La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
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La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
Un bel et rare objet qui sera prochainement proposé en vente aux enchères m'a donné l'idée d'ouvrir ce sujet...
Le 1 juillet 2018, à Fontainebleau, vente Osenat "L'Empire à Fontainebleau" :
Très rare veilleuse de la Duchesse d'Angoulême, dans son écrin d'origine.
Porcelaine de Sèvres
Marqué : LL entrelacés, fleurs de lis et Sèvres 22 et en or MC 19 septembre 22.
Les vues du pavillon de Breteuil signées et datées : A. Poupart 1822 pour Achille Poupart.
Epoque Louis XVIII , année 1822. H. 25 cm.
Note au catalogue (extraits) :
Veilleuse en forme de vase couvert de la duchesse d’Angoulême de forme balustre en porcelaine nommé lampe vase.
Le couvercle en forme de dôme à fond bleu, percé d’étoiles et cercles, surmonté d’une chouette à fond or formant prise, à décor polychrome sur deux faces de vues du pavillon de Breteuil à Sèvres, ancien trianon du château de Saint-Cloud
Cette veilleuse en forme de vase est achetée comptant par la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et Marie Antoinette, le 2 octobre 1822 au prix de 400 francs.
Il est ainsi détaillé dans le registre de ventes au comptant : 1 lampe veilleuse forme vase deux cartels de paysage, vue du pavillon Breteuil à St Cloud (Arch. Cité de la céramique, Vz4 1822, f° 91 ).
La manufacture de Sèvres conserve un dessin daté 1814 de cette forme de veilleuse avec quelques variations de Joseph Bodson . 1Archives, Cité de la céramique, Sèvres et Limoges, SCD Vz4 1822, f° 91 2Archives, Cité de la céramique, Sèvres et Limoges, SCD n° inventaire 2012.1.1594 , Section D.S.7.1814. n°1
* Source et infos complémentaires : Vente Osenat - L'Empire à Fontainebleau, 1er juillet 2018
Planche 56: Plan général du château et des jardins de Saint-Cloud en 1705
Van Loon Harmanus, Fer Nicolas de
L'origine du pavillon de Breteuil remonte au trianon construit par l'architecte Thomas Gobert pour Monsieur, duc d'Orléans, créateur du parc de Saint-Cloud.
Monsieur, Philippe d'Orléans
Attribué à Charles Le Brun
Photo : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Chaalis, musée de l'abbaye royale
Le bâtiment fut inauguré par Louis XIV en 1672. Néanmoins, une gravure de 1674 montre qu'à cette date, le bâtiment, encore asymétrique, n'était pas achevé.
Veüe de Trianon de St Clou
Perelle, Adam (1638-1695)/Poilly, Nicolas de (1626-1696)
17e siècle / 4e quart du 17e siècle
Photo : Thomas Thibaut / CMN
Photo : Bibliothèque nationale de France
https://www.bipm.org/fr/about-us/pavillon-de-breteuil/trianon_poilly.html
Veüe et perspective de Trianon de St Cloud du costé du Jardin
Poilly, Nicolas de (1626-1696)/Perelle, Adam (1638-1695)
3e quart du 17e siècle/Époque Louis XIV
Photo : Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux
Il fut terminé au début des années 1680 et utilisé, à partir de cette date, comme pavillon de fêtes.
Il surplombait une terrasse qui existe encore de nos jours et un terrain en pente raide descendant jusqu'à la fontaine de Vénus, créée en 1673 par André Le Nôtre au centre du « Grand Parterre » (ensemble aujourd'hui disparu).
Le Trianon ou Pavillon de St. Cloud.
In Vues des Belles Maisons de France. Perelle, Gabriel with Nicholas & Adam Perelle.
Paris, J. Mariette and N. Langlois, ca. 1670.
Original engraving hand-colored at a later date.
Photo : https://www.ursusbooks.com/
Le pavillon du Mail
Sous la régence de Philippe d'Orléans, le Trianon fut transformé en ermitage et prit le nom de « pavillon du Mail » sous Louis d'Orléans (1703-1752).
En 1743, celui-ci le fit remanier pour le mariage de son fils Louis Philippe d'Orléans (1725-1785), duc de Chartres, et de la princesse Louise Henriette de Bourbon-Conti (1726-1759), puis il en fit la résidence de l'abbé de Breteuil, chancelier de la maison d'Orléans.
Pour la petite histoire, l'abbé de Breteuil était le frère d'Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet (maîtresse de Voltaire).
