Pamphlets et libelles du XVIIIe siècle et de la Révolution

Ce n'est pas inintéressant à lire :

Voilà ce que Linguet pense de ces écrits, 8 juin 1785, suite à la visite de Marie-Antoinette à Paris, très, trop froide :




Linguet n'est pas au bout de ses peines  ! àè-è\':  Nonobstant Marie-Antoinette, évidemment. :

En plus, Linguet lui est interdit alors qu'il dresse un portrait panégyrique du pouvoir royal !!! boudoi29

Un pamphlet intitulé "Conférence entre Mme de Polignac et la comtesse de la Motte" prétend rendre compte d'une entrevue entre Mmes de Polignac et de la Motte, à Londres, au parc Saint-James, sous forme d'une "Lettre de M. de Vaudreuil à un abbé fort connu" (l'abbé de Balivière, sans doute. )

On y voit Mme de Polignac, à la même enseigne que la Motte : l'exil ( après la faveur ), arriver au rendez-vous en compagnie de son mari et l'incontournable Vaudreuil, tandis que Mme de la Motte survient flanquée de Calonne.

Voulez-vous un petit extrait fort édifiant :

" La Polignac (c'est Vaudreuil qui parle ainsi !!! :roll: ) dont l'oeil était en sentinelle et qui tremblait qu'ils ne manquassent de parole, les aperçut la première. Aussitôt elle court au-devant d'eux et veut embrasser l'héroïne du Procès Cardinal, tandis qu'elle serre tendrement la main du froid ex-contrôleur des Finances qui dédaigne de répondre à cette politesse que, naguère, il aurait bassement sollicitée.
La descendante des Valois adresse, en la repoussant, ce peu de mots à la Favorite bannie:
"La noblesse du sang pur qui coule dans mes veines, Madame, ne me permet pas de jouir en ce moment de mon triomphe; je vous méprise trop depuis longtemps pour éprouver la plus légère satisfaction de votre disgrâce personnelle, le seul bonheur que j'y voie est celui de ma Patrie dont vous fûtes toujours l'ennemie, comme de tous les honnêtes gens.
Adieu, Madame, puisse tout le mal que vous avez voulu faire, retomber sur vous et faire enfin fermenter dans votre âme perverse un véritable repentir."
Tu aurais ri, mon cher Abbé, de voir nos contenances pendant cette scène gravement comique.
La Polignac fut, pour la première fois de sa vie, un moment déconcertée; son mari baissa les yeux; des larmes qui en coulèrent me firent presque soupçonner qu'il a une âme capable de sentir quelque chose; et moi, honteux d'avoir tant de temps vécu en aussi mauvaise compagnie, je n'y restai encore quelques instant que pour pouvoir t'instruire ..."
L'Idole de Versailles se remet de son trouble : " Je viens vous offrir, ainsi qu'à Monsieur, mon amitié; notre disgrâce nous rend égaux, unissons-nous pour nous venger et rentrer dans des places que nous seuls pouvons occuper."
Calonne lui conseille plutôt de se faire oublier d'une société dont, selon la femme la Motte, elle est devenue "l'exécration".
"Je lui fis, poursuit le pseudo-Vaudreuil, ma très humble révérence et la laissa jouir de la satisfaction d'un doux tête à tête avec son cher mari, qui seul eut la constance de ne pas l'abandonner: ce trait d'héroïsme mérite d'être consacré, car tu dois trouver comme moi admirable de voir cet imbécile essuyer tristement les larmes de cette Madeleine qui n'a reconnu que dans ce moment son utilité. Jusque là, tu le sais, il était le dernier de sa société et même de sa maison.
Adieu, mon cher Abbé ! Nous voilà tous les deux isolés, chacun dans un coin du monde; il ne nous reste plus qu'à devenir honnêtes gens ... si nous le pouvons ."

Une telle publication, que l'on pourrait qualifier de bénigne en regard de tous les libellles dont Mme Polignac est la cible, sort de l'imprimerie Lormel, rue du Foin Saint-Jacques.
On s'arrache ce genre de brochures .

Parue dans la brochure intitulée  Têtes à prix  


Liste de toutes les Personnes avec lesquelles la Reine a eu des liaisons de débauches

Savoir :

-  La duchesse de Pecquigny
-  La duchesse de Saint-Maigrin
-  La duchesse de Cossé
-  Le comte d'Artois
-  La marquise de Mailly
-  Le comte de Dillon
-  La princesse de Guéménée
-  Le duc de Coigny
-  Madame de Lamballe
-  Dr Polastron
-  Un garde du Corps
-  Manon Loustonneau
-  Un commis au secrétariat de la guerre
-  Madame de Polignac
-  Madame de Lamothe-Valois
-  Le prince Louis de Rohan, surnommé le cardinal-collier
-  Madame de Guiche
- Le comte de Vaudreuil
-  La petite Labordé, soeur du directeur de l'Opéra, et pourquoi elle créa la charge de dame du lit de la reine
-  Bezenval
-  Bazin
-  Vermont
- Toutes les tribades de Paris, parmi lesquelles les plus remarquables sont " Couk " et " Raucoux ", fouettées, marquées et bannies de Hambourg pour vols et escroquerie
-  La demoiselle Michelot
-  Mesdemoiselles Guimard, Dumoulin et Viriville
-  Monsieur Campan, fils d'un valet de pied de la maison de Ventadour
-  Cassini
-  Neukerque
-  Guibert, fille d'un comédien
-  Madame de Marsan
-  Dugazon .

D'où qu'y sort ce docteur Polastron ?

Alors là ?!!          inconnu au bataillon ...    
Mais les pamphlétaires ne sont pas à ça près !

A noter, l'absence du beau Fersenne ( sic ) dans cette liste .

Parce qu'en plus y'a même des oublis ?!!!  

Notre petite duchesse n'y coupe pas !    


« Caricatures, estampes morales et spirituelles dans le sens de la Révolution ».

— « Voyez-vous cette femme, dit l’un, et ce loup qui la tient par la gorge : voyez-vous comme elle se plaît à le nourrir, comme elle le tient attaché à son sein. La marâtre! Et cet enfant qui périt à ses côtés, faute d’aliments; c’est son propre fils, messieurs et dames, c’est son fils qu’elle abandonne pour nourrir le loup emblème de
la férocité de l’aristocratie, c’est clair!
— Tenez, savez-vous l’anglais? dit l’autre, lisez l’inscription : Political affection. Affection, préférence, passion, Political, de la Polignac… La gueuse! »
— « Il a raison, fait tout le monde, c’est ma foi la Polignac, ha, ha, ha, hi, hi, hi! »

Faisons-nous petite souris et pénétrons dans une imprimerie clandestine ...  
Voyez cette femme !  Ce pourrait être la comtesse de la Motte .