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Le comte de la Marck (1753-1833)

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Message par Mme de Sabran Sam 20 Avr 2024, 18:29

LE COMTE DE LA MARCK


Le comte de la Marck (1753-1833) Le_com10


Auguste Marie Raymond, prince d'Arenberg (30 août 1753 - Bruxelles † 26 septembre 1833 - Bruxelles), seigneur de Lummen, de Raismes (1784-1789), grand d'Espagne de 1re classe, nous est plus connu sous le nom de comte de La Marck.  Il fut un militaire au service de la France, diplomate et député aux États généraux de 1789.

Auguste Marie Raymond était le deuxième fils issu du mariage de Charles Marie Raymond d'Arenberg avec Louise-Marguerite de la Marck, fille et héritière unique de Louis Engelbert comte de la Marck (1701- 5 octobre 1773 au château de Fléville) dernier descendant mâle des comtes de La Marck et de sa première épouse Henriette Marie Anne comtesse de Bienassis.

Le comte de la Marck (1753-1833) Capt1746

( André Mabille de Poncheville )


 Le comte de la Marck (1753-1833) Capt1745
Tableau attribué à Louis Watteau
au château d'Arenberg à Heverlée  ( 1 m31 sur 1m34 ) divisé en douze compartiments
où l'action de déroule de gauche à droite et de haut en bas
sous le titre général " Fêtes de Raismes "


Le comte de la Marck (1753-1833) _289
Le Château d'Arenberg
Monuments & Musées  Kardinaal Mercierlaan 94 3001 Heverlee



Arenberg fut envoyé dans l’Inde avec son régiment et prit part au combat de Gondelour, où il fut grièvement blessé d’un coup de fusil dans la poitrine.

Rentré en France, il reçut une seconde blessure dans un duel où il avait été provoqué par un officier suédois ; celui-ci reçut un coup d’épée dans l’œil et tomba mort.   Cet incident très pénible eut lieu lors de la visite de Gustave III à Versailles, en 1784.
Parmi les pages de la suite du roi de Suède se trouvait un jeune-homme, Carl Peyron, qui avait servi dans l'armée française sous les ordres du comte de la Marck. Il s'était porté volontaire pour aller se battre aux côtés des insurgents américains contre l'Angleterre et se trouvait à Brest pour embarquer, au même moment que Fersen, quand la nouvelle tomba que le bateau partait pour les Indes où Français et Britanniques se faisaient également la guerre . Il participa à la rébellion d'un petit groupe d'officiers et fut congédié par la Marck .

En dépit de cet éclat, à son retour en Suède il fut chaleureusement reçu par Gustave III qui lui donna une compagnie dans le régiment du Wermland et le nomma page de sa chambre .  Il devint l'un des amis les plus intimes de Gustave qui ne pouvait tellement plus se passer de lui qu'il tint à l'emmener dans son voyage en France, malgré plusieurs mises en garde ... mauvaise idée ...

Ce qui devait arriver arriva et un beau jour Carl Peyron et le comte de la Marck tombèrent nez à nez .  Les retrouvailles virèrent au règlement de comptes et Peyron jeta son gant à la Marck.

Le comte de la Marck (1753-1833) 2145836206

Duel sans merci : le Suédois fut tué et la Marck blessé à la poitrine .
Comme il ramenait le corps de Peyron, son témoin fut arrêté à l'entrée de Paris, mais l'affaire fut vite étouffée en hauts lieux .

La Cour de Versailles et de nombreux Parisiens furent tout à fait stupéfaits de voir le malheureux Gustave III effondré de chagrin par la mort de l'un de ses pages que l'on ne connaissait, somme toute, que comme le fils d'un soyeux lyonnais ...

A quelques jours de là, l'ambassade de Suède reçut la visite d'une jeune-fille avec un bébé sur les bras . Elle se présenta comme la veuve de Peyron sans avancer aucune preuve, mais Gustave très ému lui octroya aussitôt une rente à vie et par une lettre à la Maison de la Noblesse de Suède, il fit inscrire le petit comme fils légitime du noble Carl Peyron ... ce que la mère et le frère de Peyron, à Stockholm, réfutèrent toujours .

