Charlotte de Hesse Darmstadt, duchesse Charles de Mecklembourg Strelitz

Je suis donc parti hier, en service commandé par notre chère MARIE ANTOINETTE, sur les traces de l'amie d'enfance de notre reine, Charlotte de Hesse Darmstadt, duchesse Charles de Mecklembourg Strelitz.


Château de Mirow

Après quelques heures de trains, je suis arrivé dans la petite ville de Mirow (prononcez Miro'), où je fut adorablement reçu par l'érudit local, ainsi que par la guide du château.
Après un petit thé et biscuits, durant lequel nous avons discuté de la famille de Mecklembourg Strelitz, du château, et bien sûr de Charlotte (il y en a plusieurs, c'était donc assez difficile au début), nous voici parti au château. Celui ci est fermé pour cause de restaurations, et entièrement recouvert de bâches. Je vous poste donc un photo trouvée sur le net, et la maison de la cavalerie, qui se trouve immédiatement en face du château.





J'ai pu en visiter l'intérieur (après avoir signé une décharge en cas d'accident, ça fait toujours plaisir !). Le bâtiment n'a conservé que de très rares meubles, puisqu'il fut transformé à l'époque de la RDA en maison de retraite. Mais à cause des travaux, les salles étaient vides, et en chantiers ! Cependant, j'ai pu y voir les éléments décoratifs du XVIIIe subsistants, dont de très très belles réalisations en stucs.

Il fut construit dans la première moitié du XVIIIe, par deux duchesses douairières (successivement), ce qui fit du château une demeure simple pour les dames âgées de la famille. La décoration est de style baroque tardif et rococo, réalisé par les artisans désœuvrés de Berlin (d'où de nombreux parallèles avec Sans-Souci par exemple).

Puis nous sommes passé à l'église ;



Celle ci a brûler pendant la guerre, et fut reconstruite, et donc sans intérêt historique. Cependant par chance la crypte de la famille des Mecklembourg Strelitz resta intacte, jusqu'à ce que des soldats russes viennent l'endommager, mais ils ne profanèrent pas les dépouilles. Les cercueils restèrent donc en place, et fermés. Des restaurations ont déjà eu lieu.



Frédérike (soeur de Charlotte) et Charles (époux de Charlotte), restaurés



Nous sommes ensuite allé voir l'emplacement du petite château, où naquit Sophie Charlotte de Mecklembourg Strelitz, épouse de Georges III de Grande Bretagne.

Charlotte

Revenons en à Charlotte. Si elle repose avec son époux et sa sœur dans la crypte de Mirow, elle n'a probablement jamais connu les lieux.
Le château étaient la demeure pour les duchesses douairières d'une part, et son époux, Charles, cadet, ne vivait pas en Mecklembourg, mais à Hanovre, où il travaillait pour le roi de Hanovre (Georges III d'Angleterre) sont beau frère. C'est là bas que Charlotte, et sa sœur avant elle, vécut et mourut.
Ce n'est qu'après la mort du frère aîné (1794), et bien après le décès de ses deux épouses, que Charles devint duc régnant de Mecklembourg Strelitz, puis grand duc en 1815.

Voici son cercueil, avec des ornements endommagés, à cause les dégradations des soldats russes.



la plaque :



Je me suis retrouvé un moment seul, dans le fond de la crypte, avec une lumière timide diffusée par les soupiraux. Les cercueils noirs, en rangs serrés, contrastaient avec les parois et les voûtes blanches J'avais un très vif sentiment de la présence de touts ces personnes gisant tout autours de moi. J'ai alors entonné une petite prière pour le repos de leur âmes, en particulier pour Charlotte, qui était à coté de moi, pour l'amitié dont elle avait entouré notre reine, et pour le soutient qu'elle lui avait apporté, au moins par son portrait, dans les derniers moments.

Charles épousa d'abord en 1768 Frédérike, d'où plusieurs enfants. Puis, à la mort de celle ci, il épouse (1784) sa belle sœur pour donner à ses plus jeunes enfants une mère. Mais elle mourut l'année suivante, après la naissance d'un fils, devenu plus tard général prussien, mort célibataire.

Peu d'informations ici, mais une rencontre directe. Je continu donc mes recherches !

Voici le texte de la plaque posée sur son cercueil :

Second voyage à la recherche des traces de Charlotte en Mecklembourg


Je rentre juste de mon petit voyage à Strelitz, capitale du duché (puis grand-duché) de Mecklembourg Strelitz.

