L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
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L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Je recommande vivement ce livre passionnant d'Olivier Blanc, qui fournit un regard unique sur les moeurs de la fin du XVIIIème siècle (ou plutôt leur absence ) :
A l'origine, le libertinage se voulait une réaction à la conception du mariage de l'époque, qui ne sanctionnait pas une entente physique ou amoureuse, mais seulement l'intérêt financier ou familial de parties en présence. Louis XV, en prenant comme maîtresses des roturières - Mme Poisson, future marquise de Pompadour, puis Mme du Barry - a donné le ton. Désormais, le libertinage s'affiche au grand jour : le duc de Bourbon trompe ouvertement sa femme, non seulement avec une suivante de celle-ci, mais avec une des dernières figurantes de l'Opéra. Le prince de Lamballe, épuisé par une vie de débauche, meurt de syphilis, maladie qu'il a entre-temps transmise à sa femme. Il est courant que les femmes aient un ou plusieurs amants. Le libertinage devient un art de vivre avec ses pratiques, ses coutumes, ses lieux, dont l'auteur - familier des " nouvelles à la main ", ces témoignages et commérages souvent anonymes - sait rendre le pittoresque, le raffinement, mais aussi parfois les drames.
Olivier Blanc est allé puiser dans de multiples sources pour écrire son livre : pas seulement les "nouvelles à la main", mais également les archives des notaires qui permettent souvent de découvrir ou confirmer la filiation de tels ou tels (il n'était pas rare que dans les testaments, on gratifie ses enfants naturels notamment).
A l'origine, le libertinage se voulait une réaction à la conception du mariage de l'époque, qui ne sanctionnait pas une entente physique ou amoureuse, mais seulement l'intérêt financier ou familial de parties en présence. Louis XV, en prenant comme maîtresses des roturières - Mme Poisson, future marquise de Pompadour, puis Mme du Barry - a donné le ton. Désormais, le libertinage s'affiche au grand jour : le duc de Bourbon trompe ouvertement sa femme, non seulement avec une suivante de celle-ci, mais avec une des dernières figurantes de l'Opéra. Le prince de Lamballe, épuisé par une vie de débauche, meurt de syphilis, maladie qu'il a entre-temps transmise à sa femme. Il est courant que les femmes aient un ou plusieurs amants. Le libertinage devient un art de vivre avec ses pratiques, ses coutumes, ses lieux, dont l'auteur - familier des " nouvelles à la main ", ces témoignages et commérages souvent anonymes - sait rendre le pittoresque, le raffinement, mais aussi parfois les drames.
Olivier Blanc est allé puiser dans de multiples sources pour écrire son livre : pas seulement les "nouvelles à la main", mais également les archives des notaires qui permettent souvent de découvrir ou confirmer la filiation de tels ou tels (il n'était pas rare que dans les testaments, on gratifie ses enfants naturels notamment).
Dernière édition par Duc d'Ostrogothie le Mer 27 Déc 2017 - 16:32, édité 1 fois
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Il était temps que la présentation de cet ouvrage paraisse dans nos colonnes. Grand merci Votre Grâce !
Ce livre est régulièrement cité dans les bibliographies générales sur les moeurs au XVIIIe siècle. Je ne le possède pas, il faut que j'y remédie.
A titre d'exemple, les enfants naturels de Louis XV, ont la plupart du temps, été pris en charge par le roi, et surtout par les filles de Louis XV, qui considérées pour bigotes, n'en ont pas moins, prouvé leur intérêt, pour leurs demi-frères ou soeurs. Elles avaient d'après ce que j'ai lu une particulière affection pour l'abbé de Bourbon, qui malheureusement décéda prématurément quelques années avant la Révolution.
De très nombreux princes, nobles, pas mal d'ecclesiastiques, pour ne citer que le haut du pavé, essaimerent par la cuisse gauche : le duc de Bourbon, le prince de Conti, père et fils, le comte d'Artois, le comte de Charolais... etc.
Ce livre est régulièrement cité dans les bibliographies générales sur les moeurs au XVIIIe siècle. Je ne le possède pas, il faut que j'y remédie.
A titre d'exemple, les enfants naturels de Louis XV, ont la plupart du temps, été pris en charge par le roi, et surtout par les filles de Louis XV, qui considérées pour bigotes, n'en ont pas moins, prouvé leur intérêt, pour leurs demi-frères ou soeurs. Elles avaient d'après ce que j'ai lu une particulière affection pour l'abbé de Bourbon, qui malheureusement décéda prématurément quelques années avant la Révolution.
De très nombreux princes, nobles, pas mal d'ecclesiastiques, pour ne citer que le haut du pavé, essaimerent par la cuisse gauche : le duc de Bourbon, le prince de Conti, père et fils, le comte d'Artois, le comte de Charolais... etc.
Dominique Poulin- Messages : 6948
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Courez l'acheter cher Dominique, je vous confirme que c'est un excellent livre.
Outre qu'il est très plaisant à lire, il permet notamment de réaliser à quel point l'adultère était devenu la règle dans la haute société à la fin du XVIIIème siècle. Les mariages étant arrangés, il était considéré comme normal de prendre amant ou maîtresse. Mieux encore : c'était à la mode. A tel point, que Monsieur qui était impuissant jugera opportun de faire croire qu'il a une maîtresse ( Mme de Balbi ) pour ne pas apparaître en décalage vis-à-vis de ses contemporains.
