Les animaux domestiques au XVIIIe siècle

Je propulse ici notre énigme de la semaine dernière sur les petites souris de Mme de Montespan .
Mme de Montespan, pour s'amuser et sans doute amuser la galerie, le roi, ses enfants ... attelait six petites souris à un carrosse en filigrane .
Et fouette cocher !
Nous l'apprenons de la plume de Mme de Sévigné.

La marquise de Sévigné

A madame de S. Géran
le 1er avril 1679




Walt Disney lui piqua l'idée et l'insuffla à la bonne fée, marraine de Cendrillon !  
La seule différence, c'est que  Mme de Montespan ne savait pas changer ses petites souris en  fringants chevaux .



https://books.google.fr/books?id=xsVSAAAAcAAJ&pg=PA345&lpg=PA345&dq=six+souris+%C3%A0+un+carosse+de+filigrane&source=bl&ots=JoqG-9TNHd&sig=ACfU3U1-jpqX13RkpUyI-Lgbzj0hpa5G_Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwim3KvCuo_oAhVJ-YUKHbcFA4cQ6AEwAHoECAwQAQ#v=onepage&q=six%20souris%20%C3%A0%20un%20carosse%20de%20filigrane&f=false

Bonjour, j'espère que tout le monde va bien...
En ce moment, je suis en pleine recherche sur le thème des animaux à Versailles sous l'Ancien Régime. Quelques inconnues ou énigmes demeurent, que je me permettrai de livrer au fur et à mesure à votre perspicacité, et à vos grandes connaissances sur le sujet...
Aujourd'hui, par exemple, cette question à propos d'un portrait : dans son livre "La princesse Palatine, protectrice des animaux", Nicolas Milovanovic écrit que sa première image officielle à Versailles la présente en compagnie d'un lévrier et d'un barbet... Impossible de retrouver cette image sur internet. Quelqu'un saurait-il de quel portrait il s'agit, qui l'a peint ou dessiné, et où il se trouve ( à Versailles sans doute) ?
Merci d'avance...

Autre question : j'entends souvent que Marie-Antoinette a lancé la mode des Carlins en France. Et qu'elle en côtoyait pendant son enfance à Vienne.
Et que le jour où elle est arrivée en France, le 7 mai 1770, lors de la cérémonie de "remise de l'épouse" sur l'île aux Épis sur le Rhin, on l'a empêché de prendre avec elle son petit chien de compagnie. Mais je ne trouve pas de source officielle sur ces faits..
Quelqu'un peut peut-être me renseigner ??

Je cherche aussi des infos, et l'histoire de Moufflet et Coco, le premier chien de Louis XVII, ayant appartenu à Louis-Joseph avant sa mort, et qui disparut dans la confusion de la prise des Tuileries le 10 août 1792, et Coco, parfois décrit comme  chien de Marie-Antoinette aux Tuileries, puis au Temple. D'autres témoignages indiquent que Coco était en réalité le petit compagnon des enfants de France, et que Madame Royale l'emmena avec elle en exil... Marie-Antoinette n'a semble t-il pas eu de chien aux Tuileries et au Temple...

Eva Sophie von Fersen a écrit:D'autres témoignages indiquent que Coco était en réalité le petit compagnon des enfants de France, et que Madame Royale l'emmena avec elle en exil... ...

C'est certain, chère Sophie, la correspondance de Hüe, qui suit Madame Royale à Vienne, avec son épouse restée à Paris, en témoigne . Il y raconte une petite fugue passagère de Coco qui est retrouvé et rapporté à la princesse .

Quant aux chiens de la Palatine, je serais bien incapable de t'aider ... je regrette .

Sitôt dit, sitôt fait !

Eva Sophie von Fersen a écrit:

Eva Sophie von Fersen a écrit:Anecdote amusante, non ?
Presque autant que celle de Louis XVI, surpris par son chat qui s'était caché dans sa chaise percée !

C'est peut-être de cet incident qu'est née son horreur des chats et sa manie de les tirer sur les toits du château ?

Je n'en sais rien,
mais cette aventure n'a certainement pas arrangé sa phobie des animaux !

A Versailles, Mme du Barry a fait fabriquer par Jean-Baptiste Cagny, pour sa petite chienne Mirza, une niche en bois doré, garnie d'étoffe, les pieds sculptés à l'effigie de l'animal ( ), avec guirlandes et fond en mosaïque. La légende veut que Gustave III ait offert à ce petit clebs un collier de diamants, en mars 1771, ce dont doute un peu E. de Waresquiel .

Mme de Sabran a écrit:
La légende veut que Gustave III ait offert à ce petit clebs un collier de diamants, en mars 1771, ce dont doute un peu E. de Waresquiel .  

C'est une "info / intox (?)" reprise ici ou là, et d'ailleurs évoquée, ici, dans notre sujet consacré à Gustave III de Suède.

