Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
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Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Lecréateur a écrit:
D’après l’histoire officielle le tsar Alexandre Ier de Russie est mort en 1825... mais en réalité il se serait retiré en Sibérie pour y vivre en ermite encore longtemps C'est là un thème constant et récurrent en Russie : ni vu ni connu un tsar ou un prince se retire du monde... et ou bien on ne sait plus du tout ce qu’il est devenu, ce qui peut entretenir une légende appelée à durer éternellement; ou bien après un certain temps, qui peut aussi durer, il refait brusquement surface pour ressusciter et entraîner des foules énormes qui défient le pouvoir. Ainsi en 1773 un certain cosaque (Pougatchov), disant qu’il était le tsar Pierre III que l’histoire officielle s’était empressée d’enterrer en 1762, se retrouva à la tête de la plus grande révolte populaire survenue en Europe au XVIIIe siècle, que Catherine II eut de la peine à mater. Bien plus près de nous, au XXe siècle, un grand duc de la famille impériale russe fut assassiné selon l’histoire officielle, mais bien après sa disparition très énigmatique on signala en Russie plusieurs inconnus qu’on prenait pour le grand-duc, dont entre autres un moine mort en 1971 : Seraphim Pozdeevy, appartenant à une «Eglise des catacombes» non reconnue évidemment par l’Eglise russe orthodoxe. Qui fut ce grand-duc de Russie ?
Dominique Poulin a écrit:
.... Au hasard, le grand-duc Michel de Russie, frère cadet de Nicolas II, donc l'éphémère tsar d'un jour sous le nom de Michel II ?
Michel Alexandrovitch Romanov, Михаил Александрович ( Micha ) pour les intimes , cinquième des six enfants et quatrième fils du tsar Alexandre III de Russie et de son épouse née Dagmar de Danemark (Maria Fédorovna), est le frère cadet du tsar Nicolas II de Russie.
Cette photographie de la famille du tsar Alexandre III (1845−1894) fut prise un an environ avant sa mort des suites d'une néphrite. Nous voyons l'impératrice Marie Fedorovna (1866−1928), debout derrière elle le futur Nicolas II (1868−1918), le grand-duc Georges Alexandrovitch (1871−1899), la grande-duchesse Xenia Alexandrovna (1875−1960), la grande-duchesse Olga Alexandrovna (1882−1918) et, assis par terre en tailleur, Michel Alexandrovitch .
Micha est un enfant intelligent, fin et sensible; il a une prédilection pour l'Histoire et considère celle de la Russie comme une chronique familiale des Romanov. Fils préféré de ses parents, il est choyé, d'un caractère joyeux, facétieux, insouciant. Il est doté d'une bonne santé et gagne aisément les coeurs . Tout lui sourit. Il est particulièrement proche de sa petite soeur Olga qui le surnomme son " cher Floppy ". Un précepteur suisse, Ferdinand Thormeyer, auquel il est très attaché, lui enseigne la langue et la littérature française. L'éducation artistique des enfants est assurée par le peintre, membre de l'Académie de Saint-Petersbourg, Kyrill Lemokh . Plus tard Micha, qui adore la musique, se liera d'amitié avec Serge Rachmaninov. En attendant cela, toute la marmaille partage une enfance heureuse et protégée dans le vaste palais de Gatchina situé à quelques verstes de Saint-Petersbourg. .
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4401-le-palais-de-gatchina-en-russie?highlight=gatchina
En 1899, lors d'une visite de sa famille en Grande-Bretagne, Michka se fait tatouer un dragon sur le bras !
Mais en 1899, cette vie d'insouciance prend fin, lorsque son frère aîné, le grand-duc Georges, meurt de la tuberculose. Le grand-duc Michel devient le premier dans l'ordre de succession au trône. C'est bien à son corps défendant car il n'a nullement envie de ceindre la couronne impériale. Cette perspective l'épouvante. A vingt ans, le voici l'héritier présomptif de son frère Nicolas II jusqu'à la naissance du tsarévitch en 1904.
Ouf !
Il écrit alors :
Je remercie Dieu de m'avoir libéré de ce titre dont j'ai la charge depuis des années .
Le grand-duc avait commencé sa carrière militaire en 1884 et servi de 1897 à 1900 dans la 5e batterie d'un régiment d'artillerie à cheval de la Garde, de 1902 à 1904, dans le régiment Préobrajensky. Il est transféré, en 1904, dans un régiment de cuirassiers de la Garde. De 1909 à 1911, il commande le 17e régiment de hussards de Tchernigov. En avril 1911, il est nommé commandant en chef d'un régiment de cavalerie de la Garde impériale.
À cette époque, il a souvent un rôle de représentation pour suppléer à son frère. Il remplace à maintes reprises le tsar Nicolas II à des mariages, des obsèques, dont ceux de la reine Victoria le 2 février 1901, ou de " l'Oncle de l'Europe ", le roi Édouard VII en 1910.
En 1902, Michel Alexandrovitch est chargé par Nicolas II de faire visiter au président de la république française, Emile Loubet, une dizaine des plus belles villes russes. C'est à cette occasion que Loubet offre à la tsarine le fameux portrait en tapisserie de Marie-Antoinette .
https://marie-antoinette.forumactif.org/t87p25-marie-antoinette-et-ses-enfants-par-elisabeth-vigee-le-brun-1787#168454
Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha
La même année, il s'éprend de la princesse Béatrice d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg et Gotha (fille d'Alfred d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg-Gotha et de Maria Alexandrovna de Russie). " Baby Bee " a dix-huit ans. Elle est ravissante ! Béatrice n'est que le premier des amours contrariés du grand duc ... Tout feu tout flamme, il veut épouser la princesse, mais en vertu des lois de l'Église orthodoxe qui prohibe les mariages entre cousins au premier degré, le sien avec Béatrice est impossible. Micha, la mort dans l'âme, doit mettre fin à sa relation avec la princesse.
En 1904, la naissance du tsarévitch avait éloigné le grand-duc Michel du trône, mais quand on découvrit que le tsarévitch était atteint d'une maladie congénitale grave, l'hémophilie, la question du mariage du grand-duc et de l'avenir de la dynastie revint, pressante.
La princesse Patricia de Connaught
------------------------ Ces photos anciennes sont de petites oeuvres d'art, vraiment !
petite-fille de la reine Victoria, troisième et dernier enfant du prince Arthur de Connaught et Strathearn et de la princesse Louise-Marguerite de Prusse ( pour la petite histoire , sa sœur Margaret de Connaught épousera en 1905 le prince royal de Suède Gustave-Adolphe ) est alors pressentie pour épouser le grand-duc Michel.
J'ignore pourquoi ce projet capota ...
Alexandra Kossikovskaïa dite Dina
-------------------------------------------------- ( pas trouvé de tableau, ni photo ... )
En 1904, nouvelle rencontre amoureuse pour Michka ! Alexandra Kossikovskaïa répond aussi au petit nom de " Dina ". La belle est dame d'honneur de sa sœur, la grande duchesse Olga. Amour partagé . Partagé , certes, mais ancillaire. Le grand-duc se présente pourtant à son frère aîné Nicolas II et sollicite la permission d'épouser Dina. Elle lui est refusée net : bien que noble, Dina n'est pas de sang royal. C'est un prétexte. La vraie raison : un mariage morganatique contraindrait Michel à renoncer à ses droits au trône.
Le grand-duc ( sans doute excédé, à la longue, de tous ces échecs amoureux ) tente alors d'épouser Alexandra loin de Saint-Pétersbourg, ni vus ni connus, mais ils échouent. Ils veulent fuir ensemble à l'étranger , ils en sont empêchés. Michel finit par capituler et Alexandra choisit de s'exiler en Angleterre pour ne jamais revenir.
Au cours de ses multiples voyages à l'étranger, le grand-duc Michel avait appris à apprécier la culture britannique : ses passions étaient celles de l'élite anglaise de ce début du XXème siècle. C'est un excellent cavalier qui se passionne en plus pour les automobiles comme son cousin le kronprinz Guillaume de Prusse. Il aime également les animaux et se passionne pour le sport et les courses de chevaux. Au cours des années où il était l'héritier du trône de Russie, il vivait au palais de Gatchina situé près du quartier-général du régiment Préobrajensky dont il était commandant. C'est dans ce petit village que le grand-duc rencontre sa future épouse Natalia Sergueïevna Cheremetievskaïa.
Natalia Cheremetievskaïa
En décembre 1907, Michel Alexandrovitch s'éprend de Natalia Cheremetievskaïa. Elle est la fille de Sergueï Alexandrovitch Cheremetievski, gentilhomme héréditaire et avocat à Moscou. Natalia Sergueïevna Cheremetievskaïa, femme très élégante aux manières raffinées, que sa grande beauté place parmi les plus belles femmes de la société russe de ce début du XXème siècle, était âgée de 16 ans quand, en 1902, elle épousa Sergueï Ivanovitch Mamontov, pianiste accompagnateur à l'opéra Mamontov puis au théâtre du Bolchoï, dont elle avait eu une fille un an plus tard. Natalia jugeant son époux « socialement ennuyeux » avait divorcé en 1905 pour épouser son ami d'enfance et amant, Vladimir Erikovitch von Wulfert, lieutenant des Cuirassiers Bleus de la Garde impériale.. Or, voici que cet officier de cavalerie servait sous les ordres du grand-duc Michel de Russie ! ... c'est le coup de foudre. Très vite, ils deviennent inséparables.
Le capitaine Wulfert, complaisant, tolère un ménage à trois puis accepte de bonne grâce le divorce, afin de permettre à Natalia d'épouser Michel. Encore faut-il à nos tourtereaux obtenir l'autorisation du tsar ... Dans une lettre adressée à son frère Nicolas II, Micha sollicite donc la permission d'épouser celle qu'il aime. Nicolas II hallucine ! Non seulement Natalia n'est pas issue d'une famille aristocratique mais, pour aggraver son cas, c'est une femme divorcée remariée !
Il est hors de question pour lui de consentir à ce mariage.
La jeune femme est envoyée en Europe, tandis que le grand-duc reçoit un commandement à Oriol. Les amants correspondent par lettres ou télégrammes, mais leur séparation devenant trop insupportable, pendant quelque temps ils s'installent ensemble et, en août 1910, Natalia donne naissance à un fils, Georges, prénommé comme le grand frère que Michel avait perdu en 1899.
Le divorce entre Natalia Cheremetievskaïa et son mari n'étant pas encore officiellement prononcé, le jeune garçon est enregistré comme « Georges Wulfert » par l'état civil. Nicolas II accepte finalement de faire changer l'acte de naissance et de légitimer l'enfant qui devient Georges Mikhaïlovitch Brassov (Brassov était le nom que le grand-duc Michel utilisait lorsqu'il désirait rester incognito et venait de sa propriété de Brassovo).
En 1912, après une promenade dans la forêt polonaise de Spała, le petit tsarévitch, blessé, est victime d'une hémorragie interne. Rapidement, ses forces déclinent. Une douleur insupportable le fait hurler et il refuse de s'alimenter. La fièvre ne cessant de monter, on le croit à l'agonie.
Michel s'affole, car si son neveu vient à mourir, il se retrouvera à nouveau premier dans la ligne de succession. Or il est inconcevable pour lui que sa maîtresse ne soit pas à ses côtés. L'impératrice-mère Marie Fiodorovna tente de raisonner son fils cadet, en vain. En désespoir de cause, une rencontre est organisée, au Danemark, entre l'impératrice douairière et Natalia. Rien n'y fait. La jeune-femme refuse, comme la famille impériale le lui demande, de se séparer du grand-duc.
Comme il est en somme toujours célibataire, Micha craint que son frère ne le marie d'autorité à une princesse de son choix ! Bravant tous les interdits, il se résout à épouser morganatiquement Natalia. Le couple se marie en secret dans une église orthodoxe serbe de Vienne, le 16 octobre 1912, contre la volonté de l'empereur.
Nicolas II est mis devant le fait accompli .
L'union du grand-duc Michel avec Natalia Cheremetievskaïa ne peut en aucun cas être annulée par les autorités de l'Église orthodoxe russe ou par les tribunaux russes impériaux. Elle est considérée par la famille impériale comme une lâcheté et une trahison. Nicolas II retire à son frère ses droits de succession au trône, ses commandements dans l'armée impériale, ainsi que ses biens, et le chasse purement et simplement.
L'année 1912 voit le jeune couple quitter la Russie. Ils voyagent, descendent dans de grands hôtels en Italie, en France puis en Angleterre. Cette vie nouvelle auprès de son épouse transforme le grand-duc. Il devient un homme mûr, posé. En Angleterre, le couple coule des jours heureux. Natalia Sergueïevna organise des réceptions où elle reçoit la fine fleur du royaume britannique et le grand-duc se lance dans les affaires.
Quelque temps plus tard, le grand-duc demandant à l'empereur d'accorder à son épouse le titre d'épouse morganatique et à son fils Georges le titre de comte Brassov. Nicolas II n'accède qu'à la seconde requête.
Les deux frères ne se reverront qu'au début de la Première Guerre mondiale.
A SUIVRE ( si vous le voulez bien ) , la Première Guerre mondiale.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, Gavrilo Princip, un nationaliste serbe originaire de Bosnie, assassine le prince François-Ferdinand d'Autriche et son épouse. L'Autriche-Hongrie pose un ultimatum à l'encontre du royaume de Serbie, en accord avec son allié allemand. Il est rejeté. L 'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Ce conflit pourtant tellement local provoque l'activation d'un jeu d'alliances entre les grandes puissances européennes .
La guerre qui en résulte oppose essentiellement deux grandes alliances : la Triple-Entente (ou « Alliés ») et l'alliance formée par les Empires centraux.
La Triple-Entente est composée de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, et des empires coloniaux que ces États contrôlent. Plusieurs autres États se joignent à cette coalition.
Les Empires centraux sont l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, et les colonies qu'elles contrôlent. L'Empire ottoman les rejoint en octobre 1914, suivi un an plus tard du royaume de Bulgarie.
À l'entrée de la Russie dans la Première Guerre mondiale, Michel Alexandrovitch demande au tsar la permission de rentrer en Russie avec son épouse et son fils. Ils s'installent à nouveau au palais de Gatchina.
Grâce à l'intervention de son ami, le général Illarion Vorontsov-Dachkov, vice-roi du Caucase russe, Michka obtient le grade de général de division en août 1914 et commande la Division indigène de cavalerie caucasienne (surnommée la Division sauvage) formée de musulmans du Caucase, Tchétchènes, Tcherkesses et du Daghestan.
La Division sauvage (en russe : Дикая дивизия) est une unité de cavalerie de l'armée impériale russe qui existe de 1914 à 1918 pendant la Première Guerre mondiale. Considérée comme une unité d'élite, elle regroupe des volontaires issus des peuples musulmans de la vice-royauté du Caucase russe. Elle sera dissoute après la révolution d'Octobre 1917. Certains de ses membres passeront alors au service de l'Empire ottoman dans le cadre de l'armée islamique du Caucase ou intègreront les Armées blanches pendant la guerre civile russe.
Le grand-duc Michel Alexandrovitch (debout au centre) est entouré des officiers de la Division sauvage, 1914.
(Sous-titre, pour ceux d'entre vous qui ne maîtrisent le russe qu'approximativement : )
Nombre de militaires russes considèrent ce commandement confié à Micha comme une punition. Néanmoins, le grand-duc à la tête de son armée hétéroclite se distingue sur les champs de bataille et obtient l'ordre de Saint-Georges. Contrairement à son frère, Micha est un chef militaire apprécié par ses soldats. Il commande ensuite le 2e corps de cavalerie.
La guerre et toutes les horreurs qu'elle implique m'inspire de la tristesse pour chacun, par exemple pour ces hommes embrigadés par ceux qui détiennent le pouvoir et sont obligés de subir ces horreurs.
En 1916, il est promu lieutenant-général puis adjudant-général. Le 19 janvier 1917, il est nommé au poste d'inspecteur général de cavalerie, mais après la révolution de Février 1917, il est, comme tous les membres de la famille impériale, rayé des effectifs de l'armée et ses pensions lui sont retirées le 31 mars 1917.
Au cours de la Première Guerre mondiale s'était opéré un réchauffement sensible entre les deux frères : Nicolas II se résout à octroyer à Natalia Cheremetievskaïa le titre de comtesse Brassova.
Natalia partage une amitié amoureuse avec le grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie
pendant l'absence de son époux. J'incline à croire à la chasteté de cette relation, car Natalia aime son mari d'une part, et que Dimitri est peut-être ( ? ) l'amant de Ioussoupov.
Attardons-nous cependant un instant sur Dimitri Pavlovitch ( Mitia pour ses intimes ) . Dans la nuit du 29 décembre 1916 au 30 décembre 1916, Dimitri Pavlovitch participe à l’assassinat de Raspoutine fomenté par le prince Félix Ioussoupov, époux d'une nièce de Nicolas II.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2376-raspoutine-et-le-prince-ioussoupov?highlight=raspoutine
Après l’assassinat de Raspoutine, le grand-duc Dimitri comparaît devant le président du Conseil. Le tsar l’exile alors sur le front de Perse ; cet exil lui sauve la vie, à la différence de son père, de son demi-frère et de sa tante.
Par la suite, installé à Paris, il rencontrera, grâce à sa sœur, la grande-duchesse Maria Pavlovna, la couturière Coco Chanel, dont il deviendra l’amant en 1920. C’est le grand-duc Dimitri Pavlovitch qui dessine alors le flacon du parfum No 5 de Chanel, sur le modèle des flasques à vodka de la garde impériale.
Mais ...
À 3 heures 5, le 2 mars (calendrier julien) ou le 15 mars (calendrier grégorien) 1917, sous la pression des généraux et des représentants de la Douma, Nicolas II abdiqua en faveur de son fils, Alexis.
Toutefois, Nicolas II reconsidéra sa décision, sa réflexion fut la suivante : âgé de douze ans, souffrant d'hémophilie, séparé de ses parents, le jeune tsarévitch deviendrait vulnérable. Dans un second document, signé à 11 heures 15, mais inscrit comme ayant été rédigé à 3 heures 5, heure du précédent document, Nicolas II de Russie déclare :
« Notre héritage, nous le léguons à notre frère, le grand-duc Michel Alexandrovitch et lui donnons notre bénédiction pour son accession au trône ».
La démission fut contresignée par le ministre de la Cour impériale, le comte Freederickz. Selon les lois fondamentales de l'Empire russe, Michel Alexandrovitch de Russie devint tsar de Russie le jour où l'abdication de son frère Nicolas II fut légalement proclamée. Michel Alexandrovtich fut proclamé « empereur Michel II de Russie » par les troupes russes et une minorité de villes.
L'accession au trône de Michel Alexandrovitch de Russie fut acceptée par la majorité du nouveau gouvernement provisoire, à l'exception notable d'Alexandre Kerensky, représentant du Soviet de Petrograd qui venait d'être formé.
Arguant que le Soviet n'accepterait pas le maintien de la monarchie, Alexandre Kerensky persuada le grand-duc Michel de renoncer à régner. Accompagné de deux avocats (dont Vladimir Nabokov, père du futur écrivain), ils rédigèrent une déclaration de renonciation au trône à signer par le grand-duc. Le lendemain, 16 mars 1918, Michel Alexandrovitch de Russie signa le document.
Dans cet acte d'abdication, le grand-duc ne refusa pas le trône, mais reporta l'exercice de l'autorité sur le gouvernement provisoire, dans l'attente d'un vote démocratique par lequel le peuple russe déciderait de la conservation ou du remplacement de la monarchie. Le manifeste dit entre autres :
« Je suis fermement résolu à assumer le pouvoir si telle est la volonté de notre grand peuple, qui doit désormais au suffrage universel et par l'intermédiaire de l'Assemblée constituante établir une forme de gouvernement et de nouvelles lois fondamentales de l'État russe ».
Cette renonciation au trône, bien que provisoire et conditionnelle, marqua la fin du régime impérial en Russie. Michel Alexandrovitch de Russie ne régna qu'un seul jour et se désista de tout engagement. Son frère Nicolas II de Russie est considéré comme le dernier tsar de Russie.
https://www.memoiresdeguerre.com/article-mikhail-alexandrovitch-de-russie-57237394.html
A SUIVRE : La Révolution bolchévique.
La guerre qui en résulte oppose essentiellement deux grandes alliances : la Triple-Entente (ou « Alliés ») et l'alliance formée par les Empires centraux.
La Triple-Entente est composée de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, et des empires coloniaux que ces États contrôlent. Plusieurs autres États se joignent à cette coalition.
Les Empires centraux sont l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, et les colonies qu'elles contrôlent. L'Empire ottoman les rejoint en octobre 1914, suivi un an plus tard du royaume de Bulgarie.
À l'entrée de la Russie dans la Première Guerre mondiale, Michel Alexandrovitch demande au tsar la permission de rentrer en Russie avec son épouse et son fils. Ils s'installent à nouveau au palais de Gatchina.
Grâce à l'intervention de son ami, le général Illarion Vorontsov-Dachkov, vice-roi du Caucase russe, Michka obtient le grade de général de division en août 1914 et commande la Division indigène de cavalerie caucasienne (surnommée la Division sauvage) formée de musulmans du Caucase, Tchétchènes, Tcherkesses et du Daghestan.
La Division sauvage (en russe : Дикая дивизия) est une unité de cavalerie de l'armée impériale russe qui existe de 1914 à 1918 pendant la Première Guerre mondiale. Considérée comme une unité d'élite, elle regroupe des volontaires issus des peuples musulmans de la vice-royauté du Caucase russe. Elle sera dissoute après la révolution d'Octobre 1917. Certains de ses membres passeront alors au service de l'Empire ottoman dans le cadre de l'armée islamique du Caucase ou intègreront les Armées blanches pendant la guerre civile russe.
Le grand-duc Michel Alexandrovitch (debout au centre) est entouré des officiers de la Division sauvage, 1914.
(Sous-titre, pour ceux d'entre vous qui ne maîtrisent le russe qu'approximativement : )
Nombre de militaires russes considèrent ce commandement confié à Micha comme une punition. Néanmoins, le grand-duc à la tête de son armée hétéroclite se distingue sur les champs de bataille et obtient l'ordre de Saint-Georges. Contrairement à son frère, Micha est un chef militaire apprécié par ses soldats. Il commande ensuite le 2e corps de cavalerie.
La guerre et toutes les horreurs qu'elle implique m'inspire de la tristesse pour chacun, par exemple pour ces hommes embrigadés par ceux qui détiennent le pouvoir et sont obligés de subir ces horreurs.
En 1916, il est promu lieutenant-général puis adjudant-général. Le 19 janvier 1917, il est nommé au poste d'inspecteur général de cavalerie, mais après la révolution de Février 1917, il est, comme tous les membres de la famille impériale, rayé des effectifs de l'armée et ses pensions lui sont retirées le 31 mars 1917.
