A Paris, la Bourse de Commerce.
4 participants
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Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: A Paris, la Bourse de Commerce.
La halle au blé (aujourd'hui Bourse de commerce) aux Halles ?
Gouverneur Morris- Messages : 11595
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Paris, la Bourse de Commerce.
Oui pour la halle aux blés, dans le quartier des Halles. Ce qui deviendra la bourse de commerce, est aujourd’hui en travaux pour devenir un musée d’art contemporain.
Ce qu’on sait moins, c’est que l’actuelle rotonde a été construite au 18ème siècle (1763), et complétée au 19eme. Son architecture, d’abord ouverte, puis fermée par une coupole, se rapproche en effet de la rotonde du Temple, et lui est contemporaine. Terminée en 1783, il s’agit du plus grand espace couvert d’une seule voûte.
Bravo Gouverneur !
Ce qu’on sait moins, c’est que l’actuelle rotonde a été construite au 18ème siècle (1763), et complétée au 19eme. Son architecture, d’abord ouverte, puis fermée par une coupole, se rapproche en effet de la rotonde du Temple, et lui est contemporaine. Terminée en 1783, il s’agit du plus grand espace couvert d’une seule voûte.
Bravo Gouverneur !
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Bourse de Commerce
Merci Vicq !
Et oui le bâtiment du XVIIIème existe toujours derrière la nouvelle façade accolée au XIXème siècle.
Les bâtiments uniformes de la rue de Wiarmes qui l'entoure, et qui lui étaient contemporains, ont eu moins de chance, eux, rebâtis complètement au début du XXème siècle dans un style plus bourgeois.
Avant :
Après :
Pour en savoir plus sur sa transformation en cours par la Fondation Pinault :
https://www.bouygues-construction.com/blog/fr/en-direct-des-chantiers/bourse-de-commerce-transformee-musee-collection-pinault/
Et oui le bâtiment du XVIIIème existe toujours derrière la nouvelle façade accolée au XIXème siècle.
Les bâtiments uniformes de la rue de Wiarmes qui l'entoure, et qui lui étaient contemporains, ont eu moins de chance, eux, rebâtis complètement au début du XXème siècle dans un style plus bourgeois.
Avant :
Après :
Pour en savoir plus sur sa transformation en cours par la Fondation Pinault :
https://www.bouygues-construction.com/blog/fr/en-direct-des-chantiers/bourse-de-commerce-transformee-musee-collection-pinault/
Gouverneur Morris- Messages : 11595
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Paris, la Bourse de Commerce.
Voilà bien une visite à ne surtout pas manquer si vous êtes de passage à Paris, les amis !
C'est une passionnante histoire que celle de la Bourse de Commerce, ancienne halle aux blés, surmonté d'une coupole situé rue de Viarmes, dans le quartier des Halles du 1er arrondissement de Paris, construit à l'emplacement de l'ancien hôtel de Soissons et ancien palais de Catherine de Médicis que, ruiné par la banqueroute de Law, Victor-Amédée Ier de Savoie-Carignan vendit à la prévôté de Paris ! Les bâtiments furent détruits en 1748 à l'exception de l'élégante colonne Médicis, dernier vestige du palais de Catherine, sauvée in extremis par Bachaumont .
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5074-paris-la-colonne-medicis?highlight=colonne
L'architecte Nicolas Le Camus de Mézières
fut chargé de la construction de la halle aux blés et du quartier avoisinant entre 1763 et 1767. Comme d'autres architectes de son temps, il admire les édifices antiques circulaires du Panthéon et du Colisée. Le terrain dessinait un pentagone irrégulier. Les marchands étaient partagés sur la forme à donner à l'édifice : certains préféraient un « carreau » où la lumière du jour permettait de juger de la qualité des marchandises, tandis que d'autres soulignaient les avantages d'un édifice couvert pour les protéger des intempéries. Le Camus opta pour un bâtiment de plan annulaire, de 122 mètres de circonférence, percé de 25 arcades : la partie centrale restait ainsi à ciel ouvert, mais deux galeries concentriques, ouvertes sur l'extérieur par 24 arcades et couvertes de voûtes supportées par des colonnes d'ordre toscan, formaient un abri commode.Les voûtes étaient surmontées d'un vaste grenier vouté.
Ces galeries renfermaient les locaux de la police, du contrôle des poids et mesures, des statistiques. Au premier étage, se trouvaient de vastes greniers couverts de voûtes ogivales en briques et accessibles par deux beaux escaliers tournants dont l'un était à double révolution, comme à Chambord, afin que le personnel administratif et les négociants n'aient pas à croiser les portefaix.
