Jacques-Mathieu Augeard, marquis de Buzancy

Jacques-Mathieu Augeard, marquis de Buzancy, né à Paris vers 1732 et mort à Paris en 1805, était un fermier général et courtisan français, auteur d'un témoignage historique sur la fin de l'Ancien Régime.
Biographie
Issu d'une famille de la noblesse d'office dont la branche aînée siégeait au Parlement de Bordeaux et dont la branche cadette, dont il était issu, s'était fixée à Tours, Jacques-Mathieu Augeard était le fils d'un Maître d'hôtel ordinaire du Régent Philippe d'Orléans.
Membre de l'élite fisco-administrative de la monarchie, il occupa une charge de fermier général de 1768 à 1791.
Il épousa en 1768 Anne-Sophie de Serre de Saint-Roman et acquit en 1781 le marquisat de Buzancy.
En 1776, il aurait décliné la place de contrôleur général du trésor royal que lui proposait le ministre Maurepas. Il n'en fut pas moins le principal maître d'œuvre d'une campagne de libelles dirigée contre la politique financière de Jacques Necker en 1780-1781.
Entré en possession de la charge de secrétaire des commandements de Marie-Antointte en 1777, il proposa à celle-ci, dès le début de la Révolution, de fuir en passant par sa terre de Buzancy. Accusé d'avoir favorisé un projet de départ du Roi pour Metz, il est emprisonné, traduit devant le tribunal du Châtelet, et finalement acquitté le 8 mars 1790.
Réfugié à Bruxelles puis, après la fuite pour Montmédy, émigré de 1791 à 1799, il ne rentre en France que sous le Consulat.
Il consacre ses dernières années à écrire ses Mémoires secrets qui ne furent publiés qu'en 1866. Ce témoignage d'un chroniqueur de la cour familier des milieux ministériels, partisan mais bien informé, est riche en anecdotes politico-financières sur les dernières années du règne de Louis XV et sur celui du roi Louis XV.
Il avait également été conseiller d'Etat.


Bien à vous.

Majesté a écrit:
Il consacre ses dernières années à écrire ses Mémoires secrets qui ne furent publiés qu'en 1866. .

Augeard y rapporte un dialogue entre la Reine de Naples et lui . A Marie-Caroline qui lui demandait :
" --- Mais d'où vient donc ce déchaînement effroyable de votre pays contre ma malheureuse soeur ?"
" --- Marie-Antoinette, par malheur, consentit à laisser la dignité de son rang suprême dans son palais, pour aller dans l'appartement de Mme de Polignac y jouer le second rôle " , répondit-il .

(Mémoires d'Augeard")

Tiens ! je ne le connaissais pas !  

Il faudra que je retrouve une petite anecdote très drôle que j'ai sous le coude ! ...   

Je suis ravie de découvrir un peu plus ce personnage. Merci ! :n,,;::::!!!: 

Je ne le connaissais pas non, plus !!!
Mais il y en a tant d'autres... Merci Majesté !!!     

Si ce nom ne m'était pas inconnu, je le connaissais mal...
J'ai créé ce sujet car notre MARIE-ANTOINETTE a un scoop à nous faire par rapport à lui  :n,,;::::!!!: 

Bien à vous.

Nous allons donc devoir patienter...     

Chic !!! Nous sommes tout ouïe !!!

Tu as de sacrées oreilles ma chère Eléonore !!! Je dirais même des radars !!!     

Oui, hein crois-tu ! Elles sont planquées par les cheveux .  : : : 

Mme de Sabran a écrit:

Il faudra que je retrouve une petite anecdote très drôle que j'ai sous le coude !   ...    

... retrouvée !  :n,,;::::!!!: 
Je la posterai demain .

On est demain !!!     

Voici !  :n,,;::::!!!: 
Mon anecdote concerne Mme de Polignac ... ou du moins un racontar d'Augeard sur l'amie de Marie-Antoinette .

Dans ses Mémoires, Augeard rapporte comment, le vendredi 31 octobre 1783, il a eu une entrevue avec M. de Vergennes, en sa qualité de chef du Conseil des Finances . Vergennes a reconnu bien volontiers qu'il faut d'urgence mettre un nouveau ministre aux Finances, mais il ne veut pas entendre parler de Calonne que soutient la coterie Polignac .
Augeard qui conspue l'influence de cette coterie en profite pour glisser en passant comment, selon lui, Mme de Polignac avait usé d'un stratagème pour écarter du ministère Joly de Fleury :

On représentait dans ce temps-là chez Mme de Polignac de petites comédies où ses enfants jouaient les principaux rôles, et ces représentations se trouvaient précisément les jours et heures indiquées pour la tenue du comité des Finances . Le roi était invité à ses petits spectacles, de telle sorte que plusieurs comités manquèrent successivement. M. de Fleury s'en plaignit au roi dans une lettre très mesurée. La société de la reine qui en eut connaissance la fit envisager comme une démission, et elle fut acceptée .

