Le château de Drottningholm, palais des reines Hedwige-Eleonore et Louise-Ulrike, et de Gustave III

Le château de Drottningholm se situe sur une île du lac Mälar, dans la commune d'Ekerö, à l'ouest de Stockholm.
"Drottning" signifie "reine" en suédois, et "holm", l'ilot ; le nom du château veut donc dire : "l'ilot de la reine".
Le nom du château remonte à 1579, quand le roi Jean III fit construire un château à sa reine Catherine Jagellon.

Sur l'initiative de la reine consort Hedwige-Éléonore de Holstein-Gottorp, le château actuel fut construit entre 1662 et environ 1750 comme une maison de plaisance, d'après les plans des architectes Nicodème Tessin l'Ancien, Nicodème Tessin le Jeune et Carl Hårleman.

Le domaine de Drottningholm est propriété de l'Etat suédois depuis 1777, date à laquelle Gustave III en fit l'acquisition auprès de la reine Louise Ulrique.

























Coucou, c'est moi !  









Salle d'audience de la reine Hedwige Eleonore :





Elle disposait d'un trône dans cette pièce, où elle recevait hommages et visiteurs.
Les peintures sont de David Klöcker Ehrenstrahl. Elles représentent la régence de la reine Hedwige Eleonore.





Suite au prochain numéro...

Chambre de parade de la reine Hedwige-Eleonore, où les visiteurs les plus importants étaient reçus.
Elle constitue l'un des décors baroques les mieux préservés de Suède.



La reine disposait d'une autre chambre, privée celle-ci, dans l'aile sud du palais.
Les travaux intérieurs comnençèrent en 1668, sous la direction de Nicodème Tessin l'Ancien.



Louise-Ulrike, qui résida au château de Drottningholm à partir de 1744, décida d'utiliser cette chambre de parade comme sa chambre privée.
Le lit et le textile de l'alcôve datent de son époque.

En 1777, le fils de Louise-Ulrike, Gustave III, décida lui aussi d'utiliser cette pièce comme sa chambre privée.



Les peintures de la pièce évoquent le mariage de la reine douairière Hedwige Eleonore avec feu Charles X Gustave, et l'enfance de leur enfant Charles XI.











Portraits royaux .
On commence par Gustave III enfant :































Gustave III :



[

Le Duc d'Ostrogothie, par Alexandre Roslin (1775) :





La duchesse de Sudermanie.
Fersen l'appelait la "petite" : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2522-fersen-et-la-petite-hedwige-charlotte-de-sudermanie

Merci, merci, pour cette visite fastueuse !  
C'est somptueux !
 Surprise de trouver là notre Loulou à nous, bien au chaud auprès d'un grand poêle .  

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Portraits royaux .
On commence par Gustave III enfant :

Il est très mignon et ressemblant, sans doute, car on le reconnaît .

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Le Duc d'Ostrogothie, par Alexandre Roslin (1775) :

Glad att träffa dig !  

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La duchesse de Sudermanie.
Fersen l'appelait la "petite" : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2522-fersen-et-la-petite-hedwige-charlotte-de-sudermanie

Elle était si effrontément amoureuse de lui qu'elle lui faisait du pied, du genou, que sais-je, sous la table pendant des dîners officiels !     Lui feignait de ne pas s'en apercevoir mais le notait ensuite dans son Journal !

Mme de Sabran a écrit:
Glad att träffa dig !    

Hej ung skjuta!  

Mme de Sabran a écrit:
Elle était si effrontément amoureuse de lui qu'elle lui faisait du pied, du genou, que sais-je, sous la table pendant des dîners officiels !     Lui feignait de ne pas s'en apercevoir mais le notait ensuite dans son Journal !

Mais oui ! Ce qui est incroyable, c'est qu'elle ne lui saute sur le poil qu'après la mort de Marie-Antoinette...

Mme de Sabran a écrit:
Merci, merci, pour cette visite fastueuse !  
C'est somptueux !  

Oui, n'est-ce pas ? Puisque tu aimes, je continue la visite.  



Tiens, Marie Lecszinska !    











































Le salon chinois, avec son poêle si particulier (époque Gustave III) :























A suivre : le théâtre, la tente des gardes, et le pavillon chinois.

Quelle visite somptueuse ...

J'ai aussi vu passer Louis XV jeune et Catherine II de Russie.

Le délicat poêle chinoisant est enchanteur

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Mais oui ! Ce qui est incroyable, c'est qu'elle ne lui saute sur le poil qu'après la mort de Marie-Antoinette...

C'est un peu plus compliqué . Il y avait eu un mini flirt de jeunesse entre eux, mais des années et des années auparavant .

