Le château de Saint-Cloud
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Re: Le château de Saint-Cloud
hardouin a écrit:
Existent encore, le fronton du centre de l'aile nord, au château "Nagelmackers" de Villepreux et celui de l'avant corps du fer à cheval, aujourd'hui à l'entrée du domaine royal de Dreux.
Merci, cher Hardouin, pour toutes ces précisions .
En somme, j'ai admiré et photographié ce fronton, à Dreux, sans savoir qu'il provenait de Saint-Cloud !
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1763-la-chapelle-royale-de-dreux?highlight=dreux
Je suis bien aise de l'apprendre .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Saint-Cloud
La preuve par l'image
... de quoi ! de quoi ?!
Des Cèdres plantés par Marie-Antoinette, dans le Parc de Saint Cloud ?
Meuh non, nous disent les Têtards arboricoles
Fils spirituels du Krapo et de la trogne…
Publié le 9 juin 2014 par Guy
Ces Cèdres n’ont rien d’exceptionnel par leurs dimensions : 4.80 m sous la première branche pour le plus gros, et 3.80 m pour le plus élancé, leur hauteur est d’environ 25 m.
Ce qui correspond plus sûrement à une plantation après 1823.
Il semblerait donc que le créateur de la légende de la carte postale ait voulu valoriser cette carte par la citation d’un personnage célèbre de l’Histoire de France …
Petit détail amusant , le tunnel de St Cloud qui dessert l’Autoroute de Normandie (plus de 100.000 véhicules jour ) a été creusé juste sous les Cèdres .
http://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/2014/06/09/les-cedres-de-marie-antoinette-parc-de-saint-cloud-hauts-de-seine/
... de quoi ! de quoi ?!
Des Cèdres plantés par Marie-Antoinette, dans le Parc de Saint Cloud ?
Meuh non, nous disent les Têtards arboricoles
Fils spirituels du Krapo et de la trogne…
Publié le 9 juin 2014 par Guy
Ces Cèdres n’ont rien d’exceptionnel par leurs dimensions : 4.80 m sous la première branche pour le plus gros, et 3.80 m pour le plus élancé, leur hauteur est d’environ 25 m.
Ce qui correspond plus sûrement à une plantation après 1823.
Il semblerait donc que le créateur de la légende de la carte postale ait voulu valoriser cette carte par la citation d’un personnage célèbre de l’Histoire de France …
Petit détail amusant , le tunnel de St Cloud qui dessert l’Autoroute de Normandie (plus de 100.000 véhicules jour ) a été creusé juste sous les Cèdres .
http://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/2014/06/09/les-cedres-de-marie-antoinette-parc-de-saint-cloud-hauts-de-seine/
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Saint-Cloud
Que n'a pas fait Marie Antoinette!!
Petit retour dans le château : le salon des jeux du roi, célébrissime par son mobilier, constitue sous l'Empire et au début de la Restauration le "salon des Princes".
L'inventaire de 1818 permet de connaître assez précisément le mobilier, installé dans le décor inchangé du salon des jeux du roi.
Les murs étaient tendus d'une "tenture de Gros de Tours fond blanc broché, dessin de bouquets et plumes de paon bordure fond vert dessin lilas" qui correspond à la livraison pour la chambre de la Reine à Versailles. et ce qui fait dire à l'auteur d'un guide du début de la Restauration qu'on a rétabli l'état de l'époque de Marie Antoinette... ce qui n'est évidemment pas le cas!
On y voyait en outre une grande pendule de Robin (qui navigue entre les trois salons donnant sur la cour jusqu'en 1870) disparue en 1870 et reconstituée ici d'après les photographies, les deux commodes du salon des jeux de la Reine à Compiègne, que leurs dimensions placent sous les miroirs et deux des six bras de lumière d'origine du salon. Les accompagnaient quatre fauteuils Empire à dossier à crosse et pieds de devant à tête égyptienne, un écran et un paravent recouverts du même gros de Tours, 24 pliants couverts de moire "sur lesquels sont peints différents sujets par Pérot", un lustre à 20 lumières et un certain nombre d'objets d'art. Un tapis à trophées militaires et arabesques (ici évoqué par un tapis réalisé pour le comte d'Artois aux Tuileries) recouvrait le sol.
