Le marquis de Bouillé
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Le marquis de Bouillé
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François-Claude Amour ( :c^ùù!!: : ) du Charriol, marquis de Bouillé, est né au château du Cluzel, en 1739, d'une famille originaire du Maine, mais une des plus anciennes d’Auvergne où elle est établie depuis le XII ème siècle sur les hauteurs de Thiers, à Saint-Rémy-sur-Durolle.
Bouillé est gouverneur général des colonies françaises des îles du Vent de juillet 1777 à avril 1783.
Il combat aux Antilles pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, et enlève plusieurs îles aux Britanniques (1778).
Il est présent lors de la prise de Tobago, par la flotte française du comte de Grasse.
Revenu en France en 1783, il voyage en Europe, Grande-Bretagne, Hollande et en Allemagne.
Homme politique, il est membre de l'Assemblée des notables de 1787 à 1788, il y défend les privilèges.
En 1789, il est nommé commandant des Trois-Évêchés (Toul, Verdun, Metz), puis de l'Alsace, de la Lorraine et de la Franche-Comté.
Nommé en 1790 général en chef de l'armée de Meuse, Sarre-et-Moselle, il fit respecter la discipline à Metz et à Nancy par des actes de vigueur : il réprime sévèrement la mutinerie de la garnison de Nancy, le 31 août 1790 .
Trois régiments, en tout 5 900 hommes se révoltent contre leurs officiers. Le violent combat qui a lieu devant le poste de garde de la porte Stainville (l'actuelle Porte Désilles) fait trois cents morts et blessés parmi lesquels le lieutenant Désilles, qui s’était interposé pour empêcher une lutte fratricide. La répression fut féroce : un soldat fut roué, quarante-deux pendus et quarante et un envoyés aux galères.
Dans les manuels scolaires "officiels" et donc de nature "révolutionnaire", il est enseigné que les soldats de la garnison de Nancy reprochent à leurs officiers une discipline sévère, puis de ne pas avoir touché la solde, ainsi sont emprisonnés des officiers royalistes dont le général Malseigne....
En janvier 1791, l’Assemblée constituante organisa une souscription publique pour qu’un tableau immortalise « l’affaire de Nancy ».
- See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=41#sthash.eLhv0HYS.dpuf
Cet événement montra au roi que des troupes en Lorraine lui étaient restées fidèles et c'est peut être d'ailleurs ce qui le poussa à quitter Paris pour tenter de les rejoindre .
Bouillé est l'un des organisateurs de la fuite de Varennes.
;
Vaudreuil écrit au comte d'Artois:
Padoue, 3 juillet 1791
Ah ! Monseigneur, quelles trente-six heures nous venons de passer ! Et par combien d'alarmes, de douleurs et d'agitations nous avons acheté le bonheur ! Mais enfin, depuis la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire par Denis, un courrier, venu de Verdun à l'avoyer Steiger, puis à Turin, puis à Padoue, nous apprend que le Roi, la Reine et leur auguste famille a été sauvée par les manoeuvres et la valeur de Bouillé. Notre désespoir s'est changé en transports de joie et je dois dire que l'Empereur, qui avait été consterné par l'arrestation du Roi, a éprouvé par sa délivrance un bonheur aussi vif que le mien même. J'avoue que je jouis d'avoir dit à l'Empereur et à tous les Vénitiens, que l'arrestation du Roi avait accablés : "Je réponds que, si M. de Bouillé n'a pas été tué, il sauvera le Roi ; et comme les nouvelles ne disent pas que M. de Bouillé a été tué, j'ose répondre que le Roi est sauvé." Mes paroles se sont répandues dans tous les états Venitiens et y ont porté la consolation et l'espoir, jusqu'à la nouvelle et l'heureux dénouement qui me fait passer pour prophète. Ah ! il ne faut pas l'être pour prédire que Bouillé se sera fait tuer plutôt que de laisser prendre son Roi ; il ne faut que le connaître. J'espère bien qu'il est déjà maréchal de France.
L'Empereur a été parfait dans cette circonstance, et tout le monde a été frappé de la vérité des divers sentiments qu'il a éprouvés. Il est venu lui-même frapper, à quatre heures du matin, à la porte du duc de Polignac qui était couché et qui, en chemise, a appris de la bouche même de l"Empereur la délivrance du Roi, de la Reine et de sa famille.
Bouillé réunit six régiments de cavalerie qu'il échelonna sur la route de Montmédy . Entre le retard pris par la berline , les ordres, les contre-ordres mal desservis et les malentendus, au relais de poste de Sainte Menehould; où un détachement de hussards devait attendre Louis XVI, il n'y avait plus personne . Reconnu par un postillon, le roi était perdu mais l'ignorait encore et reprit sa route jusqu'à Varennes où il fut arrêté avec sa famille . Les hussards y arrivèrent une heure trop tard.