L'abbé Élisabeth-Théodose Le Tonnelier de Breteuil
Photo : Wikipedia
En 1785, un neveu de ce dernier, le baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi de Louis XVI, négocia avec succès le rachat par le roi du domaine de Saint-Cloud et, en remerciement, fut autorisé à établir sa résidence au pavillon du Mail qui prit désormais le nom de « pavillon de Breteuil ».
Le baron de Breteuil, diplomate, ministre et secrétaire d'Etat
Par Jean Laurent Mosnier
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda
Le baron ayant émigré, son domaine devint propriété inaliénable de l'État en 1793, comme annexe du château de Saint-Cloud, et fut mis sous la surveillance d'un gardien.
Lorsque, à son retour en France en 1802, le baron de Breteuil demanda la restitution de ses biens, il lui fut impossible de l'obtenir.
Le pavillon d'Italie
En 1799 le Pavillon de Breteuil fut occupé par l'armée et laissé dans un état lamentable.
Cette même année, le citoyen Maréchaux, architecte du château, envoyait le rapport suivant au ministre de l'Intérieur : ... ils en ont incendié une partie et brisé entièrement les boiseries, le parquet des planchers pour se chauffer et ils ont enlevé les serrures de sorte qu'il y a de fortes réparations à faire...
Peu après, le Premier Consul s'installa dans le château de Saint-Cloud nouvellement restauré en 1802, et donna l'ordre que le Pavillon de Breteuil - rebaptisé Pavillon d'Italie (Napoléon voulait le donner à Marescalchi, ministre des relations extérieures d'Italie) soit aussi restauré.
Le bâtiment prit alors l'aspect extérieur que nous lui connaissons encore aujourd'hui
Dépendances du Palais de Saint-Cloud, Pavillon d'Italie, plan du rez-de-chaussée
1er quart du 19e siècle/Premier Empire (1804-1814)
Photo : CMN / Patrick Cadet
Pavillon d'Italie, face du côté de l'entrée
1er quart du 19e siècle/Premier Empire (1804-1814)
Photo : CMN / Patrick Cadet
Vers 1806, alors que les travaux de restauration du bâtiment principal n'étaient pas achevés, les dépendances étaient utilisées pour loger vingt-quatre chevaux de l'empereur, de nombreux membres de sa suite et deux gardiens du parc.
La même année, à la demande de l'impératrice Joséphine, on fit des travaux pour installer une salle de bains d'eaux de Barèges (une eau sulfureuse dont les vapeurs risquaient d'abîmer les dorures du château) dans le Pavillon.
En 1807 les appartements du Pavillon de Breteuil étaient prêts à accueillir, en août de cette année, le roi Jérôme de Westphalie, le plus jeune frère de Napoléon, qui venait d'épouser Catherine de Würtenberg.
L'empereur Napoléon Ier sur la terrasse du château de Saint-Cloud entouré des enfants de sa famille
Louis DUCIS (1775 - 1847), 1810
Musée national du château de Versailles
Photo RMN-Grand Palais - G. Blot site web
En 1810, le Pavillon d'Italie servit de résidence à Caroline Murat, reine de Naples et en 1811 les princes de Hollande [Napoléon-Louis et Charles-Louis Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III], fils de Louis Bonaparte, y séjournèrent. D'après les rapports de l'époque, l'empereur l'avait meublé avec goût et magnificence.
L'occupation autrichienne de 1814 ne semble pas avoir laissé de traces au Pavillon de Breteuil.
Lors de l'emménagement du comte d'Artois au château de Saint-Cloud en juillet 1814, l'architecte Le Père fut chargé d'aménager le Pavillon de Breteuil pour que le prince puisse y prendre des bains-douches.
L'année suivante, les troupes alliées firent le siège du Pavillon ; certains, comme le général Blücher, l'endommagèrent sérieusement, ce qui n'avait pas été le cas lors de l'occupation par les autrichiens.
Des travaux de restauration furent engagés en 1817. Mais la destination finale du bâtiment fut l'objet de longues hésitations.
Il fut mis à la disposition du garde des Sceaux, le comte de Serre (1820-1822), puis du vicomte d'Agoult, un émigré qui avait servi dans l'armée des princes pendant la campagne de 1792, et accompagna Louis XVIII à Vérone, Mittau puis en Angleterre.
Promu lieutenant-général lors de la restauration des Bourbons, il devint le premier écuyer de la duchesse d'Angoulême et nommé en 1821 gouverneur de Saint-Cloud.