Voici une première évocation de cet état, à partir de l'inventaire de 1818
Petit retour dans le château : le salon des jeux du roi, célébrissime par son mobilier, constitue sous l'Empire et au début de la Restauration le "salon des Princes".
L'inventaire de 1818 permet de connaître assez précisément le mobilier, installé dans le décor inchangé du salon des jeux du roi.
Les murs étaient tendus d'une "tenture de Gros de Tours fond blanc broché, dessin de bouquets et plumes de paon bordure fond vert dessin lilas" qui correspond à la livraison pour la chambre de la Reine à Versailles. et ce qui fait dire à l'auteur d'un guide du début de la Restauration qu'on a rétabli l'état de l'époque de Marie Antoinette... ce qui n'est évidemment pas le cas!
On y voyait en outre une grande pendule de Robin (qui navigue entre les trois salons donnant sur la cour jusqu'en 1870) disparue en 1870 et reconstituée ici d'après les photographies, les deux commodes du salon des jeux de la Reine à Compiègne, que leurs dimensions placent sous les miroirs et deux des six bras de lumière d'origine du salon. Les accompagnaient quatre fauteuils Empire à dossier à crosse et pieds de devant à tête égyptienne, un écran et un paravent recouverts du même gros de Tours, 24 pliants couverts de moire "sur lesquels sont peints différents sujets par Pérot", un lustre à 20 lumières et un certain nombre d'objets d'art. Un tapis à trophées militaires et arabesques (ici évoqué par un tapis réalisé pour le comte d'Artois aux Tuileries) recouvrait le sol.
Voici une première évocation de cet état, à partir de l'inventaire de 1818
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
Superbe travail comme toujours !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le château de Saint-Cloud
C'est ce qu'à dit Hardouin :
qui correspond à la livraison pour la chambre de la Reine à Versailles.
qui correspond à la livraison pour la chambre de la Reine à Versailles.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le château de Saint-Cloud
Bien sûr...
Excusez... Je n’avais pas ouvert mes yeux...
Excusez... Je n’avais pas ouvert mes yeux...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le château de Saint-Cloud
C'est superbe. Le "gros de Tours" de la chambre de la reine est incroyablement beau. Il n'a d'égal que la tenture de la chambre du roi à Saint-Cloud.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le château de Saint-Cloud
J'ai fait une erreur en installant les tableaux, qui n'étaient pas encore dans les collections royales (ils ne sont achetés qu'en 1824), donc on voyait l'ensemble du gros de Tours!
A noter que les fauteuils existent encore avec leur garniture d'origine, conservés à Fontainebleau :
https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0AOK2VSX
A noter que les fauteuils existent encore avec leur garniture d'origine, conservés à Fontainebleau :
https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0AOK2VSX
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
En guise d'étrennes, deux vues du salon des Princes terminé dans l'état défini par l'inventaire de 1812
Pour mémoire, il s'agit de l'ancien et fameux salon des jeux du roi, devenu en 1802 partie du grand appartement du premier consul en tant que salon des consuls, et ensuite à partir de 1804 salon des Princes.
Dès 1802 il est tendu avec des "épaves" du garde meuble royal, en l'occurrence le gros de Tours, qui reste jusqu'en 1820 dans la pièce. Il sert à garnir les murs (6 panneaux de tenture) et les fauteuils "à l'égyptienne". Les pliants, provenant du salon du conseil du roi à Compiègne (ici des équivalences) ont alors gardé leur garniture d'origine représentant des sujets de guerre peints sur soie,. Ils seront vendus à la fin des années 1820 et ne sont plus aujourd'hui localisés.
