Mémoires du baron de Besenval
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Re: Mémoires du baron de Besenval
Concernant le passage extrait des mémoires du baron de Besenval,je me suis laissé dire que Besenval était plutôt tendance langue de vipère, et que l’authenticité des mémoires en question était douteuse. Est ce vrai ?
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires du baron de Besenval
attachboy a écrit:Concernant le passage extrait des mémoires du baron de Besenval,je me suis laissé dire que Besenval était plutôt tendance langue de vipère, et que l’authenticité des mémoires en question était douteuse. Est ce vrai ?
Les mémoires de Besenval sont généralement reconnus comme authentiques. Le duc de Lévis lui-même les considère comme tels, puisqu'il y fait référence dans ses propres mémoires. Quant à la langue de vipère, je ne trouve pas que ce soit particulièrement le cas... cela dépend de qui Besenval parle à vrai dire.
Ce qui m'a surtout marqué quant à moi, c'est que Besenval est courtisan jusqu'au bout des ongles, avide de places, de pouvoir et d'honneurs. Il se vante d'avoir contribué à faire nommer Mme de Polignac au poste de gouvernante des Enfants de France, par le biais de toute une série de petites manip... Il a une disposition d'esprit assez particulière, très Versailles/courtisan/XVIIIème. Mais n'est-ce pas ce qui nous intéresse, justement?
Invité- Invité
Mémoires du baron de Besenval
Mémoires du baron de Besenval sur la cour de France de
Ghislain de Diesbach
Mercure de France (20 janvier 2011), 576 p : 9,50 euros
Résumé Amazone
"Fils d'un colonel des Gardes-Suisses et d'une cousine de la reine de France Marie Leczynska, le baron de Besenval est né en 1721. Il entre à dix ans au régiment des Gardes-Suisses. En 1758, au début de la guerre de Sept Ans, il est maréchal de camp et devient par la suite inspecteur-général des Suisses et Grisons, charge dont il se démettra à la disgrâce de Choiseul. La faveur de Besenval augmente à la cour après la mort de Louis XV. Courtisan raffiné, brillant causeur, Besenval devient l'un des commensaux favoris de la reine Marie-Antoinette. En 1789, il est commandant militaire de l'Ile-de-France et de la garnison de Paris, et le 12 juillet, il décide de " retirer les troupes et de livrer Paris à lui-même ". Après un long emprisonnement, il est déféré devant le Châtelet pour crime de lèse-nation. Il est acquitté, mais sa santé est ébranlée et il meurt le 2 juin 1791. Les gens d'esprit ne meurent jamais tout à fait. Pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime, Besenval a été à la fois sur la scène et dans les coulisses, observateur caustique des moeurs du temps et, surtout, témoin lucide du déclin de la monarchie française. C'est ce qui fait tout le prix de ces Mémoires, appréciés par le prince de Ligne et par Stendhal."
Le prince de Ligne dit ces mémoires de la plus grande objectivité :
"Voici des souvenirs que j'aurais pu écrire tant ils sont de ma connaissance, mais jamais d'un style plus brillant : il l'est autant que l'auteur, c'est tout dire; on ne l'a jamais été plus que le baron de Besenval, à la guerre et à la Cour où son amabilité l'avait porté par son amitié de la Reine . On voit qu'il aimait à se mêler de bien des choses; mais dans le fond il était comme tout le monde à la Cour, où l'on dit tout à tour du bien et du mal des ministres . Il s'annonce plus intrigant qu'il n'était . Il a porté la parole pour messieurs de Ségur et de Castries et puis c'est tout .
Le bien que le baron dit du malheureux Louis XVI et de la Reine adorée de ceux qui l'ont connue, comme lui et moi, est bien vrai . Il n'y a que des gueux qui ont pu en dire du mal, et des sots qui l'ont cru . Tout le bien qu'il a dit de la famille Polignac, et qu'on peut en dire, est en dessous de ce qu'elle méritait ."
