La reine Marie de Roumanie
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La reine Marie de Roumanie
Une vie de roman pour une souveraine aujourd'hui encore très respectée en Roumanie.
Marie Alexandra Victoria d’Édimbourg est pourtant née anglaise, en 1875, à Eastwell. Elle n'est pas moins que petite-fille de la reine Victoria, par son père. Sa mère est fille du Tzar Alexandre II.
Une enfance heureuse, insouciante, avec frère et soeurs, en dépit d'une instruction et éducation superficielles, ce que regrette la petite princesse, déjà volontaire, curieuse et décidée. Devenue une belle jeune femme, Marie devient également une pièce non négligeable sur l'échiquier des mariages diplomatiques. Le futur Georges V tombe amoureux d'elle, la demande même en mariage mais les deux mères des amoureux, qui ne s'apprécient guère, font capoter le projet. De plus, les liens du sang entre les deux tourtereaux (ils sont cousins) sont mal vus. De son côté, Carol Ier de Roumanie cherche une épouse pour son neveu et héritier, Ferdinand. Marie l'intéresse donc, d'autant plus que le souverain voudrait apaiser les tensions grandissantes entre la Roumanie et la Russie, en froid au sujet de la Bessarabie. Et comme Marie est liée à la famille du Tzar... Le 10 janvier 1893, le couple est uni, bien que Marie n'ait pas même 20 ans. Le témoin ? L'empereur Guillaume II d'Allemagne, rien de moins. Voilà Marie en route vers son nouveau royaume, par train, via Vienne où on ne reste que le temps d'une valse, les relations entre l'empire et la Roumanie n'étant pas au beau fixe. A son arrivée dans son nouveau royaume inconnu, Marie est accueillie chaleureusement. C'est le début d'un lien très fort.
Les choses commencent mal pourtant... Les deux époux ne s'apprécient guère et, même s'ils font des efforts, le coeur n'y est pas. Marie écrira bien plus tard : " Quel gâchis d'avoir perdu tant d'années de notre jeunesse juste pour apprendre à vivre ensemble ! " Malgré tout, une complicité certaine se tisse au fil du temps entre eux. Ces deux-là ne seront pas des amoureux mais des amis, leur complicité renforcée par de nombreux enfants. Fougueuse, décidée, jeune et vive, Marie supporte mal l'ennui accablant de la cour roumaine, sclérosée et tenue d'une main de fer par son royal beau-père. On s'ennuie ferme à Bucarest et le poids très lourd de la religion orthodoxe pèse sur Marie (nous verrons plus loin ce qu'elle en pensait réellement). L'ennui, un mari qu'elle n'aime pas... La jeune femme s'intéresse alors à son peuple, aux paysans, au folklore roumain, elle voyage beaucoup à travers le pays et à l'étranger. Elle apprend très vite le roumain, ce que le peuple apprécie. Ce qui n'empêche pas la princesse de passer l'hiver sur la Riviera française avec la famille impériale russe. Chez elle, elle aime la campagne, s'y promène avec ses enfants avec lesquels elle cueille des fleurs... Elle apprécie beaucoup le château de Peles (visite conseillée) :
Image : besthqwallpapers.com
C'est à cette époque que Marie rencontre celui qui sera son amant et sans doute le père de certains de ses enfants, le lieutenant Gheorghe Cantacuzène. Prince roumain, pas vraiment beau, il est néanmoins drôle, enjoué, remarquable cavalier et plaisant. Ils s'aiment mais lorsque leur relation devient publique, la princesse y met un terme. Pas rancunier, son époux lui offre le château de Pelisor (autre visite conseillée) :
Image : viator.com
En 1907, une révolte de paysans roumains est violemment réprimée. Marie, informée sur le tard, s'émeut et par solidarité, commence à se vêtir en vêtements traditionnels, aussi bien en privé qu'en public. En 1913, la Roumanie entre en guerre contre la Bulgarie, aux côtés de la Grèce. Marie se rend alors au chevet des blessés, visite les hôpitaux, réconforte les blessés et y trouve quasiment une raison de vivre.