Pendant ces événements Bouillé avait passé toute la nuit à cheval, entre Dun et Stenay, inquiet de ne recevoir aucune nouvelle, quand on vint lui annoncer le fiasco de l'entreprise .
Malgré tout, prêt à lancer une attaque pour sauver le roi, il rejoignit Varennes avec une troupe . La famille royale roulait déjà vers Paris depuis une heure et demie sous bonne escorte ...
Bouillé, la mort dans l'âme dut renoncer .
Le marquis François-Claude-Amour de Bouillé émigre, et se réfugie à Coblentz.
Il fait des démarches auprès des différentes cours pour obtenir la délivrance du roi. Il est dans l'armée de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé en 1792, puis voyant ses efforts inutiles se retire en Grande-Bretagne où il meurt le 14 novembre 1800.
Il est tout d'abord enterré au vieux cimetière de Saint-Pancrace à Londres.
Sur sa tombe, l'on pouvait lire :
Puis, en 1866, sa dépouille est rapatriée au cimetière de Montmartre.
C'est à lui qu'il est fait référence dans le cinquième couplet de La Marseillaise :
Français en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups
Épargnez ces tristes victimes
A regrets s'armant contre nous (bis)
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère !
Il publie des Mémoires sur la Révolution (Londres, 1797, et Paris, 1801).
Son fils Louis de Bouillé sera général d'Empire .
François-Claude Amour ( :c^ùù!!: : ) du Charriol, marquis de Bouillé, est né au château du Cluzel, en 1739, d'une famille originaire du Maine, mais une des plus anciennes d’Auvergne où elle est établie depuis le XII ème siècle sur les hauteurs de Thiers, à Saint-Rémy-sur-Durolle.
Bouillé est gouverneur général des colonies françaises des îles du Vent de juillet 1777 à avril 1783.
Il combat aux Antilles pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, et enlève plusieurs îles aux Britanniques (1778).
Il est présent lors de la prise de Tobago, par la flotte française du comte de Grasse.
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Revenu en France en 1783, il voyage en Europe, Grande-Bretagne, Hollande et en Allemagne.
Homme politique, il est membre de l'Assemblée des notables de 1787 à 1788, il y défend les privilèges.
En 1789, il est nommé commandant des Trois-Évêchés (Toul, Verdun, Metz), puis de l'Alsace, de la Lorraine et de la Franche-Comté.
Nommé en 1790 général en chef de l'armée de Meuse, Sarre-et-Moselle, il fit respecter la discipline à Metz et à Nancy par des actes de vigueur : il réprime sévèrement la mutinerie de la garnison de Nancy, le 31 août 1790 .
Trois régiments, en tout 5 900 hommes se révoltent contre leurs officiers. Le violent combat qui a lieu devant le poste de garde de la porte Stainville (l'actuelle Porte Désilles) fait trois cents morts et blessés parmi lesquels le lieutenant Désilles, qui s’était interposé pour empêcher une lutte fratricide. La répression fut féroce : un soldat fut roué, quarante-deux pendus et quarante et un envoyés aux galères.
Dans les manuels scolaires "officiels" et donc de nature "révolutionnaire", il est enseigné que les soldats de la garnison de Nancy reprochent à leurs officiers une discipline sévère, puis de ne pas avoir touché la solde, ainsi sont emprisonnés des officiers royalistes dont le général Malseigne....
En janvier 1791, l’Assemblée constituante organisa une souscription publique pour qu’un tableau immortalise « l’affaire de Nancy ».
- See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=41#sthash.eLhv0HYS.dpuf
Cet événement montra au roi que des troupes en Lorraine lui étaient restées fidèles et c'est peut être d'ailleurs ce qui le poussa à quitter Paris pour tenter de les rejoindre .
Bouillé est l'un des organisateurs de la fuite de Varennes.
