Bonnie Prince Charlie
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: Bonnie Prince Charlie
Au mois de juillet 1784, Charles-Edouard reconnut donc pour sa fille l'enfant de Clémentina, par acte judiciaire, après quoi il la légitima, en vertu de ses droits princiers, sous le nom de duchesse d’Albany ; puis, grâce à l’entremise de M. de Vergennes, ministre des relations extérieures, il obtint que ces deux actes fussent enregistrés par le parlement de Paris avec l’approbation de Louis XVI.
Le prince, dans cette déclaration, ne pouvait prendre son titre de roi ; on sait que, l’année précédente, Louis XVI avait signé ce glorieux traité de Versailles qui réparait, à dix ans de distance, nos humiliations et nos désastres du traité de Paris : il eût été inconvenant et puéril de choisir un tel moment pour jeter cette espèce de défi à l’Angleterre. Le comte d’Albany signa simplement Charles-Edouard Stuart, petit-fils de Jacques II, roi de la Grande-Bretagne, et l’acte fut enregistré au parlement le 6 septembre. Toutes ces choses réglées, il s’empressa d’en faire part à sa chère fille, et la pria de se rendre le plus tôt possible à Florence.
La duchesse d’Albany arriva chez son père le 5 octobre, accompagnée d’une dame française mariée à un officier irlandais, Mme O’Donnell, et d’un noble écossais, lord Nairn.
Charles-Edouard la reçut avec une joie bien sentie. Il avait fait renouveler pour elle l’ameublement de sa maison, et il sembla qu’il voulût changer aussi sa façon de vivre.
Le prince, dans cette déclaration, ne pouvait prendre son titre de roi ; on sait que, l’année précédente, Louis XVI avait signé ce glorieux traité de Versailles qui réparait, à dix ans de distance, nos humiliations et nos désastres du traité de Paris : il eût été inconvenant et puéril de choisir un tel moment pour jeter cette espèce de défi à l’Angleterre. Le comte d’Albany signa simplement Charles-Edouard Stuart, petit-fils de Jacques II, roi de la Grande-Bretagne, et l’acte fut enregistré au parlement le 6 septembre. Toutes ces choses réglées, il s’empressa d’en faire part à sa chère fille, et la pria de se rendre le plus tôt possible à Florence.
La duchesse d’Albany arriva chez son père le 5 octobre, accompagnée d’une dame française mariée à un officier irlandais, Mme O’Donnell, et d’un noble écossais, lord Nairn.
Charles-Edouard la reçut avec une joie bien sentie. Il avait fait renouveler pour elle l’ameublement de sa maison, et il sembla qu’il voulût changer aussi sa façon de vivre.
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Mme de Sabran- Messages : 55515
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Re: Bonnie Prince Charlie
Dans la biographie "Charles-Edouard Stuart, un prince des ténèbres" de James McCearney aux éditions du Rocher, que j'ai acquise récemment, voici ce que nous dit l'auteur à propos de la réconciliation du prétendant et de sa fille :
"Charles a maintenant dépassé la soixantaine. Ses ambitions politiques sont depuis longtemps envolées, son rang royal n'est nulle part reconnu, il n'a pas d'héritier en ligne directe, ses moyens financiers sont médiocres et sa santé mauvaise . Ses tractations avec Gustave, en effet, l'ont tellement épuisé, qu'il est de nouveau gravement malade au début de 1784. Il n'a plus l'envie, ni la force de se battre contre un destin qui lui a toujours été hostile. Son passé d'homme sauvage, son ivrognerie et la violence de son caractère font qu'il est fort peu entouré. Son valet écossais John Stewart est la seule personne de confiance qui lui reste. Ce n'est pas assez pour l'accompagner dans sa vieillesse, et Charles n'a pas envie de se mettre entre les mains de son frère Henry. Faire appel à Clementina Walkinshaw lui est inconcevable.
Reste sa fille Charlotte. La petite Pouponne est la seule personne au monde qui ne l'a jamais trahi. Charles efface instantanément de sa mémoire la froideur avec laquelle il repousse toutes les ouvertures de Charlotte depuis son départ avec sa mère, à l'âge de huit ans, en juillet 1760. Du moment qu'il a besoin d'elle, Charlotte, rejetée comme une importune peu auparavant, redevient sa Pouponne. S'etant déclarée prête à "donner, en arrivant, toute satisfaction à Votre Majesté", Stewart est envoyé à Paris la chercher . En juin 1784, Charles reconnait sa fille, en fait son héritière privée et lui reconnaît bientôt le titre de duchesse d'Albany. Il obtient pour elle un acte de légitimation enregistré par le parlement de Paris, et même si pour cela, il doit abandonner toute prétention à la reconnaissance de son rang pour laquelle il se bat depuis la mort de son père, vingt ans auparavant. Sa requête est signée seulement "Charles Stuart, petit-fils du roi de Grande-Bretagne". Louis XVI fait aussi un acte de légitimation au profit de Charlotte, et Marie-Antoinette lui accorde le droit de tabouret . Charlotte est désormais maîtresse de maison au Palazzo Guadagni.
