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Edward Gibbon ( 1737 - 1794 )

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Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Empty Edward Gibbon ( 1737 - 1794 )

Message par Mme de Sabran Ven 15 Jan 2021, 22:30

Eminent historien britannique, il fut aussi un grand ami de Walpole, du chevalier de l'Isle, Ligne, Boufflers et sut même se faire apprécier de Mme du Deffand ...   Very Happy 


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EDWARD GIBBON  (  1737 -  1794 )




Gibbon est né le 8 mai 1737 à Putney , un village près de Londres. Son grand-père fit la fortune de la famille dans la South Sea Company  et la perdit après l'explosion de la bulle spéculative dont elle faisait l'objet. 
Gibbon était enfant unique et selon son propre mot « faiblard ». Après la mort de sa mère, il était âgé de 10 ans,  il entra à la Kingston Grammar School et séjourna à la pension de sa « tante Kitty ».


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Westminster School Building


 À l'âge de 14 ans, il fut envoyé par son père au Magdalen College d'Oxford . Il s'y s'inscrivit en tant que « gentleman commoner » (roturier de classe sociale élevée  scratch   Ce que nous sommes accoutumés à appeler la " gentry ", je suppose).


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le Magdalen College Oxford




L'atmosphère de l'école ne s'accordait pas au caractère de Gibbon. Edward ne fit pas d'étincelles à Oxford . Par contre, au grand dam de son père, voilà qu'il se convertit au catholicisme romain le 8 juin 1753 !!!  Les controverses religieuses faisaient alors rage sur le campus d'Oxford et plus tard, son goût pour les sous-entendus ironiques lui fit dire qu'il était un « fanatique de la chicane religieuse ».   Eventaille




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Peu après sa conversion, son père le retira d'Oxford et l'envoya chez M. Pavilliard, un pasteur calviniste et précepteur à Lausanne, où il resta cinq ans. Ce séjour laissera une marque profonde sur le caractère et la vie de Gibbon. D'abord, il se reconvertit très vite au protestantisme, et puis, il  gagna le goût de l'étude.


A Lausanne, l'Hôtel Gibbon
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A Lausanne, au cours de l'hiver 1757, Gibbon eut le bonheur d'être présenté à Voltaire, « L'homme le plus extraordinaire du siècle, poète, historien, philosophe, aux trente volumes quarto de prose, de vers, de diverses productions, souvent excellentes, toujours délicieuses. »
 Gibbon écoutait réciter certaines de ses œuvres - les tragédies ZaïreAlzireZulima, comédie L'enfant prodigue - dans un théâtre spécialement installé dans sa maison : « sa déclamation est calquée sur la pompe et la cadence du vieux théâtre, et la poésie m'enthousiasme plus que les sentiments de la nature. » 
Gibbon  appréciait la nouveauté du style théâtral français, bien loin de celui de Shakespeare.

   Dans son essai  Sur le gouvernement Lettre de Berne, Gibbon prend position sur les différentes formes de gouvernement. La critique de l'oligarchie en vigueur à Berne, où 300 familles ont le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire; Il rejette le gouvernement absolu, même le despotisme éclairé de Voltaire; sa préférence va à la monarchie tempérée par un pouvoir législatif indépendant, exercé par un conseil avec des représentants des différents ordres de citoyens, de sorte que les lois peuvent être acceptées par tous.

Pendant son séjour en Suisse,Il rencontre également l'amour, le seul amour de sa vie: la fille du pasteur de Crassy, ​​ Suzanne Curchod . Les deux jeunes gens se plaisent et Edward demande la main de Suzanne.  Aussitôt il se heurte à la désapprobation farouche de son père et la réticence tout aussi farouche de Curchod.   Il lui faut quitter la Suisse. Il retourne en Angleterre en août 1758 pour faire face à son père : "J'ai soupiré en amant, j'ai obéi en fils." 
Il interrompt tout contact avec Suzanne, alors même qu'elle avait juré de l'attendre. Ils se reverront encore une fois, douloureusement, à Ferney , au début de l'année 1764.  Sad

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Nous ne connaissons que trop bien l'heureux élu de Suzanne : Jacques Necker, qu'elle épouse la même année. Elle l' aimera à l'idolâtrie et l'encensera toute sa vie.   Oublié, le pauvre Edward ! 


