Fragments des robes de Marie-Antoinette

Je viens de voir les images de la robe d'Avignon, excellentes aussi.
Néanmoins cette relique, même si elle est authentique, ne peut être une robe de deuil comme il est raconté. Les reines le portait invariablement en noir, puis en blanc et noir dans la dernière période. Seul le roi portait le deuil en violet.

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Un fragment de tissu, qui vient s'ajouter à ceux que nous présentons dans ce sujet, sera prochainement présenté en vente aux enchères comme, je cite :

Fragment d’une des robes de la Reine Marie-Antoinette.
Fragment rectangulaire en soie mille raies à bandes alternées blanches et vertes, enrichies d’une broderie de roses et de boutons en fils de soie de couleurs.
Accompagné d’un ancien billet manuscrit :
« Morceau d’étoffe provenant d’une robe de Marie-Antoinette ayant passé par les mains d’Antoinette Ducreux, filleule de la Reine, de Melle Gendron, fille du banquier de Louis dont je suis l’héritière. Signée B. Maignen ».
« Donné par Melle Blanche Tarride qui le tient de Mme B. Maignen ».
7 x 15 cm. Fin du XVIIIe siècle.



Provenance : -Ancienne collection M. Berthélémy. -Antoinette Ducreux, filleule de la reine. -Mademoiselle Gendron, fille du banquier de Louis-Philippe. -Par descendance B. Maignen. -Mlle Blanche Tarride. -Collection M. Blavot. -Collection M. G. Lenôtre. -Passé en vente publique, Paris, Me Ader, 14 février 1956, n°11. -Passé en vente publique, Paris, Etude Poulain-Le-Fur, 2 décembre 1996, n°32. -Vente publique, Paris, Piasa, Souvenirs historiques autour de Louis XVII, Collection Bancel, 21 mai 2003, lot 192.


 Source et infos complémentaires : Osenat - Vente La royauté à Versailles (18 avril 2021)

L'on aimerait que le fragment soit plus grand pour découvrir la broderie de laquelle nous n'avons qu'un tout petit mais joli aperçu.  Je cherchais les boutons, suis-je bête, ce sont les boutons de roses !  
Ce petit bout d'étoffe séduira sans doute Marie-Jeanne .

Moi tu sais je suis très méfiante avec les reliques

Je sais . 
La traçabilité de celle-ci te semble-t-elle fiable ?

À priori la provenance ne semble pas trop fantaisiste, et après tout il suffit d'y croire ! Et bien que passés les coloris sont plausibles.

Je me demande qui est cette Antoinette Ducreux, "filleule" de la reine ?...

Incroyable. Filleule de la reine, alors qu'elle n'était qu'une roturière.
Cela confirme que Marie-Antoinette était proche du peuple.

Bonjour à tous !

Je suis à la recherche d’une aide précieuse : l’un(e) d’entre vous disposerait-il du catalogue de l’exposition Marie Antoinette de 1955 à Versailles et pourrait-il transcrire ici la description des numéros 509 et 510 ?

Merci

Voici...

Un très grand merci ! Ces numéros correspondent à ce fragment, vendu en 2008 lors de la dispersion de la collection du comte de Paris. Mais compte tenu de la description au catalogue de 1955, je ne vois pas bien pourquoi il était présenté par Christies comme venant du Temple….

https://www.christies.com/en/lot/lot-5126727

Vous avez raison, d'autant qu'aucune robe livrée au temple pour la reine, ou pour sa famille, ne correspond à cet échantillon.

Ce n'est pas le premier fragment que nous présentons dans ce sujet, ni le dernier, je suppose...
Présenté prochainement en vente aux enchères comme :

La Reine Marie Antoinette (1755-1793).
Morceau de robe en plumetis de soie marron et ivoire, brodée de petits cercles en fil de coton blanc, bleu ciel, et bleu.
15 x 9 cm.
Présentée dans un encadrement postérieur, A.B.E.
Avec son billet de provenance à la plume (petits manques) :

« Ce papier contient un morc…d’une manche d’une robe de la Malheureuse Marie Antoinette Reine de France. Ce précieux souvenir est entre les mains de ma famille depuis la mort de Madame de Montaigu fille du Duc de Noailles morte à Rolle Canton de Vaud. »


Provenance :
- Anne Paule Dominique de Noailles (1766-1839), mariée à Joachim de Montaigu, était la fille de Jean Paul de Noailles, duc d’Ayen. Sa sœur Adrienne épousa le Marquis de La Fayette.
- Collection particulière.

Historique :
Les trois filles de M. le duc d'Ayen, Mesdames de La Fayette, de Montaigu et de Grammont, et leur neveu M. Alexis de Noailles, avaient cherché refuge à Rolle (petite ville du canton de Vaud) pendant la tourmente révolutionnaire. Elle résida également à Bruxelles et c’est là qu’elle apprit la mort de la Reine : « Mme de Montagu apprit aussi avec une émotion profonde le supplice de la reine, qui compléta le grand deuil de la royauté. » La marquise de Montagu (ou Montaigu) finira ses jours à Paris.

Bibliographie : « Anne Paule de Noailles, Marquise de Montagu » , Dentu, Paris, 1865.


* Source et infos complémentaires : Copages Auction, Paris - Vente du 15 octobre 2021

J'ai du mal à imaginer l'ensemble de la robe avec ce fragment.

Je sors de Drouot avec le fragment de robe ! Bon week-end à tous.

Bravo, DP2020, félicitations !

Félicitations !!

Bravo à toi et respect

DP2020 a écrit:
Un très grand merci ! Ces numéros correspondent à ce fragment, vendu en 2008 lors de la dispersion de la collection du comte de Paris. Mais compte tenu de la description au catalogue de 1955, je ne vois pas bien pourquoi il était présenté par Christies comme venant du Temple….

Je reviens sur un précédente discussion, ci-dessus, afin de publier les deux descriptifs illustrés des ventes aux enchères à l'occasion desquelles fut vendu le fragment de robe évoqué.


Vendu donc, en 2008, par Christie's, pour 55 700 € :

Pan de robe et six volants de dentelles d'une robe portée par la reine Marie-Antoinette à la prison du Temple
France, fin XVIIIème siècle
Le fragment de robe en soie puce brodée de branches de jasmin, les barbes et volants en point d'Angleterre
Dimension du fragment de robe: 31,5 x 30,5 cm. (12 3/8 x 12 in.), Dimension du plus important volant de dentelle: 8 x 145 cm. (3 1/8 x 57 1/8 in.)

Provenance
Louise-Elisabeth de Croÿ d'Havré, duchesse de Tourzel (1749-1832). ; Madame Orry, née Esther Musnier de Lalisier. ; par descendance à H. Moreau-Rendu ; donné à Henri, deuxième comte de Paris, en 1927.

Image : Christie's

Note au catalogue
Selon le catalogue d'exposition de 1955 "Cette robe fut donnée par Mme de Tourzel à son amie Mme Orry née Esther Musnier de Lalisier, dont la ressemblance avec la Reine passait pour être très grande. Elle a été découpée en fragments pour offrir des souvenirs."

* Source et infos complémentaires : Christie's - Vente de feus Monseigneur le comte de Paris et Madame la comtesse de Paris


Treize années plus tard, en juin de cette année, le même fragment fut vendu 35 280 € ! 20 000 € moins cher, malgré l'ajout du meuble de présentation !    

Fragments de soie et de dentelles d'une robe portée par Marie-Antoinette à la prison du Temple
vers 1792-1793
La soie à décor brodé de branches de jasmin, la dentelle au point d'Angleterre ; présenté dans un globe en verre reposant sur un géridon en acajou et bronze doré de style Empire d'époque postérieure
Dimension du fragment de robe: 31,5 x 30,5 cm. (12⅜x 12 in.) ; Dimension du plus long fragment de dentelle: 8 x 145 cm. (3⅛x 57⅛in.)


Provenance
Louise-Elisabeth de Croÿ d'Havré, duchesse de Tourzel (1749-1832) ; Madame Orry, born Esther Musnier de Lalisier ; By descent to H. Moreau-Rendu ; Given to Henri, 2nd Comte de Paris, en 1927 ; Christie's Paris, Succession de feus Monseigneur le Comte de Paris et Madame la Comtesse de Paris Sale, 14 October 2008, lot 482


Exposition
Versailles, Château de Versailles, Marie-Antoinette, 1955, nos. 509 et 510 (lent by S. A. R. le Comte de Paris).

Note au catalogue
Le catalogue d'exposition de 1955 précise que "Cette robe fut donnée par Mme de Tourzel à son amie Mme Orry née Esther Musnier de Lalisier, dont la ressemblance avec la Reine passait pour être très grande. Elle a été découpée en fragments pour offrir des souvenirs."

J'avais vu un reportage sur les Mellerio avec cette chasuble qui provient non pas de la robe nuptiale mais du manteau nuptial de Marie-Antoinette. Ils l'auraient acheté, ils réunissaient une grande collection d'objets historiques .
D'autre part ayant travaillé sur le costume de cour pour mes études d'histoires de l'art, les robes à panier datent de Louis XV et étaient aussi amples que celles de l'époque de Marie-Antoinette. Regardez le portrait de Marie Leczinska par Carle Van Loo à Versailles. La reine et ses dames devaient mettre une chaise entre elles lorsqu'elles s'asseyaient en ligne pour assister à un spectacle ou un bal par ex. 1770 a marqué le zénith de ces grands paniers, à partir de 1780 l'anglomanie débarque. Mais le costume de cour restera jusqu'au bout pour les cérémonies. Ces robes étaient élégamment arrondies sur les côtés, pas du tout comme les robes des princesses allemandes (affreuses) présentées notamment à l'expo "Fastes de cour et cérémonies royales"  et montrées sur ce forum (ils ont fait la même connerie dans le Marie -Antoinette de Coppola pour la robe de mariage). Regardez les portraits d'apparat français pour voir la différence, j'en ai vu des dizaines. Le goût français n'aurait jamais pu admettre cet inesthétisme.

Bonsoir, Lolo, soyez le bienvenu dans le Forum de Marie-Antoinette.
Je vous remercie pour ce premier message et vos considérations sur la mode du XVIIIème. Je trouve, comme vous, vraiment affreuses les robes de Cour ultra plates, hérissées sur les côtés de paniers pointus.

Merci, et quand on voit les robes d'apparat de Marie-Antoinette et des dames titrées de la Cour, des princesses, on est charmé de l'élégance et de l'harmonie de leur costume.

C'est certain. La robe française, avec ses élégants plis Watteau, a ma préférence.