Les citations célèbres de Marie-Antoinette

C'est donc dans la Correspondance secrète que nous retrouvons cette phrase si célèbre de sa part. En avons-nous d'autres traces ailleurs ?

On le voit Linguet est profondément choqué de l'impopularité croissante de la reine, alors qu'elle devrait au contraire ne recevoir que des louanges.
Le pauvre, nous ne sommes qu'au printemps 1785... àè-è\':
Cela montre aussi qu'il ne devait pas être le seul Français qui vénérait encore sa reine et son roi.

La suite ailleurs car elle porte plus sur les écrits orduriers qui innondent le public et ce qu'en pense Linguet.

Il me semblait avoir lu cette phrase chez Madame Campan... mais je me trompe peut-être..., je n'ai pas vérifié ... àè-è\':


Bien à vous.

Peut-être aussi. Je n'ai pas le temps de vérifier.  

A mon avis, la (non)réaction du public fut telle, que Marie-Antoinette ne cacha pas du tout son chagrin. A croire Linguet, qui ne cache pas qu'il en est bouleversé, Marie-Antoinette devait clairement montré qu'elle en fut affectée. A-t-elle pleuré en public : "a dit avec douleur" ?

Jusque-là je l'imaginais dire cette phrase en sanglotant dans les bras de son mari (donc dans une relative intimité). Or, non, elle prononce sa phrase aux Tuileries. Or, il y avait réception. Du coup, sa phrase a pu facilement faire le tour. Voir la reine en pleurs devait provoquer un certain effet. àè-è\':

Marie-Antoinette a vivement ressenti la perte de l'amour de ses sujets. Cela me fait mal pour elle. Et ce n'est que le début.

Une autre citation de Marie-Antoinette :

« Si je n'étais pas reine, on dirait que j'ai l'air insolent ; n'est-il pas vrai? »

Le contexte :

« Lors du dernier voyage qui s'est fait à Fontainebleau, où la cour suivant l'usage devait être en grande représentation, je m'y rendis pour jouir de ce spectacle.
J'y vis la reine dans la plus grande parure, couverte de diamants, et, comme un magnifique soleil l'éclairait, elle me parut vraiment éblouissante.
Sa tête élevée sur son beau col grec, lui donnait, en marchant, un air si imposant, si majestueux, que l'on croyait voir une déesse au milieu de ses nymphes.
Pendant la première séance que j'eus de Sa Majesté au retour de ce voyage, je me permis de parler de l'impression que j'avais reçue, et de dire à la reine combien l'élévation de sa tête ajoutait à la noblesse de son aspect.
Elle me répondit d'un ton de plaisanterie : « Si je n'étais pas reine, on dirait que j'ai l'air insolent ; n'est-il pas vrai? »

Mme Élisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs.

Qui saurait d'où provient ce dialogue du 20 juin 1792 ?

La populace à la Reine, parlant de sa fille :
"Quel âge a Mademoiselle ?
_Un âge où l'on ne sent que trop l'horreur de pareilles scènes" répond Marie-Antoinette.

Je l'avais déjà lu chez Castelot mais je n'en connais pas l'origine exacte.

La biographe François Wagener de la reine Hortense l'utilise comme introduction à son chapitre sur la Révolution, voulant certainement évoqué le traumatisme occasionné pour ces jeunes filles devant les événements.

En tout cas, ces mots m'ont toujours touchée. boudoi30

Je ne sais pas non plus ...

Printemps 1790

Lors de la visite du roi au faubourg St-Antoine, le peuple l'a reçu avec acclamation .
M. Bailly a répété à la Reine sa phrase accoutumée : " Votre Majesté doit bien jouir de la joie de ce bon peuple ! "
La Reine lui a répondu : " Oui, le peuple est bon, quand ses maîtres viennent le visiter ; mais il est bien barbare, quand on l'envoie visiter ses maîtres ! "

Et la pauvre si elle avait en tête les journées d'octobre ne pensait pas qu'elle subirait d'autres invasions... àè-è\':

Mme de Sabran a écrit:: " Oui, le peuple est bon, quand ses maîtres viennent le visiter ; mais il est bien barbare, quand on l'envoie visiter ses maîtres ! "

En voilà du génie, de l'observation, de l'anthropologie avant l'heure ... une si jeune femme !

Marie-Antoinette avait de la répartie refoulée très longtemps en elle-même.
Christine Orban a dit une chose très vraie, je crois aussi que la jeune Reine (avant les tragédies de sa vie), fuyait les intellectuels et toute chose sérieuse, alors qu'elle avait un réel potentiel de connaissances. Il faut expliquer cela par sa vie de femme si frustrée. Il lui fallait OUBLIER à tout prix.

Je suis d'accord.  
Marie-Antoinette avait un potentiel intellectuel : elle parlait et comprenait plusieurs langues (l'allemand, le dialecte viennois, l'italien, le français, sûrement quelques notions d'anglais et pourquoi pas un peu de suédois, le latin et certainement un peu le tchèque et le hongrois...), mémorisait ses textes de théâtre, jouait de la musique et composait. Elle avait également une mémoire prodigieuse, Bombelles nous rapportant qu'elle connaissait les prénoms de ses enfants, ce qui suggère qu'elle pouvait le faire pour beaucoup de courtisans !
Elle avait la répartie fine et fréquentait des hommes hautement cultivés (Ligne, Besenval, Vaudreuil....)