Duc d'Ostrogothie a écrit: Puisque tu aimes, je continue la visite.  

Je suis sur tes talons !

Duc d'Ostrogothie a écrit:Le salon chinois, avec son poêle si particulier (époque Gustave III) :

Je veux le même ou je pleure !!!

Duc d'Ostrogothie a écrit:
A suivre : le théâtre, la tente des gardes, et le pavillon chinois.

Super !!!

Merci beaucoup pour ce nouveau reportage, si bien illustré !
L'extraordinaire poêle "chinois" fait l'unanimité...

Qui est-ce ?

La nuit, la neige a écrit:
Qui est-ce ?

...   une dame pas gâtée par la nature, en tous cas !  
Quels gros yeux globuleux !

Gustave III et Drottningholm

On peut dire que plus qu’en aucune autre de ses résidences, Gustave III a goûté à Drottningholm la douceur de vivre. Il jouissait de ce domaine royal depuis que sa mère s’étant, une fois veuve, lourdement endettée, avait dû, afin de désintéresser ses créanciers, le rétrocéder à la couronne, avec les richesses d’art qu’il renfermait, pour aller vivre dans le château plus modeste de Fredhriskof. Elle était partie de Drottningholm les yeux pleins de larmes, le cœur déchiré, irritée contre son fils qui l’en dépossédait et résolue à n’y pas revenir. Bientôt, du reste, ce premier dissentiment s’envenima. La conduite de Louise-Ulrique, au moment de la naissance du prince royal, son petit-fils, héritier du trône, ses tentatives inconsidérées et coupables à l’effet de prouver que Gustave n’était pas le père du nouveau-né, donnèrent à la brouille accidentelle survenue entre le Roi et sa mère, un caractère définitif. La Reine douairière ne remit jamais les pieds à Drottningholm.
Gustave en avait pris aisément son parti. Trop fondés et trop irritants étaient ses griefs contre elle pour qu’il désirât la revoir. Il s’était approprié sans hésitations et sans remords le château royal d’où il l’avait en quelque sorte expulsée. A dater de ce moment, Drottningholm devint, durant l’été, le principal théâtre des plaisirs de la cour, ces plaisirs que de tout temps Gustave III avait aimés et dont son séjour en France, en 1772, lui avait donné plus vivement le goût.

Ernest Daudet

Revue des Deux Mondes

La nuit, la neige a écrit:
Qui est-ce ?

Je suppose que c'est la reine Louise-Ulrike, mère de Gustave III.
La voici en peinture :



Il y a assez peu d'explications, quasiment aucun cartel à Drottningholm. Ce n'est pas un palais musée comme peut l'être le château de Versailles, mais une des résidences actuelles de la famille royale suédoise.

Mme de Sabran a écrit:
Elle était partie de Drottningholm les yeux pleins de larmes, le cœur déchiré, irritée contre son fils qui l’en dépossédait et résolue à n’y pas revenir. Bientôt, du reste, ce premier dissentiment s’envenima. La conduite de Louise-Ulrique, au moment de la naissance du prince royal, son petit-fils, héritier du trône, ses tentatives inconsidérées et coupables à l’effet de prouver que Gustave n’était pas le père du nouveau-né, donnèrent à la brouille accidentelle survenue entre le Roi et sa mère, un caractère définitif. La Reine douairière ne remit jamais les pieds à Drottningholm.

Très intéressant, merci. Gustave III avait-il un petit côté Louis XIII ? Tous les deux homosexuels et en guerre contre leurs mères ...  

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Tableaux représentant les tournois médiévaux organisés par Gustave III :

Dans ces tableaux que tu nous postes, nous voyons participer les femmes à ces tournois, farouches, la lance dans la main !
... réminiscence théâtrale du caractère guerrier des nordiques Walkyries peut-être ?
Ce n'est pas en France que nous verrions cela . ( Jeanne d'Arc exceptée, bien sûr )

Très curieux en effet. Une référence aux femmes fortes ?

Pousserons-nous la promenade jusqu'au Pavillon chinois ?!!

Le château, de style Renaissance, mire dans les eaux du lac l’une de ses façades et les degrés de marbre qui, sur toute sa longueur, donnent accès à la rive. L’autre façade domine une terrasse de laquelle on descend, par un escalier monumental, sur un rond-point découvert, après avoir traversé une vaste esplanade qu’embellissent, comme en un décor de féerie, des pelouses étoilées de fleurs, des statues dispersées çà et là et un massif de buis, disposé à l’intérieur en labyrinthe. Au-delà de ce rond-point, commence le parc, un parc immense planté d’arbres plus vieux que le château.    Sous leurs ombrages vénérables s’allongent, à perte de vue, des allées hautes et larges dont la lumière du jour perce à peine les voûtes feuillues et qu’on dirait endormies dans le silence et le mystère. Au détour de ces allées, se dresse un pavillon chinois, « la Chine, » comme on l’appelle, dont Adolphe-Frédéric avait fait, en 1752, la surprise à la Reine, son épouse, le jour de sa fête.