Henry s'en offusque et Charles, qui écrit à son frère, tantôt en anglais, tantôt en francais ou en italien, doit le rassurer : "Je ne vous dispute point vos droits. Ils sont établis par ce que vous êtes mon frère, mais je vous prie de ne pas disputer ceux de ma très chère fille." Reconnue ou non, en effet, Charlotte est exclue de la succession. A la mort de Charles, ce sera toujours Henry qui héritera de la couronne fantôme des Stuarts, et la légitimation de Charlotte n'y change rien. Charlotte qui ne parle même pas l'anglais, ne s'intéresse nullement à la succession des trois royaumes britanniques. Elle est désormais héritière de ce qui reste de la fortune privée des Stuarts, et c'est tout ce qui compte pour elle.
Charlotte, en effet, a déjà trois enfants de son amant, le cardinal Ferdinand de Rohan, le frère cadet du mari de Louise de Montbazon. Charles ne le sait pas, et Charlotte veille à ce qu'il ne le sache jamais . Elle emploie un langage codé dans ses lettres à sa mère, qui assure la garde des enfants, dont le dernier vient de naître. "C'est pour vous, c'est pour eux que je travaille", écrit-elle à Clementina. Elle n'est pas la seule maîtresse, loin s'en faut, du cardinal de Rohan, et elle sait que ses enfants et sa mère ne pourront pas compter sur la générosité de son amant. Il lui faut l'héritage Stuart pour assurer leur avenir. A condition, toutefois, que la grave maladie, dont elle se sait atteinte, ne l'emporte pas avant son père. Si elle n'est pas poussée par un amour filial désintéressé, cependant, Charlotte s'acquitte de sa tâche avec une conscience irréprochable. Elle est grande, forte, le teint foncé et la peau rude, un peu hommasse. Ce n'est pas une beauté, mais elle a de l'entregent et de l'intelligence. C'est surtout une maîtresse femme. Ayant gagné la confiance de John Stewart, elle met de l'ordre dans la maison, dans les finances et dans la vie de son père. A force de prudence et de flatteries, elle s'insinue dans les bonnes grâces d'Henry et parvient à rapprocher les deux frères, tant et si bien que Charles, en 1785, accepte de quitter Florence pour le palais Mutti. En étroite collaboration avec le cardinal, elle œuvre de manière à discréditer Louise de Stolberg auprès de la cour de Versailles. Louise verra sa pension française sensiblement réduite, et ses dernières prétentions sur le patrimoine Stuart sont anéanties. Charlotte impose son autorité à son père, qui il est vrai, n'a plus l'énergie de ses colères. Charles ne sera plus un sujet de scandale pour le cardinal d'York, et les puissances tutélaires des Stuarts, la France et le Saint-Siège. En effet, le prince né provoque plus de scènes regrettables, ne bombarde plus Versailles et le Vatican de demandes intempestives de ses droits royaux. Ce voyant, la France lui alloue 60 000 livres annuelles et le pape, qui ne reconnaît pas Charles comme roi, n'en reconnait pas moins sa fille comme duchesse royale. Cela suffit pour ouvrir toutes les portes, que ce soit à Rome où en Toscane.
.................. Elle ne cherche pas à empêcher son père de boire. L'alcool tue, mais pas assez vite à son gré, car elle n'a pas intérêt à ce que Charles vive trop longtemps. Elle ne souhaite pas non plus courir le risque qu'il la déshérite. Malade elle-même, elle n'a pas d'energie à perdre dans les disputes. Elle le laisse donc glisser, mais le plus doucement possible, dans sa deuxième enfance. S'il lui arrive, encore parfois, d'être "un lion pour la fureur", ces accès de vitalité se font plus rares ; "il n'a plus la tête, il vit comme les animaux". Charlotte survivra à son père, mais pas assez longtemps pour profiter de son héritage. Elle meurt à Bologne en 1789, sans avoir revu sa mère, ni ses enfants."
En lisant ceci, j'ai cru qu'il s'agissait de notre "Cardinal du Collier", mais non ce n'est pas lui et Wiki ne lui donne pas du Cardinal.
C'est en fait un frère du dit Cardinal de Rohan.
Ferdinand-Maximilen-Meriadec de Rohan (1738-1813), Archevêque de Bordeaux, puis Archevêque de Cambrai.
Il finit sa carrière, selon Wiki, comme aumônier de l'impératrice Joséphine et Comte de l'Empire.
Il aura donc retourné sa veste notre archevêque !
La fille de Charles-Edouard ne débordait pas visiblement d'amour filial pour son père et ne cherchait qu'à capter l'héritage de papa pour elle et les enfants nés de sa liaison avec Rohan. Peine perdue, elle mourut avant que la succession soit close et les vestiges du patrimoine Stuart revinrent au Cardinal d'York.
"Charles a maintenant dépassé la soixantaine. Ses ambitions politiques sont depuis longtemps envolées, son rang royal n'est nulle part reconnu, il n'a pas d'héritier en ligne directe, ses moyens financiers sont médiocres et sa santé mauvaise . Ses tractations avec Gustave, en effet, l'ont tellement épuisé, qu'il est de nouveau gravement malade au début de 1784. Il n'a plus l'envie, ni la force de se battre contre un destin qui lui a toujours été hostile. Son passé d'homme sauvage, son ivrognerie et la violence de son caractère font qu'il est fort peu entouré. Son valet écossais John Stewart est la seule personne de confiance qui lui reste. Ce n'est pas assez pour l'accompagner dans sa vieillesse, et Charles n'a pas envie de se mettre entre les mains de son frère Henry. Faire appel à Clementina Walkinshaw lui est inconcevable.
