La reine Marie-Antoinette à cheval

Cher amis,
Cet article La reine Marie-Antoinette à cheval de Rosine Lagier me plait beaucoup, aussi les images.
Leos


Sous Louis XV et dans une petite 1ère partie du règne de Louis XVI, « l'équitation, la chasse à courre et les courses de chevaux qui étaient alors dans toute leur nouveauté, furent les plaisirs favoris de la Cour ». Mais rapidement, quelques esprits chagrins et les vieilles dames de la Cour de Louis XVI s'offusquèrent de la passion avec laquelle la jeune Marie-Antoinette montait à cheval, revêtue d'une sobre amazone de velours bleu, coiffée d'un large chapeau de paille à plumes blanches (chapeau particulièrement affectionné à l'époque, dit à la Bastienne).

« Une nouvelle étiquette exigea que les jours de chasse royale, la reine, les princesses de sang et les dames invitées se rendissent en calèche à l'endroit où le cerf devait être forcé »... Sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, lui adressa avec diligence des conseils pressants et des prières touchantes pour l'engager,sinon à renoncer à ses passe-temps favoris, du moins à en user avec plus de modération. Marie-Antoinette promettait, mais faisait des arrangements avec sa conscience. Elle écrivait : « Qu'ai-je promis ? De ne pas suivre la chasse ! Eh bien, je vais aller au-devant d'elle ! De cette façon je tiendrai ma parole et j'éviterai de me faire voiturer dans cette maudite calèche. »
Si Marie-Antoinette dut se résoudre à plus de sagesse et de discrétion, au plus fort de l'hiver, lorsque le temps était trop mauvais pourqu'elle pût faire sa promenade quotidienne, elle allait passer une heure au manège de Versailles. Elle y montait autant en amazone qu'à califourchon. D'après Adolphe d'Houdetot « Marie-Antoinette et sa belle-sœur Madame Élisabeth professent l'équitation auprès de quelques jeunes dames de la Cour... »
Si différents tableaux la représentent (en amazone ou à califourchon en culotte d'homme) mais toujours en tenue d'apparat, comme toutes les autres cavalières, au quotidien, « sa tenue d'équitation se résumait à une jupe d'un gris soutenu portée sur une chemise blanche à jabot retenu par une rosace bois de rose avec manches terminées d'un volant plissé, d'un seyant gilet gris clair à bouton doré, d'une veste d'un bleu-vert couleur de plumes de canard dont la doublure bois de rose faisait parements de col et poignets. Sur sa perruque, trônait un chapeau de paille légère enguirlandé de fleurs et peu emplumé. Ses gants jaunes étaient assortis aux cuirs du cheval. Sa selle d'amazone à dossier ou à rampe était recouverte d'un velours assorti à la couleur de sa veste, tandis que le tapis de selle était assorti à la couleur de la doublure, les bords cernés de fourrure de loutre. A la queue de sa jument noire favorite, un flot bois de rose à pans : la tenue de la reine fort seyante malgré une sobre élégance forçait à l'admirer mais aussi à la jalouser... Ses ennemis, quoiqu'elle fit, ne la lâchèrent plus ». Plus tard, la reine eut encore moins la liberté de monter à cheval ... et perdit de sa simplicité de mise, sauf en jolie bergère au Petit Trianon, cadeau du roi, son refuge éloigné, trop éloigné, de la Cour...

Les coiffures sous Marie-Antoinette - D'après le Mercure, l'Histoire du costume en France, Les Mémoires secrets, l'arbitre de la coiffure des dames - le sieur Legros - promenait triomphalement ses "prêteuses de têtes" à la belle chevelure. C'est qu'il en fallait des cheveux pour réaliser les coiffures à la mode. On relevait les cheveux sur le sommet de la tête ; ceux de derrière étant lisses, ceux de devant crêpés très menus et tirés sur le crâne de manière à former un diadème autour du front et des tempes. C'est ce que l'on appelait le Tapé. On ajoutait alors solidement des boucles qui se disposaient en marrons, en brisures, en béquilles. On ajoutait aussi des barrières, mèches lisses conduites entre les boucles et le Tapé. Les tire-bouchons qui pendaient du derrière des oreilles sur les épaules se nommaient dragonnes. Une huppe fut bientôt le complément... Il en fallait des cheveux pour réaliser ces coiffures volumineuses. Frisés au fer, les cheveux n'auraient pas résisté longtemps, sans les prêteuses ! Vers 1765, on évita la poudre, Rousseau ayant dit : "le peuple souffre de la disette, il faut de la poudre pour les perruques, voilà pourquoi les pauvres n'ont pas de pain !" Mais il était dur de ne pas s'enfariner la tête... La poudre, le fard et les mouches sont absolument indispensables en tout moment.

http://le-monde-du-cheval.info/images/rubriques/culture/rosine_lagier/1507167_513262375462184_357033177_n.jpg

le-monde-du-cheval.info/rubriques/culture/38-la-reine-marie-antoinette-a-cheval

Merci Leos pour cet intéressant article

Bien à vous.