Peu après son retour en Grande-Bretagne,  Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Image184
 Gibbon publia son premier livre en 1761, Essai sur l’étude de la littérature

Il passa les années de 1759 à 1763 dans la milice du Hampshire. 
L'endroit n'était guère riant ...

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Portchester Castle came under Gibbon's command for a brief period 
while he was an officer in the Hampshire militia.


Heureusement, il s'embarqua pour son Grand Tour qui le mena à Rome.   Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 1524226653
Dans son autobiographie, Gibbon raconte son ravissement quand il a enfin approché "le grand objet de [mon] pèlerinage":


 ... à vingt-cinq ans, je ne peux ni oublier ni exprimer les émotions fortes qui ont agité mon esprit lorsque je me suis approché et suis entré dans la Cité éternelle . Après une nuit sans sommeil, je foulai d'un pas élevé les ruines du Forum; chaque endroit mémorable où se tenait Romulus , ou Tully parlait, ou César tombait, était aussitôt présent à mes yeux. 


C'est là que Gibbon conçoit pour la première fois l'idée d'écrire sur l'histoire de l'Empire romain.
Son Histoire du déclin et la chute de l'Empire romain, publié en six volumes de 1776 à 1788,  se distingue par la qualité de la prose, l'ironie, et les critiques adressées aux différentes confessions religieuses.


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« C'était le 15 octobre, dans l'obscurité mystérieuse de la soirée, alors que j'étais assis à méditer sur le Capitole, tandis que des fidèles aux pieds nus chantaient leurs litanies dans le temple de Jupiter, que m'est venue la première conception de mon histoire. »
— Edward Gibbon, Memoirs of My Life


En 1772, son père mourut, et bien que les affaires ne fussent pas florissantes, il restait néanmoins au jeune Gibbon de quoi s'installer confortablement à Londres. 

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En février 1773,  Il s'intéresse  à la société londonienne, rejoint les meilleurs clubs sociaux. Il succède à Oliver Goldsmith à la Royal Academy en tant que «professeur d'histoire ancienne» (honoraire mais prestigieux).
 À la fin de 1774, il est initié en tant que franc-maçon de la première grande loge d'Angleterre .
Il commence à écrire et le premier volume de l' Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain  parait en 1776.
Sur la chute de l'Empire romain, lisons Gibbon dans notre sujet sur le Vésuve :   Very Happy
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2514p150-le-vesuve-decrit-par-les-contemporains-du-xviiie-siecle?highlight=VESUVE


Les sujets et écrits de Gibbon ont subi l'influence de Hieronymus Wolf  (  Shocked  ) et de sa conversion de 1753 (même s'il est revenu à la Réforme par la suite) : il emploie anachroniquement le mot « catholique » pour désigner le christianisme Nicéen (alors qu'il décrit des évènements antérieurs à la dislocation de l'église du premier millénaire par la séparation des  Eglises d'Orient et d'Occident, il écrit que le général musulman Oqba a « mis fin à ce qui avait été autrefois la Mauritanie tingitane  » occultant ainsi le rôle de Carthage dans l'histoire du Maghreb, il décrit l'Empire Byzantin comme un État dégénéré et purement « grec » (dans le sens péjoratif du mot) n'ayant rien légué à l'Occident, et il attribue exclusivement à la civilisation arabo-musulmane la transmission vers l'Occident des savoirs antiques.
 Les idées ainsi que le style d'Edward Gibbon ont influencé bon nombre d'autres écrivains, dont Winston Churchill et il fut un modèle pour Isaac Azimov dans l'écriture de son Cycle de Fondation.






