Catherine II, impératrice de Russie

Le sujet sur Naksh-i-Dil est bien sur ce forum, dans cette section sur Les autres contemporains.

Oui, la période évoquée donne le tournis, mais toutes les pièces finissent par s'assembler, comme dans un puzzle. Une fois de plus, Constantinople devenait le centre du monde et déchaînait les plus formidables ambitions : Napoléon voulait les ottomans comme alliés pour occuper les russes sur deux fronts en cas de guerre, les russes cherchaient à éviter cela à tout prix.

Napoléon pensait partir gagnant : la France et les ottomans n'étaient-ils pas amis depuis l'alliance conclue entre François Ier et Soliman le Magnifique ? (Alliance un peu suspecte pour la fille aînée de l'Eglise et le roi très chrétien, mais bon...). Louis XVI n'avait-il pas correspondu avec Sélim III (en 1789, pas le bon moment, m'enfin...) ? Vergennes n'avait-il pas été ambassadeur à la cour des sultans de longues années ? La mère de Mahmoud II, cette mystérieuse Nakh-i-dil, n'était-elle pas française à ce qu'on disait ? Les russes n'étaient-ils pas les ennemis héréditaires des ottomans, surtout avec la succession de défaites sanglantes, dont le carnage d'Ochakov, que leur avait infligé Catherine II ?

C'est donc peu de dire que la décision de Mahmoud II stupéfia les français et sans doute même les russes qui n'en espéraient pas tant. Ce fût le Traité de Bucarest, le 28 mai 1812 : la Russie rendait aux ottomans la Moldavie, la Valachie et la Serbie devenait autonome. La paix était conclue et Alexandre Ier libérait plus de 200 000 hommes du front oriental pour les lancer contre Napoléon. Signalons au passage que le négociateur du Tzar était un émigré français, Alexandre-Louis Andrault de Langeron...
Si Naksh-i-dil était d'origine française, elle était devenue musulmane, mère du sultan et seul comptait son empire, son peuple, désormais. Laisser les deux géants napoléoniens et russes se déchirer était toujours ça de gagné.

Calonne a écrit:Le sujet sur Naksh-i-Dil est bien sur ce forum, dans cette section sur Les autres contemporains.

En es-tu certain?
Impossible de mettre la main dessus àè-è\':

Bien à vous.

Mais oui. Voici :

https://marie-antoinette.forumactif.org/t1232-aimee-du-buc-la-mysterieuse-sultane

Ah bien oui ! :n,,;::::!!!: Sommes-nous complètement gâteux ! : : :
Merci, Calonne .

Lundi dernier, Franck Ferrand recevait Constantin Mourousy à l'occasion d'une émission consacrée à Catherine II.



Franck Ferrand a convié un prince russe à nous rejoindre : Constantin Mourousy.
Franck Ferrand nous raconte comment cette impératrice, réputée l’amie des philosophes, a réagi aux soubresauts de la Révolution française…

En écoute libre ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/lintegrale-catherine-ii-2511183

Grand merci pour ce lien !  :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Catherine était une petite copine de Ligne !!!
( attention ! ... en tout bien tout honneur ! )

Mme de Sabran a écrit:
Catherine était une petite copine de Ligne !!!

Charles-Joseph est évoqué dans l'émission... j'ai pensé à toi


Bien à vous.

L'émission est intéressante, puisque l'axe d'étude tourne essentiellement autour de la politique de l'impératrice durant la Révolution française.

... pas eu le temps aujourd'hui, mais demain sans faute ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:

Je ne me rappelais plus, si je l'ai su, que Catherine avait épousé Potemkine .

Messages déplacés ici...


Oui, oui...en 1774, paraît-il, et si ma mémoire est bonne.
Potemkine est son grand amour...

J'avais déjà entendu Vladimir Fedorovski en parler dans une émission où il présentait ce livre, me semble-t-il :



Je vérifierai dans la bio d'Hélène Carrère d'Encausse, mais je ne crois pas l'avoir lu moi non plus, ou je ne m'en souviens plus...

