Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Compas, paire de ciseaux, couteau, canif, aiguille, "machin pour faire du crochet" non ? boudoi32, outil de mesure ?
Dans le compartiment du fond devaient se trouver les fils et autres nécessaires de couture, je suppose...
Dans le compartiment du fond devaient se trouver les fils et autres nécessaires de couture, je suppose...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Le nécessaire de toilette de St Cloud.
En mars 1794, des émissaires du gouvernement se déplacent à St Cloud, afin de procéder à un inventaire des meubles et objets que renferme le château, sous scellés depuis 1792.
Cet inventaire est parvenu jusqu’à nous.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’inventaire d’un nécessaire de la Reine, qui provenait de Trianon, et qu’elle avait fait venir pour meubler sa nouvelle résidence. Il s’agissait d’ une toilette de campagne en acajou, assortie d’un fauteuil gondole en canne et marocain vert contenant, dans ses tiroirs, un écritoire et des accessoires de toilette, dont voici le descriptif :
- 2 boites à poudre de fer blanc, avec leurs houppes de cygne.
- 4 flacons à bouchons de cristal doré.
- 1verre.
- 1entonnoir.
- 1plateau de cristal doré.
- 1pot à pâte et 2 pots à pommade en porcelaine de Sèvres blanche et -paire de ciseaux.
- 1 petit couteau à lame d’acier, manche de nacre et virole d’argent.
- 1pince en acier.
- 1 paire de ciseaux.
- 1gratte-langue.
- 1 peigne à sourcils.
- 1 cure-oreilles.
- 2 petits étuis d’ivoire.
- 1 petite brosse à dents.
( in : St Cloud. Une vie de château. Florence Austine Montenay ).
Le nécessaire a disparu, mais on peut l’évoquer avec le contenu de celui du Louvre :
Cet inventaire est parvenu jusqu’à nous.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’inventaire d’un nécessaire de la Reine, qui provenait de Trianon, et qu’elle avait fait venir pour meubler sa nouvelle résidence. Il s’agissait d’ une toilette de campagne en acajou, assortie d’un fauteuil gondole en canne et marocain vert contenant, dans ses tiroirs, un écritoire et des accessoires de toilette, dont voici le descriptif :
- 2 boites à poudre de fer blanc, avec leurs houppes de cygne.
- 4 flacons à bouchons de cristal doré.
- 1verre.
- 1entonnoir.
- 1plateau de cristal doré.
- 1pot à pâte et 2 pots à pommade en porcelaine de Sèvres blanche et -paire de ciseaux.
- 1 petit couteau à lame d’acier, manche de nacre et virole d’argent.
- 1pince en acier.
- 1 paire de ciseaux.
- 1gratte-langue.
- 1 peigne à sourcils.
- 1 cure-oreilles.
- 2 petits étuis d’ivoire.
- 1 petite brosse à dents.
( in : St Cloud. Une vie de château. Florence Austine Montenay ).
Le nécessaire a disparu, mais on peut l’évoquer avec le contenu de celui du Louvre :
Dernière édition par Vicq d Azir le Ven 10 Aoû 2018, 08:37, édité 5 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Ah ? Merci Vicq'...
J'ignorais l'existence de ce troisième nécessaire.
Nous évoquions les deux autres pages précédentes.
J'ignorais l'existence de ce troisième nécessaire.
Nous évoquions les deux autres pages précédentes.
La nuit, la neige- Messages : 18138
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Dans son film La princesse de Montpensier,
donné la semaine dernière sur ARTE, Bertrand Tavernier surprenait le duc d'Anjou à sa toilette, très occupé à sa racler soigneusement la langue avec ce petit accessoire inattendu .
Le gratte-langue, ustensile que nous retrouvons ci-dessus dans le nécessaire de Marie-Antoinette, était donc d'un usage déjà fort ancien .
donné la semaine dernière sur ARTE, Bertrand Tavernier surprenait le duc d'Anjou à sa toilette, très occupé à sa racler soigneusement la langue avec ce petit accessoire inattendu .
Le gratte-langue, ustensile que nous retrouvons ci-dessus dans le nécessaire de Marie-Antoinette, était donc d'un usage déjà fort ancien .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
[url=https://servimg.com/view/15107221/4298][/url
je viens d'acheter sur EBAY ce lot d'objets provenant du coffret de voyage de MARIE ANTOINETTE ces copies sont éditées par le LOUVRE on y trouve
2 tasses du services à café (il ne s'agit pas du service de la dauphine lors de son voyage vers versailles mais du voyage à varennes)
I soucoupe + un petite boite en porcelaine à pilules + un pilulier en métal argenté
2 verres au MA de la Reine
2 timbales en métal argenté ( métal à nettoyer régulièrement)
I boite avec couvercle au MA idem
j'ai bien entendu ces objets dans ma collection, mais ,j'ai acheté ;le lot afin des les sauver
Je suis d'accord pour partager cet achat avec les membres du FORUM qui voudraient en avoir dans leur collection.
un contact direct en MP ou par téléphone
MARIE ANTOINETTE
je viens d'acheter sur EBAY ce lot d'objets provenant du coffret de voyage de MARIE ANTOINETTE ces copies sont éditées par le LOUVRE on y trouve
2 tasses du services à café (il ne s'agit pas du service de la dauphine lors de son voyage vers versailles mais du voyage à varennes)
I soucoupe + un petite boite en porcelaine à pilules + un pilulier en métal argenté
2 verres au MA de la Reine
2 timbales en métal argenté ( métal à nettoyer régulièrement)
I boite avec couvercle au MA idem
j'ai bien entendu ces objets dans ma collection, mais ,j'ai acheté ;le lot afin des les sauver
Je suis d'accord pour partager cet achat avec les membres du FORUM qui voudraient en avoir dans leur collection.
un contact direct en MP ou par téléphone
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Cela a-t-il un rapport avec ceci ?
