Normandie, le château des Montgommery
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charenton
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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Normandie, le château des Montgommery
Eh bien, les amis, je vous propose aujourd'hui une petite visite du château des Montgommery !
Montgommery ? Vous avez dit Montgommery ? Oui, celui-là même . Gabriel Ier du nom, ce malheureux gentilhomme qui eut l'infortune de tuer le roi de France, Henri II, lors d'un tournoi festif. En somme, régicide " à l'insu de son plein gré ", dirait-on en langage footeux.
Ne manquez pas le château des Montgommery
dans le village de Ducey-Les Chéris,
sur la route du Mont Saint-Michel !
Nous y voici !
Le château des XVIème et XVIIème siècles est classé Monument historique depuis 1923
Aujourd'hui :
Autrefois :
dans le village de Ducey-Les Chéris,
sur la route du Mont Saint-Michel !
Nous y voici !
Le château des XVIème et XVIIème siècles est classé Monument historique depuis 1923
Aujourd'hui :
Autrefois :
Il faut se figurer qu'une dernière aile devait permettre de créer un ensemble en « U », symétrique autour du corps central, face à la Sélune. Des reprises de l'appareillage du pavillon nord actuel laissent à penser que cette galerie connut un début d'exécution.
Comme ceci :
Approchons-nous de l'élégant porche d'entrée.
Gabriel de Lorges, comte de Montgommery
Gabriel de Lorges, comte de Montgommery (1530-1574).
Anonyme, xvie siècle (musée d'histoire de l'art de Vienne).
Gabriel de Lorges, comte de Montgommery (1530-1574).
Anonyme, xvie siècle (musée d'histoire de l'art de Vienne).
Fils de Jacques Ier de Montgommery, originaire d'Écosse, Gabriel de Lorges était le capitaine de la garde écossaise du roi Henri II.
Pour célébrer deux prestigieux mariages, une fête en grande pompe est organisée, non loin de l’hôtel des Tournelles. Élisabeth de France, fille aînée d’Henri II et de Catherine de Médicis, épouse par procuration, via le duc d’Albe, Philippe II d’Espagne ; Marguerite de France, sœur d’Henri II, est fiancée le 28 juin à Emmanuel-Philibert, duc de Savoie.
La légende veut qu'une prédiction de Nostradamus ait annoncé le drame :
Catherine de Médicis, que nous savons particulièrement superstitieuse, avait donc mais en vain supplié son époux de ne pas participer à ce tournoi ... Ce 30 juin 1559, horreur ! lors de la dernière joute l’adversaire du roi, le comte de Montgommery, pointe accidentellement sa lance à travers le casque de Henri II. La pointe en bois acérée se loge profondément sous l’arcade sourcilière du souverain ...
Le roi est transporté à son hôtel des Tournelles où il agonise pendant dix jours... Il a la force encore, sur son lit de mort, d'absoudre Montgommery de tout blâme :
« — Ne vous souciez. Vous n'avez besoin de pardon, ayant obéi à votre roy et fait acte de bon chevalier et vaillant homme d'armes. »
Pour autant, Montgommery ne se sent plus du tout en odeur de sainteté à Paris, et surtout auprès de la terrible Catherine. Il prend la fuite le jour même du drame, devenu pour tous et partout en Europe : « Celui qui tua a jouster le roy Henry ». Il se réfugie dans ses terres et son château de Ducey qu'après lui son fils, Gabriel II, agrandira vers 1608 de nouveaux bâtiments, dont seulement une maigre partie est encore visible aujourd'hui.
Entrons, voulez-vous ? ...
L'escalier monumental à trois volées est novateur pour l'époque. Les enduits, représentant en trompe-l'oeil de fausses briques vertes et rouges alternées, sont restaurés en 2012. Les plafonds et de nouvelles portes sont refaits et posés par les ateliers Aubert-Labansat, oui oui, ceux-là même qui ont fabriqué 250 fenêtres pour la Grande Ecurie de Versailles .
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5647-versailles-les-ecuries-royales
Les marches, les piliers de granit et calcaire des portes palières sont nettoyés par l'entreprise Bodin de Montebourg .
Cet été le château offre à son jeune public un jeu d'enquête policière historique
et matérialise devant cette grande cheminée une machine à remonter le temps.
