Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
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Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Un objet, prochainement présenté en vente aux enchères, me donne l'ouverture de ce sujet.
N'ayant aucune culture religieuse, j'ignorais absolument l'existence et l'histoire de ce type d'objet, mais le plus curieux est que la maison de vente aux enchères choisisse de faire l'impasse sur une présentation de l'origine de ce rare présent !
Au lieu de cela, et puisque le thème principale de cette vente est, certes, " Les Arts sous influence : Napoléon " (bicentenaire de sa mort oblige), il est davantage question de l'opposition politique entre Napoléon Ier et la reine Marie-Caroline.
Je cite tout de même ce descriptif, qui n'est donc pas vraiment intéressant dans ce sujet et il y aura, à suivre, un petit topo concernant ces " roses d'or " ou " roses bénites ".
" Rose d'or " en vermeil, cadeau du pape Clément XIV à la Reine Marie-Caroline de Naples et des Deux-Siciles,
datée et située Rome, 1773.
Reposant sur une base en lapis, le pied chantourné portant les inscriptions CLEMENS.XIV / PONTIFEX.MAXIMUS, ROMA, D.G. SICILIAR.ET.HIER / REG., 1773, MARIA.CAROLINA, A.IV sur fond amati, la base du fût bombée ornée de trois têtes de chérubins et de cartouches feuillagés sur fond amati, le fût orné de trois têtes de chérubins, la partie supérieure formée de cinq roses, inscrit à l'encre sous la base P.P / M. Spinola / Rosa d'oro, uniquement insculpée d'un poinçon non identifié en partie lisible sur la bâte de la base (peut-être la partie haute du poinçon Toretta pour la ville de Gênes).
Haut. totale 87 cm ; Overall 34½in. high
Note au catalogue :
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - Vente Les Arts sous influence : Napoléon (15 septembre 2021)
Bon, je ne présente plus ici la reine Marie-Caroline de Naples. Au cas où, lire notamment son sujet biographique : ICI
Portrait of Maria Carolina of Austria, Queen consort of Naples and Sicily
By Anton Raphael Mengs
Circa 1772-1773
Oil on canvas - Royal Palace of Madrid
Photo : Wikipedia
Le pape Clément XIV
Giovanni Vincenzo Antonio (en religion Lorenzo) Ganganelli, né le 31 octobre 1705 à Santarcangelo di Romagna, près de Rimini, et mort le 22 septembre 1774 à Rome, est un prêtre des Frères mineurs conventuels, élu évêque de Rome pour devenir le 249e pape de l’Église catholique le 19 mai 1769 sous le nom de Clément XIV (en latin Clemens XIV, en italien Clemente XIV).
Il est particulièrement connu pour avoir supprimé la Compagnie de Jésus le 21 juillet 1773 et pour avoir fondé les musées du Vatican.
Sa biographie complète sur : Wikipédia - Clément XIV
Cornice in stucco e dipinto raffigurante Papa Clemente XIV
Olio su tela, secolo XVIII (1700 - 1799)
Inventario dei beni storici e artistici della diocesi di Fabriano - Matelica
Image : BeWeB - Beni Ecclesiastici in web
A quelle occasion le pape a-t-il offert cette rose à la reine de Naples et des Deux-Siciles ? A suivre...
N'ayant aucune culture religieuse, j'ignorais absolument l'existence et l'histoire de ce type d'objet, mais le plus curieux est que la maison de vente aux enchères choisisse de faire l'impasse sur une présentation de l'origine de ce rare présent !
Au lieu de cela, et puisque le thème principale de cette vente est, certes, " Les Arts sous influence : Napoléon " (bicentenaire de sa mort oblige), il est davantage question de l'opposition politique entre Napoléon Ier et la reine Marie-Caroline.
Je cite tout de même ce descriptif, qui n'est donc pas vraiment intéressant dans ce sujet et il y aura, à suivre, un petit topo concernant ces " roses d'or " ou " roses bénites ".
" Rose d'or " en vermeil, cadeau du pape Clément XIV à la Reine Marie-Caroline de Naples et des Deux-Siciles,
datée et située Rome, 1773.
Reposant sur une base en lapis, le pied chantourné portant les inscriptions CLEMENS.XIV / PONTIFEX.MAXIMUS, ROMA, D.G. SICILIAR.ET.HIER / REG., 1773, MARIA.CAROLINA, A.IV sur fond amati, la base du fût bombée ornée de trois têtes de chérubins et de cartouches feuillagés sur fond amati, le fût orné de trois têtes de chérubins, la partie supérieure formée de cinq roses, inscrit à l'encre sous la base P.P / M. Spinola / Rosa d'oro, uniquement insculpée d'un poinçon non identifié en partie lisible sur la bâte de la base (peut-être la partie haute du poinçon Toretta pour la ville de Gênes).
Haut. totale 87 cm ; Overall 34½in. high
Note au catalogue :
- Spoiler:
- Sœur aînée de Marie-Antoinette, Marie-Caroline d’Autriche est née le 13 août 1752 à Vienne. Elle se marie avec le roi Ferdinand IV de Naples, un homme laid et réputé pour son caractère brutal. Ce mariage a lieu dans le but de réconcilier la maison d’Autriche et celle de Bourbon. Malgré un mariage est malheureux, elle prend son devoir de reine très au sérieux et on dira d’ailleurs qu’elle dominait son mari en matière politique.