Reste sa fille Charlotte. La petite Pouponne est la seule personne au monde qui ne l'a jamais trahi. Charles efface instantanément de sa mémoire la froideur avec laquelle il repousse toutes les ouvertures de Charlotte depuis son départ avec sa mère, à l'âge de huit ans, en juillet 1760. Du moment qu'il a besoin d'elle, Charlotte, rejetée comme une importune peu auparavant, redevient sa Pouponne. S'etant déclarée prête à "donner, en arrivant, toute satisfaction à Votre Majesté", Stewart est envoyé à Paris la chercher . En juin 1784, Charles reconnait sa fille, en fait son héritière privée et lui reconnaît bientôt le titre de duchesse d'Albany. Il obtient pour elle un acte de légitimation enregistré par le parlement de Paris, et même si pour cela, il doit abandonner toute prétention à la reconnaissance de son rang pour laquelle il se bat depuis la mort de son père, vingt ans auparavant. Sa requête est signée seulement "Charles Stuart, petit-fils du roi de Grande-Bretagne". Louis XVI fait aussi un acte de légitimation au profit de Charlotte, et Marie-Antoinette lui accorde le droit de tabouret . Charlotte est désormais maîtresse de maison au Palazzo Guadagni.
Henry s'en offusque et Charles, qui écrit à son frère, tantôt en anglais, tantôt en francais ou en italien, doit le rassurer : "Je ne vous dispute point vos droits. Ils sont établis par ce que vous êtes mon frère, mais je vous prie de ne pas disputer ceux de ma très chère fille." Reconnue ou non, en effet, Charlotte est exclue de la succession. A la mort de Charles, ce sera toujours Henry qui héritera de la couronne fantôme des Stuarts, et la légitimation de Charlotte n'y change rien. Charlotte qui ne parle même pas l'anglais, ne s'intéresse nullement à la succession des trois royaumes britanniques. Elle est désormais héritière de ce qui reste de la fortune privée des Stuarts, et c'est tout ce qui compte pour elle.
Charlotte, en effet, a déjà trois enfants de son amant, le cardinal Ferdinand de Rohan, le frère cadet du mari de Louise de Montbazon. Charles ne le sait pas, et Charlotte veille à ce qu'il ne le sache jamais . Elle emploie un langage codé dans ses lettres à sa mère, qui assure la garde des enfants, dont le dernier vient de naître. "C'est pour vous, c'est pour eux que je travaille", écrit-elle à Clementina. Elle n'est pas la seule maîtresse, loin s'en faut, du cardinal de Rohan, et elle sait que ses enfants et sa mère ne pourront pas compter sur la générosité de son amant. Il lui faut l'héritage Stuart pour assurer leur avenir. A condition, toutefois, que la grave maladie, dont elle se sait atteinte, ne l'emporte pas avant son père. Si elle n'est pas poussée par un amour filial désintéressé, cependant, Charlotte s'acquitte de sa tâche avec une conscience irréprochable. Elle est grande, forte, le teint foncé et la peau rude, un peu hommasse. Ce n'est pas une beauté, mais elle a de l'entregent et de l'intelligence. C'est surtout une maîtresse femme. Ayant gagné la confiance de John Stewart, elle met de l'ordre dans la maison, dans les finances et dans la vie de son père. A force de prudence et de flatteries, elle s'insinue dans les bonnes grâces d'Henry et parvient à rapprocher les deux frères, tant et si bien que Charles, en 1785, accepte de quitter Florence pour le palais Mutti. En étroite collaboration avec le cardinal, elle œuvre de manière à discréditer Louise de Stolberg auprès de la cour de Versailles. Louise verra sa pension française sensiblement réduite, et ses dernières prétentions sur le patrimoine Stuart sont anéanties. Charlotte impose son autorité à son père, qui il est vrai, n'a plus l'énergie de ses colères. Charles ne sera plus un sujet de scandale pour le cardinal d'York, et les puissances tutélaires des Stuarts, la France et le Saint-Siège. En effet, le prince né provoque plus de scènes regrettables, ne bombarde plus Versailles et le Vatican de demandes intempestives de ses droits royaux. Ce voyant, la France lui alloue 60 000 livres annuelles et le pape, qui ne reconnaît pas Charles comme roi, n'en reconnait pas moins sa fille comme duchesse royale. Cela suffit pour ouvrir toutes les portes, que ce soit à Rome où en Toscane.
.................. Elle ne cherche pas à empêcher son père de boire. L'alcool tue, mais pas assez vite à son gré, car elle n'a pas intérêt à ce que Charles vive trop longtemps. Elle ne souhaite pas non plus courir le risque qu'il la déshérite. Malade elle-même, elle n'a pas d'energie à perdre dans les disputes. Elle le laisse donc glisser, mais le plus doucement possible, dans sa deuxième enfance. S'il lui arrive, encore parfois, d'être "un lion pour la fureur", ces accès de vitalité se font plus rares ; "il n'a plus la tête, il vit comme les animaux". Charlotte survivra à son père, mais pas assez longtemps pour profiter de son héritage. Elle meurt à Bologne en 1789, sans avoir revu sa mère, ni ses enfants."
En lisant ceci, j'ai cru qu'il s'agissait de notre "Cardinal du Collier", mais non ce n'est pas lui et Wiki ne lui donne pas du Cardinal.
C'est en fait un frère du dit Cardinal de Rohan.
Ferdinand-Maximilen-Meriadec de Rohan (1738-1813), Archevêque de Bordeaux, puis Archevêque de Cambrai.
Il finit sa carrière, selon Wiki, comme aumônier de l'impératrice Joséphine et Comte de l'Empire.
Il aura donc retourné sa veste notre archevêque !
La fille de Charles-Edouard ne débordait pas visiblement d'amour filial pour son père et ne cherchait qu'à capter l'héritage de papa pour elle et les enfants nés de sa liaison avec Rohan. Peine perdue, elle mourut avant que la succession soit close et les vestiges du patrimoine Stuart revinrent au Cardinal d'York.
Dominique Poulin- Messages : 7014
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Bonnie Prince Charlie
Merci, cher Dominique, pour ce long extrait de James McCearney !!!
Dominique Poulin a écrit:
"Charles a maintenant dépassé la soixantaine. Ses ambitions politiques sont depuis longtemps envolées, son rang royal n'est nulle part reconnu, il n'a pas d'héritier en ligne directe, ses moyens financiers sont médiocres et sa santé mauvaise . Ses tractations avec Gustave, en effet, l'ont tellement épuisé, qu'il est de nouveau gravement malade au début de 1784. .
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bonnie Prince Charlie
Dominique Poulin a écrit:Si j'ai bien compris Gouv, ces 60 000 livres accordées à la comtesse d'Albany, constituent la moitié de la dite pension de 120 000 livres que touchait le prince Charles-Edouard Stuart ? Est-ce bien cela ?
C'est ce que je comprends
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bonnie Prince Charlie
Ce dessin mentionne la date de 1776 ; il a donc 56 ans. A lire les détails de son état dépressif et alcoolique, j'aurais cru le voir plus dégradé que cela. Et le dessin semble de bonne facture, il ne ment pas.
Dominique Poulin- Messages : 7014
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Bonnie Prince Charlie
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bonnie Prince Charlie
Le visage est moins allongé mais peut ressembler cependant au portrait précédemment posté . Qu'en pensez-vous ?
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bonnie Prince Charlie
Ha Eléonore, ils se ressemblent ; on retrouve aussi le nez caractéristique. Sur ce dernier, il paraît bien fatigué et malade. Quand on songe aux portraits de sa jeunesse, un frémissement vous envahit. L'alcool et ses malheurs y sont, tout de même pour quelque chose.
Dominique Poulin- Messages : 7014
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Bonnie Prince Charlie
Où en est notre Charlie dans tout cela, les amis ?
La fille, par sa seule présence, réformait les habitudes du père. Elle avait une dignité naturelle et discrète dont il était malaisé de ne pas subir le charme. Toute la haute société de Florence s’empressa de lui rendre visite en son palais, et bientôt des fêtes, des bals, que la jeune femme présidait avec grâce, égayèrent la noble résidence, assombrie naguère par tant de douloureux souvenirs. Si toutes relations étaient impossibles entre Charles-Edouard et le grand-duc de Toscane, d’autres personnes souveraines se firent un devoir de témoigner leurs sympathies au pauvre ressuscité et à sa douce directrice.
À Pise, où elle passa l’hiver de 1784, la duchesse d’Albany reçut l’accueil le plus cordial de la reine Caroline de Naples et de la grande-duchesse Marie-Louise, fille du roi d’Espagne Charles III. Au mois d’octobre de l’année suivante, elle eut une entrevue à Pérouse avec le cardinal d’York, qui avait refusé jusque-là d’établir aucune correspondance avec elle et laissait obstinément toutes ses lettres sans réponse, tant il était irrité contre son frère pour je ne sais quel règlement d’intérêts. Elle le vit, elle toucha ce cœur intraitable, et finit par réconcilier les deux frères. À cette grâce bienfaisante du dévouement filial personne ne pouvait résister. Pie VI lui-même, malgré son peu d’estime pour Charles-Edouard, écrivit des lettres tout amicales à celle qui consolait ses vieux jours et qui relevait l’honneur de son nom.
Voici une interprétation des sources nettement moins pessimiste, Domi . Ne trouvez-vous pas ?
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Bonnie Prince Charlie
Non, c'est sûr . Pourtant il y avait encore parfois, chez Charles-Edouard, de petits soubresauts de conscience de l'homme qu'il avait été. Dans cet extrait nous retrouvons Gorani, le détracteur patenté de Marie-Caroline ( https://marie-antoinette.forumactif.org/t2576-giuseppe-gorani-detracteur-patente-de-marie-caroline?highlight=gorani ) . Il porte sur le prince un regard compatissant :
Cependant la santé du prince allait s’affaiblissant toujours. Il était trop tard pour qu’un changement de vie pût guérir un mal invétéré. Il payait cruellement la peine de ses vices au moment où il les effaçait par son repentir. Son intelligence se voilait, il restait souvent des heures entières sans connaissance. On crut que la douce atmosphère de Rome lui vaudrait mieux pendant l’hiver que la froide bise des Apennins. Il quitta Florence le 2 décembre 1785, pour ne plus y revenir. Sa faiblesse était si grande, qu’il lui fut impossible de faire le voyage autrement qu’à petites journées, il faut presque dire pas à pas. Dès son arrivée à Rome, il parut se réveiller de sa torpeur. Réconcilié avec le cardinal, qui était venu le chercher jusqu’à Viterbe, affectueusement accueilli par le pape, il habitait de nouveau le palais où il était né, et maintes impressions de son enfance, maints souvenirs de sa jeunesse, semblaient aiguillonner en lui l’homme d’autrefois. Ce ne fut qu’un éclair ; le voile qui flottait sur sa pensée devint bientôt plus épais et plus noir. Un voyageur qui le vit souvent vers cette époque, le Milanais Joseph Gorani, raconte qu’il le trouvait à l’ordinaire étendu de tout son long sur un canapé, tantôt dormant, tantôt les yeux ouverts et fixes, presque toujours étranger à ce qui se passait autour de lui. Les soins dont il était entouré, la décence et le bon ordre de sa maison, attestaient pourtant l’action continue d’une influence sereine et bienfaisante que le malheureux n’avait jamais éprouvée avant ce dernier séjour à Rome.
Au milieu de ses engourdissemens, il avait parfois des accès d’une sensibilité délicate et ardente, surtout quand il était question de l’Ecosse et de ses braves highlanders. Peu de temps après son installation à Rome, un visiteur anglais, M. Greathed, l’ami de Charles Fox, ayant été introduit auprès de Charles-Edouard, amena la conversation sur les événemens de 1745. « Ils étaient seuls, dit M. de Reumont, dans la chambre du prince… D’abord Charles-Edouard resta sur la réserve, ce souvenir ainsi évoqué lui causait manifestement une impression pénible ; mais son interlocuteur continuant toujours, il sembla se débarrasser tout à coup d’un poids qui l’accablait : une flamme s’alluma dans ses yeux, une vie extraordinaire anima sa physionomie ; il commença le récit de sa campagne avec une énergie toute juvénile ; il parla de ses marches, de ses combats, de ses victoires, de sa fuite à travers mille dangers, du dévouement absolu de ses Écossais, du sort épouvantable réservé à un si grand nombre d’entre eux… Arrivé à ce point de son récit, l’impression que fit sur lui, après quarante années, le souvenir des souffrances de ses partisans fut si vive, si violente, que ses forces l’abandonnèrent, la parole mourut sur ses lèvres, et il tomba sans connaissance. »
Cependant la santé du prince allait s’affaiblissant toujours. Il était trop tard pour qu’un changement de vie pût guérir un mal invétéré. Il payait cruellement la peine de ses vices au moment où il les effaçait par son repentir. Son intelligence se voilait, il restait souvent des heures entières sans connaissance. On crut que la douce atmosphère de Rome lui vaudrait mieux pendant l’hiver que la froide bise des Apennins. Il quitta Florence le 2 décembre 1785, pour ne plus y revenir. Sa faiblesse était si grande, qu’il lui fut impossible de faire le voyage autrement qu’à petites journées, il faut presque dire pas à pas. Dès son arrivée à Rome, il parut se réveiller de sa torpeur. Réconcilié avec le cardinal, qui était venu le chercher jusqu’à Viterbe, affectueusement accueilli par le pape, il habitait de nouveau le palais où il était né, et maintes impressions de son enfance, maints souvenirs de sa jeunesse, semblaient aiguillonner en lui l’homme d’autrefois. Ce ne fut qu’un éclair ; le voile qui flottait sur sa pensée devint bientôt plus épais et plus noir. Un voyageur qui le vit souvent vers cette époque, le Milanais Joseph Gorani, raconte qu’il le trouvait à l’ordinaire étendu de tout son long sur un canapé, tantôt dormant, tantôt les yeux ouverts et fixes, presque toujours étranger à ce qui se passait autour de lui. Les soins dont il était entouré, la décence et le bon ordre de sa maison, attestaient pourtant l’action continue d’une influence sereine et bienfaisante que le malheureux n’avait jamais éprouvée avant ce dernier séjour à Rome.
Au milieu de ses engourdissemens, il avait parfois des accès d’une sensibilité délicate et ardente, surtout quand il était question de l’Ecosse et de ses braves highlanders. Peu de temps après son installation à Rome, un visiteur anglais, M. Greathed, l’ami de Charles Fox, ayant été introduit auprès de Charles-Edouard, amena la conversation sur les événemens de 1745. « Ils étaient seuls, dit M. de Reumont, dans la chambre du prince… D’abord Charles-Edouard resta sur la réserve, ce souvenir ainsi évoqué lui causait manifestement une impression pénible ; mais son interlocuteur continuant toujours, il sembla se débarrasser tout à coup d’un poids qui l’accablait : une flamme s’alluma dans ses yeux, une vie extraordinaire anima sa physionomie ; il commença le récit de sa campagne avec une énergie toute juvénile ; il parla de ses marches, de ses combats, de ses victoires, de sa fuite à travers mille dangers, du dévouement absolu de ses Écossais, du sort épouvantable réservé à un si grand nombre d’entre eux… Arrivé à ce point de son récit, l’impression que fit sur lui, après quarante années, le souvenir des souffrances de ses partisans fut si vive, si violente, que ses forces l’abandonnèrent, la parole mourut sur ses lèvres, et il tomba sans connaissance. »
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bonnie Prince Charlie
Où l'on est tout étonné de retrouver Vaudreuil et Yolande :
Joseph Gorani, dans ses notes de voyage, raconte un fait de même nature, et qui prouve bien ce redoublement d’exaltation, de sensibilité à la fois généreuse et maladive pour tout ce qui se rattachait à l’héroïque période de sa vie. Nous avons raconté son arrestation à l’Opéra de Paris en 1748 ; lorsque le comte de Vaudreuil accomplit cette indigne mission qui arrachait des cris de douleur et de honte à Voltaire, il avait auprès de lui son jeune fils ; or il y avait entre le père et le fils une ressemblance extraordinaire qui s’accusa plus fortement encore avec les années.
En 1787, M. de Vaudreuil le fils visitait Rome avec la duchesse de Polignac, l’amie de la reine Marie-Antoinette, la gouvernante des enfans de France. « Il eut, dit Joseph Gorani, l’indiscrète pensée de se présenter chez Charles-Edouard, et la duchesse d’Albany, ignorant ces détails, l’introduisit, elle-même dans le salon de son père. » Dès qu’il entra, le prince, à l’aspect de cet odieux visage dont les traits étaient si cruellement gravés dans sa mémoire, crut voir se dresser en face de lui toutes les apparitions des mauvais jours. L’émotion était trop poignante, le vieillard s’évanouit. Certes ce n’était plus ce personnage vulgaire qui contait ses aventures après boire et chez qui le héros s’était changé en roi de comédie. On sent un cœur ici, on voit un homme qui se relève pour espérer encore et pour souffrir.
Joseph Gorani, dans ses notes de voyage, raconte un fait de même nature, et qui prouve bien ce redoublement d’exaltation, de sensibilité à la fois généreuse et maladive pour tout ce qui se rattachait à l’héroïque période de sa vie. Nous avons raconté son arrestation à l’Opéra de Paris en 1748 ; lorsque le comte de Vaudreuil accomplit cette indigne mission qui arrachait des cris de douleur et de honte à Voltaire, il avait auprès de lui son jeune fils ; or il y avait entre le père et le fils une ressemblance extraordinaire qui s’accusa plus fortement encore avec les années.
En 1787, M. de Vaudreuil le fils visitait Rome avec la duchesse de Polignac, l’amie de la reine Marie-Antoinette, la gouvernante des enfans de France. « Il eut, dit Joseph Gorani, l’indiscrète pensée de se présenter chez Charles-Edouard, et la duchesse d’Albany, ignorant ces détails, l’introduisit, elle-même dans le salon de son père. » Dès qu’il entra, le prince, à l’aspect de cet odieux visage dont les traits étaient si cruellement gravés dans sa mémoire, crut voir se dresser en face de lui toutes les apparitions des mauvais jours. L’émotion était trop poignante, le vieillard s’évanouit. Certes ce n’était plus ce personnage vulgaire qui contait ses aventures après boire et chez qui le héros s’était changé en roi de comédie. On sent un cœur ici, on voit un homme qui se relève pour espérer encore et pour souffrir.
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Mme de Sabran- Messages : 55515
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Re: Bonnie Prince Charlie
Pourquoi Bonnie Prince fut-il arrêté à l'Opéra en 1748 ? Le père de Vaudreuil n'était certainement pas un "tendre", c'était un héros militaire sous le règne de Louis XV.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Bonnie Prince Charlie
Mon sentiment pour Charles-Edouard relève d'un état d'hypersensibilité et d'hyperactivite, lorsqu'il était petit. Ses colères, ses crises de rage sont caractéristiques de cette impression lorsqu'il mettait sans dessus dessous ses precepteurs ; la mésentente conjugale de ses parents, le peu d'affection qu'il a reçu, la situation déja équivoque de sa famille, tout cela à mon avis a jeté beaucoup d'ombres sur sa vie dès le début.
Cet épisode de la rencontre de Vaudreuil fils qui ressemble trait pour trait à Vaudreuil père à la veille de la disparition du prétendant rassemble à lui seul tout le malheur de Charles : les émotions fortes lui sont fatales, et avec le déclin de sa santé, les brumes de son existence contrariée, le choc n'en était que plus prégnant.
Je perçois en lui une bravoure louable, de héros pendant sa jeunesse, mais l'intrépidité se conjuguait du quitte au double, et avec la duplicité retorse de la Cour de France, il a été berné. Cette duplicité et mauvaise fois des puissances ont détruit le prétendant et sa nature fière a sombré dans le néant de la dépression.
Cet épisode de la rencontre de Vaudreuil fils qui ressemble trait pour trait à Vaudreuil père à la veille de la disparition du prétendant rassemble à lui seul tout le malheur de Charles : les émotions fortes lui sont fatales, et avec le déclin de sa santé, les brumes de son existence contrariée, le choc n'en était que plus prégnant.
Je perçois en lui une bravoure louable, de héros pendant sa jeunesse, mais l'intrépidité se conjuguait du quitte au double, et avec la duplicité retorse de la Cour de France, il a été berné. Cette duplicité et mauvaise fois des puissances ont détruit le prétendant et sa nature fière a sombré dans le néant de la dépression.
Dominique Poulin- Messages : 7014
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Re: Bonnie Prince Charlie
Duc d'Ostrogothie a écrit:Pourquoi Bonnie Prince fut-il arrêté à l'Opéra en 1748 ?
Le traité de Paix d'Aix la Chapelle venait d'être signé : la couronne de la Grande-Bretagne était garantie à la maison de Hanovre et un article obligeait les Stuart à quitter les domaines du roi de France . Charlie fut indigné et, loin de se soumettre, se montra plus que jamais en public. Il y était d'ailleurs ovationné comme un héros et l'on répétait que les ministres du roi de France n'oseraient jamais user de violence envers un proche parent du souverain, qui avait l'honneur comme lui de descendre de Henri IV.
Charlie ne se laissant pas docilement arrêter ( nous nous en doutons ! ), les agents de police lui lièrent les mains, comme ils l'auraient fait à un malfaiteur .
Voltaire, alors historiographe du roi, cesse la rédaction de son ouvrage pour protester contre l'arrestation et l'expulsion de Charles-Edouard.
Le sort fait au prétendant excita au plus haut degré l'indignation publique .
Une satire de Dufresnoy commençait ainsi :
Peuple jadis si fier, aujourd'hui si servile,
Des princes malheureux vous n'êtes plus l'asile .
Des princes malheureux vous n'êtes plus l'asile .
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Mme de Sabran- Messages : 55515
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Re: Bonnie Prince Charlie
Grands dieux !!! ... j'avais écrit Louis XV au lieu de Henri IV !!!
Décidément je suis complètement dans le potage !
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Re: Bonnie Prince Charlie
Les Français étaient déjà très anglophobes !...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Re: Bonnie Prince Charlie
Charles-Edouard espérait toujours en effet, contre toute espérance.
Précisément vers cette époque, au moment où il ne lui restait plus qu’un dernier souffle, il avait placé sous son lit une cassette renfermant 12,000 écus, destinés, disait-il, à son retour en Ecosse.
Cette folle pensée, si on la juge au point de vue moral, n’est-elle pas un trait qui nous touche ? Il comprenait qu’une seule période de sa vie avait été véritablement digne d’un homme ; il voulait mourir debout, son drapeau à la main, pour effacer les misères de son passé.
Il était trop tard pourtant, même au point de vue moral. Ces retours d’émotions généreuses et de viriles ardeurs étaient entremêlés d’abattements qui annonçaient une crise suprême.
Le 7 janvier 1788, il fut atteint d’un coup de sang ; d’autres attaques survinrent, et après trois semaines de souffrances il expira, le 30 janvier, entre les bras de sa fille. Son corps fut exposé dans la maison mortuaire. On avait placé sur le cercueil un sceptre et une couronne, avec la décoration de l’ordre de la Jarretière.
L’inscription funéraire ne contenait que ces mots :
" Carolus III Magnœ Britanniœ rex. "
La dépouille mortelle fut transportée à Frascati, dans l’évêché du cardinal d’York, qui fit célébrer solennellement le service funèbre avec tout l’appareil usité pour les rois. L’année suivante, le 14 novembre 1789, la duchesse Charlotte d’Albany, fidèle jusqu’à la mort à sa sainte et douloureuse mission, allait retrouver son père au fond de la tombe.
Précisément vers cette époque, au moment où il ne lui restait plus qu’un dernier souffle, il avait placé sous son lit une cassette renfermant 12,000 écus, destinés, disait-il, à son retour en Ecosse.
Cette folle pensée, si on la juge au point de vue moral, n’est-elle pas un trait qui nous touche ? Il comprenait qu’une seule période de sa vie avait été véritablement digne d’un homme ; il voulait mourir debout, son drapeau à la main, pour effacer les misères de son passé.
Il était trop tard pourtant, même au point de vue moral. Ces retours d’émotions généreuses et de viriles ardeurs étaient entremêlés d’abattements qui annonçaient une crise suprême.
Le 7 janvier 1788, il fut atteint d’un coup de sang ; d’autres attaques survinrent, et après trois semaines de souffrances il expira, le 30 janvier, entre les bras de sa fille. Son corps fut exposé dans la maison mortuaire. On avait placé sur le cercueil un sceptre et une couronne, avec la décoration de l’ordre de la Jarretière.
L’inscription funéraire ne contenait que ces mots :
" Carolus III Magnœ Britanniœ rex. "
La dépouille mortelle fut transportée à Frascati, dans l’évêché du cardinal d’York, qui fit célébrer solennellement le service funèbre avec tout l’appareil usité pour les rois. L’année suivante, le 14 novembre 1789, la duchesse Charlotte d’Albany, fidèle jusqu’à la mort à sa sainte et douloureuse mission, allait retrouver son père au fond de la tombe.
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Re: Bonnie Prince Charlie
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Re: Bonnie Prince Charlie
Et la comtesse ? qu'est-ce qu'elle devient avec son poète ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Bonnie Prince Charlie
Eh bien, elle file le parfait amour dans la joie et la bonne humeur . Pourtant, vous le verrez, la mort de Charlie lui portera un coup au moral . Nous pouvons le croire : c'est Alfieri lui-même qui l'écrit .