Nous choisissons de visiter le château librement, en déambulant à notre rythme dans les salles pour découvrir son histoire grâce aux panneaux d’interprétation et à la scénographie qui, au rez-de-chaussée, nous content le destin de Gabriel Ier de Montgommery.
Montgommery , dont la Cour employa d'abord plusieurs fois le zèle et le courage, ayant tué involontairement Henry II dans un tournoi, crut devoir à la douleur de la Reine et à celle de la France, de passer à l'étranger; mais sorti par un malheur il revint par une faute, et son attachement au protestantisme dégénérant en rébellion , il marcha dans l'armée calviniste contre l'armée royale.
Condamné à mort par le parlement de Paris, exécuté en effigie, rassuré par la paix.de Saint-Germain, sauvé de la Saint-Barthélemy par la fuite, il alla en Angleterre et rentra une seconde fois par une seconde révolte.
Aïe ! c'était une très mauvaise idée ...
Attaqué par des forces supérieures, en 1574, au cours du siège de Domfront, Montgomery, malgré l'aide et les instances d'Agrippa d'Aubigné, refuse d'abandonner ses hommes. En dépit de sa valeur et son habileté ordinaires , il est contraint de se rendre à M. de Matignon. Conduit à Paris, il est torturé, jugé rapidement et sommairement puis décapité en place de Grève le 26 juin 1574.
Qu'à cela ne tienne, poursuivons ...
________________
Communiquant avec la grande chambre se trouve un petit cabinet éclairé par une unique fenêtre décentrée, riche d'un plafond à caissons à l'italienne entièrement peint.
Le sujet central représente certainement Vénus et l'Amour, plutôt que Céphise comme le veut une ancienne tradition récurrente . Selon Gabriel Malençon, architecte des Monuments historiques, sa facture médiocre fait ressortir la délicatesse des masques, des guirlandes de fleurs et de fruits à l'italienne qui l'accompagnent à la façon d'une broderie de tapisserie.
( Le château de Ducey, dit de Montgommery
Alain Prévet )
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1995_num_153_4_3639
L'une des deux médiocres grisailles ...
En 2009, une tenture du lit revient au château après une longue et minutieuse restauration.
... vieille dentelle sans arsenic !
Passage dans le petit cabinet attenant .
Voyez plutôt !
En 1714, le château et la terre de Ducey sont vendus.
Quelques années après, ils passent dans la famille du duc de Chaulnes qui est alors le gouverneur de la Bretagne ...
... puis ensuite dans celle de Julien de Poilvilain, capitaine des vaisseaux du roi, seigneur de l'Orbehaye et comte de Cresnay.
Malgré leurs grandes propriétés, les comtes de Cresnay tiraient le diable par la queue, et empruntaient de toutes parts. Cette pauvreté réelle venait de leur prodigalité, de leurs folles dépenses et de leur amour pour le jeu. La Révolution les dépouilla de tous leurs titres; mais ce ne fut pas elle qui les dépouilla de la plus grande partie de leurs biens.
Julien, dernier comte de Cresnay, en 1791, vendit Ducey au comte de Gambiazo, alors Doge ou plutôt maire de Gênes, plus tard membres du Sénat français.
Le 15 avril 1828, la famille Cambiaso, alors toujours propriétaire du château, vend ses biens au comte de Semallé.
Jean-René-Pierre, comte de Semallé est né à Mamers, en 1772. Page de la Grande Ecurie puis colonel de cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, gentilhomme honoraire de la chambre du roi, il fut fondé de pouvoir du comte d'Artois en 1814, qui lui témoigna toujours une grande confiance et joua un rôle prépondérant durant la première Restauration. Il reste 4 ans à la Cour. Il est témoin en 1789, des scènes sanglantes des 5 et 6 octobre, et accompagne aux Tuileries la famille royale, dont il partage les angoisses et les dangers.
Le 23 mai 1810, il épouse à Paris Claudine-Marie-Zoé de Thomassin de Bienville, ( en plus jeune )
Elle est la fille du comte Alexandre de Thomassin de Bienville, seigneur de Marthuais, Grand-Bailli d’épée de Saint-Dizier et d’Alexandrine-Claudine-Félicité de Mandat, tous deux condamnés à mort le 23 Floréal an II (12 Mai 1794) par le tribunal révolutionnaire de Paris et exécutés le même jour sur la place de la Révolution.
... ...