La mort de sa chère sœur Marie Antoinette lors de la Révolution l’indigne et elle devient de ce fait une fervente opposante à la Révolution. Après la naissance de son fils, elle s’empare du pouvoir et gouverne sans son mari. Elle admire et déteste à la fois Napoléon Bonaparte qu’elle considère comme « l’Attila, le fléau de l’Italie, » en même temps que « le plus grand homme que les siècles n’aient jamais produit. » En effet elle fut l’une des seules opposantes à l’Empereur Français. Soutenue par son favori Joseph Acton et l'ambassadeur britannique Hamilto, elle s’attaque aux armées révolutionnaires de France. Les victoires de l’armée de Bonaparte l’obligent à s’exiler en Sicile. Cet exil fait monter en elle une haine et un désir de vengeance. De retour à Naples, elle crée une armée pour lutter contre les républicains qui capitulent. Reine au caractère si particulier, elle n’hésite pas à comploter et ne respecte pas le contrat signé avec la France. Napoléon se retourne finalement contre l’Autriche et Marie-Caroline refusera toujours de se soumettre.
En 1804, Napoléon l’oblige à se séparer de son favori et annexe le nord du royaume. Elle est à nouveau contrainte de s’exiler à Palerme et son mari est déchu du royaume par l’Empereur français. Elle s’indigne lorsqu’elle apprend que sa propre petite fille, l’archiduchesse Marie-Louise, se marie avec Napoléon Ier. A l’annonce de cette nouvelle elle se serait d’ailleurs exclamée « Je suis devenue la grand-mère du diable ! ».
« il faudrait le réduire en poudre et en donner une dose à chaque souverain et une double dose à leurs ministres, et alors les choses iraient mieux. »
« Malgré tout le mal qu’il nous a fait en Italie, je dois avouer, écrivait-elle le 27 octobre 1797, que j’ai de lui une haute opinion, et comme j’aime le grand en tout et partout, même quand je le trouve contre moi, je souhaite à cet homme rare et extraordinaire de réussir et de s’illustrer hors d’Italie.»
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - Vente Les Arts sous influence : Napoléon (15 septembre 2021)
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Bon, je ne présente plus ici la reine Marie-Caroline de Naples. Au cas où, lire notamment son sujet biographique : ICI
Portrait of Maria Carolina of Austria, Queen consort of Naples and Sicily
By Anton Raphael Mengs
Circa 1772-1773
Oil on canvas - Royal Palace of Madrid
Photo : Wikipedia
Le pape Clément XIV
Giovanni Vincenzo Antonio (en religion Lorenzo) Ganganelli, né le 31 octobre 1705 à Santarcangelo di Romagna, près de Rimini, et mort le 22 septembre 1774 à Rome, est un prêtre des Frères mineurs conventuels, élu évêque de Rome pour devenir le 249e pape de l’Église catholique le 19 mai 1769 sous le nom de Clément XIV (en latin Clemens XIV, en italien Clemente XIV).
Il est particulièrement connu pour avoir supprimé la Compagnie de Jésus le 21 juillet 1773 et pour avoir fondé les musées du Vatican.
Sa biographie complète sur : Wikipédia - Clément XIV
Cornice in stucco e dipinto raffigurante Papa Clemente XIV
Olio su tela, secolo XVIII (1700 - 1799)
Inventario dei beni storici e artistici della diocesi di Fabriano - Matelica
Image : BeWeB - Beni Ecclesiastici in web
A quelle occasion le pape a-t-il offert cette rose à la reine de Naples et des Deux-Siciles ? A suivre...
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Les Roses d’Or étaient, entre autres occasions, parfois offertes par les papes lors de la naissance des héritiers de souverains catholiques.
Eugénie en reçut ainsi une à l’occasion de la naissance du prince impérial, malheureusement dérobée au XXe siècle à Farnborough :
(Image à venir)
Pour en savoir plus :
https://boowiki.info/art/papaute/golden-rose.html
Eugénie en reçut ainsi une à l’occasion de la naissance du prince impérial, malheureusement dérobée au XXe siècle à Farnborough :
(Image à venir)
Pour en savoir plus :
https://boowiki.info/art/papaute/golden-rose.html
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
La rose d'or conservée au Musée de Cluny :
https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/rose-or.html
"Sans épines comme celles qui embaumaient le Paradis, elle était le symbole de la Passion du Christ et de sa Résurrection."
On notera que si les papes continuent à décerner des roses d'or à des sanctuaires, la dernière personne physique à en recevoir une fut la Grande-Duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956.
https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/rose-or.html
"Sans épines comme celles qui embaumaient le Paradis, elle était le symbole de la Passion du Christ et de sa Résurrection."
On notera que si les papes continuent à décerner des roses d'or à des sanctuaires, la dernière personne physique à en recevoir une fut la Grande-Duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956.
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Voici la courte liste des hommes et femmes du 18e siècle qui ont eu l'honneur de recevoir du pape une " Rose d'or ".
On retrouve la mère de Marie-Antoinette et trois de ses soeurs, mais pas la reine de France.
Source : Wikipedia - Rose d'or
La Rose bénite ou Rose d'or
La Rose d'or est un ornement béni par le pape, destiné à honorer des souverains ou des sanctuaires catholiques. Comme son nom l'indique, il représente une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier généralement en or.
Il était attribué chaque année par le pape le quatrième dimanche de Carême à un souverain ou seigneur, puis plutôt à une reine ou épouse de roi (à partir du XVIIe siècle), et depuis la seconde moitié du XXe siècle, à des églises ou sanctuaires.
Depuis le XXe siècle, ce sont essentiellement des sanctuaires mariaux qui ont reçu cette distinction.
Golden Rose gift from Pope Leo XIII to Amélie d'Orléans, queen of Portugal
Portuguese Crown Jewels
1892
Image : Pinterest
La fleur d'or et sa splendeur éclatante symbolise le Christ et Sa Majesté Royale. Le rouge (et les épines) symbolise plus particulièrement sa Passion, différents éléments de la fleur et de l’œuvre (parfum, tige, fleurs), ont des interprétations symboliques et bibliques que le pape détaille et précise dans la lettre accompagnant le don de l’œuvre.