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4878-collection-marie-antoinette-le-petit-trianon-porcelaines-de-raynaud-limoges
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4878-collection-marie-antoinette-le-petit-trianon-porcelaines-de-raynaud-limoges
La nuit, la neige- Messages : 18138
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Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Je confirme qu'il s'agit bien du nécessaire de voyage qui a été à VARENNES - le LOUVRE vendait des copies - sur la photo qui montre les objets
le 12 a été fait il y a de nombreuses années et n'est plus disponible en boutique
le 14 est dans le lot que je viens d'acheter
ainsi que les tasses et soucoupes qui viennent de chez RAYNAUD, mais portant la marque LOUVRE !!!!!
MARIE ANTOINETTE
le 12 a été fait il y a de nombreuses années et n'est plus disponible en boutique
le 14 est dans le lot que je viens d'acheter
ainsi que les tasses et soucoupes qui viennent de chez RAYNAUD, mais portant la marque LOUVRE !!!!!
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
La chaîne Arte rediffusait, hier, un épisode de l'émission Au fil des enchères consacré au nécessaire de voyage offert par Marie-Antoinette à Madame Auguié, vendu aux enchères par la maison Christie's, en 2015 (voir sa présentation ci-dessus).
Si vous n'aviez pas vu ce reportage (durée 26 mn) lors de sa première diffusion, vous le retrouverez ici :
Au fil des enchères (Arte) : Le nécessaire de voyage de Madame Auguié
Selon des hypothèses que je trouve mal présentées, confuses, voire tirées par les cheveux, le doute est maintenu concernant l'origine de ce nécessaire : est-ce celui du voyage à Varennes ?
Il est comparé aux deux autres nécessaires connus de la reine : celui conservé au Louvre et celui conservé au Musée International de la parfumerie de Grasse.
Voir notre sujet consacré au : Nécessaire de voyage de Madame Auguié de Lascans, femme de chambre de Marie-Antoinette
Je trouve que leurs hypothèses ne sont pas convaincantes...
1) Tout d'abord celle du médaillon en laiton, prétendument gravé d'une mention ayant pour but de noyer le poisson, et faire croire que ce nécessaire était destiné à Mme Auguié (alors qu'il était celui qu'emporterait la reine).
Je suis curieux de savoir de quand date cette gravure ? Car je vois mal le fournisseur de ce coffret graver : " SM. la Reine Marie-Antoinette" (et préciser son prénom, comme s'il y avait une autre reine à l'époque) ; "Née Adelaïde-Henriette Genest" (à l'époque, il est à supposer que l'on s'en fout du nom de jeune fille de la destinataire) ; et enfin "1ere femme de chambre de la reine" (alors qu'elle ne l'est pas).
2) Le coffret de voyage conservé à Grasse ne comporte, lui, aucune gravure sur le médaillon. Ce qui est bien plus simple si l'on voulait rester discret !
Nécessaire de voyage conservé à Grasse
Et ce d'autant plus que Mme Auguié n'est pas du voyage à Varennes ! Dès lors, pourquoi les fuyards auraient-ils pris avec eux un nécessaire où le nom de la reine et celui de sa femme de chambre étaient mentionnés ? C'était attirer l'attention bien dangereusement...
3) Dans le documentaire, nous est présenté le prétendu descriptif au catalogue d'une vente organisée chez Christie's en 1955, et dans lequel ce nécessaire était présenté comme le nécessaire de voyage de Marie-Antoinette à Varennes.
Or ce n'est pas le descriptif d'une vente aux enchères, mais celui de l'exposition ayant eu lieu au château : Marie-Antoinette à Versailles (1955)
Je passe sur le fait que nul ne s'étonne des multiples dates de poinçons sur l'argenterie, et ajoute que puisque les Auguié et descendants, depuis leur ancêtre, avaient conservé au sein de la famille ce coffret, il n'aurait pas manqué de préciser qu'il s'agissait de celui de Varennes sur le médaillon !
5) Du reste, s'il avait été du voyage de Varennes, on se demande bien pourquoi il aurait échappé à la saisie des effets des fugitifs lors du retour aux Tuileries !
6) Cette dernière réflexion m'emmène logiquement au nécessaire conservé au Musée International de la parfumerie de Grasse qui - lui - est fortement présumé être celui qui a été saisi au retour de Varennes et conservé jusqu'en 1794 au Garde Meuble royal ; puis qui aurait été ensuite transféré à la Monnaie de Paris avant que l'on ne perde sa trace jusqu'en...1985 !!
Date à laquelle ce nécessaire est stoppé à la frontière française, son propriétaire d'alors tente de le faire sortir du territoire pour le vendre à l'étranger.