Des éléments insignes du mobilier royal se trouvent dans cette pièce : les deux commodes du salon des jeux de la Reine à Compiègne, la grande pendule de Robin provenant du cabinet de la vaisselle d'or à Versailles, les appliques du cabinet de Louis XVI et du salon des Jeux à Saint Cloud, complétés par des objets d'arts : vases et colonnes rostrales en porphyre et marbres, grand vase de Sèvres, ici lamodélisation des originaux (pour la garniture de la commode à droite de la cheminée) ou des équivalences (pour la commode à gauche).
L'atmosphère créée par le gros de Tours est solennelle sans être écrasante!
Pour mémoire, il s'agit de l'ancien et fameux salon des jeux du roi, devenu en 1802 partie du grand appartement du premier consul en tant que salon des consuls, et ensuite à partir de 1804 salon des Princes.
Dès 1802 il est tendu avec des "épaves" du garde meuble royal, en l'occurrence le gros de Tours, qui reste jusqu'en 1820 dans la pièce. Il sert à garnir les murs (6 panneaux de tenture) et les fauteuils "à l'égyptienne". Les pliants, provenant du salon du conseil du roi à Compiègne (ici des équivalences) ont alors gardé leur garniture d'origine représentant des sujets de guerre peints sur soie,. Ils seront vendus à la fin des années 1820 et ne sont plus aujourd'hui localisés.
Des éléments insignes du mobilier royal se trouvent dans cette pièce : les deux commodes du salon des jeux de la Reine à Compiègne, la grande pendule de Robin provenant du cabinet de la vaisselle d'or à Versailles, les appliques du cabinet de Louis XVI et du salon des Jeux à Saint Cloud, complétés par des objets d'arts : vases et colonnes rostrales en porphyre et marbres, grand vase de Sèvres, ici lamodélisation des originaux (pour la garniture de la commode à droite de la cheminée) ou des équivalences (pour la commode à gauche).
L'atmosphère créée par le gros de Tours est solennelle sans être écrasante!
Dernière édition par hardouin le Ven 04 Jan 2019, 09:01, édité 1 fois
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
Superbe, merci.
Vous avez changé de laquais !
Vous avez changé de laquais !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le château de Saint-Cloud
C'est exact cher Lucius
J'ai en effet trouvé le moyen de créer un valet en 3D avec qui plus est la bonne livrée (et la possibilité de la changer selon les époques), et même plusieurs valets puisque je peux changer la tête et la corpulence... Celle dont il est revêtu est celle du Premier Empire dont j'ai trouvé la description dans l'ouvrage fondamental de Frédéric Masson "Napoléon chez lui" : "un habit français en drap vert avec parements et collet enrichis de broderie d'or, un gilet de casimir blanc, une culotte noire et des bas de soie". Cette tenue est celle des huissiers, du premier valet de chambre, des valets de chambre et d'appartement et des garçons de la garde-robe.
Ces valets vont peupler les restitutions à venir!
Une vue de détail sur ledit et sur la cheminée et le mobilier qui l'encadre.
J'ai en effet trouvé le moyen de créer un valet en 3D avec qui plus est la bonne livrée (et la possibilité de la changer selon les époques), et même plusieurs valets puisque je peux changer la tête et la corpulence... Celle dont il est revêtu est celle du Premier Empire dont j'ai trouvé la description dans l'ouvrage fondamental de Frédéric Masson "Napoléon chez lui" : "un habit français en drap vert avec parements et collet enrichis de broderie d'or, un gilet de casimir blanc, une culotte noire et des bas de soie". Cette tenue est celle des huissiers, du premier valet de chambre, des valets de chambre et d'appartement et des garçons de la garde-robe.
Ces valets vont peupler les restitutions à venir!
Une vue de détail sur ledit et sur la cheminée et le mobilier qui l'encadre.