Franchement, c'est difficile à croire !   
Louis XVI donnerait la préséance aux bambins Polignac s'égayant sur une scène de théâtre, plutôt qu'aux affaires ministérielles !!!
Il faut espérer que Augeard affabule, sinon que penser du roi ?!!!  boudoi29  boudoi29  boudoi29 

Enfin, voilà pour le machiavélisme politique de Mme de Polignac !  : 

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Eh ben... Voilà qui est étrange !!!
Louis XVI avait quand même le sens du devoir...

C'est sûr que Louis XVI aimait beaucoup les petites pièces de théâtre en société : il a vivement encouragé Marie-Antoinette dauphine, puis ensuite au Petit Trianon, ce fut peut-être même une rare passion qui rapprochait  le couple royal, il n'a pas été insensible devant une comédienne qu'on lui a proposé comme maîtresse, nous savons que les petits Sabran connurent un grand succès devant Louis XVI et Marie-Antoinette, etc.

Et puis nous savons en quelle estime Louis XVI tenait madame de Polignac, seule dame de la cour chez qui il s'est rendu hors un palais royal et à qu'il écrivait personnellement. Et puis, compte tenu de la dot accordée à Aglaé, on peut imaginer que Louis XVI pouvait aller très loin dans ses faveurs auprès de celle qui fut la favorite commune du couple royal.

Donc à la rigueur, je pense que cela à dû arriver : mais une fois. Pas au point d'en faire une affaire d'Etat !

Pour Augeard cela semble être arrivé plusieurs fois presque systématiquement .

ces représentations se trouvaient précisément les jours et heures indiquées pour la tenue du comité des Finances . Le roi était invité à ses petits spectacles, de telle sorte que plusieurs comités manquèrent successivement.

Mais j'ai beaucoup de peine à le croire !  boudoi32 

Oui plusieurs fois, ce serait gonflé. 

Après je ne doute pas non plus que le pauvre Colbert a dû se retrouver assez souvent ses dossiers sur les bras, tandis que Louis XIV préférait voir l'état des travaux de ses jardins en compagnie de Le Nôtre. Bien entendu quand ce roi était jeune.
Chacun ses passions...

Tirés des mémoires d'AUGEARD des faits intéressants montrant la Reine dans son intérieur et dans ses projets à compter du 7 OCTOBRE 1789 le lendemain de l'installation aux TUILERIES

AUGEARD avait quitté depuis un mois VERSAILLES pour se rendre à BUZANCY dans ses terres sises à 5 lieues de VARENNES pour soigner sa fille très malade, elle mourra à VARENNES en 1790.

Le 7 octobre, il reçoit un courrier lui demandant de rentrer d'urgence à PARIS  - au relais de REIMS il apprend que la Famille royale a quitté VERSAILLES après les deux sinistres jours et qu'elle est aux TUILERIES.

Arrivée à son hôtel parisien, un homme de la Reine l'attend, demandant à qu'il se rendre immédiatement au CHÂTEAU.
Au château, la Reine lui demande de le rejoindre dans son appartement après la Messe et elle lui remets une petite clé qu'il doit conserver précieusement.

Dans l'appartement, il ferme la porte et la Reine arrivant immédiatement, lui indique qu'il faut changer de pièce car les lieux ne sont pas sécurisés  - ils en font de même dans la pièce suivante et se retrouve chez MADAME ROYALE.

la Reine demande à sa fille de les laisser pour travailler !!!!!!!

"Je vous fais mes excuses  ; je croyais votre tête exaltée, c'est la mienne qui était aveugle ; Monsieur LE DUC D'ORLEANS a voulu nous faire assassiner"
(AUGEARD encore à VERSAILLES avait tenté de convaincre le Roi et la Reine de partir pour COMPIEGNE).

S'engage une très grande conversation, la Reine demandant conseil à AUGEARD qui lui confirme qu'elle est prisonnière n'ayant plus à son service sa garde d'honneur.

La Reine demande  "mais que faut-il faire ? " . Il doit y avoir un remède.

"Je ne le crois pas, Votre situation n'en est pas moins très fâcheuse ;

l'Empereur, votre frère, ne peut vous donner aucun secours, sa vilaine guerre aves les Turcs l'occupe ailleurs, et ces scélérats lui donnent dans ses provinces belgiques du fil à retordre ; il faut absolument lui faire envisager l'affaire de la France comme la sienne propre ; il serait nécessaire qu'une personne sûre et fidèle, et en qui il aurait la plus grande confiance, se rendit à VIENNE à cet effet".

" Effectivement, c'est bien notre intention

- je ne connais qu'une personne au monde capable de remplir cette mission

- et, qui donc ?

- c'est VOTRE MAJESTE !!!!!"

Merci chère MARIE-ANTOINETTE pour ce témoignage...
Ce qui veut dire que le Roi était à ce moment là prêt à partir pour Vienne...

... et que Augeard avait mis en garde Louis XVI et Marie-Antoinette contre Orléans .

OUI !!! Mais je pense qu'ils s'en méfiaient depuis longtemps...
Mon étonnement va plus vers ce départ pour Vienne, quand on sait ses positions (du Roi) avant le projet de fuite à Montmédy.

(je suis obligée de couper mon texte, car par deux fois, après frappe, celui-ci a disparu de l'écran et donc à refaire en totalité)

"Quoi, je laisserais seul le Roi ?

- je ne connais qu'un seul moyen, et il est infaillible, pour sauver les jours du Roi, les vôtres, ceux de vos enfants, Madame, et ceux de l'Empire :

c'est de vous en aller avec MADAME ROYALE et MONSIEUR LE DAUPHIN habillé en fille, non en Reine, non pas en princesse, mais en simple particulière.

C'est à VOTRE MAJESTE de réfléchir dans sa sagesse sur le parti que je lui propose ; mais si elle s'y détermine, il faut qu'elle ne confie son secret à qui que ce soit au monde."

La conversation se poursuit en indiquant qu'elle n'est pas en France Reine régnante, qu'elle n'est que l'épouse du Roi... il ne lui appartient pas la connaissance des affaires, elle ne doit s'en mêler que si elle est Régente... comme cela elle déjouera les factieux et ORLEANS ; on ne pourra plus l'accuser de s'opposer à la nouvelle constitution et ses jours seront sauvés.

Le lendemain, la Reine est assez disposée et demanda si le plan était arrêté.

Réponse d'AUGEARD, lorsque la Reine sera décidée, il écrira à sa fille de revenir à PARIS.... qu'il était chargé par les parents de la Marquise de GINECOURT de ramener la bonne et les deux enfants
à leurs parents dans leur domaine proche de BUZANCY.

Départ prévu des TUILERIES à 8 H 00 du soir, rendez-vous chez MADAME THIBAUT, première femme de chambre à 7 H 30 pour habiller chez la Reine en petite fille avec un costume identique à celui de MADAME ROYALE ; par un petit escalier on montera jusqu'aux combles, où se trouve un escalier arrivant dans la Cour des Princes.
On trouve un carrosse très simple avec deux chevaux qui les conduisent à l'hôtel AUGEARD ... soit avec AUGEARD, où celui-ci les attendra sur place en compagnie de sa fille.

Départ dans la voiture personnelle d'AUGEARD  ; la Reine se mettant sur le devant comme une gouvernante avec les enfants , afin d'éviter toute espèce de soupçon aux courriers d'AUGEARD qui sont bien connus sur la route, car il y passe 12 fois par an.
Il sera muni de son passeport et sa permission de poste.

Après la sortie de PARIS, la fille d'AUGEARD, présente dans la voiture sera mise au courant, car elle connaît la Reine.

A la pointe du jour  -BRAISNE à 4 lieues au delà de SOISSONS -
A REIMS à 9 H 00 du matin - mais changement de route à 1 lieu pour éviter la ville en passant à SAINT THIERRY avec petit déjeuner dans la maison de l'Archevêque.
puis départ pour le relais d'ISLE à 4 lieues au dessus de REIMS.
puis PAUVRES, VOUZIERES qui a une belle route -
ARRIVEE à BUZANCY par le parc, restauration et vérification de l'état de la voiture.....
Les chevaux personnels d'AUGEARD conduiront la voiture à un quart de lieue de STENAY, avec un relais organisé par lui.
il ne restera que quatre lieues pour la frontière sans passer par aucune ville.
coucher au château de LA TOUR appartenant au général des dragons de LA TOUR, situé sur les terres de l'Empire, à IO lieues de LUXEMBOURG.