Elle est la nièce d'Antoine Galiot Mandat de Grancey
massacré avant tout le monde alors qu'il organise la défense des Tuileries le 10 août 1792 et promené au bout d'une pique.
En 1790, Sémallé quitte la France pour se réfugier à Bruxelles. Il sera le principal organisateur de la manifestation royaliste à Paris le 31 mars 1814.
Dans la pièce du château de Ducey qui lui est consacrée rassemblant quelques souvenirs, je tombe en arrêt devant ce panneau !
Le 25 Juillet 1830, les ministres de Charles X, dont Jules de Polignac ( junior ) , signent les fameuses ordonnances royales qui rétablissent la censure, déclarent la dissolution de la chambre des députés, restreignent le système électoral en excluant les commerçants et portent atteinte à la liberté des votes en forçant les électeurs à écrire leur bulletin sur le bureau de vote.
Lecture, au jardin du Palais-Royal, des ordonnances royales limitant la liberté de la presse,
le 26 juillet 1830.
Lithographie coloriée, Paris, Éd. Bichebois aîné, 1830.
“L’indignation populaire balaya le roi et ses quatre ministres ” qui prirent la fuite. Le ministre des Affaires étrangères, Jules de Polignac s’en remet à son ami, le comte de Sémallé, qui va tenter de lui faire gagner l’Angleterre via Ducey et Granville.
_________________
Marie-Joseph-Claude-Edouard-Robert, comte de Semallé, a publié pour la Société d’Histoire Contemporaine en 1898, les souvenirs de son grand-père, Jean-René-Pierre comte de Semallé.
_________________
Sémallé et Polignac piquent à franc étrier sur la Normandie .
“Connaissant bien la route, j’envoyai mon guide nous rejoindre chez M. du Bourblanc-d’Apreville au château de Saint-Symphorien près Saint-Hilaire-du-Harcouët, et nous partîmes au trot. Bien que je fusse chez un ami intime, je respectai le secret exigé par M. de Polignac, qui, cette fois encore, du entendre la maîtresse de maison lui attribuer tous nos malheurs. Non qu’elle incriminât ses intentions ; mais elle appuyait tout particulièrement sur son incapacité et sa présomption. Pour faire cesser cette conversation désagréable, il fallut me lever de table et faire un tour de jardin”.
“Madame d’Apreville, en fait, avait parfaitement reconnu le premier ministre, le prince de Polignac. Elle coupa la parole à M. de Semallé qui voulait lui donner des explications :
“ – Monsieur, je ne sais… je ne veux pas savoir quelle est la personne qui vous accompagne. Si au lieu de pénétrer ainsi chez moi, vous m’aviez royalement fait prévenir du but de votre visite j’aurai su ce qu’il m’eut été possible de faire. Mais non, monsieur,…, vous ne coucherez pas dans ma maison… Pourtant si malgré la nuit vous désirez regagner votre château, je consens à vous donner un homme sûr qui saura, quoi qu’il arrive, vous conduire à travers le pays jusqu’à Ducey… pas au-delà !”
(…). Hippolyte Sauvage ajoute : “M. de Polignac s’était procuré un vêtement de meunier en sortant de Saint-Symphorien, et près de son guide il s’avançait tout enfariné, couvert d’un bonnet de laine rouge et assis à gauche sur le bât du farinier ».
" Le lendemain matin, poursuit Sémallé, nous étions à Ducey. Afin de prévenir les questions de maître Pinot, mon régisseur, qui logeait au château, je lui dis, en arrivant, que j’amenais un de mes amis, M. Pierre Perrot de Chazelle, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi ... "
Les journaux parlaient de l’arrestation de plusieurs ministres : MM. De Peyronnet, de Chantelauze, de Guernon-Ranville ; quant à M. de Polignac, que l'on savait lié au comte de Sémallé, on le croyait exilé à Bruxelles. Cependant dans le petit village de Ducey couraient des rumeurs sur ce nouvel hôte du château qui ressemblait étrangement au ministre Polignac...
Un orléaniste décidé, M. Delivet, convoqua la garde nationale, et donna des ordres pour que l’on cerne, pendant la nuit, le château des Montgommery, afin de prendre M. de Polignac. Mais, entre-temps, le fugitif avait gagné Granville, confié aux bons soins de la marquise de Saint-Fargeau dont Sémallé s'était assuré la complicité.