Dans le livre de Benoît Florin " Quand l'esprit était français, Nicolas de l'Isle, le chevalier des Lumières ", Edward Gibbon est confondu avec  Grinling Gibbons qui sculpta la fameuse cravate en bois de Walpole ...
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5212-grinling-gibbons-sculpteur-1648-1721?highlight=gibbons
...   certainement à cause de cette lettre dans Walpole mentionne Gibbon sans préciser qu'il s'agit de Grinlins et non pas Edward .
https://marie-antoinette.forumactif.org/t12p25-horace-walpole-comte-d-orford#162526

L'anecdote de la visite de Gibbon à Mme du Deffand, chez qui il est présenté par ses amis Walpole et Nicolas de l'Isle, est cocasse !   Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 340670520
La marquise, en très grande dame qui en a vu d'autres,  garde toute sa dignité  .  Eventaille


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Gibbon souffrait d'une maladie que l'on a identifiée comme étant une hydrocèle.   What a Face
 Cette maladie faisait que les testicules de ce malheureux se remplissaient de liquide dans des proportions qui lui causaient gêne et douleur dans les dernières années de sa vie.
Cette inflammation chronique lui causa beaucoup d'inconfort physique à une époque où la mode était aux culottes de soie très serrées. Il y fait référence indirectement dans ses mémoires avec ce commentaire : « Je ne puis me souvenir que de quatorze jours vraiment heureux dans ma vie […] Je ne suis jamais si content que quand j'écris dans la solitude ».   Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 4099329125


 L'hygiène personnelle au XVIIIème était au mieux facultative;  pour Gibbon elle était, selon WIKI,  marginale. L'humiliation sociale que Gibbon endura du fait de son absence d'hygiène et de sa protubérance fut commentée par ses contemporains. Dans un temps où la manière de monter à cheval donnait sa valeur à un homme, Gibbon était au supplice.
 Il advint cet autre incident, lors d'une révérence à une dame, Gibbon alors appuyé sur un genou, entendit : « Monsieur, relevez-vous, s'il vous plaît. », et lui affreusement gêné : « Madame, je ne le puis. » 


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Gibbon
by Joshua Reynolds


Alors que le mal empirait, Gibbon entreprit en vain diverses opérations pour soulager sa condition. Au début du mois de janvier, la troisième opération déclencha une péritonite incurable, dont il mourut.

Mais Gibbon fut tellement plus l'historien difforme et malpropre dont WIKI nous brosse un portrait un peu hâtif !   assez conforme, il est vrai,  à cette très vilaine caricature ...


Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Tzolzo50
Edward Gibbon
attribué à James Douglas
gravure colorée, publié 1788
7 1/4 in. x 5 3/4 in. (184 mm x 145 mm) format de papier
Donné par Henry Witte Martin, 1861
Reference Collection
NPG D9030


...  il fut aussi, selon Robert Mankin, un esprit pénétrant et éclairé, un savant adonné aux sciences comme aux philosophies.
Voyez plutôt :

  • Incorporer la science :  Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Dhs_0410

  •  le cas d'Edward Gibbon


  • Robert Mankin

  • Dans Dix-huitième siècle 2008/1 (n° 40), pages 229 à 245





L’historien Edward Gibbon (1737-1794) fut sans doute un des hommes les plus savants du 18e siècle britannique, et comme il se doit pour la période, son savoir était loin d’être cantonné dans un domaine particulier. Si son grand ouvrage The History of the Decline and Fall ofthe Roman Empire (1776-1788) rend compte de l’histoire ancienne et médiévale, le résultat visé et la procédure employée sont modernes : par le biais du passé il s’agit de mieux comprendre les choix du présent.
 S’appuyant sur la lecture critique de documents originaux, la tâche est essentiellement scientifique, et dès le deuxième chapitre de l’ouvrage, Gibbon salue la modernité européenne comme un moment de liberté, de goût et de science .
Le terme « science » a une portée large en 1776, et comprend une tournure d’esprit et une conscience de méthodes que nous associons encore avec les sciences et que Gibbon savait mettre en pratique. Jeune, il était si doué en mathématiques qu’il aurait pu y acquérir « une certaine notoriété ». S’il trouve bon de préciser ce détail dans ses mémoires, ce n’est pas de la vantardise, mais un signe de l’importance qu’il attache au fait d’avoir cessé d’étudier les mathématiques plus tard, en rejetant la primauté de la démonstration .
Les mémoires font aussi état de cours d’anatomie et de chimie qu’il suivait volontiers au Collège Royal des Chirurgiens à Londres en 1777  Gibbon a beau tourner en dérision ces cours quotidiens dans une lettre où il expose son emploi du temps — des lectures le matin, et « des os ou des viscères, entre quatorze et seize » —, il y a fort à parier que ces après-midi ne furent pas un simple divertissement. 
Tout au long de sa carrière, Gibbon s’informa des connaissances scientifiques par une grande variété de lectures, allant d’ouvrages systématiques aux récits de voyageurs avertis. Ces lectures ont nourri sa réflexion sur la place que pouvaient prendre les connaissances scientifiques dans ses récits. Sur le plan théorique, il lui fallait comprendre comment conceptualiser l’histoire de la pensée, que ce soit en termes de facultés de l’esprit, ou d’écoles ou de mouvements philosophiques ; sur le plan de la représentation, comment intégrer des connaissances du monde naturel dans un récit général. En d’autres termes, par bien des côtés, et à sa manière, l’historien était amené à penser la science.
« À sa manière » : pour commencer, la question d’une République des sciences ne se pose dans l’œuvre de Gibbon qu’à travers celle d’une République des lettres. Cet intérêt remonte très loin dans son histoire personnelle. Grâce à deux expériences importantes de sa jeunesse, Gibbon connaissait fort bien la situation de la République des lettres et ses réseaux savants.
 D’une part, l’enfant précoce qu’il était se passionnait pour l’histoire de l’Orient, sans ignorer jusqu’à quel point les sources de celle-ci étaient relayées par un curieux mélange d’ecclésiastiques et de savants dispersés. D’autre part, à l’âge de quinze ans lors d’études médiocres à Oxford, Gibbon, lecteur de Bossuet, se convertissait au catholicisme.
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Edward Gibbon
by Henry Walton
image WIKI


 Le geste fut inadmissible pour un fils de la gentry, et le père de Gibbon ne trouva qu’une réponse possible : l’expédier à Lausanne retrouver la foi. Ce qui nous importe tout autant que ses retrouvailles discrètes avec le protestantisme, ce sont les cinq ans passés à Lausanne, où le jeune Anglais a vécu en Français et achevé sa « rééducation » dans les conditions géographiques et intellectuelles offertes par le pays de Vaud. En d’autres termes, Gibbon prit conscience d’une carte de l’Europe savante constituée de centres importants et d’individus éparpillés sur plusieurs zones linguistiques .
Manifestement le jeune homme assimila l’esprit et les impératifs de la République des lettres. On le voit correspondre, le plus souvent en latin, avec des grands savants germanophones par exemple, sur des détails textuels de l’histoire grecque ou romaine. Pendant la Guerre de Sept Ans, cherchant à regagner l’Angleterre, on le voit traverser la France déguisé en militaire suisse, pour soudainement oublier la guerre, décider de faire un détour et rendre visite à un savant en Hollande — oubliant ainsi le danger politique au profit de ce que l’historiographie humaniste nous a appris à appeler « le voyage littéraire ».
 A son retour en Angleterre, on le voit fonder et animer une revue francophone sur l’actualité culturelle de la Grande-Bretagne, à l’usage des lecteurs du continent. Le jeune lettré que fut Gibbon savait donc manier les codes et procédures de la République des lettres pour réduire l’isolement et faire circuler les idées. Mais il déchante progressivement et prend ses distances avec ces comportements typés. À croire que Gibbon pensait être né à la fin de cette grande histoire. 
Dans sa première publication, l’Essai sur l’étude de la littérature (1761), il évoque le prestige immense de la physique et des mathématiques, puis pointe la crise des Belles-Lettres en France, le rôle contesté des érudits dans la pensée européenne, et un texte de d’Alembert où celui-ci appelle à la sauvegarde périodique de tous les « faits » contenus dans les textes, avec destruction des supports inutiles. 
Pourtant, ce n’est pas annoncer le triomphe définitif des sciences. Leur place dans le monde du savoir n’est pas non plus assurée : « La Physique et les Mathématiques sont à-présent sur le trône. Elles voyent toutes leurs sœurs prosternées devant elles, enchainées à leur char, ou tout-au-plus occupées à orner leur triomphe. Peut-être leur chûte n’est pas éloignée » (Essai I). 
Si le monde des savoirs est devenu instable, envahi par le langage du pouvoir politique, on ne sera pas surpris que du point de vue institutionnel, la République des lettres lui semble chanceler, et que la rééducation vaudoise de Gibbon échoue. La science (au sens large) de Gibbon sera celle d’un brillant autodidacte.
Si vous voulez pousser plus loin la lecture de cet article  Very Happy , c'est ici :
https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2008-1-page-229.htm