Au cours de la Première Guerre mondiale s'était opéré un réchauffement sensible entre les deux frères : Nicolas II se résout à octroyer à Natalia Cheremetievskaïa le titre de comtesse Brassova.
Natalia partage une amitié amoureuse avec le grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie
pendant l'absence de son époux. J'incline à croire à la chasteté de cette relation, car Natalia aime son mari d'une part, et que Dimitri est peut-être ( ? ) l'amant de Ioussoupov.
Attardons-nous cependant un instant sur Dimitri Pavlovitch ( Mitia pour ses intimes ) . Dans la nuit du 29 décembre 1916 au 30 décembre 1916, Dimitri Pavlovitch participe à l’assassinat de Raspoutine fomenté par le prince Félix Ioussoupov, époux d'une nièce de Nicolas II.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2376-raspoutine-et-le-prince-ioussoupov?highlight=raspoutine
Après l’assassinat de Raspoutine, le grand-duc Dimitri comparaît devant le président du Conseil. Le tsar l’exile alors sur le front de Perse ; cet exil lui sauve la vie, à la différence de son père, de son demi-frère et de sa tante.
Par la suite, installé à Paris, il rencontrera, grâce à sa sœur, la grande-duchesse Maria Pavlovna, la couturière Coco Chanel, dont il deviendra l’amant en 1920. C’est le grand-duc Dimitri Pavlovitch qui dessine alors le flacon du parfum No 5 de Chanel, sur le modèle des flasques à vodka de la garde impériale.
Mais ...
À 3 heures 5, le 2 mars (calendrier julien) ou le 15 mars (calendrier grégorien) 1917, sous la pression des généraux et des représentants de la Douma, Nicolas II abdiqua en faveur de son fils, Alexis.
Toutefois, Nicolas II reconsidéra sa décision, sa réflexion fut la suivante : âgé de douze ans, souffrant d'hémophilie, séparé de ses parents, le jeune tsarévitch deviendrait vulnérable. Dans un second document, signé à 11 heures 15, mais inscrit comme ayant été rédigé à 3 heures 5, heure du précédent document, Nicolas II de Russie déclare :
« Notre héritage, nous le léguons à notre frère, le grand-duc Michel Alexandrovitch et lui donnons notre bénédiction pour son accession au trône ».
La démission fut contresignée par le ministre de la Cour impériale, le comte Freederickz. Selon les lois fondamentales de l'Empire russe, Michel Alexandrovitch de Russie devint tsar de Russie le jour où l'abdication de son frère Nicolas II fut légalement proclamée. Michel Alexandrovtich fut proclamé « empereur Michel II de Russie » par les troupes russes et une minorité de villes.
L'accession au trône de Michel Alexandrovitch de Russie fut acceptée par la majorité du nouveau gouvernement provisoire, à l'exception notable d'Alexandre Kerensky, représentant du Soviet de Petrograd qui venait d'être formé.
Arguant que le Soviet n'accepterait pas le maintien de la monarchie, Alexandre Kerensky persuada le grand-duc Michel de renoncer à régner. Accompagné de deux avocats (dont Vladimir Nabokov, père du futur écrivain), ils rédigèrent une déclaration de renonciation au trône à signer par le grand-duc. Le lendemain, 16 mars 1918, Michel Alexandrovitch de Russie signa le document.
Dans cet acte d'abdication, le grand-duc ne refusa pas le trône, mais reporta l'exercice de l'autorité sur le gouvernement provisoire, dans l'attente d'un vote démocratique par lequel le peuple russe déciderait de la conservation ou du remplacement de la monarchie. Le manifeste dit entre autres :
« Je suis fermement résolu à assumer le pouvoir si telle est la volonté de notre grand peuple, qui doit désormais au suffrage universel et par l'intermédiaire de l'Assemblée constituante établir une forme de gouvernement et de nouvelles lois fondamentales de l'État russe ».
Cette renonciation au trône, bien que provisoire et conditionnelle, marqua la fin du régime impérial en Russie. Michel Alexandrovitch de Russie ne régna qu'un seul jour et se désista de tout engagement. Son frère Nicolas II de Russie est considéré comme le dernier tsar de Russie.
https://www.memoiresdeguerre.com/article-mikhail-alexandrovitch-de-russie-57237394.html
A SUIVRE : La Révolution bolchévique.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Merci, Eleonore, pour ce très beau reportage que vous nous offrez.
Pour ma part, je conseille à ceux qui désirent en savoir davantage sur le grand-duc Michel et celle de son épouse :
- " Michel et Natacha : Vie et Amour du dernier Tsar de Russie " de Rosemary et Donald Crawford / Éditions des Syrtes.
C'est un livre très bien écrit et documenté de plus de 500 pages, sur l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, qui malgré les lois maritales drastiques des Romanov, entraverent les lois de la maison impériale pour se marier et vivre leurs vies.
Un document qui fourmille de détails, grâce à des journaux intimes et des lettres inédites. C'est aussi une narration de la lente agonie d'une dynastie en déphasage avec son peuple, puis la Révolution sanglante de 1917,l'assassinat d'un grand nombre de Romanov, l'exil, l'errance, les difficultés financières de plus en plus aiguës, la maladie. En tout, un ouvrage d'une grande érudition et d'une grande sensibilité.
Pour ma part, je conseille à ceux qui désirent en savoir davantage sur le grand-duc Michel et celle de son épouse :
- " Michel et Natacha : Vie et Amour du dernier Tsar de Russie " de Rosemary et Donald Crawford / Éditions des Syrtes.
C'est un livre très bien écrit et documenté de plus de 500 pages, sur l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, qui malgré les lois maritales drastiques des Romanov, entraverent les lois de la maison impériale pour se marier et vivre leurs vies.
Un document qui fourmille de détails, grâce à des journaux intimes et des lettres inédites. C'est aussi une narration de la lente agonie d'une dynastie en déphasage avec son peuple, puis la Révolution sanglante de 1917,l'assassinat d'un grand nombre de Romanov, l'exil, l'errance, les difficultés financières de plus en plus aiguës, la maladie. En tout, un ouvrage d'une grande érudition et d'une grande sensibilité.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Michel de Russie et sa femme continuèrent à résider, sous le gouvernement provisoire d'Alexandre Kerensky, dans leur maison de Gatchina. Mais sous la pression des bolcheviks, le couple y fut ensuite assigné à résidence. Micha et Natalia continuèrent à vivre plus ou moins à l'écart, ce qui, quelques mois plus tard, sera fatal au grand-duc.
Le 31 juillet 1917, le grand-duc Michel voit son frère pour la dernière fois avant le départ de Nicolas II et les siens, prisonniers, pour Tobolsk .
Micha décide à contre-cœur, dans le but de protéger son épouse et son fils, de s'exiler au Royaume-Uni. Mais il est déjà trop tard. Son épouse, le petit George et lui sont désormais retenus prisonniers dans leur demeure de Gatchina. Natalia pressentant le danger, tente à plusieurs reprises d'obtenir des visas pour quitter la Russie. Elle établit un contact avec le chef de la police bolchévique de Petrograd, Moïsseï Ouritsky et elle obtient même un entretien avec Lénine qu'elle essaie de fléchir. Toutes ses tentatives demeurent vaines.
Le 7 mai 1918, le grand-duc est exilé à Perm, par ordre du Sovnarkom (le Conseil des commissaires du Peuple), il est arrêté et emmené. Désespérée, Natalia sollicite en vain l'autorisation d'accompagner son époux. Michel la persuade alors de demeurer à Gatchina pour préparer sa fuite et celle de ses enfants à l'étranger. À deux reprises, elle rendra visite à son époux dans l'Oural.
A Perm, le grand-duc Mikhaïl Aleksandrovitch bénéficie d'une relative liberté, il n'est pas soumis à une stricte surveillance. Il est installé dans le confortable hôtel Koroliev avec son fidèle secrétaire Nikolaï Johnson (qui est russe, en dépit de son nom anglais).
La nature généreuse de Misha le pousse à croire à un malheureux malentendu, il est convaincu de sa mise en liberté prochaine. Il ne tente même aucune évasion. Éloigné des siens, il manifeste sa réprobation en se laissant pousser la barbe, en ôtant son uniforme militaire pour des vêtements civils. Les journées s'écoulent, il écrit de longues lettres à son épouse, il poursuit l'écriture de son journal, les jours de marché, il se promène le long des étals, accompagné de son fidèle secrétaire, il se promène dans les rues de la ville. Hormis, les gardes rouges, les habitants de Perm le considèrent toujours comme un grand-duc de Russie, il bénéficie de leur sympathie ce qui a le don d'irriter les Bolcheviks.
Ce semblant de liberté voulu par les Gardes rouges, endort sa méfiance, en outre, Natalia obtient la permission de rendre visite à son époux à Perm, pendant un mois, le couple vit ses derniers instants de bonheur. Au moment des adieux sur le quai de la gare, ni l'un, ni l'autre ne se doute qu'ils s'étreignent pour la dernière fois.
La naïveté de Mikhaïl lui fait commettre nombre d'erreurs. Il adresse plusieurs lettres à Lénine afin de lui demander la permission de vivre en Crimée comme un russe ordinaire ou dans son domaine de Brassovo, sur ses lettres, il stipule qu'il abandonnera ses titres et ses privilèges impériaux...
Les archives disponibles de la Russie soviétique indiquent que dans la nuit du 12 juin 1918 au 13 juin 1918, trois hommes de la Tcheka allèrent chercher le grand-duc et son secrétaire Johnson à l'hôtel Koroliev, les trois inconnus présentèrent un « mandat d'amener de la Tcheka ». Michka consentit à s'habiller. Son secrétaire et lui furent emmenés dans deux voitures différentes vers le petit village de Motovilikha, puis se dirigèrent vers une zone boisée. Quand les deux hommes descendirent des deux voitures, le secrétaire Johnson fut abattu d'une balle en pleine tête et ce fut le tour du grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch de Russie également atteint à la tête. Il avait 39 ans. Les cadavres furent déplacés loin de la route et recouverts de branchages. Le lendemain dans la nuit, les corps furent brûlés. Leurs restes ne furent jamais retrouvés.
Le 31 juillet 1917, le grand-duc Michel voit son frère pour la dernière fois avant le départ de Nicolas II et les siens, prisonniers, pour Tobolsk .
Micha décide à contre-cœur, dans le but de protéger son épouse et son fils, de s'exiler au Royaume-Uni. Mais il est déjà trop tard. Son épouse, le petit George et lui sont désormais retenus prisonniers dans leur demeure de Gatchina. Natalia pressentant le danger, tente à plusieurs reprises d'obtenir des visas pour quitter la Russie. Elle établit un contact avec le chef de la police bolchévique de Petrograd, Moïsseï Ouritsky et elle obtient même un entretien avec Lénine qu'elle essaie de fléchir. Toutes ses tentatives demeurent vaines.
Le 7 mai 1918, le grand-duc est exilé à Perm, par ordre du Sovnarkom (le Conseil des commissaires du Peuple), il est arrêté et emmené. Désespérée, Natalia sollicite en vain l'autorisation d'accompagner son époux. Michel la persuade alors de demeurer à Gatchina pour préparer sa fuite et celle de ses enfants à l'étranger. À deux reprises, elle rendra visite à son époux dans l'Oural.