Merci cher Léos...  

Leos a écrit: Sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, lui adressa avec diligence des conseils pressants et des prières touchantes pour l'engager,sinon à renoncer à ses passe-temps favoris, du moins à en user avec plus de modération.

Oui, on retrouve ces suppliques dans de nombreuses lettres de Marie-Thérèse... : 

Leos a écrit:Marie-Antoinette promettait, mais faisait des arrangements avec sa conscience. Elle écrivait : « Qu'ai-je promis ? De ne pas suivre la chasse ! Eh bien, je vais aller au-devant d'elle ! De cette façon je tiendrai ma parole et j'éviterai de me faire voiturer dans cette maudite calèche. »

Ah oui ? Je ne connaissais pas cette citation.

Leos a écrit:D'après Adolphe d'Houdetot « Marie-Antoinette et sa belle-sœur Madame Élisabeth professent l'équitation auprès de quelques jeunes dames de la Cour...

Ah bon ?  

Leos a écrit: au Petit Trianon, cadeau du roi, son refuge éloigné, trop éloigné, de la Cour...

... un aparté lourd de reproche .


Merci, mon cher Leos !   

Leos a écrit:
«
Sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, lui adressa avec diligence des conseils pressants et des prières touchantes pour l'engager,sinon à renoncer à ses passe-temps favoris, du moins à en user avec plus de modération.

On avait la hantise à l'époque qu'elle ne tombe de cheval, c'est pourquoi on lui interdisait au départ de monter à cheval car cela pouvait compromettre le fait de porter un enfant ( Moi non plus, je ne vois pas le rapport...) surtout le futur héritier du trône. Ce sont les filles de Louis XV qui ont commencé à la faire monter à cheval en cachette, elles encadraient le cheval afin de prévenir une éventuelle chute. A l'époque on imagine plein de choses insensées concernant les femmes : comme de croire qu'une femme qui montait un peu trop à cheval risquait de prendre de plus en plus de poids ! Comme a dit une fois Simonne Bertière : empêcher à l'époque une jeune femme de monter à cheval est comme interdire aujourd'hui à des jeunes gens de passer le permis de conduire.
faire renoncer à l'autre de monter à cheval était une façon de contrôler sa liberté !

l'amour menaçant a écrit:

On avait la hantise à l'époque qu'elle ne tombe de cheval, c'est pourquoi on lui interdisait au départ de monter à cheval car cela pouvait compromettre le fait de porter un enfant ( Moi non plus, je ne vois pas le rapport...) surtout le futur héritier du trône.

Si, bien sûr ! Le rapport est évident . L'exercice de monter à cheval est relativement brutal, spécialement pour le bas-ventre auquel est infligé des coups à répétition. Une grossesse débutante et encore mal accrochée est susceptible de ne pas y résister .

.

Oui dans le cadre d'une grossesse, ce qui est légitime, mais au XVIIIème siècle, on pensait que monter à cheval pouvait nuire à la fertilité d'une femme ! Alors là pour trouver une explication ?!?

La femme ignorant être enceinte, en début de grossesse, la prévention de la fausse-couche serait de ne pas monter à cheval du tout.    Ce à quoi bien sûr aucune ne saurait se résoudre .
Le préjugé de la fertilité menacée trouve peut-être ici sa source.

Après l'amour menaçant, la fertilité menacée...  : 

Bien à vous.

Il prend sa source surtout dans l'entêtement de l'impératrice, car après la menace de nuire à une éventuelle grossesse, elle s'attachera à démontrer à sa chère fille que l'équitation viendra nuire l'éclat de son teint ! On entre clairement dans l'escalade du grand n'importe quoi afin de résoudre Marie-Antoinette à l'autorité de sa mère, rappelons que Louis XV avait autorisé la Dauphine à monter à cheval.

Le fatal article était tout de même le sujet de préoccupation majeur de Marie-Thérèse .

Amis,
toujours à la recherche dans Gazette de Leyde de l'assurance que la reine a visité le salon des peintures du Louvre en 1785,
J'ai trouvé ce gentil message ici: La reine était à cheval
de Saint-cloud à Choisy ...
sous la pluie ... comme une véritable amazone
Leos
url=https://servimg.com/view/12820381/305][/url]

Merci, mon cher Leos, pour les documents que vous nous avez encore postés ce soir !
Rien ne vaut ces informations " prises sur le vif " .

