"Marie-Antoinette - Ou l'insouciance assassinée" par Jean-Marc Simon, Bernard Giovanangeli Editeur, Collection : Biographies Express

"Marie-Antoinette - Ou l'insouciance assassinée" par Jean-Marc Simon, Bernard Giovanangeli Editeur, Collection : Biographies Express, 2006



Cette courte biographie (142 pages) pourrait laisser présager au vu de son intitulé, que le livre va mettre en exergue le destin tragique de Marie-Antoinette en présentant sa mort et les circonstances qui y conduisent comme une injustice. Il n'en est rien. En effet le livre se révèle pour une grande partie une condamnation de cette insouciance, tendant à présenter Marie-Antoinette comme une inconséquente qui fait la plupart du temps des mauvais choix et qui aurait pu échapper à son funeste destin si elle ne s'était pas autant trompée et fourvoyée, par elle-même ou à la suite de mauvaises influences. Le livre ressemble parfois à une condamnation en règle, puis opère soudainement un virage où le regard de l'auteur se fait alors plus triste et même parfois empli de commisération, avec une fin particulièrement amère et interrogative.

Point négatif, dans les passages consacrés à la Révolution Française, la narration devient parfois par trop une chronique des événements révolutionnaires, et s'éloigne alors un peu du sujet !

Une livre à lire pour contrecarrer ceux trop complaisants. Il faut toujours lire un livre avec un pour et un autre contre.

Une biographie d'un tel personnage dans une période aussi complexe en 142 pages seulement !
 Quel exploit

Mme de Sabran, je m'intéresse à Marie-Antoinette depuis environ un mois ! J'ai préféré afin de pouvoir m'imprégner du sujet, commencer par lire des ouvrages d'initiation, le livre de Mme Lever en faisant partie ! En tant qu'universitaire de formation (mais pas en histoire), j'applique toujours ou à peu près la méthode de l'entonnoir, en allant du général au particulier ! J'ai acheté d'autres livres de Mme Lever dont bien sûr celui sur la correspondance avec Fersen (ainsi que celui d'Evelyn Farr) et plusieurs ouvrages roboratifs comme vous le dites (notamment le livre de Mme Bertière). Comme je l'ai appris en étudiant Cléopâtre il arrive malheureusement que certains ouvrages touffus soient au final fort décevants voire même historiquement faux ! Le même problème semble, à ce que j'ai lu sur différents forums, se poser pour Marie-Antoinette (la biographie de Zweig semble avoir beaucoup de détracteurs, le livre de Madame Dufour semble comporter d'énormes erreurs historiques).

Eddy2000 a écrit: J'ai acheté d'autres livres de Mme Lever dont bien sûr celui sur la correspondance avec Fersen (ainsi que celui d'Evelyn Farr) et plusieurs ouvrages roboratifs comme vous le dites (notamment le livre de Mme Bertière). Comme je l'ai appris en étudiant Cléopâtre il arrive malheureusement que certains ouvrages touffus soient au final fort décevants voire même historiquement faux ! Le même problème semble, à ce que j'ai lu sur différents forums, se poser pour Marie-Antoinette (la biographie de Zweig semble avoir beaucoup de détracteurs, le livre de Madame Dufour semble comporter d'énormes erreurs historiques).

Vous êtes très méthodique, c'est une  grande qualité .    
La biographie de Zweig a beaucoup de détracteurs parce qu'il a cru  ( comme tout le monde à son époque )
-   que Louis XVI avait un phimosis,
-   qu'en conséquence Marie-Antoinette était une grande frustrée, 
-  qu'il aura fallu les épreuves et la Révolution pour la faire grandir,
-  et Fersen pour faire d'elle une femme .

Mais " on " fait aussi à Zweig le procès de ne pas être historien de formation. 
Ah oui ?!  Et alors ?   Les détails de sa théorie peuvent être discutés, mais voilà le premier auteur qui ait, d'une plume magnifique, tracé le portrait psychologique le plus juste, le plus sensible, le plus émouvant de Marie-Antoinette .
Je suis totalement fan de la biographie de Marie-Antoinette par Zweig.  

Je ne pourrais que vous faire des louanges de la biographie de Simone Bertière.
  Mme Bertière est allée encore un cran plus loin car elle avait à sa portée plus de sources que Zweig, et surtout les précisions de Mme Marguerite Jallut  ( conservateur à Versailles )  sur les arrangements matériels que Marie-Antoinette n'avait pas craint de se ménager secrètement pour s'assurer tranquillité et intimité...   ce que Zweig ignorait totalement .

Quant au livre d'Evelyn Farr, c'est la seule édition vraiment complète de la correspondance secrète politique et amoureuse de Marie-Antoinette,  la seule, replacée scrupuleusement dans son contexte historique et éclairée par le dagbok de Fersen, son registre de correspondance, et les correspondances croisées, autour d'eux deux, de leurs confidents et intimes.