L'Etat français ne délivrant pas d'autorisation de sortie du territoire, le propriétaire le vendra aux enchères en France et son achat sera donc préempté par le musée de Grasse.
Les organisateurs de l'exposition de 1955 l'ignore (puisque ce nécessaire ne réapparait qu'en 1985), mais pas les experts qui ont vendu le coffret en 2015 ou les journalistes, s'ils nous lisaient...
Le second nécessaire de voyage de Marie-Antoinette, conservé à Grasse
7) Aussi, dans ce sujet, nous précisions que quelques pièces du nécessaire de Grasse sont manquantes.
- Pillages post-révolutionnaires ?
- Pièces données par Marie-Antoinette au moment même de son voyage ?
En effet, la reine aurait offert à Mr Lagny, maître des Postes à Chaintrix, deux écuelles en argent, en remerciement de sa prévenance lors du changement des chevaux à ce relai.
Hors ces pièces-ci étaient manquantes (et furent remplacées postérieurement).
- Ou bien ce nécessaire n'était tout simplement pas achevé au moment du départ ?
8 / Car enfin, je rappelle que c'est le nécessaire de voyage aujourd'hui conservé au Louvre (celui avec monogrammes de la reine visibles partout) que Marie-Antoinette envoie à sa soeur Marie-Christine, justement sous le prétexte que celui que la réalisation de celui qu'elle comptait lui offrir n'est pas achevé.
Cette dernière l'enverra par la suite à leur frère Ferdinand, en Italie, puis d'héritages en successions, ce nécessaire sera finalement acheté par le Louvre en... 1955.
Bref, s'il y a bien un nécessaire qui est fort probablement celui de Varennes, c'est à mon avis celui conservé à Grasse !
Si vous n'aviez pas vu ce reportage (durée 26 mn) lors de sa première diffusion, vous le retrouverez ici :
Au fil des enchères (Arte) : Le nécessaire de voyage de Madame Auguié
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Selon des hypothèses que je trouve mal présentées, confuses, voire tirées par les cheveux, le doute est maintenu concernant l'origine de ce nécessaire : est-ce celui du voyage à Varennes ?
Il est comparé aux deux autres nécessaires connus de la reine : celui conservé au Louvre et celui conservé au Musée International de la parfumerie de Grasse.
Voir notre sujet consacré au : Nécessaire de voyage de Madame Auguié de Lascans, femme de chambre de Marie-Antoinette
Marie-Jeanne a écrit:Je viens de revisionner le reportage, pas si mal que çà, mais effectivement peu éclairant sur les hypothèses.
Sauf découverte fortuite dans des archives inconnues, on n'en saura probablement jamais d'avantage sur le mystérieux coffret du voyage à Montmédy.
Je trouve que leurs hypothèses ne sont pas convaincantes...
1) Tout d'abord celle du médaillon en laiton, prétendument gravé d'une mention ayant pour but de noyer le poisson, et faire croire que ce nécessaire était destiné à Mme Auguié (alors qu'il était celui qu'emporterait la reine).
Je suis curieux de savoir de quand date cette gravure ? Car je vois mal le fournisseur de ce coffret graver : " SM. la Reine Marie-Antoinette" (et préciser son prénom, comme s'il y avait une autre reine à l'époque) ; "Née Adelaïde-Henriette Genest" (à l'époque, il est à supposer que l'on s'en fout du nom de jeune fille de la destinataire) ; et enfin "1ere femme de chambre de la reine" (alors qu'elle ne l'est pas).
2) Le coffret de voyage conservé à Grasse ne comporte, lui, aucune gravure sur le médaillon. Ce qui est bien plus simple si l'on voulait rester discret !
Nécessaire de voyage conservé à Grasse
Et ce d'autant plus que Mme Auguié n'est pas du voyage à Varennes ! Dès lors, pourquoi les fuyards auraient-ils pris avec eux un nécessaire où le nom de la reine et celui de sa femme de chambre étaient mentionnés ? C'était attirer l'attention bien dangereusement...
3) Dans le documentaire, nous est présenté le prétendu descriptif au catalogue d'une vente organisée chez Christie's en 1955, et dans lequel ce nécessaire était présenté comme le nécessaire de voyage de Marie-Antoinette à Varennes.
Or ce n'est pas le descriptif d'une vente aux enchères, mais celui de l'exposition ayant eu lieu au château : Marie-Antoinette à Versailles (1955)
Je passe sur le fait que nul ne s'étonne des multiples dates de poinçons sur l'argenterie, et ajoute que puisque les Auguié et descendants, depuis leur ancêtre, avaient conservé au sein de la famille ce coffret, il n'aurait pas manqué de préciser qu'il s'agissait de celui de Varennes sur le médaillon !
5) Du reste, s'il avait été du voyage de Varennes, on se demande bien pourquoi il aurait échappé à la saisie des effets des fugitifs lors du retour aux Tuileries !
6) Cette dernière réflexion m'emmène logiquement au nécessaire conservé au Musée International de la parfumerie de Grasse qui - lui - est fortement présumé être celui qui a été saisi au retour de Varennes et conservé jusqu'en 1794 au Garde Meuble royal ; puis qui aurait été ensuite transféré à la Monnaie de Paris avant que l'on ne perde sa trace jusqu'en...1985 !!