Comme vous le savez, la chère amie de notre reine, Charlotte de Hesse-Darmstadt, épousa son beau frère, Charles, duc de Mecklembourg-Strelitz, à la suite du décès de sa soeur, afin de s'occuper de ses neveux et nièces. Elle mourut cependant en couche, trois ans plus tard.

Le duc fait alors appel à sa belle mère, Louise de Leiningen-F.-D., veuve depuis 1782. Celle-ci veillera sur ces petits enfants, et donnera une éducation très indépendante à ses petites filles, loin de les appliqueer au moule de la princesse allemande type (Kirche, Kuche, Kindern ; eglise, cuisine, enfants).

Le meilleur exemple de cette indépendance d'esprit et de cette forte personnalité issue de cette éducation fut la célèbre reine Louise de Prusse.

Voici donc les portraits conservés au musée de Strelitz :

George de Hesse Darmstadt et Marie Louise de Leinignen (il s'agit de deux portraits séparés, que j'ai ainsi placé pour la photo)



Frédérique, soeur de Charlotte et première épouse de Charles de Mecklembourg Strelitz

Merci Lucius !   Cela fait plaisir de te voir ici !     

Merci Lucius de partager tes impressions de ce voyage à la découverte de la princesse de Hesse-Darmstadt avec nous

Je me rappelle des petits billets complices que la reine adressa à son amie pour venir dans sa loge et au Petit-Trianon lorsque la princesse séjournait pour quelques semaines en France

Merci ! Lucius
Pour ce petit reportage. ça nous apprend en peut plus sur cette famille.

Ce reportage date de l'hiver 2011, mais il m'était cher, aussi l'ai-je déplacé ici.

Que j'aimerais creuser le sujet des prince et princesses de Hesse !
Merci pour ces renseignements.  

Reinette a écrit:Que j'aimerais creuser le sujet des prince et princesses de Hesse !
 

Eh bien, écoute, EDT nous donnait plus ample information ( merci à lui, ou elle    ) :

Charlotte Wilhelmine Christiane Marie von Hessen-Darmstadt (1755-1785)
- Elle épousera son beau-frère - le veuf de sa soeur aînée Friederike Caroline Luise (1752-1782)! -, Charles II de Mecklembourg-Strelitz (1741-1816), avec qui elle aura un fils Karl Friedrich August (1785-1837).

Luise Henriette Caroline von Hessen-Darmstadt (1761-1829)
- Elle épousera son cousin germain le Landgrave Louis X de Hesse-Darmstadt (1753-1830), qui deviendra le grand-duc Louis I de Hesse. Six enfants dont la ligné mâle forma la maison grand-ducale de Hesse - parfois dite de Hesse et du Rhin - )

Toutes deux étaient filles de George Guillaume (Georg Wilhelm) de Hesse-Darmstadt et de Marie-Louise-Albertine (Maria Luise Albertine) zu Leiningen-Dagsburg-Falkenburg.

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Merci à vous Lucius et Eléonore pour les photos et les informations des 2 amies d'enfance de Marie-Antoinette qui était très fidèle en amitié.    

Tu te boutures !!!   Bravo, mon cher Lucius !!!  :n,,;::::!!!: :\\\\\\\\:  

Voici un petit récapitulatif.

Merci, mon petit Lulu .

Mais les toilette sont variées ! boudoi26

On dit que la nuit entre du 15 au 16 octobre 1793, le Prince de Hesse vit dans le château de Darmstadt la Dame Blanche, annonçant depuis des siècles la mort d'un membre de la famille Habsbourg.
Dans ce château est née Alix de Hesse, petite-fille de la reine Victoria et future Tzarine Alessandra (1872-1918). La princesse, qui rencontra aussi un destin tragique, fut, comme l'Impératrice Eugénie et le Roi Louis II de Bavière, très dévouée à la mémoire de Marie-Antoinette.




Bien à vous.

C'est bien ce qu'il me semblait, mais ouf, je viens enfin d'en avoir la certitude !
La célèbre reine Louise de Prusse, héroïne nationale et que nous connaissons tous par son magnifique portrait de Vigée-Lebrun était la fille de Frédérique de Hesse. Elle était l'amie d'enfance de Marie-Antoinette, morte en couche en 1782, ce qui fut cause d'un grand chagrin pour la reine et aussi source d'inquiétude quant à ses grossesses futures.
Le veuf épousera alors Charlotte, la deuxième sœur et aussi amie de Marie-Antoinette.

Portrait de Guillaume de Hesse Cassel

Le seul souci, c'est qu'en son honneur fut créée la croix de fer de sinistre mémoire. Elle qui fut la grâce incarnée !

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Eh bien, puisque les Hesse viennent de remonter au portail :
Le Mercure de France de 1795 donnait le prince George de Hesse-Darmstadt, frère de la reine de Prusse, comme amant public de Marie-Antoinette en 1789, conjointement avec le comte de Fersen, suédois ...  boudoi29
C'est ici : https://books.google.fr/books?id=intBAAAAcAAJ&pg=PA384&lpg=PA384&dq=marie-antoinette+henri+de+prusse&source=bl&ots=9btPgoU_qv&sig=RoRJ1UAixtaPrzQbPtlqgpU2QJU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj34bni4K3PAhUsDcAKHZOdCS4Q6AEIPjAL#v=onepage&q&f=false

Reinette a écrit:

Le seul souci, c'est qu'en son honneur fut créée la croix de fer de sinistre mémoire. Elle qui fut la grâce incarnée !

Chère Reinette,

Je m'insurge un peu contre votre remarque. La croix de Fer est une décoration allemande  dont la création est, comme vous nous le précisez, bien antérieure à l'Allemagne hitlérienne.  Elle récompensait dans l'esprit de ses créateurs le courage des soldats au combat comme notre Légion d'honneur. En ce sens, elle n'est nullement un symbole nazi comme l'est la svastika. La meilleure preuve en est que les Allemands qui l'ont reçue sont autorisés à la porter depuis 1957 et qu'elle reste encore le symbole de la Bundeswehr. Symbole uniquement du sacrifice et du courage des soldats allemands qui en ont fait preuve comme bien d'autres soldats des nations engagés dans ce malheureux conflit, elle n'a donc pas à mon sens à être associée à l'opprobre qui entoure le passé hitlérien de l'Allemagne au cours de laquelle ce pays a été entraîné dans une dérive folle et sanguinaire. Néanmoins, je vous concède que ce sujet est délicat car malheureusement ce drame a été terrible. Toutefois la main dans la main d'Helmut Kohl et de François Mitterrand devant le mémorial de la Grande Guerre à Douaumont, la prise de conscience de plus en plus impérieuse de la nécessité du renforcement du couple franco-allemand dans la gestion des affaires européennes et peu à peu les retombées d'Erasmus devrait nous amener à prendre du recul par rapport à ce passé sans toutefois vouloir l'oublier, nous sommes bien d'accord sur ce point.

Amitiés Roi-cavalerie

Merci, cher Roi-cavalerie, pour ce petit rectificatif .

Roi-cavalerie a écrit:

Reinette a écrit:

Le seul souci, c'est qu'en son honneur fut créée la croix de fer de sinistre mémoire. Elle qui fut la grâce incarnée !

Chère Reinette,

Je m'insurge un peu contre votre remarque. La croix de Fer est une décoration allemande  dont la création est, comme vous nous le précisez, bien antérieure à l'Allemagne hitlérienne.  Elle récompensait dans l'esprit de ses créateurs le courage des soldats au combat comme notre Légion d'honneur. En ce sens, elle n'est nullement un symbole nazi comme l'est la svastika. La meilleure preuve en est que les Allemands qui l'ont reçue sont autorisés à la porter depuis 1957 et qu'elle reste encore le symbole de la Bundeswehr. Symbole uniquement du sacrifice et du courage des soldats allemands qui en ont fait preuve comme bien d'autres soldats des nations engagés dans ce malheureux conflit, elle n'a donc pas à mon sens à être associée à l'opprobre qui entoure le passé hitlérien de l'Allemagne au cours de laquelle ce pays a été entraîné dans une dérive folle et sanguinaire. Néanmoins, je vous concède que ce sujet est délicat car malheureusement ce drame a été terrible. Toutefois la main dans la main d'Helmut Kohl et de François Mitterrand devant le mémorial de la Grande Guerre à Douaumont, la prise de conscience de plus en plus impérieuse de la nécessité du renforcement du couple franco-allemand dans la gestion des affaires européennes et peu à peu les retombées d'Erasmus devrait nous amener à prendre du recul par rapport à ce passé sans toutefois vouloir l'oublier, nous sommes bien d'accord sur ce point.

Amitiés Roi-cavalerie

J'ai juste repris les termes d'une émission d'Arte.

Chère Reinette,

Je vous ai simplement donné mon point de vue à propos de cette remarque mais je conçois très bien qu'il puisse ne pas être partagé. Il est toutefois intéressant d'apprendre qu'elle est tirée d'une émission produite par un média franco-allemand sensé travailler au rapprochement de nos deux peuples!

Amitiés. Roi-cavalerie