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
Bluffant !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le château de Saint-Cloud
hardouin a écrit:
Ces valets vont peupler les restitutions à venir!
Tant mieux, ils sont très séduisants .
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Saint-Cloud
Une fois encore, bravo, cher Hardouin ! Et merci pour le partage ici de vos reconstitutions...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Saint-Cloud
C'est absolument éblouissant et fantastique votre travail sur Saint-Cloud, j'en reste bouche bée.
Toutes mes félicitations.
Toutes mes félicitations.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le château de Saint-Cloud
Merci!
Voici donc quelques vues de la pièce précédente, ancienne antichambre du salon des jeux, ou salon de Cassel, dans son état Premier Empire comme Grand Cabinet de l'Empereur. Elle est précédée par le "salon des Hussiers" ou des ministres tendu de 15/16 bleu et meublé de chaises en acajou et qui ouvre sur l'escalier.
Les murs sont tendus d'un "damas vert à palmes bordures brocart or fond ponceau" (catalogue Soieries Empire), commandé en 1802 à Camille Pernon quand la pièce était bibliothèque, et livré en 1804-1805. Il a également servi dans le salon des Pages de lappartement d'habitation de l'empereur aux Tuileries aménagé en 1808.
Les vastes dimensions de la pièce (12,50 x 9m) nécessitent l'utilisation de 448 m de tenture et 172 m de bordure qui permettent de couvrir les murs, un ensemble de sièges et de réaliser les rideaux. L'inventaire de 1812 signale l'absence de baguettes encadrant les panneaux de damas des murs, elles sont remplacées par un "cablé en soie couleur cerise, vert et or servant de baguettes".
Les dessus de porte sont mentionnés par un inventaire de 1810 : il s'agit de deux tableaux confisqués en 1796 par les commissaires de la République aux ducs de Modène et intégrés au musée du Louvre, et conçus comme des pendants (source : base Joconde) : Joseph et Putiphar de Spada, et Renaud et Armide de Tiarini (décrit dans le guide comme "Clorinde et Tancrède de Tiavani (sic). Ces tableaux sont maintenant au musée des Beaux arts de Lille.
La taille de ces tableaux (194 x 144 cm) couvrant tout le dessus de porte, semble confirmer que les deux dessus de portes à sphinges et médaillons circulaires (avec des tableaux peints en 1838 par Jean Alaux) visibles sur les photographies du Second Empire sont bien des moulages faits sur ceux du salon central à l'époque de Louis Philippe par les frères Huber.
Sur les murs 22 tableaux : les deux dessus de porte indiqués plus haut, et 20 tableaux des écoles française, italienne et flamande, choisis par Denon dans les collections du Louvre et certains provenant de confiscations réalisées dans les collections princières allemandes, du Stathouder ou des princes italiens. Ils sont connus par une liste dressée en 1810 par Denon et publiée par D. Meyer.
Les sièges de l'aménagement primitif (deux canapés, quatre fauteuils, huit tabourets et seize chaises) sont retirés en 1807 et remplacés par un ensemble recouvert en avril 1806 constitué de quatre fauteuils du mobilier Vaudreuil et trente ployants en bois doré à griffes et tête de lion.
Le mobilier visible sur les vues comprend :
-au sol : un des deux tapis dits « aux cohortes », livré en 1813, et toujours conservé au Mobilier National.
-les quatre fauteuils Vaudreuil destinés au couple impérial et sans doute à Madame Mère. Ces fauteuils ont figuré longtemps au XXe s dans le cabinet doré de la Reine à Versailles.
-trente pliants livrés pour le salon des Princes par Jacob et installés dans la pièce en 1805 ; c’est plutôt un modèle Empire, que je mettrai bientôt en place.
-les deux meubles en ébène et mosaïque qui étaient exposés dans le cabinet du Dauphin à Versailles jusqu'il y a peu, et qui restent (avec une copie) dans ce salon jusqu'à la fin du Second Empire, auxquels s’ajoute un meuble en acajou et porcelaine d’Etienne Avril, maintenant à Fontainebleau.
