Charlotte Walpole Atkyns : actrice, espionne, et dévouée à Marie-Antoinette

Baron de Batz  :

Cher Comte ce livre est consultable en entier, et de façon assez agréable, sur ce site:

https://archive.org/stream/friendofmarieant00barbrich#page/n7/mode/2up

J'ai déjà lu soixante pages sans trop me fatiguer les yeux.

En réponse à Marie Antoinette, il semble que la famille de Mme Atkins n'ait pas respecté son désir de rapatrier sa dépouille en Angleterre, cette dernière ayant dilapidé les finances de la famille dans son quête obsessionnelle pour libérer la Reine et ensuite le petit Roi. Pour cette raison Mme Atkins repose quelque part en France, sans doute à Paris, dans une sépulture sans nom, si toutefois elle a même eu droit à cela. Crying or Very sad La plaque, érigée en 1910, qui se trouve dans l'église de Saint Pierre à Ketteringham, en partie financée par mon aïeul et d'autres dignitaires du village, lesquels ont eu pitié du sort de l'infortunée Dame, mentionne bien ce fait et son lien avec la Reine. Vous en trouverez une photo ici en cliquant sur le lien tout en bas, intitulé St Peter's church:


http://www.literarynorfolk.co.uk/ketteringham.htm

Il semble que ce soit un sort réservé aux amies de la Reine que de se retrouver sans sépulture, du moins répertoriée, après leur mort souvent tragique. Je pense à Yolande, Marie-Thérèse Louise, à Charlotte....

Cette Charlotte Atkins me paraît digne de tout notre respect, de notre admiration et de notre intérêt, n'ayant jamais abandonné son amie et ayant quelque part tout donné pour Elle. Voilà encore une preuve de cette fascination presque hypnotique, ensorcelante qu'exerçait la Reine sur certaines personnes qui la rencontraient, et qui furent prêtes, après cette rencontre, de tout sacrifier, jusqu'à leur existence même.

Comme pour Yolande, je tenterai de trouver sa tombe.

Madame de Sabran :


Je pense comme vous, cher Baron, que Charlotte Atkins est une personne hautement estimable . Elle a fait preuve d'un sang froid extraordinaire qui aurait dû se solder ( si Marie-Antoinette avait accepté son offre ) par le sacrifice de sa propre vie . Ce n'est pas rien !

Vous dîtes chercher aussi la tombe de Yolande ? Avez-vous des pistes ?

Fin du bouturage !!!

En tout cas, je me rappelais que nous avions eu déjà une conversation intéressante sur ce personnage qui mérite toute notre admiration ! boudoi30

Je découvre que Mme Atkins est morte en 1836 au premier étage de l'Hôtel Daru au 79 rue de Lille (Anciennement rue de Bourbon) dans le 7ème arrondissement de Paris. Avant cela elle habita l'Hôtel de Lannion au N°75 de la même rue

Lady Atkins était décidément très liée à Lille , la ville comme le nom :


Bien à vous.

Mme de Sabran a écrit:Par contre, cette histoire de vrai-faux dauphin me laisse bien dubitative !
Pourtant, s'il est vrai qu'elle émane de Lenôtre ...

Mme de Sabran a écrit:
Cependant, cette hypothèse ne repose que sur des déclarations assez vagues, des allusions elliptiques, et les bruits intangibles de bavardage, ramassés ici et là. Il advint un jour que mon ami Lenôtre, grand fureteur de vieux papiers , vint à moi, tout excité, avec un document qu'il avait trouvé la veille dans un portefeuille parmi les archives de la police. C'était une lettre, en date de mai 1821, et adressée au ministre par le directeur de l'établissement pénitentiaire de Gaillon. Ce fonctionnaire fut intrigué au sujet d'une " Madame Hakins ou Aquins." Depuis que le faux Dauphin, Mathurin Bruneau, condamné par la Cour de Rouen à un emprisonnement de cinq ans, était détenu de cette institution, cette étrangère s'était elle-même installé à Gaillon, et avait cherché à se mettre en rapport avec le prisonnier...

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La p'tite Lady  ( Atkins, of course ) voulait habiller Marie-Antoinette comme un arc-en-ciel,  avec une mini jupe en cuir !

( Le comte de Frotté :  Mémoires inédits  )

Après ce petit intermède musical de choix, retrouvons Lady Atkins, la bienfaitrice d'Hebert (    ) , en la bonne ville de Lille . :n,,;::::!!!:
Son bon ami, le Colonel-Général-Infanterie Louis de Frotté avait eu l'honneur d'être reçu par Louis XVI , en avril 1790.  
Les troupes en garnison à Lille s'étaient laissées gagner par la fièvre révolutionnaire.  L'un des quatre régiments, celui de Frotté, restait discipliné.  Frotté malgré son jeune âge fut choisi par ses chefs pour aller tirer la sonnette d'alarme aux Tuileries. Le roi fit déplacer la garnison de Lille pour calmer les esprits mais ne consentit pas à réunir à Lille un noyau de troupes fidèles sur lesquelles, si la crise venait à s'aggraver encore, il pût compter.
Frotté, quant à lui, se voyait expédié à Dunkerque, une bonne quinzaine de lieues allait désormais le séparer de Charlotte Atkins .
Montherlant dira que l'éloignement rapproche (                            ) , cela semble confirmé pour nos tourtereaux . Qu'à cela ne tienne, ils font leur possible pour se revoir parfois, et surtout ils s'écrivent assidument .

