Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
3 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Les règnes de Louis XV et Louis XVI :: Essais & études, catalogues d'exposition, publications
Page 1 sur 1
Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
Je viens de découvrir ce livre de 2009 (environ 20 €, peut-être dénichable d'occasion)
La musique est essentielle en franc-maçonnerie. Elle seule peut suggérer l'inexprimable, rendre intelligible le symbolisme, enrichir la perception du sacré. Elle est la représentation de ce qui est transfiguration ou transcendance. Elle signifie la mesure ou la tempérance qui régissent le comportement de l'initié. Elle exalte les valeurs fondamentales de la fraternité. Aussi les loges se sont-elles très tôt dotées d'une colonne d'harmonie, un orchestre de frères pour accompagner et compléter le rituel. Composée d'instruments à vent, cette formation s'enrichira plus tard d'un piano qui parfois la remplacera. À chaque instrument - clarinette, hautbois, cor de basset, basson, violoncelle, etc. - son rôle précis lors des différentes cérémonies. Au temps de Louis XVI, la période étudiée par Pierre-François Pinaud, les musiciens francs-maçons, au nombre de 342, déployaient également leurs talents en ville, dans des salons privés où se produisaient des orchestres soutenus par des mécènes, ducs ou fermiers généraux, eux-mêmes initiés, ou encore dans des sociétés de concert où venaient la Reine et parfois le Roi. Quelles oeuvres jouait-on et qui les jouait ? Côté compositeurs, une grande variété, et pas seulement les frères Mozart, Haydn ou Rameau. Les exécutants étaient des frères professeurs ou maîtres de musique, souvent propriétaires de leur charge. Pierre-François Pinaud dresse la liste précise des uns et des autres, avec les indications biographiques et géographiques nécessaires, ainsi que le nom de leur (s) loge (s) d'appartenance. Des détails vont surprendre : ainsi, le château de Versailles abritait plusieurs loges actives en matière de musique... Des loges initièrent des castrats comme Josephini ou Crescentini, qui bénéficiaient d'un respect inimaginable ailleurs. Des noms familiers surgissent au fil de l'étude et du dictionnaire qui la complète : Gossec, grand maître de la symphonie concertante, Yost, père de l'École française de clarinette, Saint-George, un Antillais qualifié de Mozart français, Giroust, auteur de la messe du sacre de Louis XVI, Devienne... Tous étaient francs-maçons et ne s'en cachaient pas.
Pierre-François Pinaud (1951-2012) est aussi l'auteur de nombreux articles parus dans diverses revues. Le riche site de l'Education musicale a eu l'excellente initiative de mettre en ligne son article Les musiciens d’église francs-maçons à Paris, 1790-1815 : l’exemple des organistes paru dans la revue Renaissance Traditionnelle (n° 162) en avril 2011.
Pierre-François Pinaud
Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
La musique est essentielle en franc-maçonnerie. Elle seule peut suggérer l'inexprimable, rendre intelligible le symbolisme, enrichir la perception du sacré. Elle est la représentation de ce qui est transfiguration ou transcendance. Elle signifie la mesure ou la tempérance qui régissent le comportement de l'initié. Elle exalte les valeurs fondamentales de la fraternité. Aussi les loges se sont-elles très tôt dotées d'une colonne d'harmonie, un orchestre de frères pour accompagner et compléter le rituel. Composée d'instruments à vent, cette formation s'enrichira plus tard d'un piano qui parfois la remplacera. À chaque instrument - clarinette, hautbois, cor de basset, basson, violoncelle, etc. - son rôle précis lors des différentes cérémonies. Au temps de Louis XVI, la période étudiée par Pierre-François Pinaud, les musiciens francs-maçons, au nombre de 342, déployaient également leurs talents en ville, dans des salons privés où se produisaient des orchestres soutenus par des mécènes, ducs ou fermiers généraux, eux-mêmes initiés, ou encore dans des sociétés de concert où venaient la Reine et parfois le Roi. Quelles oeuvres jouait-on et qui les jouait ? Côté compositeurs, une grande variété, et pas seulement les frères Mozart, Haydn ou Rameau. Les exécutants étaient des frères professeurs ou maîtres de musique, souvent propriétaires de leur charge. Pierre-François Pinaud dresse la liste précise des uns et des autres, avec les indications biographiques et géographiques nécessaires, ainsi que le nom de leur (s) loge (s) d'appartenance. Des détails vont surprendre : ainsi, le château de Versailles abritait plusieurs loges actives en matière de musique... Des loges initièrent des castrats comme Josephini ou Crescentini, qui bénéficiaient d'un respect inimaginable ailleurs. Des noms familiers surgissent au fil de l'étude et du dictionnaire qui la complète : Gossec, grand maître de la symphonie concertante, Yost, père de l'École française de clarinette, Saint-George, un Antillais qualifié de Mozart français, Giroust, auteur de la messe du sacre de Louis XVI, Devienne... Tous étaient francs-maçons et ne s'en cachaient pas.