Date à laquelle ce nécessaire est stoppé à la frontière française, son propriétaire d'alors tente de le faire sortir du territoire pour le vendre à l'étranger.
L'Etat français ne délivrant pas d'autorisation de sortie du territoire, le propriétaire le vendra aux enchères en France et son achat sera donc préempté par le musée de Grasse.
Les organisateurs de l'exposition de 1955 l'ignore (puisque ce nécessaire ne réapparait qu'en 1985), mais pas les experts qui ont vendu le coffret en 2015 ou les journalistes, s'ils nous lisaient...
Le second nécessaire de voyage de Marie-Antoinette, conservé à Grasse
7) Aussi, dans ce sujet, nous précisions que quelques pièces du nécessaire de Grasse sont manquantes.
- Pillages post-révolutionnaires ?
- Pièces données par Marie-Antoinette au moment même de son voyage ?
En effet, la reine aurait offert à Mr Lagny, maître des Postes à Chaintrix, deux écuelles en argent, en remerciement de sa prévenance lors du changement des chevaux à ce relai.
Hors ces pièces-ci étaient manquantes (et furent remplacées postérieurement).
- Ou bien ce nécessaire n'était tout simplement pas achevé au moment du départ ?
8 / Car enfin, je rappelle que c'est le nécessaire de voyage aujourd'hui conservé au Louvre (celui avec monogrammes de la reine visibles partout) que Marie-Antoinette envoie à sa soeur Marie-Christine, justement sous le prétexte que celui que la réalisation de celui qu'elle comptait lui offrir n'est pas achevé.
Cette dernière l'enverra par la suite à leur frère Ferdinand, en Italie, puis d'héritages en successions, ce nécessaire sera finalement acheté par le Louvre en... 1955.
Bref, s'il y a bien un nécessaire qui est fort probablement celui de Varennes, c'est à mon avis celui conservé à Grasse !
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 24 Fév 2020, 10:29, édité 4 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Oui, c'est sans doute le plus logique .
Tu as sûrement raison.
C'est incongru, en effet, curieusement redondant .
Cela me rappelle les Marie-Antoinette de France de Rétaux de Villette .
Tu as sûrement raison.
La nuit, la neige a écrit:
Je suis curieux de savoir de quand date cette gravure ? Car je vois mal le fournisseur de ce coffret graver : " SM. la Reine Marie-Antoinette" (et préciser son prénom, comme s'il y avait une autre reine à l'époque)
C'est incongru, en effet, curieusement redondant .
Cela me rappelle les Marie-Antoinette de France de Rétaux de Villette .
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
La gravure sur le coffret Auguié pourrait éventuellement être postérieure. Un héritier auraient pu la faire poser pour attester de sa provenance.Mais dans ce cas un expert devrait pouvoir établir si la plaque date de la fabrication ou si elle a été rajoutée.
Je dis çà car il m'est venu cette idée pour un objet authentique m'appartenant ( de bien moindre valeur marchande ) et dont rien ne permet d'identifier l'origine.
Le coffret de Grasse semble en effet plus plausible. S'il a été saisi et conservé au garde-meuble, il doit y avoir une trace dans les inventaires.
Mais est-on bien certain qu'il a été séquestré ? Existe t-il une source ?
Je dis çà car il m'est venu cette idée pour un objet authentique m'appartenant ( de bien moindre valeur marchande ) et dont rien ne permet d'identifier l'origine.
Le coffret de Grasse semble en effet plus plausible. S'il a été saisi et conservé au garde-meuble, il doit y avoir une trace dans les inventaires.
Mais est-on bien certain qu'il a été séquestré ? Existe t-il une source ?
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
J'ai finalement déplacé nos derniers échanges dans ce sujet, puisqu'il est essentiellement question du "nécessaire de Varennes", présumé être celui conservé à Grasse (à juste titre, à mon avis).
Le coffret de Grasse est également décoré d'un médaillon, qui lui est "vierge" d'écriture (d'origine). Si l'un de ses propriétaires avait décidé de le faire graver au XIXe siècle, comment prouver que la gravure seule est postérieure à la réalisation du coffret ?
Je suppose, puisque le musée de Grasse reprend cette information dans sa présentation du nécessaire (voir ci-dessus).
Et il est fort probable que lorsque ce nécessaire fut repéré lors de la tentative de son propriétaire de le faire sortir du territoire français, puis finalement vendu aux enchères en France (1985), et sachant que l'Etat français a participé au financement de son acquisition par le Musée international de la parfumerie de Grasse : l'historique de cet objet fut particulièrement bien étudié.
J'avais repris ces informations de l'intéressante étude publiée ici :
Ascasonline - Marie-Antoinette's second necessaire (part 1), Solving a 200 years old mystery. By Katherine Paltey
Et dont je cite cet extrait :
What we do know is that after the capture and return of Varennes, most of MA's belongings were then seized and put into the Royal Mobilier. The rest of her belongings were stored in the Royal Mobilier when she was transferred (empty-handed!) to the Temple in August of 1792.
Royal documents prove that one particular item Number 94.50, "The Queen's travelling case", was removed from the Mobilier Royal on 12/17/1794 to be brought to the Monnaie for melting down.