L’éclairage est assuré par :
-quatre des six bras de lumière du salon des jeux du roi (les deux autres étant dans le salon des Princes voisin)
-le grand candélabre de Mesdames à Bellevue, qui était sans doute posé sur le meuble d’Etienne Avril
-deux candélabres en bronze naturel et doré, réalisé sur un modèle de Percier et Fontaine, à 12 lumières, sans doute sur les deux meubles en ébène et mosaïque
-deux lustres à trente lumières en bronze doré et cristal, retirés en 1855, les deux conservés, l’un à Rambouillet dans la salle à manger du château.
De nombreux objets d’art ornent la pièce :
-sur la cheminée, une pendule ,"la mort de Lucrèce" par Lepaute, dont j’ai trouvé deux exemplaires, un en Italie, l’autre à Moscou. Elle était sans doute accompagnée des deux vases Médicis à sujet égyptien. Une paire de chenets en bronze doré avec des lions en bronze naturel est dans la cheminée et elle est conservée au Mobilier National.
-trois grands vases sur piédestal de marbre noir et plaques de Sèvres, deux qui figuraient dans le salon de l'Aurore et qui ont "fondu" dans l'incendie, le troisième socle a été envoyé à Compiègne. Le troisième vase est conservé, il s’agit du vase dit « d’Austerlitz », retiré en 1814, dans le style étrusque et conservé à Versailles.
Cet élément assez extraordinaire du mobilier de ce salon n'ayant pas de rapport avec Versailles pourrait être déposé par l'EPV au domaine national de Saint Cloud, en l'installant sur le socle de Compiègne.
Voici donc quelques vues de la pièce précédente, ancienne antichambre du salon des jeux, ou salon de Cassel, dans son état Premier Empire comme Grand Cabinet de l'Empereur. Elle est précédée par le "salon des Hussiers" ou des ministres tendu de 15/16 bleu et meublé de chaises en acajou et qui ouvre sur l'escalier.
Les murs sont tendus d'un "damas vert à palmes bordures brocart or fond ponceau" (catalogue Soieries Empire), commandé en 1802 à Camille Pernon quand la pièce était bibliothèque, et livré en 1804-1805. Il a également servi dans le salon des Pages de lappartement d'habitation de l'empereur aux Tuileries aménagé en 1808.
Les vastes dimensions de la pièce (12,50 x 9m) nécessitent l'utilisation de 448 m de tenture et 172 m de bordure qui permettent de couvrir les murs, un ensemble de sièges et de réaliser les rideaux. L'inventaire de 1812 signale l'absence de baguettes encadrant les panneaux de damas des murs, elles sont remplacées par un "cablé en soie couleur cerise, vert et or servant de baguettes".
Les dessus de porte sont mentionnés par un inventaire de 1810 : il s'agit de deux tableaux confisqués en 1796 par les commissaires de la République aux ducs de Modène et intégrés au musée du Louvre, et conçus comme des pendants (source : base Joconde) : Joseph et Putiphar de Spada, et Renaud et Armide de Tiarini (décrit dans le guide comme "Clorinde et Tancrède de Tiavani (sic). Ces tableaux sont maintenant au musée des Beaux arts de Lille.
La taille de ces tableaux (194 x 144 cm) couvrant tout le dessus de porte, semble confirmer que les deux dessus de portes à sphinges et médaillons circulaires (avec des tableaux peints en 1838 par Jean Alaux) visibles sur les photographies du Second Empire sont bien des moulages faits sur ceux du salon central à l'époque de Louis Philippe par les frères Huber.
Sur les murs 22 tableaux : les deux dessus de porte indiqués plus haut, et 20 tableaux des écoles française, italienne et flamande, choisis par Denon dans les collections du Louvre et certains provenant de confiscations réalisées dans les collections princières allemandes, du Stathouder ou des princes italiens. Ils sont connus par une liste dressée en 1810 par Denon et publiée par D. Meyer.