Profitions-en pour citer celle de Paul Mourouzy, citée dans cette émission, rééditée récemment chez France Empire :

Catherine II
Impératrice de toutes les Russies
De Paul Mourousy
Editions France Empire (Février 2015)



Présentation :
Après son Raspoutine qui obtint le Prix d’Histoire de l’Académie Française 1985, et le Prix Sévigné Européen Louise Weiss 1985, Paul Mourousy fait le portrait d’un autre personnage passionnant de la Russie tsariste, Catherine la Grande – que les ancêtres de l’auteur ont bien connue.
Ecrivain, Paul Mourousy est surtout connu pour ses récits historiques sur la Russie tsariste.

Il est le fils du prince Constantin Mourousy, petit-fils du chambellan d'Alexandre III et neveu du prince Alexandre Mourousy, un proche de la famille impériale russe et aide de camp du Tsar Nicolas II.
Son père, le prince Constantin, est l'un des derniers diplomates de la Sainte-Russie en Europe occidentale. Paul Mourousy fut également un des pionniers de l'aviation russe.

Tu m'en diras tant !    En matière de Mourousy, je ne connaissais qu'Yves mais avec un i  ...   :

Paul Mourousy était l'invité de l'émission de Franck Ferrand


Bien à vous.

Cela ne se peut...
Il est décédé.

Son fils, Constantin, était l'invité.

Au temps pour moi ( : ), il reste cependant un Mourousy


Bien à vous.

Si Potemkine fût l'amour de sa vie, Catherine II était quand-même une grande gourmande... Parmi ses favoris officiels, citons : les 5 frères Orlov (dont certains participèrent à l'élimination du prédécesseur de Catherine, ça crée des liens forcément...), Vassiltchikov, le comte Zorich, Rimsky-Korsakov, Lanskoy, Ermolov, Mamonov...
L'impératrice était d'ailleurs généreuse avec tous ces beaux messieurs : serfs, terres et domaines, bijoux, millions par ci, millions par là... Potemkine à lui seul aurait reçu 50 millions au cours de son "règne"...

Calonne a écrit:.. Parmi ses favoris officiels, citons : les 5 frères Orlov ..

Cela me rappelle Louis XV et les 5 soeurs Mailly-Nesle !  

...   tour à tour, rassure-moi !   boudoi26

Calonne a écrit:Potemkine à lui seul aurait reçu 50 millions au cours de son "règne"...

Pour Little Po, si elle nous lit :

Et en cadeau, l'un des plus gros diamants roses du monde : Le Potemkine.
Une femme qui offre un diamant à son amant ? Pourquoi pas !
54 carats, s'vous plait.
Acheté plus tard par Nap III pour l'offrir à l'impératrice Eugénie.

Moi, Potemkine me fait penser à Jean Ferrat ...

Hier, l'ami Franck Ferrand (qui, décidément, nous gâte avec le XVIIIe siècle boudoi32 ) consacrait son émission Au coeur de l'histoire à Catherine II, et plus particulièrement au sujet de "l'Affaire de la princesse Tarakanova"

Ielizaveta Alekseïevna Tarakanova fut une prétendante au trône impérial russe.
Elle n'emprunta véritablement ce titre qu'après avoir usé de bien d'autres identités, se faisant d'abord appeler Fräulein Frank, Lady Shelley, Madame Scholl, Madame de la Trémoille, Kniaguinia Vladimirskaïa (princesse de Vladimir) ou encore princesse d'Azov.

Catherine II ne peut supporter pareil affront, et fera emprisonner la prétendue princesse au sein de la forteresse Pierre-et-Paul, à Saint-Pétersbourg, où elle mourra de la tuberculose en 1775.


Ce tableau peint en 1864 par Constantin Flavitski représente la légende selon laquelle la princesse Tarakanova fut tuée dans une inondation en 1777.
En réalité, elle mourut deux ans plus tôt, en 1775.