La cour intérieure fut primitivement laissée ouverte, mais cela nuisait à la conservation des grains.
Entre septembre 1782 et janvier 1783, les architectes Jacques-Guillaume Legrand et Jacques Molinos la couvrirent d'une coupole en charpente.
Le menuisier André-Jacob Roubo,
exécuta cette coupole qui démontrait les qualités de la charpente à petits bois conçue par Philibert Delorme au XVIe siècle. Cette charpente était constituée d'arêtes de planches de sapin, séparées par des châssis vitrés, couvertes de cuivre étamé et de lames de plomb. Elle culminait à 38 mètres au-dessus du sol et était surmontée d'une lanterne en fer, dotée de vitres. Elle est mentionnée dans les Mémoires secrets de Bachaumont (17 novembre 1783) comme « un des plus grands ouvrages de serrurerie en ce genre » et sommée d'une girouette et d'un paratonnerre. Bachaumont prend sa source dans le Journal de Paris de 1783.
Thomas Jefferson, alors ambassadeur des États-Unis à Paris,
admira beaucoup cette réalisation technique . Il la prit en modèle dans ses exigences architecturales à la couverture de la chambre des représentants au Capitole de Washington. Destins croisés : la coupole de la Halle au Blé disparaît dans un incendie en 1802… tout comme celle de Washington en 1814.
Selon Arthur Young,
dans Voyages en France : « la plus belle chose que j'ai vue dans Paris c'est la halle aux blés […] [la coupole] est aussi légère que si elle avait été suspendue par la main des fées. Dans l'arène, que de pois, de fèves, de lentilles on y vend. Dans les divisions d'alentour il y a de la farine sur les bancs. On passe par des escaliers doubles tournant l'un sur l'autre dans des appartements spacieux pour mettre du seigle, de l'orge, de l'avoine, le tout si bien projeté et si bien exécuté que je ne connais aucun bâtiment public en France ou en Angleterre qui le surpasse. »
La coupole en bois fut détruite par un incendie en 1802.
Un décret impérial du 4 septembre 1807 prévoit que « la Halle aux Bleds de la ville de Paris sera couverte au moyen d’une charpente en fer, dont les arcs verticaux seront en fer fondu. Elle sera couverte en planches de cuivre étamé ».
L'architecte François-Joseph Bélanger
et l'ingénieur François Brunet se chargèrent de sa reconstruction, entre 1806 et 1811 . Elle était en fonte et primitivement couverte de feuilles de cuivre.
La Halle au blé en 1838 avant le retrait des plaques de cuivre de la coupole.
Nicolas-Marie-Joseph Chapuy
Les 25 fenêtres de l'ancienne coupole furent remplacées par une lanterne qui éclairait la rotonde. L'usage de la fonte et du cuivre en faisait un ouvrage d'avant-garde, que Victor Hugo, qui la comparait à une casquette de jockey, n'appréciait guère. En 1838, les plaques de cuivre furent remplacées par des vitres.
Le bâtiment fut à nouveau ravagé par un incendie en 1854. La halle aux blés, dont l'activité n'avait cessé de diminuer, a été fermée en 1873 et le bâtiment attribué en 1885 à la Chambre de commerce, laquelle le fit transformer en bourse de commerce, auparavant hébergée dans les locaux du palais Brongniart.
L'architecte Henri Blondel
chargé des travaux, fit transformer l'ancienne halle au blé en bourse du commerce. Seule la coupole et les murs la soutenant furent conservés. Il modifia la coupole en fonte et verre (reconstruite plus haute, avec un nouvel étage et un entresol) et fit maçonner la partie inférieure en brique. Des colonnes corinthiennes et des sculptures allégoriques néo-Renaissance décorent la façade.
L'ancien escalier du XVIIIe siècle, à double révolution, est encore aujourd'hui conservé.
Le visiteur peut aussi découvrir la salle des machines : En 1889, quand l’ancienne halle au blé a été transformée en Bourse du commerce, une petite centrale électrique a en effet été installée dans le sous-sol creusé pour l’occasion. Elle permettait d’éclairer la Bourse et le quartier alentour. De plus, les moteurs fonctionnant à l’air comprimé, le froid produit par l’air en se détendant servait aux entrepôts frigorifiques installés également dans les sous-sols de la Bourse et loués à des commerçants des Halles, notamment pour y conserver des fruits et légumes. De la cogénération avant l’heure.
Mais le must est sans doute cette fresque impressionnante, gigantesque, sur sa toile marouflée, qui orne désormais la coupole !
J'y reviendrai...
*****
... et, ci-dessous, aujourd'hui
( ou plutôt dimanche dernier )
( ou plutôt dimanche dernier )
Au terme d’un échange, la Ville de Paris est devenue propriétaire de l’ancienne halle. Pendant une durée de 50 ans renouvelables, la Fondation Pinault, créée par l’homme d’affaire François Pinault, dispose des 5.000 m2 du lieu pour y exposer ses collections d’Art contemporain. Afin d’accueillir une partie de la prestigieuse collection, l’architecte Tadao Ando a été chargé d’aménager ce bâtiment circulaire en lieu d’exposition. Il a été épaulé par deux architectes français, Lucie Niney et Thibault Marca de l’agence NeM.
Une coursive intérieure en béton brut a été aménagée sous la coupole; elle permet d’observer les œuvres. Au sous-sol, un espace est destiné à accueillir des conférences et des performances. Enfin, au 3e étage, la fondation s’est adjoint les talents du cuisinier Michel et Sébastien Bras pour leur restaurant « La Halle aux grains », clin d’œil à la fonction première de ce bâtiment, avec vue de toute beauté sur Paris et l'église toute proche de Saint-Eustache .
Le 22 mai 2021, la fondation Pinault a enfin ouvert ses portes.
Les petites vitrines sont autant de petits cabinets de curiosités !
Impressionnant branle-bas de combat et échafaudages pour la préparation de l'exposition temporaire qui commence aujourd'hui-même et durera jusqu'à l'automne prochain:
Dans l’architecture de béton de la Bourse de Commerce, des paysages inédits apparaissent et amènent la nature à l’intérieur du musée. Vous pensiez qu’il n’y avait que quatre saisons ? Les artistes de la Collection réinventent des écosystèmes et bouleversent la perception du monde qui nous entoure. Peintures, vidéos, installations… l’exposition aborde le sujet du dérèglement climatique de façon sensible, à travers une diversité d’œuvres.
Avant que l’orage ne tombe , expérimentons de nouvelles réalités.
Au troisième étage, nous avons toutes nos aises pour admirer la fresque murale très IIIe République
du " capitalisme en majesté " , selon
La coupole et le décor sont classés monument historique depuis 1986, précise WIKI. D'importants travaux de restauration ont été exécutés en 1989. En février 1997, des travaux de rénovation de la fresque inférieure de 1 400 m2 sont engagés.
La fresque court sur toute la circonférence du bâtiment, 140 mètres de long, 10 de haut.
Réalisée entre 1886 et 1889, elle présente une apologie du commerce international entre les cinq parties du monde, « dans une période où l'industrialisation de la France se fonde pour partie sur des échanges avec les puissances européennes et nord-américaines et sur la colonisation en Afrique et en Indochine » explique le critique d'art Philippe Dagen.
Cinq peintres se sont répartis les motifs.
Alexis-Joseph Mazerolle (1826-1889)
se charge, peu avant de mourir, des allégories en grisaille des points cardinaux qui séparent les quatre quarts de cercle.
Evariste-Vital Luminais (1821-1896)
a pour région les Amériques,
Désiré-François Laugée (1823-1896)
l’Empire russe et les pays du Nord,
Marie-Félix Hippolyte-Lucas (1854-1925)
le reste de l’Europe
et Georges Clairin (1843-1919)
l’Afrique et l’Asie.
Techniquement, ces frises sont réalisées à l’huile sur des toiles marouflées sur les parois. Exécutées en atelier par parties séparées sur des supports de lin ou de chanvre, elles ont été assemblées sur place, découpées sur les bords pour s’insérer dans l’architecture, puis reprises et complétées par leurs auteurs. Les analyses préalables à la restauration ont montré que la part d’adaptation avait été importante et réalisée dans l’urgence, afin que tout soit fini pour l’ouverture de l’Exposition universelle, en mai 1889. Après avoir vu de près l’œuvre, on peut en témoigner : les cinq peintres, en praticiens experts de l’art monumental, ont privilégié les effets visibles à distance, sans trop s’attarder sur la finition de détails qui, de toute façon, échapperaient à la vue des visiteurs.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourse_de_commerce_de_Paris
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55154
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Paris, la Bourse de Commerce.
quel beau sujet !
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 74
Localisation : 75012 PARIS
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