François LEVAILLANT (1753-1824)

François Levaillant est un explorateur, scientifique et ornithologue français. Né en 1753 à Paramaribo, alors capitale de la Guyane Hollandaise, il n'en est pas moins français, issu d'une lignée de juristes lorrains. Il passe ses premières années à trotter avec ses parents à travers jungle et forêt où il se prend de passion pour les oiseaux et rêve de voyages lointains. Son premier voyage sera le retour en Europe, en 1763, d'abord en Allemagne puis en France, à Metz. En 1777, le voici à Paris où il étudie l'ornithologie mais éprouve "un vide que rien ne pouvait remplir" devant ces oiseaux empaillés ou reproduits dans gravures et livres.

En 1780, son destin bascule : lors d'un passage aux Pays-Bas, il rencontre le trésorier de la Compagnie des Indes Orientales qui se lie d'amitié avec lui avant de lui proposer une mission au Cap, dans l'actuelle Afrique du Sud, ville alors possession hollandaise. Il y débarque avec "quatre grands chariots à quatre roues tiré par dix bœufs, trois chevaux, neuf chiens et cinq Hottentots (membres d'une tribu qui l'accueille avec bonté)". Il rencontre les redoutables Cafres et découvre les chasseurs Boschimans. Un deuxième voyage le voit se rendre dans le Namaqualand, naviguer sur le fleuve des Eléphants, la rivière aux Poissons, observer lions et autruches, capturer insectes, oiseaux et papillons rares par milliers. Partout bien accueilli, enthousiaste, il proclame alors "la bonté naturelle de l'homme dans l'état de nature".

Le retour en France, en 1784, est une cuisante désillusion... Son travail est accueilli avec sarcasme et mépris par la majorité des scientifiques en dentelles, confits dans leur cabinet d'études et leur bibliothèque et qui n'ont jamais mis les pieds sur le terrain. Amer, Levaillant se voit obligé de vendre à l'étranger sa collection, fruit de "cinq ans de course dans les déserts brûlants de l'Afrique". Il obtient une revanche en publiant en 1790 son Voyage dans l'intérieur de l'Afrique qui obtient un énorme succès dans toute l'Europe. Incarcéré sous la Terreur, il n'en réchappe qu'à la faveur du 9 Thermidor. Notre homme se réfugie alors avec sa famille à la campagne, dans la Marne, dans un ancien presbytère que son beau-père a racheté comme bien national. Il s'y promène longuement, peint et dessine, continue d'y étudier les oiseaux...
En 1796, il publie le second tome de son Voyage dans l'intérieur de l'Afrique puis Histoire naturelle des oiseaux d'Afrique en six volumes illustrés, ensemble qui connaît un très grand succès.
Il poursuivra, de livres en livres et aussi de critiques en critiques, accusés par certains d'erreurs, d'approximations ou "d'enjoliver". Devenu veuf, Levaillant meurt en 1824 sur son domaine, enterré sous un simple monticule, selon ses dernières volontés. Ses quatre fils y feront plus tard ériger un monument.

Grand voyageur, homme de terrain, méprisant ceux qui "travaillent en cabinet et laboratoire sur des oiseaux morts", Levaillant est à l'origine des premières découvertes sur la faune sud-africaine, complètement inconnue alors. Deux espèces portent son nom depuis, en son honneur : le coucou Levaillant et le pic Levaillant.

Merci, cher Calonne, je ne connaissais pas François Levaillant, un explorateur comme je les aime, attentif à faire découvrir et respecter les merveilles de la nature, la faune en l'occurrence !
 Et la Révolution jetait un homme aussi pacifique en prison !  

 

Calonne a écrit:

Deux espèces portent son nom depuis, en son honneur : le coucou Levaillant et le pic Levaillant.

Voici une très belle reconnaissance et récompense posthumes de ses travaux .  

Ah ! Merci Calonne...
Je découvre aussi cet homme et ses recherches, et voilà qui éveille ma curiosité.
Les explorateurs-scientifiques et aventuriers (car il s'agit aussi de cela, à cette époque) du XVIIIe siècle m'intéressent !