Le théâtre du château de Drottningholm

La visite continue...

Le théâtre :






Le foyer :






Tableaux représentant les tournois médiévaux organisés par Gustave III :
















Une jolie pendule de parquet :



Un acteur :

Duc d'Ostrogothie a écrit:La visite continue...

Le théâtre :

Gustav avait l'amour du théâtre en commun avec Marie-Antoinette et, comme elle, se délectait de jouer la comédie !
Mieux, il était parfois même l'auteur des pièces dans lesquelles il se produisait !!!

Durant le jour, dans le « Labyrinthe » aménagé en théâtre, étaient données des présentations en plein air ; le soir, elles avaient lieu dans les luxueuses salles du château. Les acteurs du théâtre français de Stockholm étaient appelés à y concourir et le Roi y jouait avec eux. Tantôt il était Turcaret, tantôt Cinna, tantôt l’Avare ou le Malade imaginaire, héros de drame ou de comédie, familiers aux spectateurs, qui presque tous parlaient la langue française et, pour la plupart, les avaient applaudis à Paris. Parfois aussi, il se taillait un rôle dans ses propres pièces, écrites. en collaboration avec le poète suédois Kellgren ou avec l’auteur et acteur français Monvel. Il arrivait même qu’après s’être costumé pour la représentation, il conservait jusqu’au soir le costume qu’il avait revêtu pour jouer et faisait, ainsi déguisé, les honneurs de son palais, fantaisie innocente assurément, mais qui ne laissait pas de nuire à la dignité royale.

( Ernest Daudet )

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La visite continue...

Oui, Notre Grâce, poursuivons cette visite qui nous entraîne dans une atmosphère baroque, très Carnaval de Venise !
Retrouvons un Gustave III éprit de théâtre dans tous les domaines duquel il excellait .
Je puise dans le beau livre que vient de m'offrir Herman Lindqvist.


Tout ceci prit fin brusquement en mars 1792 , lorsque Gustave III fut assassiné.  Son successeur ne montra pas un enthousiasme délirant pour le théâtre. Les acteurs et les musiciens disparurent. L'éclairage de la rampe prit feu. Les cordages des machines du décor tombèrent en poussière. Tous ceux qui avaient autrefois travaillé là disparurent.
Pendant environ 120 ans le bâtiment fut pratiquement abandonné. Quelques pièces furent utilisées comme logement. Le salon servit de dépôt pour les mâts de drapeaux, les débris encombrants et les meubles abimés.




Un temps on fit l'école dans l'une des pièces. Puis tout redevint silencieux, la poussière s'accumula et le théâtre fut oublié...   jusqu'à ce jour d'hiver 1921 où le jeune Agne Beijer, spécialiste en histoire du théâtre vint à Drootningholm ...

 

Le 19 août 1922, le théâtre sortit de son sommeil de Belle au Bois Dormant, pour le 150ème anniversaire de la Révolution nationale de Gustave III.  Pour la première, on joua de la musique de Mozart, Gluck, Haëndel et Bellman. L'apothéose fut la descente lente des nuages, dans le plus magnifique char du théâtre, d'une déesse en costume de style rococo.



Aujourd'hui, la machinerie en bois de la scène est toujours actionnée à la main. La machinerie comprend des cabestans, des rouleaux, des tambours, des poulies, des cordes et des contrepoids.



Une trentaine de décors ont été conservés – un univers théâtral pour un répertoire du XVIIIe siècle.

C'est un lieu merveilleux, unique au monde avec l'opéra de Versailles. L'un des seuls théâtres XVIIIème conservés en cet état.
Je n'avais pu prendre que quelques photos furtives lorsque je l'avais visité il y a quelques années (les photos étant malheureusement interdites).
Je rêve d'y assister à un opéra un de ces jours.

Et tu sais quoi ? je trouve à Gustave III un petit quelque chose de Louis II de Bavière.

Ils étaient un peu loufoques tous les deux.

L'habit national suédois imposé par Gustave III tirait son inspiration de l'univers du théâtre... la noblesse suédoise (dont Fersen) fût horrifiée d'être obligée de le porter. C'est quand même une excentricité de la part de Gustave III.

De même, les tournois / fêtes médiévales imposées à la noblesse suédoise obligée d'y participer... Gustave III avait un grain.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Ils étaient un peu loufoques tous les deux.

L'habit national suédois imposé par Gustave III tirait son inspiration de l'univers du théâtre...

... un jour le roi de Suède s’avisa de décréter un costume national. Arrêter les progrès du luxe et ruiner pour toujours l’empire de la mode en imposant aux divers ordres de la nation des vêtements uniformes, à la fois gracieux et sévères, se prêtant au développement libre du corps au lieu de l’emprisonner et de l’altérer, régler tout cela de par la loi, — absolument comme, dans Salente, Idoménée, sur le conseil du trop sage Mentor, devait séparer les différentes classes de ses sujets par des vêtements de laine que distinguaient seules des bandes de diverses couleurs : verte, rouge pâle, gris perle et jaune aurore, — c’était une rêverie si bien dans l’esprit du XVIIIe siècle, qu’on voit en même temps plusieurs des souverains de l’Europe contemporaine tenter sérieusement de la mettre en pratique.
Catherine II l’essaya en Russie. De même que Pierre le Grand, après avoir appris à ses sujets, non sans de longs efforts, à se couper la barbe, leur avait fait adopter le costume européen, Catherine imagina, elle, d’introduire un habit national. Quelques-uns de ses favoris, les princes Orlof et Potemkin, le portèrent, mais ne prêtèrent qu’à rire par cette complaisance et ne trouvèrent pas d’imitateurs. Catherine se le tint pour dit. Son échec même stimula pourtant Gustave III.

Nous en parlions ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5086-une-utopie-du-xviiieme-siecle-l-habit-national?highlight=HABIT

C'est quand même insensé cette histoire de costume national suédois.

... une lubie gustavienne !

J'ajoute, pour revenir au théâtre de Drottningholm, qu'Ingmar Bergman sollicita mais point n'obtint la permission d'y tourner quelques scènes de sa Flûte enchantée.

Le théâtre de Drottningholm ou la magie d’un décor authentique  
Les petits comme les plus grands ont sans doute déjà entendu parler de la Flûte enchantée, cet opéra mythique de W. A. Mozart. Le célèbre réalisateur suédois Ingmar Bergman a, comme beaucoup d’enfants, été bercé dès son plus jeune âge par les mélodies bien connues de ce classique de la fin du 18e siècle. Au milieu des années 1970, il décide de mettre en scène ce chef-d’œuvre pour la télévision suédoise et fait une demande d’autorisation pour tourner son film dans le théâtre de Drottningholm.  Cette autorisation lui est malheureusement refusée pour des raisons de sécurité. Il était en effet inimaginable que les appareils utilisés pour le tournage occasionnent un accident et qu’un incendie vienne à nouveau ravager ce bâtiment baroque du 18e siècle essentiellement composé de bois et en partie préservé lors d’un premier incendie survenu en 1762.
Ingmar Bergman ne s’avoue pas vaincu pour autant et décide de reconstruire à l’identique l’intérieur de la salle de spectacle de Drottningholm dans les studios de la Filmhuset à Stockholm.  Grâce à ce film de Bergman, tout le monde est donc déjà entré, par le petit bout de la lucarne, dans ce décor hors du commun mais le voir en vrai, c’est encore mieux !