( Source Herman Linqvist )

Quelque temps après, le comte de la Marck fut nommé maréchal de camp et inspecteur divisionnaire d'infanterie en Aunis et en Poitou.

Son épouse lui ayant apporté en dot la magnifique terre de Raismes, entre Valenciennes et Tournai, la possession de ce domaine lui permit, en 1789, quoiqu’il ne fût pas naturalisé français, de représenter la noblesse du Quesnoy aux États généraux de 1789.

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Le comte de la Marck (1753-1833) _30

De même que Mirabeau, il aurait voulu établir en France le gouvernement monarchique constitutionnel. Necker fit échouer les premières tentatives du comte de la Marck pour rallier Mirabeau à la cour.
Ce fut la fameuse entrevue de Saint-Cloud .

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( ...   à laquelle Louis XVI n'était pas présent
contrairement à ce que nous montre cette illustration
)


Une lettre que la Marck avait écrite au comité de Gand, le 10 décembre 1789, montre qu'il ne se désintéressait pas pour autant de la révolution brabançonne, à laquelle les États de Flandre venaient de le rattacher en acceptant l'offre de ses services. Il conseillait :

« [...] l'union préalable des provinces belges, cette force sans laquelle la patrie ne recouvrera jamais sa liberté, et qui leur permettra de négocier facilement avec les puissances voisines qui, jusque-là, peuvent feindre d'ignorer, ou même ignorent réellement quelle cause, quels projets, quels hommes les étrangers serviraient en intervenant dans le mouvement des Pays-Bas, qu'on ne saurait encore qualifier au dehors d'insurrection vraiment nationale.
Si c'est une constitution entièrement républicaine, et par conséquent la guerre, mais une sainte et juste guerre que vous voulez, il faut employer tous les moments de l'armistice qui vient d'être signé à y décider les provinces, à déterminer leur contingent d'hommes et d'argent, à se procurer avec abondance des armes et des munitions, en un mot à organiser très rapidement une force militaire, à intéresser les puissances voisines, ou plutôt à les désintéresser de cette grande révolution.
Si ce n'est que pour regagner sur l'Empereur les avantages que vous avez perdus, il faut encore et la coalition des provinces, et l'intervention paisible et la garantie efficace des puissances voisines, mais par d'autres procédés, et avec des préparatifs d'une autre nature.
Pour moi, qui verserai jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour recouvrer la liberté de mon pays et même pour en faire une heureuse république fédérative, je déclare que le ne consentirai jamais à donner mon pays à une autre puissance, et même que je m'opposerai de toutes mes forces à une révolution qui ne tournerait qu'au profit de quelques ambitieux subalternes et perfides.
»

Le comte de la Marck quitta la France et se rendit dans les Pays-Bas autrichiens, où il prit une part assez notable à la révolution qui venait d’éclater contre Joseph II. Il fut un des chefs du parti démocratique et apposa sa signature sur l’adresse célèbre que Vonck, au nom de la Société patriotique, présenta, le 15 mars 1790, aux états de Brabant pour obtenir une représentation plus équitable des trois ordres.
Il protesta ensuite, avec énergie, contre les violences dont furent victimes les signataires de cette adresse et les adhérents de Vonck.

Les Impériaux, d'abord battus par les patriotes belges, eurent bientôt raison d'une révolution affaiblie par des dissentiments et des rivalités d'influence. Proscrit lui-même, il dut faire valoir sa qualité d’officier général au service de France pour échapper à la rage du parti victorieux.

Il retourna enfin dans sa terre de Raismes, regrettant amèrement le rôle qu’il venait de jouer. Ce fut même pour lui un remords qui le tourmenta longtemps : « Cette révolution, dit-il, dans ses Souvenirs, ne convenait point à mes sentiments et n’était pas d’accord avec mes principes. »

Appelé à Paris par M. de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche, le comte de La Marck pour se conformer au désir de la reine devint alors l’intermédiaire des secrètes négociations de Mirabeau avec la Cour. Il fut aussi dépositaire du million que Louis XVI avait promis au redoutable orateur, quand Mirabeau mourut inopinément, le 2 avril 1791, dans les bras du comte de la Marck qu’il avait nommé son exécuteur testamentaire et à qui il avait confié les minutes de ses correspondances avec la Cour.

Le comte de la Marck (1753-1833) La-mor10
Mort de Mirabeau


Au service de l’Autriche

Cédant aux instances de M. de Mercy, le comte de la Marck aurait voulu se remettre dès lors au service de l’Autriche ; mais ses offres furent déclinées par l’empereur Leopold II. Toutefois, après la clôture de l’Assemblée constituante, le comte de La Marck quitta définitivement la France et vint rejoindre M. de Mercy à Bruxelles. Ce ministre le fit travailler avec lui à ses correspondances les plus secrètes.

Au mois d’août 1792, l’empereur François II rappela officiellement le comte de la Marck au service de l’Autriche avec le grade de Generalmajor. Le comte, qui avait repris son premier titre de prince d’Arenberg, ne fut pourtant pas appelé sur les champs de bataille.

Ce fut comme négociateur adjoint à M. de Mercy qu’il s’efforça de servir l’Autriche pendant les années 1792 et 1793. Il se signala principalement par ses démarches incessantes et ses efforts courageux pour sauver la reine Marie-Antoinette.

Mais sans Mirabeau ...

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Employé par le baron de Thugut, quelques négociations contre le général Bonaparte fermèrent pendant la durée du Premier Empire, les portes de la France au comte de la Marck.
Après la seconde invasion des Français en Belgique, il suivit M. de Mercy aux châteaux Augustusburg et Falkenlust à Brühl, près de Cologne.

Il fut ensuite appelé à Vienne et chargé d’une mission confidentielle près des armées autrichiennes qui se trouvaient en Italie. Lorsque ces armées eurent quitté l’Italie, le prince Auguste, qui était à Zurich au commencement de l’année 1796, prit la résolution d’abandonner le service actif. Il passa deux ans en Suisse, puis il retourna à Vienne, où il se fixa définitivement, ayant perdu toute sa fortune et n’ayant pour ressource que son traitement de général major en non-activité.

Fin de carrière

À la formation du royaume des Pays-Bas, en 1815, il donna sa démission du service d’Autriche et rentra à Bruxelles avec le grade de lieutenant général. Il conserva, jusqu'à la fin, contre la France, une rancune que le temps ne put adoucir.

Le prince Auguste n’oubliait point l’engagement qu’il avait contracté avec Mirabeau, sur son lit de mort, de soumettre à la postérité, selon ses propres expressions, les pièces du procès qu’on voudrait faire à sa mémoire et de rendre le témoignage qu’il devait à ses énergiques et loyaux efforts pour sauver sa patrie et son roi. En 1826, le prince commença la rédaction de ses souvenirs et le classement des papiers que Mirabeau lui avait confiés. Cette tâche l’occupa pendant les dernières années de sa vie ; mais il ne voulait rien publier de son vivant : il avait résolu, dit-il lui-même, de laisser à d’autres le soin de faire de ces Souvenirs et de ces matériaux un usage convenable.

Le prince Auguste d’Arenberg mourut à Bruxelles le 26 septembre 1833, laissant à M. de Bacourt le soin pieux de mettre au jour la Correspondance du comte de La Marck avec le comte de Mirabeau. Ce recueil, d’une importance capitale, a été publié en 1851.

Le comte de la Marck (1753-1833) Corres10

Merci WIKI
https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Marie_Raymond_d%27Arenberg[/center]

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Message par Monsieur de la Pérouse Dim 21 Avr 2024, 16:42

Cette correspondance est un document essentiel sur la Révolution. A lire toute affaire cessante.
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Message par Trianon Lun 22 Avr 2024, 04:06

L'actuel prince Pierre d'Arenberg (époux de Sylviane je crois) serait-il un descendant du comte de la Marcq ?
En tout cas tout cela est très instructif et passionnant à connaitre. Vous avez raison Mr de la Pérouse, un livre qui permet de bien être au courant de toute la période révolutionnaire.
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