Armand-Louis de Gontaut Biron, duc de Lauzun, puis duc de Biron

Je n'aime pas cet homme ; il a horriblement retourne sa veste passant de la société de la reine pour rejoindre celle du duc d'Orléans ou se réunissait les pires calomniàteurs de Marie-Antoinette ! Dépité de ne pouvoir faire partie du premier cercle des amis de Marie-Antoinette qui avait détecté sa fatuité insupportable et sa rapacité jamais assouvie, elle le snobà. Lauzun ne lui pardonnà jamais.

evelynfarr a écrit:Lauzun avait beaucoup de vanité, il se flattait d'obtenir ce que tous les courtisans poussés par des factions à la cour cherchaient de la reine – son cœur et par la suite son influence.

Il s'exaspérait de ne pas les obtenir :

Le duc de Lauzun a imaginé d'attaquer la comtesse de Polignac et de la perdre, en produisant des preuves d'infidélité envers la reine, en ce que des lettres de cette auguste princesse à sa favorite auraient été communiquées à d'autres personnes, écrit Mercy à Marie-Thérèse,
Quoique le fait soit très possible, et que j'en ai eu moi-même de violents soupçons, la tête désordonnée et légère de l'accusateur, son défaut absolu de preuves, et le caractère d'intrigue que portait son projet, l'ont fait avorter .

( automne 1776 )

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Voici un article très intéressant de Jules Antoine Taschereau (paru à la "Revue rétrospective..." en 1833) concernant la censure des mémoires de Lauzun, sous la restauration (mémoires publiés pour la première fois en 1822) :

Génial ! Merci, Cosmo !!!  :n,,;::::!!!: 
Je lirai tout cela demain ... beaucoup trop tard tout de suite ...   

Très intéressant, mon cher Cosmo!! Vous nous fournissez toujours des extraits admirables! Je crois bien que Marie-Antoinette avait un peu de goût pour Lauzun dans sa jeunesse (elle était adolescente à cette époque et son mariage ne fut point encore consommé). Et elle n'avait pas encore rencontré Axel de Fersen. Lauzun était un homme galant, séducteur de profession, qui faisait semblant d'être amoureux d'elle, et elle avait tant besoin d'être aimée car son mari l'ignorait. Mais on voit bien par les mots de Lauzun qu'il ne jouissait jamais de ses faveurs et qu'il ne fut pas son amant. Je crois qu'il voulait rattraper son influence sur elle (car c'était un influence politique qu'il cherchait) par l'intermédiaire de Fersen pendant la guerre d'Amérique, mais ce projet échoua. Marie-Antoinette agit bien vite pour détacher Fersen – qu'elle aimait à la folie – de l'influence de Lauzun. Et Fersen obéit. Il n'était plus question d'un penchant pour Lauzun après que la reine donna son cœur – pour la vie – à Fersen. Et Fersen était un amant jaloux, comme nous voyons par ses lettres et son journal. Il n'aurait jamais toléré un rival.

Lauzun s'est converti avec le duc d'Orléans en ennemi acharné de Marie-Antoinette. Elle paya bien cher les indiscrétions de sa jeunesse, quand elle avait des petits flirts avec des hommes qui voulaient régner sur elle, qui ne montrait pas leurs vraies couleurs que quand elle refusait de céder à leurs séductions vénales.

Ces extraits, tout d'abord censurés par l'éditeur des Mémoires de Lauzun, nous sont bien connus .
Je trouve qu'ils sonnent faux .  
Je ne sais pas vous, mais moi je sens le gars qui veut se faire mousser ...

Mais il est tout à fait intéressant de voir les libertés que prennent les éditeurs en transformant les manuscrits .  

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Oui, Lauzun exagérait et il se vantait odieusement de ses conquêtes dans ses Mémoires. Il n'avait aucun respect pour les femmes, il s'en servait, c'est tout. Je crois qu'il n'aimait que lui-même. Mais c'est un outil puissant pour ceux qui voulaient donner un amant à Marie-Antoinette, et toute jeune et étourdie qu'elle était (n'oublions pas qu'elle avait à peine vingt ans), elle était flattée et même tentée. Mais ça n'a rien à voir avec l'amour, c'est plutôt une manifestation de ses frustrations maritales

Mercy avait assez de soucis pour prévenir la reine contre Lauzun en lui priant de ne pas accorder des audiences privées au duc.

Et quant aux libertés des éditeurs du XIXme siècle - c'est un exemple parfait de leur méthode peu scrupuleuse. Il faut toujours aborder les éditions de cette période avec un grand scepticisme.

J’ai rarement lu autant de fatuité que dans ces Mémoires.
Insupportable !  : 

La nuit, la neige a écrit:J’ai rarement lu autant de fatuité que dans ces Mémoires.
Insupportable !  : 

Tout d'accord. Lauzun est le héros de son propre roman. Mais on attend la fatuité d'un grand fat!!!   

La nuit, la neige a écrit:J’ai rarement lu autant de fatuité que dans ces Mémoires.
Insupportable !  : 

Et quelle idée d'avoir donné comme titre aux Mémoires celui-ci, dans une édition du début du XXème siècle  

...   en effet !!!    
Pauvre Marie-Antoinette !

Selon Catherine Hyde, "le premier motif du dégoût prononcé de la Reine pour le duc de Lauzun, vint de l'attachement réel de Sa Majesté pour la duchesse d'Orléans. Marie-Antoinette avait profondément ressenti l'injure faite à son amie, privée de l'affection du duc d'Orléans , son mari , grâce aux compagnies immorales où le duc de Lauzun l'avait entraîné. Parmi les personnes dont le duc d'Orléans fit ainsi la connaissance , figurent une certaine dame Duthée et madame Buffon".

Disgrâcié par la reine, Lauzun fut ensuite exclu des réunions de Mme de Polignac, dans lesquelles il cherchait à s'incruster.  

Extrait des mémoires de Catherine Hyde, marquise Govion Broglio Solari :

J'aime bien :
Elle fit signifier au fat présomptueux que ses réunions n'étaient pas publiques

ou, comment tenir à distance les indésirables !!!   ( avec tact  :  )

La nuit, la neige a écrit:J’ai rarement lu autant de fatuité que dans ces Mémoires.
Insupportable !  : 

Tu n'as pas varié d'un pouce ( : ) depuis la Conciergerie où tu nous disais déjà :

la nuit, la neige a écrit:Ennuyeux et prétentieux ! boudoi29
Je suis un grand lecteur de ce genre d'écrits privés, et je dois avouer qu'en général je préfère ceux des femmes.
Peut-être parce qu'ils sont moins tournés autour de prétendus exploits amoureux, militaires ou politiques.
En tout, bien souvent, les hommes ne peuvent s'empêcher de bomber le torse...

Lucius a écrit:

portrait peint en 1834 pour Louis Philippe à Versailles. On sent que le peintre a utilisé le même modèle que pour Lauzun.

Après Arthur, je cherchais donc Edouard Dillon, le beau Dillon, et regarde, crac!
Quand on parle du loup ...

Lauzun multipliait les conquêtes féminines et Mme de Guéménée programma pour lui celle de la reine...  


Ambitionnant, comme tous les prétendus amis de la reine, de diriger sa conduite, la princesse de Guéménée s'appliquait à lui trouver des mentors. Ni Coigny ni Guines n'ayant réussi car ils y mettaient trop peu de formes, elle songea au beau duc de Lauzun, l'un des plus brillants jeunes loups de la cour, pour lequel elle avait eu quelques faiblesses.
Armand de Gontaut-Biron avait tous les charmes de son temps, « un de ces hommes en qui finissait un monde », comme l'a dit Chateaubriand. Spirituel et chevaleresque, fastueux — il était couvert de dettes —, dandy avant la lettre — il venait d'acclimater en France les courses de chevaux —, il multipliait les conquêtes féminines et Mme de Guéménée programma pour lui celle de la reine.
Marie-Antoinette avait un goût enfantin pour les uniformes, Mme de Guéménée lui exhiba donc son protégé paré d'une plume de héron blanc à son casque. La reine parut l'apprécier, aussi la princesse suggéra-t-elle à Lauzun de la lui offrir. Marie-Antoinette, un peu embarrassée, se crut obligée de la porter le lendemain. Lauzun y vit un feu vert et se conduisit de telle sorte qu'il fut immédiatement mis à la porte. «Jamais cet homme ne rentrera chez moi», dit la reine, furieuse, à sa femme de chambre.
Le duc de Coigny, jaloux, en profita pour déclencher une cabale contre Lauzun et celui-ci, pour se soustraire à une disgrâce menaçante, s'en alla conquérir le Sénégal. L a reine, peu rancunière, l'annonce avec plaisir à Mme de Guéménée :
Je connais trop votre amitié pour vos amis, ma chère princesse, pour ne pas m'empresser à être la première à vous faire compliment sur la nouvelle que le roi vient de recevoir que M. de Lauzun a pris le Sénégal. [... ] J'oubliais de vous dire que cette prise s'est faite sans que personne n'ait été blessé.
En fait, tout le monde à la cour riait des aventures coloniales de Lauzun. La France étant en guerre avec l'Angleterre, il proposa à Sartine, le ministre de la Marine, un raid de diversion sur la côte d'Afrique. Saint-Louis fut pris triomphalement en janvier 1779, mais il n'y avait rien à prendre. Les Anglais, décimés par les mutineries et les épidémies, se réduisaient à une vingtaine de soldats qui se rendirent de très bonne grâce. Pour tout butin, les Français ne trouvèrent que quelques biscuits avariés et des tonneaux d'eau-de-vie à demi vides que lampèrent d'un trait les concubines du sultan venues en visite. Lauzun bien sûr séduisit la plus belle. Elle lui offrit un boeuf, il lui envoya un tambour.

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( Mme de Guéménée, le mauvais ange de Marie-Antoinette,    Françoise Kermina )

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Françoise Kermina a écrit sur Madame de Guéménée? Je ne m'en souvenais pas...

Bien à vous.

C'est toujours ce même article de la Revue des Deux Mondes dont je cite des extraits et notamment les lettres de Marie-Antoinette à la princesse .

Mme de Sabran a écrit:


Portrait charge représentant Louis Antoine de Gontaut, duc de Lauzun, maréchal duc de Biron, en paon faisant la roue, école française, XVIIIe siècle.

Il s'agit de Louis Antoine de Gontaut, maréchal duc de Biron, oncle du duc de Lauzun, homme par ailleurs très aimé de ses troupes.

Cosmo le disait déjà, un peu en amont !  :

Cosmo a écrit:

C'est l'oncle .  
 

Chers amis,

Pour ceux qui s'intéressent au duc de Lauzun, et qui souhaitent se faire une opinion personnelle  sur un personnage aussi décrié, je conseille la lecture d'une biographie que je viens de découvrir: Un célèbre méconnu, Le duc de Lauzun (1747-1793) par Le comte Roger de Gontaut Biron paru chez Plon en 1937. Il est remarquablement documenté et apporte des précisions que je n'ai pas trouvées dans d'autres biographies de Lauzun, notamment sur son projet de médiation avec la Russie, sur ses séjours en Angleterre et le travail de renseignement qu'il y effectua au profit de Vergennes, sur sa conquête du Sénégal ainsi que sur sa guerre d'Amérique. Vous y trouverez ,certes, un grand seigneur ayant beaucoup des défauts de son époque et de sa condition, mais aussi, loin des portraits que la jalousie de ses contemporains a tracés, un homme attachant, intelligent et sachant mettre du sérieux dans les entreprises dans lesquelles il s'engageait.    J'en suis là pour l'instant et je suis sûr que je vais découvrir d'autres précisions intéressantes en en poursuivant la lecture.  Le comte de Gontaut Biron, son parent, a bien évidemment utilisé les archives familiales mais aussi a consulté celles des Affaires étrangères, du Service historique de la Défense et des Archives nationales ce qui enrichit énormémment son travail.
Pour ceux qui souhaiteraient l'acquérir, on le trouve encore à la vente sur Price minister ou Abebooks.
Je ne vous citerai que la dernière anecdote assez connue qui est rapportée  à son sujet. Est-elle vraie, est-elle fausse? Je ne saurai le dire mais, compte-tenu du caractère flamboyant du personnage, elle me semble d'autant plus vraisemblable qu'il s'agissait d'un soldat qui avait été confronté à plusieurs reprises tout au long de sa vie à la perspective de la perdre :

" Le lendemain 11 nivôse 1793, on vint interrompre son déjeuner pour l'appeler au supplice. Il acheva tranquillement sa douzaine d'huîtres. Versant une rasade au bourreau, il lui tendit le verre: - Bois, dit-il; tu dois avoir besoin de courage au métier que tu fais - Et fièrement, il descendit dans la cour".

Amicalement votre. Roi-cavalerie

Merci pour ces renseignements. Je suis en effet très intéressée par ce livre.

Merci pour ce conseil dont je ne doute pas qu'il soit très avisé, cher Roi-cavalerie, la preuve:  je viens de commander le dernier exemplaire sur Price Minister de cette biographie de Lauzun . :n,,;::::!!!:
Je la recevrai d'ici à trois jours !

Je connaissais bien cette anecdote de son dernier repas.
Décidément, l'humour sauve toutes les situations !

J'avais écris à la Conciergerie :

Pénélope a écrit: Connaissez-vous l'anecdote où Lauzun, invité à une soirée "chaude" où on diffusait sur un espèce d'écran des images pornographiques, montra à la fin, pour redonner de l'énergie aux participants, des images nues de la reine dans des positions un peu...

Cela est évoqué, si je ne m'abuse , dans les très controversées "Histoires d'Amour de l'Histoire de France " d'André Breton...Prenons donc cela avec des pincettes

Je cite donc Guy Breton :
"Mme de Travenard fit éteindre les flambeaux et confia le maniement au duc de Lauzun. Dès les premières images, l'assistance fut conquise. Elle commença à manifestzer bruyamment sa joie ; mais à mesure que les images devinrent plus licencieuses, les rires cessèrent et l'on n'entendit plus que "des froissements d'étoffes"...
Enfin, les couples "cherchèrent sur le mol des tapis à reproduirent les scènes et les scènes que le duc projetait sur le mur; mais tous n'y parvenaient point, l'artiste dont l'imagination était grande , ayant conçu des figures souvent difficiles à exécuter (...) Le Duc de Lauzun, qui avait dû, trois fois de suite, quitter la lanterne pour se régaler des charmes d'une spectatrice", crut bon d'annoncer que la séance allait se terminer et projeta la dernière plaque.

Dès que l'image parut sur le mur, il y eut un cri d'étonnement . La femme qui venait d'apparaître , nue et dans une posture fort inconvenante, avait les traits de Marie-Antoinette...
Cette appartition eut un effet surprenant . Tous les hommes retrouvant leur vigueur, se jetèrent sur leurs voisines.
On apprit ainsi qu'un grand nombre de courtisans étaient amoureux de leur souveraine..."

Bien à vous.