La même année, la princesse Esterházy, épouse de l'ambassadeur d'Autriche à Paris, fit de courts séjours au Pavillon de Breteuil. La duchesse d'Angoulême, qui résidait au château de Saint-Cloud, lui rendit alors de fréquentes visites.
En 1823-1824, le duc de Blacas d'Aulps, premier gentilhomme de la Chambre du roi, résida au Pavillon de Breteuil avec sa famille. Lui aussi émigré, il avait été à la Restauration nommé ministre de la Maison du roi, secrétaire d'État, grand-maître de la garde-robe et intendant général des bâtiments de la couronne.
Comme ministre de la Maison du roi il avait été chargé du réaménagement du château de Saint-Cloud à l'occasion de la première visite de Louis XVIII en 1816.
Durant la monarchie de Juillet (1830-1848) Louis-Philippe, comme ses prédécesseurs, séjourna à Saint-Cloud.
Après la chute de Louis-Philippe en 1848 le Pavillon de Breteuil, tout comme le château de Saint-Cloud, se trouva dépendre du ministère des Travaux publics.
Vue du pavillon de Breteuil à Saint Cloud
Jean-Baptiste-Gabriel Langlacé (1786-1864)
Photo : www.mutualart.com
Pendant les quatre années qui suivirent, juste avant le rétablissement de l'Empire, le ministère des Travaux publics tenta à plusieurs reprises de louer la propriété, décrite comme « une habitation de plaisance avec jardins et dépendances ».
La location, qui comprenait également le mobilier, fut mise aux enchères : La princesse Mathilde le loua tous les étés de 1849 à 1853.
Mathilde Bonaparte, princesse Demidof
Fille de Jérôme Bonaparte, nièce de Napoléon et cousine germaine de Napoléon III
Par Pierre-François-Etienne Giraud, 1861
Le Bureau international des poids et mesures
En 1870, quelques mois avant la chute du Second Empire, Napoléon III avait donné son accord pour l'installation d'un observatoire d'astrophysique au Pavillon de Breteuil.
Durant le siège de Paris, le Pavillon de Breteuil fut sérieusement endommagé par des projectiles que les français destinaient à une batterie prussienne postée sur la colline qui dominait le Pavillon.
Les écuries et remises dans la cour furent complètement démolies, seuls les logements de fonction du personnel de service dans le Petit Pavillon au sud du bâtiment principal restèrent debout.
Il était en ruines en 1875 lorsque le gouvernement français, par la loi du 27 novembre 1875, offrit gracieusement le site au Comité international des poids et mesures[/b] pour y installer le Bureau international des poids et mesures, établi par la Convention du Mètre, signée à Paris le 20 mai 1875. Restauré, le bâtiment fut mis en service en 1884 et agrandi en 1929.
* Source texte (extraits) : https://www.bipm.org/fr/about-us/pavillon-de-breteuil/#section8
* Source texte (extraits) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_de_Breteuil
Informations complémentaires : Le Trianon de Saint-Cloud : un autre Trianon de Porcelaine ?
Article de Michaël Decrossas : https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2011_num_169_4_8006
Le pavillon aujourd'hui :
Photo : https://www.sevres.fr/culture/patrimoine-sevrien/le-pavillon-de-breteuil
Photo : http://sevres-92310.fr/pages/breteuil.html
Le 1 juillet 2018, à Fontainebleau, vente Osenat "L'Empire à Fontainebleau" :
Très rare veilleuse de la Duchesse d'Angoulême, dans son écrin d'origine.
Porcelaine de Sèvres
Marqué : LL entrelacés, fleurs de lis et Sèvres 22 et en or MC 19 septembre 22.
Les vues du pavillon de Breteuil signées et datées : A. Poupart 1822 pour Achille Poupart.
Epoque Louis XVIII , année 1822. H. 25 cm.
Note au catalogue (extraits) :
Veilleuse en forme de vase couvert de la duchesse d’Angoulême de forme balustre en porcelaine nommé lampe vase.
Le couvercle en forme de dôme à fond bleu, percé d’étoiles et cercles, surmonté d’une chouette à fond or formant prise, à décor polychrome sur deux faces de vues du pavillon de Breteuil à Sèvres, ancien trianon du château de Saint-Cloud
Cette veilleuse en forme de vase est achetée comptant par la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et Marie Antoinette, le 2 octobre 1822 au prix de 400 francs.