Pierre-François Pinaud (1951-2012) est aussi l'auteur de nombreux articles parus dans diverses revues. Le riche site de l'Education musicale a eu l'excellente initiative de mettre en ligne son article Les musiciens d’église francs-maçons à Paris, 1790-1815 : l’exemple des organistes paru dans la revue Renaissance Traditionnelle (n° 162) en avril 2011.
Lady Jhane- Messages : 1318
Date d'inscription : 04/11/2021
Localisation : Gévaudan
Re: Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
Ils l'étaient tous, tous et tous ! Mozart justement s'est fait enmaçonner à Paris en 1778...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
... chez les francs-maçons de Saint-Germain-en-Laye, pour être plus précise .
En 1778 donc, Wolfgang est tout à la joie de l’arrivée à Paris de Jean-Chrétien Bach, qu’il admire au plus haut point. Celui-ci, récemment initié à Londres a contribué à l’inauguration du Masonnic Hall. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il est invité dès son arrivée par le maréchal de Noailles.
Louis de Noailles: 1713-1793, Militaire, Maréchal de France,… franc-maçon lui-même, qui fut ambassadeur de France à Londres, à un séjour d’une semaine dans sa résidence de campagne de Saint-Germain-en-Laye. Mozart y est également convié ainsi que le castrat Tenducci ( 1736-1790, Chanteur soprano… qui accompagnait Bach. Pour cette occasion Wolfgang compose une scène pour Tenducci (pièce perdue).
Dans cet univers fortement empreint d’idéal maçonnique - Noailles qui recevait à Saint-Germain à la même époque Benjamin Franklin et Thomas Jefferson travaille en sous main en lien avec Beaumarchais, à l’aide aux insurgents américains, tout en tentant de maîtriser son fougueux gendre Lafayette - comment Mozart aurait-il pu ne rien retenir ?
( Heurs et malheurs de Mozart à Paris
Gilles Corbi )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
L'étiquette de franc maçon n'avait pas grand chose de commun avec ce quelle signifie maintenant. La majorité même des membres du clergé en était, d'après les spécialistes. C'était presque devenu une sorte de monde un peu différent du reste de la société, mais présent presque partout. Une sorte de jeu social.
Lecréateur- Messages : 1713
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Sujets similaires
» Paris au XVIIIe siècle
» Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, maréchal et duc de Richelieu
» L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
» Autographes et devoirs d'écriture des dauphins Louis-Joseph et Louis-Charles, dit Louis XVII
» Louis-Léopold Boilly : peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe
» Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, maréchal et duc de Richelieu
» L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
» Autographes et devoirs d'écriture des dauphins Louis-Joseph et Louis-Charles, dit Louis XVII
» Louis-Léopold Boilly : peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Les règnes de Louis XV et Louis XVI :: Essais & études, catalogues d'exposition, publications
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum