Portraits de Marie-Antoinette en Diane chasseresse

Cette miniature sera prochainement présentée aux enchères à l'occasion de la Vente "Souvenirs historiques" - 15 novembre 2019 organisée par l'étude Coutau Bégarie & Associés, et décrite comme (extraits) :

Tabatière
Travail français du XVIIIe siècle
H : 2 cm - Diam : 8,5 cm
En écaille noir, de forme ronde, ornée sur le couvercle d’un portrait miniature peint sur ivoire représentant la reine Marie-Antoinette en Diane chasseresse, conservée sous verre bombé dans un entourage en cuivre doré.
Contenant à l’intérieur une note manuscrite portant l’inscription  : « Portrait de Marie-Antoinette travestie en Diane à l’occasion des fêtes données pour la naissance du dauphin, peint par Loq..t en 1779 ».

Provenance : ancienne collection d'Alain Bancel (1927-2002), puis vente de sa succession chez Piasa Paris - 21 mai 2003 sous le numéro 283.


* Source et informations complémentaires : Couteau Bégarie & Associés


La résolution de l'image est mauvaise, mais le visage me fait penser (en moins ovale), à celui peint, de mémoire, par Elisabeth Vigée Le Brun en 1800.


Image : Coutau Bégarie & Associés


Image : Christie's

Un portrait offert par l'artiste à la duchesse d'Angoulême, en souvenir de sa mère, que nous présentons en détail ici :

Portraits posthumes de Marie-Antoinette par Elisabeth Vigée Le Brun


Concernant la mention du descriptif qui précise :

Présentation au catalogue a écrit:Contenant à l’intérieur une note manuscrite portant l’inscription  : « Portrait de Marie-Antoinette travestie en Diane à l’occasion des fêtes données pour la naissance du dauphin, peint par Loq..t en 1779 ».

Précisons qu'aucun dauphin n'est né en 1779 ou 1778 (Madame Royale est bien une fille).
Et de toutes les manières, à plus d'un titre, nous imaginons mal Marie-Antoinette, au sortir de ses couches et "travestie" en Diane chasseresse, c'est à dire dénudée, pour assister à une quelconque fête !
Restons-en à une représentation allégorique.  


Reste à savoir, s'il a jamais existé, qui peut être ce Loq...t , qui aurait peint un portrait de Marie-Antoinette en Diane ?


Sauf erreur de ma part, nous ne connaissons pas de portraits de la reine "en Diane" ?

De mémoire, nous notamment avions évoqué un portrait (inconnu), huile sur toile, de Marie-Antoinette en Diane par Jean-Joseph de Lorge(s) ou Delorge.
Mais nous ne connaissons de lui que des estampes colorées d'un visage de Marie-Antoinette, ou celles de la reine en tenue de cour "classique".
Voir nos sujets :

Portrait de Marie-Antoinette par le chevalier de Lorge

Portraits de Marie-Antoinette : les gravures et estampes

Citons cependant le joli buste de Boizot...


Marie-Antoinette en buste
Biscuit de porcelaine tendre, porcelaine dure
Attribué à la Sèvres, Manufacture de
D'après Boizot, Louis-Simon
Vers 1774-1775 (XVIIIe siècle)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Merci cher LNLN pour cette belle miniature.

Las, à la lumière de l’article d’Aurore Chéry, je réalise que le peintre devait détester la Reine pour la peindre un sein nu...

A moins que la miniature ait été commandée par Louis XVI pour humilier son épouse ?

C’est qu’avec toutes ces théories nouvelles, on ne sait plus vraiment quoi penser

La nuit, la neige a écrit:

Sauf erreur de ma part, nous ne connaissons pas de portraits de la reine "en Diane" ?

Boizot a paraît-il réalisé un buste de Marie-Antoinette en Diane chasseresse, aujoud'hui disparu (v. Olivier Blanc, p. 119). Ce buste fut présenté au Salon de 1775, selon les Mémoires secrets.

Une version en plâtre (non signée) de ce buste a fait partie de la collection du comte de La Ferrière (dispersée au mois de décembre 1912) puis de la collection Marius Paulme (1914).

...

Eh bien ? N'est-ce pas le buste que je présente brièvement dans mon message, et plus longuement ici :

Marie-Antoinette par et d'après Louis-Simon Boizot

Ce buste-ci n'a pas les attributs d'une Diane chasseresse ...

Désolé, je suis emmêlé les pinceaux avec ce buste-ci.
Voir même sujet déjà cité...

La nuit, la neige a écrit:Un autre buste, particulièrement rare celui-ci, est attribué à Boizot.

Dans son livre  "Portraits de femmes" (Editions Didier Carpentier), Olivier Blanc le mentionne comme ayant été réalisé en 1774, et présenté au Salon de 1775.
Donc après ce buste-ci, bien connu quant à lui, que nous présentons en première page de ce sujet.




Olivier Blanc précise donc, je cite :

Simon-Louis Boizot devint apprécié au point que la reine lui demanda de s'atteler à un nouveau portrait d'elle, et, l'actualité lyrique aidant - le triomphe d'Iphigénie de Gluck -, Boizot imagina de la représenter en Diane chasseresse, coiffée d'une longue tresse torsadée, vêtue d'une tunique de chasseresse et couverte de la peau d'un fauve.

L'artiste se mit au travail et son morceau une fois sorti de son atelier, recueillit un franc succès auprès du public venu l'admirer au Salon de 1775*.

* Olivier Blanc note que le buste n'est pas cité dans l'inventaire du Salon, mais qu'il est signalé par Les Mémoires secrets, et Le Mercure qui annoncent une pièce en marbre.


A ce jour, on ne connaît qu'une version en plâtre (et dans un triste état sur cette photo ancienne) :

Mauvais état, certes, mais plus qu’évocateur...
Le profil est saisissant....
J’aimerais savoir où se trouve ce buste aujourd’hui...
Merci cher LNLN de l’avoir débusqué pour nous...

C'est un très beau buste, assurément.
Tunique exceptée, je le trouve guère plus "Dianisant" que le précédent, mais bon...

Oui, la peau de bête dianesque ressemble plutôt, sur ce buste, à un royal manteau d’hermine ...
Mais, encore une fois, pardon de me répéter, je trouve très intéressant le rendu de la physionomie... Comme sur le buste de Lecomte,un peu plus tard, j’ai le sentiment que l’artiste a « attrapé » la ressemblance de la jeune reine. Ce buste, et le précédent, a rencontré son approbation, si j’ai bien compris. Pour cela, il fallait à la fois, comme pour les toiles, qu’elle se reconnaisse ( et qu’on la reconnaisse...), mais aussi que l’artiste n’exagère pas ses « défauts »...
Dans ce dernier buste, je trouve qu’un équilibre a été trouvé. Tout y est : l’attitude de noblesse et de sollicitude, le front, le cou, la lèvre, les yeux à fleur de peau... La chevelure (sans doute plus fournie qu’au naturel...) est étrangement coiffée : qu’en pensent nos spécialistes ?
Pour moi, cette sculpture est un chef-d’œuvre...

Très beau buste en effet. Je me demande comment LNLN a fait pour retrouver ces photos.

Elle porte bien une tunique à l'antique, les bras dénudés comme dans la plupart des représentations de Diane. Et je vois plutôt une peau de bête qu'un manteau d'hermine pour ma part.

Vous aurez peut-être remarqué qu'elle regarde en bas vers la droite. C'est assez inhabituel.

Duc d'Ostrogothie a écrit: Et je vois plutôt une peau de bête qu'un manteau d'hermine pour ma part.

Oui, moi aussi, car il y a un effet de " déchiqueté " qui ne ressemble pas à l'hermine.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Très beau buste en effet. Je me demande comment LNLN a fait pour retrouver ces photos.

C'est parce qu'il est le meilleur !

Oui, les paris sont ouverts, car, de face, je vois sur la fourrure (blanche, si on avait la couleur...), les queues (noires...) de l’hermine, rapportées, suivant la tradition... mais ce que j’en dis...
A ce propos, j’ai eu l’impression que les mêmes attributs qui ceignaient la couronne impériale britannique (ce tour blanc avec des points noirs...) a été remplacé par... du synthétique. Décidément, tout se perd, mais on ne pouvait pas indéfiniment massacrer ces pauvres hermines pour complaire à toutes ces têtes couronnées...

Le catalogue en ligne des lots présentés à cette vente aux enchères étant disponible, je reviens ici avec une meilleure image de la miniature sur tabatière que nous évoquions quelques messages plus avant.

Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés - Vente Souvenirs historiques du 15 novembre 2019

Vicq d Azir a écrit:Décidément, tout se perd, mais on ne pouvait pas indéfiniment massacrer ces pauvres hermines pour complaire à toutes ces têtes couronnées...

Pauvres bêtes, ces vils prédateurs ?



Nos amis les chats ont bien vite compris, eux, à qui ils avaient à faire :

Spoiler:

Des sales bêtes, en fait ...

Présentée en vente aux enchères en 2019, cette tabatière " refait surface " à l'occasion d'une prochaine vente.
La présentation est la même, mais les photos sont bien meilleures...

Voir nos messages et commentaires ci-dessus.

Tabatière
Travail français du XVIIIe siècle.
En écaille ? noire, de forme ronde, ornée sur le couvercle d'un portrait miniature peint sur ivoire ? représentant la reine Marie-Antoinette en Diane chasseresse, conservée sous verre bombé dans un entourage en cuivre doré.
Légers accidents, mais bon état général.
H. : 2 cm - Diam. : 8,5 cm

Image : Coutau-Bégarie & Associés

Contenant à l'intérieur une note manuscrite portant l'inscription : «Portrait de Marie-Antoinette travestie en Diane à l'occasion des fêtes données à l'occasion de la naissance du dauphin peint par Loq... et en 1779».

Image : Coutau-Bégarie & Associés

Provenance : ancienne collection d'Alain Bancel (1927-2002), puis vente de sa succession chez Piasa Paris - 21 mai 2003 sous le n° 283

Image : Coutau-Bégarie & Associés

* Source et infos complémentaires : Coutau-Bégarie & Associés - Vente Noblesse et royauté (7 mai 2021)



Voir aussi notre sujet :

La collection d'Alain Bancel : Marie-Antoinette et la famille royale