Un livre essentiel, notamment pour celles et ceux qui croient encore aujourd'hui dur comme fer que l'adultère était chose exceptionnelle sous l'Ancien Régime.
Outre qu'il est très plaisant à lire, il permet notamment de réaliser à quel point l'adultère était devenu la règle dans la haute société à la fin du XVIIIème siècle. Les mariages étant arrangés, il était considéré comme normal de prendre amant ou maîtresse. Mieux encore : c'était à la mode. A tel point, que Monsieur qui était impuissant jugera opportun de faire croire qu'il a une maîtresse ( Mme de Balbi ) pour ne pas apparaître en décalage vis-à-vis de ses contemporains.
Un livre essentiel, notamment pour celles et ceux qui croient encore aujourd'hui dur comme fer que l'adultère était chose exceptionnelle sous l'Ancien Régime.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Eh bien, encore faut-il respecter les convenances et que les apparences soient sauves . En effet, le mari bafoué est autorisé par la loi, s'il fournit la preuve de l'adultère, à faire enfermer sa femme . Ainsi voyons-nous agir M. de Stainville ( frère de Choiseul ) que son épouse ( de vingt-cinq ans sa cadette ) trompait avec l'acteur Clairval .
Il la fit mener jusqu'à Nancy en voiture pour l'ensevelir dans un couvent jusqu'à la fin de ses jours .
Elle n'avait pas vingt ans.
Il la fit mener jusqu'à Nancy en voiture pour l'ensevelir dans un couvent jusqu'à la fin de ses jours .
Elle n'avait pas vingt ans.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55303
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Tu fais bien de le rappeler mais la plupart du temps, les époux s'entendaient pour vivre leur vie chacun de leur côté.
En cas de difficulté, ce qui comptait avant tout, c'était non pas d'être homme ou femme ou d'avoir respecté les apparences, mais d'avoir de bonnes relations.
Vois par exemple la comtesse de Balbi qui multipliait les galanteries et ne s'embarrassait pas de les dissimuler : elle fut surprise un jour par son mari avec un gentilhomme qui s'était égaré dans son lit... Le comte de Balbi voulant la rechercher sur ce point, elle le fit passer pour fou. Ce que le comte de Balbi avait vu, ce qu'il avait entendu, était le pur produit de son imagination, fit-elle croire.
Avec un savoir-faire infernal, elle obtint- ce qui ne lui fut pas difficile, sa mère étant fort influente en sa qualité de gouvernante des enfants de la comtesse d'Artois, et elle-même ne manquant pas d'un certain crédit - l'intervention de l'Administration. Un beau jour du mois de juillet 1780, très peu de temps après la scène rapportée ci-dessus, le comte de Balbi fut arrêté alors qu'il passait sur le Pont-Royal, et conduit à Bicêtre. Il fut ensuite transféré à Senlis. Il réussit à s'en échapper, émigra et revint en France au commencement du Consulat (source : Joseph Turquan, "Les favorites de Louis XVIII").
En cas de difficulté, ce qui comptait avant tout, c'était non pas d'être homme ou femme ou d'avoir respecté les apparences, mais d'avoir de bonnes relations.
Vois par exemple la comtesse de Balbi qui multipliait les galanteries et ne s'embarrassait pas de les dissimuler : elle fut surprise un jour par son mari avec un gentilhomme qui s'était égaré dans son lit... Le comte de Balbi voulant la rechercher sur ce point, elle le fit passer pour fou. Ce que le comte de Balbi avait vu, ce qu'il avait entendu, était le pur produit de son imagination, fit-elle croire.
Avec un savoir-faire infernal, elle obtint- ce qui ne lui fut pas difficile, sa mère étant fort influente en sa qualité de gouvernante des enfants de la comtesse d'Artois, et elle-même ne manquant pas d'un certain crédit - l'intervention de l'Administration. Un beau jour du mois de juillet 1780, très peu de temps après la scène rapportée ci-dessus, le comte de Balbi fut arrêté alors qu'il passait sur le Pont-Royal, et conduit à Bicêtre. Il fut ensuite transféré à Senlis. Il réussit à s'en échapper, émigra et revint en France au commencement du Consulat (source : Joseph Turquan, "Les favorites de Louis XVIII").
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Nous nous souvenons tous du sort du malheureux Balbi ... Quelle fichue bonne femme que la sienne !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55303
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Duc d'Ostrogothie a écrit: Un beau jour du mois de juillet 1780, très peu de temps après la scène rapportée ci-dessus, le comte de Balbi fut arrêté alors qu'il passait sur le Pont-Royal, et conduit à Bicêtre. Il fut ensuite transféré à Senlis. Il réussit à s'en échapper, émigra et revint en France au commencement du Consulat (source : Joseph Turquan, "Les favorites de Louis XVIII").
Pourtant, selon WIKI, par un jugement du parlement de Paris, Balbi est taxé de « folie douce » et interné à Senlis jusqu’à son décès en 1835, à l’âge de 85 ans .
C'est beaucoup moins riant ...
Alors ? évadé ou remis à l'ombre ?
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Mme de Sabran- Messages : 55303
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'amour à Paris au temps de Louis XVI, de Olivier Blanc
Il me semble bien que le biographe de Mme de Balbi, Mr de Reiset, indique que son mari est mort des décennies plus tard dans l'établissement ou ce pauvre Mr de Balbi avait été interné.
Dominique Poulin- Messages : 6948
Date d'inscription : 02/01/2014
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