Mais que se passe-t-il au château de Chantilly ?

Ayant le goût des surprises, pour Mme Ventier, j'ai donc souhaité prendre des places pour la visite du château. Non seulement un vrai chemin de croix pour avoir l'accueil, mais en plus il est impossible d'avoir un guide. Impossible à la date réservée de savoir ce qui sera ouvert.
Et comble de l'horreur, hier soir on the TV, un dossier sur le déficit du château qui semble être chronique..

Mais que se passe-t-il ?
En plus ce n'est pas trop le duc d'Aumale qui nous intéresse, mais la famille de Condé. Et là encore, au niveau de l'accueil,  ils nous ont parlé que du duc d'Aumale.

Mr ventier a écrit:
Et comble de l'horreur, hier soir on the TV, un dossier sur le déficit du château qui semble être chronique..

Ah oui, j'ai entendu cela aussi, hier soir sur ARTE , 28 '.
L'Institut de France voudrait casser le testament du duc d'Aumale qui stipule que les oeuvres ( accrochées à touche-touche ) ne doivent pas bouger du château.   Or les prêts pour des expositions pourraient rapporter gros...

Selon le Canard enchaîné, l’Institut de France cherche à passer outre les clauses interdisant de toucher à l’intégrité du Domaine de Chantilly et de ses collections.

Le Canard enchaîné a pris ses quartiers d’été à Chantilly. Et son journaliste n’est pas venu (que) pour faire du tourisme. Après avoir relaté le départ express de l’administrateur général du château, quinze jours après son arrivée, l’hebdomadaire satirique consacre pour la deuxième semaine un article au gigantesque site historique cantilien, dans son édition mercredi 4 août. Le célèbre palmipède s’intéresse aux intentions prêtées à l’Institut de France, gestionnaire des lieux : casser le testament du duc d’Aumale.

Le document rédigé en 1884 corsète la gestion des collections amassées à Chantilly. Il interdit notamment de déplacer, prêter et encore moins vendre un seul objet d’art présent sur le domaine. Idem pour le plus petit bout de terrain. Or, toujours selon l’impertinent Canard, l’Institut a quelque volonté de cessions de biens.

Pendant que le document est examiné juridiquement, histoire de trouver une faille, l’ancien ministre Xavier Darcos, président de l’institut de France, aurait sondé et fait des propositions à quelques membres de la famille royale, descendants du Duc d’Aumale. Parmi eux, le comte de Paris Jean de France, prétendant au trône. Pour le Canard enchaîné, la manœuvre n’est ni un succès ni un échec.

Contacté, l’institut de France indique qu’un nouvel administrateur général du Domaine de Chantilly doit être nommé «d’ici la fin du mois de septembre». Et d’ajouter, concernant le départ de Didier Selles, l’administrateur général démissionnaire : «Il a eu peur de la tâche qui l’attendait à Chantilly, c’est un non événement.»

Concernant le fameux testament, l’Institut reconnaît son caractère «ultra-restrictif» : «Il a été rédigé dans l’esprit du XIXe siècle. Si le duc d’Aumale l’avait rédigé de nos jours, son testament serait bien différent». Et si à l’Institut de France souhaite réaliser des projets qui pourraient entrer en contradiction avec les dernières volontés du duc d’Aumale, la réponse du Quai Branly est simple : «Il faudra faire évoluer le testament.»

François NERRAND

Je me demande s'ils auront gain de cause? Tous les châteaux courent après les subsides. Ca va être une affaire intéressante à suivre. Merci pour ce scoop.

Je vous ferai un petit reportage si vous le souhaitez.

« La réponse du quai Branly » : sait-on quelle institution cette métonymie désigne ?

Je l'ignore ...

Le « journaliste » aura du vouloir écrire « quai Conti »

La solution est bien simple : on fait casser par le Parlement le testament du duc d'Aumale comme il fit pour celui de Louis XIV, et... avanti !

avanti signifiant qu'on rend tout aux héritiers .... !

La mauvaise gestion du patrimoine de l'Institut est de notoriété publique, épinglé sévèrement par la Cour des comptes ...
Un désintérêt total pour le patrimoine ancien qui lui est confié. Chantilly n'est qu'un cas parmi d'autres (Richelieu, Sassenage ....)
Les sommes colossales offertes par l'Aga Khan avaient jusqu'à présent permis de maquiller le problème. Maintenant qu'ils sont partis ....

Si cette affaire avance, nous pouvons être sûrs que l'inaliénabilité des collections publiques sera de nouveau mise en question par tous les pouvoirs publics qui en possèdent, impatient de faire main basse sur cette manne qui coûte au lieu de rapporter. Ce serait une nouvelle catastrophe pour la protection patrimoniale, à nouveau battue en brèche pour des raisons financières.

IL faut croire que maintenir tous les châteaux de France est une affaire ardue

Bien-sûr. D'autant que le coronavirus a fichu un coup funeste au tourisme. Les étrangers ne se bousculent plus dans nos châteaux. C'est un problème crucial même à Versailles.

C'est ardu, mais quand on veut, on peut, surtout lorsqu'on est une institution publique. Le problème, c'est l'intérêt pour le patrimoine et le désir de l'entretenir et le préserver.

Vous croyez que, malgré les efforts louables de Stéphane Bern, il faiblit ?

Il s'effondre depuis plusieurs décennies, avec de ci, de là, quelques personnes qui au contraire s'intéressent et s'activent. On voit dans nos campagnes des maires de petites bourgades qui parviennent à mener des travaux importants pour leur petite église.
À l'inverse, d'autres ne se cachent même pas en publique pour dire que, si ça ne tenait qu'à eux, on aurait démoli, s'était plus simple.

L'audience de M. Bern est, me semble-t-il, beaucoup plus sensible dans la population que chez les dirigeants. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, car une bonne mobilisation des habitants ou de société d'amis de tel ou tel monument obtient parfois des résultats positifs.

Je suis tout à fait de l'avis de Lucius. L'influence de Monsieur Stéphane Bern me paraît essentielle au niveau local, voire régional : sa notoriété, son sincère engagement et sa conviction sont le porte-parole de vous, moi, il, elle, nous tous, qui sommes sans doute de bonne volonté, mais ne pouvons pas forcément faire grand-chose. En revanche, je crains que son pouvoir au plus haut niveau ne soit nul. Pourtant, il y a eu pire chez nos gouvernants, de tous temps et de toutes époques. Ainsi, il semble que Napoléon s'est plaint que la Révolution n'ait pas démoli Versailles, car qu'allait-il faire, lui, avec ce "grand machin" sur les bras ? Cela fait frémir... Par contre, l'Empereur a aimé les deux Trianon, le Grand avec Joséphine et Hortense, le Petit avec Marie-Louise. Allez comprendre !

Pour ce qui est de Versailles et Napoléon, ce dernier avait en tête une installation au château. Il existe de nombreux plans par GONDOIN, HEURTIER, FONTAINE. Les guerres n'ont pas permis d'aboutir à ce qui aurait été une refonte complète du château comme ce fut déjà envisagé avec "le grand projet" au XVIIIeme par A.J GABRIEL.