1914. La Première Guerre Mondiale éclate. C'est juste avant que, le roi Carol mourant, Marie et Ferdinand montent sur le trône. Toujours aussi volontaire et fougueuse, Marie impose son style et fait bouger les lignes. Très aimée par le peuple, la nouvelle souveraine impose son tempo et les ministres comprennent vite que c'est elle qui décide. Elle pousse notamment son époux à rejoindre le camp des Alliés, rompant avec la neutralité affichée du royaume. Le 27 août, la Roumanie entre en guerre contre l'empire Austro-Hongrois. Marie quitte alors la cour : s'habillant chaque jour en infirmière, elle visite inlassablement les hôpitaux, travaille comme infirmière volontaire pour la Croix-Rouge, lève des fonds pour les malades, les médecins... A la gare, elle accueille personnellement les blessés de retour du front à leur descente de train, les prend en charge, veille à leur confort... Le peuple l'aimait, il l'adore désormais.
Les mauvaises nouvelles se succèdent pourtant : Marie perd son plus jeune fils de la fièvre typhoïde. Anéantie, la souveraine doit de surcroît fuir Bucarest menacée puis occupée par les troupes allemandes. Elle se démène pourtant, continue la lutte, obtenant même un appui financier des américains. La Révolution russe, la mort de la famille du Tzar, lui portent un coup terrible. " Est-ce que les choses pourront un jour redevenir comme avant ? " écrit-elle. Elle continue à se battre, délaissant un époux fragile et totalement dépassé. Elle devient " le seul homme de Roumanie ". La fin de la guerre est un soulagement immense.
Les négociations de paix commencent et la reine entend bien y prendre part. Elle caresse le rêve d'une "Grande Roumanie" et n'hésite pas à se rendre personnellement à Paris, accompagnée de ses filles, au grand déplaisir de Clémenceau, qui n'apprécie pas trop cette souveraine directe, volontaire et franche. Mais très vite, elle parvient à amadouer " le Tigre ". Les parisiens l'accueillent chaleureusement, les diplomates beaucoup moins... Choqués de voir la souveraine congédier ses ministres et prendre la direction directe des négociations, ils s'attirent cette réplique : " Qu'à cela ne tienne, vous n'aurez qu'à vous habituer à m'accepter avec les défauts de mes vertus." Résultat concluant : la Grande Roumanie devient réalité.
Tournée diplomatique, mariages princiers de ses enfants, petits-enfants, traités... Marie tisse sa toile, construit progressivement cette Grande Roumanie dont elle est couronnée reine avec faste (et avec son époux) en 1921. La reine troque sa légendaire tenue d'infirmière pour une toilette fastueuse et une collection de bijoux et pierreries somptueuse, sans oublier une couronne d'or massif à pendentifs digne d'une impératrice de Byzance. Un banquet bien pourvu est offert à 20 000 paysans tandis que tonne le canon et les feux d'artifice.
C'est alors qu'à la surprise générale, le fils héritier du couple, Carol, renonce à tous ses droits au profit de son jeune fils Michel. En 1927, alors que la souveraine rentre d'un voyage diplomatique aux USA, Ferdinand, le falot et doux époux, le complice, l'ami, meurt dans ses bras, terrassé par un cancer des intestins après une douloureuse agonie. " Je suis si fatigué..." sont ses derniers mots. La reine est fortement éprouvée par la perte de cet homme qu'elle n'aimait pas comme mari mais qui restait un pilier de sa vie.
Son petit-fils Michel devient donc le nouveau roi suite au retrait de son père, Carol, parti mener sa vie avec sa maîtresse, et Marie prend la tête du Conseil de Régence. Mais bientôt, alors qu'elle se trouve à l'étranger, voilà que son fils aîné Carol débarque et, ayant visiblement changé d'avis, décide de récupérer son trône. Situation ubuesque où Carol finit par usurper le trône de son propre fils mineur pour devenir Carol II ! Les retrouvailles sont orageuses, la mère et le fils en viennent vite à s'opposer, Carol II tente même de détruire l'attachement des roumains pour la souveraine, à coups de calomnies et rumeurs insidieuses. La souveraine tient bon mais, viellissante et fatiguée, se retire au château de Bran (à visiter absolument) :
Image : pinterest.fr
Des trois châteaux que possède la reine, Peles, Pelisor et Bran, ce dernier, où Dracula aurait vécu et qui lui a été offert par les seigneurs de Transylvanie, reste son préféré (et des trois que j'ai visité lors de mon voyage en Bulgarie-Roumanie, c'est également mon préféré. Touristique à mort par contre, entre le mythe Dracula et celui de la reine, c'est Disneyland, enfin bon...). Marie aime cette forteresse farouche perdue dans les montagnes et surplombant de profondes forêts où la souveraine, profondément romantique, rêve et s'évade, passionnée de folklore et de mythes. N'y a -t-elle pas découvert, un jour de 1927, alors qu'elle jouait avec ses dames, un passage secret partant du château pour déboucher au coeur de la forêt ? Très spirituelle, voire mystique, la reine s'y converti en secret à la foi Baha'ie, une mouvance mystique dérivée du soufisme, religion syncrétique, monothéiste, à vocation universelle, professant " l'unité spirituelle de l'humanité ". Marie finit par proclamer officiellement sa foi, au mépris du scandale et du qu'en dira-t-on et aujourd'hui encore, les fidèles de cette religion la considèrent avec un énorme respect.
1937. Marie tombe malade, d'un cancer du pancréas ou du foie. Elle fond, littéralement, elle ne tient plus debout, ne peut même plus tenir un simple stylo... On l'envoie se reposer en Italie, en Allemagne, mais rien n'y fait. La battante ne se fait pas d'illusions et demande à rentrer en Roumanie pour y mourir. Elle refuse l'avion spécial et médicalisé que lui offre... Hitler (!) et regagne son royaume en train. Juste à temps pour y mourir, au château de Pelisor, en 1938. Son corps est alors exposé et les gens du peuple se bousculent pour venir s'incliner devant la dépouille de la souveraine. Une foule innombrable de paysans et d'ouvriers piétine des heures durant pour rendre un dernier hommage à la reine. Selon son voeu, son coeur est placé dans un coffret en or orné des emblèmes des provinces roumaines et transféré au château de Bran. En 2015, en grande pompe, le coeur de la reine Marie est envoyé à Pelisor.
Dernière édition par Calonne le Mar 01 Juin 2021, 21:56, édité 1 fois
Calonne- Messages : 1186
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La reine Marie de Roumanie
Quelle vie tumultueuse et édifiante ! ... une ambiance familiale effarante ... mais Marie tient bon dans toutes les tempêtes .
Merci, mon cher Calonne, pour cette nouvelle fresque comme toujours si bien écrite, palpitante et illustrée .
Les colombages obliques de ces châteaux roumains me rappellent l'Alsace.
Or donc, tu écris :
Cela me passionne parce que figure-toi que dernièrement ( je pense que c'était pendant les vacances de printemps parce que j'avais mes tout petits à la maison ) , nous avons été complètement effarés par une discussion dans l'excellente émission d'ARTE Vox Pop - Info et société de Nora Hamadi ( chaque dimanche à 20h05 )
Le thème : Religion : ennemie de la science ?
Les enquêtes de Vox Pop nous ont emmenés, entre autres ... en Roumanie où nous avons découvert, sidérés, l'essor de la médecine chrétienne - Autant dire que la religion est non seulement prégnante mais prend le pouvoir dans tous les domaines y compris scientifique dont elle bat en brèche les données les plus basiques .
Enfin bref, cette résurgence superstitieuse ( qui est l'une des caractéristiques de l'après-communisme ) nous a laissés sur les fesses ...
Je ne sais pas si tu peux retrouver cela https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014035/vox-pop/
Merci, mon cher Calonne, pour cette nouvelle fresque comme toujours si bien écrite, palpitante et illustrée .
Les colombages obliques de ces châteaux roumains me rappellent l'Alsace.