Ce qui fait chaud au cœur, c'est de réaliser comment toutes ces personnes étaient alliées à la cause de la Reine quand celle-ci fût à l'article de la mort. Prêtes à se sacrifier pour Marie-Antoinette.  Ce qui me fait penser que nombreux étaient ceux (connus et inconnus), malgré tout, à vraiment avoir un véritable amour pour la Reine. :;\':;\':;
J'ai essayé de chercher sur Wikipedia plus d'informations sur Lady Atkins, mais pas grand chose de plus que dans le Forum.

... mais c'est gentil à vous d'avoir essayé !

La subversion qui s'étend de plus en plus à Dunkerque, et dans les régiments mêmes, inquiète Frotté, comme Charlotte Atkins, de son côté, partage les alarmes de Mme de Polignac qui correspond avec elle de Vienne .   Quand arrive à Lille la nouvelle des événements du 18 avril, les sans-culottes ont empêché la famille royale d'aller faire ses Pâques à Saint-Cloud, son sang ne fait qu'un tour : il est indispensable de tenter quelque chose !!!
Il faut que le roi quitte secrètement Paris, qu'il s'installe à Bruxelles où se concentre pour l'heure la contre-révolution . Appuyé par l'armée des princes et d'autres troupes fidèles, dont celles que Frotté et ses chefs croient pouvoir entraîner avec eux de Lille et de Dunkerque, Louis XVI libéré du joug de l'Assemblée, pourrait reconquérir, de loin, par des lois justes et bonnes, le cœur de ses sujets.  L'on imagine déjà son retour triomphal dans ce Paris débarrassé des députés et des " clubistes " révolutionnaires. Mais le roi voudra-t-il s'en venir à Bruxelles, en territoire impérial ?
Lady Atkins se charge de l'impossible mission : persuader Louis XVI .

Là, je tombe des nues, parce que le seul épisode que je connaissais de la vie de Charlotte Atkins, c'est celui de sa tentative d'exfiltration de la reine de sa prison . J'ignorais totalement qu'elle serait allée trouver Louis XVI au printemps de 1791 pour l'exhorter à fuir avec toute sa famille .
Est-ce que cela vous dit quelque chose ?  

Rien de rien , je n'avais jamais rien lu sur cette influence que Charlotte Atkins a pu avoir sur l'évasion de la Famille Royale .... On en apprend décidément chaque jour sur elle !


Bien à vous.

Une sacrée bonne femme !!!

Charlotte quitte Lille pour Paris . Fouette, cocher !!!
Elle se fait introduire auprès de Marie-Antoinette grâce à un sésame : une lettre de Mme de Polignac . Et voici en présence la reine toujours fière mais meurtrie et l'Anglaise intimidée. L'on évoque d'abord la duchesse émigrée, puis Charlotte ose avouer la véritable raison qui l'a poussée à quémander l'auguste audience. Elle expose, elle défend les arguments de son ami Frotté et de ses chefs avec tant de chaleur et de sincérité que la reine est conquise .
Lady Atkins réussit à convaincre la reine qu'il faut fuir. Marie-Antoinette la présente à Louis XVI .

Cela me paraît d'un romanesque échevelé, tout ça ! boudoi16

Je rappelle que l'une des sources de Marina Grey en ce qui concerne Lady Atkyns est l'ouvrage de Frédéric Barbey dont nous parlons juste en amont :

Franchement je suis fier qu'elle soit Lilloise !


Bien à vous.

Ce que j'aimerais vraiment lire, ce sont les mémoires inédits ( hélas ! hélas ! hélas !   ... trois hélas !  ) de Frotté !  

Lady Atkyns apprit au désespoir la fuite des Tuileries de la famille royale et son arrestation à Varennes .
  Le roi s'était obstiné : ne voulant pas quitter le sol de France, il s'en allait vers Montmédy.  Monsieur, au contraire, qui a pris la direction de Bruxelles est sauvé .   Frotté y attendait en vain son souverain.
Incapable de rester plus longtemps dans ce Paris qui lui offre l'intolérable spectacle du " retour de Varennes " , Lady Atkyns,  repart pour l'Angleterre et va se cloîtrer dans son château de Ketteringham .

Le château de Ketteringham où Carlotte Atkyns se retire le coeur brisé, aujourd'hui  :   48333310

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Cette histoire d'ambassade auprès de Louis XVI pour le convaincre de prendre la fuite est assez incroyable .

Beaucoup plus tard, Lady Atkyns racontera sa " mission impossible " au comte de Provence devenu Louis XVIII qui notera, la lecture de la lettre achevée :
" Elle y dit qu'elle a fait par occasion, au mois de juin 1791, la connaissance du Roi et de la Reine et que, si elle en avait été crue, le voyage de Varennes aurait tourné autrement .