Ghislain de Diesbach
Mercure de France (20 janvier 2011), 576 p : 9,50 euros
Résumé Amazone
"Fils d'un colonel des Gardes-Suisses et d'une cousine de la reine de France Marie Leczynska, le baron de Besenval est né en 1721. Il entre à dix ans au régiment des Gardes-Suisses. En 1758, au début de la guerre de Sept Ans, il est maréchal de camp et devient par la suite inspecteur-général des Suisses et Grisons, charge dont il se démettra à la disgrâce de Choiseul. La faveur de Besenval augmente à la cour après la mort de Louis XV. Courtisan raffiné, brillant causeur, Besenval devient l'un des commensaux favoris de la reine Marie-Antoinette. En 1789, il est commandant militaire de l'Ile-de-France et de la garnison de Paris, et le 12 juillet, il décide de " retirer les troupes et de livrer Paris à lui-même ". Après un long emprisonnement, il est déféré devant le Châtelet pour crime de lèse-nation. Il est acquitté, mais sa santé est ébranlée et il meurt le 2 juin 1791. Les gens d'esprit ne meurent jamais tout à fait. Pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime, Besenval a été à la fois sur la scène et dans les coulisses, observateur caustique des moeurs du temps et, surtout, témoin lucide du déclin de la monarchie française. C'est ce qui fait tout le prix de ces Mémoires, appréciés par le prince de Ligne et par Stendhal."
Le prince de Ligne dit ces mémoires de la plus grande objectivité :
"Voici des souvenirs que j'aurais pu écrire tant ils sont de ma connaissance, mais jamais d'un style plus brillant : il l'est autant que l'auteur, c'est tout dire; on ne l'a jamais été plus que le baron de Besenval, à la guerre et à la Cour où son amabilité l'avait porté par son amitié de la Reine . On voit qu'il aimait à se mêler de bien des choses; mais dans le fond il était comme tout le monde à la Cour, où l'on dit tout à tour du bien et du mal des ministres . Il s'annonce plus intrigant qu'il n'était . Il a porté la parole pour messieurs de Ségur et de Castries et puis c'est tout .
Le bien que le baron dit du malheureux Louis XVI et de la Reine adorée de ceux qui l'ont connue, comme lui et moi, est bien vrai . Il n'y a que des gueux qui ont pu en dire du mal, et des sots qui l'ont cru . Tout le bien qu'il a dit de la famille Polignac, et qu'on peut en dire, est en dessous de ce qu'elle méritait ."
Dernière édition par Cosmo le Lun 17 Mar 2014, 08:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Mémoires du baron de Besenval
Merci pour ces infos !
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires du baron de Besenval
Besenval révèle, dans ses mémoires, que la reine utilisait une sorte de "pièce secrète" à Versailles :
"M. Campan, secrétaire du cabinet de la reine (...) me dit, n'ayant pas l'air de me parler : "Suivez-moi, mais de loin, pour qu'on ne s'en aperçoive pas." Il me fit passer par plusieurs portes et plusieurs escaliers qui m'étaient totalement inconnus, et lorsque nous fûmes hors d'état d'être vus ni entendus : "Monsieur, me dit-il, convenez que ceci a bon air ; mais ce n'est pas tout à fait cela: car le mari est dans la confidence. - Mon cher Campan, lui répondis-je, ce n'est pas quand on a des cheveux gris, et des rides, qu'on s'attend qu'une jeune et jolie reine de vingt ans fasse passer par des chemins aussi détournés, pour autre chose que pour des affaires. - Elle vous attend, reprit-il, avec beaucoup d'impatience" (...) Il achevait à peine de parler, que nous nous trouvâmes à hauteur des toits, dans un corridor fort sale, vis-à-vis d'une vilaine petite porte. Il y mit une clef, et ayant poussé plusieurs fois inutilement , il s'écria : "Ah ! mon Dieu, le verrou est mis en dedans ; attendez-moi là, il faut que je fasse le tour." Il revint peu de temps après, et me dit que la reine était bien fâchée, qu'elle ne pouvait me voir dans cet instant, parce que l'heure de la messe pressait, mais qu'elle me priait de revenir au même endroit, à trois heures. Je m'y rendis, et Campan m'introduisit, par une issue détournée, dans une chambre où il y avait un billard que je connaissais, pour y avoir souvent joué avec la reine ; ensuite dans une autre que je ne connaissais point, simplement, mais commodément meublée. Je fus étonné, non pas que la reine eût désiré tant de facilités, mais qu'elle eût osé se les procurer."
"M. Campan, secrétaire du cabinet de la reine (...) me dit, n'ayant pas l'air de me parler : "Suivez-moi, mais de loin, pour qu'on ne s'en aperçoive pas." Il me fit passer par plusieurs portes et plusieurs escaliers qui m'étaient totalement inconnus, et lorsque nous fûmes hors d'état d'être vus ni entendus : "Monsieur, me dit-il, convenez que ceci a bon air ; mais ce n'est pas tout à fait cela: car le mari est dans la confidence. - Mon cher Campan, lui répondis-je, ce n'est pas quand on a des cheveux gris, et des rides, qu'on s'attend qu'une jeune et jolie reine de vingt ans fasse passer par des chemins aussi détournés, pour autre chose que pour des affaires. - Elle vous attend, reprit-il, avec beaucoup d'impatience" (...) Il achevait à peine de parler, que nous nous trouvâmes à hauteur des toits, dans un corridor fort sale, vis-à-vis d'une vilaine petite porte. Il y mit une clef, et ayant poussé plusieurs fois inutilement , il s'écria : "Ah ! mon Dieu, le verrou est mis en dedans ; attendez-moi là, il faut que je fasse le tour." Il revint peu de temps après, et me dit que la reine était bien fâchée, qu'elle ne pouvait me voir dans cet instant, parce que l'heure de la messe pressait, mais qu'elle me priait de revenir au même endroit, à trois heures. Je m'y rendis, et Campan m'introduisit, par une issue détournée, dans une chambre où il y avait un billard que je connaissais, pour y avoir souvent joué avec la reine ; ensuite dans une autre que je ne connaissais point, simplement, mais commodément meublée. Je fus étonné, non pas que la reine eût désiré tant de facilités, mais qu'elle eût osé se les procurer."
Invité- Invité
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Cosmo a écrit:
Ce qui m'a surtout marqué quant à moi, c'est que Besenval est courtisan jusqu'au bout des ongles, avide de places, de pouvoir et d'honneurs. Il se vante d'avoir contribué à faire nommer Mme de Polignac au poste de gouvernante des Enfants de France, par le biais de toute une série de petites manip... Il a une disposition d'esprit assez particulière, très Versailles/courtisan/XVIIIème.
Néanmoins, je présume qu'il faut prendre les propos de Besenval avec des pincettes ! Parce que s'il conserve l'esprit "Versailles/courtisans" comme vous dites, il véhicule principalement des commérages et des ragots ! Ce qui nous donne des détails savoureux.... :
Cela me donne aussi l'impression qu'il a, comme notre brave madame Campan, une certaine tendance à se mettre en valeur.......
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires du baron de Besenval
Comme tous les mémoires, oui. Tous les mémoires doivent être pris avec des pincettes.attachboy a écrit:
Néanmoins, je présume qu'il faut prendre les propos de Besenval avec des pincettes !
Je ne dirais pas qu'il colporte des ragots. Il parle généralement de choses qu'il a lui-même vues ou entendues, donc ce ne sont pas à proprement parler des ragots.attachboy a écrit:
Parce que si il conserve l'esprit "Vesrailles/courtisans" comme vous dites, il véhicule principalement des commérages et des ragots ! Ce qui nous donne des détails savoureux.... :
attachboy a écrit:
Cela me donne aussi l'impression qu'il a, comme notre brave madame Campan, une certaine tendance à se mettre en valeur.......
Oui, il se fait beaucoup mousser.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires du baron de Besenval
Ah! Une petite ligne de Ligne pour commencer la semaine!
Rien de tel !
Bien à vous.
Rien de tel !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires du baron de Besenval
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Les mémoires de M. de Besenval seraient encore, s'il en était besoin, une nouvelle preuve de la fausseté des torts attribués à la reine. Ce vieux Suisse, qui vivait avec elle dans une grande intimité, a écrit ses souvenirs avec toute la franchise de son pays, et dans la conviction que ses opuscules resteraient dans l'oubli. Il n'aurait pas manqué, dès lors, de rapporter quelques-unes des intrigues de cette princesse. Partout, au contraire, il lui montre le respect le plus profond; partout il rond justice à son mérite, à sa droiture et à son esprit.
( Comte d'Hézecques )
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Les mémoires de M. de Besenval seraient encore, s'il en était besoin, une nouvelle preuve de la fausseté des torts attribués à la reine. Ce vieux Suisse, qui vivait avec elle dans une grande intimité, a écrit ses souvenirs avec toute la franchise de son pays, et dans la conviction que ses opuscules resteraient dans l'oubli. Il n'aurait pas manqué, dès lors, de rapporter quelques-unes des intrigues de cette princesse. Partout, au contraire, il lui montre le respect le plus profond; partout il rond justice à son mérite, à sa droiture et à son esprit.
( Comte d'Hézecques )
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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