Le Boudoir Turc de Marie-Antoinette à Fontainebleau

La nuit, la neige a écrit: et les étapes de sa restauration :

...

Merci, cher la nuit, la neige !

J'en suis toute pantelante d'admiration !

Visite du boudoir hier :c^ùù!!: :c^ùù!!: :c^ùù!!: moments magiques !
Demandé l'installation d'une chaise volante dans l'escalier déservant le boudoir turc :( mais la montée n'est pas fatigante ).
La tête des visiteurs nous apercevant dans le fond du boudoir d'argent (porte ouverte par le conférencier )..... :

Le boudoir "turc" est l'une de mes pièces préférées de ce château...



Conçu en 1777 pour Marie-Antoinette qui fait aménager les anciens appartements de Marie Leszcynska.

Richard Mique, son architecte attitré, également maître d’œuvre du théâtre et du hameau du petit Trianon, en dessine les plans pour en faire un écrin ouvrant sur le jardin de Diane.
Les frères Rousseau, grands décorateurs de l’époque, exécutent le décor de lambris sculptés et peints, semés d’ornements inspirés du Levant (toujours en place).

Le Garde-Meuble personnel de la reine, dirigé par Pierre-Charles Bonnefoy Du Plan, fournit un précieux mobilier, dont seuls les feux à sujet de dromadaire demeurent (aujourd’hui conservés au musée du Louvre).
Les autres pièces ayant été vendues à la Révolution.  


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola

À ces merveilles s’ajoutent quelques trésors : la cheminée du marbrier Bocciardi et du bronzier Gouthière qui présente une frise de bronze associant, sur fond de rinceaux, croissants, étoiles, turbans et épis de maïs dits “blé de Turquie”, ainsi que le mécanisme de la glace mouvante conçu par le général Mercklein qui permet d’occulter la fenêtre, ou encore celui des stores qui tamisent la lumière grâce à un système de poulies.


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Thierry Ollivier


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Thierry Ollivier

Après les dispersions révolutionnaires, l’impératrice Joséphine redonne vie au boudoir en y installant, à partir de 1806, sa “petite chambre à coucher”.
Elle commande alors à Jacob-Desmalter un nouveau mobilier garni d’un velours scintillant rappelant le fameux goût “à la turque” et orne la pièce de précieuses étoffes : mousselines brodées, taffetas ou encore festons lamés or à motifs vermiculés.

Le lit en acajou signé Jacob-Desmalter est un hommage au sommeil avec ses chiens en bronze doré qui veillent sur le repos de l’impératrice. Il appartient à un ensemble de meubles réalisé spécifiquement pour le boudoir en 1806 : une chaise longue avec ses coussins, deux bergères, un tabouret de pied, quatre chaises en gondole, un guéridon et un écran de cheminée.

Le boudoir Turc n’est que peu utilisé après 1815.
Il conserve sa fonction de petite chambre à coucher, pour une femme de chambre et pour Mme Pollet, trésorière de la cassette de l’Impératrice Eugénie.
Les usages épisodiques du boudoir ont permis d’en préserver le mobilier et certains ornements du décor.

* Source (extraits du texte) et informations complémentaires, en lisant ce document intéressant édité lors de la campagne de restauration : http://chateaudefontainebleau.fr/IMG/pdf/Chateau_Fontainebleau_DP_Boudoir_Turc-2.pdf

Puisque est évoquée cette campagne de restauration (qui s'est achevée à la fin du printemps)...

Nous nous rappelons qu'en 2012, la galerie Aveline (Paris), en partenariat le château, avait reconstitué ce Boudoir (à partir de photos pour les décors), et présenté le mobilier de Joséphine dans le but de favoriser le mécénat de cette campagne de restauration.
Les dons des particuliers et des entreprises ayant participé à cette opération ont permis de restaurer le mobilier et de réaliser le retissage des textiles.

Le comte Axel était alors notre envoyé spécial dans cette galerie, et nous avait offert de belles photos de sa visite   :













La jolie reconstitution photo de la vue sur le jardin :

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Merci, pour ce si beau bouturage !

La pièce vidée de ses meubles, après restauration des lambris et décors :


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Et dans les détails....


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean

L'ameublement "Joséphine", après restauration.
(Sur)chargé.... :


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean

La S. Bern touch... :

Spoiler:

Et dans les détails...


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Adrien Didierjean

La nuit, la neige a écrit:

La S. Bern touch... :

Rooooh ! :

Je ne suis pas fan du jeté de lit, ou en tous cas de la façon dont il est arrangé, disposé ... seule note négative à mon goût .

Mme de Sabran a écrit: Je ne suis pas fan du jeté de lit, ou en tous cas de la façon dont il est arrangé, disposé ...  seule note négative à mon goût .

Il est fait pour être en effet disposé dessous les traversins qu'on a glissés dessous


Bien à vous.

Ce n'est pas heureux, c'est informe .

C'est parce que tu es dans l'ambiance im-pé-ccable de Dowton Abbey... :
Ordonnez et tendez-moi tout ça !!

Si la soierie des sièges a été retissée, les tentures du lit, les rideaux et la couverture de l'écran sont les originaux, nettoyés, reprisés et restaurés

Marie-Antoinette fut la première souveraine à commander un mobilier d'acajou recouvert de bronzés dorés, à savoir son lit de la chambre du RDC à Versailles, qui n'a malheureusement toujours pas été identifié aujourd'hui...

Merci pour toutes ces photos !
Le jeté de lit n'est pas très heureux, récupération dans les réserves nous a dit le conférencier.
Joséphine qui craignait les incendies fait transformer les cassolettes en pots pourris .
Nos artisans d'art sont des magiciens ..... le velours, les galons.....