Au cours des siècles, l’œuvre, assez simple (une simple rose de 15 cm environ), s'est complexifiée pour devenir un bouquet, avec un pied ou un vase, pouvant représenter plusieurs kilos d'or, voire intégrer des pierres précieuses.
Si une bonne partie des œuvres ont été refondues quelques années ou siècles plus tard (pour réutiliser l'or), quelques œuvres anciennes sont parvenues jusqu'à nous.
Rosa d'oro donata da papa pio IV a Lucca (République de Lucques) nel 1564
Biennale dell'Antiquariato (2019) - Courtesy of Alessandra Di Castro
Image : Sailko - Commons Wikimedia
La date de début de cette tradition (de remise d'une rose par le pape) est incertaine et évaluée au XIe siècle environ, mais elle pourrait être plus ancienne. La date de la première bénédiction de la rose fluctue aussi suivant les sources du XIIe siècle au XVe siècle.
Rose d'or commandée par le pape Jean XXII (1316-1334) et offerte à Rodolphe III de Nidau
Jacobi da Sienna Minuchio (Italian, 14th century)
1330
Rose : Avignon ; nœud filigrané : troisième quart du XIVe siècle ; pied et écus émaillés : après 1330.
Or, argent doré, verre coloré, émail champlevé sur argent.
Provient du Trésor de la cathédrale de Bâle
Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge
Image : Wikipedia
Certains sanctuaires ont pu recevoir plusieurs roses au cours de leur histoire, et certains papes, ont pu offrir plusieurs roses la même année (essentiellement à partir du XXIe siècle). Ainsi le pape Benoît XVI, en 8 années de pontificat, a offert 18 roses.
Symbolique
Les significations de la rose sont liées à celle du dimanche de Lætare (quatrième du carême), le jour où cette rose est traditionnellement bénie. Ce dimanche est souvent appelé « dimanche de rose », et la couleur des vêtements liturgiques utilisés est normalement le rose.
L’Église catholique, durant ce dimanche particulier invite les fidèles « à lever les yeux et au-delà du calvaire et voir dans les premiers rayons du soleil de Pâques, le Christ ressuscité, qui leur apporte la rédemption, et le message : Réjouis-toi ».
La rose d'or matérialise des éléments symboliques : la fleur d'or et sa splendeur éclatante symbolise le Christ et Sa Majesté Royale. Le rouge symbolise plus particulièrement sa Passion. On interprète en ce sens un verset du Cantique des cantiques : « Je suis la fleur des champs et le lis des vallées », ou encore un verset du livre d'Isaïe : « et il sortira un rejeton de la souche de Jésée, et une branche de ses racines fructifiera ».
Le parfum de la rose, selon le pape Léon XIII, « montre la douce odeur du Christ qui devrait être largement diffusée par son fidèles disciples ». Innocent III a écrit pour sa part : « Comme le dimanche de Lætare, qui symbolise l'amour après la haine, la joie après le chagrin et la plénitude après la faim, la rose représente respectivement par sa couleur, son odeur et son goût, son amour, sa joie et sa satiété ». Cette signification mystique est présente dans les lettres accompagnant la rose, ou encore dans les sermons prononcés le dimanche de Lætare.
Golden Rose
Gian Lorenzo Bernini
1658
Designed by Gian Lorenzo Bernini and gifted to the cathedral by Pope Alexander in 1658
Museo dell'Opera Metropolitana, Siena
Image : José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia CC BY-SA 4.0
Historique
Aux tout débuts, la rose d'or fut souvent offerte au préfet de Rome. Plus tard, l'usage prévalut de l'envoyer à un roi ou un prince qui s'était illustré par sa valeur, puis à une princesse renommée pour sa vertu ou sa charité envers les pauvres. Durant un certain temps, les empereurs d'Allemagne la reçurent à l'époque de leur couronnement. Lorsque le Saint-Siège fut établi à Avignon, on eut l'usage d'offrir la rose d'or à la personne la plus digne qui se trouvait présente à la cour pontificale durant l'époque du carême.
(...)
La rose est traditionnellement portée en procession, de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem jusqu'au palais du Latran, lors du dimanche de Lætare (quatrième dimanche de Carême), également appelé dimanche de la Rose pour cette raison.
Elle est d'abord portée par le pape lui-même. Par la suite, quand le poids de la rose augmente, un clerc est chargé de cette tâche. C'est à cette occasion que le pape bénit, dans la sacristie de basilique Sainte-Croix, le baume et le musc destinés à la rose, avant que celle-ci ne soit portée par un ablégat à son destinataire, ou remise à un ambassadeur résident. En 1895, la charge de porter la rose d'or est confiée à un camérier secret de cape et d'épée.
Rose d'or
Giuseppe Spagna & Pietro Paolo Spagna
Offerte par Léon XII à Caroline-Augusta de Bavière, impératrice d'Autriche
1818-19
Or, H 60 cm
Kunsthistorisches Museum Wien, Weltliche Schatzkammer
Destinataires des roses d'or
Des roses d'or ont été décernées à des personnes - hommes, femmes et un couple marié - ainsi qu'à des États et des églises (ou sanctuaires).
Jusqu'au XVIe siècle, les roses d'or étaient généralement attribuées à des souverains (hommes). À partir du XVIe siècle, il est devenu plus courant de les attribuer à des femmes souveraines ou à des femmes de souverains.