Il est ainsi détaillé dans le registre de ventes au comptant : 1 lampe veilleuse forme vase deux cartels de paysage, vue du pavillon Breteuil à St Cloud (Arch. Cité de la céramique, Vz4 1822, f° 91 ).
La manufacture de Sèvres conserve un dessin daté 1814 de cette forme de veilleuse avec quelques variations de Joseph Bodson . 1Archives, Cité de la céramique, Sèvres et Limoges, SCD Vz4 1822, f° 91 2Archives, Cité de la céramique, Sèvres et Limoges, SCD n° inventaire 2012.1.1594 , Section D.S.7.1814. n°1
* Source et infos complémentaires : Vente Osenat - L'Empire à Fontainebleau, 1er juillet 2018
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LE PAVILLON DE BRETEUIL
Planche 56: Plan général du château et des jardins de Saint-Cloud en 1705
Van Loon Harmanus, Fer Nicolas de
L'origine du pavillon de Breteuil remonte au trianon construit par l'architecte Thomas Gobert pour Monsieur, duc d'Orléans, créateur du parc de Saint-Cloud.
Monsieur, Philippe d'Orléans
Attribué à Charles Le Brun
Photo : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Chaalis, musée de l'abbaye royale
Le bâtiment fut inauguré par Louis XIV en 1672. Néanmoins, une gravure de 1674 montre qu'à cette date, le bâtiment, encore asymétrique, n'était pas achevé.
Veüe de Trianon de St Clou
Perelle, Adam (1638-1695)/Poilly, Nicolas de (1626-1696)
17e siècle / 4e quart du 17e siècle
Photo : Thomas Thibaut / CMN
Photo : Bibliothèque nationale de France
https://www.bipm.org/fr/about-us/pavillon-de-breteuil/trianon_poilly.html
Veüe et perspective de Trianon de St Cloud du costé du Jardin
Poilly, Nicolas de (1626-1696)/Perelle, Adam (1638-1695)
3e quart du 17e siècle/Époque Louis XIV
Photo : Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux
Il fut terminé au début des années 1680 et utilisé, à partir de cette date, comme pavillon de fêtes.
Il surplombait une terrasse qui existe encore de nos jours et un terrain en pente raide descendant jusqu'à la fontaine de Vénus, créée en 1673 par André Le Nôtre au centre du « Grand Parterre » (ensemble aujourd'hui disparu).
Le Trianon ou Pavillon de St. Cloud.
In Vues des Belles Maisons de France. Perelle, Gabriel with Nicholas & Adam Perelle.
Paris, J. Mariette and N. Langlois, ca. 1670.
Original engraving hand-colored at a later date.
Photo : https://www.ursusbooks.com/
Le pavillon du Mail
Sous la régence de Philippe d'Orléans, le Trianon fut transformé en ermitage et prit le nom de « pavillon du Mail » sous Louis d'Orléans (1703-1752).
En 1743, celui-ci le fit remanier pour le mariage de son fils Louis Philippe d'Orléans (1725-1785), duc de Chartres, et de la princesse Louise Henriette de Bourbon-Conti (1726-1759), puis il en fit la résidence de l'abbé de Breteuil, chancelier de la maison d'Orléans.
Pour la petite histoire, l'abbé de Breteuil était le frère d'Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet (maîtresse de Voltaire).
L'abbé Élisabeth-Théodose Le Tonnelier de Breteuil
Photo : Wikipedia
En 1785, un neveu de ce dernier, le baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi de Louis XVI, négocia avec succès le rachat par le roi du domaine de Saint-Cloud et, en remerciement, fut autorisé à établir sa résidence au pavillon du Mail qui prit désormais le nom de « pavillon de Breteuil ».
Le baron de Breteuil, diplomate, ministre et secrétaire d'Etat
Par Jean Laurent Mosnier
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda
Le baron ayant émigré, son domaine devint propriété inaliénable de l'État en 1793, comme annexe du château de Saint-Cloud, et fut mis sous la surveillance d'un gardien.
Lorsque, à son retour en France en 1802, le baron de Breteuil demanda la restitution de ses biens, il lui fut impossible de l'obtenir.
Le pavillon d'Italie
En 1799 le Pavillon de Breteuil fut occupé par l'armée et laissé dans un état lamentable.
Cette même année, le citoyen Maréchaux, architecte du château, envoyait le rapport suivant au ministre de l'Intérieur : ... ils en ont incendié une partie et brisé entièrement les boiseries, le parquet des planchers pour se chauffer et ils ont enlevé les serrures de sorte qu'il y a de fortes réparations à faire...
Peu après, le Premier Consul s'installa dans le château de Saint-Cloud nouvellement restauré en 1802, et donna l'ordre que le Pavillon de Breteuil - rebaptisé Pavillon d'Italie (Napoléon voulait le donner à Marescalchi, ministre des relations extérieures d'Italie) soit aussi restauré.
Le bâtiment prit alors l'aspect extérieur que nous lui connaissons encore aujourd'hui
Dépendances du Palais de Saint-Cloud, Pavillon d'Italie, plan du rez-de-chaussée
1er quart du 19e siècle/Premier Empire (1804-1814)
Photo : CMN / Patrick Cadet
Pavillon d'Italie, face du côté de l'entrée
1er quart du 19e siècle/Premier Empire (1804-1814)
Photo : CMN / Patrick Cadet
Vers 1806, alors que les travaux de restauration du bâtiment principal n'étaient pas achevés, les dépendances étaient utilisées pour loger vingt-quatre chevaux de l'empereur, de nombreux membres de sa suite et deux gardiens du parc.
La même année, à la demande de l'impératrice Joséphine, on fit des travaux pour installer une salle de bains d'eaux de Barèges (une eau sulfureuse dont les vapeurs risquaient d'abîmer les dorures du château) dans le Pavillon.
En 1807 les appartements du Pavillon de Breteuil étaient prêts à accueillir, en août de cette année, le roi Jérôme de Westphalie, le plus jeune frère de Napoléon, qui venait d'épouser Catherine de Würtenberg.
L'empereur Napoléon Ier sur la terrasse du château de Saint-Cloud entouré des enfants de sa famille
Louis DUCIS (1775 - 1847), 1810
Musée national du château de Versailles
Photo RMN-Grand Palais - G. Blot site web
En 1810, le Pavillon d'Italie servit de résidence à Caroline Murat, reine de Naples et en 1811 les princes de Hollande [Napoléon-Louis et Charles-Louis Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III], fils de Louis Bonaparte, y séjournèrent. D'après les rapports de l'époque, l'empereur l'avait meublé avec goût et magnificence.
L'occupation autrichienne de 1814 ne semble pas avoir laissé de traces au Pavillon de Breteuil.
Lors de l'emménagement du comte d'Artois au château de Saint-Cloud en juillet 1814, l'architecte Le Père fut chargé d'aménager le Pavillon de Breteuil pour que le prince puisse y prendre des bains-douches.
L'année suivante, les troupes alliées firent le siège du Pavillon ; certains, comme le général Blücher, l'endommagèrent sérieusement, ce qui n'avait pas été le cas lors de l'occupation par les autrichiens.
Des travaux de restauration furent engagés en 1817. Mais la destination finale du bâtiment fut l'objet de longues hésitations.
Il fut mis à la disposition du garde des Sceaux, le comte de Serre (1820-1822), puis du vicomte d'Agoult, un émigré qui avait servi dans l'armée des princes pendant la campagne de 1792, et accompagna Louis XVIII à Vérone, Mittau puis en Angleterre.
Promu lieutenant-général lors de la restauration des Bourbons, il devint le premier écuyer de la duchesse d'Angoulême et nommé en 1821 gouverneur de Saint-Cloud.
La même année, la princesse Esterházy, épouse de l'ambassadeur d'Autriche à Paris, fit de courts séjours au Pavillon de Breteuil. La duchesse d'Angoulême, qui résidait au château de Saint-Cloud, lui rendit alors de fréquentes visites.
En 1823-1824, le duc de Blacas d'Aulps, premier gentilhomme de la Chambre du roi, résida au Pavillon de Breteuil avec sa famille. Lui aussi émigré, il avait été à la Restauration nommé ministre de la Maison du roi, secrétaire d'État, grand-maître de la garde-robe et intendant général des bâtiments de la couronne.
Comme ministre de la Maison du roi il avait été chargé du réaménagement du château de Saint-Cloud à l'occasion de la première visite de Louis XVIII en 1816.
Durant la monarchie de Juillet (1830-1848) Louis-Philippe, comme ses prédécesseurs, séjourna à Saint-Cloud.
Après la chute de Louis-Philippe en 1848 le Pavillon de Breteuil, tout comme le château de Saint-Cloud, se trouva dépendre du ministère des Travaux publics.