CLIOXVIII a écrit:
Le jeté de lit n'est pas très heureux, récupération dans les réserves nous a dit le conférencier.
.....

Il y a eu confusion : en fait, c'était la couverture du quinquin !

:

Bon, je reconnais que ce tissu est celui qui habille l'intérieur de l'alcôve et double ses rideaux .  

Une situation bien embarrassante !    

La demoiselle Contât, que tout Paris adore pour son talent et pour sa beauté, étoit curieuse de voir le joli boudoir que la Reine s'est fait faire à Fontainebleau. Elle pria le maréchal de Duras de lui procurer cette satisfaction. On lui proposa d'y venir dans le moment où se trouvoit chez elle M. M..., dont elle prétend que l'esprit s'aliène d'amour pour elle. Il lui offre la main, et nos deux curieux arrivent dans le boudoir. La Reine, que l'on croyait occupée ailleurs, entre tout à coup. Nos amateurs, surpris et confus, ne purent éviter le mépris dont le juste courroux de la souveraine les accabla. On croit que la belle actrice a perdu l'envie de se montrer jamais dans des palais dont plusieurs motifs lui donnent l'exclusion.

L'aventure de mademoiselle Contat dans le boudoir de la Reine a eu une circonstance qui aggravoit beaucoup sa faute. Cette actrice avoit eu l'indiscrétion de prendre le lapis où Sa Majesté s'amuse à broder et d'y ajouter une fleur. Elle se proposoit de la défaire et d'effacer les traces de son indiscrétion lorsque la Reine vint à entrer. On prétend que pour consoler mademoiselle Contat, Molé lui a offert de l'épouser, en lui laissant même la liberté d'avoir un amant. L'actrice, dont on doit admirer la sagesse autant que la délicatesse de son adorateur, a répondu qu'elle serait volontiers son amie et même quelque chose de plus, mais jamais son épouse.

Pardonnez-moi Eléonore. Mais pourquoi le "juste courroux" de la Reine ? La visite des lieux n'était pas encore de mise ? Peut-être a-t-on tout simplement dérangé l'intimité de Marie-Antoinette ? je ne vois que cela pour cette colère, même à l'égard d'une actrice.

Franchement, moi non plus ...

Franchement, il y a de quoi comprendre la colère de Marie-Antoinette ! àè-è\':

Nous savons par d'autres témoignages qu'il était courant de pouvoir visiter les appartements royaux. On peut espérer que celles-ci se limitaient aux pièces officielles ou semi-officielles (bibliothèques, salons comme celui doré de la reine...), mais pas des boudoirs, pièces qui ont pour vocation de protéger l'intimité.
Eh bien, non, même pas !!!

Et en plus, sans se gêner de tripoter son matériel de broderie ! Ce qui devait sûrement constituer pour Marie-Antoinette une des rares activités de calme et de repos, en toute tranquillité. Qui lui permettait de souffler, de se couper de sa vie de reine. Là je ne suis plus reine, je suis moi.

Il y a vraiment de quoi mal le prendre !:::!!!ùùù^^^^:

Ce serait comme si nous, nous voyions de parfaits étrangers, sans votre invitation, se prélasser dans votre baignoire et utiliser sans vergogne votre brosse à dents...

Si Marie-Antoinette souhaitait plus que tout se préserver une vie intime, force est de constater que c'était impossible. La pauvre... àè-è\':

100% d'accord avec Reinette ! :::!!!ùùù^^^^:

Et moi donc !!!


Bien à vous.

Je trouve que cette réaction ne lui ressemble pas, mais Marie-Antoinette pouvait ce jour-là s'être levée du pied gauche .
A moins que ce ne soit la Correspondance secrète qui force le trait .

Ainsi, vous souvenez-vous de ce jour où Le Gentil de Paroy se permit sur un dessin de Marie-Antoinette qui représentait un paysage d'y ajouter la reine elle-même lâchant une brouette et courant pour la rattraper, avec , regardant la scène, Diane de Polignac et le duc de Coigny.
Marie-Antoinette voyant cela feignit d'être très fâchée puis dit à Mme de Polignac de rassurer Paroy ( son cousin, d'ailleurs soit en dit en passant, ce qui peut être la cause de l'indulgence de la reine ) .
Mais tout de même, ceci lui ressemble davantage.

Si cet extrait vient de la Correspondance Secrète, alors il est à prendre avec des pincettes.
On n'entre pas comme ça dans le boudoir d'une reine, même via un maréchal de Duras.

Comme nous le savons, la reine était de très mauvaise humeur à la fin de l'année 1783, donc si ces événements avaient lieu en cette période-là, ce saut d'humeur se comprend parfaitement

Comme Reinette le dit, je me fâcherais aussi si un jour en rentrant je vois un étranger qui déambule dans mon appartement et s'y comporte comme s'il y habite.

Les cabinets étaient accessibles aux visiteurs, mais les horaires étaient organisés de manière à ne pas gêner les souverains; Or visiblement l'actrice a usé de son influence afin d'y accéder à un moment où les visites n'étaient pas possibles. (Fontainebleau est tout de même utilisé un mois par an par les souverains, comme si ça ne laissait pas le temps de visiter ensuite ! ).

On lit bien que Sophie von La Roche accède aux appartements privés de Louis XVI sans problème.

Lucius a écrit:

On lit bien que Sophie von La Roche accède aux appartements privés de Louis XVI sans problème.

Oui en effet, pendant la messe. C'est pour ça qu'elle ne pouvait s'attarder nulle part, car une fois le roi de retour de la messe, les appartements n'étaient plus accessibles au commun des mortels.