Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois

Tybalt64 a écrit:Bonjour ... comte d'Hézècques.

Bonjour Tybalt64

Solution de notre dernière énigme  (  brillamment résolue par notre cher Momo    )   :

Dominique Poulin a écrit:Ce fauteuil roulant est attribué selon la tradition à la comtesse d'Artois, mais ce n'est cependant pas certain, c'est une attribution, pas une certitude.
Ce curieux engin est conservé au Musée Carnavalet, auquel il a été légué par l'arrière-petite-fille de Couthon : " une espèce d'énorme tricycle ".    
Relégué au mobilier national, le Comité de salut public l'avait choisi en 1794 pour l'usage de Georges-Aristide Couthon, paralytique des jambes.

Une question : la comtesse d'Artois souffrait-elle d'une infirmité, elle aussi ? A priori, non. A noter toutefois  pour cette princesse sans relief, une grave maladie à la fin de 1781 qui la laissa très faible quelques temps, et de plus le marquis de Bombelles fait part à plusieurs reprises de chutes de la princesse. Nous pouvons ajouter également que la maison de Savoie dont elle était issue souffrait d'arthrose, le fait est établi pour ses sœurs, la comtesse de Provence et la duchesse de Chablais !

Ce charmant dessin sera prochainement proposé en vente aux enchères, je cite :

The interior of the bedroom in Versailles of Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois, on the day of the birth of Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, on 6 August 1775
By François-Joseph Bélanger (Paris 1744-1818)
Pen and black ink, watercolor 9 ¼ x 14 ½ in. (24 x 36.5 cm.)
Inscribed in black ink: ‘L’INTÉRIEUR DE LA CHAMBRE de Madame, COMTESSE D’ARTOIS, À VERSAILLES,/ le Jour de la naissance de S.A.R. Monseigneur Le Duc D’Angoulême le 6 Août 1775./ Offert par BELANGER, Dessinateur de la chambre et du cabinet de Leurs ALTESSES ROYALES.’

Image : Christie's



Images : Christie's

Lot Essay

Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805) was married to Charles-Philippe de France (1757-1836), who reigned from 1824 until 1830 as King Charles X.

François-Joseph Bélanger  was one of the most influential architect-designers of the fashionable goût étrusque or arabesque of the 1770s and 1780s. He was the favorite architect of the Comte d’Artois, for whom he famously built the Pavillon de Bagatelle in 1777 in just nine weeks, the result of a 100,000 livres wager with Marie-Antoinette.
His other clients were among the elite of Paris society, including the duchesse de Mazarin and the duc d’Aumont, who was in charge of the menus plaisirs at the royal court.

* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Live Auction : The collection of Mr and Mrs John H Gutfreund, 26 January 21



Nos amis, spécialistes de Versailles, peuvent-ils nous dire où se situait la chambre de la comtesse d'Artois dans le château à cette date ?

Très beau dessin

Oh Merci LNLN !!!!

La nuit, la neige a écrit:Nos amis, spécialistes de Versailles, peuvent-ils nous dire où se situait la chambre de la comtesse d'Artois dans le château à cette date ?

https://www.persee.fr/doc/versa_1285-8412_2010_num_13_1_902

Et l'on y retrouve bien sûr ce dessin, dûment commenté !

Chose curieuse, dont l'article ne parle pas, est la présence de ce dais au dessus du lit, qui ferait autrement penser à une salle du dais. Mais le lit n'est pas centré en dessous ...
Une idée ?

Oups oui !  

Ce dessin est magnifique, toute une petite scène de vie .
Merci, cher la nuit, la neige ! 

Lucius a écrit:Chose curieuse, dont l'article ne parle pas, est la présence de ce dais au dessus du lit, qui ferait autrement penser à une salle du dais. Mais le lit n'est pas centré en dessous ...
Une idée ?

La scène est censée représenter les couches de la comtesse. Donc montrer l'utilisation d'un lit spécifique, placé à côté du lit d'apparat, et non centré.

Mais bizarrement, Bélanger s'est contenté de décaler ce dernier pour nous faire vivre la scène

Gouverneur Morris a écrit:
https://www.persee.fr/doc/versa_1285-8412_2010_num_13_1_902
Et l'on y retrouve bien sûr ce dessin, dûment commenté !

Ah, formidable ! Merci beaucoup.
Je lirai cet article avec intérêt, notamment pour savoir si je peux retrouver l'étonnante pendule (?) visible sur la cheminée...

Gouverneur Morris a écrit:

Lucius a écrit:Chose curieuse, dont l'article ne parle pas, est la présence de ce dais au dessus du lit, qui ferait autrement penser à une salle du dais. Mais le lit n'est pas centré en dessous ...
Une idée ?

La scène est censée représenter les couches de la comtesse. Donc montrer l'utilisation d'un lit spécifique, placé à côté du lit d'apparat, et non centré.

Mais bizarrement, Bélanger s'est contenté de décaler ce dernier pour nous faire vivre la scène

Les couches de la comtesse se firent dans un lit différent de celui de sa chambre ?
C'est une hypothèse qui explique le dais en effet.

Très joli dessin des couches de la comtesse d'Artois.  

Princesse médiocre, ce fut bien son seul titre de gloire, de donner des garçons à la dynastie, avec les ducs d'Angoulême et de Berry.
Ce fut aussi grâce à elle que les Bourbons de France se perpétuerent jusqu'en 1883 avec le comte de Chambord.

Avec Louis XVI, peu intéressé par les choses de l'amour, un Provence, au membre muet, il ne restait que le fringant Artois.

Dominique Poulin a écrit:

Avec Louis XVI, peu intéressé par les choses de l'amour, un Provence, au membre muet, il ne restait que le fringant Artois.

Mais, chez Provence,  le membre muet n'empêchait pas le vice dans la peau .

Gouverneur Morris a écrit:Une réplique de ce tableau signée par Boze toujours, ayant appartenu à la duchesse de Berry et passée en vente chez Sotheby's en 2011 :

Retour sur le(s) portrait(s) de la comtesse d'Artois par le peintre Joseph Boze. C'est en fait le pastel (à gauche), conservé à Versailles (vente Sotheby's 2011), qui est la première version du portrait.

A gauche, le pastel conservé à Versailles ; à droite, huile sur toile, collection privée

Présentation du château de Versailles :

Joseph Boze s'installa à Versailles en 1785 et reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence. Marie-Thérèse de Savoie, belle-soeur de Louis XVI, alors âgée de vingt-neuf ans, est peinte dans une tonalité de gris bleu qui accentue son air mélancolique : elle a déjà perdu ses deux filles.

Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Joseph Boze
Pastel, 1785
H. 72,8 ; L. 59,6
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Historique : La comtesse d'Artois passe commande de son portrait à Boze, avril 1785 ; réglé 1200 livres en février 1787 ; peut-être collection comte d'Artois au palais du Luxembourg ; collection de la duchesse de Berry ; par succession dans la famille jusqu'à la vente ; acquis en vente publique Sotheby's, Londres, 14 avril 2011.

Alors que le traitement des étoffes séduit par son aspect précis et illusionniste, la technique du pastel confère un aspect doux à un visage ingrat, fidèlement rendu si l'on se réfère à la description qu'en donne le comte de Mercy-Argenteau : "elle a le teint assez blanc, le visage assez maigre, le nez fort allongé et désagréablement terminé, les yeux mal tournés, la bouche grande, ce qui forme en tout une physionomie irrégulière, sans agrément et des plus communes".

La comtesse d'Artois sembla néanmoins satisfaite de son portrait : elle le paya 1200 livres, somme la plus élevée pour un pastel original de Boze, ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre. Elle en commanda également deux copies peintes à l'huile qu'elle offrit à des dames de son entourage.