Les sièges de l'aménagement primitif (deux canapés, quatre fauteuils, huit tabourets et seize chaises) sont retirés en 1807 et remplacés par un ensemble recouvert en avril 1806 constitué de quatre fauteuils du mobilier Vaudreuil et trente ployants en bois doré à griffes et tête de lion.
Le mobilier visible sur les vues comprend :
-au sol : un des deux tapis dits « aux cohortes », livré en 1813, et toujours conservé au Mobilier National.
-les quatre fauteuils Vaudreuil destinés au couple impérial et sans doute à Madame Mère. Ces fauteuils ont figuré longtemps au XXe s dans le cabinet doré de la Reine à Versailles.
-trente pliants livrés pour le salon des Princes par Jacob et installés dans la pièce en 1805 ; c’est plutôt un modèle Empire, que je mettrai bientôt en place.
-les deux meubles en ébène et mosaïque qui étaient exposés dans le cabinet du Dauphin à Versailles jusqu'il y a peu, et qui restent (avec une copie) dans ce salon jusqu'à la fin du Second Empire, auxquels s’ajoute un meuble en acajou et porcelaine d’Etienne Avril, maintenant à Fontainebleau.
L’éclairage est assuré par :
-quatre des six bras de lumière du salon des jeux du roi (les deux autres étant dans le salon des Princes voisin)
-le grand candélabre de Mesdames à Bellevue, qui était sans doute posé sur le meuble d’Etienne Avril
-deux candélabres en bronze naturel et doré, réalisé sur un modèle de Percier et Fontaine, à 12 lumières, sans doute sur les deux meubles en ébène et mosaïque
-deux lustres à trente lumières en bronze doré et cristal, retirés en 1855, les deux conservés, l’un à Rambouillet dans la salle à manger du château.
De nombreux objets d’art ornent la pièce :
-sur la cheminée, une pendule ,"la mort de Lucrèce" par Lepaute, dont j’ai trouvé deux exemplaires, un en Italie, l’autre à Moscou. Elle était sans doute accompagnée des deux vases Médicis à sujet égyptien. Une paire de chenets en bronze doré avec des lions en bronze naturel est dans la cheminée et elle est conservée au Mobilier National.
-trois grands vases sur piédestal de marbre noir et plaques de Sèvres, deux qui figuraient dans le salon de l'Aurore et qui ont "fondu" dans l'incendie, le troisième socle a été envoyé à Compiègne. Le troisième vase est conservé, il s’agit du vase dit « d’Austerlitz », retiré en 1814, dans le style étrusque et conservé à Versailles.
Cet élément assez extraordinaire du mobilier de ce salon n'ayant pas de rapport avec Versailles pourrait être déposé par l'EPV au domaine national de Saint Cloud, en l'installant sur le socle de Compiègne.
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
Vous réalisez un travail prodigieux,cher Hardouin !
Mille mercis de le partager avec nous .
Mille mercis de le partager avec nous .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Saint-Cloud
Oui, c'est du très beau travail. Mais, je suis un peu sur ma réserve quant à l'intérieur de ce château. J'avoue ne pas être amateur. Mon style se rapprocherait plus du Petit et du Grand Trianon. Je sais c'est un peu réducteur. De la sobriété, de l'élégance (même si, cher Hardouin, vous habillez ce château avec élégance). Bref, ce que je répète souvent, une âme.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le château de Saint-Cloud
Les intérieurs du Grand Trianon sont pourtant de ce même style 1er Empire qu'à Saint-Cloud.