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Message par Gouverneur Morris Sam 16 Jan 2021, 15:09

Merci Eléonore ! Passionnant et brillament illustré Hop! Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 2523452716

Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Thumb179

Après la "grotte du Pape", voilà que l'auteur confond Edward Gibbon avec le sculpteur sur bois Grinling Gibbons.

Pas très sérieux tout ça... Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 3177668066

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Message par Lucius Sam 16 Jan 2021, 15:45

Oui, curieuse erreur.
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Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Empty Re: Edward Gibbon ( 1737 - 1794 )

Message par Mme de Sabran Sam 16 Jan 2021, 18:21

Gibbon était tenu en très haute estime par ses collègues !    Very Happy


Des sommités contemporaines comme Adam Smith , William Robertson , Adam Ferguson , Lord Camden et Horace Walpole ont monté un train de louanges pour les derniers volumes . Adam Smith a dit à Gibbon que :
 « par l'assentiment universel de tout homme de goût et de savoir, que je connais ou avec qui je correspond, cela vous place à la tête même de toute la tribu littéraire existant actuellement en Europe ».   Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 309649167


En novembre 1788, il fut élu membre de la Royal Society , le principal proposant étant son bon ami Lord Sheffield.


 Edward Gibbon - https://fr.qaz.wiki/wiki/Edward_Gibbon

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Message par Mme de Sabran Dim 17 Jan 2021, 18:55

Je poursuis sur Gibbon ( au risque de choquer ) 
Accrochons-nous, les amis !  Very Happy

 La thèse centrale d'Edward Gibbon dans son explication de la chute de l'empire romain, selon laquelle elle était due à l'adoption du christianisme, n'est pas largement acceptée par les savants aujourd'hui. Gibbon a fait valoir qu'avec le nouveau caractère chrétien de l'empire, de grandes sommes de richesse qui auraient autrement été utilisées dans les affaires laïques pour promouvoir l'État ont été transférées à la promotion des activités de l'Église. 

Cependant, l'empire préchrétien a également dépensé d'importantes sommes financières pour les affaires religieuses et il est difficile de savoir si le changement de religion a augmenté ou non le montant des ressources que l'empire a dépensées en religion. Gibbon a en outre soutenu que de nouvelles attitudes dans le christianisme ont poussé de nombreux chrétiens riches à renoncer à leur mode de vie et à entrer dans un mode de vie monastique, et ainsi cesser de participer au soutien de l'empire. 