A Perm, le grand-duc Mikhaïl Aleksandrovitch bénéficie d'une relative liberté, il n'est pas soumis à une stricte surveillance. Il est installé dans le confortable hôtel Koroliev avec son fidèle secrétaire Nikolaï Johnson (qui est russe, en dépit de son nom anglais).
La nature généreuse de Misha le pousse à croire à un malheureux malentendu, il est convaincu de sa mise en liberté prochaine. Il ne tente même aucune évasion. Éloigné des siens, il manifeste sa réprobation en se laissant pousser la barbe, en ôtant son uniforme militaire pour des vêtements civils. Les journées s'écoulent, il écrit de longues lettres à son épouse, il poursuit l'écriture de son journal, les jours de marché, il se promène le long des étals, accompagné de son fidèle secrétaire, il se promène dans les rues de la ville. Hormis, les gardes rouges, les habitants de Perm le considèrent toujours comme un grand-duc de Russie, il bénéficie de leur sympathie ce qui a le don d'irriter les Bolcheviks.
Ce semblant de liberté voulu par les Gardes rouges, endort sa méfiance, en outre, Natalia obtient la permission de rendre visite à son époux à Perm, pendant un mois, le couple vit ses derniers instants de bonheur. Au moment des adieux sur le quai de la gare, ni l'un, ni l'autre ne se doute qu'ils s'étreignent pour la dernière fois.
La naïveté de Mikhaïl lui fait commettre nombre d'erreurs. Il adresse plusieurs lettres à Lénine afin de lui demander la permission de vivre en Crimée comme un russe ordinaire ou dans son domaine de Brassovo, sur ses lettres, il stipule qu'il abandonnera ses titres et ses privilèges impériaux...
Les archives disponibles de la Russie soviétique indiquent que dans la nuit du 12 juin 1918 au 13 juin 1918, trois hommes de la Tcheka allèrent chercher le grand-duc et son secrétaire Johnson à l'hôtel Koroliev, les trois inconnus présentèrent un « mandat d'amener de la Tcheka ». Michka consentit à s'habiller. Son secrétaire et lui furent emmenés dans deux voitures différentes vers le petit village de Motovilikha, puis se dirigèrent vers une zone boisée. Quand les deux hommes descendirent des deux voitures, le secrétaire Johnson fut abattu d'une balle en pleine tête et ce fut le tour du grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch de Russie également atteint à la tête. Il avait 39 ans. Les cadavres furent déplacés loin de la route et recouverts de branchages. Le lendemain dans la nuit, les corps furent brûlés. Leurs restes ne furent jamais retrouvés.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Natalia, sans nouvelles de son époux depuis les premiers jours de juin 1918, rencontra Lénine à Moscou, mais en vain. À la même époque, elle réussit à se procurer de faux documents pour faciliter la fuite de son fils au Danemark. Elle ignorait l'assassinat de Micha et se rendit une troisième fois à Perm pour obtenir de ses nouvelles . Le chef de la Tcheka de Petrograd, Mousseï Ouritzky , l'accusant d'homicide ( ) la fit incarcérer dans une prison où elle resta détenue pendant deux mois. Ensuite, munie d'un faux passeport danois et habillée en infirmière de la Croix-Rouge, elle parvint à Kiev, accompagnée de sa fille de son premier mariage, Natalia Mamontova. D'Odessa, la comtesse gagna Constantinople avec sa fille.
La comtesse Brassova se retrouva seule et désargentée à Constantinople, toujours persuadée de revoir son mari un jour. Sans relâche, elle questionnait des émigrés russes. En 1919, le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch la rencontra par hasard dans une rue de Constantinople, errant. Son séjour en prison, l’absence de nouvelles lui avaient ôté une partie de ses esprits. Elle suspectait les Bolcheviks de l’espionner dans son hôtel. Le grand-duc Alexandre l’aida à se rendre en Angleterre. Natalia avait perdu l'espoir de revoir Micha et ne sera informée qu’en 1951 des véritables circonstances de sa mort.
En Angleterre, très affligée par la mort de Micha, Natalia se remit doucement de cette immense douleur. Elle avait vécu de terribles événements dans la Russie des Bolcheviks, et en exil de nouveaux malheurs allaient la frapper. Sans argent, elle devait subvenir aux besoins de ses deux enfants. Les Windsor, ne lui accordèrent aucun intérêt.
Pendant un certain temps, le roi Christian X de Danemark, cousin du grand-duc Michel, lui accorda une aide. Elle rencontra pour la seconde fois, à Copenhague, sa belle-mère l’impératrice douairière déchue et le petit comte Georges Mikhaïlovitch Brassov fit la joie de sa grand-mère, mais les liens entre l’impératrice Marie et sa belle-fille n’allèrent pas plus loin.
Natalia s'établit finalement à Paris. Sans ressources, elle se sépara de ses derniers bijoux. Son état de dénuement était tel qu'elle fut obligée de mettre en vente les distinctions militaires de son époux chez Sotheby's. Rien ne fut épargné à la comtesse : les Anglais s'opposèrent fermement à cette vente, arguant que les décorations remises au grand-duc appartenaient au royaume britannique et ils confisquèrent donc les distinctions.
En France, sa position au sein de l’émigration russe fut des plus inconfortables, car les émigrés de la noblesse ne la considérèrent jamais comme l’une des leurs et pour les partisans de la République, elle était un membre à part entière de la famille Romanov ! Aucun membre de la famille impériale ne lui porta secours. Seul, le prince Félix Youssoupoff lui montra quelque intérêt.
En 1928, au décès de l’impératrice douairière Marie Fiodorovna, le jeune Georges Brassov reçut une importante somme d’argent en héritage. Natalia voulut offrir un cadeau à son fils et, avec son héritage, elle lui acheta une voiture de sport de marque Chrysler. Il eut un accident quelques jours plus tard dans cette même voiture et trouva la mort.
En qualité de fils du grand-duc Michel de Russie, le jeune comte eut droit à des funérailles dignes de son rang et quelques membres de famille Romanov assistèrent même aux obsèques. Pendant toute la cérémonie funèbre, la comtesse Brassova, livide, ne versa aucune larme, elle embrassa son fils une dernière fois.
Dans ces moments de douleur intense, une seule personne vint en aide à la comtesse. Ce fut le grand-duc Dimitri, oui oui, celui-là même qui avait eu une amitié amoureuse pour elle, en Russie.
En 1938, le grand-duc Cyrille Vladimirovitch accorda à Natalia le titre de princesse Brassova, et le 28 juillet 1935, le titre d’altesse impériale, princesse Romanovskaïa-Brassov.
Mais après la mort du grand-duc Dimitri en 1941 à Davos, la princesse vécut dans le plus grand dénuement. Abandonnée de tous, ruinée, elle s'installa, après la Seconde Guerre mondiale dans une chambre de bonne au 11, rue Madame, à Paris. Une élégante émigrée de la noblesse russe lui avait offert cet abri, et prenait plaisir à la brutaliser, à l'humilier, proclamant à qui voulait l’entendre qu’elle faisait l’aumône à la veuve du grand-duc Michel.
La princesse Romanov-Brassov mourut d’un cancer du sein à l'hôpital Laennec, le 26 janvier 1952.
Elle est inhumée à Paris au cimetière de Passy (9e division), derrière le Trocadéro, où repose déjà son fils.
Sur leur tombe, ces simples mots : « Fils et épouse de SMI le grand-duc Michel de Russie ».
Sur la croix est inscrit « Princesse Nathalie Brassow 1880-1952 ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Natalia_Cheremetievska%C3%AFa
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Il en effet bien singulier que Google soit totalement muet sur Séraphin Pozdeev, personnage célèbre en Russie, du moins pour ceux qui s’intéressent au sort du grand-duc Michel : «Pas un mot, rien du tout !»
Oui, c’est plus qu’étrange, mais comment est-ce possible ?
Eh oui… mais avant toute chose, il faut, presque à chaque pas quand on met le pied dans le monde russe, se pénétrer d’une remarque très profonde du capitaine Haddock : «c’est à la fois très simple et très compliqué !» Allons tout de suite dans le vif du sujet : la Russie est le pays le plus grand du monde (très simple !), tout ce qui découle de cette réalité toute simplissime se diversifie presque à l’infini... et bientôt on se retrouve cerné par une forêt presque impénétrable où tout se complique à plaisir. Depuis plusieurs jours j’essaie de refaire le point sur la question (je l’avais fait il y a une dizaine d’années) des faux (ou non ?!) grands-ducs Michel : en dix ans la question s’est encore plus compliquée.
Procédons par étapes : «pas un mot rien du tout» ?! Partant du wikipedia français, j’ai donc fait un grand tour par (presque !) toutes les 41 langues proposées par Wikipédia, en faisant tous les recoupements possibles même dans les quelques langues aux alphabets que je ne connais pas, et rien sur le mystérieux moine Sépaphin Pozdeev, identité qu’aurait prise le grand-duc après s’être réfugié et caché dans le monastère de Belogorsk, mais qui était celle d’un autre moine de ce monastère ! C’est là que commence l’imbroglio des deux moines portant le même nom (et ils furent même plus que deux à certains moments) ! Le moins vrai des deux (!) aurait bourlingué par toute la Russie, de monastères en goulags et aurait fini ses jours en 1971 dans le sud de l’Oural) à Buzuluk (=Bouzoulouk en bon français !), petite ville située à 250 km au nord-ouest d’Orenbourg (un des centres de la révolte de Pougatchov), pas loin de la frontière du Kazakhstan,code postal : 461040 ! Je peux même donner l’adresse du cimetière où serait enterré (?!?!) le grand duc: rue Sergo ! C’est devenu comme un petit lieu de pèlerinage. Iékatérinbourg (où a été élevée une grande église sur la maison dans laquelle a été assassinée la famille impériale), aussi dans l’Oural, est devenue, elle, un très grand centre de pèlerinage, où les groupes très fervents se succèdent sans arrêt. C’est impressionnant.
J’allais abandonner ce tour plutôt fastidieux de Wikipedia en confirmant : «rien» quand — incroyable ! -- je remarquai in extremis dans la version en ukrainien le nom du mystérieux moine Поздеев), mort en 1971 ! C’est la seule langue, me semble-t-il, — si on s’en tient à google «occidental» — où subitement apparaisse ce nom. Même en biélorusse : rien.C’est là sans doute un des multiples développements de l’actuelle (gué)guerre de l’information entre Russie et Ukraine, mais j’avoue ne pas trop comprendre pour quel motif précis
Dans les autres langues on glane par-ci par-là des renseignements inattendus et très intéressants, en particulier en allemand : Un chef de guerre interventionniste, le baron balte R. von Ungern-Sternberg (1886-1921), se faisait passer pour le grand-duc Michel lors de son offensive en Sibérie, mais bien vite il fut capturé par les Bolchéviques et exécuté. J’ignore s’il connaissait suffisamment le russe pour tenir ce rôle, Et en anglais :la désinformation soviétique au sujet de la disparition de Michel aboutit à des rumeurs sans fondements selon lesquelles il a pu s’échapper et s’est trouvé à la tête d’une contre-révolution victorieuse. Dans le fol espoir que Michel s’allierait avec l’Allemagne, les Allemands se sont arrangés pour que Nathalie et sa fille pussent s’évader à Kiev, dans la partie de l’Ukraine sous domination allemande. Lors de l’effondrement de l’Allemagne en novembre 1918, Nathalie et sa fille fuirent vers la côte d’où elles furent évacuées par la marine britannique.