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le château de Saint-Cloud
Je comprends votre appréciation chère Marie Antoinette. Il faut avoir à l'esprit que le Grand et le Petit Trianon sont des résidences "non officielles", alors que le palais de Saint Cloud est désigné dès le début du Consulat avec les Tuileries comme résidence officielle du Premier consul, dans laquelle ont lieu des événements officiels : il y a une salle des ambassadeurs, à droite du vestibule d'honneur, dans laquelle les ambassadeurs qui doivent être reçus patientent, c'est là qu'ont lieu la proclamation du referendum pour établir l'Empire en 1804 ou le mariage de Napoléon et Marie Louise en 1810. Il faut donc faire "tape à l'oeil", en tout cas dans ces salons. Les pièces des appartements privés des souverains sont plus "simplement" meublées.
L'absence d'âme que vous évoquez s'explique peut être par le côté très hétéroclite de l'ameublement qui mêle vestiges du mobilier royal, saisies chez des émigrés et commandes faites au début du Premier Empire. Napoléon s'en plaint aussi (on a une lettre de lui qui dit que l'ameublement du Grand Cabinet est mauvais), et il fait par exemple remplacer le cabinet d'Etienne Avril par une copie des cabinets "Boulle" par Jacob pour avoir une certaine unité dans le mobilier.
Une petite précision : je "n'habille" pas les salons, j'essaie de suivre le plus fidèlement possible les inventaires d'époque, en l'occurence ici celui de 1812, et il se trouve que pour le Grand Cabinet on a encore tous les éléments mobiliers (sauf les deux grands vases, mais les photos du Second Empire ont permis d'y suppléer), les étoffes et les tableaux.
L'absence d'âme que vous évoquez s'explique peut être par le côté très hétéroclite de l'ameublement qui mêle vestiges du mobilier royal, saisies chez des émigrés et commandes faites au début du Premier Empire. Napoléon s'en plaint aussi (on a une lettre de lui qui dit que l'ameublement du Grand Cabinet est mauvais), et il fait par exemple remplacer le cabinet d'Etienne Avril par une copie des cabinets "Boulle" par Jacob pour avoir une certaine unité dans le mobilier.
Une petite précision : je "n'habille" pas les salons, j'essaie de suivre le plus fidèlement possible les inventaires d'époque, en l'occurence ici celui de 1812, et il se trouve que pour le Grand Cabinet on a encore tous les éléments mobiliers (sauf les deux grands vases, mais les photos du Second Empire ont permis d'y suppléer), les étoffes et les tableaux.
hardouin- Messages : 218
Date d'inscription : 11/08/2014
Re: Le château de Saint-Cloud
Pardonnez-moi, cher hardouin, je me nomme Trianon et non Marie-Antonette...... jusqu'à nouvel ordre.
Merci pour votre explcation très exhaustive, elle me convient tout-à-fait. Maintenant, on sait que parfois une photo ne rend pas toujours la véritable atmosphère que dans la réalité.
Merci pour votre explcation très exhaustive, elle me convient tout-à-fait. Maintenant, on sait que parfois une photo ne rend pas toujours la véritable atmosphère que dans la réalité.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le château de Saint-Cloud
hastur a écrit:Les intérieurs du Grand Trianon sont pourtant de ce même style 1er Empire qu'à Saint-Cloud.
Un peu, c'est vrai. Mais, sur place, j'ai beaucoup apprécié le Grand Trianon.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le château de Saint-Cloud
L'appartement de l'empereur sur le jardin aura peut être votre préférence ^^
C'est l'ancien appartement des Enfants de France, choisi dès 1802 par Napoléon pour constituer son appartement. Il est constitué d'une série de pièces en enfilade comme le montre ce plan l'appartement à la fin de l'Empire. D'après l'inventaire de 1812., se succèdent de gauche à droite sur ce plan :
-le salon de granit
-le salon des valets de pied
-le salon des aides de camp
-le salon (d'audience) de l'empereur
Ces trois salons à deux fenêtres constituent les pièces "publiques" de l'empereur, puis venaient les pièces dévolues à l'usage particulier de l'empereur :
-son cabinet de travail, à trois fenêtres.
