, pour rétablir leur fortune, avait marié leur fils, Louis-Provence, avec Anne-Marguerite de Saint-Amans, fille d'un fermier général, qui apportait 400 000 livres de dot . La variole terrassant Louis le 10 octobre 1704 , le remboursement de la dot de sa belle-fille acheva de ruiner le comte de Grignan. Sa fille, Pauline, héritière de ses biens et de ses dettes, avait épousé en 1695 le marquis Louis de Simiane. Elle doit régler la succession de son père et, devant l’étendue des dettes, se résoudre à vendre tous les biens. Les Félix du Muy acquièrent le château et ses dépendances le 5 avril 1732 pour 290 000 livres.
Destruction et reconstruction du château
A la Révolution, le district de Montélimar, par arrêté du 11 nivôse an II (20 décembre 1793) ordonne la démolition du château comme l'un de ces « monuments qui insultent l'égalité en rappelant ces temps de servitude, de féodalité et de superstition, dont le fardeau a trop longtemps pesé sur un peuple rendu à la liberté ».
La toiture et les deux-tiers de la grande façade sont démolis en quinze jours ! Les matériaux sont vendus à l'encan pour 6 468 francs, avec déduction de 1 462 francs pour frais de démolition.
Le mobilier du château est vendu et dispersé du 18 au 27 décembre 1793.
Pendant les premières années qui suivirent la destruction du château, le vandalisme fit rage au milieu de ses ruines transformées en carrière de pierres. En 1794, après un jugement du tribunal, le château ou du moins ce qu'il en restait fut restitué au Général du Muy, qui reprit possession d'un amas de décombres (il avait quitté le château, pour partir en mission, en parfait état ); il fit alors racheter la fermeture de la porte d'entrée qui avait été vendue pour 160 livres et transforma ces ruines en garenne où ses hommes élevèrent des lapins... grandeur et décadence ...
Vue des ruines de Grignan vandalisé, en 1825.
Image WIKI
Le général du Muy mourut en 1820, laissant ces ruines à son neveu Joseph de Félix. Malgré tout le château attirait toujours maints touristes anglais faisant leur Grand Tour .
Léopold Faure, Grignanais, acquit le château le 8 juillet 1838 de Ferdinand de Félix, comte du Muy, et se mit à l’œuvre pour sauver ce qu’il en restait, faisant visiter aux intéressés d'authentiques vestiges tels que la grande cheminée. Il restaura, vers 1850, le châtelet d'entrée, en lui ajoutant des toitures en poivrières qui n'existaient pas auparavant.
Il fit construire deux étages d'une tour polygonale évoquant une tour d'escalier en vis d'époque, près des restes du château médiéval et du fournil.
Après sa mort, le comte Boniface de Castellane, se rendit acquéreur du château le 19 décembre 1902.
Boni avait épousé la richissime américaine Anna Gould.
Il s'imaginait restaurer Grignan et lui rendre sa splendeur grâce à la fortune de sa femme ( si belle vue de dot ) mais, épouvantée par les dépenses échevelées du fastueux Boni, Anna Gould obtint le divorce en 1906. Adieu veau, vache, cochon, couvée ! Pour payer ses dettes Boni de Castellane dispersa les quelques éléments architecturaux encore vendables: grands vases en marbre qui ornaient les terrasses et le perron, statues du Rhône et de la Saône devant le perron, gargouilles ornementées en forme de chevaux marins qui ornaient la galerie des Adhémar, cheminée monumentale de la salle du roi avant céder le château complètement dépouillé de ses vestiges authentiques subsistants à son cousin, le comte Raymond de Castellane.
Le château fut finalement reconstruit au début du XXème siècle à l'identique grâce à Marie Fontaine qui l’acheta le 18 décembre 1912 et réussit ce coup de maître en y engouffrant toute sa fortune entre 1913 et 1931. Marie Fontaine mourut à Paris le 7 avril 1937.
https://www.google.com/search?q=chateau+de+grignan+wikipedia&oq=chateau+de+grignan&aqs=chrome.3.69i59l3j0l2j69i60l3.8178j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
A SUIVRE, la visite du château ...
Qu'à cela ne tienne ! Je t'emmène. En voiture, Simone !Marie-Jeanne a écrit: Quelle chance tu as de visiter Grignan.