However, there has never been a trace of this case ever entering the Monnaie or of its melting down.
After this point, we lose its trace until 1955 when the Louvre presented MA's original necessaire. The existence of a second identical necessaire was known, and rumors started spreading in Paris of the value of this second case.
It wasn't known for sure until 1985 when the duplicate case was stopped at customs from leaving France. The previous owner, Mrs Carteault, tried exporting the case but it was stopped and quarantined. Mr Carteault wanted it back in France and. after legal action, the Ministry of Culture decided to prohibit this case from ever leaving France. This limited any lucrative international buyers and when Mr Carteault put his case up for auction in 1985, Grasse saw the interest to invest.
Grasse wanted to tie this into their existing collection of luxury cases. Being of such high value, the Ministry of Culture helped Grasse to purchase this by pre-emption (a legal right in France to purchase special items over any last bids) Grasse paid: 150,000F and Ministry of Culture 421,362F.
Possiblement, mais bon, si ce médaillon, ou sa gravure (!), datent du tout début du XIXe siècle, ne serait-il pas difficile de faire la différence ?Marie-Jeanne a écrit:La gravure sur le coffret Auguié pourrait éventuellement être postérieure. Un héritier auraient pu la faire poser pour attester de sa provenance.Mais dans ce cas un expert devrait pouvoir établir si la plaque date de la fabrication ou si elle a été rajoutée.
Le coffret de Grasse est également décoré d'un médaillon, qui lui est "vierge" d'écriture (d'origine). Si l'un de ses propriétaires avait décidé de le faire graver au XIXe siècle, comment prouver que la gravure seule est postérieure à la réalisation du coffret ?
Marie-Jeanne a écrit:
Le coffret de Grasse semble en effet plus plausible. S'il a été saisi et conservé au garde-meuble, il doit y avoir une trace dans les inventaires.
Mais est-on bien certain qu'il a été séquestré ? Existe t-il une source ?
Je suppose, puisque le musée de Grasse reprend cette information dans sa présentation du nécessaire (voir ci-dessus).
Et il est fort probable que lorsque ce nécessaire fut repéré lors de la tentative de son propriétaire de le faire sortir du territoire français, puis finalement vendu aux enchères en France (1985), et sachant que l'Etat français a participé au financement de son acquisition par le Musée international de la parfumerie de Grasse : l'historique de cet objet fut particulièrement bien étudié.
J'avais repris ces informations de l'intéressante étude publiée ici :
Ascasonline - Marie-Antoinette's second necessaire (part 1), Solving a 200 years old mystery. By Katherine Paltey
Et dont je cite cet extrait :
What we do know is that after the capture and return of Varennes, most of MA's belongings were then seized and put into the Royal Mobilier. The rest of her belongings were stored in the Royal Mobilier when she was transferred (empty-handed!) to the Temple in August of 1792.
Royal documents prove that one particular item Number 94.50, "The Queen's travelling case", was removed from the Mobilier Royal on 12/17/1794 to be brought to the Monnaie for melting down.
However, there has never been a trace of this case ever entering the Monnaie or of its melting down.
After this point, we lose its trace until 1955 when the Louvre presented MA's original necessaire. The existence of a second identical necessaire was known, and rumors started spreading in Paris of the value of this second case.
It wasn't known for sure until 1985 when the duplicate case was stopped at customs from leaving France. The previous owner, Mrs Carteault, tried exporting the case but it was stopped and quarantined. Mr Carteault wanted it back in France and. after legal action, the Ministry of Culture decided to prohibit this case from ever leaving France. This limited any lucrative international buyers and when Mr Carteault put his case up for auction in 1985, Grasse saw the interest to invest.
Grasse wanted to tie this into their existing collection of luxury cases. Being of such high value, the Ministry of Culture helped Grasse to purchase this by pre-emption (a legal right in France to purchase special items over any last bids) Grasse paid: 150,000F and Ministry of Culture 421,362F.
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 24 Fév 2020, 19:46, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
En faisant d'autres recherches aux AN, j'avais repéré dans les archives des Musées Nationaux à la rubrique mobilier et objets d'art, un inventaire daté du 20 novembre 1794, un mois avant la décision d'envoyer le contenu du nécessaire à la monnaie (AN/O2/410) mais qui à priori n'y parvint pas.
L'inventaire fait état de : « la prisée d'objets de la ci-devant liste civile conservés au garde-meuble dont on peu se passer dans les musées ». À l'occasion, j'y jetterai un œil à tout hasard pour voir si notre nécessaire ne s'y trouverait pas.
Je n'ai pas tracé la saisie et le dépôt au garde-meuble des effets de Marie-Antoinette lors du retour de Varennes.
L'inventaire fait état de : « la prisée d'objets de la ci-devant liste civile conservés au garde-meuble dont on peu se passer dans les musées ». À l'occasion, j'y jetterai un œil à tout hasard pour voir si notre nécessaire ne s'y trouverait pas.
Je n'ai pas tracé la saisie et le dépôt au garde-meuble des effets de Marie-Antoinette lors du retour de Varennes.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Merci bien Marie-Jeanne !
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Marie-Antoinette ne sait pas " voyager léger " . Même pour le départ périlleux des Tuileries vers Montmédy, qui exigerait pourtant la plus grande discrétion et dont le périple sera brutalement stoppé à Varennes , il lui faut tout son nécessaire au grand complet !
Mais comment faire ces préparatifs sans éveiller les soupçons ?
( Catriona Seth, Marie-Antoinette, lettres inédites )
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Merci pour cet article.
Je ne comprends pas pourquoi est-il précisé que le nécessaire envoyé à Bruxelles est celui dont la reine aurait fait retirer les monogrammes ?
C'est celui du Louvre. Son monogramme est partout...
Je ne comprends pas pourquoi est-il précisé que le nécessaire envoyé à Bruxelles est celui dont la reine aurait fait retirer les monogrammes ?
C'est celui du Louvre. Son monogramme est partout...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Mais oui, n'est-ce pas ! Je me suis fait la même réflexion ...
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Un article très intéressant sur l’exemplaire conservé à Grasse :
https://www.linkedin.com/pulse/le-tiroir-oubli%C3%A9-de-marie-antoinette-philippe-dechenaux-ehn0e?utm_source=share&utm_medium=member_ios&utm_campaign=share_via
(Désolé je n’ai pas trouvé de lien Web indépendant de LinkedIn pour cet article)
https://www.linkedin.com/pulse/le-tiroir-oubli%C3%A9-de-marie-antoinette-philippe-dechenaux-ehn0e?utm_source=share&utm_medium=member_ios&utm_campaign=share_via
(Désolé je n’ai pas trouvé de lien Web indépendant de LinkedIn pour cet article)
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Ah merci ! J'ignorais l'existence de ces tiroirs secrets et quelle découverte que celui oublié depuis tant d'années !
Espérons que les conservateurs du Louvre suivent la même piste intéressante...
Espérons que les conservateurs du Louvre suivent la même piste intéressante...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
En complément de nos messages de comparaison et histoire des deux nécessaires, ajoutons donc cette image :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Retour sur les descriptif et l'historique des deux coffrets :
Le coffret-nécessaire conservé à Grasse (second nécessaire) :
Coffret nécessaire
Jean-Philippe Palma (ébénisterie du coffret) ; Jean-Pierre Charpenat (orfèvrerie des couverts et autres garnitures en argenterie) ; manufacture du Duc d’Orléans dite manufacture d’Outrequin de Montarcy (pour la porcelaine)
France, 1791
Hauteur en cm 52.5 (ouvert) ; Largeur en cm 77 (ouvert) ; Profondeur en cm 52 (ouvert) ; Poids en g 31196.2 (plein) ; Hauteur en cm 16.5 (fermé) ; Largeur en cm 77 (fermé) ; Profondeur en cm 44 (fermé) ; Poids en g 17100 (vide. sans compartiments)
Image : Carlo Barbiero, coll. Musée International de la Parfumerie, Grasse
Description du Ministère de la Culture
Grand coffret à couvercle articulé en acajou veiné muni de deux poignées latérales, ce nécessaire de voyage se compose d’une garniture de 17 compartiments ajustés aux mesures exactes des objets à caler durant leur transport, 7 plateaux imbriqués et 3 tiroirs à secrets (non, 6 !).
Il contient près de 72 objets parmi lesquels on distingue ceux destinés aux soins du corps et à la toilette (flacons, bassin, aiguière, boîtes, mortier, miroir et crachoir), ceux réservés à un usage quotidien servant à prendre une collation (service de table en porcelaine et en argent, chocolatière, théière), à coudre (étuis), à écrire (tablette maroquinée et cachet) ou encore à apporter un peu de confort dans la chambre (bassinoire, bougeoirs).
Image : Musée International de la Parfumerie, Grasse
Les flacons pouvaient contenir des eaux de senteurs florales (rose, lys, œillet, violette), des spiritueuses (jasmin, jonquille, tubéreuse), des huiles, des teintures, des liqueurs, voire des « gouttes anodynes de Sydenham », du nom d’un médecin anglais du XVIIe siècle, dont la solution, proche du laudanum, aidait les dames à trouver le sommeil en cas de douleur.
Image : Musée International de la Parfumerie, Grasse
Historique
Ce second exemplaire du nécessaire de voyage de Marie-Antoinette a été réalisé sur le modèle du premier. D'après les mémoires de Madame Campan, première femme de chambre de la reine, il aurait été commandé en avril 1791 pour la somme de 500 louis.
L’ambassadeur de sa sœur, l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante des Pays-Bas autrichiens, en fait la commande officielle et en public afin de cacher le réel dessein de la reine.
Albert et Marie-Christine de Saxe Teschen
Miniature sur ivoire, vers 1790
Image : Österreichische Nationalbibliothek
Sous prétexte de lui offrir un cadeau, Marie-Antoinette souhaitait pouvoir récupérer ce nécessaire après sa fuite qu’elle préparait en secret. Ce second coffret n’étant pas prêt à temps, elle décide d’envoyer le premier à sa sœur qui feignait de s’impatienter de ne pas recevoir son cadeau. A cette fin, Madame Campan en retire la moindre trace de parfum.
Henriette Campan, première femme de chambre de la garde-robe de la reine
Joseph Boze
Huile sur toile, 1786
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Tous ces préparatifs ont cependant attiré l’attention d’une femme de sa garde-robe. « Sachant sa maîtresse trop attachée à ce meuble pour s’en priver et l’ayant souvent entendue se vanter qu’il lui serait utile en cas de voyage », elle dénonce la fuite imminente de la reine auprès du Maire de Paris.