Pourquoi pas ? Je ne serais guère étonné pour ma part. Ce genre de "fantaisies" sont encore très certainement d'actualité. Quand on a beaucoup d'argent, tout est possible.


Extrait de James Bond - For your Eyes Only

Mais,    
c'est beaucoup trop luxueux pour un chien  ...

Voir ici nos messages consacrés aux...

Les chiens de Mme de Pompadour


La Fidélité ou Mimi, l'un des chiens de Mme de Pompadour ?
Épagneul King-Charles en porcelaine de Sèvres reposant sur une base en marqueterie de croisillons et bronze doré d'époque Louis XV
Vers 1665-70
Estampillée JF LELEU et JME
Image : Sotheby's


Les chiens de Marie-Antoinette

Sujet dans lequel nous présentons notamment une niche qui fut réalisée pour l'un des chiens de la reine :

Niche de chien
Claude I Sené
France, ca. 1775–80
Hêtre et pin dorés ; soie et velours
78.1 x 54.6 x 54.6 cm
Image : The Metropolitan Museum of Art

Les chiens domestiques et autres bichons de cour apparaissent souvent sous la plume des écrivains. On pense aux "  Bijoux indiscrets " de Diderot et à la belle Hari qui préfère ses chiens à ses amants. " La folie des femmes est portée au dernier ( degré ) sur cet article, note Mercier dans son " Tableau de Paris ". Elles sont devenues gouvernantes des roquets et ont pour eux des soins inconcevables. Marchez sur la patte d'un petit chien, vous êtes perdu dans l'esprit d'une femme. "
" Ha ! le joli petit chien.", lit-on au bas d'une gravure à la mode où l'on voit deux jeunes femmes en extase devant un King Charles.

( Emmanuel de Waresquiel,  Jeanne du Barry )


Les   Bijoux indiscrets de Diderot, la belle Hari, son amant et le chien :  

Pour plaire à une dame, on cajole son chien.
Soulavie décoche deux flèches en un seul tir, pour Richelieu et Mme du Barry :

Nous disons que cet être si altier qui mettait si souvent en avant ses titres de pair et maréchal de France, de noble Génois, de gouverneur de la Guyenne, de premier gentilhomme de la chambre du roi, se croyait très honoré de porter le petit chien d'une fille.

Mme de Sabran a écrit:
" Ha ! le joli petit chien.", lit-on au bas d'une gravure à la mode où l'on voit deux jeunes femmes en extase devant un King Charles.[/i]

J'adore cette gravure !

Le musée Cognacq Jay conserve la gouache.  

Voir notre sujet : Niklas Lafrensen (1737-1807), dit Nicolas Lavreince

Ha ! le joli petit chien
Nicolas Lavreince (Niklas Lafrensen ; dit le Jeune)
Gouache sur papier
XVIIIe siècle
24,8 x 20,5 cm
Image : Paris Musées / Musée Cognacq-Jay, le goût du XVIIIe

Ravissant !
Merci, cher la nuit, la neige...

Adorable en effet

Ce drôle de petit chien n'est pas à la Cour de Versailles, mais il orne un mur du château de Montgeoffroy en Anjou, très joli domaine qui reflète parfaitement "le chic et l'art de vivre au 18e siècle"...

On dirait un croisement entre un mouton et un chien !

Il existe vraiment?

D'après certains libelles, nous dit E. de Waresquiel,  Mme du Barry passe pour avoir inventé le jeu de la gimblette, popularisé par Fragonard.  Dans deux des tableaux éponymes, une très jeune-fille à demi nue, couchée sur son lit, tient entre ses pieds levés un petit chien à qui elle tend un biscuit, une gimblette.



La gimblette
(une spécialité d'Albi, mais pas que ) est un délicieux gâteau sec sablé en forme d'anneau, aux arômes anisés, recouvert d'un blanc glaçage,  généralement préparé le dimanche des rameaux dans le Sud-ouest mais aussi en Italie du nord.

Lucius a écrit:

S'agit il de l'angora portraituré par Bachelier au musée des arts décoratifs de la ville de Versailles ?

Tout le monde se le demande mais un conservateur m'a assuré qu'aucune archive ne le prouve. Louis xv adolescent arrivait à la table du conseil avec son chat de l'époque, il y avait là des ministres dont l'un ne supportait pas les chats et ouvrait des yeux horrifiés. Je rigole en imaginant le chat se promener sur la table au milieu des papiers et mettre le bazar !

Et qui voyons-nous là, sous le pinceau de Rosalba Carriera, posant avec le plus grand sérieux un petit singe apprivoisé sur ses genoux ?  C'est mademoiselle Mary Catherine Knollys Law,   plus tard vicomtesse Wallingford, dont nous connaissons bien le père,  le célèbre financier John Law (1671-1729), qui crut opérer des miracles dans le royaume de France .