Pendant la nuit un courrier sera adressé au MARECHAL DE BROGLIE pour lui demander des relais à moitié chemin et une escorte en cas d'événement.

"Je suis très contente de ce que vous me dites. Je ne balancerai pas un moment sans le Roi ; mais je ne pourrai pas me résoudre à le laisser seul ; je crains trop pour ses jours.".

AUGEARD continue sa plaidoirie pour convaincre la Reine que son plan est excellent - elle est d'accord mais en mettant le Roi dans la confidence, ce qui est normal
AUGEARD lui précise que le lendemain du matin du départ, à son lever il recevra des mains d'une femme de chambre, une lettre de son épouse lui donnant les raisons de son départ ... son inquiétude pour elle et les enfants, et lui précisant qu'elle reviendra lorsque la situation sera calme et la constitution achevée.

Il sera 9 H du matin , le temps de réunir un conseil , prévenir l'Assemblée nationale, il se passera au moins 3 heures ,  avant d'envoyer à la recherche de la voiture un courrier, celle-ci sera à 45 lieues de PARIS, et il ne resterait que 15 lieues pour atteindre la frontière.

Elle était toujours d'accord sur le principe le lendemain matin ; elle souhaitait plutôt qu'il l'entendit à BUZENCY avec sa fille, mais il indique qu'il faudrait mettre plus du monde dans la confidence.....
il sort acheter rue dauphine les cartes de CASSINI pour REIMS et MONTMEDY remises le soir même à MADAME THIBAULT avec l'itinéraire qui causa l'arrestation d'AUGEARD quelques jours plus tard et à sa sortie de prison son départ vers l'étranger.

LA REINE CHANGEA D'AVIS LE 19 OCTOBRE 1789 se croyant plus en sûreté suite au départ pour l'Angleterre d'ORLEANS et aussi, peut-être craignant qu'on ne force le Roi à demander le divorce.

" toute réflexion faite, je ne partirai pas ; mon devoir est de mourir aux pieds du Roi ".

AUGEARD réplique qu'il  n'est que le secrétaire et fait pour exécuter les ordres, et qu'il viendra un temps où elle voudra s'en aller et elle ne le pourra pas.


AUGEARD avait vu juste, nous connaissons l'affaire de JUIN 1791 et la catastrophe ; par contre ayant préparé sur cartes ce voyage proposé ci-dessus, je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été exécuté en JUIN 1791 - plus facile, plus court avec moins de relais et moins de danger !!!!!!!!!


Nous sommes en 1790
en ALLEMAGNE ... AUGEARD rencontre plusieurs fois le nouvel empereur
LEOPOLD frère de MARIE ANTOINETTE qui vient de se faire couronner
il mourra en 1792 ......
A FRANCFORT il est en relation avec MARIE CAROLINE DE NAPLES, sœur de MARIE ANTOINETTE.
Il la voit chaque jour jusqu'à son départ, et en prenant congé, elle lui dit :
"Mon cher AUGEARD, si par hasard ma sœur de FRANCE était capable d'oublier tout ce que vous avez fait pour elle, tout ce que vous faites et tout ce que vous méritez, venez me trouver, vous et vos enfants,  il ne vous manquera jamais rien".

J'oubliais de dire que j'avais été instruit le 22 ou le 23 OCTOBRE 1790, d'une manière certaine, que le Roi et la Reine pensaient sérieusement à se retirer le 10 du mois de NOVEMBRE à VALENCIENNES.
Je trouvai la REINE DE NAPLES qui en était également instruite ; elle m'ajouta :

" cela dépend du moment où les troupes de mon frère l'empereur arriveront à BRUXELLES ".

Mais elle n'y entrèrent que le 21 du mois, ce qui fit remettre le projet de VALENCIENNES au mois de DECEMBRE, qui, je crois, aurait eu son effet si le plan fou et impraticable de la contre-révolution de LYON n'avait point éclaté "

depuis de nombreuses années par mes lectures, je n'avais jamais entendu parler de ce projet !!!!!
ne pas oublier qu'à VALENCIENNES nous avions les régiments commandés par FERSEN, ESTERHAZY, GOGUELAT  !!!!
quel était la situation à cette date sur place et où se trouvaient ces Messieurs ??
qui était dans la confidence ??????
encore des recherches à faire .................

MARIE ANTOINETTE àè-è\':