Hélas ! les jours d'insouciance de Marie-Antoinette sont comptés, l'engrenage de l'affaire du Collier démarre ...

Elle était très bonne cavalière !

Merci cher Leos...

Je rappelle notre sujet qui présente les représentations de Marie-Antoinette à cheval ou en habit de cavalière.
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3283-portraits-de-marie-antoinette-en-habit-de-cavaliere

Chers amis,

Hester Tharle /1741-1821/ une femme de lettres britannique d'origine galloise et Dr. Samuel Johnson /1709-1784/ l'un des principaux auteurs de la littérature britannique, essayiste, lexicographe, biographe, poète ont voyagé à l'automne 1775 en France. Ils ont écrit des journaux intimes du voyage.
Je ne sais pas s'ils sont traduits en français
Mais ils ont décrit indépendamment la reine à cheval dans la forêt de Fontainebleau.
Dr Johnson simplement, sec, Mais madame Tharle plus critique plus étendu, plus coloré…Elle a critiqué le cheval de le reine et sa selle ..même elle a mentionné sa belle silhouette.
Peut-être connaissez-vous mieux l'anglais que moi ..

Leos

Samuel Johnson:
Oct. 20. Friday. We saw the Queen mount in the forest. — Brown habit ; rode aside : one lady rode aside. — The Queen's horse light grey ; — martingale. — She galloped

/20 octobre. Vendredi. Nous avons vu la reine monter dans la forêt. - habit marron; partit: une dame partit. - le cheval de la reine gris clair; - martingale. - Elle a galopé/

Miss Tharle:
The French Journals of Mrs. Thrale and Doctor Johnson
This morning we drove into the forest as thay call it to see the queen ride to horseback, we were early enough to see her mount, which was not done as England by Mans´hand, but the right food is fixed in the Stirrup first and then drawn out again when the lady is on her Saddle. The Horse on which the Queen rode was neither handsome nor gentle, he was however confined with Martingales &c. & richly caparison'd with blue Velvet & Silver Embroidery : the Saddle was ill contrived — sloping off behind — & a Pommel ... so awkward that no Joyner could have executed it worse,—there was a Handle by the Side I saw. While we were examining the Furniture and Formation of the Horse, the Queen came to ride him, attended by the Duchess de Luynes,4 who wore Boots & Breeches like a Man with a single Petticoat over them, her Hair tyed & her Hat cocked exactly like those of a man.
Her majesty´s habit was puce colour as they call it, her hat filled Feathers and her Figure perfectly pleasing.

Sources:
Swimming with Dr Johnson and Mrs Thrale: Sport and Exercise in Eighteenth
The French Journals of Mrs. Thrale and Doctor Johnson

J'ai trouvé que vous aviez déjà discuté de la description de la reine de madae Thrale.
Je n ai apporté q une mention sèche de dr Johnson..

Merci, cher Leos !

Trouvé dans le beau livre de MF Boyer et F Halard « les lieux de la Reine », Thames & Hudson, 1995, une paire d’étriers ayant appartenu à Marie-Antoinette :





Montant aussi en amazone, avec, cette fois, un seul étrier: ( gravé par Robin de Montigny ):

Merci cher Vicq,

Je ne sais pas de quelle année provient ce dessin?
Depuis le temps de la révolution?
Ca me semble un peu rugueux, on dirait qu'elle devrait avoir les jambes épaisses ..mais sinon à la taille mince.

Reine aussi monter à cheval comme un homme... comme Madame de Luynes deja en 1775 a Fontainebleau,
comme le dit Mme Thrale…

Leos


Leos

Basset était un graveur et marchand d'estampes parisien qui copia 6 planches contrefaites de la Galerie des Modes de Esnault et Rapilly en 1778. IIs lui firent un procès et le gagnèrent. La reine à cheval en fait peut être partie car la Galerie en comporte une également, je la posterai prochainement.
Une version coloriée de celle de Basset est numérisée sur Gallica.

Grand merci..

La reine sur ce dessin a l'air d'avoir plus de 20 ans .. d´apres mois
Mais coiffure costume chapeau ... Je ne peux pas les juger. Dans quelles époques se situent ?Les années 1770. 80,90 ?

Leos

Voici l'image de la Galerie des Modes publiée en 1779 (collection MET, N.Y), la reine l'a probablement inspirée. Celle de Basset se situe probablement entre 1775 et 1778.