Au cœur de la Drôme provençale, dominant plaines et montagnes, le château de Grignan est bâti sur un promontoire rocheux surplombant le village. Témoin de l’architecture Renaissance et du classicisme français, l’édifice a connu une histoire fort mouvementée. Mais tout est bien qui finit bien, vous allez voir ! Château fort mentionné dès le XIème siècle, il est transformé à la Renaissance en une prestigieuse demeure de plaisance par la famille des Adhémar. Je me suis renseignée : rien à voir avec ce comte d'Adhémar qui appartient à la société de Mme de Polignac et joue les barbons dans le petit théâtre de Marie-Antoinette.
Le roi François Ier, revenant de Marseille, où il avait rencontré le pape Clément VII et marié le futur Henri II avec Catherine de Médicis, accompagné de ses fils, de la reine et du duc de Vendôme, est venu visiter le château en novembre 1533.
Entre 1540 et 1545, Louis Adhémar entreprend la construction du corps de logis sud, pour terminer l'édification de la collégiale Saint-Sauveur entre 1539 et 1543 en contrebas du flanc sud-ouest du château. L'ensemble formé par la grande galerie, les espaces résidentiels Est et le nouveau logis Sud entoure la cour du puits.
Le 29 janvier 1669, François Adhémar de Monteil de Grignan, seigneur du lieu épouse Françoise-Marguerite de Sévigné (née à Paris le 10 octobre 1646). Ce mariage était le troisième du comte de Grignan. Françoise de Sévigné était qualifiée de « plus jolie fille de France ». Elle avait fait ses débuts à la cour à 17 ans. La Fontaine célèbre sa beauté :
« Sévigné, de qui les attraits
Servent aux grâces de modèle
Et qui naquîtes toute belle
A votre indifférence prés »
Servent aux grâces de modèle
Et qui naquîtes toute belle
A votre indifférence prés »
La chute de Fouquet dont elle est l'amie va progressivement éloigner Madame de Sévigné de la Cour. Cet éloignement du monde avait rendu un peu difficile le mariage de Françoise de Sévigné malgré une dot importante de 300 000 livres. Madame de Sévigné écrit à son cousin Bussy-Rabutin : « la plus jolie fille de France épouse, non pas le plus joli garçon, mais un des plus honnêtes hommes du royaume ».
Le 4 février 1671, Françoise de Sévigné quitte Paris pour rejoindre son mari à Grignan après la naissance de leur première fille, Marie-Blanche.
Mme de Sévigné entame alors sa fameuse correspondance, et se rend à Grignan trois fois pour de longs séjours. Son premier voyage dure quatorze mois entre le 30 juillet 1672 et le 5 octobre 1673. Le deuxième dure treize mois d'octobre 1690 à novembre 1691. Le dernier va, de mai 1694 à sa mort le 17 avril 1696, au chevet de sa fille, gravement malade. Elle est inhumée le lendemain dans la collégiale Saint-Sauveur.
Les Grignan, pour rétablir leur fortune, avait marié leur fils, Louis-Provence, avec Anne-Marguerite de Saint-Amans, fille d'un fermier général, qui apportait 400 000 livres de dot . La variole terrassant Louis le 10 octobre 1704 , le remboursement de la dot de sa belle-fille acheva de ruiner le comte de Grignan. Sa fille, Pauline, héritière de ses biens et de ses dettes, avait épousé en 1695 le marquis Louis de Simiane. Elle doit régler la succession de son père et, devant l’étendue des dettes, se résoudre à vendre tous les biens. Les Félix du Muy acquièrent le château et ses dépendances le 5 avril 1732 pour 290 000 livres.
Destruction et reconstruction du château
A la Révolution, le district de Montélimar, par arrêté du 11 nivôse an II (20 décembre 1793) ordonne la démolition du château comme l'un de ces « monuments qui insultent l'égalité en rappelant ces temps de servitude, de féodalité et de superstition, dont le fardeau a trop longtemps pesé sur un peuple rendu à la liberté ».
La toiture et les deux-tiers de la grande façade sont démolis en quinze jours ! Les matériaux sont vendus à l'encan pour 6 468 francs, avec déduction de 1 462 francs pour frais de démolition.