Or donc, tu écris :
Qu'est-ce que c'est que cette foi Baha'ie ?!Calonne a écrit:Très spirituelle, voire mystique, la reine s'y converti en secret à la foi Baha'ie, une mouvance mystique dérivée du soufisme, religion syncrétique, monothéiste, à vocation universelle, professant " l'unité spirituelle de l'humanité ". Marie finit par proclamer officiellement sa foi, au mépris du scandale et du qu'en dira-t-on et aujourd'hui encore, les fidèles de cette religion la considèrent avec un énorme respect.
Cela me passionne parce que figure-toi que dernièrement ( je pense que c'était pendant les vacances de printemps parce que j'avais mes tout petits à la maison ) , nous avons été complètement effarés par une discussion dans l'excellente émission d'ARTE Vox Pop - Info et société de Nora Hamadi ( chaque dimanche à 20h05 )
Le thème : Religion : ennemie de la science ?
Les enquêtes de Vox Pop nous ont emmenés, entre autres ... en Roumanie où nous avons découvert, sidérés, l'essor de la médecine chrétienne - Autant dire que la religion est non seulement prégnante mais prend le pouvoir dans tous les domaines y compris scientifique dont elle bat en brèche les données les plus basiques .
Enfin bref, cette résurgence superstitieuse ( qui est l'une des caractéristiques de l'après-communisme ) nous a laissés sur les fesses ...
Je ne sais pas si tu peux retrouver cela https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014035/vox-pop/
Dernière édition par Mme de Sabran le Mar 01 Juin 2021, 23:10, édité 1 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La reine Marie de Roumanie
Le Bahaïsme est une religion abrahamique (qui réunit les trois religions du livre, toutes revendiquant l'héritage d'Abraham) et monothéiste.
Les membres de cette communauté se décrivent comme les adhérents d’une "religion mondiale indépendante". Elle est fondée par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (1817-1892) en 1863.
D'après Tatie Wikie, le but de son fondateur était de donner naissance à une religion mondiale qui représenterait le "couronnement de toutes les religions ayant jusqu’alors existé" et serait sur terre la pierre angulaire d’un royaume de paix, de justice, de liberté et d’humanité (vaste programme...).
Les baha’i croient en un dieu unique et éternel, créateur de toutes choses. Ils pensent que Dieu est intemporel et n’a ni commencement, ni fin. Ils le décrivent comme un "Dieu inconnaissable, inaccessible, source de toute révélation, éternel, omniscient, omniprésent et tout puissant". Les enseignements baha’i déclarent que Dieu est bien trop grand pour que les humains puissent l’appréhender, ni en créer une image complète et précise.
Parmi les grands concepts :
- Paix universelle
- Egalité hommes-femmes
- Refus des préjugés de toutes sortes
- Harmonie entre science et religion
- Education universelle
La reine aurait eu connaissance de ce courant en rencontrant des turcs bektachis (ordre religieux ésotérique et mystique) lors d'un voyage en Bulgarie. Plus tard, elle rencontrera Martha Root, une américaine professeure itinérante de la foi Baha'i, qui a certainement eu une grande influence sur elle. Mélange assez saisissant entre Europe de l'Est, Orient, foi orthodoxe, mysticisme...
Pour l'anecdote, lors de son premier accouchement en 1893, la reine demande l'utilisation du chloroforme pour diminuer les douleurs, mais les docteurs et prêtres sont réticents à accepter, croyant que "les femmes doivent payer par leur douleur le péché d'Eve"... Son royal beau-père finira par céder mais nul doute que la future reine n'avait guère apprécié cette chape religieuse qui imprégnait la cour roumaine de l'époque.
Quant à son activité diplomatique à Paris, suite à la fin de la Première Guerre Mondiale, elle fût couronnée par la Croix de Guerre qui lui fût remise par l'ambassadeur de France à son retour chez elle.
Pour ce qui est de ses bijoux et pierreries, ils disparurent majoritairement lors de la Révolution Russe : pendant la guerre, alors que les troupes allemandes approchaient de Bucarest et que la cour s'apprêtait à fuir, la reine aurait transféré ses bijoux à Moscou pour les mettre en sécurité. Mais elle n'avait pas prévu la Révolution... On se doute que les fabuleux diadèmes et joyaux ne furent pas perdus pour tout le monde...