“Pour un temps, l’Hôtel Le Pelletier (situé sur le port de Granville, aujourd’hui n°25) devint l’hôtel Polignac ;
puis il perdit sa renommée éphémère ”.
Le comte de Semallé se rend à Saint-Lô et y retrouve le roi en route pour s'embarquer à Cherbourg. Ensuite il repart pour Granville d'où, espère-t-il, Jules de Polignac s'est embarqué pour l'Angleterre avec un passeport que lui aurait procuré Mme de Saint-Fargeau.
Il apprend finalement avec douleur l'arrestation de son ami. Le proscrit avait-il était trahi, vêtu d'une blouse de paysan qu'il était, par une bague précieuse qu'il avait oublié d'ôter de son doigt, ou bien fut-il si dégoutté par l'odeur de bestiaux qu’à l’idée de passer douze heures en mer en cette compagnie il recula et refusa de s’embarquer ? Toujours est-il que Polignac fut condamné à la prison perpétuelle et à la mort civile.
Il fut libéré en novembre 1836.
_________________
https://histothequejv.wordpress.com/2012/10/17/1352/
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Normandie, le château des Montgommery
Gratuit.
Souvenirs du comte de Semallé, page de Louis XVI
Internet Archive
https://ia800301.us.archive.org/24/items/souvenirsducomte1898sema/souvenirsducomte1898sema.pdf
Souvenirs du comte de Semallé, page de Louis XVI
Internet Archive
https://ia800301.us.archive.org/24/items/souvenirsducomte1898sema/souvenirsducomte1898sema.pdf
charenton- Messages : 1147
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Localisation : 75012 PARIS
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Normandie, le château des Montgommery
Il y a une partie de chasse royale au faucon extraordinaire. Je ne croyais pas cela possible pour de la chasse au vol .....
page 19
Quelle belle chasse ....
PS:
L'ASSOCIATION NATIONALE
DES FAUCONNIERS ET AUTOURSIERS FRANÇAIS
https://www.anfa.net/fr/livres-actuels.html
colonne de droite pour exploration.
https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Patrimoine-culturel-immateriel/Files/Fiches-inventaire-du-PCI/La-fauconnerie-francaise
un .pdf
page 19
Quelle belle chasse ....
PS:
L'ASSOCIATION NATIONALE
DES FAUCONNIERS ET AUTOURSIERS FRANÇAIS
https://www.anfa.net/fr/livres-actuels.html
colonne de droite pour exploration.
https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Patrimoine-culturel-immateriel/Files/Fiches-inventaire-du-PCI/La-fauconnerie-francaise
un .pdf
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Re: Normandie, le château des Montgommery
Merci pour cette longue visite illustrée.
Je découvre ce type de décor de plafond constitués de cartouches de papier-mâché.
La comtesse de Semallé était la petite nièce de Mandat de Grancey.
Inutile de te dire que je l'ignorais, mais je suis tombé, par hasard, sur ce passage des Extraits des récits de la comtesse de Semallé publiés en annexe des Mémoires de son époux (p.355, du lien proposé par charenton ci-dessus).
Je la cite :
C'est au commencement des scènes sanglantes de la Révolution, le 25 juillet 1789, que je reçus le jour. Beaucoup de châteaux étaient pillés à cette époque, et ma mère était encore alitée, quand les brigands se présentèrent à Nully, où elle habitait chez son père. On eut le temps de la descendre dans une cave, pour lui épargner la vue de ces ravages et les insultes de ces bandits.
Dans les premiers jours de 1791, quittant Nully pour toujours , mes parents rentrèrent à Saint-Dizier. Ce fut aussi le moment où mes grands-parents de Mandat émigrèrent, emmenant avec eux leurs trois plus jeunes fils et leur seconde fille. Ils gagnèrent Coblenz, d'où ils espéraient revenir au bout de peu de temps. Mon oncle de Bienville de Puellemontier les suivit en juin 1792.
On venait d'apprendre la fuite de la famille royale, et mon oncle de Bienville, au moment d'émigrer, avait refusé de concourir aux mesures prises pour l'arrêter.
On sait les scènes qui suivirent la rentrée du Roi à Paris ; et bientôt la journée du 110 août, d'horrible mémoire, vint jeter le deuil et la consternation dans notre famille.