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Vaudreuil écrit au comte d'Artois:
Padoue, 3 juillet 1791
Ah ! Monseigneur, quelles trente-six heures nous venons de passer ! Et par combien d'alarmes, de douleurs et d'agitations nous avons acheté le bonheur ! Mais enfin, depuis la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire par Denis, un courrier, venu de Verdun à l'avoyer Steiger, puis à Turin, puis à Padoue, nous apprend que le Roi, la Reine et leur auguste famille a été sauvée par les manoeuvres et la valeur de Bouillé. Notre désespoir s'est changé en transports de joie et je dois dire que l'Empereur, qui avait été consterné par l'arrestation du Roi, a éprouvé par sa délivrance un bonheur aussi vif que le mien même. J'avoue que je jouis d'avoir dit à l'Empereur et à tous les Vénitiens, que l'arrestation du Roi avait accablés : "Je réponds que, si M. de Bouillé n'a pas été tué, il sauvera le Roi ; et comme les nouvelles ne disent pas que M. de Bouillé a été tué, j'ose répondre que le Roi est sauvé." Mes paroles se sont répandues dans tous les états Venitiens et y ont porté la consolation et l'espoir, jusqu'à la nouvelle et l'heureux dénouement qui me fait passer pour prophète. Ah ! il ne faut pas l'être pour prédire que Bouillé se sera fait tuer plutôt que de laisser prendre son Roi ; il ne faut que le connaître. J'espère bien qu'il est déjà maréchal de France.
L'Empereur a été parfait dans cette circonstance, et tout le monde a été frappé de la vérité des divers sentiments qu'il a éprouvés. Il est venu lui-même frapper, à quatre heures du matin, à la porte du duc de Polignac qui était couché et qui, en chemise, a appris de la bouche même de l"Empereur la délivrance du Roi, de la Reine et de sa famille.
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Bouillé réunit six régiments de cavalerie qu'il échelonna sur la route de Montmédy . Entre le retard pris par la berline , les ordres, les contre-ordres mal desservis et les malentendus, au relais de poste de Sainte Menehould; où un détachement de hussards devait attendre Louis XVI, il n'y avait plus personne . Reconnu par un postillon, le roi était perdu mais l'ignorait encore et reprit sa route jusqu'à Varennes où il fut arrêté avec sa famille . Les hussards y arrivèrent une heure trop tard.
Pendant ces événements Bouillé avait passé toute la nuit à cheval, entre Dun et Stenay, inquiet de ne recevoir aucune nouvelle, quand on vint lui annoncer le fiasco de l'entreprise .
Malgré tout, prêt à lancer une attaque pour sauver le roi, il rejoignit Varennes avec une troupe . La famille royale roulait déjà vers Paris depuis une heure et demie sous bonne escorte ...
Bouillé, la mort dans l'âme dut renoncer .
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Le marquis François-Claude-Amour de Bouillé émigre, et se réfugie à Coblentz.
Il fait des démarches auprès des différentes cours pour obtenir la délivrance du roi. Il est dans l'armée de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé en 1792, puis voyant ses efforts inutiles se retire en Grande-Bretagne où il meurt le 14 novembre 1800.
Il est tout d'abord enterré au vieux cimetière de Saint-Pancrace à Londres.
Sur sa tombe, l'on pouvait lire :
Puis, en 1866, sa dépouille est rapatriée au cimetière de Montmartre.
***
C'est à lui qu'il est fait référence dans le cinquième couplet de La Marseillaise :
Français en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups
Épargnez ces tristes victimes
A regrets s'armant contre nous (bis)
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère !
Il publie des Mémoires sur la Révolution (Londres, 1797, et Paris, 1801).
Son fils Louis de Bouillé sera général d'Empire .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
Merci pour cet exposé.
J'ignorais que sa dépouille se trouvait au cimetière de Montmartre.
Ses Mémoires sont intéressants à lire, notamment si l'on s'intéresse à l'épisode de Varennes.
J'ignorais que sa dépouille se trouvait au cimetière de Montmartre.
Ses Mémoires sont intéressants à lire, notamment si l'on s'intéresse à l'épisode de Varennes.
La nuit, la neige- Messages : 18096
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le marquis de Bouillé
Merci , Éléonore, d'avoir comblé le manque ...
Comment avions-nous pu omettre ce sujet sur le Marquis?
En en parlant autre part... certes
Bien à vous.
Comment avions-nous pu omettre ce sujet sur le Marquis?
En en parlant autre part... certes
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le marquis de Bouillé
La nuit, la neige a écrit:Merci pour cet exposé.
J'ignorais que sa dépouille se trouvait au cimetière de Montmartre.
Ses Mémoires sont intéressants à lire, notamment si l'on s'intéresse à l'épisode de Varennes.
Oui, oui, en effet Bouillé est aux premières loges et l'un des cerveaux, en principe, de l'opération ... quoi que son récit soit bien nébuleux, pas facile à comprendre ... enfin pour moi ...
Te souviens-tu comme nous les avons maudits, Junior et lui, quand nous étions toi et moi sur les lieux !
