Quatre perles parmi les plus célèbres au monde : La Régente (Perle Napoléon), La Pélégrina, La Pérégrina, La perle de Marie-Antoinette

Princess Zinaida Yusupova (princesse Zénaïde Youssoupoff)
By François Flameng
Oil on canvas, 1894
Image : Forum Marie-Antoinette / Gouverneur Morris

Ce portrait récemment présenté dans notre sujet :

Jewels ! Glittering at the Russian Court (exposition Hermitage, Amsterdam)

...me donne l'idée d'ouvrir un sujet concernant quatre perles célèbres de par leurs provenances historiques et leurs records dans les ventes aux enchères ! Mais on les confond souvent ! Raison pour laquelle je tente ce petit récapitulatif.  

Je précise que les versions varient d'un site à l'autre.




Le site Wikipedia qui présente ce portrait, le décrit ainsi :

La princesse Ioussoupova portant la Pélégrina, par Flameng

Citation from the official description of the State Hermitage Museum: "In this portrait by the popular contemporary artist Francois Flameng, the princess wears a sumptuous dress decorated with the famous Peregrine Pearl, which once belonged to King Philip II of Spain."
This information is incorrect : the princess not wearing the pearl called La Peregrina, but the pearl called La Pelegrina.


Portrait of Princess Zinaida N. Yusupova (1861-1939)
François Flameng
Oil on canvas, 1894
Image : The State Hermitage Musuem


Or, sauf erreur de ma part, je pense plutôt que cette grosse perle, suspendue au sautoir de la princesse, serait connue sous le nom de La Régente (ou la Perle Napoléon)    


Image : Le Forum de Marie-Antoinette / Gouverneur Morris


LA PERLE NAPOLEON – LA REGENTE

Nommée « La Régente », dit-on, en référence aux deux "régentes" (en l'absence de leurs époux) qui ont porté cette perle : l’impératrice Marie-Louise et l’impératrice Eugénie.
Il s’agit de l'une des plus grosses perles d'eau de mer naturelle, et de forme régulière, au monde.

Résumé de son histoire

Son histoire débute en 1811, lorsque Napoléon Ier commande au joaillier François-Regnault Nitot, le joaillier de la couronne, une collection de parures pour sa nouvelle épouse et impératrice, Marie-Louise.
Parmi ces joyaux, se trouve une  « perle poire très grosse, forme oeuf, aplatie en dessous, très bel Orient en dessus » qui ornera un temps le centre d’un diadème composé de près de 300 autres perles.



Sous la Restauration, Louis XVIII fait démonter ce diadème par Evrard Bapst, le nouveau joaillier de la couronne, et un second diadème est cette fois-ci délivré à la cour en juillet 1820.
La perle se trouve à nouveau montée sur un diadème mis à la disposition de Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême (le portera-t-elle ?), et de la duchesse de Berry.



Sous le règne de Louis-Philippe, les joyaux de la Couronne ne furent pas portés par la famille royale, mais la perle se trouve à nouveau réutilisée sous le règne de l’Empereur Napoléon III.



Gabriel Lemonnier, joaillier de la cour, crée cette fois-ci une parure de perles et diamants, avec La Régente disposée au centre d'une broche de corsage pour l’impératrice Eugénie.

Planche extraite du recueil : Diamants, perles et pierreries provenant de la collection dite des joyaux de la couronne
Michel Berthaud (photographe)
1887
Image : Bibliothèque Nationale de France



Sous la Troisième République, le parlement décide de disperser une large part des « Joyaux de la couronne » à l’occasion de ventes aux enchères organisées du 12 au 23 mai 1887.

Pages du catalogue de la Ventes des Joyaux de la Couronne de 1887
Certains des joyaux représentés dans la deuxième page n'existaient déjà plus en 1887
Image : Pinterest

La broche est achetée 176 000 francs or par un certain M. Jacques Roussel, qui agit en fait pour le compte de Carl Fabergé, le célèbre joaillier de la cour impérial russe, mandaté par le richissime prince Nicolas Youssoupov (famille dite plus riche les tsars), intéressait plus particulièrement par la perle, qu’il souhaite offrir à sa fille, la princesse Zénaïde.

Je pense que c’est cette grosse perle en « œuf de pigeon » visible sur le portrait d'introduction de ce sujet  


Est-ce encore cette grosse perle qu'elle porte agrafée à son corsage, à l'occasion du bal "costumé" organisé en 1903 à l'occasion de l'anniversaire des 290 ans de la dynastie Romanov ?

Image d'époque colorisée : Arrayed in Gold

Sur cette photo d'archive, la princesse Zénaïde porte deux perles dans sa coiffe : la plus grosse, au sommet, est La Régente.
Celle plus petite, en pendant, est La Pélégrina, dont nous ferons la présentation à suivre...

Image : Pinterest

La princesse avait épousé à Saint-Pétersbourg le comte Félix Félixovitch Soumarokov-Elston, le 4 avril 1882.
À la mort de son beau-père, le comte Soumarokov-Elston avait reçut de l'empereur Alexandre III de Russie, la permission spéciale de relever le titre des Youssoupov qui, sinon, aurait disparu.

Elle est la mère de Félix Youssoupov, bien connu pour sa part active lors de l’assassinat de Raspoutine.


Félix Felixovich, comte Soumarokov-Elston, Prince Youssoupoff (1887-1967).
Portait photographique le représentant posant dans son costume de boyard, lors du Bal donné à l’Albert Hall de Londres, le 11 juillet 1912
Image : Coutau Bégarie & Associés


En février 1914, Félix Youssopov offre la perle en cadeau de mariage à la princesse Irina Alexandrovna, nièce du tsar Nicolas II.


Prince Felix Youssoupov et sa femme la princesse Irina Alexandrovna de Russie
circa 1914
Image : Pinterest

Je passe les aventures du couple Youssoupov durant la Révolution russe que vous retrouverez dans la fiche wiki du prince Félix Issoupouv - La révolution russe (Wikipedia)

Bref, vers 1917, avant son départ en exil, le prince Youssopov avait divisé la superbe collection de bijoux de sa famille : une partie sera emportée avec lui, et l’autre avait été dissimulée sous l’escalier du palais familial, à Moscou. Le prince imaginait pouvoir revenir un jour récupérer ses biens.

La Régente ferait donc partie du lot laissé planqué en Russie. Oups !!  


Yusupov Palace (Moscow) in 1890s, fresh from rebuild by Nikolay Sultanov
Image : Wikipedia

Le 11 avril 1919, le couple Youssoupov est contraint de quitter la Russie à bord d’un cuirassé de la Royal Navy, le HMS Marlborough envoyé à Yalta (Crimée) par le roi d’Angleterre pour sauver ses cousins russes, membres de la famille impériale.

En 1925, aux cours de travaux de rénovation et d'inspection du palais Youssoupov, la cache est découverte.
Le « trésor » des Youssoupov est immédiatement saisi par les autorités.


Jewels of princes Yusupov, discovered in 1925 in the walled cellar of his mansion in Moscow
Image : Pinterest

L’histoire de cette perle est ensuite confuse, sa trace est plus ou moins perdue. Elle semblerait avoir été vendue à plusieurs occasions, pour se retrouver, à partir de 1950 et jusqu'en 1987 au sein d'une famille restée anonyme et qui semblait ignorer l'origine de cette perle.

La perle refait surface une première fois en 1988, à l’occasion d’une vente aux enchères organisée par la maison Christie’s.
L'acquéreur qui avait acheté la perle en 1987, et l'avait reconnue, l'avait faite monter sur un impressionnant collier.


La Regente Pearl mounted on a modern pearl, sapphire and diamond necklace
Image : Internetstones / Christie's

En 2005, la perle est à nouveau présentée en vente aux enchères chez Christie’s.
Il est alors confirmé que la perle fut repolie et que sa monture en diamant n’est plus celle datant de la période Youssoupov.
Le 16 novembre, elle est vendue 3 268 000 CHF (environ 3 050 000 euros, taux actuel).


Image : Christie's


* Source et infos complémentaires : Christie's

* Infos complémentaires : La Régente (Wikipédia)

* Article détaillé à lire, ici : Internetstones - La perle Napoléon, la Régente



A suivre....

Ça fait cher le collier de perles .

Oui, m'enfin, tu as vu les perles ! ... de plus abondamment enrichies de diamants !

Oui c’est des grosses perles . Les reines de France adoraient les perles . Marie de Médicis en avait toute une collection . Marie -Antoinette les aimait beaucoup aussi semble-t-il.

Quelle source avance donc que Marie-Antoinette préférait les perles aux diamants ?!
Je suis sûre d'avoir lu cela quelque part, mais je ne me souviens plus dans lequel de nos sujets ( car nous en avons une quantité consacrés aux bijoux ) .

Ce doit être un historien ? Vincent Meylan ? Sur les portraits de Mme Vigee-Lebrun elle est toujours représentée avec des perles, jamais avec des diamants .

Mais elle aimait beaucoup les diamants . Elle porte le régent dans sa coiffe sur le portrait de Wertmuller par exemple.

Sylvie Le Bras-Chauvot détaille par le menu les circonstances dans lesquelles la reine se pare du Régent, tu verras, dans son livre Marie-Antoinette l'affranchie.

Je vais lire ça avec intérêt.

Marie de Médicis et ses perles dont deux énormes à l'oreille.



Marie de Médicis, Frans Pourbus the Younger, vers 1606, Bilbao Fine Arts Museum

Anne d'Autriche qui les appréciait tout autant



Anne d'Autriche, Peter Paul Rubens, Museo del Prado

Marie Antoinette évoquant curieusement la première



Marie-Antoinette, Alexandre Kucharski, peut être printemps 1792, collection privée sur Commons Wikimedia

Marie-Jeanne a écrit:Marie de Médicis et ses perles dont deux énormes à l'oreille.

Rumeur ou vérité, nous avions évoqué le sort des populations de la moule perlière d'eau douce dans ce sujet : Des perles pas comme les autres

Aujourd'hui en danger critique d'extinction à cause de la pollution de nos cours d'eau, la "mulette perlière" aurait connu un écroulement massif de ses populations lors de la confection de la robe que portait Marie de Médicis à l'occasion du baptême de son fils, le futur Louis XIII.
Cette robe aurait été brodée avec plus de 30 000 perles ! Ce qui, compte tenu du fait qu'environ une moule sur mille seulement contient une perle, aurait alors entraîné la mort de plusieurs millions de ces petits mollusques.

J’espère au moins qu’ils les ont mangées ces moules et avec des frites .

Je crois que le portrait de Marie-Antoinette en veuve avec des perles est posthume .

La nuit, la neige a écrit:
Cette robe aurait été brodée avec plus de 30 000 perles ! Ce qui, compte tenu du fait qu'environ une moule sur mille seulement contient une perle, aurait alors entraîné la mort de plusieurs millions de ces petits mollusques.

Ce détail est à frémir !

Duc d'Ostrogothie a écrit: Je crois que le portrait de Marie-Antoinette en veuve avec des perles est posthume .

Bien que non formellement daté, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un portrait en veuve. Kucharski ayant répliqué de nombreuses fois le portrait de la reine esquissé au Temple dans ses habits de deuil simples et conventionnels.  
Je crois vraisemblable qu'elle soit représentée aux Tuileries en deuil de l'un de ses frères. La coiffure bouclée et la collerette de fine dentelle est typique de la période, même si effectivement ce portrait pourrait être posthume.

Je penche plutôt pour un portrait antérieur au Temple .
J’ai vu ce portrait lors d’une expo ( mais je ne sais plus laquelle....), et j’avais remarqué que le costume était violet foncé ( certes une couleur de deuil aussi ), et non noir comme on pourrait le penser sur la reproduction.
C’est un de mes portraits préférés de la Reine, que je crois être tout à fait réaliste. C’était le génie de Kucharski ....

Merci pour ce beau sujet LNLN  !

Sauf erreur de ma part, les perles de Marie de Médicis étaient encore inventoriées en tant que telles dans la collection des Diamants de la Couronne en 1791. La reine aurait donc pu parfaitement les porter sous la même forme

Vicq d Azir a écrit:J’ai vu ce portrait lors d’une expo ( mais je ne sais plus laquelle....), et j’avais remarqué que le costume était violet foncé ( certes une couleur de deuil aussi ), et non noir comme on pourrait le penser sur la reproduction.

Ah très intéressant. Dans ce cas la reine n'est pas en deuil, seul le roi le portait en violet. À ma connaissance l'étiquette était restée la même aux Tuileries.

En ligne sur Google Books


La liste des perles est impressionnante.

Vicq d Azir a écrit:
J’ai vu ce portrait lors d’une expo ( mais je ne sais plus laquelle....), et j’avais remarqué que le costume était violet foncé ( certes une couleur de deuil aussi ), et non noir comme on pourrait le penser sur la reproduction.

Ce portrait est présenté ici : Autres portraits de Marie-Antoinette par Kucharsky

Nous avions d'ailleurs posté une image trouvée sur le net présentant autre version de ce portrait : le buste de la reine orienté dans l'autre sens, et avec des couleurs tout à fait différentes !

Retour à notre sujet avec la présentation d'une deuxième perle que l'on confond souvent avec celle présentée précédemment, ou celle dont la présentation est à suivre.  

Son histoire est encore plus confuse, et les sources se contredisent souvent...
Donc, sauf erreur de ma part :


LA PELEGRINA

Not to be confused with La Peregrina pearl

La Pelegrina pearl is one of the most famous pearls in the world. Its history spans more than 350 years, and it has survived both the French Revolution of 1789–99 and the Russian Bolshevik (Communist) revolution of 1917.
It was owned by European kings and queens.

Origin of name

"La Pelegrina" is a Spanish word. Some gem historians translated it as "the Incomparable", but actually "La Pelegrina" has no such meaning in Spanish. Other gem historians believe that the name "La Pelegrina" was made to show a connection between "La Pelegrina" and another famous pearl La Peregrina.
"La Peregrina" means "the Pilgrim" or "the Wanderer", and rhyming the names "La Pelegrina" and "La Peregrina" could mean that the name "La Pelegrina" was meant to be also "the Pilgrim" or "the Wanderer", and a single letter was changed to distinguish between the two different pearls.

* Source (extrait) : https://en.wikipedia.org/wiki/La_Pelegrina_pearl


Histoire

La perle fait sa première apparition officielle en Espagne, en 1660, lorsque le roi Philippe IV d'Espagne l'offre en cadeau de mariage à sa fille Marie-Thérèse, promise au roi Louis XIV.


Portrait de Phlippe IV d'Espagne
Par Diego Velázquez
Huile sur toile, 1644
Image : The Frick Collection


Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche
Mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d’Autriche en l’Eglise de St-Jean-de-Luz, le 9 juin 1660
par Jacques Laumosnier
Musée de Tessé
Image : Web britanica

La perle fait le voyage en France avec sa nouvelle propriétaire.


La reine Marie-Thérèse et son fils le Dauphin de France
Charles Beaubrun
Huile sur toile, c. 1664
Image : Museo del Prado

A la mort de Marie-Thérèse en 1683, l'histoire de cette perle n'est pas assurée, mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle fut intégrée aux Joyaux de la Couronne de France et ce jusqu'à son vol, en 1792, lors du célèbre cambriolage du Garde-Meuble de la Couronne.

Le « Vol du Garde-Meuble »
Gravure de 1866
Image : La Parisien - On a volé les joyaux de la Couronne


Le fait est que la perle refait surface en 1826...achetée par les Youssoupov !
Mais pas de la même génération que pour l'histoire précédente.  

Née Tatiana Vasilevna von Engelhardt, la princesse Tatiana Youssoupov (1761-1841), nous la connaissons pour l'avoir présentée longuement dans ce sujet :

Les nièces de Potemkine, les presque grandes duchesses


Portrait of Princess Tatyana Yusupova
Jean-Louis Voille
second half of the 18th - early 19th century
Image : The State Hermitage Museum

La princesse Youssoupov était connue pour être une grande collectionneuse de bijoux. Entre autres joyaux fameux, ce serait elle qui aurait acheté le célèbre diamant "L'Etoile polaire" (ancienne provenance, Joseph Bonaparte).
Elle est réputée avoir acquis nombre de parures provenant de l'ancienne couronne de France et de Marie-Caroline, reine de Naples.

Elle avait épousé en 1793, en secondes noces, le richissime prince Nicolas Youssoupov (1751 - 1831), sénateur, ministre et diplomate ayant servi sous les règnes de Catherine II, Paul Ier et Alexandre Ier.

Portrait of Prince Nikolai Borisovich Yusupov (1751 – 1831)
Johann-Baptist I Lampi
Oil on canvas, c. 1790
Image : The State Hermitage Museum

En tant que diplomate, le prince a voyagé et fut introduit dans toutes les cours d'Europe (à Versailles, où il a rencontré Louis XVI et Marie-Antoinette ; en Prusse où il a rencontré Frédéric II, en Autriche où il a rencontré l'empereur Joseph II, et en Italie).
Au cours de ses voyages, il a acquis une grande collection d'oeuvres d'art, pour lui-même et pour la famille impériale ; il deviendra d'ailleurs le directeur des collections de l'Hermitage et du Kremlin Armoury.
En 1804, il voyage encore à Paris, où il rencontre fréquemment  l'empereur Napoléon Ier, qui lui offrira trois tapisseries.

Portrait of Prince Nikolai Yusupov with a Dog
By Johann-Baptist I Lampi
Oil on canvas, 1780-90s
Image : The State Hermitage Musuem

Bref, en 1826, la perle Pelegrina fait partie des collections de la famille Youssoupov et, par héritages successifs, nous la retrouverons donc dans les collections de la princesse Zénaïde, unique héritière de l'immense fortune familiale et des collections de bijoux.
Voir sa présentation, mon précédent message, ci-dessus.  

Je poste à nouveau cette photo d'archive où il est dit qu'elle porte la perle Régente au sommet de son diadème, et La Pélégrina, plus petite, en pendant.

