Le Tableau de Paris par Mercier (1782)

Peut-être ce livre est mentionné ailleurs sur ce forum – sinon, je vous en conseille la lecture. C'est un portrait de Paris au dix-huitième siècle, écrit par un parisien – Louis Sébastien Mercier. Ce n'est pas un guide touristique ou topographique, mais un guide des mœurs, des habitudes, des arts et métiers et divertissements de Paris au cours des règnes de Louis XV et Louis XVI. L'édition de 1782 (la première édition date de 1765 si je ne me trompe pas) est disponible sur le site Gallica de la BNF.

Merci pour le tuyau Evelyn !   
Il est en vente chez Bonnefoi Livres Anciens à Paris (une librairie assez connue d'anciens), pour la modique somme de 1.500 euros.  :!,,,!!!: 

Voici la fiche du libraire :

MERCIER (Louis-Sébastien);‎
‎Tableau de Paris.‎

‎Hambourg, Neuchâtel Virchaux, Fauche 1781 2 parties en 1 vol. in-8 de XIV-398 pp. ; (4)-254-(2) pp., demi-veau brun, dos lisse orné, pièces de titre en maroquin rouge et vert (reliure de l'époque).‎

‎Edition originale très rare. « Parurent en juin 1781 sous le titre de Tableau de Paris, deux volumes qui, assure Meister, contenaient « sur la religion, sur le culte, sur les prêtres, sur l'administration, sur les ministres, sur le crédit public, une foule d'assertions, non seulement tout aussi indiscrètes, tout aussi violentes, mais encore plus hasardées, plus essentiellement réprehensibles que toutes celles qui avaient fait proscrire si sévèrement l'abbé Raynal et son livre ». Tout semblait annoncer des poursuites. Point de signature, mais le public nomma d'une commune voix M. Mercier, le dramaturge, et ce dernier, d'ailleurs mit quelque fierté à se déclarer » (Léon Béclard, Sébastien Mercier: sa vie, son oeuvre, son temps...Avant la Révolution, 1740-1789, p. 451). Lacombe, Bibliographie, 303 : « Les articles dont elle se compose ont été répartis plus tard, dans un ordre différent, dans les éditions postérieures. La préface est datée ce 8 octobre 1780. » ; Tourneux, 20 036 ; Bonnet (Mercier un hérétique en littérature, p.477) cite le tirage Hambourg et Neufchâtel. Ex-libris manuscrit à l'encre du temps « Fortier ». Très bon exemplaire.‎

Cosmo a écrit:Merci pour le tuyau Evelyn !   
Il est en vente chez Bonnefoi Livres Anciens à Paris (une librairie assez connue d'anciens), pour la modique somme de 1.500 euros.  :!,,,!!!: 
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Ah oui?! Une bagatelle!     

Mais pourquoi l'acheter quand on peut le télécharger gratuitement?  :  : Voici le lien.

http://gallica.bnf.fr/Search?adva=1&adv=1&tri=&t_relation=%22cb34216838t%22&lang=en


Je suis trop occupée par mon travail à présent, mais quand j'aurai un peu de temps, je vais poster des petits extraits de ce livre. Je crois que vous les trouverez très instructifs, amusants et intéressants!   

Hier chez un bouquiniste j'ai trouvé le tôme V du Tableau de Paris, édité en 1783 à Amsterdam (sûrement à Paris même, mais sans l'Approbation du Roi, donc l'éditeur devait forcément dissimuler le vrai lieu d'impression) pour le prix modique de 10 euros, vu qu'il n'y avait qu'un tôme, mais j'en suis ravi car les descriptions que Mercier donne de tout ce qu'il observe dans sa capitale sont simplement ravissantes. On n'a pas pu avoir un meilleur témoin oculaire de la ville à la fin du XVIIIème siècle. Tout passe la revue.
Notons que notre Sophie von La Roche était également amie avec Louis-Sébastien Mercier. Elle note dans son journal qu'elle a soupé à plusieurs reprises avec lui lors de son séjour en France. Elle s'est peut-être inspirée de l’œuvre de son ami dans ses observations également hautement intéressantes qu'elle a fait lors de son séjour à Paris en 1785.

Voici la page de garde et la première page :





Un texte amusant sur les dentistes :



Un chapitre sur le mot Monsieur



Les nombreuses visites de politesse du beau monde afin de resserrer leur cercle mondain mais si vain :



Un récit amusant à propos des hautes coiffures de la décennie précédente :







Cela n'a pas changé depuis :



Voilà à quoi ressemblait Mercier :



Quant à l'origine du Tableau de Paris :

En 1781, Mercier commença la publication, sans nom d’auteur, des deux premiers volumes de son Tableau de Paris, document irremplaçable et témoignage pittoresque sur les mœurs de l’époque. Quelques personnes ayant été inquiétées à ce sujet par la police, il alla se déclarer lui-même au lieutenant général Lenoir, puis il quitta Paris le 17 juin et se réfugia dans la principauté de Neuchâtel, en Suisse, où il arriva le 19 juillet et séjourna, de crainte d’être poursuivi en justice, de 1781 à 1785.
D’abord installé chez Samuel Fauche, il se brouilla avec lui à la fin d’août 1781. En septembre, il signa un traité avec la Société typographique de Neuchâtel, qui prépara l’impression d’une seconde édition du Tableau de Paris. Mercier y travailla à son Tableau, dont les derniers volumes furent publiés en 1788, et qui comptèrent finalement plus de mille chapitres en douze volumes.

Quant au style de son œuvre :

Les idées et le style de Mercier, esprit enthousiaste, original, ingénieux et féru de paradoxe, associent chaleur et violence, finesse et étrangetés, éloquence et emphase, vues justes et hypothèses discutables. L’ouvrage qui a le plus servi à maintenir sa réputation est son Tableau de Paris (Neuchâtel et Amsterdam, 1781-1790, 12 vol. in-8°), peinture des mœurs, des routines, où sont notés et stigmatisés les abus, les excès, les vices. C’est le XVIIIe siècle non des salons de la haute société ou des maisons de la bourgeoisie, que dépeint Mercier en moraliste et en observateur aigu, mais surtout du petit peuple sous toutes ses faces. Rivarol traita le Tableau de Paris d’« un ouvrage pensé dans la rue et écrit sur la borne ; l’auteur a peint la cave et le grenier en sautant le salon. » Le succès en fut extraordinaire non seulement en France, mais aussi en Allemagne, où Mercier fut regardé comme un écrivain de premier ordre. Des éditions abrégées en furent publiées (Paris, 1853 ; 1862, 2 vol. in-18). Suivant Monselet « tout le dix-huitième siècle est contenu dans le Tableau de Paris, surtout le dix-huitième siècle de la rue ; il y a de tout, de tout ce qu’on ne voit pas ou tout ce qui fait détourner la tête. Aussi Mercier avait-il pour habitude de dire qu’il avait écrit avec ses jambes. »

Source : Wikipedia

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Merci, mon cher Félix !   :n,,;::::!!!:    
Cette lecture est un vrai régal, c'est déjà une grand chance pour toi d'être tombé sur ce premier tome !!!

L'histoire des vilaines dents ( qui n'attire pas le baiser ) me fait penser à Joséphine.
La malheureuse devait bénir l'inventeur de l'éventail.   :
Quant aux coiffures démesurées des dames empêchant les voisins de derrière de voir le spectacle, je suis sûre d'avoir déjà lu cela auparavant . Etait-ce dans les Mémoires Secrets ou ailleurs ?   ... je ne sais pas .

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Les folies des coiffures prodigieuses des dames requièrent quantité d'hommes de l'art .  
Forts de leur importance, ces messieurs bouffis d'orgueil  prolifèrent .
Il faut prendre des mesures !





Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République ...
Louis Petit de Bachaumont -

https://books.google.fr/books?id=O8-zkW6tYKoC

Que Louis-Sébastien Mercier était sensible à la souffrance animale, tout comme notre amie Sophie von La Roche (dans son journal de 1785), nous montre les pages suivantes, trouvées aussi dans mon exemplaire du tôme V, édition de 1783 de son Tableau de Paris, édité pour la première fois en 1782 :





Le XVIIIème siècle n'était pas tendre pour les animaux... et au XXIème siècle on n'est pas plus avancé quant à l'amélioration de leur condition, hélas.

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Merci, cher Félix . C'est horrible !

Je me suis demandé ce que pouvaient bien être ces Gentoux ?   boudoi16
Voici la réponse de Google :

Voyages par le Cap de Bonne-Espérance dans l'archipel des Molucques, de 1768 ...  
Par Jan Splinter Stavorinus,Jansen

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Élu à la Convention député de Seine-et-Oise le 14 septembre 1792, le 11e sur 14 par 423 voix sur 673 votants et député suppléant du Loiret, Mercier siégea parmi les modérés et vota, lors du procès de Louis XVI en faveur de la détention, pour le sursis et contre l’appel au peuple.
En avril, il vota pour la mise en accusation de Marat.
Plus tard, Robespierre ayant comparé ses collègues aux Romains, Mercier l’interrompit en criant : « Non, vous n’êtes pas des Romains, vous êtes l’ignorance personnifiée ! »

( merci WIKI )

Tiens, mon cher Félix, voici la bonne bouille de Louis-Sébastien Mercier ! :n,,;::::!!!:

Les latrines publiques :

Comte d'Hézècques a écrit:Les latrines publiques :

...   tous les chieurs se rangeaient sous une haie d'ifs et là ...

Porca madonna, il faut le lire pour le croire !

Eh oui, à deux pas des salons feutrés d'un goût exquis, on se retrouvait dans la m*** :
C'est ça aussi le XVIIIème siècle

Mercier le prophète :

"Nos bons aïeux lisaient des romans à seize tomes, et ils n'étaient pas encore trop longs pour leurs soirées.
Ils suivaient avec transport les moeurs, les vertus et les combats de l'antique chevalerie.
Pour nous, bientôt nous ne lirons plus que sur des écrans.
On ne sait pas la science, a dit quelqu'un ; on ne hait que la peine qu'il en coûte pour l'acquérir. Il faut être court et précis, si l'on veut être lu aujourd'hui."

Chapitre CCLIV du Tableau de Paris