Pour la partie des Mémoires de Bouillé relativement à Varennes, c 'est ici en full text :
Mémoire du Marquis de Bouillé sur le départ de Louis XVI ...
https://books.google.fr/books?id=H8AWAAAAQAAJ
François Claude Amour Marquis Bouillé - 1827
... extraite de ses mémoires inédits François Claude Amour Marquis Bouillé ... dit-il pas lui-même (page 55) : « Je convins secrètement avec le comte de Fersen ..
Je ne vous poste que les premières lignes, car c'est très long ...
Et puis, le lien est au-dessus .
... etc ... etc ....
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
Mme de Sabran a écrit:
François Claude Amour Marquis Bouillé - 1827
... extraite de ses mémoires inédits François Claude Amour Marquis Bouillé ... dit-il pas lui-même (page 55) : « Je convins secrètement avec le comte de Fersen ...
Je recherche le passage où Bouillé brosse le portrait de Fersen .
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
Le voici ( Merci Kermina ! ) :
II faut dire aussi, à la louange de ce favori ( Fersen ), que la décence et la tranquillité inaltérable de son maintien ne pouvaient donner prise à la malignité la plus active. Son dévouement pour la Reine, aidé de son phlegme naturel, l'avait garanti de l'ivresse de son succès, qu'il justifiait presque par une prudence et une discrétion à toute épreuve.
Il était tel enfin que devrait toujours être l'amant d'une reine.
( Tonton, pourquoi tu tousses ? )
II faut dire aussi, à la louange de ce favori ( Fersen ), que la décence et la tranquillité inaltérable de son maintien ne pouvaient donner prise à la malignité la plus active. Son dévouement pour la Reine, aidé de son phlegme naturel, l'avait garanti de l'ivresse de son succès, qu'il justifiait presque par une prudence et une discrétion à toute épreuve.
Il était tel enfin que devrait toujours être l'amant d'une reine.
( Tonton, pourquoi tu tousses ? )
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
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Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
Il me semble que ce jour est l'anniversaire de l'une de ses batailles et victoires dans les iles 26 nov 1781 à Sainte Eustache
Texte: Chantal Bouvier de Lamotte
Il était quatre heures et demie du matin ; les Français étaient éloignés de près de deux lieues du fort et des casernes, lorsqu’ils se mirent en marche au pas redoublé. À la tête des soldats, le marquis de Bouillé gravit, au milieu des ténèbres et d’un terrain hérissé de difficultés, le roc qui les séparait de la forteresse. Il donna ordre au comte de Dillon d’aller, avec les Irlandais, droit aux casernes, d’envoyer un détachement pour prendre le gouverneur dans sa maison ; au chevalier de Fresne d’escalader le fort avec une centaine de chasseurs s’il ne pouvait en forcer les portes ; et au vicomte de Damas de soutenir son attaque avec le reste des troupes.
À l’aube du jour, vers six heures, le comte de Dillon parvint aux casernes et rencontra une compagnie d’Anglais faisant l’exercice et qui, trompée par l’uniforme rouge du régiment de Dillon, les prit pour des compatriotes et les laissa approcher. Mais s’apercevant bientôt de son erreur, elle prit la fuite et se précipita du côté de la forteresse dont elle leva le pont-levis. Les Français s’attachèrent à ses pas et de Fresne parvint à s’emparer du pont-levis. Les fuyards jetèrent l’épouvante dans la forteresse, et les Anglais se croyant surpris par une armée nombreuse se rendirent à trois cent cinquante Français. Le gouverneur anglais Cockburn avait été fait prisonnier par O’Connor, officier irlandais.
Tandis que les Anglais s’étaient comportés envers les Hollandais, comme des flibustiers et des déprédateurs et méritaient qu’un sort semblable les frappât, les Français les traitèrent en vainqueurs généreux. Parmi le reste du butin fait sur les Hollandais et dont on exigea la restitution, se trouva un million en espèces caché chez le gouverneur anglais Cockburn, qu’il avait levé sur les habitants. Ce gouverneur fut accusé en Angleterre d’avoir livré la colonie. On apprit quelques temps après que des navires qu’ils avaient expédiés pour l’Angleterre, chargés des dépouilles de Saint-Eustache et escortés par le commodore Hotham, étaient tombés entre les mains de la Motte Picquet et que vendus en masse au commerce de Bordeaux, ils avaient produit huit millions.
Le vicomte de Damas, colonel d’Auxerrois et qui avait pris part à l’expédition, fut envoyé par le marquis de Bouillé à Saint-Martin dont il fit prisonnière la garnison anglaise. Saba subit la même destinée. Les Français relevèrent, dans ces trois îles, le pavillon des États-Généraux. Fitz Maurice, commandant du bataillon de Walsh, fut laissé gouverneur militaire à Saint-Eustache, et Chaber, Français né à Saint-Eustache et qui avait fourni au marquis de Bouillé les renseignements qui l’avaient guidé, reçut le gouvernement civil.
