Jacques-Mathieu Augeard, marquis de Buzancy

Quelques informations complémentaires concernant la demeure de Jacques-Mathieu Augeard, Fermier général, Procureur du Roi au bureau des finances de Tours, et dévoué Secrétaire des commandements de la Reine (dès 1777).


Moule de plaque de cheminée, aux armes de Mathieu Augeard
(c) Ministère de la culture, (c) Région Champagne-Ardenne, (c) Conseil général des Ardennes
Photo : Maya Bennani


Histoire du Château Augeard de Buzancy

Le premier château est constitué de lourds bâtiments, quatre tours, de larges fossés, un pont-levis aux épaisses portes.
En 1756, le marquisat de Buzancy est en difficulté, il est vendu aux enchères publiques entre Monsieur de Montmain, la Comtesse du Barry et le marquis Guillaume-Pierre Tavernier de Boullongne.
Ce dernier, trésorier de l'Extraordinaire des guerres, en fait l'acquisition.
Il a été pendant 24 ans le premier secrétaire du duc d'Orléans puis secrétaire du Roi.

A peine possesseur du château, il le démolit et fait reconstruire par l'architecte Claude Baccarit un château dont Versailles doit être le modèle.
Il garde les fondations premières et élève un château de plaisance avec parc immense, jardins splendides, pièces d'eau et statues.
Comme beaucoup de financiers de l'époque, il se ruine et le marquisat est acheté par Jacques Mathieu Augeard en 1781.

Le 12 septembre 1784, le château est presque complètement détruit par un incendie à cause d'une servante qui allumait du feu dans un réchaud pour sécher les meubles et les tableaux les plus riches.
Augeard le fait relever. Il demande alors à François-Joseph Bélanger, l'architecte du château de Bagatelle et de la Folie d'Artois, de restaurer le château.





On alla jusqu'à détourner les rivières et canaliser les eaux pour parvenir à ce qu'il souhaitait.
Un énorme chantier fut donc engagé, avec l'aide de l'architecte de la Cour. La reconstruction sera presque terminée en 1789.





Le château se compose alors de 80 pièces, une chapelle, une salle de bains et une aile presque entièrement consacrée à l'office, une réplique de la galerie des glaces qui serait côté parc, un grand salon, une salle de billard et un petit salon, pas de bibliothèque.

De la prairie, Belanger fit un parc splendide (60 hectares), pas de jardin anglais comme à Bagatelle mais un beau et grand jardin à la française avec une pièce d'eau de 700 mètres de longueur entièrement dallée et de nombreuses statues dont le groupe sculptural de la Samaritaine qui existe toujours de nos jours.


Le grand canal de Buzancy



Malheureusement, Augeard n'eut pas la possibilité de jouir longtemps de cette demeure puisqu'il fut vite touché par la Révolution.
En octobre 1789, Augeard propose à Marie-Antoinette de quitter la France en passant par Buzancy. Elle renonce après dix jours de réflexion.
Le plan est découvert et Augeard emprisonné.
Incarcéré pendant 136 jours, puis libéré, Augeard rejoint Buzancy puis émigre à Bruxelles et Coblence. Le château est déclaré bien national le 8 mai 1792.
Les séquestres sont mis sur ses biens.
Le 8 mai 1792, le seigneur du lieu étant absent depuis plus de six mois, Pierre-Pascal Gobron, notaire à Buzancy depuis 4 ans se présente au régisseur du château pour lui demander les clés et en faire l'inventaire. Le château est déclaré bien national.

Les meubles et immeubles sont vendues aux enchères publiques le 6 Germinal an II (26 mars 1794). Le corps principal du château est acheté par Buquet.
Celui-ci, blessé dans son amour propre lorsque Napoléon passant à Buzancy refusa de déjeuner dans son château préférant s'arrêter à Vouziers le 11 octobre 1804, incendia sa demeure.

Le château, fortement endommagé par l'incendie, est détruit en 1808. Ainsi disparait en fumée ce « petit Versailles » de village.

Aujourd'hui, ne subsistent du château qu'un pavillon d'entrée, ainsi que les bouveries, les écuries (en forme de fers à cheval), et une pièce d'eau dite de la Samaritaine, classés au titre des monuments historiques.




Buzancy - ancien château Augeard
Plan ancien


Buzancy - ancien château Augeard - écuries -
Photo : Jean Fusier


Bouveries de l'ancien château Augeard Buzancy, détail dans la cour intérieure
Photo : Henri Docquin


Installé dans les communs du château Augeard, le Haras de Buzancy a d'abord été une station des Haras nationaux jusqu'en 2007, année où ces derniers ont décidé de confier la station aux éleveurs locaux.




* Sources textes, images, et infos complémentaires :
http://oldornes.free.fr/buzancy/int_augeard.htm
http://www.zephyr-sarl.fr/blog_samaritaine/index.php/2010/05/28/histoire-du-chateau-de-buzancy.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Buzancy
http://edifices-parcs-proteges-champagne-ardenne.culture.fr/08_buzancy_chateau.php
http://www.legrenierdejeanpol.com/index.php?topic=5424.0

Une association restaure avec amour depuis des années la partie intacte des écuries , partageant les lieux avec les HARAS !!!
L'autre partie, en face est en ruines, mais un programme de reconstruction était prévu lors de ma dernière visite dans les lieux.