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Re: Bonnie Prince Charlie
La comtesse Louise d’Albany était à Paris depuis quelques semaines, en compagnie de l’auteur d’Antigone et de Marie Stuart, lorsqu’elle apprit la mort du prince dont elle portait le nom. Qu’éprouva-t-elle en recevant ce message ? Fut-ce pour la brillante pécheresse l’occasion d’un remords, d’un regret, d’un retour sérieux et attristé sur elle-même ? Y a-t-il enfin une conclusion morale à cette histoire ?
Certes on ne peut blâmer la comtesse d’Albany de s’être soustraite aux mauvais traitemens de Charles-Edouard ; dès le jour où il viola tous ses devoirs, Charles-Edouard n’avait plus de droits sur elle. Une fois libre cependant, une fois arrachée à ce joug odieux, comment absoudre la femme qui ne sut pas se respecter ? Tout porte à croire qu’elle a été heureuse selon les hommes, qu’elle n’a pas connu les lendemains cruels de l’ivresse, qu’Alfieri n’a pas ressenti ou bien a su dissimuler avec soin les amertumes du désenchantement . Est-ce à dire que Mme d’Albany ait pu braver impunément la loi commune ? Non, certes. C’était un esprit noble, un cœur au-dessus du vulgaire ; elle eut la douleur de voir ce prince, si héroïque à vingt-cinq ans et dégradé longtemps par une infortune supportée sans courage, se relever à la fin sous une tendre et généreuse influence ; elle eut la douleur de voir la fille naturelle remplir avec un dévouement pieux le devoir qui appartenait à la femme légitime et qu’elle eût été si capable de mener à bien.
La duchesse Charlotte, en réveillant l’âme du vainqueur de Preston-Pans, a humilié la comtesse Louise. Voilà quel fut le remords de Mme d’Albany.
Alfieri l’indique, mais en termes trop vagues :
« Au mois de février 1788, mon amie reçut la nouvelle de la mort de son mari, arrivée à Rome, où il s’était retiré depuis plus de deux ans qu’il avait quitté Florence. Quoique cette mort n’eût rien d’imprévu à cause des accidens qui pendant les derniers mois l’avaient frappé à plusieurs reprises, et bien que la veuve, désormais libre de sa personne, fût très loin d’avoir perdu un ami, je vis, à ma grande surprise, qu’elle n’en fut pas médiocrement touchée, non poco compunta. »
SAINT-RENE TAILLANDIER.
Certes on ne peut blâmer la comtesse d’Albany de s’être soustraite aux mauvais traitemens de Charles-Edouard ; dès le jour où il viola tous ses devoirs, Charles-Edouard n’avait plus de droits sur elle. Une fois libre cependant, une fois arrachée à ce joug odieux, comment absoudre la femme qui ne sut pas se respecter ? Tout porte à croire qu’elle a été heureuse selon les hommes, qu’elle n’a pas connu les lendemains cruels de l’ivresse, qu’Alfieri n’a pas ressenti ou bien a su dissimuler avec soin les amertumes du désenchantement . Est-ce à dire que Mme d’Albany ait pu braver impunément la loi commune ? Non, certes. C’était un esprit noble, un cœur au-dessus du vulgaire ; elle eut la douleur de voir ce prince, si héroïque à vingt-cinq ans et dégradé longtemps par une infortune supportée sans courage, se relever à la fin sous une tendre et généreuse influence ; elle eut la douleur de voir la fille naturelle remplir avec un dévouement pieux le devoir qui appartenait à la femme légitime et qu’elle eût été si capable de mener à bien.
La duchesse Charlotte, en réveillant l’âme du vainqueur de Preston-Pans, a humilié la comtesse Louise. Voilà quel fut le remords de Mme d’Albany.
Alfieri l’indique, mais en termes trop vagues :
« Au mois de février 1788, mon amie reçut la nouvelle de la mort de son mari, arrivée à Rome, où il s’était retiré depuis plus de deux ans qu’il avait quitté Florence. Quoique cette mort n’eût rien d’imprévu à cause des accidens qui pendant les derniers mois l’avaient frappé à plusieurs reprises, et bien que la veuve, désormais libre de sa personne, fût très loin d’avoir perdu un ami, je vis, à ma grande surprise, qu’elle n’en fut pas médiocrement touchée, non poco compunta. »
SAINT-RENE TAILLANDIER.
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Re: Bonnie Prince Charlie
Good bye Bonnie prince !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Re: Bonnie Prince Charlie
À la mort du cardinal d'York, son frère, en 1807, la dépouille de Bonnie Prince Charlie fut transférée dans la tombe Stuart de la basilique Saint-Pierre du Vatican et seul son cœur est toujours dans la cathédrale.
"Au-dessous de ces bustes, écrit Stendhal, (...), un grand bas-relief représente la porte d'un tombeau, et aux deux côtés deux anges dont, en vérité, il m'est impossible de décrire la beauté. Vis-à-vis est un banc de bois sur lequel en 1817, et en 1828, j'ai passé les heures les plus douces de mon séjour à Rome. — C'est surtout à l'approche de la nuit que la beauté de ces anges paraît céleste. — En arrivant à Rome, c'est auprès du tombeau des Stuarts qu'il faut venir essayer si l'on tient du hasard un coeur fait pour sentir la sculpture. La beauté tendre et naïve de ces jeunes habitants du ciel apparaît au voyageur longtemps avant qu'il puisse comprendre celle de l'Apollon du Belvédère et la sublimité des marbres d'Elgin."
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