Cependant, alors que de nombreux chrétiens riches sont devenus des moines, cela pâlit par rapport aux participants de la bureaucratie impériale. Bien que Gibbon ait en outre souligné l'importance que le christianisme accorde à la paix a entraîné une diminution du nombre de personnes servant l'armée, la baisse était si faible qu'elle était négligeable pour l'efficacité de l'armée.
 Le travail de Gibbon a été critiqué pour sa vision cinglante du christianisme tel que décrit dans les chapitres XV et XVI, une situation qui a abouti à l'interdiction du livre dans plusieurs pays. Le crime présumé de Gibbon manquait de respect, et pas trop légèrement, au caractère de la doctrine chrétienne sacrée, en "traitant l'église chrétienne comme un phénomène d'histoire générale, et non comme un cas particulier admettant des explications surnaturelles et refusant la critique de ses adhérents".
 Plus spécifiquement, les chapitres ont excorié l'Église pour avoir "supplanté d'une manière inutilement destructrice la grande culture qui l'a précédée" et pour "l'indignation de [la pratique] de l'intolérance religieuse et de la guerre". Gibbon, dans des lettres à Holroyd et à d'autres, s'attendait à une sorte de réaction inspirée de l'église, mais la dureté des torrents qui s'ensuivit dépassa tout ce que lui ou ses amis avaient anticipé. Des détracteurs contemporains tels que Joseph Priestley et Richard Watson ont attisé le feu naissant, mais la plus grave de ces attaques était une pièce "acrimonieuse" du jeune clerc, Henry Edwards Davis. 

Gibbon a publié par la suite sa justification en 1779, dans laquelle il a catégoriquement nié les «accusations criminelles» de Davis, le qualifiant de pourvoyeur de «plagiat servile». Davis suivi de Gibbon Vindication avec une autre réponse (1779). 
L'antagonisme apparent de Gibbon avec la doctrine chrétienne s'est répandu dans la foi juive, conduisant à des accusations d'antisémitisme. Par exemple, il a écrit:  Du règne de Néron à celui d'Antonin Pie, les Juifs ont découvert une impatience farouche de la domination de Rome, qui a éclaté à plusieurs reprises dans les massacres et les insurrections les plus furieux. L'humanité est choquée par le récit des horribles cruautés qu'ils ont commises dans les villes d'Egypte, de Chypre et de Cyrène, où ils vivaient dans une amitié perfide avec les indigènes sans méfiance; et nous sommes tentés d'applaudir les sévères représailles qui ont été exercées par les armes des légions contre une race de fanatiques, dont la terrible et crédule superstition semblait faire d'eux les ennemis implacables non seulement du gouvernement romain, mais aussi de l'humanité. 

Gibbon est considéré comme un fils des Lumières et cela se reflète dans son célèbre verdict sur l'histoire du Moyen Âge : «J'ai décrit le triomphe de la barbarie et de la religion». Cependant, politiquement, il s'est aligné sur le rejet par le conservateur Edmund Burke des mouvements égalitaires radicaux de l'époque ainsi que sur le rejet par Burke des applications trop rationalistes des «droits de l'homme».

 Edward Gibbon - https://fr.qaz.wiki/wiki/Edward_Gibbon

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Message par Teresa-Cabarrus Dim 17 Jan 2021, 22:08

Ouf !!! quelle découverte Mister  Edward GIBBON, j'avais lu quelque chose sur lui mais je ne me souvenais pas où ni quoi .....
Quel beau portrait que tu nous en fais, chère Eleonore.........je veux dire quel portrait intéressant .....;puisque le pauvre, il parait qu'il n'était pas très beau, par contre il était digne d'être connu.  
S'il avait épousé Suzanne Curchod, sa vie aurait pu être différente, je me demande si une des causes de son inclination pour les voyages et  l'étude n'était pas  sa déception amoureuse.....
J'ai retenu son point de vue sur la chute de l'Empire Romain, un thème qui me tient au coeur. Je ne dirais pas qu'il a complètement tort
La religion peut-être une des causes.......affaire à suivre.
Bonne nuit Sleep
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Message par Mme de Sabran Lun 18 Jan 2021, 11:55