Vue du pavillon de Breteuil à Saint Cloud
Jean-Baptiste-Gabriel Langlacé (1786-1864)
Photo : www.mutualart.com
Pendant les quatre années qui suivirent, juste avant le rétablissement de l'Empire, le ministère des Travaux publics tenta à plusieurs reprises de louer la propriété, décrite comme « une habitation de plaisance avec jardins et dépendances ».
La location, qui comprenait également le mobilier, fut mise aux enchères : La princesse Mathilde le loua tous les étés de 1849 à 1853.
Mathilde Bonaparte, princesse Demidof
Fille de Jérôme Bonaparte, nièce de Napoléon et cousine germaine de Napoléon III
Par Pierre-François-Etienne Giraud, 1861
Le Bureau international des poids et mesures
En 1870, quelques mois avant la chute du Second Empire, Napoléon III avait donné son accord pour l'installation d'un observatoire d'astrophysique au Pavillon de Breteuil.
Durant le siège de Paris, le Pavillon de Breteuil fut sérieusement endommagé par des projectiles que les français destinaient à une batterie prussienne postée sur la colline qui dominait le Pavillon.
Les écuries et remises dans la cour furent complètement démolies, seuls les logements de fonction du personnel de service dans le Petit Pavillon au sud du bâtiment principal restèrent debout.
Il était en ruines en 1875 lorsque le gouvernement français, par la loi du 27 novembre 1875, offrit gracieusement le site au Comité international des poids et mesures[/b] pour y installer le Bureau international des poids et mesures, établi par la Convention du Mètre, signée à Paris le 20 mai 1875. Restauré, le bâtiment fut mis en service en 1884 et agrandi en 1929.
* Source texte (extraits) : https://www.bipm.org/fr/about-us/pavillon-de-breteuil/#section8
* Source texte (extraits) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_de_Breteuil
Informations complémentaires : Le Trianon de Saint-Cloud : un autre Trianon de Porcelaine ?
Article de Michaël Decrossas : https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2011_num_169_4_8006
Le pavillon aujourd'hui :
Photo : https://www.sevres.fr/culture/patrimoine-sevrien/le-pavillon-de-breteuil
Photo : http://sevres-92310.fr/pages/breteuil.html
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 16 Juin 2018, 19:15, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
On dit que la fameuse entrevue de Marie-Antoinette avec Mirabeau aurait eu lieu dans le pavillon de Breteuil, parti en exil.
On a cherché longtemps où elle avait bien pu se tenir: dans un bosquet, impossible... Dans le château même, trop risqué...
Alors, pourquoi pas dans le pavillon ?
On a cherché longtemps où elle avait bien pu se tenir: dans un bosquet, impossible... Dans le château même, trop risqué...
Alors, pourquoi pas dans le pavillon ?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
Merci pour ce beau sujet !
En somme, le terme " Trianon " aurait été inventé par Augustin-Charles d'Aviler et signifie tout simplement " pavillon éloigné du château " !
Cours d'Architecture par Augustin-Charles d'Aviler
La nuit, la neige a écrit:
Informations complémentaires : Le Trianon de Saint-Cloud : un autre Trianon de Porcelaine ?
Article de Michaël Decrossas : https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2011_num_169_4_8006
En somme, le terme " Trianon " aurait été inventé par Augustin-Charles d'Aviler et signifie tout simplement " pavillon éloigné du château " !
Cours d'Architecture par Augustin-Charles d'Aviler
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
Nous avons d'ailleurs un autre sujet qui évoque le "trianon" de la comtesse d'Artois à Saint Cloud :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3813-le-trianon-de-la-comtesse-d-artois-a-saint-cloud?highlight=Cloud
Ne pas confondre les deux...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3813-le-trianon-de-la-comtesse-d-artois-a-saint-cloud?highlight=Cloud
Ne pas confondre les deux...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La pavillon de Breteuil, trianon du château de Saint-Cloud
Mme Campan évoque les jardins, mais le comte de La Marck (qui a organisé l'entrevue avec Mercy Argenteau, Montmorin, Gaston de Lévis et la duchesse de Tourzel) écrira qu'ils se sont retrouvés dans un salon du rez-de-chaussée du château (Louis XVI les ayant rejoints à la fin de l'entretien, selon certaines sources).Vicq d Azir a écrit:On dit que la fameuse entrevue de Marie-Antoinette avec Mirabeau aurait eu lieu dans le pavillon de Breteuil, parti en exil.
On a cherché longtemps où elle avait bien pu se tenir: dans un bosquet, impossible... Dans le château même, trop risqué...
Alors, pourquoi pas dans le pavillon ?
Mystère...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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