La désinformation soviétique aurait donc participé à la diffusion de rumeurs, ce qui est tout à fait plausible et même probable… rumeurs qui évidemment ne demandaient qu’à se répandre… mais il semble bien que dès l’assassinat du grand-duc, presque instantanément, courut le bruit que, seulement blessé, il avait pu se réfugier dans un monastère proche de la ville de Perm (lieu de sa mort), à Belogorsk… et c’est à ce moment-là que commence vraiment le thème du grand-duc vivant, et à partir de là ça explose dans tous les sens. Je veux dire qu’il y eut plusieurs «grands-ducs Michel» se cachant dans ce monastère… ou dans d’autres, sans compter les personnes qui vigoureusement s’en prennent à ce faux grand-duc/moine. Là, ça devient encore plus que «très compliqué» car bien souvent les «pour» et les «contre» nous semblent à nous, personnes de l’extérieur, parler presque le même langage. Alors, quoi, comment s’y retrouver ?! Il n’est que de lire sur internet les commentaires de braves Russes complètement perdus dans les différences entre vrais et faux ! On les comprend ! Ayant repris dernièrement la température du débat après une dizaine d’années, j’ai constaté qu’il ne s’était pas apaisé, au contraire.Quand on a lu la biographie du grand-duc, on ne peut qu’être étonné par cette étrange histoire d’un homme du monde qui subitement se serait coupé de lui et de son épouse pour aller s’enterrer en Sibérie ! Cela ne cadre pas du tout avec le personnage… mais cela cadre parfaitement avec la Russie ! A ce sujet, il y a plusieurs cas bien connus : le plus célèbre est évidemment celui du tombeau vide du tsar Alexandre Ier (découverte faite en 1921), mais il semblerait que cette découverte aurait été déjà faite en 1864, après quoi sous Alexandre II on y aurait fourré le corps de quelqu’un d’autre, Alexandre Ier ayant terminé ses jours à Tomsk en Sibérie en 1864 (encore cette année ?!) et non en1825,année où il aurait lui-même mis en scène son décès pour aller mourir à Tomsk dans un ermitage sous le nom de Fiodor Kouzmitch. Nouveau rebondissement en 1984 : l’Eglise russe orthodoxe canonise ce mystérieux ermite. En 2008 l’Etat ET l’archevêque de Tomck se sont exprimés: pas d’interdiction à des analyses ADN pour déterminer de qui sont les ossements de ce très énigmatique starets. Jusqu’à présent (en 2021) il semble que rien n’ait encore été entamé dans ce sens. Nouveau rebondissement en 2015 : le président de la très officielle société russe de graphologie (de concert avec une série de graphologues extérieurs à cette société) a déclaré que la signature d’Alexandre Ier et celle de ce Fiodor sont identiques ! Bref : tout cela est vraiment très simple et très compliqué ! Mais il y eut encore d’autres cas semblables et connus : il y eut par exemple, au début du 17e siècle, au moins trois faux Dimitri, sans parler de l’immense révolte de Pougatchov. Autre cas étrange, le plus étrange de tous : celui de l’impératrice Elisabeth Alexeïevna, la propre épouse d’Alexandre premier, qui loin de mourir en 1826, et pour suivre l’exemple de son mari, aurait embrassé (peut-être?! semble-t-il ?!) la vie monastique sous le nom de Vera Moltchalnitsa et serait morte en 1861 dans un monastère situé bien loin de là.C’est à ce cas que le Wikipedia russe consacre le plus grand nombre de pages, et le cas en vaut vraiment la peine. J’avoue qu’il est extrêmement troublant. L’impératrice resta au chevet de l’empereur jusqu’à ce qu’il eut expiré, et au delà, elle l’avait soigné au cours de sa maladie,fut exemplaire en tout, et inconsolable, elle écrivit à sa famille allemande : « ah ! si je pouvais le rejoindre dans l’au-delà...» et en 1834 une inconnue, disant qu’elle était la défunte impératrice, fit donc surface dans un monastère : une certaine Vera….
Retournons vers le grand-duc Michel. Toutes les versions en langues étrangères de l’article qui lui est consacré dans le google occidental (sauf donc l’ukrainienne !) se terminent à peu près par l’équivalent de cette phrase de la version française : «Le 6 juin 2009, le Parquet général de Russie a annoncé la réhabilitation du grand-duc Michel Alexandrovitch de Russie et de cinq autres membres de la famille impériale de Russie assassinés par des hommes de la Tchéka lors de la Révolution»….. mais seule la version russe de ce même google occidental ajoute ceci (je traduis) : «L’absence de confirmation officielle de l’exécution de Michel Alexandrovitch, de même que l’absence de résultats dans la recherche de ses restes mortels, ont donné naissance à des versions moins tragiques de son destin». Ces derniers mots, assez étranges quand même, disent bien, en sourdine, qu’en Russie, le débat se poursuit et suscite toujours de l’intérêt, renforçant l’éternelle question de la survie du grand-duc. Si donc on se rend sur le site https://www.google.ru/
et qu’on tape ou en cyrilliques «Поздеев Серафим» ou en caractères latins «Pozdeev Seraphin», on aura droit à une avalanche de renseignements, mais c’est là qu’on se trouve plongé dans un piège invraisemblable : pour le dire en clair, il y a un vrai Séraphin Pozdeev...et les faux Séraphin Pozdeev, et il est pratiquement impossible de les distinguer car les sectateurs des faux se font passer pour les vrais disciples du vrai. Infernal!
Enfin, pour terminer et toujours dans ce genre très prisé,en Russie, de l’imposture possible, il y a environ trois ou quatre ans est né encore un nouveau débat (qu’on semble encore ignorer en Europe) : le Pierre le Grand rentré d’Europe après le temps qu’il y passa à se renseigner sur elle, était un autre que celui qui y était parti !
Oui, c’est plus qu’étrange, mais comment est-ce possible ?
Eh oui… mais avant toute chose, il faut, presque à chaque pas quand on met le pied dans le monde russe, se pénétrer d’une remarque très profonde du capitaine Haddock : «c’est à la fois très simple et très compliqué !» Allons tout de suite dans le vif du sujet : la Russie est le pays le plus grand du monde (très simple !), tout ce qui découle de cette réalité toute simplissime se diversifie presque à l’infini... et bientôt on se retrouve cerné par une forêt presque impénétrable où tout se complique à plaisir. Depuis plusieurs jours j’essaie de refaire le point sur la question (je l’avais fait il y a une dizaine d’années) des faux (ou non ?!) grands-ducs Michel : en dix ans la question s’est encore plus compliquée.
Procédons par étapes : «pas un mot rien du tout» ?! Partant du wikipedia français, j’ai donc fait un grand tour par (presque !) toutes les 41 langues proposées par Wikipédia, en faisant tous les recoupements possibles même dans les quelques langues aux alphabets que je ne connais pas, et rien sur le mystérieux moine Sépaphin Pozdeev, identité qu’aurait prise le grand-duc après s’être réfugié et caché dans le monastère de Belogorsk, mais qui était celle d’un autre moine de ce monastère ! C’est là que commence l’imbroglio des deux moines portant le même nom (et ils furent même plus que deux à certains moments) ! Le moins vrai des deux (!) aurait bourlingué par toute la Russie, de monastères en goulags et aurait fini ses jours en 1971 dans le sud de l’Oural) à Buzuluk (=Bouzoulouk en bon français !), petite ville située à 250 km au nord-ouest d’Orenbourg (un des centres de la révolte de Pougatchov), pas loin de la frontière du Kazakhstan,code postal : 461040 ! Je peux même donner l’adresse du cimetière où serait enterré (?!?!) le grand duc: rue Sergo ! C’est devenu comme un petit lieu de pèlerinage. Iékatérinbourg (où a été élevée une grande église sur la maison dans laquelle a été assassinée la famille impériale), aussi dans l’Oural, est devenue, elle, un très grand centre de pèlerinage, où les groupes très fervents se succèdent sans arrêt. C’est impressionnant.
J’allais abandonner ce tour plutôt fastidieux de Wikipedia en confirmant : «rien» quand — incroyable ! -- je remarquai in extremis dans la version en ukrainien le nom du mystérieux moine Поздеев), mort en 1971 ! C’est la seule langue, me semble-t-il, — si on s’en tient à google «occidental» — où subitement apparaisse ce nom. Même en biélorusse : rien.C’est là sans doute un des multiples développements de l’actuelle (gué)guerre de l’information entre Russie et Ukraine, mais j’avoue ne pas trop comprendre pour quel motif précis
Dans les autres langues on glane par-ci par-là des renseignements inattendus et très intéressants, en particulier en allemand : Un chef de guerre interventionniste, le baron balte R. von Ungern-Sternberg (1886-1921), se faisait passer pour le grand-duc Michel lors de son offensive en Sibérie, mais bien vite il fut capturé par les Bolchéviques et exécuté. J’ignore s’il connaissait suffisamment le russe pour tenir ce rôle, Et en anglais :la désinformation soviétique au sujet de la disparition de Michel aboutit à des rumeurs sans fondements selon lesquelles il a pu s’échapper et s’est trouvé à la tête d’une contre-révolution victorieuse. Dans le fol espoir que Michel s’allierait avec l’Allemagne, les Allemands se sont arrangés pour que Nathalie et sa fille pussent s’évader à Kiev, dans la partie de l’Ukraine sous domination allemande. Lors de l’effondrement de l’Allemagne en novembre 1918, Nathalie et sa fille fuirent vers la côte d’où elles furent évacuées par la marine britannique.
La désinformation soviétique aurait donc participé à la diffusion de rumeurs, ce qui est tout à fait plausible et même probable… rumeurs qui évidemment ne demandaient qu’à se répandre… mais il semble bien que dès l’assassinat du grand-duc, presque instantanément, courut le bruit que, seulement blessé, il avait pu se réfugier dans un monastère proche de la ville de Perm (lieu de sa mort), à Belogorsk… et c’est à ce moment-là que commence vraiment le thème du grand-duc vivant, et à partir de là ça explose dans tous les sens. Je veux dire qu’il y eut plusieurs «grands-ducs Michel» se cachant dans ce monastère… ou dans d’autres, sans compter les personnes qui vigoureusement s’en prennent à ce faux grand-duc/moine. Là, ça devient encore plus que «très compliqué» car bien souvent les «pour» et les «contre» nous semblent à nous, personnes de l’extérieur, parler presque le même langage. Alors, quoi, comment s’y retrouver ?! Il n’est que de lire sur internet les commentaires de braves Russes complètement perdus dans les différences entre vrais et faux ! On les comprend ! Ayant repris dernièrement la température du débat après une dizaine d’années, j’ai constaté qu’il ne s’était pas apaisé, au contraire.Quand on a lu la biographie du grand-duc, on ne peut qu’être étonné par cette étrange histoire d’un homme du monde qui subitement se serait coupé de lui et de son épouse pour aller s’enterrer en Sibérie ! Cela ne cadre pas du tout avec le personnage… mais cela cadre parfaitement avec la Russie ! A ce sujet, il y a plusieurs cas bien connus : le plus célèbre est évidemment celui du tombeau vide du tsar Alexandre Ier (découverte faite en 1921), mais il semblerait que cette découverte aurait été déjà faite en 1864, après quoi sous Alexandre II on y aurait fourré le corps de quelqu’un d’autre, Alexandre Ier ayant terminé ses jours à Tomsk en Sibérie en 1864 (encore cette année ?!) et non en1825,année où il aurait lui-même mis en scène son décès pour aller mourir à Tomsk dans un ermitage sous le nom de Fiodor Kouzmitch. Nouveau rebondissement en 1984 : l’Eglise russe orthodoxe canonise ce mystérieux ermite. En 2008 l’Etat ET l’archevêque de Tomck se sont exprimés: pas d’interdiction à des analyses ADN pour déterminer de qui sont les ossements de ce très énigmatique starets. Jusqu’à présent (en 2021) il semble que rien n’ait encore été entamé dans ce sens. Nouveau rebondissement en 2015 : le président de la très officielle société russe de graphologie (de concert avec une série de graphologues extérieurs à cette société) a déclaré que la signature d’Alexandre Ier et celle de ce Fiodor sont identiques ! Bref : tout cela est vraiment très simple et très compliqué ! Mais il y eut encore d’autres cas semblables et connus : il y eut par exemple, au début du 17e siècle, au moins trois faux Dimitri, sans parler de l’immense révolte de Pougatchov. Autre cas étrange, le plus étrange de tous : celui de l’impératrice Elisabeth Alexeïevna, la propre épouse d’Alexandre premier, qui loin de mourir en 1826, et pour suivre l’exemple de son mari, aurait embrassé (peut-être?! semble-t-il ?!) la vie monastique sous le nom de Vera Moltchalnitsa et serait morte en 1861 dans un monastère situé bien loin de là.C’est à ce cas que le Wikipedia russe consacre le plus grand nombre de pages, et le cas en vaut vraiment la peine. J’avoue qu’il est extrêmement troublant. L’impératrice resta au chevet de l’empereur jusqu’à ce qu’il eut expiré, et au delà, elle l’avait soigné au cours de sa maladie,fut exemplaire en tout, et inconsolable, elle écrivit à sa famille allemande : « ah ! si je pouvais le rejoindre dans l’au-delà...» et en 1834 une inconnue, disant qu’elle était la défunte impératrice, fit donc surface dans un monastère : une certaine Vera….