Lorsque les Martiniquais, qui ignoraient d’abord où s’était dirigé leur gouverneur et qui avaient pensé qu’il se portait au-devant de l’escadre du comte de Grasse, attendu de l’Amérique, apprirent ce nouvel exploit accompli avec tant d’audace et de célérité, ils firent éclater leur joie, et la petite flotte conquérante fut reçue au milieu d’acclamations de triomphe. Le marquis de Bouillé rentra à Fort-Royal avec près de 800 prisonniers, sans compter les femmes et les enfants. Il y trouva l’armée du comte de Grasse qui avait terminé sa glorieuse campagne de l’Amérique septentrionale.
Texte: Chantal Bouvier de Lamotte
Il était quatre heures et demie du matin ; les Français étaient éloignés de près de deux lieues du fort et des casernes, lorsqu’ils se mirent en marche au pas redoublé. À la tête des soldats, le marquis de Bouillé gravit, au milieu des ténèbres et d’un terrain hérissé de difficultés, le roc qui les séparait de la forteresse. Il donna ordre au comte de Dillon d’aller, avec les Irlandais, droit aux casernes, d’envoyer un détachement pour prendre le gouverneur dans sa maison ; au chevalier de Fresne d’escalader le fort avec une centaine de chasseurs s’il ne pouvait en forcer les portes ; et au vicomte de Damas de soutenir son attaque avec le reste des troupes.
À l’aube du jour, vers six heures, le comte de Dillon parvint aux casernes et rencontra une compagnie d’Anglais faisant l’exercice et qui, trompée par l’uniforme rouge du régiment de Dillon, les prit pour des compatriotes et les laissa approcher. Mais s’apercevant bientôt de son erreur, elle prit la fuite et se précipita du côté de la forteresse dont elle leva le pont-levis. Les Français s’attachèrent à ses pas et de Fresne parvint à s’emparer du pont-levis. Les fuyards jetèrent l’épouvante dans la forteresse, et les Anglais se croyant surpris par une armée nombreuse se rendirent à trois cent cinquante Français. Le gouverneur anglais Cockburn avait été fait prisonnier par O’Connor, officier irlandais.
Tandis que les Anglais s’étaient comportés envers les Hollandais, comme des flibustiers et des déprédateurs et méritaient qu’un sort semblable les frappât, les Français les traitèrent en vainqueurs généreux. Parmi le reste du butin fait sur les Hollandais et dont on exigea la restitution, se trouva un million en espèces caché chez le gouverneur anglais Cockburn, qu’il avait levé sur les habitants. Ce gouverneur fut accusé en Angleterre d’avoir livré la colonie. On apprit quelques temps après que des navires qu’ils avaient expédiés pour l’Angleterre, chargés des dépouilles de Saint-Eustache et escortés par le commodore Hotham, étaient tombés entre les mains de la Motte Picquet et que vendus en masse au commerce de Bordeaux, ils avaient produit huit millions.
Le vicomte de Damas, colonel d’Auxerrois et qui avait pris part à l’expédition, fut envoyé par le marquis de Bouillé à Saint-Martin dont il fit prisonnière la garnison anglaise. Saba subit la même destinée. Les Français relevèrent, dans ces trois îles, le pavillon des États-Généraux. Fitz Maurice, commandant du bataillon de Walsh, fut laissé gouverneur militaire à Saint-Eustache, et Chaber, Français né à Saint-Eustache et qui avait fourni au marquis de Bouillé les renseignements qui l’avaient guidé, reçut le gouvernement civil.
Lorsque les Martiniquais, qui ignoraient d’abord où s’était dirigé leur gouverneur et qui avaient pensé qu’il se portait au-devant de l’escadre du comte de Grasse, attendu de l’Amérique, apprirent ce nouvel exploit accompli avec tant d’audace et de célérité, ils firent éclater leur joie, et la petite flotte conquérante fut reçue au milieu d’acclamations de triomphe. Le marquis de Bouillé rentra à Fort-Royal avec près de 800 prisonniers, sans compter les femmes et les enfants. Il y trouva l’armée du comte de Grasse qui avait terminé sa glorieuse campagne de l’Amérique septentrionale.
Mr ventier- Messages : 1128
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le marquis de Bouillé
Un fidèle parmi les fidèles
Mr ventier- Messages : 1128
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Le marquis de Bouillé
Il s'est quand même bien planté en juin 1791, on n'y comprend toujours rien .
Monsieur de la Pérouse- Messages : 490
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
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