Francesco Loredan, Doge de Venise, fut le dernier homme à recevoir une rose d'or en 1759. La dernière femme (et dernière souveraine) à recevoir une rose d'or fut la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956. A partir de cette date, seules des églises ou sanctuaires se sont vu remettre cette distinction. Toutes les roses offertes par le pape Benoît XVI (18 au total) ont été décernées (et uniquement) à des sanctuaires mariaux.
* Source texte (extraits) : Wikipedia - Rose d'or
Rose d'or donnée en 1889 par le pape Léon XIII (1878-1903) à Isabelle de Bragance-Orléans (1846-1921), princesse impériale du Bresil, comtesse d'Eu, régente de l'Empire du Bresil, pour avoir aboli l'esclavage le 13 mai 1868
vers 1888
Or et argent - H : 74 cm ; poids : 1590 g
Collection Spada, Musée de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie
Image : Commons Wikimedia
On retrouve la mère de Marie-Antoinette et trois de ses soeurs, mais pas la reine de France.
Source : Wikipedia - Rose d'or
La Rose bénite ou Rose d'or
La Rose d'or est un ornement béni par le pape, destiné à honorer des souverains ou des sanctuaires catholiques. Comme son nom l'indique, il représente une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier généralement en or.
Il était attribué chaque année par le pape le quatrième dimanche de Carême à un souverain ou seigneur, puis plutôt à une reine ou épouse de roi (à partir du XVIIe siècle), et depuis la seconde moitié du XXe siècle, à des églises ou sanctuaires.
Depuis le XXe siècle, ce sont essentiellement des sanctuaires mariaux qui ont reçu cette distinction.
Golden Rose gift from Pope Leo XIII to Amélie d'Orléans, queen of Portugal
Portuguese Crown Jewels
1892
Image : Pinterest
La fleur d'or et sa splendeur éclatante symbolise le Christ et Sa Majesté Royale. Le rouge (et les épines) symbolise plus particulièrement sa Passion, différents éléments de la fleur et de l’œuvre (parfum, tige, fleurs), ont des interprétations symboliques et bibliques que le pape détaille et précise dans la lettre accompagnant le don de l’œuvre.
Au cours des siècles, l’œuvre, assez simple (une simple rose de 15 cm environ), s'est complexifiée pour devenir un bouquet, avec un pied ou un vase, pouvant représenter plusieurs kilos d'or, voire intégrer des pierres précieuses.
Si une bonne partie des œuvres ont été refondues quelques années ou siècles plus tard (pour réutiliser l'or), quelques œuvres anciennes sont parvenues jusqu'à nous.
Rosa d'oro donata da papa pio IV a Lucca (République de Lucques) nel 1564
Biennale dell'Antiquariato (2019) - Courtesy of Alessandra Di Castro
Image : Sailko - Commons Wikimedia
La date de début de cette tradition (de remise d'une rose par le pape) est incertaine et évaluée au XIe siècle environ, mais elle pourrait être plus ancienne. La date de la première bénédiction de la rose fluctue aussi suivant les sources du XIIe siècle au XVe siècle.
Rose d'or commandée par le pape Jean XXII (1316-1334) et offerte à Rodolphe III de Nidau
Jacobi da Sienna Minuchio (Italian, 14th century)
1330
Rose : Avignon ; nœud filigrané : troisième quart du XIVe siècle ; pied et écus émaillés : après 1330.
Or, argent doré, verre coloré, émail champlevé sur argent.
Provient du Trésor de la cathédrale de Bâle
Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge
Image : Wikipedia
Certains sanctuaires ont pu recevoir plusieurs roses au cours de leur histoire, et certains papes, ont pu offrir plusieurs roses la même année (essentiellement à partir du XXIe siècle). Ainsi le pape Benoît XVI, en 8 années de pontificat, a offert 18 roses.
Symbolique
Les significations de la rose sont liées à celle du dimanche de Lætare (quatrième du carême), le jour où cette rose est traditionnellement bénie. Ce dimanche est souvent appelé « dimanche de rose », et la couleur des vêtements liturgiques utilisés est normalement le rose.
L’Église catholique, durant ce dimanche particulier invite les fidèles « à lever les yeux et au-delà du calvaire et voir dans les premiers rayons du soleil de Pâques, le Christ ressuscité, qui leur apporte la rédemption, et le message : Réjouis-toi ».
La rose d'or matérialise des éléments symboliques : la fleur d'or et sa splendeur éclatante symbolise le Christ et Sa Majesté Royale. Le rouge symbolise plus particulièrement sa Passion. On interprète en ce sens un verset du Cantique des cantiques : « Je suis la fleur des champs et le lis des vallées », ou encore un verset du livre d'Isaïe : « et il sortira un rejeton de la souche de Jésée, et une branche de ses racines fructifiera ».
Le parfum de la rose, selon le pape Léon XIII, « montre la douce odeur du Christ qui devrait être largement diffusée par son fidèles disciples ». Innocent III a écrit pour sa part : « Comme le dimanche de Lætare, qui symbolise l'amour après la haine, la joie après le chagrin et la plénitude après la faim, la rose représente respectivement par sa couleur, son odeur et son goût, son amour, sa joie et sa satiété ». Cette signification mystique est présente dans les lettres accompagnant la rose, ou encore dans les sermons prononcés le dimanche de Lætare.
Golden Rose
Gian Lorenzo Bernini
1658
Designed by Gian Lorenzo Bernini and gifted to the cathedral by Pope Alexander in 1658
Museo dell'Opera Metropolitana, Siena
Image : José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia CC BY-SA 4.0
Historique
Aux tout débuts, la rose d'or fut souvent offerte au préfet de Rome. Plus tard, l'usage prévalut de l'envoyer à un roi ou un prince qui s'était illustré par sa valeur, puis à une princesse renommée pour sa vertu ou sa charité envers les pauvres. Durant un certain temps, les empereurs d'Allemagne la reçurent à l'époque de leur couronnement. Lorsque le Saint-Siège fut établi à Avignon, on eut l'usage d'offrir la rose d'or à la personne la plus digne qui se trouvait présente à la cour pontificale durant l'époque du carême.