Retournons vers le grand-duc Michel. Toutes les versions en langues étrangères de l’article qui lui est consacré dans le google occidental (sauf donc l’ukrainienne !) se terminent à peu près par l’équivalent de cette phrase de la version française : «Le 6 juin 2009, le Parquet général de Russie a annoncé la réhabilitation du grand-duc Michel Alexandrovitch de Russie et de cinq autres membres de la famille impériale de Russie assassinés par des hommes de la Tchéka lors de la Révolution»….. mais seule la version russe de ce même google occidental ajoute ceci (je traduis) : «L’absence de confirmation officielle de l’exécution de Michel Alexandrovitch, de même que l’absence de résultats dans la recherche de ses restes mortels, ont donné naissance à des versions moins tragiques de son destin». Ces derniers mots, assez étranges quand même, disent bien, en sourdine, qu’en Russie, le débat se poursuit et suscite toujours de l’intérêt, renforçant l’éternelle question de la survie du grand-duc. Si donc on se rend sur le site https://www.google.ru/
et qu’on tape ou en cyrilliques «Поздеев Серафим» ou en caractères latins «Pozdeev Seraphin», on aura droit à une avalanche de renseignements, mais c’est là qu’on se trouve plongé dans un piège invraisemblable : pour le dire en clair, il y a un vrai Séraphin Pozdeev...et les faux Séraphin Pozdeev, et il est pratiquement impossible de les distinguer car les sectateurs des faux se font passer pour les vrais disciples du vrai. Infernal!
Enfin, pour terminer et toujours dans ce genre très prisé,en Russie, de l’imposture possible, il y a environ trois ou quatre ans est né encore un nouveau débat (qu’on semble encore ignorer en Europe) : le Pierre le Grand rentré d’Europe après le temps qu’il y passa à se renseigner sur elle, était un autre que celui qui y était parti !
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
C'est tout de même inouï, cette multitude de vrais-faux défunts impériaux estampillés Romanov ! On y perd son latin... pardon, son русский язык, rússkij âzýk. Et encore, vous n'avez pas évoqué les nombreuses vraies-fausses Anastasia ! Je suis étonnée également d'apprendre à quel point la question de la survie de Michel Alexandrovitch agite les esprits, aujourd'hui encore . Cette résurgence d'intérêt pour la famille impériale qui va de paire avec un regain de religiosité dans la société russe est l'une des conséquences marquantes de l'implosion assez récente malgré tout de l'U.R.S.S. Retour en force du sabre et du goupillon.
Je propose, comme point final à tout ce tintouin, le sacre de Poutine dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin... il pourrait alors fonder une nouvelle dynastie qui rejetterait dans les limbes de l'oubli tous les Séraphin Pozdeev et autres Pougatchev du monde !
Qu'en dites-vous ?!
Je propose, comme point final à tout ce tintouin, le sacre de Poutine dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin... il pourrait alors fonder une nouvelle dynastie qui rejetterait dans les limbes de l'oubli tous les Séraphin Pozdeev et autres Pougatchev du monde !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Incroyable et surtout tragique destin que celui de Natalia.
J'ignorais tout d'elle, merci pour ce sujet ! Elle aura payé son amour au prix fort... Quelle culpabilité atroce a-t-elle peut-être ressenti après l'accident mortel de son fils, dans la voiture qu'elle lui avait elle-même offert... Et elle n'a su la vérité sur la mort de l'homme qu'elle aimait qu'en 1951, un an avant sa mort !
J'ignorais tout d'elle, merci pour ce sujet ! Elle aura payé son amour au prix fort... Quelle culpabilité atroce a-t-elle peut-être ressenti après l'accident mortel de son fils, dans la voiture qu'elle lui avait elle-même offert... Et elle n'a su la vérité sur la mort de l'homme qu'elle aimait qu'en 1951, un an avant sa mort !
Le frère du Tzar, lors du fameux bal costumé de 1903
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Qu’en dire...sinon qu’en 2016 un embryon de réponse a peut-être déjà vu le jour ! Une connaissance me racontait récemment que un an ou deux avant la chute du Mur (et patati et patata), il parlait avec un monsieur, d’origine russe, de la génération blanche d’après 1917, et cette connaissance diplomatiquement et miséricordieusement tentait de faire comprendre à ce monsieur que peu à peu le temps, inexorablement, avançait et que, espérer un léger changement en Russie, même sans parler d’un changement de cap, heu, voyons, je ne voudrais pas etc etc. Le monsieur l’interrompit courtoisement pour dire : «Vous savez, en Russie il nous a fallu deux siècles et demi pour nous débarrasser du joug tatare-mongol… Alors, vous comprenez, le soviéto-communisme… on a encore du temps !» Paroles sages et prophétiques ! Le temps russe n’est pas le nôtre, tout simplement, Coexistent deux mondes parallèles, qui peuvent même parfois sembler vivre harmonieusement, et cela même dans une seule personne, mais l’un ne peut triompher de l’autre.Mme de Sabra a écrit:Qu'en dites-vous ?!
Et que vient faire ici cette année 2016 ?! Cette année-là se passa un petit fait qui put sembler totalement anodin, mais de quelle portée ! Le président russe fit une visite au Mont-Athos pour marquer le millénaire de la présence russe sur la sainte montagne. Durant la liturgie organisée à cette occasion, il se tint dans la stalle d’honneur qu’occupait l’empereur byzantin chaque fois qu’il venait au Mont-Athos, et ce jusqu’à la chute de Constantinople… et depuis cette chute à qui était-elle réservée ? Aux grands-ducs de Russie de passage sur la sainte montagne ! Bon, mais il est vrai qu’une dynastie peut en remplacer une autre, et cela s’est passé en Russie plus d’une fois avant l’avènement de la dynastie des Romanov, laquelle n’était, en fait, qu’une dynastie tombée en quenouille qu’on avait requinquée en y injectant du sang allemand ! — Tout comme la dynastie des Habsbourg tombant elle aussi en quenouille, on avait marié Marie-Thérèse à un prince lorrain… et le tour était joué… mais pas selon les règles puisque là aussi, on avait fait passer la ligne maternelle avant la paternelle. D’ailleurs, face au vil Tinville, notre reine avait bien rectifié la chose en spécifiant que son nom était Lorraine (le deuxième nom cité dans le compte rendu du faux procès de la Reine est Autriche, ce qui historiquement est incorrect, c’est Habsbourg qu’il fallait indiquer).
Changer de dynastie demanderait du temps, beaucoup de temps… mais cette remarque ne viendrait pas à l’esprit d’un russe, d’un orthodoxe. D’ailleurs l’expression «le sabre et le goupillon» ne porte pas non plus dans le monde orthodoxe. Il y encore bien d’autres différences auxquelles nous ne penserions même pas.
Pour conclure, une petite blague excellente datant de l’époque soviétique, qu’on m’a racontée en Russie : un pope avance péniblement au volant de sa voiture, sur une petite piste de campagne en pleine cambrousse … et finalement il s’enlise pour de bon… mais il a de la chance car il aperçoit non loin de là un groupe de jeunes qui trainaillent à ne rien faire….Vite il abaisse sa vitre et les hèle : «Hé, les gars, vous ne pourriez pas me tirer de là en poussant un peu ?! — Mais nous sommes athées ! — Alors quoi ?! Vous êtes Evenkes ? Kalmoukes ? Tatares….ou quoi encore ?! — ( d’un air assez offensé) : Nous sommes russes orhodoxes ! — (avec un large sourire et un grand geste) Alors, allez-y !!!!!!!!!!!»
PS J’ai demandé à un ami russe (parents, grands-parents, arrière etc russes : les bolchéviques n’ont pas touché aux chuintantes ! C’aurait été tuer la langue ! Je le savais à 98,9 %, mais je voulais l’être à 100 % avant de vous confirmer !
Les Anastasie etc ? Oui, encore un autre chapitre…. une autre fois !
En conclusion, j’adhère entièrement à votre proposition pour éliminer tous les vrais faux… ou faux vrais imposteurs, et cela ferait circuler du sang neuf : que Poutine soit sacré dans une des cathédrales du Kremlin, n’importe laquelle, mais que cela ne traine pas…mais là encore une fois cela peut être long chez les orthodoxes ….
Lecréateur- Messages : 1712
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Lecréateur a écrit:
En conclusion, j’adhère entièrement à votre proposition pour éliminer tous les vrais faux… ou faux vrais imposteurs, et cela ferait circuler du sang neuf : que Poutine soit sacré dans une des cathédrales du Kremlin, n’importe laquelle, mais que cela ne traine pas…mais là encore une fois cela peut être long chez les orthodoxes ….
Le sacre de Poutine était de ma part une boutade cauchemardesque.
Je n'ai aucun goût pour cet homme-là ...
Quant aux chuintantes, elles sont simplifiées de fait lors de la réforme de l'orthographe, dont il est question dès la fin XIXème, mais qui n'est mise en oeuvre qu'à partir de la Révolution .
Je tiens cela d'un prof de russe.