Le mobilier du château est vendu et dispersé du 18 au 27 décembre 1793.
Pendant les premières années qui suivirent la destruction du château, le vandalisme fit rage au milieu de ses ruines transformées en carrière de pierres. En 1794, après un jugement du tribunal, le château ou du moins ce qu'il en restait fut restitué au Général du Muy, qui reprit possession d'un amas de décombres (il avait quitté le château, pour partir en mission, en parfait état ); il fit alors racheter la fermeture de la porte d'entrée qui avait été vendue pour 160 livres et transforma ces ruines en garenne où ses hommes élevèrent des lapins... grandeur et décadence ...
Vue des ruines de Grignan vandalisé, en 1825.
Image WIKI
Le général du Muy mourut en 1820, laissant ces ruines à son neveu Joseph de Félix. Malgré tout le château attirait toujours maints touristes anglais faisant leur Grand Tour .
Léopold Faure, Grignanais, acquit le château le 8 juillet 1838 de Ferdinand de Félix, comte du Muy, et se mit à l’œuvre pour sauver ce qu’il en restait, faisant visiter aux intéressés d'authentiques vestiges tels que la grande cheminée. Il restaura, vers 1850, le châtelet d'entrée, en lui ajoutant des toitures en poivrières qui n'existaient pas auparavant.
Il fit construire deux étages d'une tour polygonale évoquant une tour d'escalier en vis d'époque, près des restes du château médiéval et du fournil.
Après sa mort, le comte Boniface de Castellane, se rendit acquéreur du château le 19 décembre 1902.
Boni avait épousé la richissime américaine Anna Gould.
Il s'imaginait restaurer Grignan et lui rendre sa splendeur grâce à la fortune de sa femme ( si belle vue de dot ) mais, épouvantée par les dépenses échevelées du fastueux Boni, Anna Gould obtint le divorce en 1906. Adieu veau, vache, cochon, couvée ! Pour payer ses dettes Boni de Castellane dispersa les quelques éléments architecturaux encore vendables: grands vases en marbre qui ornaient les terrasses et le perron, statues du Rhône et de la Saône devant le perron, gargouilles ornementées en forme de chevaux marins qui ornaient la galerie des Adhémar, cheminée monumentale de la salle du roi avant céder le château complètement dépouillé de ses vestiges authentiques subsistants à son cousin, le comte Raymond de Castellane.
Le château fut finalement reconstruit au début du XXème siècle à l'identique grâce à Marie Fontaine qui l’acheta le 18 décembre 1912 et réussit ce coup de maître en y engouffrant toute sa fortune entre 1913 et 1931. Marie Fontaine mourut à Paris le 7 avril 1937.
https://www.google.com/search?q=chateau+de+grignan+wikipedia&oq=chateau+de+grignan&aqs=chrome.3.69i59l3j0l2j69i60l3.8178j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
A SUIVRE, la visite du château ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
SUITE ...
Mme de Sévigné sur la place de l'Hôtel de Ville , plume en main !
Marie de Rabutin-Chantal est née le 5 février 1626 place Royale dans le Marais à Paris. Orpheline à 7 ans, elle est élevée par son oncle, Philippe II de Coulanges. Elle reçoit une éducation libre et moderne, lit des auteurs contemporains et se forme l’esprit en pratiquant la conversation. A dix-huit ans, Marie de Rabutin épouse Henri de Sévigné, issu d’une grande famille de Bretagne. De ce mariage naissent deux enfants, Françoise-Marguerite et Charles. Son mari meurt lors d’un duel en 1651. Madame de Sévigné s’installe à Paris et participe à la vie mondaine. Appréciée pour sa beauté et son esprit, elle est invitée à Versailles avec sa fille Françoise-Marguerite.
En 1669, sa fille épouse François Adhémar, comte de Grignan. Tous habitent dans le même hôtel particulier dans le Marais, jusqu’au jour où le comte, nommé lieutenant général pour le roi en Provence, quitte Paris. Chagrinée par cette séparation, Madame de Sévigné écrit le 6 février 1671 sa première lettre à sa fille, deux jours après son départ pour rejoindre son mari installé à Aix puis à Grignan.