-la chambre de l'empereur
-le cabinet de l'empereur ou salon blanc
et à la suite le salon de famille.
Les mémoires que j'ai consultés permettent de conclure que les boiseries de l'appartement sur l'Orangerie étaient simplement moulurées et peintes en blanc, avec toutefois des boiseries sculptées et dorées pour les cadres des miroirs, les dessus de porte et les baguettes d'encadrement des tentures ou tapisseries. Les boiseries dorées que l'on voit sur les photographies du Second Empire ont donc été dorées à une époque ultérieure au Premier Empire.
Voici une première vue du salon blanc. Cette pièce a été crée en 1808 à la place du "cabinet topographique" de l'empereur et lui servait de cabinet de toilette contigü à sa chambre à coucher (dont on voit les sièges en acajou par la porte ouverte). Il doit son nom à la tenture de damas blanc à étoiles et couronnes avec bordure or et ponceau installé là, et qui recouvre aussi les sièges. Ces derniers existent encore et sont conservés à Versailles. L'ameublement comptait aussi deux consoles et une table guéridon peint en blanc rechampi or. La garniture de cheminée est une reconstitution à partir de la description de l'inventaire : pendule à trophée d'armes, appliques à faisceau de licteur, chenets aux aigles en bronze doré.
Une autre vue du salon blanc, cette fois depuis la porte de l'antichambre des valets de chambre qui s'ouvre à gauche du canapé. Les vases correspondent à ceux de l'inventaire, et ceux sur la console entre fenêtre sont du bon modèle (catalogue de l'exposition "Napoléon Bonaparte à Saint Cloud").
C'est l'ancien appartement des Enfants de France, choisi dès 1802 par Napoléon pour constituer son appartement. Il est constitué d'une série de pièces en enfilade comme le montre ce plan l'appartement à la fin de l'Empire. D'après l'inventaire de 1812., se succèdent de gauche à droite sur ce plan :
-le salon de granit
-le salon des valets de pied
-le salon des aides de camp
-le salon (d'audience) de l'empereur
Ces trois salons à deux fenêtres constituent les pièces "publiques" de l'empereur, puis venaient les pièces dévolues à l'usage particulier de l'empereur :
-son cabinet de travail, à trois fenêtres.
-la chambre de l'empereur
-le cabinet de l'empereur ou salon blanc
et à la suite le salon de famille.
Les mémoires que j'ai consultés permettent de conclure que les boiseries de l'appartement sur l'Orangerie étaient simplement moulurées et peintes en blanc, avec toutefois des boiseries sculptées et dorées pour les cadres des miroirs, les dessus de porte et les baguettes d'encadrement des tentures ou tapisseries. Les boiseries dorées que l'on voit sur les photographies du Second Empire ont donc été dorées à une époque ultérieure au Premier Empire.
Voici une première vue du salon blanc. Cette pièce a été crée en 1808 à la place du "cabinet topographique" de l'empereur et lui servait de cabinet de toilette contigü à sa chambre à coucher (dont on voit les sièges en acajou par la porte ouverte). Il doit son nom à la tenture de damas blanc à étoiles et couronnes avec bordure or et ponceau installé là, et qui recouvre aussi les sièges. Ces derniers existent encore et sont conservés à Versailles. L'ameublement comptait aussi deux consoles et une table guéridon peint en blanc rechampi or. La garniture de cheminée est une reconstitution à partir de la description de l'inventaire : pendule à trophée d'armes, appliques à faisceau de licteur, chenets aux aigles en bronze doré.
Une autre vue du salon blanc, cette fois depuis la porte de l'antichambre des valets de chambre qui s'ouvre à gauche du canapé. Les vases correspondent à ceux de l'inventaire, et ceux sur la console entre fenêtre sont du bon modèle (catalogue de l'exposition "Napoléon Bonaparte à Saint Cloud").
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