Image : Pinterest

A sa mort, c'est donc son fils, le célèbre Félix Youssoupov, le partner in crime de l'assassinat de Raspoutine, qui hérite des joyaux de sa mère.


Portrait du comte Félix Felixovitch Soumarokov-Elston, prince Ioussoupov
Par Valentin Serov
Huile sur toile, 1903
Image : Wikipedia

Je ne reprends pas l'histoire du jeune homme, qui doit quitter précipitamment la Russie en 1919, des suites de la Révolution russe.
Vous vous souvenez (voir-ci dessus) qu'il avait divisé la collection des joyaux de sa famille en deux lots : l'un laissé en Russie (il sera découvert et saisi par le régime soviétique alors au pouvoir) et l'autre, qu'il parvient à emporter dans sa fuite.

Parmi les bijoux qu'il parvient à emporter se trouve notamment la perle Pélégrina.

Le prince Youssoupov et son épouse vécurent en exil en France de 1920 jusqu'à leur mort en 1967 et 1970.
La perle Pélégrina fait partie des derniers bijoux vendus par le couple : en 1953.


Prince Felix Yusupov and his wife Princess Irina Alexandrovna
Image : bbc.com - How was Russian mystic Rasputin murdered ?

Passée entre différentes mains depuis cette date, la perle réapparaît en 1989, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée à Genève par la maison Christie's.
Elle est alors vendue 463 800 dollars (de l'époque).


Image : Christie's


* Source et infos complémentaires : Internetstones - La Pelegrina Pearl

* Source et infos complémentaires : Wikipedia - La Pelegrina Pearl

Juste pour dire que, au vu de ses portraits, le prince Nicolas Youssopov n'avait pas l'air commode…
(même son chien a l'air de faire la gueule…)

Détrompez vous, cher Calonne, cette photo ne reflète pas du tout la personnalité de ce prince, fantasque, anticonformiste...
Ses mémoires « avant l’exil », et « après l’exil »sont très drôles à lire ... C’était une grande figure des émigrés russes à Boulogne et à Paris entre les deux guerres, toujours fauché, mais généreux avec ses compatriotes. Bisexuel, il entretînt jusqu’à sa mort une relation d’amour avec sa femme Irina, qui était la seule nièce de Nicolas II

Non, non, cher ami, je parlais du prince Nicolas, pas du prince Félix...

Oui, pardon... Nicolas semble plus revêche, en effet...

Les Yossoupov n’ont jamais été fauchés en exil.... ils ont su garder leur hôtel particulier d'ailleurs. Ils ont juste été « moins riches »...

Pardon, mais n’y a t il pas une confusion à ce sujet entre l’hôtel particulier du Grand Duc Paul (fusillé en 18) au bois de Boulogne, et la petite maison , sise dans la ville de Boulogne s Seine , qu’occupa Félix avec sa femme, sa mère, et un fidèle serviteur? Cette maison , en parie en bois, était très modeste, avec un petit jardin. En 39, ils loueront une maison à Sarcelles. Le couple finira sa vie dans un petit appartement du 16e arrondissement, rue Pierre Guerin.
Je crois, cette fois, ne pas me tromper, apres avoir lu ses mémoires, pour dire que les Youssoupof n’ont jamais habité un hôtel particulier en France. Les Windsor, oui, eux non. ...
Ils s’achèteront, dans les années 30 une vieille baraque à Calvi pour leurs vacances.
Félix se fera dépouiller par des escrocs et ne tirera pas l’argent qu’il espérait lors de la vente des 2 Rembrandt qu’il avait réussi à rapporter de Russie ( hélas, il les avait roulés à l’envers, donc détériorés ...). Leur affaire de haute couture (Irfé) fera faillite...
Il essaiera de récupérer un petit château ( Keriolet ) en Bretagne, qui avait appartenu à sa mère, mais perdra pour cela beaucoup d’argent en procès...
Sans être sur la paille, Félix décrit, en exil, une vie de bohème et des problèmes financiers chroniques...

Certes cher Vicq, mais c'était toujours la même "petite maison" que celle achetée du temps de leur splendeur. Et ils n'ont jamais eu à travailler en exil...

N'oublions pas non plus les indemnités considérables obtenues de la MGM suite à la sortie du film Raspoutine et l'Impératrice, pour violation de la vie privée (près de 7,5 millions de dollars actuels...).

Procès bien connu de nos jours puisqu'il eut pour conséquence inattendue d'imposer pour la postérité la fameuse mention "Ce film est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existant serait purement fortuite"