Voici un très court extrait d'un très long article consacré à la réforme orthographique de 1917-1918 et au contexte historico-culturel de sa préparation.
https://journals.openedition.org/res/809
Du règne d’Alexandre II à la révolution de 1917, la société russe est traversée par des discussions concernant un cercle large de réformes. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la question de la réforme orthographique. La nécessité de simplifier l’orthographe a d’abord été réclamée par les instituteurs, qui déploraient le temps que prenait son apprentissage. Au cours des discussions qui ont suivi, se sont formées les positions des partisans et des adversaires de la réforme. Ensuite se sont mises en place des structures sociales et académiques chargées de préparer un projet de réforme. Les projets d’orthographe simplifiée issus de ces travaux revenaient dans la pratique à se rapprocher de l’orthographe «populaire ». Dans les premières années qui ont suivis la révolution de 1917, furent mis en application beaucoup de projets débattus auparavant, dont la réforme orthographique. La nouvelle norme était plus rigide que la précédente et ne tolérait pas d’exception. ( ... )
En 1912, fut publiée une « Ordonnance de la sous-commission orthographique ». Les dispositions principales d’une éventuelle réforme se réduisaient aux éléments suivants : exclure les lettres « jat′ », « fita », « i-décimal » et « jer » comme signe de dureté (il doit être utilisé uniquement comme signe marquant la séparation), ne plus utiliser le signe mou en fin de mot après les lettres « ж, ш, ч, щ » ; le recours à la lettre « ё » était reconnu comme souhaitable, mais pas obligatoire. Après les chuintantes et sous l’accent, il était suggéré d’écrire toujours « о » (l’usage dans cette position des lettres е et ё était exclu). Dans les prépositions se terminant par « з/с », il était proposé d’écrire « c » devant les consonnes sourdes et « з » devant les sonantes. La désinence des adjectifs masculins singuliers au génitif « –аго » devait être remplacée par « –ого ». Outre cela, le projet prévoyait d’unifier l’orthographe des désinences des adjectifs au pluriel du nominatif et de l’accusatif : il fallait utiliser la terminaison « –ые/–ие » à tous les genres. Les formes « однехъ, однемъ, однеми » devaient être remplacées par une variante unifiée : « одних, одним, одними » ; le pronom personnel au génitif « ея » par « ее ». Des règles unifiées régissant la césure des mots furent également proposées.
L’étape suivante pour cette réforme orthographique historique est l’année 1917. Fin décembre 1916 – début janvier 1917, se déroula à Moscou le premier Congrès panrusse des professeurs de russe de l’enseignement secondaire, où l’on put écouter les exposés des patriarches du mouvement orthographique R. F. Brandt et P. N. Sakulin. Le Congrès adressa à l’Académie des sciences une demande d’aide pour appliquer la réforme. Au printemps 1917, une nouvelle commission orthographique (que l’on qualifie en général de Préparatoire) fut fondée auprès de l’Académie : elle devait se charger de la préparation de cette réforme attendue par la société. А. А. Šaxmatov, S. F. Ol′denburg, A. I. Sobolevskij, V. N. Peretc, E. F. Karskij et N. K. Nikol′skij la rejoignirent. En mai, une conférence conjointe de la Commission préparatoire créée en 1917, de la Commission orthographique de 1904-1912, mais également de représentants de la communauté pédagogique eut lieu auprès de l’Académie des sciences. Dans la plupart des cas, les propositions élaborées par cette conférence correspondaient aux propositions de la Commission orthographique de 1904-191254.
Cependant, des propositions de simplification, telles que la suppression du « ь » après les chuintantes en fin de mot ou l’écriture du « o » après les chuintantes et « ц » sous l’accent dans toutes les positions furent écartées.
Les circulaires du ministère de l’Instruction publique du 17 mai et du 22 juin 1917 déclarèrent que la nouvelle orthographe était la base de l’enseignement scolaire. En même temps, il était souligné de toutes les manières possibles que la nouvelle orthographe était héritière de l’ancienne. La nouvelle orthographe ne devait devenir obligatoire qu’à l’école élémentaire (même si les élèves devaient aussi se familiariser avec les lettres supprimées) ; il n’était question ni de l’enseigner aux élèves des classes supérieures, ni de pénaliser ces derniers aux examens en cas de mauvaise maîtrise de la nouvelle orthographe. Autre problème : les abécédaires adoptant la nouvelle orthographe n’avaient pas encore été imprimés ; c’est pourquoi une circulaire ministérielle recommandait d’utiliser les anciens abécédaires pour enseigner la lecture, mais d’apprendre à écrire conformément aux nouvelles règles. Toutes ces réserves ne changeaient cependant en rien la signification de la réforme et, début septembre 1917, l’école russe se mit à enseigner les règles de la nouvelle orthographe.
Cette période fut marquée par la parution de nombre de travaux expliquant les principes de la nouvelle orthographe ou exprimant de diverses manières l’idée que la nouvelle orthographe n’abîme pas la langue. À cause de l’absence de manuels et en raison de la coercition exercée par l’État, le passage à la nouvelle orthographe au sein des écoles se faisait sans entrain.
La réforme ne fut appliquée que sous les bolcheviks. Dans l’article « La latinisation de l’écriture russe » publié en 1930, A. V. Lunačarskij rapporte sa conversation avec V. I. Lenin, d’où il découle que pour ce dernier, le plus important était d’effectuer rapidement n’importe quelle réforme susceptible de montrer la rupture avec la culture d’avant.
Si nous ne menons pas les réformes nécessaires, disait Lenin, ce sera très mauvais, car c’est par ce biais, tout comme par la mise en place du système métrique et du calendrier grégorien, que nous devons immédiatement montrer que nous avons liquidé les vestiges des temps anciens.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Et déjà avant Alexandre II on commençait à parler de réformes de l'orthographe! Celle décrétée par le pouvoir soviétique était aussi modérée que le reste du programme bolchévique était radical. Autant le dire : elle était minimaliste, bref : elle allait de soi. Et il y a des tolérances auxquelles tout le monde recourt sans même se poser de questions ! Moi, dans des lettres, je glisse parfois des one (pronom personnel féminin, alors que depuis la réforme oni officiellement vaut pour les deux genres), et les dames et demoiselles m'en sont toujours reconnaissantes, et avec de grands sourires.Quant aux chuintantes, je vois ! C'est tellement évident, que précisément ça ne fait aucune différence pour les Russes. Il y a les sifflantes qui deviennent des chuintantes etc etc. Bref il y a les chointantes de souche... et les chointantes au tout petit pied qui sommeillent dans leur sillage !Mme de Sabran a écrit:un cercle large de réformes.
Lecréateur- Messages : 1712
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Lecréateur a écrit:Mme de Sabran a écrit:un cercle large de réformes.
Et déjà avant Alexandre II on commençait à parler de réformes de l'orthographe!
Certes ! Il y en avait bien besoin .
Je vous donne, pour illustrer la grande difficulté de la langue russe, un court extrait du délicieux ( ) Premier Amour , de Tourgueniev, :
Pendant mon absence, ma mère avait reçu une lettre de notre voisine. Le message était écrit sur un papier gris très ordinaire et cacheté avec de la cire brune, comme on n’en trouve généralement que dans les bureaux de poste ou sur les bouchons des vins de qualité inférieure. Dans cette lettre, où la négligence de la syntaxe ne cédait en rien à celle de l’écriture, la princesse demandait à ma mère de lui accorder aide et protection. Ma mère, selon notre voisine, était intimement liée avec des personnages influents, dont dépendait le sort de la princesse et de ses enfants, car elle était engagée dans de gros procès.
« Je madresse à vou, écrivait-elle, comme une fame noble à une autre fame noble, et d’autre part, il met agréable de profité de ce asart… »
Pour conclure, ma princesse sollicitait l’autorisation de venir rendre visite à ma mère.
Cette dernière se montra fort ennuyée : mon père était absent et elle ne savait à qui demander conseil. Bien entendu, il n’était pas question de laisser sans réponse la missive de la « fame noble » – une princesse par-dessus le marché ! Mais que faire ? il semblait déplacé d’écrire un mot en français, et l’orthographe russe de ma mère était plutôt boiteuse ; elle le savait et ne voulait pas se compromettre.
Mon retour tombait à pic. Maman me demanda de me rendre incontinent chez la princesse et de lui expliquer que l’on serait toujours heureux, dans la mesure du possible, de rendre service à Son Altesse et enchantés de la recevoir entre midi et une heure.
Notons que la mère de notre héros maîtrise mieux le français ( parlé et écrit ) que le russe !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Merci pour ces extraits, qui permettent de juger un peu, mais comme je n'ai que le texte russe, pourriez-vous m'indiquer où, dans cette traduction, interviennent ces passages ? Le texte russe est divisé en 22 parties,je suppose que c'est la même chose dans la traduction, cela dit pour faciliter la localisation des passages en question. - Pour vous faire bien rire : que signifie le mot шерамыжник (ou Шаромыжник) ? A se rouler par terre!Mme de Sabran a écrit:...mieux le français que le russe...
Lecréateur- Messages : 1712
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Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
C'est au début, dans le chapitre III .
Que signifie le mot шерамыжник ? sheramyzhnik, dont j'ignore tout à fait la signification !
Que signifie le mot шерамыжник ? sheramyzhnik, dont j'ignore tout à fait la signification !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Merci pour la précision, ce qui m’a permis de reprendre un peu ce livre en effet délicieux mais m’a aussi, une fois de plus, convaincu qu’on ne vérifie jamais assez les traductions. Si le traducteur avait voulu respecter à la lettre le texte original, donc voulu par l’auteur, il aurait traduit ainsi : «Je m’adresse àvous, écrivait-elle, comme une femme noble à une femme noble, et d’autre part, il m’est agréable de profité de l’occasion...» En bref, il en remet une petite couche, pour forcer le trait et insister sur la négligence de la princesse, dépassant ainsi l’intention de l’auteur. Ma remarque est vraiment secondaire et je sais bien qu’on peut ergoter à l’infini à propos de n’importe quoi dans une traduction, c’est pourquoi je me tais… mais voudrais quand même vous signaler un autre livre de Tourgueniev : Un nid de gentilshommes. Si vous ne le connaissez pas, je dirai simplement qu’il est lui aussi délicieux et même plus fort, je veux dire plus «tourguéniévien». Il a en outre le grand avantage d’avoir permis à Andreï Kontchalovski de réaliser un film (1969) absolument parfait (selon moi !), avec Irina Kupchenko dans le rôle principal. Elle avait à peine vingt ans, n’avait même pas encore terminé son école de cinéma ou de théâtre… et fut engagée sur le champ ! Depuis lors elle a joué dans de nombreux films mais jamais elle n’a réussi, malgré tous ses efforts, à se détacher de ce personnage du film, qui lui colla littéralement à la peau dès le début et pour toujours. Pour le public russe, elle a été d’emblée — immédiatement et sans conteste — et pour toujours statufiée dans ce personnage de la jeune Lisa… et c’est toujours ainsi en 2021 ! La fin du film me paraît moins tourguéniévienne que proprement russe, à la différence de la fin du livre qui à mon sens est trop tourguéniévienne, La fin du film me paraît parfaite.
On pourrait voir en cette Lisa la soeur cadette de Maria Lopoukhina… si celle-ci n’avaitpas été emportée si jeune ! A propos de cette Maria, je lui ai trouvé une cousine (Anna Lopoukhina), son exacte contemporaine, elle aussi peinte par Borovikovski. Dès son avènement, le tsar Paul Ier voulut en faire et sa maîtresse et sa favorite, mais elle s’est toujours énergiquement défendue. On se demande comment elle faisait ! Pour rappel, ce drôle de coco avait impressionné Marie-Antoinette quand il se cachait sous l’avatar «comte du Nord» lors d’une visite incognito à Versailles ! Le monde est quand même petit !