(...)
La rose est traditionnellement portée en procession, de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem jusqu'au palais du Latran, lors du dimanche de Lætare (quatrième dimanche de Carême), également appelé dimanche de la Rose pour cette raison.
Elle est d'abord portée par le pape lui-même. Par la suite, quand le poids de la rose augmente, un clerc est chargé de cette tâche. C'est à cette occasion que le pape bénit, dans la sacristie de basilique Sainte-Croix, le baume et le musc destinés à la rose, avant que celle-ci ne soit portée par un ablégat à son destinataire, ou remise à un ambassadeur résident. En 1895, la charge de porter la rose d'or est confiée à un camérier secret de cape et d'épée.
Rose d'or
Giuseppe Spagna & Pietro Paolo Spagna
Offerte par Léon XII à Caroline-Augusta de Bavière, impératrice d'Autriche
1818-19
Or, H 60 cm
Kunsthistorisches Museum Wien, Weltliche Schatzkammer
Destinataires des roses d'or
Des roses d'or ont été décernées à des personnes - hommes, femmes et un couple marié - ainsi qu'à des États et des églises (ou sanctuaires).
Jusqu'au XVIe siècle, les roses d'or étaient généralement attribuées à des souverains (hommes). À partir du XVIe siècle, il est devenu plus courant de les attribuer à des femmes souveraines ou à des femmes de souverains.
Francesco Loredan, Doge de Venise, fut le dernier homme à recevoir une rose d'or en 1759. La dernière femme (et dernière souveraine) à recevoir une rose d'or fut la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956. A partir de cette date, seules des églises ou sanctuaires se sont vu remettre cette distinction. Toutes les roses offertes par le pape Benoît XVI (18 au total) ont été décernées (et uniquement) à des sanctuaires mariaux.
* Source texte (extraits) : Wikipedia - Rose d'or
Rose d'or donnée en 1889 par le pape Léon XIII (1878-1903) à Isabelle de Bragance-Orléans (1846-1921), princesse impériale du Bresil, comtesse d'Eu, régente de l'Empire du Bresil, pour avoir aboli l'esclavage le 13 mai 1868
vers 1888
Or et argent - H : 74 cm ; poids : 1590 g
Collection Spada, Musée de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie
Image : Commons Wikimedia
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Allons bon ! En voilà un oubli impardonnable !La nuit, la neige a écrit: Voici la courte liste des hommes et femmes du 18e siècle qui ont eu l'honneur de recevoir du pape une " Rose d'or ".
On retrouve la mère de Marie-Antoinette et trois de ses soeurs, mais pas la reine de France.
Au contraire, la rose d'or que Clément IX envoie à Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV, en 1668, ne pesait pas moins de 4 kilos ... avec vase et piédestal s'entend !
Et l'on retrouve la rose d'or en héraldique . La connotation religieuse s'estompe. Elle y symboliserait, dit-on, le mérite avoué .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
La nuit, la neige a écrit:: (...) le plus curieux est que la maison de vente aux enchères choisisse de faire l'impasse sur une présentation de l'origine de ce rare présent !
Ce n'est peut-être pas si curieux...
Je reviens sur ce que j'écrivais tantôt puisque si l'on reprend la liste des récipiendaires communiquée ci-dessus, Marie-Caroline reçoit sa rose d'or en 1790,
ou en 1791 selon cet extrait de ce livre.
Un présent offert par le pape Pie VI, qui plus est !
J'ignore donc ce qu'est cette (autre) rose de vermeil offerte par Clément XIV à Marie-Caroline...en 1773.
J'aurais dû en rester, comme Christie's l'a fait, au petit topo sur la reine de Naples et Napoléon.
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
La nuit, la neige a écrit:J'aurais dû en rester, comme Christie's l'a fait, au petit topo sur la reine de Naples et Napoléon.
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Bon soir, mes amis,
Un peu trop en retard mais on croit y voir un petit rayon de lumière:
D'abord, à la suite de l'apparition de cette rose datée en 1773 on s'est trouvé, comme vous indiquez bien, devant l'incohérence des gazettes qui ne témoignent que d'une unique rose offerte en 1791. Donc, on a pu constater sur quelques listes des reipiendaires que la reine Marie Caroline aurait reçu la rose d'or deux fois et par deux papes différents.
Cependant, le contexte crucial de cette année concrète pourrait de lui-même nous faire envisager ce mystère d'un autre point de vue:
Tout choquant qu'il peut s'avérer, la rose d'or, bien qu'une reconnaissance aux vertus et à la piété des souverains, a été utilisée comme une stratégie diplomatique principalement et comme l'indicateur de la température ou la pression-tension entre la papauté et les états régalistes. La rose d'or, au XVIIIème siècle, est invariablement liée à l'argent, ou à l'or si vous le voulez, dans le sens le plus crématistique, et surtout aux territoires et à leurs revenus.
Toute pieuse que fusse une reine, telle Clotilde de France, elle ne l'aura pas, et au contraire, toute scandaleuse qu'elle ait été, comme Marie Amélia, duchesse de Parma, l'aurait mérité. Et si Marie Antoinette ne l'eut jamais, c'est qu'elle était la reine du pays du gallicanisme où seul trois reines l'ont reçue: Catherine de Medicis, car nièce du Pape; Marie Thérèse d'Autriche et Marie Leczinska, de peur de Rome de perdre et ne pas récupérer Avignon et le Venaisin.
Centrons l'attention donc à 1773: Clement XIV a été élu après un prédécesseur fort et immuable. Clément XIV et l'homme qui doit céder et supprimer l'ordre des Jesuites de tous les états catholiques. Les relations de Rome et de Naples, avant et après l'arrivée de Caroline, sont pénibles malgré le fait que Naples reste un fief anachronique du Pape et que son roi reste son vassal, malgré le voisinage étouffant mais aussi nécessaire à Rome d'un royaume qui occupe la moitié de l'Italie et ses ports. En dépit de cela, Ferdinand IV suit les ordres de son père le roi d'Espagne sous la forme de "conseils à mon fils", y inclue l'expulsion des Jesuites, qui suit à Naples l'expulsion d'Espagne. Le "Monitorio al Infante Duque de Parma" en 1768, fut une offense grave mais profitée pour les états bourboniques pour contraataquer: La France occupe encore Avignon et le Venaisin. De sa part, Naples envahit Pontecorvo et Benevento. La privation de ces quatres territoires et un coup mortal pour Rome. Le pape hésite, mais cède finalement et signe la dissolution de la Compagnie le 21 Juillet 1773.
Il surgit alors une délicate question diplomatique: D'une part et de l'autre on veut éviter l'impression que la suppréssion définitive a été forcée, obligée, achetée en pressionnant Rome de tous côtés économiquement.
Il faut laissez claire que les Jesuites ont été congédiés pour la malignité même de leurs actions. La dévolution des territoires papales pourrait être conçue comme un prix, comme un pardon ou comme une vente-achat.
De là est venue l'idée d'offrir des roses d'or, l'une pour la duchesse de Parme, que l'on apprend d'après les négotiations, mais que l'on n'a pas vu. Une autre pour la reine de Naples, bien sûr. Une manière douce, diplomatique, de masquer d'autres intérêts et affaires: SS concède la rose d'or à ses filles bien aimées pour leur zèle catholique et leurs services au Saint Père. C'est à dire, les relations sont si louables et exemplaires que le Pape offre ces preuves de reconnaissance et en même temps, ces dévouées princesses réussissent à pousser leurs pieux épous à restituer au Saint Siège ce qui est juste
Le pape a du panique, car les jésuites sont devenus un état fort puissant entremêlé aux autres états et leur pouvoir est énorme. Ils restent les "esclaves inconditionnels" du Pape mais ne lui permettront pas cependant de leur faire devenir une autre chose.
Clement XIV commande donc de frapper les roses en même temps qu'il découvre un accronime terroriste sur un mur de son palais, annonçant sa mort. Une mort qui est arrivée effectivement en septembre 1774.
Si l'on compte sur les date qu'on a, l'objet en question, la rose de 1773, aurait été gravée pour être remise au printemps de cette même année, en Carême, probablement en avril, de là cette inscription isolée A 4, le quatrième dimanche du temps de Carême, ou signifier Feria 4 anerum: le commencement du temps de Carême si c'est la date de la conclusion du travail.
Quoi que ce soit, c'est clair que les événements ont obligé de changer ce qui était prévu. Le Pape aurait prolongé à plusieurs reprises la décision la plus importante de son pontificat.
Il aurait eu encore du temps pour offrir la rose à la reine lors de la Carême de 1774, vu qu'il mourut très étrangement en septembre de cette année. Mais, hélas, non plus, car après la signature qui, d'elle-même, aurait pu lui causer un infarctus, les puissances alliées ressortirent bien de petites lettres quant à la dévolution promise des territoires et même après avoir cédé il fallut plus d'une année pour parvenir à un accord effectif. Ainsi, dans cette guerre sans armes, la rose n'a pas encore été offerte au printemps de 1774.
Et soudain, le pape est mort.
Donc, sede vacante, nouveaux candidats, nouvelles négotiations, nouveau conclave, et bien sûr, nouveaux conflits.
On peut concevoir pourquoi cette rose n'a pas pu être offerte en cette date, c'est assez évident.
Ce qui est presque plus étonnant, c'est pourquoi cette rose ne fut pas réutilisée après. On pourrait facilement changer les inscriptions ou le fondre pour en profiter l'or pour faire la suivante ou pour d'autres finalités.
Caroline a reçu sa rose en 1791, après la catastrophe en France, dès qu'elle s'est érigée comme ennemie acharnée de la France, protectrice des exilés et refugiés et garantie d'asile et protection ou fuite en vue de la magnitude de la menace. Je m'en doute qu'on lui aurait envoyée cette rose gardée et datée en 1773. Cette rose-ci, on ignore qui l'aurait gardé, pourquoi. Ce qui nous mène à la belle essence de la rose, n'est-ce pas?
Un peu trop en retard mais on croit y voir un petit rayon de lumière:
D'abord, à la suite de l'apparition de cette rose datée en 1773 on s'est trouvé, comme vous indiquez bien, devant l'incohérence des gazettes qui ne témoignent que d'une unique rose offerte en 1791. Donc, on a pu constater sur quelques listes des reipiendaires que la reine Marie Caroline aurait reçu la rose d'or deux fois et par deux papes différents.
Cependant, le contexte crucial de cette année concrète pourrait de lui-même nous faire envisager ce mystère d'un autre point de vue:
Tout choquant qu'il peut s'avérer, la rose d'or, bien qu'une reconnaissance aux vertus et à la piété des souverains, a été utilisée comme une stratégie diplomatique principalement et comme l'indicateur de la température ou la pression-tension entre la papauté et les états régalistes. La rose d'or, au XVIIIème siècle, est invariablement liée à l'argent, ou à l'or si vous le voulez, dans le sens le plus crématistique, et surtout aux territoires et à leurs revenus.
Toute pieuse que fusse une reine, telle Clotilde de France, elle ne l'aura pas, et au contraire, toute scandaleuse qu'elle ait été, comme Marie Amélia, duchesse de Parma, l'aurait mérité. Et si Marie Antoinette ne l'eut jamais, c'est qu'elle était la reine du pays du gallicanisme où seul trois reines l'ont reçue: Catherine de Medicis, car nièce du Pape; Marie Thérèse d'Autriche et Marie Leczinska, de peur de Rome de perdre et ne pas récupérer Avignon et le Venaisin.
Centrons l'attention donc à 1773: Clement XIV a été élu après un prédécesseur fort et immuable. Clément XIV et l'homme qui doit céder et supprimer l'ordre des Jesuites de tous les états catholiques. Les relations de Rome et de Naples, avant et après l'arrivée de Caroline, sont pénibles malgré le fait que Naples reste un fief anachronique du Pape et que son roi reste son vassal, malgré le voisinage étouffant mais aussi nécessaire à Rome d'un royaume qui occupe la moitié de l'Italie et ses ports. En dépit de cela, Ferdinand IV suit les ordres de son père le roi d'Espagne sous la forme de "conseils à mon fils", y inclue l'expulsion des Jesuites, qui suit à Naples l'expulsion d'Espagne. Le "Monitorio al Infante Duque de Parma" en 1768, fut une offense grave mais profitée pour les états bourboniques pour contraataquer: La France occupe encore Avignon et le Venaisin. De sa part, Naples envahit Pontecorvo et Benevento. La privation de ces quatres territoires et un coup mortal pour Rome. Le pape hésite, mais cède finalement et signe la dissolution de la Compagnie le 21 Juillet 1773.
Il surgit alors une délicate question diplomatique: D'une part et de l'autre on veut éviter l'impression que la suppréssion définitive a été forcée, obligée, achetée en pressionnant Rome de tous côtés économiquement.
Il faut laissez claire que les Jesuites ont été congédiés pour la malignité même de leurs actions. La dévolution des territoires papales pourrait être conçue comme un prix, comme un pardon ou comme une vente-achat.
De là est venue l'idée d'offrir des roses d'or, l'une pour la duchesse de Parme, que l'on apprend d'après les négotiations, mais que l'on n'a pas vu. Une autre pour la reine de Naples, bien sûr. Une manière douce, diplomatique, de masquer d'autres intérêts et affaires: SS concède la rose d'or à ses filles bien aimées pour leur zèle catholique et leurs services au Saint Père. C'est à dire, les relations sont si louables et exemplaires que le Pape offre ces preuves de reconnaissance et en même temps, ces dévouées princesses réussissent à pousser leurs pieux épous à restituer au Saint Siège ce qui est juste
Le pape a du panique, car les jésuites sont devenus un état fort puissant entremêlé aux autres états et leur pouvoir est énorme. Ils restent les "esclaves inconditionnels" du Pape mais ne lui permettront pas cependant de leur faire devenir une autre chose.
Clement XIV commande donc de frapper les roses en même temps qu'il découvre un accronime terroriste sur un mur de son palais, annonçant sa mort. Une mort qui est arrivée effectivement en septembre 1774.
Si l'on compte sur les date qu'on a, l'objet en question, la rose de 1773, aurait été gravée pour être remise au printemps de cette même année, en Carême, probablement en avril, de là cette inscription isolée A 4, le quatrième dimanche du temps de Carême, ou signifier Feria 4 anerum: le commencement du temps de Carême si c'est la date de la conclusion du travail.
Quoi que ce soit, c'est clair que les événements ont obligé de changer ce qui était prévu. Le Pape aurait prolongé à plusieurs reprises la décision la plus importante de son pontificat.
Il aurait eu encore du temps pour offrir la rose à la reine lors de la Carême de 1774, vu qu'il mourut très étrangement en septembre de cette année. Mais, hélas, non plus, car après la signature qui, d'elle-même, aurait pu lui causer un infarctus, les puissances alliées ressortirent bien de petites lettres quant à la dévolution promise des territoires et même après avoir cédé il fallut plus d'une année pour parvenir à un accord effectif. Ainsi, dans cette guerre sans armes, la rose n'a pas encore été offerte au printemps de 1774.
Et soudain, le pape est mort.
Donc, sede vacante, nouveaux candidats, nouvelles négotiations, nouveau conclave, et bien sûr, nouveaux conflits.
On peut concevoir pourquoi cette rose n'a pas pu être offerte en cette date, c'est assez évident.
Ce qui est presque plus étonnant, c'est pourquoi cette rose ne fut pas réutilisée après. On pourrait facilement changer les inscriptions ou le fondre pour en profiter l'or pour faire la suivante ou pour d'autres finalités.
Caroline a reçu sa rose en 1791, après la catastrophe en France, dès qu'elle s'est érigée comme ennemie acharnée de la France, protectrice des exilés et refugiés et garantie d'asile et protection ou fuite en vue de la magnitude de la menace. Je m'en doute qu'on lui aurait envoyée cette rose gardée et datée en 1773. Cette rose-ci, on ignore qui l'aurait gardé, pourquoi. Ce qui nous mène à la belle essence de la rose, n'est-ce pas?
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Bon , on la lui offre à Marie-Antoinette de ce forum
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
En 1778, Marie Antoinette a envoyé cette chinoiserie charmante au pape Pius VI en cadeau.
Étant donné que Pius VI est devenu pape la même année que Marie Antoinette est devenue reine et que Louis XV avait restituée en 1774 Avignon et le Comtat au Pape, ce serait un bon commencement d'avoir envoyée une rose d'or. Il ne la lui envoya jamais, peut-être il voulait la Provence, la Normandie et la Bretagne pour une ferraille. On ne sait pas. Le meuble vaut bien la rose
Étant donné que Pius VI est devenu pape la même année que Marie Antoinette est devenue reine et que Louis XV avait restituée en 1774 Avignon et le Comtat au Pape, ce serait un bon commencement d'avoir envoyée une rose d'or. Il ne la lui envoya jamais, peut-être il voulait la Provence, la Normandie et la Bretagne pour une ferraille. On ne sait pas. Le meuble vaut bien la rose
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Merci Alix pour ces commentaires historiques très intéressants !
J'ajoute cet extrait de la biographie de Clément XIV (Wikipedia)
Pope Clement XIV on horseback
Entourage de Giovanni Domenico Porta
Image Commons Wikimedia
Le conclave de 1769
Le conclave qui s'ouvrit à la mort de Clément XIII en 1769 trouva l'Église dans une situation difficile, minée de l'intérieur par le gallicanisme et le jansénisme, de l'extérieur par le fébronianisme et le rationalisme. Les pays de tradition catholique étaient les plus virulents : le Portugal parlait d'un patriarcat ; la France occupait Avignon ; Naples occupait Pontecorvo et Bénévent ; l'Espagne avait expulsé les jésuites manu-militari ; Parme était hostile et Venise agressive ; la Pologne envisageait de restreindre les droits du nonce.
Mais la question brûlante était celle des jésuites. Ils avaient été expulsés du Portugal, de France et d'Espagne (y compris leurs colonies) et l'on souhaitait que le nouveau pape l'abolît universellement. Des pressions énormes s'exercèrent donc sur le conclave, réuni le 15 février 1769, pour obtenir que le prochain pape procédât à cette suppression.
Comme la majorité des quarante-sept cardinaux était favorable à la Compagnie de Jésus, on eut recours aux menaces et les rois de France, d'Espagne et du Portugal usèrent de leur droit d'exclusive pour écarter vingt-trois cardinaux (soit la moitié). On menaça de ne reconnaître qu'un pape qui accepterait d'avance et par écrit la suppression de l'ordre haï.
Finalement, le cardinal Ganganelli fut élu, le 18 mai, après un conclave de plus de trois mois et cent quatre-vingts tours de scrutins.
Le conclave des cardinaux à Rome en 1769 ou a été élus Clément 14 ci devant Cardinal Ganganelli, à la satisfaction de toutes les puissances chrétiennes, malgré les intrigues des Jésuittes et de leurs adhérans (sic)
Gravure au burin, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Alix a écrit:Clément XIV et l'homme qui doit céder et supprimer l'ordre des Jesuites de tous les états catholiques.
J'ajoute cet extrait de la biographie de Clément XIV (Wikipedia)
Pope Clement XIV on horseback
Entourage de Giovanni Domenico Porta
Image Commons Wikimedia
Le conclave de 1769
Le conclave qui s'ouvrit à la mort de Clément XIII en 1769 trouva l'Église dans une situation difficile, minée de l'intérieur par le gallicanisme et le jansénisme, de l'extérieur par le fébronianisme et le rationalisme. Les pays de tradition catholique étaient les plus virulents : le Portugal parlait d'un patriarcat ; la France occupait Avignon ; Naples occupait Pontecorvo et Bénévent ; l'Espagne avait expulsé les jésuites manu-militari ; Parme était hostile et Venise agressive ; la Pologne envisageait de restreindre les droits du nonce.
Mais la question brûlante était celle des jésuites. Ils avaient été expulsés du Portugal, de France et d'Espagne (y compris leurs colonies) et l'on souhaitait que le nouveau pape l'abolît universellement. Des pressions énormes s'exercèrent donc sur le conclave, réuni le 15 février 1769, pour obtenir que le prochain pape procédât à cette suppression.
Comme la majorité des quarante-sept cardinaux était favorable à la Compagnie de Jésus, on eut recours aux menaces et les rois de France, d'Espagne et du Portugal usèrent de leur droit d'exclusive pour écarter vingt-trois cardinaux (soit la moitié). On menaça de ne reconnaître qu'un pape qui accepterait d'avance et par écrit la suppression de l'ordre haï.
Finalement, le cardinal Ganganelli fut élu, le 18 mai, après un conclave de plus de trois mois et cent quatre-vingts tours de scrutins.
Le conclave des cardinaux à Rome en 1769 ou a été élus Clément 14 ci devant Cardinal Ganganelli, à la satisfaction de toutes les puissances chrétiennes, malgré les intrigues des Jésuittes et de leurs adhérans (sic)
Gravure au burin, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 16 Sep 2023, 18:01, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
Le secrétaire est charmant ! Qui était l'ébéniste ? Ou se trouve-t-il aujourd'hui ?
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
merveilleuses images. Merci pour ces infos LNLN.
Je vais chercher l'ébéniste
Je vais chercher l'ébéniste
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
Re: Les Roses d'or ou Roses bénites. L'exemplaire offert par le pape Clément XIV à la reine Marie-Caroline de Naples
https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:David_Roentgen?uselang=fr#/media/File:David_roentgen,_scrittoio_a_ribalta,_neuwied_1778-79,_02.jpg
Voilà. C'est un meuble de David Roentgen et se trouve à kunstgewerbemuseum à Berlin
On y peut trouver quelques autres prises de vue en excellente resolution.
Voilà. C'est un meuble de David Roentgen et se trouve à kunstgewerbemuseum à Berlin
On y peut trouver quelques autres prises de vue en excellente resolution.
Alix- Messages : 79
Date d'inscription : 13/05/2022
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