Ses diadèmes et bandeaux ornés de cabochons étaient réputés. Sur la plupart, les cabochons d'émeraude ou de saphir étaient détachables et pouvaient alors être portés en broche.
Les membres de cette communauté se décrivent comme les adhérents d’une "religion mondiale indépendante". Elle est fondée par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (1817-1892) en 1863.
D'après Tatie Wikie, le but de son fondateur était de donner naissance à une religion mondiale qui représenterait le "couronnement de toutes les religions ayant jusqu’alors existé" et serait sur terre la pierre angulaire d’un royaume de paix, de justice, de liberté et d’humanité (vaste programme...).
Les baha’i croient en un dieu unique et éternel, créateur de toutes choses. Ils pensent que Dieu est intemporel et n’a ni commencement, ni fin. Ils le décrivent comme un "Dieu inconnaissable, inaccessible, source de toute révélation, éternel, omniscient, omniprésent et tout puissant". Les enseignements baha’i déclarent que Dieu est bien trop grand pour que les humains puissent l’appréhender, ni en créer une image complète et précise.
Parmi les grands concepts :
- Paix universelle
- Egalité hommes-femmes
- Refus des préjugés de toutes sortes
- Harmonie entre science et religion
- Education universelle
La reine aurait eu connaissance de ce courant en rencontrant des turcs bektachis (ordre religieux ésotérique et mystique) lors d'un voyage en Bulgarie. Plus tard, elle rencontrera Martha Root, une américaine professeure itinérante de la foi Baha'i, qui a certainement eu une grande influence sur elle. Mélange assez saisissant entre Europe de l'Est, Orient, foi orthodoxe, mysticisme...
Pour l'anecdote, lors de son premier accouchement en 1893, la reine demande l'utilisation du chloroforme pour diminuer les douleurs, mais les docteurs et prêtres sont réticents à accepter, croyant que "les femmes doivent payer par leur douleur le péché d'Eve"... Son royal beau-père finira par céder mais nul doute que la future reine n'avait guère apprécié cette chape religieuse qui imprégnait la cour roumaine de l'époque.
Quant à son activité diplomatique à Paris, suite à la fin de la Première Guerre Mondiale, elle fût couronnée par la Croix de Guerre qui lui fût remise par l'ambassadeur de France à son retour chez elle.
Pour ce qui est de ses bijoux et pierreries, ils disparurent majoritairement lors de la Révolution Russe : pendant la guerre, alors que les troupes allemandes approchaient de Bucarest et que la cour s'apprêtait à fuir, la reine aurait transféré ses bijoux à Moscou pour les mettre en sécurité. Mais elle n'avait pas prévu la Révolution... On se doute que les fabuleux diadèmes et joyaux ne furent pas perdus pour tout le monde...
Ses diadèmes et bandeaux ornés de cabochons étaient réputés. Sur la plupart, les cabochons d'émeraude ou de saphir étaient détachables et pouvaient alors être portés en broche.
Image : bijoussimo.centerblog.net
Calonne- Messages : 1186
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La reine Marie de Roumanie
Calonne a écrit:
D'après Tatie Wikie, le but de son fondateur était de donner naissance à une religion mondiale qui représenterait le "couronnement de toutes les religions ayant jusqu’alors existé" et serait sur terre la pierre angulaire d’un royaume de paix, de justice, de liberté et d’humanité (vaste programme...).
Ce serait là une manière de religion idéale si, par-dessus le marché, elle posait sur le mécréant un regard bienveillant.
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Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La reine Marie de Roumanie
Comment fut la suite de la Reine et l'attachement à l'axe de la Roumanie ?
Mr ventier- Messages : 1148
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 59
Localisation : Rouen normandie
Re: La reine Marie de Roumanie
Le triomphe de Marie se situe clairement après la Première Guerre Mondiale : elle récolte le fruit de ses efforts et d'une guerre douloureuse avec la création de la "Grande Roumanie". Un vaste ensemble social, ethnique, linguistique et culturel dont elle et son époux deviennent souverains donc en 1921.