Teresa-Cabarrus a écrit:
J'ai retenu son point de vue sur la chute de l'Empire Romain, un thème qui me tient au coeur.
Je ne dirais pas qu'il a complètement tort
Alors, ma chère Teresa, tu tombes d'accord avec Winston Churchill !   Very Happy

Winston Churchill a noté de façon mémorable dans My Early Life :

 «Je me suis lancé sur ... le déclin et la chute de Gibbon de l'Empire romain [et] a été immédiatement dominé à la fois par l'histoire et le style. ... J'ai dévoré Gibbon. de bout en bout et ai tout apprécié.
Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) Tzolz240

Churchill a modelé une grande partie de son propre style littéraire sur celui de Gibbon. Comme Gibbon, il s'est consacré à la production d'un «récit historique vivant, s'étendant largement sur la période et le lieu et enrichi par l'analyse et la réflexion».

Teresa-Cabarrus a écrit:
S'il avait épousé Suzanne Curchod, sa vie aurait pu être différente, je me demande si une des causes de son inclination pour les voyages et  l'étude n'était pas  sa déception amoureuse.....

Oui, chercher l'oubli ?  Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 1123740815   Je ne sais pas s'il a fini par se consoler, avec le temps, mais en tous cas ce pauvre Gibbon ne s'est jamais marié ...  Sur le tard, sa maladie l'en empêchait sûrement. 

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Message par Monsieur de la Pérouse Mar 19 Jan 2021, 13:41

Les arguments de Gibbon sont sûrement excellents mais on a beaucoup avancé le saturnisme comme étant l'une des causes du déclin et de la chute de l'Empire romain.  Trop de plomb dans les ustensiles de cuisine, la vaisselle, les canalisations, etc.   du plomb partout.  Les Romains se seraient empoisonnés tout seuls. Qu'en pense mon ami Calonne?
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Message par Lucius Mar 19 Jan 2021, 13:46

On dit la même chose du déclin des grandes dynasties de la fin de l'antiquité chinoise, empoisonnée par le plomb de leur vaisselle de bronze. L'analyse de leurs momies aurait révélé une anormale teneur en plomb.
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Message par Monsieur de la Pérouse Mar 19 Jan 2021, 13:47

Je ne connaissais pas cette analogie, malgré mes voyages jusque là-bas.
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Message par Lucius Mar 19 Jan 2021, 15:24

Je l'ai entendu lors de mes cours de l'école du Louvre.
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Message par Mme de Sabran Mar 19 Jan 2021, 16:21

Merci, Messieurs, pour ces remarques très intéressantes !   Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 693620883
J'ai toute ma jeunesse entendu mon papa (  lui-même un digne descendant des Romains ) incriminer également le plomb et le saturnisme .
Pourtant il semblerait que cet axiome ait récemment pris du plomb dans l'aile !  Edward Gibbon ( 1737 - 1794 ) 3318396864

Voyez plutôt :

Rome antique
PAR HUGO DELILE   

Un demi-siècle après que le saturnisme a été désigné comme le responsable de la chute de l’Empire romain, une salve de publications visant à réfuter cette idée mit un terme à cette théorie dès les années 1970. Même si aujourd’hui le plomb n’est donc plus considéré comme le principal coupable de la décadence de la civilisation romaine, sa présence dans le système de distribution de l’eau se dresse toujours comme un problème majeur de santé publique. En effet, nous ignorons toujours dans quelle mesure le gigantesque réseau de tuyaux de plomb (fistules) de la Rome antique a pu compromettre la santé publique des romains au cours des siècles.

Suite de l'article, très scientifique, en vouliou ?
C'est ici :

_________________
...    demain est un autre jour .
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Message par Lucius Mar 19 Jan 2021, 16:29

En faire la cause unique d'un phénomène historique majeur est en effet bien présomptueux. C'est le cas pour toutes périodes et phénomènes.
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