Messe de la famille royale aux Tuileries
Hubert Robert
Huile sur toile, 1791
Collection de Mme Du Barry à Louveciennes, saisie 1793
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Si le premier nécessaire a bien été envoyé à Bruxelles et sera retrouvé en Italie à l’époque napoléonienne, le devenir du second est plus mystérieux. On ignore si celui-ci a bien été terminé à temps et a accompagné la reine lors de sa fuite, ou s’il se trouvait encore dans les ateliers des artisans à Paris.
Dans tous les cas, ce second coffret est saisi après l’arrestation du couple royal à Varennes, puis conservé au Mobilier Royal dans le but d’être ensuite porté à la Monnaie pour en fondre l'argenterie. Mystérieusement disparu, il fait sa réapparition au 20e siècle chez un collectionneur parisien. Le Musée International de la Parfumerie l’acquiert en 1985 tandis que le Département d’Objets d’Art du Louvre a acquis le premier nécessaire en 1954.
Image : Philippe Dechenaux / Linkedin
Le coffret-nécessaire conservé à Grasse (second nécessaire) :
Coffret nécessaire
Jean-Philippe Palma (ébénisterie du coffret) ; Jean-Pierre Charpenat (orfèvrerie des couverts et autres garnitures en argenterie) ; manufacture du Duc d’Orléans dite manufacture d’Outrequin de Montarcy (pour la porcelaine)
France, 1791
Hauteur en cm 52.5 (ouvert) ; Largeur en cm 77 (ouvert) ; Profondeur en cm 52 (ouvert) ; Poids en g 31196.2 (plein) ; Hauteur en cm 16.5 (fermé) ; Largeur en cm 77 (fermé) ; Profondeur en cm 44 (fermé) ; Poids en g 17100 (vide. sans compartiments)
Image : Carlo Barbiero, coll. Musée International de la Parfumerie, Grasse
Description du Ministère de la Culture
Grand coffret à couvercle articulé en acajou veiné muni de deux poignées latérales, ce nécessaire de voyage se compose d’une garniture de 17 compartiments ajustés aux mesures exactes des objets à caler durant leur transport, 7 plateaux imbriqués et 3 tiroirs à secrets (non, 6 !).
Il contient près de 72 objets parmi lesquels on distingue ceux destinés aux soins du corps et à la toilette (flacons, bassin, aiguière, boîtes, mortier, miroir et crachoir), ceux réservés à un usage quotidien servant à prendre une collation (service de table en porcelaine et en argent, chocolatière, théière), à coudre (étuis), à écrire (tablette maroquinée et cachet) ou encore à apporter un peu de confort dans la chambre (bassinoire, bougeoirs).
Image : Musée International de la Parfumerie, Grasse
Les flacons pouvaient contenir des eaux de senteurs florales (rose, lys, œillet, violette), des spiritueuses (jasmin, jonquille, tubéreuse), des huiles, des teintures, des liqueurs, voire des « gouttes anodynes de Sydenham », du nom d’un médecin anglais du XVIIe siècle, dont la solution, proche du laudanum, aidait les dames à trouver le sommeil en cas de douleur.
Image : Musée International de la Parfumerie, Grasse
Historique
Ce second exemplaire du nécessaire de voyage de Marie-Antoinette a été réalisé sur le modèle du premier. D'après les mémoires de Madame Campan, première femme de chambre de la reine, il aurait été commandé en avril 1791 pour la somme de 500 louis.
L’ambassadeur de sa sœur, l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante des Pays-Bas autrichiens, en fait la commande officielle et en public afin de cacher le réel dessein de la reine.
Albert et Marie-Christine de Saxe Teschen
Miniature sur ivoire, vers 1790
Image : Österreichische Nationalbibliothek
Sous prétexte de lui offrir un cadeau, Marie-Antoinette souhaitait pouvoir récupérer ce nécessaire après sa fuite qu’elle préparait en secret. Ce second coffret n’étant pas prêt à temps, elle décide d’envoyer le premier à sa sœur qui feignait de s’impatienter de ne pas recevoir son cadeau. A cette fin, Madame Campan en retire la moindre trace de parfum.
Henriette Campan, première femme de chambre de la garde-robe de la reine
Joseph Boze
Huile sur toile, 1786
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Tous ces préparatifs ont cependant attiré l’attention d’une femme de sa garde-robe. « Sachant sa maîtresse trop attachée à ce meuble pour s’en priver et l’ayant souvent entendue se vanter qu’il lui serait utile en cas de voyage », elle dénonce la fuite imminente de la reine auprès du Maire de Paris.
Messe de la famille royale aux Tuileries
Hubert Robert
Huile sur toile, 1791
Collection de Mme Du Barry à Louveciennes, saisie 1793
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Si le premier nécessaire a bien été envoyé à Bruxelles et sera retrouvé en Italie à l’époque napoléonienne, le devenir du second est plus mystérieux. On ignore si celui-ci a bien été terminé à temps et a accompagné la reine lors de sa fuite, ou s’il se trouvait encore dans les ateliers des artisans à Paris.