Dans le détail :
- 1918 : union au Vieux Royaume de la Bessarabie, de la Bucovine, de la Transylvanie, du Maramureș, de la Crișana et du Banat.
- 1920 : ratification des traités reconnaissant ces rattachements.
Les voisins immédiats, eux, apprécient beaucoup moins...
Mais la popularité de Marie chute pendant le Conseil de Régence sous le "règne" de son petit-fils Michel et, on l'a vu, quand elle entre en conflit avec son fils Carol qui décide de revenir au pays. Ils divergent en politique et elle n'apprécie pas les frasques de son fils (maîtresse détestée, dépenses dans les casinos, vie agitée...). Une opposition au roi se forme avec l'apparition de la Garde de Fer, un mouvement fasciste roumain soutenu par les Nazis et l'Italie de Mussolini. On parle de projet de coup d'état, un ministre est assassiné, le roi tente de détruire l'attachement populaire de sa mère, des rumeurs empoisonnées, des calomnies, circulent... Au milieu de tout ça, Marie, fatiguée, navigue à vue et c'est une période trouble où on ne sait pas trop qui fait quoi...
La Grande Roumanie ne survivra pas à la Seconde Guerre Mondiale : en 1939, les futurs Alliés lui garantissent bien leur protection et soutien mais la défaite de la France laisse la Grande Bretagne seule et cette dernière a alors d'autres problèmes... Russie et Allemagne (encore alliées pour un temps) donnent 48 heures à la Roumanie pour évacuer plusieurs territoires gagnés autrefois. En 1940, c'est la moitié de la Transylvanie qui est enlevée et d'autres territoires suivront. La Grande Roumanie n'existe plus.
La reine n'aurait sans doute pas supporté de voir démantelée et détruite l'oeuvre de sa vie...
Dans le détail :
- 1918 : union au Vieux Royaume de la Bessarabie, de la Bucovine, de la Transylvanie, du Maramureș, de la Crișana et du Banat.
- 1920 : ratification des traités reconnaissant ces rattachements.
Les voisins immédiats, eux, apprécient beaucoup moins...
Mais la popularité de Marie chute pendant le Conseil de Régence sous le "règne" de son petit-fils Michel et, on l'a vu, quand elle entre en conflit avec son fils Carol qui décide de revenir au pays. Ils divergent en politique et elle n'apprécie pas les frasques de son fils (maîtresse détestée, dépenses dans les casinos, vie agitée...). Une opposition au roi se forme avec l'apparition de la Garde de Fer, un mouvement fasciste roumain soutenu par les Nazis et l'Italie de Mussolini. On parle de projet de coup d'état, un ministre est assassiné, le roi tente de détruire l'attachement populaire de sa mère, des rumeurs empoisonnées, des calomnies, circulent... Au milieu de tout ça, Marie, fatiguée, navigue à vue et c'est une période trouble où on ne sait pas trop qui fait quoi...
La Grande Roumanie ne survivra pas à la Seconde Guerre Mondiale : en 1939, les futurs Alliés lui garantissent bien leur protection et soutien mais la défaite de la France laisse la Grande Bretagne seule et cette dernière a alors d'autres problèmes... Russie et Allemagne (encore alliées pour un temps) donnent 48 heures à la Roumanie pour évacuer plusieurs territoires gagnés autrefois. En 1940, c'est la moitié de la Transylvanie qui est enlevée et d'autres territoires suivront. La Grande Roumanie n'existe plus.
La reine n'aurait sans doute pas supporté de voir démantelée et détruite l'oeuvre de sa vie...
Calonne- Messages : 1186
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La reine Marie de Roumanie
Calonne a écrit:Une opposition au roi se forme avec l'apparition de la Garde de Fer, un mouvement fasciste roumain soutenu par les Nazis et l'Italie de Mussolini.
... des alliés puants qui ternissent l'image de Marie. Dommage ...
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Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La reine Marie de Roumanie
Merci pour la partie finale
Mr ventier- Messages : 1148
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 59
Localisation : Rouen normandie
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