Ce jour-là, le frère aîné de mon grand-père, le marquis de Mandat, commandait la garde nationale de Paris, et il avait reçu de Pétion l'ordre de repousser la force par la force. Sommé par les représentants du peuple de se dessaisir de cet écrit, il s'y était refusé. Peu après, appelé à l'Hôtel de ville, il s'y rendit à la prière de Louis XVI, et fut massacré sur les marches du perron : son corps fut jeté à la rivière. Ce n'était pas un tout jeune homme, comme plusieurs l'ont prétendu ; il était déjà grand-père, et sa petite-fille avait six mois de plus que moi.
(...)
Je découvre ce type de décor de plafond constitués de cartouches de papier-mâché.
Mme de Sabran a écrit:
Le 15 avril 1828, la famille Cambiaso, alors toujours propriétaire du château, vend ses biens au comte de Semallé.
(...)
Le 23 mai 1810, il épouse à Paris Claudine-Marie-Zoé de Thomassin de Bienville.
Elle est la fille du comte Alexandre de Thomassin de Bienville, seigneur de Marthuais, Grand-Bailli d’épée de Saint-Dizier et d’Alexandrine-Claudine-Félicité de Mandat, tous deux condamnés à mort le 23 Floréal an II (12 Mai 1794) par le tribunal révolutionnaire de Paris et exécutés le même jour sur la place de la Révolution.
(...)
Elle est la nièce d'Antoine Galiot Mandat de Grancey massacré avant tout le monde alors qu'il organise la défense des Tuileries le 10 août 1792 et promené au bout d'une pique.
La comtesse de Semallé était la petite nièce de Mandat de Grancey.
Inutile de te dire que je l'ignorais, mais je suis tombé, par hasard, sur ce passage des Extraits des récits de la comtesse de Semallé publiés en annexe des Mémoires de son époux (p.355, du lien proposé par charenton ci-dessus).
Je la cite :
C'est au commencement des scènes sanglantes de la Révolution, le 25 juillet 1789, que je reçus le jour. Beaucoup de châteaux étaient pillés à cette époque, et ma mère était encore alitée, quand les brigands se présentèrent à Nully, où elle habitait chez son père. On eut le temps de la descendre dans une cave, pour lui épargner la vue de ces ravages et les insultes de ces bandits.
Dans les premiers jours de 1791, quittant Nully pour toujours , mes parents rentrèrent à Saint-Dizier. Ce fut aussi le moment où mes grands-parents de Mandat émigrèrent, emmenant avec eux leurs trois plus jeunes fils et leur seconde fille. Ils gagnèrent Coblenz, d'où ils espéraient revenir au bout de peu de temps. Mon oncle de Bienville de Puellemontier les suivit en juin 1792.
On venait d'apprendre la fuite de la famille royale, et mon oncle de Bienville, au moment d'émigrer, avait refusé de concourir aux mesures prises pour l'arrêter.
On sait les scènes qui suivirent la rentrée du Roi à Paris ; et bientôt la journée du 110 août, d'horrible mémoire, vint jeter le deuil et la consternation dans notre famille.
Ce jour-là, le frère aîné de mon grand-père, le marquis de Mandat, commandait la garde nationale de Paris, et il avait reçu de Pétion l'ordre de repousser la force par la force. Sommé par les représentants du peuple de se dessaisir de cet écrit, il s'y était refusé. Peu après, appelé à l'Hôtel de ville, il s'y rendit à la prière de Louis XVI, et fut massacré sur les marches du perron : son corps fut jeté à la rivière. Ce n'était pas un tout jeune homme, comme plusieurs l'ont prétendu ; il était déjà grand-père, et sa petite-fille avait six mois de plus que moi.
(...)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Normandie, le château des Montgommery
C'est si curieux, n'est-ce pas, que j'en avais fait une énigme pour notre Jeu.La nuit, la neige a écrit:Merci pour cette longue visite illustrée.
Je découvre ce type de décor de plafond constitués de cartouches de papier-mâché.
Eh bien, je te remercie pour ce petit rectificatif. ... une famille très éprouvée ...La nuit, la neige a écrit:
La comtesse de Semallé était la petite nièce de Mandat de Grancey.
Inutile de te dire que je l'ignorais, mais je suis tombé, par hasard, sur ce passage des Extraits des récits de la comtesse de Semallé publiés en annexe des Mémoires de son époux (p.355, du lien proposé par charenton ci-dessus).