Monsieur AUGEARD avait une maison à l'entrée de VARENNES où demeurait sa fille, décédée sur place.

MARIE ANTOINETTE


Un détail amusant MARIE ANTOINETTE avait deux secrétaire des commandements, l'un étant de service les années paires, l'autre les années impaires

Leurs identité  -  AUGEARD et BAUGEARD   cela ne s'invente pas.

MARIE ANTOINETTE a écrit:
Un détail amusant MARIE ANTOINETTE avait deux secrétaire des commandements, l'un étant de service les années paires, l'autre les années impaires

Leurs identité  -  AUGEARD et BAUGEARD   cela ne s'invente pas.

Ainsi que Messieurs de Montullé et Le Clerc (père et fils), ou encore Lalive de La Briche (jusqu'en 1776) que nous présentons dans ce sujet-ci : https://marie-antoinette.forumactif.org/t792p150-maison-et-dames-du-palais-de-la-reine-marie-antoinette?highlight=maison

La nuit, la neige a écrit:

Moule de plaque de cheminée, aux armes de Mathieu Augeard
(c) Ministère de la culture, (c) Région Champagne-Ardenne, (c) Conseil général des Ardennes
Photo : Maya Bennani

Ce superbe moule est aux armes d'Affrican d'Anglure, (1545-1592) baron de Bourlémont et seigneur de Buzancy, et de Marguerite de La Baume son épouse.

Allons bon, désolé...
Heureusement que notre généalogiste en chef est là !

J'avais trouvé cette image ici, et la notice qui va avec : http://inventaire-patrimoine.cr-champagne-ardenne.fr/dossier/moule-de-plaque-de-cheminee-aux-armes-de-mathieu-augeard/2bd07e2c-c939-4e7d-93ec-ffa2b9c9b368#historique

Envoyez-leur un petit courrier !

Ce n'est pas votre faute s'ils sont incompétents dans le domaine.

La nuit, la neige a écrit:

Les meubles et immeubles sont vendus aux enchères publiques le 6 Germinal an II (26 mars 1794). Le corps principal du château est acheté par Buquet.
Celui-ci, blessé dans son amour propre lorsque Napoléon passant à Buzancy refusa de déjeuner dans son château préférant s'arrêter à Vouziers le 11 octobre 1804, incendia sa demeure.

Non !!! C'est vrai ?
Ce n'est plus de la susceptibilité, c'est de la folie !

La nuit, la neige a écrit:

Malheureusement, Augeard n'eut pas la possibilité de jouir longtemps de cette demeure puisqu'il fut vite touché par la Révolution.
En octobre 1789, Augeard propose à Marie-Antoinette de quitter la France en passant par Buzancy. Elle renonce après dix jours de réflexion.
Le plan est découvert et Augeard emprisonné.
Incarcéré pendant 136 jours, puis libéré, Augeard rejoint Buzancy puis émigre à Bruxelles et Coblence.

Le public s'intéressa fort à l'arrestation de M. Âugeard, écrit Paroy
riche fermier général et garde des sceaux de la reine, dénoncé au comité de police par un de ses commis, nommé Ségier, soldat de la garde nationale. Ce commis écrivait quelquefois, sous la dictée de M. Augeard ; quelques phrases contre la Révolution, infidèlement surprises par cet individu, furent livrées au comité de police. Les agents envoyés pour arrêter l'inculpé le trouvèrent caché dans le lit d'un laquais.
On saisit chez lui des plans et des projets de campagne, dans le cas où le roi se retirerait à Metz. Interrogé à ce sujet, M. Augeard répondit que ces plans étaient imaginaires, il fut livré au Ghàtelet et acquitté. Par la suite M. Augeard émigra et rédigea la protestation des princes contre la constitution de 1791 ; il revint en France le 18 brumaire et mourut en 1805. Il a laissé des écrits extrêmement curieux sur les intrigues de la cour depuis 1771 jusqu'en 1775 et sur les événements arrivés en France à cette époque. L'ayant souvent rencontré dans la société, j'en parle comme d'un homme de mérite.

Mme de Sabran a écrit:Il a laissé des écrits extrêmement curieux sur les intrigues de la cour depuis 1771 jusqu'en 1775 et sur les événements arrivés en France à cette époque.[/i]

Ces Mémoires (s'il s'agit bien des écrits évoqués ?) sont consultables en ligne.
Mais la période concernée va de 1760 à 1800 !
Et, s'ils ne sont pas apocryphes (?), ne furent publiés pour la première fois qu'en 1866.

Ici : Mémoires secrets de J.M Augeard, Secrétaire des commandements de la reine Marie-Antoinette - Documents inédits

si vous préférez lire sur papier les mémoires de Monsieur AUGEARD, heureux veinards, on peut les trouver en reprint sur AMAZON - lorsque je pense les difficultés rencontrées pour les trouver il y a des années en édition originale, grâce à la BN de nombreuses raretés sont disponibles pour quelques euros, dans une édition bien présentée.

MARIE ANTOINETTE

Petit complément !  

Les évasions manquées de la reine Marie-Antoinette,

Paris, chez l'auteur, 1992, 30 p.
Année de publication: 1992;
Auteur: Destremau Noëlle