C'est déjà énorme pour une femme qualifiée de "tête à vents" par son frère !

Je ne savais pas tout cela Reinette, mais c'est fort possible.
Oui, on connaît assez mal ce côté de Marie-Antoinette, mais je m'aperçois avec plaisir que quelques historiens contemporains commencent à la dépeindre différemment. Comme quoi, il n'est jamais trop tard......

Dialecte viennois ? Peut-être que cela existait à l'époque de la Reine. Mais, n'est-ce pas toujours le cas aujourd'hui ? J'ai bien remarqué, lors de mes voyages dans cette ville que la langue parlée était un peu différente de l'allemand que j'avais appris en cours. Mais, peut-être n'était-ce qu'un hasard, ou ma connaissance très scolaire de l'allemand....

Oui, il existe bien un allemand un peu différent en Autriche et j'ai lu je ne sais plus dans quelle biographie qu'elle devait sûrement l'entendre enfant.

L'archiduchesse ANTONIA parlait le dialecte viennois qui existait depuis toujours  -  l'allemand classique n'est employé que par les gens très instruits, même à notre époque.

Lors de mon voyage de VIENNE à PARIS sur les pas de la Reine, nous avons été reçus à LAMBACH, l'abbaye où elle vit un spectacle sur le seul petit théâtre d'abbaye encore existant de nos jours, ressemblant à celui de TRIANON par son système de changement des décors.

Notre guide était un jeune abbé très agréable et mon Père  ( né allemand à METZ en 1915 et parlant parfaitement l'allemand) m'avouait qu'il ne comprenait pas tout ce que disait ce jeune abbé.... nous avons été rejoint par le PÈRE SUPÉRIEUR qui commence à parler à mon Père dans l'idiome de LAMBACH, et change immédiatement en passant à l'allemand classique suite aux réponses de mon Père  - il lui demande où il a appris un allemand aussi pur et Papa lui en a donné les raisons.

Il en a été de même à MUNICH , en BAVIÈRE on parle avec un accent, comme pour nous l'accent du MIDI !!!!!!

MARIE ANTOINETTE, ses frères et sœurs, parlaient le VIENNOIS avec le petit personnel de la Cour !!!!!!

MARIE ANTOINETTE

Merci Marie-Antoinette pour ces explications. C'était flagrant pour moi aussi cet accent différent en Autriche et en Allemagne.
Je n'ai pas renoncé à apprendre très bien l'allemand qui est une jolie langue bien loin des clichés habituels, c'est-à-dire une langue dure et un peu "guerrière".
Je me demande souvent si la Reine avait un accent quand elle arriva en France en 1770, personne n'en fait allusion, par contre, sa mère lui demande souvent d'être une bonne allemande.
Nous savons que Marie-Antoinette aimait entendre ses enfants parler le français, langue qu'elle appréciait énormément, et qui était parlée dans presque toutes les Cours européennes. Alors, peut-être n'avait-Elle pas d'accent.

Son accent devait être très léger et très doux. Sûrement moins marqué que celui de Romy Schneider qui a quitté l'Autriche vers ses vingt ans.

Merci, ma chère Comtesse .

Il s'agit de citations de et autour de Marie-Antoinette
...   comme la poignante interrogation du petit : « Maman, est-ce qu'hier n'est pas fini ? »

La célèbre citation: "ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche" attribuée à tort à MA, aurait été prononcée par Madame Louise d'après Paul Belaiche-Daninos dans Les 76 jours de Marie-Antoinette à la conciergerie.

Ah bon ?
Moi je me réfère à l'article de WikiPedia, qui, pour une fois, me semble fort judicieux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Qu%27ils_mangent_de_la_brioche

Je crois n'avoir jamais compris cette citation du petit Louis XVII .

Concernant la brioche, bien sûr, Marie-Antoinette n’a jamais rien dit de tel. C’est une invention du 19e. Je crois que nous avons consacré un sujet à ce propos.
Mais je crois bien en effet que Madame Louise recommandait de manger la croûte du pâté, disant : « je ne comprends pas que les gens ne la mangent pas, c’est pourtant tellement bon » ( ou qq chose comme ça...) . Ceci nous informe de deux choses :
- 1. Mme. Louise était une gourmande.
- 2. Au 18ème, on ne mangeait donc pas la croûte du pâté, qui devait seulement servir pour la cuisson, je suppose...

Vicq d Azir a écrit:Concernant la brioche, bien sûr, Marie-Antoinette n’a jamais rien dit de tel. C’est une invention du 19e. Je crois que nous avons consacré un sujet à ce propos.

Attribuée à Marie-Antoinette au XIXe siècle, cette phrase qui fait "mouche", avec ses nombreuses variantes, a notamment été popularisée par J.J Rousseau dans ses Confessions (1782).
Mais cette répartie était déjà connue bien avant le XVIIIe siècle, et ailleurs qu'en France.

Notre sujet dédié, c'est ici :

Qu'on leur donne de la brioche / Let them eat cake

Dieu merci, plus personne ne croit à cette médisance grossière !

Je reviens sur l'accent de la Reine - très léger effectivement comme ROMY et aussi UTE LAMPERT dans l'AUTRICHIENNE de GRANIER DEFERRE.....
L'affaire de la croute de Pâté n'est pas de Madame LOUISE, mais d'une dame du temps de LOUIS XIV qui avait des problèmes de dents... voir SAINT SIMON.

MARIE ANTOINETTE