Entre 1551 et 1556 est construite la magnifique façade sud dite façade François Ier. Elle est construite entre deux tours médiévales réhabillées dans le style Renaissance. Elle a 18 mètres de hauteur et 52 mètres de long. Elle est composée de 14 travées, de colonnes, de pilastres, de fenêtres à doubles croisillons.
L'entrée mène au vestibule et à l'escalier d'honneur, un espace intermédiaire où le décor minéral de l'extérieur se poursuit. Aménagé fin XVIIème, il offre un volume important qui impressionne les invités .
Remarquez la chaise à porteur du XVIIIème garnie de cuir peint, dans son petit coin ...
La montée d'escalier est bien gardée !
Le décor est sobre. Les murs sont ornés de magnifiques tapisseries d'Aubusson et de Felletin du XVIIèmè siècle.
A l'entresol de l'escalier, l'office, situé entre les cuisines et les salles à manger, sert à la préparation, dressage et décor, des plats.
Au 1er étage, l'antichambre distribue les appartements à la française organisés en enfilade. Son décor de lambris de hauteur Empire, peint et doré à la feuille, est garni d'un brocard de soie bleue brochée de fils d'or et d'argent aux motifs de losanges et de palmettes. Contre les murs, un ensemble de sièges du XVIIIème est orné de tapisseries d'Aubusson aux fables d'Esope et de la Fontaine . Le célèbre fabuliste dédia celle du Lion amoureux à la jeune Françoise-Marguerite de Sévigné future Mme de Grignan .
Cléopâtre sur le point de plonger sa perle de boucle d'oreille ( Mirza !!! ) dans le vinaigre :
La chambre de Mme de Grignan se situe dans l'ancien donjon médiéval.
Les murs sont tendus d'un taffetas de soie bleue à rayures ... sur le lit, une robe étalée ...
Sur la cheminée de bois sculpté XVIIème, la devise :
Ni le temps, ni le feu lors ne consommeront
Sous ces beaux astres d'or, nos roses dureront .
Sous ces beaux astres d'or, nos roses dureront .
Le cabinet espagnol du XVIème siècle incrusté de pierres dures et semi-précieuses témoigne du luxe de la demeure .
La chambre de la marquise :
La chambre de Tournon orientée à l'ouest est l'une des pièces les plus douce du château. Les tapisseries d'Aubusson, de laine et de soie, l'ornent et la réchauffent. Elles illustrent un roman baroque très en vogue au XVIIème, l'Histoire d'Ariane, de Jean Desmaret de Saint-Sorlin .
- Spoiler:
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L’Histoire d’Ariane
Tenture composée de huit tapisseries en laine et soie
Aubusson, fin du 17e siècle
« Le château de Grignan conserve une tenture de l’Histoire d’Ariane. Composée de huit tapisseries, elle a été tissée à Aubusson à la fin du 17e siècle. Art monumental par excellence, la tapisserie demeure, à cette époque, l’un des principaux décors des intérieurs nobles. Elle participe à la solennité d’un lieu tout en isolant efficacement du froid. Un inventaire de 1668 en dénombre 135 au château de Grignan.
Le sujet de l’Histoire d’Ariane est emprunté à un roman écrit par Jean Desmaret (1595-1676). Elle relate les aventures d’une jeune Sicilienne, Ariane, et de ses trois compagnons (Palamède, frère d'Ariane, Mélinte, amant d'Ariane et sa servante Épicharis) au temps de l’empereur Néron. Sillonnant le bassin méditerranéen, les jeunes gens affrontent de terribles et extravagantes épreuves. Si les scènes principales sont tirés de gravures d’Abraham Bosse (1604-1676), le paysage s’inspire de la nature aubussonnaise. Ces décors bucoliques soulignent le charme naïf des personnages. C’est cette esthétique à la poésie fraîche et simple que j’apprécie dans les tapisseries d’Aubusson de cette époque. »
Pierre Guiral, médiateur du patrimoine
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La tour Sévigné est à deux étages et en pur style Renaissance original du XVIèmè siècle. Elle échappa au vandalisme . Le premier étage était occupé par le cabinet de travail de Madame de Sévigné d'où son nom. Les murs sont garnis d'une brocatelle de fils cramoisis sur fond doré, à motif de grenade stylisées .
La Salle du Roi, avec ses quelques 100m², son parquet de Versailles et son plafond à la française, est le lieu où s'exercent l'art de vivre, les fastes et les représentations : audiences, banquets, ballets et pièces de musique lui donnent vie et prestige.
Le portrait de Marie Fontaine ( 1917 ) fait face à la cheminée néo-Renaissance .
Un très joli bas relief nous rappelle Francoise de Sévigné.
Merci, Pascal Blachier !
http://www.pascalblachier.com/2017/01/grignan-visite-du-chateau.html
Et nous accédons à l'impressionnante Galerie des Adhémar, bâtie en 1495 par Gaucher Adhémar de Monteil baron de Grignan, d'une vaste superficie de 160 m², inspirée des modèles italiens dont François Ier et les grands seigneurs de la Renaissance embellissaient leurs châteaux. Elle constitue le coeur de la vie du château, ses jeux, spectacles, festivités ...
Dans mon prochain message, nous déboucherons de cette galerie des Adhémar sur la splendide terrasse qui domine la Collégiale en contrebas et d'où nous embrassons une vue époustouflante jusqu'aux reliefs de l'Ardèche, la tour de Chamaret ou encore le Mont Ventoux ...
A SUIVRE donc, si vous le voulez bien !
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
Merci pour cette belle visite guidée.
Grignan est un joli site à visiter, assurément !
Grignan est un joli site à visiter, assurément !
La nuit, la neige- Messages : 18054
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Grignan
Merci pour ce beau reportage Eléonore !!!
Gouverneur Morris- Messages : 11675
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Grignan
... SUITE !
De la semi-obscurité de la galerie des Adhémar, nous débouchons en pleine lumière ( et en plein cagnard !!! ) sur la très vaste terrasse qui fut construite au milieu du XVIème siècle au-dessus de la collégiale.
Le panorama est exceptionnel ! " Toutes vos vues sont admirables . " écrivait Mme de Sévigné à sa fille . Le vent est exceptionnel lui aussi ! Est-ce le mistral déjà ?
En 1675 et 1676 Mme de Sévigné s'inquiète de la situation critique de la terrasse. Une réparation intervient en 1680. C'est à cette époque que le parapet de la terrasse est remplacé par une balustrade.
... et, toujours, le magnifique parvis de la Collégiale ( dont la vue plongeante me donne le vertige ! ) où repose la marquise de Sévigné.
C'est où nous descendons maintenant...
A SUIVRE ...
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
Suite et fin de cette visite ...
En 1484, Gaucher Adhémar de Monteil fonde un collège de prêtres dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste dont, en 1512, l'église est érigée en collégiale funéraire pour la famille .
C'est Louis Adhémar de Monteuil qui entreprend de construire, de 1535 à 1544, la collégiale telle que nous pouvons l'admirer encore, située contre le flanc sud-ouest de la butte qui porte le château de Grignan, à l'à-pic de la grande terrasse.
La rose Madame de Grignan ressemble à une frêle églantine .
L'intérieur de la Collégiale est très sobre .
... une pensée émue pour la marquise que nous savons là, sous nos pieds, oubliée semble-t-il par les pourfendeurs de sépultures illustres de la Révolution. Mme de Sévigné dort toujours paisiblement .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
Magnifique cette visite c'est comme si on y était!
C'est amusant car on aurait pu se croiser chère Eléonore puisque
j'y étais aussi début août avec frère et belle-soeur!
C'est amusant car on aurait pu se croiser chère Eléonore puisque
j'y étais aussi début août avec frère et belle-soeur!
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Le château de Grignan
Comte Valentin Esterhazy a écrit:
Magnifique cette visite
N'est-ce pas, vous avez aimé aussi ! Peut-être aurez-vous quelques photos à nous poster, cher Esterhazy, qui viendrait compléter les miennes ?
Je compte sur vous !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
J'ai beaucoup aimé effectivement malgré un vent terrible.
Je vais voir surtout si j'ai des photos un peu différentes car le sujet est déjà bien fourni.
Je vais voir surtout si j'ai des photos un peu différentes car le sujet est déjà bien fourni.
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Le château de Grignan
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
C'est splendide ! Merci Eléonore !
Gouverneur Morris- Messages : 11675
Date d'inscription : 21/12/2013
Monsieur de la Pérouse- Messages : 484
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Le château de Grignan
Merci pour ce beau reportage, je trouve le château assez spectaculaire de l’extérieur . Il ressemble plus à un palais antique qu’à un château j’adore !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le château de Grignan
Merci beaucoup, Mme de Sabran, pour cette très belle visite. N'étant inscrite que depuis quelques mois sur ce beau Forum, j'essaie de le découvrir (l'éplucher ?) en détail –il y a tellement de sujets qui m'intéressent ! – que je réagis parfois... en retard. Mais justement, en ce qui concerne le château de Grignan, quoique rebâti "à l'identique", je vois que cela ne reste qu'une "reconstruction" de ce qu'ont pu connaître la marquise de Sévigné et sa "chère bonne", la comtesse de Grignan. Ma question est donc celle-ci : sent-on l'artifice ou tout paraît-il "authentique", du moins dans les limites du possible ?
Reine Hortense- Messages : 78
Date d'inscription : 07/08/2020
Localisation : Paris
Re: Le château de Grignan
Reine Hortense a écrit: Ma question est donc celle-ci : sent-on l'artifice ou tout paraît-il "authentique", du moins dans les limites du possible ?
Non, mon plaisir n'a pas été gâté par une impression d'artifice. J'ai au contraire admiré le miracle d'une reconstruction aussi fidèle. C'est une aubaine pour nos monuments en péril que de susciter le coup de foudre de très riches mécènes .
Un jour prochain, c'est promis, je vous raconterai la résurrection du château du Petit Chêne. L'intérieur n'est qu'artifice hollywoodien, tape à l'oeil et mauvais goût, à coups de dollars, mais l'extérieur a conservé un charme XVIIème délicieux et authentique, en tous cas par endroits .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Grignan
Très beau reportage, et je dis avec Marie-Jeanne en choeur : quelle chance d'avoir visité Grignan !
J'aimerais visiter ce bel endroit un jour. Car c'est grâce à Mme de Sévigné que j'ai commencé à apprécier la langue française
Qu'il est... craquant !
J'aimerais visiter ce bel endroit un jour. Car c'est grâce à Mme de Sévigné que j'ai commencé à apprécier la langue française
Qu'il est... craquant !
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Le château de Grignan
Mémoires
De Boni de CASTELLANE
Je savais que Boni avait épousé une américaine richissime, Anna Gould, laide, renfrognée, un peu bossue, exagèrent les mauvaises langues, pas si mal vue de dot, et qu'il appelait la chambre conjugale le revers de la médaille et sa chapelle expiatoire, mais ce que j'ignorais, c'est comment s'était bâtie l'immense fortune de Jay Gould ... à force de magouilles, d'escroqueries, d'opérations financières dénuées de scrupules, de crimes même... le paternel était tout simplement immonde, de la vraie graine de maffieux .
Voyez plutôt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jay_Gould
Ne regrette rien, Boni . On dit que l'argent n'a pas d'odeur, mais celui de ta femme puait la mort.
Cela n'empêchait pas Mme de Castellane de dire hautement qu'une duchesse ne valait pas une américaine comme elle. Ce qui ne l'empêcha pas non plus, plaquant Boni et épousant son cousin, de devenir duchesse de Talleyrand-Périgord.
Elle est pas belle la vie ?!
De Boni de CASTELLANE
Je savais que Boni avait épousé une américaine richissime, Anna Gould, laide, renfrognée, un peu bossue, exagèrent les mauvaises langues, pas si mal vue de dot, et qu'il appelait la chambre conjugale le revers de la médaille et sa chapelle expiatoire, mais ce que j'ignorais, c'est comment s'était bâtie l'immense fortune de Jay Gould ... à force de magouilles, d'escroqueries, d'opérations financières dénuées de scrupules, de crimes même... le paternel était tout simplement immonde, de la vraie graine de maffieux .
Voyez plutôt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jay_Gould
Ne regrette rien, Boni . On dit que l'argent n'a pas d'odeur, mais celui de ta femme puait la mort.
Cela n'empêchait pas Mme de Castellane de dire hautement qu'une duchesse ne valait pas une américaine comme elle. Ce qui ne l'empêcha pas non plus, plaquant Boni et épousant son cousin, de devenir duchesse de Talleyrand-Périgord.
Elle est pas belle la vie ?!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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