L'histoire de la princesse Tarakanova sur Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Princesse_Tarakanova


Franck Ferrand recevait donc aux micros de son émission Hélène Carrère d'Encausse, venue s'entretenir avec lui de cette affaire, mais surtout des luttes de pouvoir menées par Catherine II pour s'imposer sur le trône de Russie, et affirmer la place de son empire dans le jeu politique des grandes puissances européennes.


Portrait de la grande duchesse Catherine Alexeevna (future impératrice)
Par Vigilius Eriksen, 1762
Photo : Hermitage Museum

Emission très intéressante ! En écoute libre ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-le-mystere-de-la-tarakanova-29112016-2914334

Les mesures prises dans l’empire de Russie envers les Français soupçonnés de sympathies révolutionnaires (1792-1799)

par Julie Ollivier

Dès les premiers jours de la Révolution Française, Catherine II de Russie observe avec méfiance les bouleversements qui se produisent en France. Depuis le début de son règne en 1762, cette impératrice a cherché à dialoguer avec les philosophes des Lumières comme Voltaire et Diderot, et à donner à son peuple des lois plus libérales, mais elle n’en est pas moins à la tête d’un immense État peuplé de serfs.
Elle prend sans hésiter le parti de soutenir la monarchie, et particulièrement les frères de Louis XVI et les émigrés. Cependant les problèmes intérieurs, les guerres constantes menées contre ses voisins, Empire ottoman (1787-1792) et Suède (1788-1790), les partages successifs de la Pologne (en 1793 et 1795), sont des préoccupations plus pressantes que le rétablissement de la royauté en France.
La participation de la Russie se limite à d’importants soutiens financiers en faveur de l’émigration. Paul Ier, monté sur le trône à la mort de sa mère en 1796, continue ces largesses, assure un asile au prétendant Louis XVIII en Courlande et accueille à son service l’armée de Condé. Il va cependant plus loin encore en engageant son Empire dans une intervention militaire contre la France en 1798 dans le cadre de la seconde coalition. L’empereur est toutefois déçu par ses alliés, et Bonaparte incarnant à ses yeux le retour à l’ordre, il change de camp en 1800 et se rapproche de la France.

La communauté française résidante en Russie subit quant à elle les conséquences de cette politique. Ces deux mille cinq cents Français environ, arrivés en grande majorité dans les années 1770-1780, sont étroitement surveillés par le pouvoir russe. Après la rupture totale des relations diplomatiques entre les deux pays en 1792, Catherine II décide de prendre diverses mesures contre les Français, fait arrêter les individus considérés comme mal pensants, punit les réfractaires.
Sous Paul Ier, la répression s’intensifie et touche aussi bien les Russes que tous les étrangers, parmi lesquels les Français restent particulièrement suspects. Dans ces conditions, certains décident de quitter l’Empire, mais la grande majorité reste, et la communauté grossit même avec l’arrivée d’émigrés royalistes qui viennent trouver un refuge en Russie. Toutefois aussi bien pour les anciens résidents que pour les nouveaux venus, le moindre faux pas peut être très lourd de conséquences. Sans qu’il soit possible de chiffrer exactement le nombre de Français inquiétés par le gouvernement russe entre 1792 et 1799, il est cependant possible à la lumière des différentes affaires, de distinguer trois délits lourdement condamnés : l’expression d’idées favorables à la Révolution ou contre la Russie, la désobéissance aux lois russes qui interdisent tout contact avec la France, et enfin, le crime le plus grave, l’espionnage.

Excellent article, à lire ici en entier :
https://ahrf.revues.org/11237

Quelques représentations de Catherine la Grande rapportées de St Petersbourg :

Merci infiniment Vicq du post de ces bustes de l'impératrice.

Faut-il les dater de la décennie 1780, voire 1790 ?

Catherine II semble avoir déjà entamé ses cinquante ans, mais il est difficile d'être précis.

Je ne sais pas, Dominique, car il n’y avait pas de cartels... Je les ai photographiés la semaine dernière à l’Ermitage, époustouflant musée-palais...