Ce matin même j’ai lu en ligne un article publié dans un journal de Novosibirsk (Sibérie centrale), dans lequel une professeur chevronnée de russe dans une école où 3 élèves sur 4 sont issus de familles de migrants, expose son expérience : ces enfants sont très bons dans toutes les disciplines… mais tous se cassent les dents sur le russe, résume-t-elle dans une courte formule parfaite, «la langue russe...est la langue russe» ! Cela dit tout… du moins en Russie : comment peut-on la parler si on n’a pas été conçu et si on n’est pas né en elle ? Impossible ! On m’opposera que c’est valable pour toute langue… mais le russe n’est précisément pas une langue comme les autres. Une Russe me disait récemment : pour qu’un étranger puisse commencer à barboter pas trop mal dans notre langue, il faut qu’il ait habité en Russie au moins cinq ans. Moi qui y ai habité trois années complètes et d’affilée, je n’ai pu que lui donner raison : ce n’était pas suffisant !
Tourguéniev a écrit quelques-unes de ses oeuvres directement en français… quitte à les traduire ensuite lui-même en russe ! Beaucoup de ces Russes maîtrisaient très bien le français tout autant que le russe.
Pour illustrer la grande difficulté de la langue russe, je pense que n’importe quel extrait de n’importe quel roman de n’importe quel écrivain, tant contemporain que tu passé, suffirait amplement. Selon moi, les difficultés sont identiques
Ah oui, l’énigme :шаромыжник ! Тrès simple : «cher ami...(et on ajoute un de ces suffixes et diminutifs délicieux dont les russes ne peuvent absolument pas se passer ! et que personnellement j’adore !) jnik. Donc, prononcé à la française, ce qui ne donne pas toute la saveur méritée : cheromijnik ! De quoi s’agit-il ? Lors de la retraite des troupes bonapartiennes engagées dans le piège russe, de pauvres types transis de froid, ayant souvent très très peu de quoi manger, tombant comme des mouches, allaient frapper aux portes des isbas: «cher ami (nous n’auriez pas quelque chose à manger etc etc, de nombreuses variantes sont possibles, mais l’histoire populaire a retenu le plus important : «cher ami...») Assez souvent, ces braves paysans avaient des gestes charitables, ce n’étaient pas des gens sans coeur, mais quelles souffrances et quelles horribles scènes de cannibalisme dans les épaves impériales refluant vers l’ouest.Terrible.
Une autre énigme, celle-là toute toute récente, absolument désopilante. Ce mot est apparu en Russie au milieu des années 90 et depuis il se répand, il se multiplie, mais il est évident que la masse de la population ne sait pas encore de quoi il s’agit, et il y a de quoi ! Le mot de départ est Пиар (accent sur le a !), et les dérivés ne manquent pas, selon le génie de la langue russe : пиарить, пияриться, прориарить etc etc etc etc etc. Un tout petit tuyau : il y a un certain rapport entre l’empire de tout ce qui relève de Пиар et les pipolets et pipolettes ! Ce qui est extraordinaire, c’est l’extension en russe de tout cet empire, et encore plus toutes les tentatives faites en russe pour essayer de pénétrer dans cet empire dont jusqu’à récemment personne en Russie ne soupçonnait l’existence ! Ce qui est aussi absolument sidérant et merveilleux, ce sont les tentatives faites de tous côtés pour essayer de trouver des synonymes de ce mot (et de ses extensions !). Là éclate et s’affirme le génie du russe, c’est proprement extraordinaire, il y a une grosse thèse de linguistique à faire sur ce sujet, je trouve ça passionnant. Et les jeux de mots, les trouvailles des humoristes et des chansonniers, un pur régal.
Je ne vais pas laisser macérer le public trop longtemps, demain j’expliquerai de quoi il s’agit. Moi j’ai mis environ trois ou quatre mois pour comprendre, je n’avais personne pour me guider !!!!!!! PS Je joins quelques cadres du film "Un nid de gentilshommes", le portrait d'Anne Lopoukhina, et de quoi illustrer le thème des "chers amis"
On pourrait voir en cette Lisa la soeur cadette de Maria Lopoukhina… si celle-ci n’avaitpas été emportée si jeune ! A propos de cette Maria, je lui ai trouvé une cousine (Anna Lopoukhina), son exacte contemporaine, elle aussi peinte par Borovikovski. Dès son avènement, le tsar Paul Ier voulut en faire et sa maîtresse et sa favorite, mais elle s’est toujours énergiquement défendue. On se demande comment elle faisait ! Pour rappel, ce drôle de coco avait impressionné Marie-Antoinette quand il se cachait sous l’avatar «comte du Nord» lors d’une visite incognito à Versailles ! Le monde est quand même petit !
Ce matin même j’ai lu en ligne un article publié dans un journal de Novosibirsk (Sibérie centrale), dans lequel une professeur chevronnée de russe dans une école où 3 élèves sur 4 sont issus de familles de migrants, expose son expérience : ces enfants sont très bons dans toutes les disciplines… mais tous se cassent les dents sur le russe, résume-t-elle dans une courte formule parfaite, «la langue russe...est la langue russe» ! Cela dit tout… du moins en Russie : comment peut-on la parler si on n’a pas été conçu et si on n’est pas né en elle ? Impossible ! On m’opposera que c’est valable pour toute langue… mais le russe n’est précisément pas une langue comme les autres. Une Russe me disait récemment : pour qu’un étranger puisse commencer à barboter pas trop mal dans notre langue, il faut qu’il ait habité en Russie au moins cinq ans. Moi qui y ai habité trois années complètes et d’affilée, je n’ai pu que lui donner raison : ce n’était pas suffisant !
Tourguéniev a écrit quelques-unes de ses oeuvres directement en français… quitte à les traduire ensuite lui-même en russe ! Beaucoup de ces Russes maîtrisaient très bien le français tout autant que le russe.
Pour illustrer la grande difficulté de la langue russe, je pense que n’importe quel extrait de n’importe quel roman de n’importe quel écrivain, tant contemporain que tu passé, suffirait amplement. Selon moi, les difficultés sont identiques
Ah oui, l’énigme :шаромыжник ! Тrès simple : «cher ami...(et on ajoute un de ces suffixes et diminutifs délicieux dont les russes ne peuvent absolument pas se passer ! et que personnellement j’adore !) jnik. Donc, prononcé à la française, ce qui ne donne pas toute la saveur méritée : cheromijnik ! De quoi s’agit-il ? Lors de la retraite des troupes bonapartiennes engagées dans le piège russe, de pauvres types transis de froid, ayant souvent très très peu de quoi manger, tombant comme des mouches, allaient frapper aux portes des isbas: «cher ami (nous n’auriez pas quelque chose à manger etc etc, de nombreuses variantes sont possibles, mais l’histoire populaire a retenu le plus important : «cher ami...») Assez souvent, ces braves paysans avaient des gestes charitables, ce n’étaient pas des gens sans coeur, mais quelles souffrances et quelles horribles scènes de cannibalisme dans les épaves impériales refluant vers l’ouest.Terrible.
Une autre énigme, celle-là toute toute récente, absolument désopilante. Ce mot est apparu en Russie au milieu des années 90 et depuis il se répand, il se multiplie, mais il est évident que la masse de la population ne sait pas encore de quoi il s’agit, et il y a de quoi ! Le mot de départ est Пиар (accent sur le a !), et les dérivés ne manquent pas, selon le génie de la langue russe : пиарить, пияриться, прориарить etc etc etc etc etc. Un tout petit tuyau : il y a un certain rapport entre l’empire de tout ce qui relève de Пиар et les pipolets et pipolettes ! Ce qui est extraordinaire, c’est l’extension en russe de tout cet empire, et encore plus toutes les tentatives faites en russe pour essayer de pénétrer dans cet empire dont jusqu’à récemment personne en Russie ne soupçonnait l’existence ! Ce qui est aussi absolument sidérant et merveilleux, ce sont les tentatives faites de tous côtés pour essayer de trouver des synonymes de ce mot (et de ses extensions !). Là éclate et s’affirme le génie du russe, c’est proprement extraordinaire, il y a une grosse thèse de linguistique à faire sur ce sujet, je trouve ça passionnant. Et les jeux de mots, les trouvailles des humoristes et des chansonniers, un pur régal.
Je ne vais pas laisser macérer le public trop longtemps, demain j’expliquerai de quoi il s’agit. Moi j’ai mis environ trois ou quatre mois pour comprendre, je n’avais personne pour me guider !!!!!!! PS Je joins quelques cadres du film "Un nid de gentilshommes", le portrait d'Anne Lopoukhina, et de quoi illustrer le thème des "chers amis"
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Après avoir pataugé !
L'action de "Un nid de gentilshommes" se place à l'époque de la Restauration.
L'action de "Un nid de gentilshommes" se place à l'époque de la Restauration.
Lecréateur- Messages : 1712
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Je vous remercie pour tous ces détails intéressants .
Maria Lopoukhina était infiniment plus jolie qu'Anna, si l'on en croit Vladimir Borovikovski :
Lecréateur a écrit: A propos de cette Maria, je lui ai trouvé une cousine (Anna Lopoukhina), son exacte contemporaine, elle aussi peinte par Borovikovski. Dès son avènement, le tsar Paul Ier voulut en faire et sa maîtresse et sa favorite, mais elle s’est toujours énergiquement défendue. On se demande comment elle faisait ! Pour rappel, ce drôle de coco avait impressionné Marie-Antoinette quand il se cachait sous l’avatar «comte du Nord» lors d’une visite incognito à Versailles ! Le monde est quand même petit !
Oui, le monde est tout petit ! Nous ne cessons de le répéter. L'incognito du comte et de la comtesse du Nord n'abusait pas grand monde, en tous cas personne à la Cour de Versailles. Nous pouvons nous y transporter ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1935-le-voyage-en-europe-du-comte-et-de-la-comtesse-du-nord-le-tsarevitch-paul-et-son-epouse?highlight=NORD
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Tour de magie russe : prendre les lettres initiales de ces deux mots anglais (public relations), les faire tourner quelques secondes dans une cocotte (russe, évidemment), et on obtient : пиар !
Lecréateur- Messages : 1712
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Relations publiques ? Pub ?
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Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
La publicité est évidemment au centre des "relations publiques", mais en Russie où tout ce monde vient à peine de naître, il y a tout un fatras de considérations alambiquées et très drôles pour tenter d'expliquer et de s'expliquer à soi-même ce qu'est une économie de pointe, qui est évidemment l'économie de marché. Tous les "concepts" y passent : stratégies de communication, réseaux d'influence, concurrences des systèmes socio-économiques et politiques, utilisation de l'opinion publique etc. Le mot "piar" lui-même fait si peu "slave", que le Russe de base s'esclaffe quand il entend cette horreur. Et ce mot en vient à signifier non seulement les relations publiques mais aussi le mariolle et le petit malin qui viennent s'étaler grâce à elles, se font mousser, roulent les mécaniques etc, et surtout le gros nigaud qui se laisse avoir par eux, et là il y a vraiment de quoi mourir de rire !
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Michel Alexandrovitch de Russie, frère cadet de Nicolas II
Evidemment Anna ne peut concurrencer Maria, mais c'est sur elle que Paul Ier se jeta dès que sa propre mère disparut, et la pauvre eut fort à faire, et longtemps, pour échapper aux avances impériales.
Merci beaucoup pour le renvoi aux communications du forum sur le séjour en France des visiteurs du Nord.Sur un site russe j'avais lu une relation intéressante au sujet de cette visite, en particulier à Chantilly, ce qui déjà m'avait donné, à moi aussi, l'envie d'être de la partie !
Merci beaucoup pour le renvoi aux communications du forum sur le séjour en France des visiteurs du Nord.Sur un site russe j'avais lu une relation intéressante au sujet de cette visite, en particulier à Chantilly, ce qui déjà m'avait donné, à moi aussi, l'envie d'être de la partie !
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
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