« la Chine, » comme on l’appelle ...



Je ne sais pas vous, mais moi je suis partante !!!

C’est dans ce pavillon que, durant les après-midi de l’été, se réunissait la Cour ; elle y venait respirer l’air des bois et la fraîcheur qui tombait des arbres. Le caractère intime de ces réunions se trahissait par la liberté laissée à chacun de ceux qui y prenaient part. Là, le cérémonial et l’étiquette étaient oubliés. On allait et venait à sa guise. On pouvait travailler, lire à l’écart, deviser entre amis. On y vivait sans contrainte. Princes et courtisans se sentaient plus à l’aise dans cette « Chine » que lorsque, à d’autres moments du jour, ils naviguaient en gondole sur le lac, ou lorsqu’ils paradaient sur l’esplanade, ou lorsque, le soir venu, ils s’assemblaient dans les vastes salons et les galeries du château, autour des Majestés, ou encore lorsque Gustave donnait ses fêtes ...

Merci pour l'identification présumée du buste.
J'ai cru un temps qu'il s'agissait de Marie-Caroline, et je me demandais ce qu'elle faisait là...

Mme de Sabran a écrit:
Pousserons-nous la promenade jusqu'au Pavillon chinois ?!!

Mais oui... Le voici :





















































Cette pièce possède une particularité étonnante :



Si vous vous placez au centre de la pièce et que vous chuchotez quelque chose très bas, la personne à côté de vous ne vous entend pas, mais les personnes assises le long du mur peuvent vous entendre très distinctement, comme si vous chuchotiez à leur oreille. J'ai testé avec mes amis, c'est sidérant !  







La chaise percée de Gustave III (très photographiée par les touristes, on se presse devant comme pour la Joconde ) :



La volière (elle abritait des oiseaux exotiques, perroquets, canaris...) :

Superbe ! Merci...

太棒了。真妙！ 谢谢

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La chaise percée de Gustave III (très photographiée par les touristes, on se presse devant comme pour la Joconde   ) :

Ah, tais-toi, pauvre Léonard !

La nuit, la neige a écrit:Superbe ! Merci...

J'étais sûr que ça te plairait.

Mme de Sabran a écrit:
太棒了。真妙！ 谢谢  

幸运的是，年轻的拍摄！

Non ! c'est vrai ?!!

Ces traductions google ne sont pas très fiables j'ai l'impression.

J'en ai bien peur...

Mme de Sabran a écrit:
Gustav avait l'amour du théâtre en commun avec Marie-Antoinette et, comme elle, se délectait de jouer la comédie !  

Il n'avaient pas que l'amour du théâtre en commun, si tu vois ce que je veux dire.    

Puisque nous parlons de théâtre, voici la tente des gardes :







Cette tente avait une fonction décorative dans le parc, mais pouvait également servir d'arrière décor pour les pièces de théâtre organisées par Gustave III.
Elle avait aussi une fonction utilitaire : derrière la façade peinte pour ressembler à la toile, se cachait un baraquement pour la garde royale : un rez-de-chaussée comprenant une cuisine et deux dortoirs pour les soldats, et à l'étage, des chambres pour les officiers. Le bâtiment comporte 6 fenêtres à l'arrière.
Cette tente fut édifiée par l'architecte Carl Fredrik Adelcrantz sur l'idée de Gustave III, qui avait vu des tentes du même type, offertes par le sultan de Turquie à Louis XV à Compiègne en 1771.

Pour terminer, quelques vues du parc :

Merci pour ces belles photos cher Ostrogoth.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Puisque nous parlons de théâtre, voici la tente des gardes :

Cette tente fut copiée par lé décorateur Emilio Terry pour Charles de Besteigui à Groussay :


(c) pinterest

Gustave III qui raffolait de ce type de décor en fit construire une autre encore plus grande à Haga :



Une variante a également été restituée il y a près de 25 ans au Désert de Retz :


http://laurent11.canalblog.com/

Le sujet était très à la mode au XVIIIème, avec quelques variantes, comme ici à Painshill Park :


https://samuelandsons.com/blog/category/custom-trim/

Merci pour ces illustrations, cher Gouverneur.
L'aspect général de ces tentes rappelle également un peu celui des maisons de bois installées par Marie-Antoinette dans la cour du château de Versailles :