Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
+3
MARIE ANTOINETTE
Lucius
Mme de Sabran
7 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts décoratifs
Page 2 sur 2
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
... ou bien les cacher dans les combles pour les préserver des voleurs !Vicq d Azir a écrit:
Je voulais compléter votre propos sur ces toiles de Jouy à thème, en rappelant qu’on peut bien sûr les voir dans ce très beau musée de Jouy en Josas. Mais aussi qu’on peut toujours les acheter dans la même ville, chez un marchand sis dans la rue principale. Celui-ci les réédite à partir des rouleaux d’origine. Il propose, entre autres, ce motif « aux cônes », conçu pour commémorer la visite de Louis XVI.
Comme ici, dans le château de Pontécoulant ( Normandie ) qui accueillit le duc de Lévis, très lié au comte Gustave Le Doulcet de Pontécoulant .
Sous l'occupation, ce château avait été réquisitionné par l'occupant.... ses propriètaires avaient caché dans les combles, des mètrages de tissu en toile de Jouy.... de l'époque du XVIIIè siècle ( !!! ) .... sauvegardé, ce tissu a servi par la suite à tapisser certaines pièces....
http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-36638.html
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Mais attention !!!Vicq d Azir a écrit:
Je voulais compléter votre propos sur ces toiles de Jouy à thème, en rappelant qu’on peut bien sûr les voir dans ce très beau musée de Jouy en Josas.
Il ferme ses portes pendant quelques jours en septembre (du 10 septembre au 1er octobre) pour cause de travaux.
Rendez-vous à partir du 2 octobre !
http://www.museedelatoiledejouy.fr/fr/attention/
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Changement d'inspiration ...
Le ballon de Gonnesse :
toile à la plaque de cuivre, imprimée pour la première fois en 1784 à la Manufacture Oberkampf :
Sur la toile de Jouy on distingue quelques scènes :
- Au centre, le Champs de Mars derrière une haie d’arbres avec quelques spectateurs autour d’un bassin regardant le ballon dans le ciel :
- Juste au-dessus un groupe de notables ou de mondains salue les deux passagers de l’aéronef orné d’un médaillon aux fleurs de lys :
à gauche de ce groupe sur une autre scénette on distingue le curé avec deux autres personnes également admiratifs.
Castafouine ! Mon curé est trop pâlichon ... ( l'émotion sans doute )
- Les scénettes du bas du panneau illustrent au contraire de l’épouvante : de saisissement, une lavandière abandonne son linge
tandis qu'un paysan s’accroche à un arbre, d’autres s'enfuient en courant,
- Puis la scène cruciale avec le ballon écrasé et l’attroupement affolé des habitants de Gonesse tentant de tirer ou de massacrer le ballon écrasé à coups de pic :
- Plus bas encore, un couple de notables en promenade aux abords de l’église Saint-Pierre de Gonesse.
Les scénettes sont agrémentées de représentations dans le goût des scènes champêtres : moulin à eau, à vent, quelques arbres à une échelle inférieure, montrant ainsi la distance parcourue par le ballon depuis el Champs de Mars. On pourrait voir dans ces rapports d’échelle la métaphore du décalage perceptible entre les paysans de la campagne apeurés et les urbains ébahis.
Ravissante petite B.D. n'est-ce pas ! ( qui prend des libertés avec la réalité historique )
https://www.meublepeint.com/toile-de-jouy.htm
Le ballon de Gonnesse :
toile à la plaque de cuivre, imprimée pour la première fois en 1784 à la Manufacture Oberkampf :
Sur la toile de Jouy on distingue quelques scènes :
- Au centre, le Champs de Mars derrière une haie d’arbres avec quelques spectateurs autour d’un bassin regardant le ballon dans le ciel :
- Juste au-dessus un groupe de notables ou de mondains salue les deux passagers de l’aéronef orné d’un médaillon aux fleurs de lys :
à gauche de ce groupe sur une autre scénette on distingue le curé avec deux autres personnes également admiratifs.
Castafouine ! Mon curé est trop pâlichon ... ( l'émotion sans doute )
- Les scénettes du bas du panneau illustrent au contraire de l’épouvante : de saisissement, une lavandière abandonne son linge
tandis qu'un paysan s’accroche à un arbre, d’autres s'enfuient en courant,
- Puis la scène cruciale avec le ballon écrasé et l’attroupement affolé des habitants de Gonesse tentant de tirer ou de massacrer le ballon écrasé à coups de pic :
- Plus bas encore, un couple de notables en promenade aux abords de l’église Saint-Pierre de Gonesse.