Dans tous les cas, ce second coffret est saisi après l’arrestation du couple royal à Varennes, puis conservé au Mobilier Royal dans le but d’être ensuite porté à la Monnaie pour en fondre l'argenterie. Mystérieusement disparu, il fait sa réapparition au 20e siècle chez un collectionneur parisien. Le Musée International de la Parfumerie l’acquiert en 1985 tandis que le Département d’Objets d’Art du Louvre a acquis le premier nécessaire en 1954.
Image : Philippe Dechenaux / Linkedin
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 20 Avr 2024, 13:44, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Le coffret-nécessaire du Louvre (premier nécessaire)
Nécessaire de voyage dit de Marie Antoinette
Charpenat, Jean-Pierre (orfèvre) ; Joubert, François (orfèvre) ; Lethien, Jean-Charles (coutelier) ; Palma, Jean-Philippe (ébéniste)
France, 1788
Acajou, argent, porcelaine tendre
Poids avec accessoire : 50 kg (dont près de 9 kg 30 d'argent)
Hauteur : 19 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé) ; Largeur : 82 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé) ; Profondeur : 48,5 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé)
Monogramme de Marie-Antoinette sur la majorité des pièces.
Marque de l'atelier :
Sur la plaque de serrure, inscription gravée: PALMA EBENISTE ET FAISEUR DE NECESSAIRES PRESENTEMENT VIEILLE RUE DU TEMPLE EN FACE DU PALAIS CARDINAL N°34 A PARIS. (Sur la plaque de serrure, inscription gravée)
Images : Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Description du musée du Louvre
Grand coffret rectangulaire d'acajou veiné, à angles et pentures de cuivre doré, et anse mobile de cuivre sur chaque face latérale. Le couvercle, ouvrant à charnières multiples, porte sur le dessus une plaque ovale, de cuivre doré, gravée des lettres MA entrelacées dans une couronne de lauriers ; 94 objets en argent, porcelaine, cristal, tole, acier, ivoire et ébène, utilisés pour la toilette, les repas et les travaux d'écriture.
Images : Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Historique
Extrait du livre Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XV à Marie-Antoinette :
Nécessaire de voyage dit de Marie Antoinette
Charpenat, Jean-Pierre (orfèvre) ; Joubert, François (orfèvre) ; Lethien, Jean-Charles (coutelier) ; Palma, Jean-Philippe (ébéniste)
France, 1788
Acajou, argent, porcelaine tendre
Poids avec accessoire : 50 kg (dont près de 9 kg 30 d'argent)
Hauteur : 19 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé) ; Largeur : 82 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé) ; Profondeur : 48,5 cm (dimensions du coffre ; dim. H.T. : objet fermé)
Monogramme de Marie-Antoinette sur la majorité des pièces.
Marque de l'atelier :
Sur la plaque de serrure, inscription gravée: PALMA EBENISTE ET FAISEUR DE NECESSAIRES PRESENTEMENT VIEILLE RUE DU TEMPLE EN FACE DU PALAIS CARDINAL N°34 A PARIS. (Sur la plaque de serrure, inscription gravée)
Images : Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Description du musée du Louvre
Grand coffret rectangulaire d'acajou veiné, à angles et pentures de cuivre doré, et anse mobile de cuivre sur chaque face latérale. Le couvercle, ouvrant à charnières multiples, porte sur le dessus une plaque ovale, de cuivre doré, gravée des lettres MA entrelacées dans une couronne de lauriers ; 94 objets en argent, porcelaine, cristal, tole, acier, ivoire et ébène, utilisés pour la toilette, les repas et les travaux d'écriture.
Images : Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Historique
Extrait du livre Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XV à Marie-Antoinette :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:
Merci pour toute cette recherche LNLN. Vous êtes toujours aussi précis que dans mes souvenirs.
Ceci dit, je n'arrive pas à voir l'utilité de cette quantité d'objets. Cependant, il faut se projeter à l'époque et surtout comprendre la royauté. Il nous reste le plaisir de voir ces beautés pour beaucoup.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette
Votre remarque est très intéressante Trianon !
On a du mal à réaliser combien le zèle des officiers civils de la Couronne pour leurs souverains a pu contribuer à une surenchère de commandes de biens de luxe, pas toujours utiles et souvent à l’insu de leurs augustes destinataires !
Ainsi, lorsque Las Case, à Sainte-Hélène, lut à l’empereur la longue liste des objets et nécessaires saisis dans ses fourgons personnels à Waterloo (à l’occasion de sa publication par les journaux anglais), celui-ci fut le premier surpris d’apprendre que tant de petites merveilles avaient été commandées pour son service et le suivaient à chaque déplacement
On a du mal à réaliser combien le zèle des officiers civils de la Couronne pour leurs souverains a pu contribuer à une surenchère de commandes de biens de luxe, pas toujours utiles et souvent à l’insu de leurs augustes destinataires !
Ainsi, lorsque Las Case, à Sainte-Hélène, lut à l’empereur la longue liste des objets et nécessaires saisis dans ses fourgons personnels à Waterloo (à l’occasion de sa publication par les journaux anglais), celui-ci fut le premier surpris d’apprendre que tant de petites merveilles avaient été commandées pour son service et le suivaient à chaque déplacement
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
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