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Normandie, le château des Montgommery
Chere Eleonore,
C'est ainsi que vous avez enfin réussi à entrer dans ce château monumental, bien qu'incomplet. mais avec génie loci.
Merci beaucoup pour la visite.. on se retrouve soudain au 16 ème siècle, un siècle de grandes cheminées, où l'on se chauffait avec des bûches et à une époque où l'on connaissait encore de vrais hivers..
Même les chambres et leur décoration évoquent fidèlement cette époque.
Le sort du malheureux Gabriel de Lorges, comte de Montgommery , qui n'a pas échappé à l'épée du bourreau, est intéressant..
Je pense que Catherine de Médicis a essayé de le punir - Sa vengeance s'est finalement réalisée.
Comment tout est particulièrement lié..
En lisant les mémoires une du prochain propriétaire du château Jean-René-Pierre, comte de Semallé , nous pouvons revenir à nos derniers rois..
Lui, il y enregistra, entre autres, les visites matinales quotidiennes de la reine Marie Antoinette au dauphin à Meudon/..
Leos
C'est ainsi que vous avez enfin réussi à entrer dans ce château monumental, bien qu'incomplet. mais avec génie loci.
Merci beaucoup pour la visite.. on se retrouve soudain au 16 ème siècle, un siècle de grandes cheminées, où l'on se chauffait avec des bûches et à une époque où l'on connaissait encore de vrais hivers..
Même les chambres et leur décoration évoquent fidèlement cette époque.
Le sort du malheureux Gabriel de Lorges, comte de Montgommery , qui n'a pas échappé à l'épée du bourreau, est intéressant..
Je pense que Catherine de Médicis a essayé de le punir - Sa vengeance s'est finalement réalisée.
Comment tout est particulièrement lié..
En lisant les mémoires une du prochain propriétaire du château Jean-René-Pierre, comte de Semallé , nous pouvons revenir à nos derniers rois..
Lui, il y enregistra, entre autres, les visites matinales quotidiennes de la reine Marie Antoinette au dauphin à Meudon/..
Leos
Leos- Messages : 799
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 55
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Normandie, le château des Montgommery
Merci chère Eléonore... pour cette visite très intéressante de ce château de Ducey avec l'histoire de France qui s'y rapporte.
Toute cette histoire est passionnante et mérite bien d'être connue.
Etant un grand admirateur de la belle duchesse de Polignac, je suis bien déçu du rôle tenu par son fils .
De la visite du château que j'ai faite aussi, c'est effectivement les plafonds et cette couleur belle rouge des murs qui ont retenu mon attention, c'est très beau.
Enfin que dire de cette "guerre" idiote entre catholiques et protestants qui se battent et se tuent au nom du même Dieu.
Toute cette histoire est passionnante et mérite bien d'être connue.
Etant un grand admirateur de la belle duchesse de Polignac, je suis bien déçu du rôle tenu par son fils .
De la visite du château que j'ai faite aussi, c'est effectivement les plafonds et cette couleur belle rouge des murs qui ont retenu mon attention, c'est très beau.
Enfin que dire de cette "guerre" idiote entre catholiques et protestants qui se battent et se tuent au nom du même Dieu.
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Normandie, le château des Montgommery
Comme vous dites, mon cher Comte, comme vous dites ...
Rien ne vaut un bon petit polythéisme déjanté, joyeux, convivial : trente-six dieux, bras-dessus-bras-dessous !
C'est mon credo ...
Rien ne vaut un bon petit polythéisme déjanté, joyeux, convivial : trente-six dieux, bras-dessus-bras-dessous !
C'est mon credo ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Normandie, le château des Montgommery
Merci pour ce beau reportage, Mme de S !
Le porche d'entrée avec sa belle colonnade, l'alliance de la pierre blanche et de la brique, les plafonds ornés de papiers mâchés peints à la détrempe, c'est sublime j'adore.
Le porche d'entrée avec sa belle colonnade, l'alliance de la pierre blanche et de la brique, les plafonds ornés de papiers mâchés peints à la détrempe, c'est sublime j'adore.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Normandie, le château des Montgommery
36 Dieux c'est beaucoup pour vous ma chère Eléonore!! Cela va être compliqué de plaire à tous
mais je vous fais confiance.
mais je vous fais confiance.
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
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