Les scénettes sont agrémentées de représentations dans le goût des scènes champêtres : moulin à eau, à vent, quelques arbres à une échelle inférieure, montrant ainsi la distance parcourue par le ballon depuis el Champs de Mars. On pourrait voir dans ces rapports d’échelle la métaphore du décalage perceptible entre les paysans de la campagne apeurés et les urbains ébahis.
Ravissante petite B.D. n'est-ce pas ! ( qui prend des libertés avec la réalité historique )
https://www.meublepeint.com/toile-de-jouy.htm
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Voyage à Cherbourg de Louis XVI
C'est une merveilleuse coïncidence !
Je faisais des recherches sur le fameux 'Voyage à Cherbourg de Louis XVI' d'Ozanne, dont j'ai hérité des copies sur toiles de Jouy.
Quelqu'un aurait-il quelque idée sur la période pendant laquelle ces toiles ont été imprimées ? Ou a combien d'exemplaires ? Ont elles été populaires en leur temps, ou ont elles été un produit de célébration officiel et limité ?
Ces toiles m'ont toujours fasciné, et j'aimerai retracer leur histoire.
Je faisais des recherches sur le fameux 'Voyage à Cherbourg de Louis XVI' d'Ozanne, dont j'ai hérité des copies sur toiles de Jouy.
Quelqu'un aurait-il quelque idée sur la période pendant laquelle ces toiles ont été imprimées ? Ou a combien d'exemplaires ? Ont elles été populaires en leur temps, ou ont elles été un produit de célébration officiel et limité ?
Ces toiles m'ont toujours fasciné, et j'aimerai retracer leur histoire.
Marie-Caron- Messages : 2
Date d'inscription : 10/08/2021
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Bonjour et bienvenue dans le Forum de Marie-Antoinette, Marie-Caron !
Cette toile a été imprimée en 1787, soit un an après le voyage de Louis XVI à Cherbourg. J'en ai photographié un pan, à Caen, lors d'une exposition sur Charlotte Corday.
... juste en amont dans ce sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t696p25-les-toiles-de-jouy-et-la-manufacture-de-christophe-philippe-oberkampf
Vous trouverez ici tous les détails de ce voyage du roi en Normandie, le seul qu'il ait jamais entrepris ( si l'on excepte la fuite manquée des Tuileries, bien-sûr ) :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2246-le-voyage-de-louis-xvi-en-normandie?highlight=normandie
Cette toile a été imprimée en 1787, soit un an après le voyage de Louis XVI à Cherbourg. J'en ai photographié un pan, à Caen, lors d'une exposition sur Charlotte Corday.
... juste en amont dans ce sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t696p25-les-toiles-de-jouy-et-la-manufacture-de-christophe-philippe-oberkampf
Vous trouverez ici tous les détails de ce voyage du roi en Normandie, le seul qu'il ait jamais entrepris ( si l'on excepte la fuite manquée des Tuileries, bien-sûr ) :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2246-le-voyage-de-louis-xvi-en-normandie?highlight=normandie
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Voici quelques extraits du dossier de presse mis en ligne par le château de versailles à l'occasion de la Réouverture des petits cabinets de Marie-Antoinette.
Derrière le grand appartement de la Reine se cache, sur deux étages, un ensemble de pièces aux dimensions modestes et dont les fenêtres donnent sur des petites cours intérieures. Il s'agit des petits cabinets que Marie-Antoinette commence à aménager à partir de 1774.
Après une longue recherche archivistique sur l'usage et la hiérarchie des pièces du second étage ainsi que sur la toile de Jouy originale et sa production à cette époque, l'ensemble de ces pièces a été restauré, pourvu d'un nouveau décor textile et remeublé.
La restitution des toiles de Jouy, élément central du réaménagement du deuxième étage, a été réalisée pour la plupart selon la technique traditionnelle au cadre plat, mettant en valeur la préservation des métiers d'art, grâce au mécénat de compétence et au savoir-faire de la maison Pierre Frey. Ainsi, les "pièces à la Reine" seront par exemple décorées de la toile au Grand Ananas, l'une des plus belles productions de la manufacture de Jouy au XVIIIe siècle.
Derrière le grand appartement de la Reine se cache, sur deux étages, un ensemble de pièces aux dimensions modestes et dont les fenêtres donnent sur des petites cours intérieures. Il s'agit des petits cabinets que Marie-Antoinette commence à aménager à partir de 1774.
Après une longue recherche archivistique sur l'usage et la hiérarchie des pièces du second étage ainsi que sur la toile de Jouy originale et sa production à cette époque, l'ensemble de ces pièces a été restauré, pourvu d'un nouveau décor textile et remeublé.
La restitution des toiles de Jouy, élément central du réaménagement du deuxième étage, a été réalisée pour la plupart selon la technique traditionnelle au cadre plat, mettant en valeur la préservation des métiers d'art, grâce au mécénat de compétence et au savoir-faire de la maison Pierre Frey. Ainsi, les "pièces à la Reine" seront par exemple décorées de la toile au Grand Ananas, l'une des plus belles productions de la manufacture de Jouy au XVIIIe siècle.
La nuit, la neige- Messages : 18192
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Mme de Sabran a écrit:Qu'est-ce qu'un " chef de pièce " ? Google ne me donne qu'une définition militaire, artilleur, qui ne saurait correspondre.
D'après le document à suivre, je crois comprendre une toile avec son motif complet, puisqu'il est précisé que le "chef de pièce" est la marque de la manufacture apposée au début et à la fin de chaque pièce.
Voici ci-joints des extraits intéressants du catalogue d'une exposition passée au musée Oberkampf de Jouy-en-Josas. Vous y retrouverez toutes les étapes (assez complexes ) de fabrication de ces toiles ainsi qu'un lexique concernant cet artisanat.
Suite du catalogue avec illustrations des toiles alors exposées, ici :
Musée de la toile de Jouy - Les indiennes de la manufacture d'Oberkampf de Jouy-en-Josas
La nuit, la neige- Messages : 18192
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Selon la définition de l'Encyclopédie (vol III, 1753), la pièce de chef est la première partie de l'étoffe qui sert d'enveloppe au reste. Elle ne peut être vendue qu'en dernier, car y sont placées les marques indiquant le fabricant, la qualité de la marchandise, celle de la teinture et de l'aunage. Ces marques ne doivent jamais disparaître en vue d'inspection ou de contrôle éventuel.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Vous auriez dû donner l'adresse de la boutique de la rue principale qui vend des toiles de Jouy à la demande ....
charenton- Messages : 1146
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
La toile de Jouy a son Musée, les amis et je vous y propose une petite virée !
Si le nom « toile de Jouy » évoque aujourd’hui des toiles à motifs historiés, composés de personnages et d’animaux dans des paysages idéalisés, dont le dessin est réalisé à l’aide de hachures en une seule couleur sur fond blanc, il désignait à la fin du XVIIIe siècle et au début du siècle suivant la totalité de la production de la manufacture Oberkampf de Jouy-en-Josas. Jouy-en-Josas fut sélectionnée, près de la source de la Bièvre, pour la qualité de son eau.
La Manufacture Oberkampf deviendra, grâce aux qualités exceptionnelles de son chef d'entreprise, la plus grande d'Europe. Son activité couvrira en 1821 plus de 14 hectares et emploiera 1 327 personnes.
Créé en 1977, le musée de Toile de Jouy, situé au sein du château de l’Eglantine fait renaître les mémoires de la célèbre Manufacture de Jouy fondée en 1760 par l’entrepreneur et imprimeur Oberkampf.
Appelée aussi "indienne", la Toile de Jouy est un tissu de coton peint ou imprimé.
Il est à la pointe de la mode et très prisé par toutes les dames tant à la Cour qu'à la ville :
Le musée de la Toile de Jouy a été créé en 1977 à Jouy-en-Josas, ville d'origine de la Toile de Jouy, pour assurer la pérennité de l'œuvre de son créateur Christophe-Philippe Oberkampf et promouvoir les qualités d'esprit d'entreprise, d'humanisme et d'ouverture sur le monde.
Installé en 1991 au Château de l'Eglantine, le musée témoigne de la qualité et du savoir-faire des productions de la manufacture Oberkampf, active de 1760 à 1848. Ce jour là ( de la semaine dernière ), il fait un tel froid de canard que nous sommes bien heureux de nous y engouffrer !
Ses collections rassemblent près de 10 000 pièces du XVIIIe siècle à nos jours : toiles peintes et imprimées, albums d'échantillons, dessins, gouaches, peintures, costumes, mobilier, linge de lit, ainsi que divers outils et mécanismes liés à la technique de l'impression. La production de Jouy-en-Josas ainsi que d'autres productions françaises (Normandie, Alsace, Provence) et étrangères (Grande-Bretagne, Italie) sont illustrées.
Tous les motifs imprimés à Jouy ont des qualités picturales car Oberkampf accordait une importance primordiale au « dessin » et pour les toiles historiées dites « à personnages » n’hésitait pas à faire appel à des peintres. Le plus important d’entre-eux fut Jean Baptiste Huet (1745-1811), peintre académicien qui porta le genre des toiles de Jouy à sa plus haute qualité. Travaillant en collaboration étroite avec Oberkampf Huet produisit des compositions harmonieuses et variées parfaitement adaptées aux contraintes techniques de l’impression à la plaque de cuivre et à la répétition des motifs sur le tissu.
Bien-sûr moult chinoiseries plus charmantes les unes que les autres ...
Huet excellait dans les scènes pastorales et légères, les bergeries qui attestent de la filiation de son style avec celui de François Boucher.
Il travailla pour la manufacture de toiles de Jouy dirigée par Oberkampf en fournissant diverses saynètes destinées à être imprimées sur des toiles de coton.
Ce joli musée, qui vraiment vaut le détour, nous offre une plongée immersive au cœur de la production de la manufacture Oberkampf (1760-1843) et de ses 30 000 motifs imprimés. Une promenade dans les intérieurs inspirés de la famille Oberkampf, une chambre, un bureau et un salon de musique, invite le visiteur à découvrir l'utilisation des tissus imprimés dans l'ameublement.
Monsieur et Madame :
La visite des collections permanentes permet de découvrir l'histoire, les techniques d'impression et l'utilisation de la Toile de Jouy dans l'habillement et l'ameublement.
La jupe à motif d'herbier, par exemple :
... ou le petit caraco
Monsieur Oberkampf était-il lui-même vêtu de sa toile de Jouy de la tête aux pieds ?
Eh bé non, pas du tout ! ( je vous sens déçus )
Avec le fameux ballon de Gonesse, Oberkampf colle à l'actualité .
Les Arts
L'exposition permanente révèle l'incroyable créativité des créateurs de l'époque à travers les toiles exposées aux motifs floraux, géométriques et de personnages. Elle présente également les différentes techniques d'impression utilisées : la plaque de bois, puis la plaque de cuivre et le rouleau de cuivre.
Cet afflux de cotonnades colorées inquiéta suffisamment les producteurs textiles européens pour aboutir à des prohibitions plus ou moins strictes et longues suivant les pays. En France, la prohibition fut triple, interdiction d’importer, de fabriquer et de porter des indiennes, et dura de 1686 à 1759.
Lors de la levée de la prohibition, des investisseurs français eurent besoin d’ouvriers qualifiés pour imprimer sur le coton. C’est ainsi qu’Oberkampf, fils d’imprimeur textile germanique, petit-fils de teinturier, arriva en France. Grâce à ses grandes connaissances techniques, il réussit à monter sa propre fabrique en 1760 à Jouy-en-Josas.
Si on observe l’envers des toiles produites par Oberkampf ou si on les regarde au microscope, on constate que la couleur imprègne la fibre de coton. La teinture consiste en effet à lier chimiquement des colorants à la cellulose des fibres. La teinture se distingue en cela de la peinture. Les colorants utilisés pour la teinture ne sont pas des pigments. Les pigments sont des solides réduits en poudre fine et sont insolubles. Il faut leur ajouter des liants pour assurer leur cohésion, toujours fragile avec le support.
Il existe plusieurs types de colorants et donc plusieurs techniques pour obtenir la liaison chimique entre la molécule de colorant et la fibre. À l’époque d’Oberkampf, on emploie des mordants pour obtenir par exemple les couleurs allant du rose au rouge au brun presque noir avec les colorants présents dans les racines de garance (colorants anthraquinoniques comme l’alizarine). Ces mordants sont des sels métalliques qui permettent de développer à l’intérieur même de la fibre un complexe insoluble colorant-mordant. La gaude pour le jaune et la garance, le kermès et la cochenille pour les rouges sont des colorants à mordants. D’autres colorants peuvent être appliqués directement sur la fibre, d’autres enfin sont dits « colorants de cuve » comme l’indigo.
La chasse, à Jouy
Louis XVI Restaurateur de la Liberté
Les monuments d'Egypte
Je ne suis pas fabuleusement fan de cette robe un peu chiffon... en revanche, je vendrais mon âme au Diable et ma vieille grand-mère avec pour ces exquis petits escarpins !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe-Philippe_Oberkampf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Huet
https://pratiques-picturales.net/article31.html
Si le nom « toile de Jouy » évoque aujourd’hui des toiles à motifs historiés, composés de personnages et d’animaux dans des paysages idéalisés, dont le dessin est réalisé à l’aide de hachures en une seule couleur sur fond blanc, il désignait à la fin du XVIIIe siècle et au début du siècle suivant la totalité de la production de la manufacture Oberkampf de Jouy-en-Josas. Jouy-en-Josas fut sélectionnée, près de la source de la Bièvre, pour la qualité de son eau.
La Manufacture Oberkampf deviendra, grâce aux qualités exceptionnelles de son chef d'entreprise, la plus grande d'Europe. Son activité couvrira en 1821 plus de 14 hectares et emploiera 1 327 personnes.
Créé en 1977, le musée de Toile de Jouy, situé au sein du château de l’Eglantine fait renaître les mémoires de la célèbre Manufacture de Jouy fondée en 1760 par l’entrepreneur et imprimeur Oberkampf.
Appelée aussi "indienne", la Toile de Jouy est un tissu de coton peint ou imprimé.
Il est à la pointe de la mode et très prisé par toutes les dames tant à la Cour qu'à la ville :
Le musée de la Toile de Jouy a été créé en 1977 à Jouy-en-Josas, ville d'origine de la Toile de Jouy, pour assurer la pérennité de l'œuvre de son créateur Christophe-Philippe Oberkampf et promouvoir les qualités d'esprit d'entreprise, d'humanisme et d'ouverture sur le monde.
Installé en 1991 au Château de l'Eglantine, le musée témoigne de la qualité et du savoir-faire des productions de la manufacture Oberkampf, active de 1760 à 1848. Ce jour là ( de la semaine dernière ), il fait un tel froid de canard que nous sommes bien heureux de nous y engouffrer !
Ses collections rassemblent près de 10 000 pièces du XVIIIe siècle à nos jours : toiles peintes et imprimées, albums d'échantillons, dessins, gouaches, peintures, costumes, mobilier, linge de lit, ainsi que divers outils et mécanismes liés à la technique de l'impression. La production de Jouy-en-Josas ainsi que d'autres productions françaises (Normandie, Alsace, Provence) et étrangères (Grande-Bretagne, Italie) sont illustrées.
Tous les motifs imprimés à Jouy ont des qualités picturales car Oberkampf accordait une importance primordiale au « dessin » et pour les toiles historiées dites « à personnages » n’hésitait pas à faire appel à des peintres. Le plus important d’entre-eux fut Jean Baptiste Huet (1745-1811), peintre académicien qui porta le genre des toiles de Jouy à sa plus haute qualité. Travaillant en collaboration étroite avec Oberkampf Huet produisit des compositions harmonieuses et variées parfaitement adaptées aux contraintes techniques de l’impression à la plaque de cuivre et à la répétition des motifs sur le tissu.
Bien-sûr moult chinoiseries plus charmantes les unes que les autres ...
Huet excellait dans les scènes pastorales et légères, les bergeries qui attestent de la filiation de son style avec celui de François Boucher.
Il travailla pour la manufacture de toiles de Jouy dirigée par Oberkampf en fournissant diverses saynètes destinées à être imprimées sur des toiles de coton.
Ce joli musée, qui vraiment vaut le détour, nous offre une plongée immersive au cœur de la production de la manufacture Oberkampf (1760-1843) et de ses 30 000 motifs imprimés. Une promenade dans les intérieurs inspirés de la famille Oberkampf, une chambre, un bureau et un salon de musique, invite le visiteur à découvrir l'utilisation des tissus imprimés dans l'ameublement.
Monsieur et Madame :
La visite des collections permanentes permet de découvrir l'histoire, les techniques d'impression et l'utilisation de la Toile de Jouy dans l'habillement et l'ameublement.
La jupe à motif d'herbier, par exemple :
... ou le petit caraco
Monsieur Oberkampf était-il lui-même vêtu de sa toile de Jouy de la tête aux pieds ?
Eh bé non, pas du tout ! ( je vous sens déçus )
Avec le fameux ballon de Gonesse, Oberkampf colle à l'actualité .
Les Arts
L'exposition permanente révèle l'incroyable créativité des créateurs de l'époque à travers les toiles exposées aux motifs floraux, géométriques et de personnages. Elle présente également les différentes techniques d'impression utilisées : la plaque de bois, puis la plaque de cuivre et le rouleau de cuivre.
Cet afflux de cotonnades colorées inquiéta suffisamment les producteurs textiles européens pour aboutir à des prohibitions plus ou moins strictes et longues suivant les pays. En France, la prohibition fut triple, interdiction d’importer, de fabriquer et de porter des indiennes, et dura de 1686 à 1759.
Lors de la levée de la prohibition, des investisseurs français eurent besoin d’ouvriers qualifiés pour imprimer sur le coton. C’est ainsi qu’Oberkampf, fils d’imprimeur textile germanique, petit-fils de teinturier, arriva en France. Grâce à ses grandes connaissances techniques, il réussit à monter sa propre fabrique en 1760 à Jouy-en-Josas.
Si on observe l’envers des toiles produites par Oberkampf ou si on les regarde au microscope, on constate que la couleur imprègne la fibre de coton. La teinture consiste en effet à lier chimiquement des colorants à la cellulose des fibres. La teinture se distingue en cela de la peinture. Les colorants utilisés pour la teinture ne sont pas des pigments. Les pigments sont des solides réduits en poudre fine et sont insolubles. Il faut leur ajouter des liants pour assurer leur cohésion, toujours fragile avec le support.
Il existe plusieurs types de colorants et donc plusieurs techniques pour obtenir la liaison chimique entre la molécule de colorant et la fibre. À l’époque d’Oberkampf, on emploie des mordants pour obtenir par exemple les couleurs allant du rose au rouge au brun presque noir avec les colorants présents dans les racines de garance (colorants anthraquinoniques comme l’alizarine). Ces mordants sont des sels métalliques qui permettent de développer à l’intérieur même de la fibre un complexe insoluble colorant-mordant. La gaude pour le jaune et la garance, le kermès et la cochenille pour les rouges sont des colorants à mordants. D’autres colorants peuvent être appliqués directement sur la fibre, d’autres enfin sont dits « colorants de cuve » comme l’indigo.
La chasse, à Jouy
Louis XVI Restaurateur de la Liberté
Les monuments d'Egypte
Je ne suis pas fabuleusement fan de cette robe un peu chiffon... en revanche, je vendrais mon âme au Diable et ma vieille grand-mère avec pour ces exquis petits escarpins !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe-Philippe_Oberkampf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Huet
https://pratiques-picturales.net/article31.html
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55737
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les toiles de Jouy et la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf
Merci pour cet exposé illustré...
Et puisqu'il en est question, j'en profite pour rappeler notre sujet :
L'importation du coton et les toiles indiennes au XVIIIe siècle
Et puisqu'il en est question, j'en profite pour rappeler notre sujet :
L'importation du coton et les toiles indiennes au XVIIIe siècle
La nuit, la neige- Messages : 18192
Date d'inscription : 21/12/2013
Page 2 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Exposition au Musée de la toile de Jouy
» Théière bouillotte, manufacture de Sèvres (Philippe Parpette), commandée par Marie-Antoinette ou Louis XVI en 1779 ?
» La manufacture de porcelaine de Clignancourt ou manufacture de Monsieur
» Fille de Philippe Egalité et soeur de Louis-Philippe, Adélaïde d'Orléans
» Bibliograhie sur Louis-Philippe d’Orléans, dit Philippe Egalité
» Théière bouillotte, manufacture de Sèvres (Philippe Parpette), commandée par Marie-Antoinette ou Louis XVI en 1779 ?
» La manufacture de porcelaine de Clignancourt ou manufacture de Monsieur
» Fille de Philippe Egalité et soeur de Louis-Philippe, Adélaïde d'Orléans
» Bibliograhie sur Louis-Philippe d’Orléans, dit Philippe Egalité
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts décoratifs
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum